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[Review] Batman : The Killing Joke (1988)

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[Review] Batman : The Killing Joke (1988) Lun 4 Avr 2016 - 20:27

Un grand classique du Batverse que ce Killing Joke (d'abord traduit en France chez Comics USA sous le nom "Souriez !", titre que j'aime bien ^^) qui a eu le mérite - à l'époque - de contenir au moins deux événements d'importance : c'est la première fois qu'une origine est donnée au Joker (origine qui préfigurera celle du Joker / Jack Napier dans le premier film Batman de Tim Burton, l'année d'après) et c'est la mésaventure vécue par Batgirl dans cet album qui enverra cette dernière pendant quelques années dans une chaise roulante...

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Ce qui est amusant c'est que cet album, qui est considéré quasi-unanimement comme un chef d'oeuvre absolu par les lecteurs (dont je fais partie), fait l'objet d'un regard assez critique de son équipe créatrice.

Alan Moore (bon c'est Alan Moore c'est à dire le mec qui a refusé de mettre son nom sur le générique des films Watchmen & V pour Vendetta, mais aussi celui qui refuse d'être crédité - pour le travail qu'il a réellement accompli - dans les rééditions Marvel de ses Miracleman...) pense en effet que cet album ne dit rien de très intéressant, en fait, sur l'être humain en général. En gros, c'est un album qui ne parle pas de vrais êtres humains mais de deux personnages de papier qui sont le Joker et Batman (alors on se demande pourquoi Alan Moore fait-il des comics dans ce cas ? ^^)...

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... bon OK c'est Alan Moore et, il le dit lui-même en interview, quand il commence à désavouer un travail, il ne le fait pas avec le dos de la cuillère ^^

Le dessinateur, Brian Bolland (Camelot 3000, Judge Dredd, un paquet de couvertures pour les comics Vertigo), quant à lui, trouve que les couleurs sont ratées (pourtant signées par John Higgins, le coloriste de Watchmen)...

En gros à en croire Moore et Bolland, "Souriez !" serait un album médiocre, superflu (Moore reconnait juste que ce n'est pas l'histoire la plus nulle de Batman jamais écrite ^^)...

... alors qu'en fait, en 48 pages, on se retrouve face à une oeuvre dérangeante (même si le propos n'est pas nouveau) et doté de véritables qualités cinématographiques (Tim Burton explique que "Souriez !" est le premier comics qu'il a réellement apprécié... et un an après, il s'en inspirait très librement pour son Batman ^^).

Le Joker est même touchant à un moment (quand son esprit divague dans le vide à la fête foraine et qu'il se rappelle - vrai souvenir ou non ? - de sa femme enceinte et de l'époque où il était sain d'esprit...). Vous imaginez ? Ben non, alors vite fait un résumé !

Alors, sans vouloir spoiler un album que vous vous devez de lire (enfin franchement c'est à lire...), la première scène (et c'est bien dans un sens cinématographique qu'on peut l'employer en l'espèce) s'ouvre sur l'arrivée de la Batmobile devant l'Asile d'Arkham. Batman la gare, en descend. Il retrouve Gordon et d'un pas rapide, les deux hommes se dirigent vers la cellule de l'inconnu qui se fait appeler Joker...

Bat's veut s'expliquer. Il sait qu'il va finir par le tuer. Ou qu'il sera tué par lui. Il a l'air de sincèrement vouloir résoudre son antagonisme avec le Joker. L'autre, quant à lui, ne dit rien et fait une réussite. Et...

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... ce n'était pas lui mais un sosie ! Le vrai Joker est en fuite et il a une leçon à donner à Batman...

Pour le reste, je n'irai pas plus loin. Il va kidnapper Gordon. Le soumettre à un traitement barbare. Tirer sur Barbara Gordon et la paralyser (décision que regrettera Moore a posteriori).

Tout cela le Joker le fait en pensant à sa vie, sa vie d'avant qu'il ne soit le Joker...

Mythique.

Le scénario est efficace et punchy. Ni temps morts, ni fioritures. Tout est précis et au soutien du propos général : une seule mauvaise journée peut faire basculer n'importe quel type dans la folie.

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Le dessin est extraordinaire, tout comme les couleurs injustement décriées d'Higgins.

