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Une petite migraine [ft Mister Mind]

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Une petite migraine [ft Mister Mind] Sam 20 Aoû 2016 - 15:33

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Les gens disent souvent qu'Harley est folle. Mais ce n'est pas vrai. Apprenez à la connaître, elle n'est pas plus folle qu'un autre. C'est seulement qu'elle ne cache pas sa folie, elle la dompte. La folie n'existe pas avec Harley, parce qu'Harley est sa folie. On devrait la respecter pour ça.

- Ouais c'est ça ! ON DEVRAIT ME RESPECTER POUR ÇA !

East End est un quartier habitué aux personnes… rejetées par la société, disons. Drogue, prostitution, c'est le repère des outsiders. Un quartier tellement habité par l'obscurité du monde que personne ne s'occupait de cette jeune blonde qui frappait continuellement sur le pare-brise d'une voiture. On a pas idée de garer son véhicule à cette endroit. Les bouts de verre de différentes tailles qui suivaient les coups de batte allaient trouver refuge dans la peau de leur bourreau. La jeune femme commençait seulement à ressentir les picotements de douleur que le pare-brise céda sous une dernière frappe.
Harley décida de monter sur le toit de la voiture pour continuer son massacre. Il y avait un certain contraste à observer entre la colère qu'elle mettait dans sa destruction, le sourire qu'elle affichait, et la délicatesse avec laquelle elle mâchait son éternel chewing-gum. Dans ses écouteurs, résonnait un rock à un volume sonore à faire exploser n'importe quels tympans. Mais pas les siens. Elle n'avait que faire de commencer à trébucher à cause du toit qui s'abaissait sous ses attaques, au contraire même, ça la faisait rire. Les grincements de souffrance de la voiture se finirent avec la chute d'Harley dans la voiture, parfaitement calée sur un siège arrière. Son rire se fit encore plus cristallin. Mais sa moue changea quand elle vit un homme frapper à la vitre. Énervée, elle remonta sur le toit pour descendre à côté de l'homme, qui lui faisait un sermon très malpoli, du point de vue d'Harley.

- Mais vous êtes complètement malade ? C'est ma bagnole ! Je vous préviens je vais vous poursuivre en justice et vous allez m'en repayer une nouvelle, et une BELLE. D'ailleurs je m'en vais de ce pas appeler un av...

Le malheureux n'eut pas le temps de finir sa phrase. D'ailleurs, il n'en prononcera plus aucune pendant quelques mois, à cause d'une mâchoire brisée. Le bruit de cette blessure réjouit Harley au plus haut point, et après que l'homme se soit affalé par terre dans un bruit sourd, elle commença à tourner autour de lui en sautillant.

- Voilà ce qui se passe quand on m'embête ! elle se tourna vers une foule inexistante, seules trois personnes passaient par là et aucune ne lui prêtait attention. Qui d'autre veut m'embêter et se recevoir cette grooooooosse batte dans la tête ? Personne ? PERSONNE ?

Non, Harley Quinn n'est pas folle. Elle est seulement… spéciale.
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Dim 21 Aoû 2016 - 20:20

Un gothamite s'impatientait dans la file d'attente d'une minable pharmacie de quartier. Depuis près de trois jours, son retour d'un voyage à Central City, il souffrait d'abominables maux de tête et de pertes de mémoire. il aurait dû aller voir son médecin mais dès qu'il s'évoquait cette possibilité, il l'oubliait douloureusement. A croire que son cerveau lui interdisait de penser. Il grognait présentement alors qu'une vieille dame, de celles qui ne vont voir le médecin que lorsqu'elles sont en pleine santé, peinait à utiliser sa carte bancaire.

Et tandis qu'il rongeait sa patience comme un chien son os, Mister Mind se reposait. Exténué face à ses derniers affrontements, la trichine cérébrale la plus puissante avait besoin de reprendre des forces, qui plus est en combattant ce qui atteint tous les êtres sans distinction: la maladie. Prit de vertige malgré sa hauteur et de hausse de la température, le criminel vermiforme s'était résolu au parasitisme primaire pour survivre. Il s'était niché après une évasion délicate dans le cerveau de ce responsable en assurance et prenait les commandes très ponctuellement pour le faire aller exactement là où il voulait. Hélas, cette commande en pontillée provoquait de tristes effets comme les efforts surhumains que l'individu mettait à vouloir se débarrasser de ses migraines, hélas causée par la présence même du ver.

L'attente était longue et Mister Mind, qui devait rejoindre au plus vite Washington perdit patience avant son hôte.

Part... part... ppppa...rrrrrt.... lui transmit-il.

L'homme pivota avec énervement pour sortir de cette boutique d'apothicaire étriquée. Il tomba alors sur un spectacle qui submergea toutes les commandes que le vénusien fatigué ne put retenir. La colère reconnecta une partie de ses liaisons nerveuses et l'homme accourut vers une espèce de folle mal teinte qui venait de détruire sa voiture. C'était fâcheux... très fâcheux... Mister Mind avait justement besoin de ce véhicule pour rejoindre la capitale des États-Unis et réduite à l'état de carcasse fumante, elle ne lui serait d'aucune utilité. Fiévreux au possible, le criminel ne suivit pas exactement l'échange que son hôte eut avec ladite tarée mais la réponse fut implacable et il ne put l'ignorer.

La batte entra au contact avec la mâchoire, provoqua un choc sourd qui la déboîta, brisa les racines d'au moins trois dents et transforma la maxillaire en puzzle pour dentiste insomniaque. La douleur provoquée déconnecta la conscience du gothamite et percuta de plein fouet le ver cérébral qui mit quelques instants à s'en remettre, d'autant plus dans son état. Maintenant complètement assommé, le corps devenait aisément contrôlable par le ver, même malade.

Alors que celle qui venait de l'agresser hurlait dans le vide, le corps à la mâchoire pendante et aux yeux quasiment révulsés se tourna vers elle. Dans cet état, ce véhicule de chair ne valait pas d'avantage que sa voiture. Mais en dehors d'un corps trop longtemps, Mister Mind serait une proie facile pour cette planète et Gotham City rentrait dans le top dix des lieux à éviter alors que l'on était malade, juste avant une réserve ornithologique et le satellite de la Justice League. La dernière option du ver était de changer de corps et leur seul qui se trouvait à proximité ressemblait justement à un camion volé.

