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[la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy]

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[la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Lun 1 Mai 2017 - 15:38

Je me souviens de la première fois qu'on m'a chassé du château de la Reine. Je venais de neutraliser un énième groupe de soi- disant héros lancés à ma poursuite. Le royaume me nommait "La Bête", à cause de mon apparence bestiale. Des crocs et des griffes anormalement développés, une chevelure hirsute, deux mètres et demi en taille et plus de poils que l'homme moyen sur le corps à part le visage. Pour finir, je ne porte pas de chaussures ni de haut. Je ressemble littéralement à un monstre, j'en suis parfaitement conscient. Mais comment changer une réputation pareille, quand on ne me laisse pas la moindre chance d'ouvrir la bouche? Aucun habitant du royaume n'est au courant que je sais parler, que je mange mes aliments cuits et que j'aime m'amuser comme le pire des gamins. C'est à cause de cette dernière chose que je n'ai fait que empirer ma situation, en faisant des farces au village près de la forêt où je me cache habituellement. Farces qui m'ont valu d'être remarqué et encore pourchassé par les chevaliers sus-dits. Sauf que cette fois, le combat fut plus féroce que d'habitude, j'ai faillit en tuer un par accident, il est gravement blessé. Je suis définitivement devenu l'ennemi numéro un du village.

Pour changer une situation devenue insupportable donc, j'ai traversé tout le royaume pour rencontrer la Reine. On disait d'elle qu'elle était la plus grande magicienne de tous les temps, qu'elle pouvait tout accomplir. Je voulais qu'elle me donne une apparence humaine, pour que je puisse vivre comme tout le monde. Mais mon intrusion fut remarquée et on me chassa. Je n'ai plus arrêté de tenter ma chance, jusqu'à ce que j'en ai marre de finir en sang en rentrant dans ma cachette. Alors que je perds espoir, un nouvel événement vient changer la donne. En effet, la Reine déclare à tout le royaume qu'elle met sa fille en jeu dans un concours visant à déterminer le plus valeureux de tous les habitants. Riche ou pauvre, noble ou va-nu-pied, tout le monde peut concourir. J'y vois là l'occasion d'atteindre la cour par la grande porte, en devenant ce héros. Le plan est simple: accomplir les sept exploits demandés, me présenter avec les preuves de mes actions pour qu'on me chasse pas, demander à la Reine de modifier mon apparence, puis libérer la princesse du serment de sa mère. Je ne compte absolument pas me marier, encore moins avec une princesse pourrie gâtée. Je me verrais bien saltimbanque plus tard, une vie itinérante et simple.

En traversant le royaume quelques mois auparavant pour atteindre le château, j'ai entendu quelques histoires intéressantes qui pourraient donner lieu à des exploits. J'espère juste qu'elles sont vraies. La première parle d'une géante qui vient détruire un moulin une nuit par mois, au point où les habitants ne vont plus pouvoir se permettre de le remettre debout. Des gens sont morts en essayant de l'arrêter, les survivants sont traumatisés et mutilés. Par la faute de cette géante qui apparaît de nulle part, la faim sévit dans le village qui devrait bénéficier du moulin. En effet, ils prennent plus de temps à le reconstruire, plutôt qu'à l'exploiter. Je m'y rends dans l'espoir de mettre fin à ses actions. J'y arrive quelques jours de voyage plus tard, un après- midi mouvementé. Comme toujours, je suis enveloppé dans une grande cape qui cache mon corps et mon visage grâce à une capuche. Les habitants ont presque fini de construire, je vais me cacher dans les bois pour surveiller. Par chance, la nuit même, la géante se montre. Ses pas font trembler le sol, ses yeux son rouges de colère. Elle lève le poing, sur le poing de l'abattre sur l'édifice.

"ARRÊTEZ! Vous n'êtes point autorisé à étaler cet édifice gente dame, je vous prierai de ne rien en faire, pour le bien des villageois!"