Et le découpage... Le découpage est à peu près le même que dans Watchmen. Lisez Watchmen [d'Alan Moore] (c'est à lire aussi !), puis lisez Killing Joke. Ou l'inverse. Et vous verrez :

- dans KJ le début et la fin de l'album se répondent, à la manière du début et de la fin de Watchmen (la première scène de Watchmen #1 s'ouvre sur le badge "smiley" ensanglanté du Comédien, la dernière scène de Watchmen #12 se ferme sur le T-Shirt "smiley" du gros Seymour qui vient d'y foutre une belle trace de ketchup)

- on retrouve une forme de transition similaire dans les flashbacks de KJ et ceux de Watchmen : par exemple le Joker voit une affiche au cirque de la "femme la plus grosse du monde" et la case d'après il est en présence de sa femme enceinte assise dans la même position ; c'est exactement la même structure de flashbacks dans Watchmen, notamment dans Watchmen #2 avec les flashbacks amorcés par les funérailles du Comédien

Vous l'aurez compris : "Batman - The Killing Joke" est une oeuvre majeure que l'on peut apprécier à de nombreux niveaux (le graphisme, le scénario, la mise en scène, le propos). C'est le genre d'album (pourtant il est assez court, 48 pages) où - à chaque lecture - je trouve quelque chose de nouveau.

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Ça a été, bien évidemment, depuis la première édition française de 1989, réédité un paquet de fois. Je crois même avoir lu qu'il existait une version anniversaire où Bolland s'est occupé de refaire les couleurs d'Higgins comme il le voulait à la base (si c'est pas du perfectionnisme, ça ^^).
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Re: [Review] Batman : The Killing Joke (1988) Mar 5 Avr 2016 - 20:00

En fait, je crois que Moore n'a surtout pas apprécié que Killing Joke, mais également le Rorschach de Watchmen, soient pris comme exemples et inspirations par les auteurs des années 90 pour suivre une veine bien plus sombre, glauque et violente dans le traitement des comics.
Et force est de constater qu'il n'a pas tort.

Après, au-delà de l'influence de Killing Joke, je trouve que c'est un bon récit, bien rythmé, qui interroge en effet sur le Mal et ce qui amène les hommes à y tomber - mais ça ne va quand même pas trop loin.
A aucun moment les conditions sont réellement réunies pour que Gordon bascule, et je pense qu'il aurait été bien plus fort que le Joker s'offre en "victime" à Gordon après ce qu'il vient de vivre ; en offrant le choix de tuer, d'achever celui qui a fait ça, ça aurait été à mon sens plus puissant.

Oui, c'est un bon récit, avec une belle qualité, et marquant pour le Joker et Barbara Gordon.
Mais, honnêtement, je ne le mets pas au niveau des indispensables de Batman.
Allez, jetez-moi vos pierres. Laughing
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Re: [Review] Batman : The Killing Joke (1988) Mer 6 Avr 2016 - 9:21

D'ailleurs, Gordon ne bascule pas - même après son horrible journée - et il le dit lui-même alors qu'il est tout nu avec un collier de chien (c'était vraiment une journée ABOMINABLE) à Bat's : "Ramenez-le mais dans les règles" (ou un  truc du genre).

Ce qui est intéressant (enfin relativement, ...), c'est que soumis à une même journée affreuse, trois hommes (Batman, le Joker, Gordon) vont avoir trois réponses différentes : le premier se déguisera en rat volant pour combattre le crime (inspiré par les justiciers masqués [cf. Tyrone Power / Zorro] et par la chauve-souris qu'il a vu étant petit [cf. Year One, Dark Knight Returns]), le deuxième en clown azimuthé et criminel (inspiré par sa précédente vie ?) et le troisième demeurera sain (peut-être que Gordon n'a ni rêve de petit garçon à accomplir, ni goût pour le travestissement ?).

D'ailleurs, ce traitement commun - avec la réponse "normale" de Gordon - ne tendrait-il pas à démontrer que Batman & le Joker sont aussi marteaux, l'un que l'autre, et qu'ils sont réellement les deux faces d'une même pièce ?

C'est aussi comme ça que j'interprète le début et la fin de l'album (d'ailleurs en miroir quasi-parfait) quand Batman cherche un rapprochement avec le Joker et que ça finit dans un grand fou rire de gros malades.