Mister Mind activa un bras qui arracha les écouteurs bourdonnant de la jeune femme et laissa ensuite son corps s'affaler sur elle, prenant grand soin de faire tomber sa tête très près de ses oreilles. Durant la chute, il quitta les commande, remonta difficilement les conduits et sauta avec la force du désespoir. Pendant un court laps de temps, le ver crut manquer sa cible, mais heureusement, il parvint à s'accrocher à l'oreille et pénétra dans le conduit avec un surplus de force qui l'épuisa d'avantage.

Il ne fit pas grand cas de la délicatesse et s'installa aussi rapidement que son état le lui permettait dans un cocon de cerveau spongieux. Lorsqu'il se connecta, une délicate odeur de barbe-à-papa, de sang et un écho lointain de carrousel mécanique l'intriguèrent. Sans doute des réminiscences. Il sentait que ses forces diminuaient encore un peu. Il lui fallait faire vite et aller au plus efficace. Il se concentra alors que son esprit faiblissait.

WASHINGTON...
Washington....
tu vas aller...
vas aller...
à Washington....
WASHingTON
aller...
tu...
vas...
aller...
à....
à....
à....
WASHINGTON...
maintenant....
wa-shing-ton...
MAINTENANT!


Puis il s'évanouit, l'esprit épuisé, sûr que son message resterait gravé quelque part dans cet esprit qui visiblement était déjà suffisamment dérangé sans qu'un ver vénusien vienne y mettre son grain de sable...
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Dim 21 Aoû 2016 - 22:26

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Alors qu'Harley criait sur les quelques personnes qui passaient par là, elle sentit un corps derrière elle. Et non pas un corps allongé, qu'elle avait elle-même mis à terre, mais une espèce de marionnette vide. Comment peut-on sentir la présence d'une marionnette vide derrière soi ? Oh, vous n'avez certainement pas joué avec le Joker comme Harley l'a fait. Elle eut à peine le temps de se retourner que l'homme lui arracha ses écouteurs avec un geste digne d'un zombie. La blonde ouvrit la bouche pour lui jurer dessus mais sa victime semblait s'évanouir sur elle, tout en ayant les yeux exorbités. Beaucoup de personnes ont fait beaucoup de choses bizarres pour mettre Harley dans leur lit, mais jamais elle n'a vu quelqu'un revenir d'un coup de batte comme ça pour ensuite lui tomber dessus. En tombant, à part les 75 kilos qui lui tombaient dessus, elle ressentit un léger picotement dans l'oreille, comme si un petit moucheron avait trouvé refuge dans ce petit creux.

A terre, Harley poussa le corps de l'homme en lui crachant dessus.

- Saloperie de...

Une voix dans sa tête apparut. Ce n'était pas la première fois, oh non. Presque tous les jours elle entendait une voix dans sa tête, autre que la sienne. Parfois plusieurs en même temps, son esprit était un opéra permanent, plusieurs octaves, plusieurs mélodies. Alors quand elle en entend une, c'est plutôt un soulagement qu'un malheur.

- Qu'est ce que tu dis ? Hein ? J'entends p..

Plus fort que la musique qu'elle écoutait plus tôt, le nom de sa destination se fit entendre. Elle grimaça, bien qu'habituée aux voix, celles-ci étaient plutôt lentes, douces, comme des conseillères, des séductrices, comme Harley. Celle-là, était beaucoup plus forte. Miss Quinn haussa les épaules et se dit simplement « Oh, une petite nouvelle » et se releva, et prit sa batte au passage. Elle partit à la recherche d'une voiture en sautillant, laissant derrière elle un corps avec une bouche ensanglantée.

Après quelques minutes de marche, ou plutôt de petits bonds, Harley trouva un camion blanc garé à côté d'une pizzeria. Sans s'arrêter, elle rentra dans ladite pizzeria, et y trouva un homme avec un ventre assez proéminent, et quelques autres personnes sans importance. Elle s'approcha de lui, tout en jouant à faire tourner sa batte dans sa main droite.

- Coucou mon chou ! Vois-tu, j'aurais besoin d'une toto, une tuture, une voiture ! Et j'ai vu ce joli camion dehors, il me plait bien ! Ça te dirait de me donner les clés ? Ça serait vraiment a-do-rable.

Le propriétaire du camion la dévisagea, passa son regard de sa tête jusqu'à ses pieds et haussa un sourcil. Il secoua ensuite la tête en refus. Harley fronça les sourcils et, de sa main libre, prit le col de sa chemise tâchée de ketchup. Sa voix se fit cette voix beaucoup plus menaçante.

- J'ai pas été assez claire, pardon… Soit tu me files les clés, soit je te bute.

Peut-être était-ce les yeux d'Harley, peut-être était-ce la tâche rouge qui régnait sur son épaule, mais quelque chose fit que l'homme fouilla dans sa poche et tendit des clés sans dire un mot de plus. Un sourire reprit place sur le visage de la jeune femme, elle déposa un baiser bruyant sur la joue de sa victime, laissant une marque visible de rouge à lèvres. Elle se décida à sortir du commerce, sous les regards effrayés des clients.

Installée confortablement dans le siège du camion, Harley s'étira quelques instants avant de tourner les clés et de démarrer en criant comme une gamine de 16 ans :

- WASHINGTON, NOUS VOILA !

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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Lun 22 Aoû 2016 - 21:54

Mister Mind était incapable de rêver par lui-même lorsqu'il était connecté à un autre esprit car toutes les pensées et les songes de son hôte se présentaient à lui comme autant de convives qui jouaient les piques-assiettes. En temps normal, un tel phénomène était extrêmement positif puisque même au repos, le ver apprenait des choses sur son véhicule de fortune sans être influencé, mais là... là tout était d'un autre niveau. Toujours évanoui, il entendait ce que les Hommes appelaient leur tribunal intérieur, une sorte de discussion à une voix qui s'interrogeait, se répondait, se conseillait. Techniquement, chaque individu se parle, mais avec sa voix et sa personnalité, malgré les quelques variations qu'il peut essayer pour faire le tour d'une question, pas ici. Le cerveau de Harley Quinn était un couloir de métro bondé, une salle de classe désordonnée, une réunion de parents d'élèves hystériques, c'était un cauchemar cacophonique.