C'est la première fois que je me sens minuscule devant quelqu'un. Cette femme est colossale, plus grande que le moulin. Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire contre elle... Lui gratter les mollets, avec un peu de chance. Je laisse tomber ma cape au sol, me préparant au combat. La femme m'ignore totalement et d'abattre son poing contre le moulin pour passer à travers en utilisant sa force monstrueuse, alliée à sa résistance physique supérieure à celle de la pierre.
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Lun 1 Mai 2017 - 18:39



Comment mère peut-elle oser offrir ma main ainsi sans mon consentement? Toute reine qu’elle soit, je suis seule maitresse de ma destinée et il est hors de question que j’épouse qui que ce soit sans l’avoir moi-même choisi. Je ne suis pas un trophée, une belle récompense qu’on agite sous le nez des envieux pour susciter la convoitise. Loin de là. Je suis de sang royal et je suis faite pour commander. Et ceux qui commandent choisissent. Ils ne subissent pas. Certes, mes pouvoirs ne sont pas aussi puissants que ceux de ma mère mais je sais me débrouiller quand même. Admirablement bien ajouterais-je. Je peux voler, déjà pour commencer et je peux tirer des rayons d’énergie par les paumes de mes mains avec des effets dévastateurs. Je suis loin d’être sans défense et encore moins du genre à regarder l’action de loin derrière. Oh non.

Ma mère m’a dit : si tu remportes les épreuves, tu pourras choisir comme tu l’entends. Je compte bien l’emporter et personne ne se mettra en travers de mon chemin. Personne. Père aurait dû me soutenir dans mes protestations mais il a préféré laissé mère imposer sa volonté d’une poigne de fer. De dire que la discussion a été mouvementée est bien peu dire. Le mobilier a souffert de mon mouvement d’humeur et si mère n’approuve pas de ce qu’elle considère comme les caprices d’une enfant gâtée, elle respecte la puissance et ma petite démonstration m’aura au moins permit de marquer quelques points. Je ne me marierai pas. C’est absolument hors de question. Pourquoi le ferais-je, de toute façon? Si je veux une descendance, il me faut un reproducteur digne de transmettre de bons traits à ma progéniture. Les sujets de mère ne remplissent pas ce critère absolument essentiel.

Évidemment, au sein du royaume, en dehors de mère et de père, personne ne sait que je fais de la magie. On me voit donc en général en armure, comme les chevaliers et n’allez pas penser que je porte quelque chose de révélateur ou de féminin. Quand on part au combat, le but c’est d’être adéquatement protégé. Un décolleté plongeant déconcentrera peut-être un vulgaire brigand mais je doute très fortement qu’un dragon soit vulnérable à une tactique si grossière. Si on pense que je suis comme les autres, on a tendance à se dire que bon, peut-être qu’on a des chances contre moi. Quand je vais au combat avec les légions de mon père, je suis en armure, avec mon épée et mon bouclier, prête à en découdre avec l’ennemi. C’est ainsi que je suis équipée aujourd’hui pour affronter la première épreuve : empêcher une géante de détruire des biens de la couronne.

Ainsi soit-il alors. Je suis parti à pied quelques jours plus tôt pour me rendre sur les lieux où cette engeance commet ses méfaits. Pourquoi ma mère n’utilise pas sa magie pour nous débarrasser de cette menace, je ne comprends pas. Ce serait beaucoup plus simple, considérablement plus efficace et le peuple est toujours impressionné par une démonstration de puissance. Mais non. Envoyons les prétendants à ma main faire le sale travail. Je le ferai moi-même, le boulot ingrat. Et après je me chargerai des autres tâches et gagnerai mon indépendance. Et le royaume de mes parents. Une récompense à ma mesure pour un travail bien fait. Très bien fait même. Je ne suis pas du genre à tourner les coins ronds. Il va me falloir attendre la nuit avant l’affrontement. Dommage.