(Grant Morrison l'a interprété, d'ailleurs, dans le sens où Batman aurait tué le Joker dans les dernières cases, car le rire de celui-ci se serait interrompu contrairement à celui de Bat's [je suis pas très convaincue par cette hypothèse néanmoins...] [la séquence de la blague foireuse du Joker - sur les deux fous qui s'évadent de l'asile - me fait furieusement penser à celle de Rorschach à la fin de Watchmen #1 - celle du clown Paillasse]).

Peut-être alors que la démonstration du Joker (en humiliant Gordon, en tentant de le détruire) est-elle, inconsciemment, destinée à montrer que lui, comme Batman, sont de grands inadaptés sociaux, dès l'origine ?

(d'ailleurs, ça a toujours été intéressant - je trouve - que Batman soit souvent en miroir de ses méchants fétiches. Qui pour un certain nombre sont de pauvres types [Double-Face par exemple]... Mais l'Asile d'Arkham, le montre mieux à mon souvenir...)

Quoiqu'il en soit, la grande qualité graphique de l'album est aussi un méga-plus, à mes yeux, ce qui en fait l'un des indispensables de Bat's...

Si d'ailleurs, je devais faire un Top 5 il y serait avec... Hum... DK Returns, DK Strikes Again... Hum, ça devient coton... Les fous d'Arkham et... Hum... Year One !

(bon 3 Miller, 1 Moore, 1 Morrison, c'est pas très original comme Top ^^)

"Enfer Blanc", dessiné par Bernie Wrightson (quand Bat's affonte Deacon Blackfire et sa secte de clodos) est aussi très chouette ^^

Pour répondre sur les héros glauques et violents des années 90, inspirés par Rorschach & Cie, je crois qu'effectivement il y a de ça (même si faut arriver à suivre Moore ^^). D'ailleurs dans KJ et Watchmen, l'accent est quand même mis sur - justement - ceux qui n'ont pas basculés. Ça se voit, je trouve, surtout dans Watchmen : ceux que l'on suit, réellement, et à qui l'ont peut s'identifier sont Laurie Jupiter & le Hibou II.

En effet, les autres ont des destinées extraordinaires (Manhattan est un Dieu, Ozymandias est un mégalo fini, le Comédien est un barbouze et Rorschach est super-méga-atteint-de-la-tête), là où Laurie et Dreiberg sont des gens normaux, qui - d'ailleurs - ont raccroché les costumes (ce sont les seuls).

C'est d'ailleurs aussi pour ça, qu'à mon sens, "Before Watchmen" est une trahison - au moins - pour la mini-série du Hibou II (où Dreiberg est carrément flippant, je trouve, au moins dans le premier épisode) [ce qui m'a pas empêchée globalement d'apprécier le tout].

Donc les 90's avec leurs bad boys 2kool & 2dark ont peut-être trouvé leur origine dans les Rorschach & Cie, mais en loupant le propos initial de Moore : c'est aux humains que l'on doit s'intéresser et les "héros" de BD doivent être des humains avec toute leur complexité, leurs faiblesses et leurs forces.

(peut-être aussi pour ça que P'tit Hughie est le véritable héros de The Boys ! Et que c'est à lui qu'est donnée la possibilité de "juger" les actes de Butcher à la fin de la série)

(même chose pour Kingdom Come où c'est un pasteur lambda qui est choisi par le Spectre pour "juger" des actes des Superslips)
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Re: [Review] Batman : The Killing Joke (1988) Mer 6 Avr 2016 - 21:42

Jennie-Lynn Hayden / Jade a écrit:
D'ailleurs, Gordon ne bascule pas - même après son horrible journée - et il le dit lui-même alors qu'il est tout nu avec un collier de chien (c'était vraiment une journée ABOMINABLE) à Bat's : "Ramenez-le mais dans les règles" (ou un  truc du genre).

Ce qui est intéressant (enfin relativement, ...), c'est que soumis à une même journée affreuse, trois hommes (Batman, le Joker, Gordon) vont avoir trois réponses différentes : le premier se déguisera en rat volant pour combattre le crime (inspiré par les justiciers masqués [cf. Tyrone Power / Zorro] et par la chauve-souris qu'il a vu étant petit [cf. Year One, Dark Knight Returns]), le deuxième en clown azimuthé et criminel (inspiré par sa précédente vie ?) et le troisième demeurera sain (peut-être que Gordon n'a ni rêve de petit garçon à accomplir, ni goût pour le travestissement ?).