Ce qui aurait dû être une promenade de santé commençait à prendre des teintes de parcours du combattant, mais le ver était encore un peu sceptique, certes la créature folâtre était à elle seule un cirque d'idées et d'envies toutes plus contradictoires les unes que les autres toutefois, elle obéissait à n'importe quelle voix qui se présentait à elle et si l'on oubliait les images de licornes décapitées ainsi que l'abominable surimpression d'un visage de clown cruel qui s'incrustait dans ses moindres pensées, ce cerveau était reposant dans le sens ou aucune pensée complexe ne survivait plus de deux secondes. Hélas, pour en profiter, il aurait dû être capable d'une vigilance de tous les instants alors qu'il pouvait présentement au mieux tirer sur les rênes de temps en temps.

Dans sa présence inconsciente, le ver distinguait les différents décors qu'elle traversait avec l'insouciance de celle qui vit selon les règles de la balistique, à savoir viser et y aller le plus vite et le plus fort possible, les questions venant accessoirement après. Il se délecta doucement de la tête du type patibulaire lorsque la peur remplaça son assurance. Il pourrait finalement prendre un peu de plaisir. Lorsqu'elle se mit à hurler pour elle-même, Mister Mind s'éveilla de son sommeil si peu réparateur, avec la désagréable impression de vivre un cauchemar récurrent.

Il tenta de démêler un peu la pelote de laine cérébrale de la criminelle mais ne parvint qu'à provoquer plus d'incompréhension encore. Il finirait, s'il continuait ainsi à mélanger souvenir, passé, présent, idées et inspiration qui pouvaient faire perdre le peu de tête qui lui restait. Il préféra s'abstenir. Il réfléchit un instant sans plus rien faire sur elle, un temps d'observation plus long pourrait s'avérer salutaire.... mais il se sentait assez reposé pour tenter une prise de contrôle et la patience n'était pas l'un de ses vertus.

Concentration, dérivation de synapses, injection de neurotransmetteurs, ablation temporaire de l’hippocampe.

La route défilait devant les yeux maquillées de sa future marionnette, il sentit la fraîcheur de la ventilation sur sa peau. Lentement il grappillait la conscience de sa proie.

Un peu d'endorphine, un soupçon de souvenir et le sommeil viendrait la prendre... Il pourrait alors s'éveiller à sa place.

Il tenta une petite manœuvre: changer la fréquence de la radio. Rien de bien méchant. Il transmit des signaux électriques pour commencer... Sa vue se brouillait, il perdait le contact... Il devait réussir, une fois sa conscience remplacée le plus dur serait fait.... Il se concentra de plus belle, sentit une étrange fièvre le prendre et une série de souvenirs qu'il avait dérouté l'assaillirent. Ce fut l'image d'un bac d'acide, de rires, l'image de la voiture qu'elle avait détruite mais rendue rose bonbon et flashy par un étrange processus. Il lâcha prise alors que pourtant il se savait au contrôle du bras qui aurait pu changer la fréquence de cette maudite radio!

Le contre-coup de l'effort le laissa un instant étourdi. Prendre le contrôle était impossible en l'état actuel des choses, il lui fallait donc attendre. Attendre! Lui, le plus grand des grands! Il lui fallait communiquer avec elle pour lui transmettre ses ordres, après tout, elle l'avait écouté précédemment, elle l'avait même accueillit comme une nouvelle voix dans la cathédrale venteuse de son crâne. Les solutions les plus simples étaient parfois les plus difficiles à distinguer, surtout avec de la fièvre. Qu'avait-il à perdre?

Bonjour....
bon....
jour....

Ici...


Diantre, qu'allait-il pouvoir lui dire? Qu'il était un ver parasitaire vénusien?

Ici...
La voix...


Mais que diantre se disaient ces idiots entre eux? La sociabilité n'était pas dans les habitudes de Mister Mind, encore moins les politesses qui allaient avec.

hum... comment vas-tu?

Il n'en revenait pas de devoir gagner la confiance de ce qu'il prenait au mieux comme le camion qu'elle conduisait, les hommes parlaient-ils à leurs cercueils ambulants? Il commençait à s'embrouiller sous le coup de la fatigue, que devait-il lui dire? Ah oui, voilà!

Alors...
contente...
contente de faire un beau voyage?
un beau voyage...
contente?
beau...
voyage...


Quelle tristesse de se fatiguer à transmettre de simples ondes télépathiques. Il ne pouvait pas rester là dessus, c'était...

pathétique...
thique...
euh... non...
C'est bien...
non? ...
Changer d'air...
changer
pathétique....
air....
non?
Loin de Gotham...
loin...
de...
Gotham...


Ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne soit pas trop regardante niveau cohérence. Mais il s'en fit la promesse, dès qu'il serait d'aplomb il ne se priverait pas pour...

prendre le contrôle...
prendre...
le...
contrôle...
contrôle...
prendre


Mieux valait qu'il se repose encore un peu... En espérant qu'elle comprenne quelque chose au moins...
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Mar 23 Aoû 2016 - 13:44

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« Zombie » de Family Force 5 battait son plein dans le camion, Harley bougeait sa tête, plutôt tout son corps, au rythme de la guitare tout en chantant. Il faut avouer qu'elle était plutôt douée en rap, les toutous du Joker étaient souvent fan de ce genre de musique et lui avaient tout appris. Surtout Johny, un chic type à qui elle avait tranché la gorge. On ne critique pas la voix de Quinnie sans représailles !
Sur l'autoroute, les multiples conducteurs la regardaient d'un air effrayé, ce qui fait qu'il n'y avait pas une seule voiture sur la file à côté de la sienne. C'était peut être également dû au fait que le camion tremblait à cause des basses. Harley mit par curiosité une main dans la boite à gants à la fin de la chanson et en sorti un Colt 45. Ah, les américains ! Elle le remit à l'intérieur, en se promettant de garder cette information dans sa tête déjà trop pleine.
En pleine annonce de l'animateur radio, la radio commence à grésiller. La conductrice donne alors plusieurs coups dans l'autoradio en jurant jusqu'à ce que celle-ci recommence finalement à diffuser. Mais c'est une chanson qu'Harley n'aime pas, alors elle baisse le volume. Quelques secondes plus tard elle entend la même voix que plus tôt. Une voix très polie puisqu'elle se présente et salue même son interlocutrice. Elle va même jusqu'à lui demander comment elle va ! Habituellement, les voix d'Harley ne sont que des idées, des pensées, des critiques fusant sans crier gare, comme une réunion de famille, personne ne s'écoute. Avant que la blonde ait le temps de réfléchir à sa réponse, la voix lui demanda également si ce voyage la réjouissait.

- Franchement, normalement je veux toujours rester près de Gotham au cas où cette saleté de chauve-souris se montre mais aujourd'hui… Je me sens pas comme d'habitude ! Un petit rire s'échappe d'elle à la fin de sa phrase, comme d'habitude.