J’ai envie d’en découdre. J’ai toujours eu le sang chaud après tout. J’attends en embuscade dans une chaumière non loin, affutant mes armes dans le noir le plus complet. Le moins de bruit possible, le moins de signe de vie : si je veux pouvoir attaquer par surprise, je dois compter sur tous les avantages à ma disposition. La nuit tombe, j’entends ma proie qui approche et au moment où je m’apprête à sortir, une voix masculine se fait entendre. Bah voyons. Tenter de négocier avec une géante. Tu parles d’un plan ridicule. Comme pour prouver mon point, ma cible commence à tout casser. Bon, écartes toi du chemin, amateur, je vais me charger de ce problème avec tout le sérieux qu’il demande. Je sors de la chaumière, m’avance d’un pas déterminé et pousse du chemin cet énergumène. Laisses faire les professionnels, pauvre amateur que tu es.


« Arrière, créature. Laisses faire les professionnels au lieu de causer des catastrophes. Je me chargerai ensuite de ton cas. Pareille engeance n’a pas sa place dans ce royaume. Et toi, géante, sache que c’était le dernier moulin que tu détruisais. Son illustre majesté a ordonné ta mise à mort. De la part de toutes tes victimes, mortes comme vivantes : que l’abysse s’empare de ton âme et la déchiquète! »

Je prends mon élan et charge mon ennemi. Elle tente de m’écraser mais elle est beaucoup plus lente que moi. Puissante, d’accord. Mais pas assez rapide pour affronter une cible aussi mobile que moi. Armure ou non, je me déplace avec aisance. Je suis considérablement plus forte que le quidam moyen et donc j’en profite pour garder l’avantage sur mes adversaires. Je lui rentre dedans comme un bélier portable pour tenter de la faire tomber : en position verticale, je ne peux raisonnablement toucher aucun point vital avec mon épée. Pas assez d’allonge. Si elle chute sur le dos, ce sera une toute autre affaire. L’impact aurait coupé le souffle à un être inférieur mais je suis faite d’une étoffe bien différente. Comment ose-t-elle se tenir entre moi et ma liberté? Tu vas le payer de ta vie, de cela tu peux être absolument sûre. Je vais débarrasser le royaume de la nuisance que tu es…
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Lun 1 Mai 2017 - 21:00

Elle ne veut pas m'écouter, j'aurais essayé. J'aurais sûrement du utiliser l'effet de surprise, la frapper quand elle ne s'y attend pas. Mais ce n'est pas ma manière de faire, quelque chose m'empêche d'agir hors de ce code qui veut que je doive prévenir avant de sévir. De plus, je ne compte pas vraiment tuer mon adversaire, je refuse de commettre un meurtre de sang froid. Malheureusement, il n'y a rien qui puisse me permettre de l'empêcher de nuire définitivement sans utiliser une méthode radicale. Les prisons ne sont pas assez grandes pour sa taille colossale et je ne vois aucune entrave capable de la retenir. De toute façon, c'est pas vraiment le moment de réfléchir, la géante commence déjà à tout détruire.

Quand je décide enfin à foncer dans le tas, une voix autoritaire dans mon dos me stoppe net dans mon élan. J'ai eu la peur de ma vie, mon corps bat la chamade. Quelqu'un m'a vu sous ma véritable apparence, je suis fini... Et c'est exactement ce que dit la guerrière en fonçant vers la géante en... volant. Il n'existe qu'une humaine connue pour avoir ce don dans tout le royaume: la princesse. Qu'est-ce qu'elle fiche là!? Sa célébrité n'a aucune limite, on l'envie pour tous les dons qu'on lui a offert à la naissance. Que ce soit la force, le courage, les pouvoirs et la beauté, elle les réunit tous d'après ce qu'on dit. Elle dirige elle- même les troupes en temps de guerre, elle se bat bien mieux que n'importe quel soldat. On parle aussi d'un pouvoir hérité de sa mère lui permettant de lancer des éclairs rouges... Je suis définitivement fini. Je recule doucement pour m'écarter, sur le point de m'enfuir avant la fin de ce combat qui me vaudra d'être le prochain sur la dead liste de cette fanatique des combats.