D'ailleurs, ce traitement commun - avec la réponse "normale" de Gordon - ne tendrait-il pas à démontrer que Batman & le Joker sont aussi marteaux, l'un que l'autre, et qu'ils sont réellement les deux faces d'une même pièce ?

Gordon demande de le ramener by the book, en VO.
Par contre, au-delà de l'idée du Joker comme double négatif de Batman (que je ne supporte plus), je préfère me dire que Gordon est le seul "adulte" de ce trio. Qui sait encaisser une journée horrible et ne pas craquer, ne pas céder malgré l'adversité ; il reste maître de lui-même, à la différence d'un gamin qui n'a toujours pas grandi et d'un paumé soumis.

Citation :
C'est aussi comme ça que j'interprète le début et la fin de l'album (d'ailleurs en miroir quasi-parfait) quand Batman cherche un rapprochement avec le Joker et que ça finit dans un grand fou rire de gros malades.

(Grant Morrison l'a interprété, d'ailleurs, dans le sens où Batman aurait tué le Joker dans les dernières cases, car le rire de celui-ci se serait interrompu contrairement à celui de Bat's [je suis pas très convaincue par cette hypothèse néanmoins...] [la séquence de la blague foireuse du Joker - sur les deux fous qui s'évadent de l'asile - me fait furieusement penser à celle de Rorschach à la fin de Watchmen #1 - celle du clown Paillasse]).

Je suis d'accord, c'est une connerie.
Mais c'est régulier chez Morrison, qui encaisse mal le statut d'icône comics de Moore. On est typiquement dans le cas du vizir qui voudrait être calife.

Citation :
Peut-être alors que la démonstration du Joker (en humiliant Gordon, en tentant de le détruire) est-elle, inconsciemment, destinée à montrer que lui, comme Batman, sont de grands inadaptés sociaux, dès l'origine ?

(d'ailleurs, ça a toujours été intéressant - je trouve - que Batman soit souvent en miroir de ses méchants fétiches. Qui pour un certain nombre sont de pauvres types [Double-Face par exemple]... Mais l'Asile d'Arkham, le montre mieux à mon souvenir...)

Oui, mais Batman n'est pas le seul à avoir des ennemis "miroir" des parties de lui-même.
A bien des égards, Spider-Man a aussi des ennemis "miroir" : l'évident Venom, Dr Octopus qui est aussi un scientifique affecté par la radioactivité...

Citation :
Quoiqu'il en soit, la grande qualité graphique de l'album est aussi un méga-plus, à mes yeux, ce qui en fait l'un des indispensables de Bat's...

C'est en effet magnifique.

Citation :
Si d'ailleurs, je devais faire un Top 5 il y serait avec... Hum... DK Returns, DK Strikes Again... Hum, ça devient coton... Les fous d'Arkham et... Hum... Year One !

(bon 3 Miller, 1 Moore, 1 Morrison, c'est pas très original comme Top ^^)

"Enfer Blanc", dessiné par Bernie Wrightson (quand Bat's affonte Deacon Blackfire et sa secte de clodos) est aussi très chouette ^^

En effet ! Smile

Citation :
Pour répondre sur les héros glauques et violents des années 90, inspirés par Rorschach & Cie, je crois qu'effectivement il y a de ça (même si faut arriver à suivre Moore ^^). D'ailleurs dans KJ et Watchmen, l'accent est quand même mis sur - justement - ceux qui n'ont pas basculés. Ça se voit, je trouve, surtout dans Watchmen : ceux que l'on suit, réellement, et à qui l'ont peut s'identifier sont Laurie Jupiter & le Hibou II.

En effet, les autres ont des destinées extraordinaires (Manhattan est un Dieu, Ozymandias est un mégalo fini, le Comédien est un barbouze et Rorschach est super-méga-atteint-de-la-tête), là où Laurie et Dreiberg sont des gens normaux, qui - d'ailleurs - ont raccroché les costumes (ce sont les seuls).

C'est d'ailleurs aussi pour ça, qu'à mon sens, "Before Watchmen" est une trahison - au moins - pour la mini-série du Hibou II (où Dreiberg est carrément flippant, je trouve, au moins dans le premier épisode) [ce qui m'a pas empêchée globalement d'apprécier le tout].