Vous vous dites « Oh, une Harley qui parle sainement, incroyable ! » les voix de la jeune femme étaient ses confidentes, elle n'était saine qu'avec elles. Elle n'était saine qu'avec elle-même. Enfin, saine. Avec une voix saine. Ce que dit Harley n'est jamais sain.

- En plus j'aurais sûrement une chance de voir le président ! Tu imagines ? Je lui chanterai « Happy Birthday Mr. President... » Elle s'arrête un instant, regarde dans le vide, puis éclate de rire. Oh excuse moi ! J'adore Marilyn, je viens de la confondre avec moi mais je sais que c'est pas moi ! Je ne suis pas folle !

Puis un nouveau blanc s'installa. Dans le camion en tous cas, parce que son esprit était toujours aussi occupé, de nouvelles voix faisaient même leur apparition. Même si elles s'étaient déjà faites entendre auparavant.

FOlle



Cinglée



Tarée



Il ne t'a



Jamais aimée



PauvRe dingue



FrappéE



Atteinte



Schyzo



Hallucinée



Possédée



StocKholm



Un esprit tellement occupé, et une Harley qui criait de se taire. La petite voix parlant de prendre le contrôle est passée inaperçue, auprès de tant de bruit.



Dernière édition par Harleen F. Quinzel le Mer 24 Aoû 2016 - 22:09, édité 1 fois
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Mer 24 Aoû 2016 - 21:55

Une musique déstructurée enivrait chaque neurone de cette tête remuante qui essayait de bouger en rythme avec une grâce toute personnelle accompagnée de cette voix braillarde... Mister Mind regretta un instant que sa maladie ne le rende pas sourd. Puis, quittant dangereusement la route des yeux tandis que le reste de la circulation s'écartait prudemment du camion, elle plongea dans la boîte à gant pour en tirer... une arme à feu. C'était tellement typique de cette espèce de singes. Ils pouvaient pleurer et hurler de peur en voyant une araignée sans même se rendre compte que le plus grand danger venait de leur voisin qui portait à son flanc une machine de mort. Mais il était inutile de cracher sur leur basique réflexe défensif, celui-ci se révèlerait utile dans la situation du ver, une arme à feu reste une option valable quoique dégradante pour se débarrasser de quelques obstacles.

La dénommée Harley s'amusa alors à reprogrammer la radio à grand renfort de semelles de chaussures... cela se passait de commentaire, mais à force de bouger dans tous les sens, elle obligeait le parasite cérébral à s'ancrer plus profondément, quitte à la faire souffrir. Il en était même réduit à se concentrer sur chaque parole de son moyen de transport pour essayer de saisir un minimum de sens.

Visiblement, elle chassait le Batman, à moins que l'image d'un type noir et balèze qui s'était imprimé dans son esprit alors qu'elle parlait de "chauve-souris" ne soit celle d'un autre. Voilà un point très positif, il valait bien mieux palabrer avec une folle tueuse de justicier qu'avec un citoyen lambda qui prend ses problèmes domestiques pour plus importants que l'avenir de l'univers. Alors qu'elle lui parlait avec une étonnante douceur comparée à ses récentes actions, Mister Mind tentait de la comprendre. Elle employait le rire comme seule ponctuation dans ses phrases et se perdait dans ses seules pensées. C'était tout bonnement incroyable. Elle parla d'une Maryline, projetant dans son esprit son image face à Kennedy en train de danser dans une robe légère. Et sitôt qu'elle eut elle-même réfutée son délire, une chorale d'insultes les assaillirent tous les deux avec l'image du clown et le nom "Joker" toujours omniprésents, même dans les pensées qui n'avaient rien à avoir avec cela. Remarquable.

S'il voulait lui-même tenir, le ver n'avait rien à perdre à lui offrir une petite "thérapie".

Différente...
différente?
différente?
Comment ça?
Tu te sens mieux.
Mieux..
Comme Jamais...
mieux...
Libre?
Tu devrais être heureuse...
heureuse... tu es libre...
libre...
Loin de cette Kabbale de justiciers...
libre...
loin


Bon, en réalité il essayait de lui offrir un petit lavage de cerveau et vue l'étendue de la crasse qui empêchait sa mécanique cérébrale de tourner, c'était comme de se prétendre Hercule face aux écuries d'Augias. Soudain, Mister Mind sentit poindre en lui une sensation qu'il s'était cru capable de réprimer: la faim. Décidément la maladie était une ingratitude du destin. Un voile noir passa devant son regard. Déjà l'hypoglycémie...

Il fallait agir vite, pas le temps de tergiverser. Il reprendrait son travail de sape après un bon repas. Il concentra toute son attention sur les membres de la jeune femme, tant pis s'il ne contrôlait ni son esprit ni ses capacités labiales. Il tourna la tête blonde, ils étaient sur le pont qui reliait Gotham au Nord. Bien, un panneau affichait un arrêt restauration dans moins de deux kilomètres.

Nous....
nous...
allons manger...
manger...
lui lança-t-il avant de prendre les commandes motrices. Elle allait voir ce que c'était que d'être relégué au siège passager.

C'était lui qui agissait à présent!

Il serra les mains sur le volant et déboîta sur la droite avec un grand geste de volant, ignorant la voiture qui se trouvait là. Il y eut un tremblement à l'impact que la musique assourdit complètement. Le rétroviseur montrait un véhicule rouge décapotable en plein vol dont le propriétaire venait de regretter la tentative de dépassement par la droite et se demandait si sa voiture flotterait un peu avant de sombrer dans les eaux sombres de Gotham.

Des sirènes de police retentirent, la légendaire Gotham grouillait réellement de cette vermine! Un coup d'œil au rétroviseur gauche lui permit d'estimer au mieux la menace, deux voitures de police. Rien d'insurmontable. Il donna un coup de volant pour éloigner les gêneurs, sa sortie était toute proche. La musique, la faim, la fièvre l'assaillirent d'un seul coup. Il fallait qu'il garde le contrôle! Harley se donna donc une gifle pour que la douleur atteigne le ver et lui donne une décharge suffisante pour tenir. La police profita de cet instant de flottement pour accélérer sur la quatrième voie afin d'entraver la fuite du camion.