Et une pensée me traverse l'esprit: si je fuis maintenant, quelles sont mes chances d'avoir la vie normale de mes rêves? Cette petite princesse qui pète plus haut que son cul va forcément accomplir les sept exploits avant moi, si je ne fais que fuir devant elle. Soit je décide de laisser tomber mon projet pour sauver ma vie, soit je continue en prenant le risque de me faire buter avec une géante ou une princesse mal lunée. Je me gratte frénétiquement la tête avec mes griffes en rugissant de frustration, avant de soupirer.

"Je dois le faire."

Traversant la distance qui me sépare des combattants à une vitesse phénoménale, je bondis au-dessus de la géante allongée en tournoyant sur moi- même, avant d'abattre mes poings joints sur son plexus solaire, de toutes mes forces. La géante pousse un cri de douleur entendu à des kilomètres à la ronde, rendant cette nuit encore plus sinistre pour tout le monde. Elle reste toutefois au sol, vaincue. Debout sur l'abdomen de mon adversaire KO, je lève le visage vers la princesse en sortant les griffes, en posture d'attaque.

"Je ne te crains point, pourrie gâtée. Ton titre et ses dons ne m'impressionnent en rien, je me battrai pour ma vie et celle de cette criminelle. Je ne laisserai pas ta lame l'embrocher, sans un procès équitable."

Je devrais d'abord me préoccuper de moi, avant des autres, mais je sais que si je la laisse faire, la princesse va juste la tuer. Je ne peux pas l'accepter, on ne même pas pouvoir elle détruisait le moulin. La géante ouvre les yeux et dans sa rage, me saisit vivement dans sa main. Mes jambes dépassent en bas et ma tête en haut, je sens mes os craquer alors qu'elle serre de plus en plus fort. Ses yeux ont viré au blanc, elle a totalement perdu la raison.
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mar 2 Mai 2017 - 4:24



Encore un imbécile idéaliste qui pense que la justice se fait en dehors de la volonté royale. Un procès. Allons donc. Oui, certains chefs de village préfèrent en effet faire leur justice de cette façon. Pas moi. Qu’y a-t-il à juger, au juste? Attaques répétées contre des sujets du royaume, destruction de biens, meurtres de notre bon peuple et j’en passe. Elle est déjà cinq fois, dix fois, quinze fois coupable. Pourquoi perdre du temps sur un cas indéfendable. Tu voudrais dire quoi, pauvre idiot? Elle a eu une enfance malheureuse, ô princesse? Je n’ai que trop perdu de temps à même considérer les élucubrations de cet imbécile. Un monstre qui défend un monstre. Pourquoi ne suis-je pas surprise? Et ce sont là les paroles d’un jaloux que de m’insulter de la sorte. Un gueux de son espèce ne peut espérer comprendre la royauté. Oh que non.

Il subira les conséquences de son affront, naturellement. Parfois une main de fer est nécessaire pour faire comprendre au petit peuple l’ordre naturel des choses. Certains commandent, d’autres subissent. Tout simplement. On peut tenter de lutter contre, oui, mais c’est comme tenter de vider l’océan avec un gobelet. Peine perdue. Vous ne réussirez pas. Et puis du reste, cette victoire est mienne. Je suis celle qui a fait tomber la géante et qui s’apprêtait à l’achever. Ce prétendant n’a fait que honteusement profiter du fruit de mes efforts. Le fait est que mère a ordonné la mort de la géante. Elle ne l’a pas dit parfaitement et exactement dans ces mots mais je connais ma génitrice, quand même. La Reine n’est pas du genre à accepter la demi-mesure. Et si pour ce faire une bête sauvage meurt dans le processus car elle a osé s’interposer entre la princesse et sa proie…