Before Watchmen n'a aucun sens : Moore a décrit ce qu'il fallait, laissant au lecteur le soin d'imaginer l'avant grâce à des pistes et des annexes. "Tout dire", "tout révéler" est l'un des maux de cette époque.
Sinon, je te rejoins : Laurie et Dreiberg incarnent l'Humanité, faible, faillible, perdue, prête à la grandeur, mais qui en a trop peur et fuit. C'est également là où Snyder prouve qu'il n'a rien compris à cette BD.

Citation :
Donc les 90's avec leurs bad boys 2kool & 2dark ont peut-être trouvé leur origine dans les Rorschach & Cie, mais en loupant le propos initial de Moore : c'est aux humains que l'on doit s'intéresser et les "héros" de BD doivent être des humains avec toute leur complexité, leurs faiblesses et leurs forces.

(peut-être aussi pour ça que P'tit Hughie est le véritable héros de The Boys ! Et que c'est à lui qu'est donnée la possibilité de "juger" les actes de Butcher à la fin de la série)

(même chose pour Kingdom Come où c'est un pasteur lambda qui est choisi par le Spectre pour "juger" des actes des Superslips)

Oui, mais Kingdom Come avait aussi le sens de juger et de condamner cette époque-là. Magog en clone de Cable le montre très clairement.
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Re: [Review] Batman : The Killing Joke (1988) Mer 6 Avr 2016 - 23:38

- Punaise Magog en Cable ^^ Je savais bien que j'aurai du y penser ! D'ailleurs, il est vrai que Kingdom Come est aussi la condamnation des héros des 90's (tout les bêtises de chez Image ?) en plus d'être une sorte de Squadron Supreme bis !

- Ouais Gordon, c'est l'adulte du lot.

- Et Morrison... Morrison est quand même vachement, je trouve, en règle générale dans la référence et l'interprétation (rien qu'à voir le mythique Invisibles [je suis fan] qui pourrait faire l'objet d'un tas de notes de bas de pages)... Il a ce besoin, je trouve, de tout expliquer, de tout décortiquer... Là où Moore me semble plus spontané (et donc plus profond).

D'ailleurs cette manie qu'on a des sequels, des prequels et tout le toutim, c'est tout le contraire du modernisme. J'veux dire, KJ avec ses 48 pages, j'arrive à chaque lecture à trouver un truc nouveau ! Je parle même pas de Watchmen que j'ai du lire un million de fois ^^

Before Watchmen, en comblant les "blancs", nuit au potentiel imaginaire de l'oeuvre de base : plutôt que de suggérer, il montre (en plus il montre très maladroitement, même la mini-série Minutemen qui est peut être la plus sympa du lot demeure... très anecdotique). L'imagination n'est pas sollicitée. C'est du divertissement, ni plus, ni moins. Je comprends que Moore n'ait pas voulu signer quoi que ce soit (bon après c'est Moore ^^).
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Re: [Review] Batman : The Killing Joke (1988) Jeu 7 Avr 2016 - 20:16

Jennie-Lynn Hayden / Jade a écrit:
- Punaise Magog en Cable ^^ Je savais bien que j'aurai du y penser ! D'ailleurs, il est vrai que Kingdom Come est aussi la condamnation des héros des 90's (tout les bêtises de chez Image ?) en plus d'être une sorte de Squadron Supreme bis !

Waid rejette entièrement les modes du début des années 90, Kingdom Come est, clairement, un "jugement divin" qui s'abat sur ces personnages. La fin est, aussi, un message en ce sens.

Citation :
- Et Morrison... Morrison est quand même vachement, je trouve, en règle générale dans la référence et l'interprétation (rien qu'à voir le mythique Invisibles [je suis fan] qui pourrait faire l'objet d'un tas de notes de bas de pages)... Il a ce besoin, je trouve, de tout expliquer, de tout décortiquer... Là où Moore me semble plus spontané (et donc plus profond).

Oui et non.
Je trouve que tous deux ont un parcours inverse : Morrison, d'abord trop abscons et référentiel, se fait plus simple et lisible ces dernières années ; Moore, d'abord très accessible, devient trop référentiel et obscur depuis son gros cycle sur La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Je n'arrive plus à le lire.