Sans se démonter, Mister Mind fit tourner le volant à gauche toute pour rejoindre la voiture de police et couper toute la circulation sur les voies rapides. Ce fut un moment d'adrénaline pur sécrété par le corps d'Harley dont toutes les fonctions n'étaient pas maîtrisées par le ver. C'était affreusement grisant! Les autres automobilistes freinèrent, les pneus crissèrent, les pare-chocs volèrent en éclats, certains véhicules firent de joyeux tonneaux dans un tourbillon de verre et de plastique, quant à la police, elle tentait le tout pour le tout en accélérant. Le vénusien qui comptait leur faire traverser la rambarde de sécurité intérieure avait manqué son coup. Qu'à cela ne tienne! Il aurait d'autres occasions.

Il vira de nouveau à droite et profita de ce cours laps de temps pour faire plonger Harley vers la boîte à gant et en extirper le révolver. L'arme était plus lourde que prévue et lui glissa des mains lorsque le camion subit un soubresaut, il venait de monter sur le petit trottoir qui séparait la chaussée des grilles anti-suicide. S'il n'avait pas contrebraqué à temps, il aurait à son tour fait un petit plongeon dans la Gotham River. Il équilibra le véhicule tandis que la police ralentissait ostensiblement devant lui. Un haut-parleur sortit de la vitre avant du véhicule et hurla des ordres que la radio rendait inaudibles.

Qu'importe ce qu'ils pouvaient raconter, il se s'arrêterait pas! Sous la boîte à gant, rajoutant à l'ambiance sonore, le boîtier pilote-enregistreur enclencha un petite alarme désagréable pour dire au conducteur qu'il ne respectait pas la pause obligatoire. Puis, d'un seul coup, s'invitant à une fête à laquelle elles n'étaient pas prévues, les voix de Harley revinrent avec leurs tombereaux d'insultes dégradantes suivies des flashs du clown rigolard avec un couteau plein de sang. A cet instant précis, complètement saturé, Mister Mind perdit les commandes et tout ce qu'il parvint à faire fut d'imprimer dans chaque cellule de sa victime, qui allait devoir se débrouiller seule, combien il avait faim et par extension, combien ELLE avait faim.

FAIM...
tu as faim...
manger..
repas...
délicieux...
savoureux...
repas...
manger...
repas...
FAIM!
FAIM!
FAIM!
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Mer 24 Aoû 2016 - 23:37

Une petite migraine [ft Mister Mind] Tumblr_obwfd1bN3i1so51nho1_500

Le vacarme qu'était l'esprit d'Harley s'arrêta un instant, pour faire place à la nouvelle voix, tout particulièrement agréable quand elle prononçait ces mots. Elle était rassurante, et très peu de personne étaient rassurantes envers la blonde. Une seule personne, en fait, celle à qui elle devait ses pouvoirs. Un soudain sentiment de nostalgie emplit la conductrice, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu Poison Ivy, et c'était la seconde personne la plus importante aux yeux d'Harley. Elle secoua la tête, pour ôter ces pensées triste, et ri pour cacher sa tristesse. Ce qui est inutile, sachant qu'elle était seule dans le camion. Sa nostalgie fut remplacée par de la légère faim, et avant qu'elle puisse décider d'un endroit où aller, elle n'était plus responsable de ses faits et gestes.

De temps en temps, quand quelque chose de vraiment énervant se passait, Harley entrait en « mode furie », surnom du Joker. Elle savait ce qu'elle faisait, contrôlait tout, mais c'était un massacre à chaque fois, de sang, d'os brisés, de cris et de souffrance. Mais ce n'était pas le mode furie, c'était tout autre chose. Comme si elle était spectatrice de ses faits et gestes, elle ne maîtrisait rien. Ses mains tournèrent le volant d'un coup sec, éjectant une voiture dans les eaux. Même dans l'état de zombie, la blonde espérait que cet homme ou femme avait eu mal. Sinon, c'est pas drôle.

Des voitures de police pouvaient s'entendre, et elles n'étaient pas loin. Quiconque ou quoi que ce soit qui était en possession du corps d'Harley s'en était rendu compte, puisqu'il semblait vouloir les rejoindre. Même si la jeune femme n'était pas en possession de ses fonctions nerveuses, elle était très excitée par la situation, elle adorait castagner la police. Est-ce que leur rentrer dedans avec un camion était considéré comme castagner ? Elle pensait bien, oui. De plus, ce petit jeu d'accélération et de freinage causait à d'autres véhicules de faire des tonneaux. Harley fut capable de rire, du même rire normalement réservé aux tortures que le Joker infligeait aux amis de Batman. Bien que possédée, les actes produit par l'arlequine aurait pu être fait quand elle était en pleine possession de son corps – et dans un bon jour –.

« Harley possédée » donna un violent coup de volant vers la droite, plongea sa main dans la boite à gants, mais dès que le Colt fut en sa possession, il glissa de ses mains. « Elle » redressa le camion, tandis que les policiers lui criaient des instructions à suivre. A croire qu'ils n'avaient jamais rencontré Harley Quinn ? Puis, une alarme désagréable se fit entendre, et un flashback revient à la conductrice. Le jour de l'évasion du Joker, où tout avait changé pour elle. Avant, elle avait une vie respectable, mais depuis ce jour, on la traitait de cinglée sans arrêt, simplement parce qu'elle aimait Monsieur J. Lui qui avait, ce jour là, poignardé plus de 20 personnes, par simple amusement. « Sacré poussin ! », et d'un coup, elle reprit le contrôle de son corps. Mais un seul soucis se présentait à elle : elle avait faim. Très faim. Morte de faim. Elle aurait pu manger un humain, à ce niveau là. Mais pas la peine, puisqu'une aire d'autoroute se tenait apparemment à 200m de là. « On s'occupera de l'exorcisme et de la police après, d'abord, MANGER. »

Harley appuya sur l'accélérateur, se mit dans la voie pour aller vers cette aire, non sans écraser le pare-choc de quelques voitures trop lentes. Inutile de préciser qu'elle ne gara pas son camion sur le parking mais juste sur le trottoir du magasin qui semblait vendre de délicieux sandwichs. Elle sortit du véhicule en prenant l'arme, avec le canon enfoncé dans son short, et sa batte dans la main droite. Ainsi que son arme la plus puissante : son sourire.

Sur le trottoir, elle fait craquer ses doigts et ses bras, avant de rentrer dans l'antre de la nourriture. Elle crevait vraiment de faim.

- DING DONG !, crie Harley en même temps que la sonnerie de la porte retentit. Les quelques personnes présentes dans le magasin se tournent vers elle, dont un enfant. Tous, en apercevant l'arme à moitié cachée, se précipite au fond de la boutique – qui ne faisait qu'environ 40m2. La jeune femme s'approcha alors du plus jeune, en souriant de toutes ses dents.

- Coucou toi, t'es chou. Je vais t'appeler Jeremy. Tu as vu, je t'ai donné l'honneur d'avoir un nom qui commence par J ! Pourquoi tu fais cette tête ? Souris un peu. Pourquoi tu pl… ARRETE DE PLEURER. TU ME FATIGUES, JE TE RENOMME JERK. Mince, ça commence toujours par J… Je crois que j'ai un problème avec cette lettre ! Harley éclata de rire pendant quelques dizaines de seconde, puis se redressa, se retourna et prit le Colt de sa main libre. En moins de 2 secondes, le caissier était mort, d'une balle dans la tête. POUF ! DISPARU ! La foule est en déliiiiiiire ! Elle se retourne vers les clients, presque tous pleurent, ceux qui ne pleurent pas prient. Parfois ils font les deux. Oh… Pas de délire alors ? Tant pis. Elle hausse les épaules, et tire sur un homme qui ne pleurait pas. Les autres clients arrêtent leur sanglot et dirigent leurs regards vers le corps. Quoi ? Il était insensible, ça m'agace, les gens insensibles. Le regard d'Harley se balade entre les rayons, et elle jure en rangeant son arme. Je suis tombée sur le seul, LE SEUL magasin dans ce pays à ne pas avoir de balles ? QU'AI JE FAIT POUR MERITER ÇA ? A part tuer un caissier et un insensible, je veux dire. Et avoir éjecté une voiture. Et provoqué quelques accidents. Et avoir écouté de la musique sataniste. Et...

Elle continua à énumérer les choses considérées mauvaises qu'elle avait faites dans la journée, tout en prenant un sandwich et en fourrant quelques barres chocolatées dans son soutien-gorge. Quand elle sortit, deux voitures de police arrivaient juste près de son camion. Elle trottine jusqu'à la portière, s'arrête avant de rentrer, tire dans le pare-brise d'une des voiture et atteint un des flics à l'épaule. Elle se décide enfin à monter dans le véhicule, croque dans son sandwich et s'écrie :

- Je sais pas ce que t'es, parce que j'ai pas pris de drogues aujourd'hui, mais si tu pouvais refaire ton truc où tu défonçe tout sur ton passage pendant que je mange, ça serait cool. ET BOUGE TOI LE CUL ÇA PRESSE. Sur cette dernière phrase, Harley tourne la clé de contact.

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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Ven 26 Aoû 2016 - 21:59

De sa position privilégiée pour analyser les faits et gestes d'Harley, Mister Mind ne pouvait qu'être ébaubi par ce surréalisme mortifère. Sa victime semblait prise dans une boucle autodestructrice complète enrobée dans une fine rondelle de romantisme abject. Il ne trouvait nul trace dans cet esprit de raisonnement ou de volonté d'être ainsi, cela venait le plus naturellement du monde. Tout autre esprit recelait une part de rationnel que le ver pouvait rapidement reconnaître et encore plus facilement manipuler, pas celui-ci.

Ici, tout était émotion et émotivité. Sa victime devait sans aucun doute voir le monde dans une brume pailletée de joie, colère, envie, désir, frustration et amusement sans jamais s'interroger. Par exemple, elle voulait manger. Mister Mind aurait cru qu'elle s'arrêterait un instant et s'achèterait ou volerait dans la plus grande discrétion de quoi assouvir sa faim, mais non, elle réclama son dû à grand renfort de violence et de bruit.

Cette femme était une arme de dissuasion à elle seule. Les gens tremblaient en sa présence, se muaient en pierre tombale ou finissaient sous l'une d'elle. Son petit numéro incontrôlable dans la boutique avait amusé le vénusien pour qui une vie humaine n'était rien d'autre qu'une erreur statique dans l'immensité de l'univers. Là encore cependant, la perplexité était de mise, elle utilisait son arme à feu au gré de fantaisies habituellement reléguées au rang d'envies lointaines. Mister Mind avait exploré quelques esprits inférieurs qui rêvaient de démolir leur patron ou d'emboutir l'amant de leur femme sans jamais oser passer à l'acte. Cette fille ne se posait pas de question, le rêve et la réalité ne formaient à ses yeux qu'une continuité lisse et dépourvue de complexité. Enfin le ver découvrait malgré lui l'esprit humain lancé en pleine cadence sans verrou tel que la déontologie ou la morale.

Là où il se dénotait par un esprit aiguisé et une considération sans faille pour sa toute puissance, elle au contraire était dans une spirale de mort, un jongle fabuleux de destruction! C'était l'être humain revenu à une bestialité primaire. Le dévoiement et les errances de leur civilisation soi-disant toue puissance. Elle était la preuve vivante que cette espèce devait disparaître sous sa forme la plus "soignée" et être réduite au rang de simple outils de mort!

Mister Mind aurait pu croire être entré dans l'esprit d'un cyborg mal programmé lorsque la jeune femme se mit à vider son sac et, en boucle, à rajouter inlassablement la liste de ses méfaits. Le ver comprit alors que la vérité est comme un songe, c'est au moment où l'on croit la saisir qu'elle s'échappe pour ne laisser derrière elle que des interrogations. Il la croyait inconsciente du mal qu'elle répandait alors qu'elle pouvait distinctement énumérer tout ce qui était contraire à la loi, la morale, l'instinct... In-cro-yable. Difficile pour le ver de se rattacher à une quelconque théorie après cette virevoltante et longue liste de méfaits. Qui était-elle donc?

Aussitôt sa confession achevée, elle se saisit (enfin) de la nourriture, voilà qui lui redonna espoir et s'enfuit de la boutique. La police était malheureusement déjà arrivée. Si seulement elle avait perdu moins de temps à palabrer... Elle tira un petit coup de semonce sur ses poursuivant et, sitôt au poste du conducteur, elle s'adressa.... directement à lui?

N'ayant pas l'habitude de garder ses transports conscient, et persuadé d'avoir agit assez subtilement pour qu'elle le prenne pour l'une de ses multiples personnalités, le ver était estomaqué (en plus de la faim) par le discours halluciné qu'elle lui adressa. Bon, techniquement, elle criait dans le vide mais Mister Mind comprenait qu'elle subodorait malgré son apparente naïveté une intrusion. Il allait devoir la jouer serrée, surtout s'il voulait pouvoir manger un morceau sans se faire tirer de son crâne. Comme elle l'invitait à prendre les commandes l'opération de contrôle physique ne prit pas beaucoup d'énergie au ver.