Citation :
D'ailleurs cette manie qu'on a des sequels, des prequels et tout le toutim, c'est tout le contraire du modernisme. J'veux dire, KJ avec ses 48 pages, j'arrive à chaque lecture à trouver un truc nouveau ! Je parle même pas de Watchmen que j'ai du lire un million de fois ^^

Ce serait en effet bien mieux d'essayer de raconter des choses originales que d'user encore et encore une corde qui aurait préféré qu'on la laisse tranquille !

Citation :
Before Watchmen, en comblant les "blancs", nuit au potentiel imaginaire de l'oeuvre de base : plutôt que de suggérer, il montre (en plus il montre très maladroitement, même la mini-série Minutemen qui est peut être la plus sympa du lot demeure... très anecdotique). L'imagination n'est pas sollicitée. C'est du divertissement, ni plus, ni moins. Je comprends que Moore n'ait pas voulu signer quoi que ce soit (bon après c'est Moore ^^).

Non mais c'est d'la merde, c'est tout ! Twisted Evil
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Re: [Review] Batman : The Killing Joke (1988) Jeu 7 Avr 2016 - 22:15

Tiens Moore, je dois admettre que le dernier truc que j'ai du lire de lui, ça doit être soit l'exceptionnel From Hell (Eddie Campbell 4ever ^^) ou bien le flamboyant Top10. J'ai aussi Lost Girls, qui traîne chez moi, que j'ai pas encore lu. Pas lu non plus le Neonomicon (enfin le truc hommage à Lovecraft [Lovecraft 4ever ^^] qu'il a fait !).

Moi Moore, c'est surtout mes lectures de jeunesse de Watchmen, Halo Jones, Dr. & Quinch, Miracleman ^^ (V pour Vendetta aussi mais qui est quand même vachement dans la référence ^^).

Morrison accessible ? Je dois admettre que ma grosse passion pour G. Morrison se limite quasi à la série Vertigo "The Invisibles" qui est ENORMEMENT dans la référence. Mais ça me dérange pas plus que ça à vrai dire (faut dire que pour moi la pierre angulaire de la BD américaine ce sont les 300 numéros de Cerebus).

Pour en revenir à KJ et à la manie des sequels, prequels et autres...

En fait, KJ avec ses 48 pages, ses super-dessins, et son histoire très simple, a un fort potentiel imaginaire, je trouve. Tout n'est pas expliqué. Tout est sujet à interprétation. Des questions demeurent en suspens. Au lecteur de combler les blancs. C'est pas du postmodernisme non plus. Mais c'est un style "cool", comme pourrait dire un Marshall McLuhan.

... idem pour Watchmen : on se fout des aventures de Rorschach ou des destinées précises des Minutemen. On sait juste que pour ces derniers ça a été le retour de bâton (meurtre de la Silhouette, décès grotesque de Bill Dollar, folie de l'Homme Insecte)... On n'a pas besoin de le voir. On peut l'imaginer...

... et dans Before Watchmen, on nous enlève quelque peu ça : on voit le meurtre de la Silhouette, on en connait tous les tenants et aboutissants, bref... on démystifie tout (c'est un style "hot", toujours selon la théorie des médias, c'est à dire une oeuvre qui se suffit à elle-même, qui ne nécessite aucun travail de l'imaginaire du lecteur... bref, un truc ringard ^^).

Tout ça pour faire quelques sous.

Mais en tant que fangirl débile de Watchmen, j'ai quand même accueillie Before Watchmen avec enthousiasme ! (comme je le ferai s'il y avait un After V for Vendetta [YURK !] ou un Before Year One [DOUBLE YURK !] ou...)
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Re: [Review] Batman : The Killing Joke (1988) Ven 8 Avr 2016 - 21:24

Jennie-Lynn Hayden / Jade a écrit:
Tiens Moore, je dois admettre que le dernier truc que j'ai du lire de lui, ça doit être soit l'exceptionnel From Hell (Eddie Campbell 4ever ^^) ou bien le flamboyant Top10. J'ai aussi Lost Girls, qui traîne chez moi, que j'ai pas encore lu. Pas lu non plus le Neonomicon (enfin le truc hommage à Lovecraft [Lovecraft 4ever ^^] qu'il a fait !).