- Très bien... mais fais taire tes autres voix alors et surveille ton langage lorsque tu t'adresses à moi!


Il actionna le levier de vitesse et fit une marche arrière afin de démolir l'une des deux voitures qui avait eu l'audace de les suivre puis, d'un geste mécanique reprit la marche avant. Un policier était grimpé sur la portière droite du véhicule et l'ouvrit, une arme à la main.

- Arrête ça la timbrée!

Elle tourna la tête comme un automate vers lui, sa voix fut alors lointaine et son articulation hachée.

- Je. Suis. Mister. Mind.

Alors que le sandwich s'était glissé hors de ses dents, il empoigna l'arme qu'elle avait glissée entre ses cuisses et tira sur le policier. La balle perfora son épaule gauche, l'obligeant à lâcher prise. Le camion renversa alors les motos stationnées sur le trottoir.

Mister Mind prit le chemin de Washington. Il poussa ensuite son hôte à saisir le sandwich disloqué qui s'était répandu et à le tendre vers son oreille saignante. Il ne pouvait pas sortir comme ça sinon elle reprendrait le contrôle. Elle fourra par conséquent une feuille de salade défraîchie sur son oreille, le plus profondément que le permettait son auriculaire. Il allait devoir lui intimer un ordre plus profond.

- Tiens....
tiens la route...
route...
Washington!
WASHINGTON.


Il s'extirpa rapidement de la matière grise et grignota comme si sa vie en dépendait le morceau verdâtre aux tâches jaunes d'humidité. Il n'avait pas beaucoup de temps. Les sirènes de police interrompirent sa collation. Il fit demi-tour et se réinstalla aux commandes.

Ses simiesques commençaient à le fatiguer et s'il continuait comme ça la capitale ne serait jamais atteinte. Heureusement que la fièvre était un peu retombée sinon il n'aurait jamais pu entreprendre ce qu'il désirait faire.

Alors que l'autoroute était en vue, il préféra bifurquer au dernier moment vers le centre ville tout en actionnant la commande manuelle de déchargement. La remorque sauta de son logement, seulement retenue à la cabine conducteur par une chaîne métallique rouillée. Le camion ralentit brusquement mais un furieux coup d'accélérateur le fit repartir en crachant un panache de fumée noire. Un maillon de la chaîne se brisa mais la remorque restait encore accrochée. Il prit un carrefour à sens giratoire décoré avec une statue grossière de Lincoln sans tourner une seule fois. La cabine bondit en frappant le rebord du rond-point, les pneus labourèrent la végétation qui entourait le monument et le camion faucha l'un des plus éminents présidents américains comme le blé en été. La chaîne se brisa net au premier choc et la remorque fut abandonnée sur les voies, bloquant toute la circulation dans une partie de la ville.

Voilà qui retarderait leur arrestation. Le ver éloigna ensuite le camion de l'accident et s'autorisa une petite pause dinatoire, demandant à sa victime de se fourrer un peu de mayonnaise et de tomate dans l'oreille.

Il tourna avec le camion dans une zone commerciale lorsqu'il vit une famille quitter son monospace, une occasion en or. Juste après avoir percuté le père de famille, il coupa le contact. La mère était paniquée, les enfants pleuraient, Mister Mind ricanait: une belle opération. Harley descendit avec la grâce d'une machine aux articulations rouillées du véhicule, se dirigea vers le cadavre du père alors que son épouse ordonnait à ses enfants de partir en courant ayant reconnu leur bourreau. Le folle se baissa pour faire les poches du mort et trouva les clefs du véhicule qui lui permettrait de rejoindre sa destination.

Une foule curieuse commençait à s'attrouper et des larves bipèdes (ou adolescents) prenaient des vidéos et des photographies avec leurs portables. Harley monta dans sa nouvelle voiture et claqua la porte. Mister Mind sentit alors la fièvre monter de nouveau, elle était moins forte qu'auparavant mais s'il voulait reprendre toutes ses forces, il allait devoir se reposer à nouveau. Ça ne l'enchantait guère de laisser cette folle reprendre les manettes, surtout qu'elle n'aurait sans doute que des souvenirs fragmentaires de ce qui lui était arrivé tellement le ver avait étendu son emprise. Il était encore trop faible, mais lorsqu'il pourrait complètement la posséder il ne serait plus question de partage ! Toutefois, encore un peu de diplomatie lui éviterait qu'elle tente un "exorcisme" prématuré comme elle l'avait pensée plus tôt.

- Je te laisse...
la situation...
est...
sous...
contrôle...
contrôle....
amuse-toi
...bien!


Ce n'est qu'au moment où il lâcha le contrôle qu'il se sentit faible, comme s'il avait fait trop tirer sur ses réserves. Il était légèrement engourdit, prit de fatigue par la digestion et savait que s'il voulait reprendre prochainement le contrôle, il lui faudrait puiser dans l'énergie de sa victime, d'abord avec ses réserves d'hormones et d'adrénaline, ensuite, en explorant son subconscient pour l'absorber, une solution qui l'obligerait à la combattre mentalement et vu l'état de son crâne, il ne savait pas ce qu'il risquait d'y trouver...
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Sam 17 Sep 2016 - 13:49

Une petite migraine [ft Mister Mind] Tumblr_obwfd1bN3i1so51nho1_500

On pourrait croire qu'une personne invoquant un esprit possédant son corps serait surprise de le voir, en effet, prendre contrôle de son corps. Harley était simplement contente d'avoir une réponse. Même si la voix lui donnait des ordres, ce qu'elle n'aimait pas du tout, elle n'était pas assez folle -ou l'était-elle?- pour lui désobéir alors qu'elle dépendait d'elle. Elle se concentra donc pour faire taire les autres voix. Le silence en Harley était très, très rare. Ces voix étaient des camarades de tous les jours, elle savait qu'elles ne la lacherait jamais. C'est pour cela qu'elle n'essayait jamais de les réduire au silence, elle les aimait. Le Joker les aimait aussi beaucoup, cela contribuait au fait qu'elle voulait les garder.
Après toute une série de gestes divers et variés pour se défaire de ce pétrin, un intrigua particulièrement le peu d'arlequine qui restait en contrôle de ses pensées. Elle fut obligée de fourrer son sandwich dans... son oreille ? Alors quoi, c'était un truc dans son oreille, et ce truc avait besoin de manger par là ? Trop bizarre. Mais elle ne s'attarda pas plus sur ce détail, parce qu'un énième ordre avait fait son apparition, elle devait aller à Washington. Encore et toujours. Qu'est ce que ce truc voulait y faire ?
En passant par différentes manœuvres que le cerveau de la jeune femme n'arrivait pas à comprendre, le corps de Miss Quinn finit par défendre du camion pour emprunter la voiture d'une famille. Jour de malchance pour eux, apparemment.
Quant à Harley, elle se « réveilla », un peu surprise. La même sensation que quand on se réveille d'une opération sous anesthésie générale, dans le pâté quoi. Elle entendit tout juste une voix lui disant de s'amuser.