Je ne le lis plus depuis League of Extraordinary Gentlemen : Century. Sa trilogie, TROP référencée, m'a perdue ; en plus, ce n'était ni drôle, ni intéressant.
A terme, je lirai peut-être Neonomicon (qui est la suite de The Graveyard et Providence, déjà dans la référence à Lovecraft) et Crossed+100, mais je ne suis pas pressé. Je trouve que Moore tient plus maintenant à des "performances", comme travailler sur le langage 100 ans après une apocalypse quasi zombie dans Crossed, qu'à raconter des histoires.
Et, c'est con, mais dans la BD et dans tout, ce sont les histoires qui m'intéressent en premier.

Citation :
Moi Moore, c'est surtout mes lectures de jeunesse de Watchmen, Halo Jones, Dr. & Quinch, Miracleman ^^ (V pour Vendetta aussi mais qui est quand même vachement dans la référence ^^).

Je n'ai pas senti de référence dans V, plus un souffle émotionnel intense, un cri de rage ininterrompu à l'égard de l'injustice et de la folie des hommes.
Sinon, Moore a, à mon sens, le rang de plus grand scénariste comics avec : V for Vendetta, Watchmen, From Hell ; La Trilogie. On peut rajouter Supreme (la meilleure série sur Superman), Top Ten, Tom Strong, Whatever Happened To The Man Of Tomorrow pour prouver qu'il est aussi le meilleur scénariste mainstream.

Citation :
Morrison accessible ? Je dois admettre que ma grosse passion pour G. Morrison se limite quasi à la série Vertigo "The Invisibles" qui est ENORMEMENT dans la référence. Mais ça me dérange pas plus que ça à vrai dire (faut dire que pour moi la pierre angulaire de la BD américaine ce sont les 300 numéros de Cerebus).

Il le devient.
Ses Batman sont lisibles et appréciables sans les références ; elles ne sont qu'un plus pour lecteur averti. Idem pour ses Marvel Boy et New X-Men, ou encore Multiversity et Se7en Soldiers.
Final Crisis est autant une bonne histoire qu'une grosse expérimentation formelle. Et, au-delà de l'ambition de livrer un dernier épisode où la chronologie est changée à chaque case (A se passe après C, B se passe avant A, D arrive après B...), c'est une belle ambition d'oser ça sur un gros événement.
En plus, quelle bonne histoire ! Le Superman Beyond donne des frissons.

Citation :
Pour en revenir à KJ et à la manie des sequels, prequels et autres...

En fait, KJ avec ses 48 pages, ses super-dessins, et son histoire très simple, a un fort potentiel imaginaire, je trouve. Tout n'est pas expliqué. Tout est sujet à interprétation. Des questions demeurent en suspens. Au lecteur de combler les blancs. C'est pas du postmodernisme non plus. Mais c'est un style "cool", comme pourrait dire un Marshall McLuhan.

... idem pour Watchmen : on se fout des aventures de Rorschach ou des destinées précises des Minutemen. On sait juste que pour ces derniers ça a été le retour de bâton (meurtre de la Silhouette, décès grotesque de Bill Dollar, folie de l'Homme Insecte)... On n'a pas besoin de le voir. On peut l'imaginer...

... et dans Before Watchmen, on nous enlève quelque peu ça : on voit le meurtre de la Silhouette, on en connait tous les tenants et aboutissants, bref... on démystifie tout (c'est un style "hot", toujours selon la théorie des médias, c'est à dire une oeuvre qui se suffit à elle-même, qui ne nécessite aucun travail de l'imaginaire du lecteur... bref, un truc ringard ^^).

Tout ça pour faire quelques sous.

Oui.
Killing Joke, Watchmen, Final Crisis, ce sont des lectures qui veulent parler aux lecteurs, pas leur envoyer toutes les informations en pleine tronche. Le lecteur est immergé dans l'histoire, et il y participe en comblant les trous grâce aux indices révélés par l'auteur (Watchmen), en décidant de la fin entre plusieurs possibilités sous-entendues (KJ, mais aussi Y The Last Man qui offre trois réponses possibles pour la raison de la disparition de quasiment tous les humains masculins sur Terre) ou en reconstruisant le récit (Final Crisis).
J'aime ça. J'aime être immergé, intégré ; qu'on me parle, et qu'on me traite en lecteur intelligent. C'est tellement rare.

Citation :
Mais en tant que fangirl débile de Watchmen, j'ai quand même accueillie Before Watchmen avec enthousiasme ! (comme je le ferai s'il y avait un After V for Vendetta [YURK !] ou un Before Year One [DOUBLE YURK !] ou...)

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