- Du coup t'es là ? Ou genre tu meurs et tu revis après... Trop bizarre quoi. Est-ce que tu m'entends ? SI JE CRIS TU M'ENTENDS PLUS FORT OU PAS ? Ah et aussi pas la peine de faire ton « baisse d'un ton » avec moi, je suis IIIIINCONTROLAAAAAAAABLE.

Harley était décidé à en savoir plus sur ce qui livait en elle. Elle espérait quand même qu'il ne resterait pas là éternellement. Tout en avancant sur la route, elle ramassa les petits bouts de sandwichs sur le siège d'à côté pour les enfourner dans sa bouche. Ça donne faim de se faire manipuler !
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind] Sam 17 Sep 2016 - 18:11

Alors que les yeux de la larve cérébrale se fermait et qu'il comptait profiter d'un bon repos, doucement bercé par les quelques autres voix de la foldingue qui revenaient, Mister Mind fut violemment rappelé à la réalité par un autre discours halluciné de la jeune femme. Visiblement, elle était tellement ouverte d'esprit qu'il s'étonnait de ne sentir aucun courant d'air dans son cerveau spongieux. Elle parlait de mort et de résurrection et osait prétendre qu'il était bizarre... plus qu'elle ce serait un comble! Il préféra garder le silence la première fois qu'elle lui demanda s'il était là. Il se renfrogna la deuxième fois et fut littéralement ébranlé par son cri lorsqu'elle persévéra. Mais ne se taisait-elle donc jamais? C'était incroyable! Et son "Incontrôlable" qui résonna une bonne minute dans la voûte ravagée de sa raison. Nous verrons bien si elle est incontrôlable...

Encore au repos, la larve se connecta à elle pour lui répondre.

- Je suis là et je vis... commença-t-il avec le ton le plus blasé qu'il puisse se donner avec sa fatigue. Je ne m'amuse pas à mourir et revenir en boucle...

Il n'en revenait pas de devoir formuler une telle évidence.

- Je t'entends et il serait mieux pour nous deux que tu ne cries pas pour te faire entendre. Si tu veux tout savoir... Je vais te montrer...

te montrer...

Sitôt après, il connecta la fête foraine qui servait de mémoire à la jeune femme à la sienne.

Harley fut littéralement projetée dans un espace mental qui représentait la surface de Vénus. Devant elle, à la taille d'un humain, se dressait Mister Mind.

Vois et apprends....

vois...
et...
apprends...


apprends...


J'étais la forme de vie la plus évoluée de Vénus...

de vénus...


Elle vit alors une centaine de vers similaires à Mister Mind qui se promenaient en colonne dans le paysage aride et grisâtre.

Mais mes semblables craignaient ma puissance...

craignaient....
ma puissance...

Ils me bannirent à cause de ma force....
de ma détermination...

Force...
détermination...


Elle eut une série de flashs montrant la manière dont le ver tua d'étranges échassiers beaucoup plus gros que lui et comment ses proches le haïrent pour cela. Il lui montra comment il fit naître la haine dans le cœur de ses congénères pour affronter les ancêtres et comment il fut ostracisé...

J'ai alors décidé d'agir autrement...
d'agir...
autrement...


Il lui montra une nouvelle colonie où il répandait le chaos et la haine, puis la manière dont ses nouveaux esclaves refusèrent de mener à terme leur révolution...

Ils étaient pleutres...
lâches...
faibles...


Les images accélérèrent pour ne plus devenir qu'un mélange de tâches colorées indistinctes puis elles s'arrêtèrent sur l'image d'un extra-terrestre étrange.

C'était un aventurier perdu...
un exilé... élixe nu
Il devint la porte vers ma délivrance...


Puis Harley se trouva à cheval sur la sonde Magellan avec Mister Mind à ses côtés.

cartographier Vénus...
J'ai rejoint la Terre à l'aide de cette machine rudimentaire qui devait cartographier Vénus...
cartographier....

C'est alors que je rencontrais Sivana...
Sivana...


Il projeta l'image d'Harley dans les locaux de la Sivan's Industries alors que la Monster Society of Evil était réunie. Tout était chatoyant et les criminels riaient les uns avec les autres.

Une époque de gloire et de réussite...
de gloire...
de réussite...

Mais les justiciers s'en sont mêlés!


Le cadre idyllique fut alors déchiré, tout devint rouge et ténébreux. Mister Marvel défonça un mur et tua les différents criminels les uns après les autres.

Seule la fuite m'a sauvé...

la fuite...
m'a...
sauvé...

Aussi ai-je entrepris de me venger...

me venger...


Une nouvelle image défila pour s'arrêter dans le siège de l'ONU de Washington. Là se tenaient des centaines de représentants tous assis, observant Harley qui était à la place du secrétaire général.

Et cette vengeance....
cette vengeance...
sera complète à Washington...
à Washington...


Une large carte du monde, comme celle que l'on voyait dans les images délirantes des salles d'urgence du NORAD s'afficha face à la folle, affichant de multiples trajectoires de missiles et des points rouges qui brillaient partout.

Le monde...
le monde...
brûlera...

Pour cela...


Tout devint noir et la compagne du Joker se retrouva face à l'insecte inter-planétaire.

j'ai besoin de toi...

besoin de toi...
pour rejoindre Washington...
Washington...

Après cela...
je te laisserais tranquille....
laisserais tranquille.


Puis il reconnecta le cerveau de la jeune femme au temps présent.

- Mais assez parlé, tu devrais prendre garde à la rambarde...

La voiture allait tout droit sur une rambarde de sécurité qui menait vers une pente de verdure directement dans une forêt.
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Re: Une petite migraine [ft Mister Mind]

Une petite migraine [ft Mister Mind]
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