Oh tiens… Il fait moins le fier, maintenant, le protecteur de la géante et du gobelin, prisonnier de la main de celle qu’il tente de sauver et lentement écrasé ou asphyxié, c’est au choix. Et comment tu vas t’en sortir maintenant, dis moi? Sans mon aide, tu vas finir en purée. De cela je suis absolument certaine. Sauf que le truc c’est que je n’ai pas envie de lui porter secours. Il voulait faire son fier. Il voulait se montrer arrogant. Et bien qu’il assume maintenant. Qu’il fasse face aux conséquences de ses actes. Pendant qu’elle s’occupe de toi, si tant est qu’on peut expliquer la chose ainsi, moi je vais m’occuper d’elle. Je me demande : est-ce que ma mère serait plus heureuse d’une exécution publique? Si je ramène la géante dans la capitale et que j’en fais un exemple… Tous verront que nul ne peut espérer rivaliser avec la princesse, pour commencer…

Humpf. Ce n’est pas mon style, je préfère régler de façon définitive les problèmes quand ils se présentent mais en même temps, toute cette histoire est un peu ma rébellion contre ma mère. Poussant un cri de guerre à réveiller les morts, je fonce au combat et assène au visage de la géante un puissant coup de bouclier, tant pour la désorienter que pour lui faire lâcher prise. Je peux vous assurer d’une chose. Ce coup de bouclier a envoyé au tapis une dizaine de barbares des terres du nord. D’accord, ils ne sont pas aussi grands et imposants que cette géante. Ceci dit, même le plus chétif d’entre eux peut exploser une noix entre le pouce et l’index. Ce ne sont pas des rigolos et s’ils vous mettent un coup sur la gueule, vous allez vous apercevoir qu’ils ont un sacré punch. Et puis bon, si je tue la géante… Par accident, dirons-nous… J’aurai toujours cette sale bête en guise de trophée à exhiber à mon bon peuple.


« Ce serait presque drôle si ce n’était pas si désespérément pathétique. Alors sale bête, on fait moins le malin? Elle est pleine de gratitude dis donc, ta protégée. J’espère que tu aimes sa douce étreinte. Tu t’attendais à quoi, au juste? Sois reconnaissant de la clémence qui t’es accordée et ne te mets plus en travers de mon chemin. J’ai mon indépendance à obtenir et personne ne terminera les sept épreuves à part moi. »
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mar 2 Mai 2017 - 17:57

Le hurlement animal que je pousse sous la torture transperce le silence de la nuit. Je sens chacun de mes os être broyés, littéralement écrasés sous une pression monstrueuse et colossale. Si ma constitution n'était pas extraordinaire, je serais d'ors et déjà un tas de bouillie. Ma tête et mes jambes auraient sautés de mon buste comme j'imagine qu'ils vont bientôt faire si personne n'arrête la géante. L'image la plus parlante étant celle d'un bouchon de champagne.

Je sens bientôt l'étreinte disparaître, les doigts me relâchent automatiquement, comme repoussés par une force invisible. Je ne me rends compte que je suis libre qu'en touchant le sol, j'arrive à peine à me relever en réalisant que j'ai encore une chance de revenir dans la course. Le nez de la géante saigne abondamment, son visage furieux exprime maintenant autre chose: la douleur.

"Je ne peux vous laisser tuer cette femme, ni remporter l'épreuve. Si votre indépendance est en jeu, sachez que je concours pour ma vie."

Le poing de la géante part vivement, bien plus qu'on ne l'aurait cru d'un être aussi massif, vers la princesse ricanante. Le heurte est d'une telle violence que j'en suis resté bouche-bée une seconde. Je finis par profiter de cette diversion par m'en aller en empruntant un chemin que je connais bien. Je reviens sur le champ de bataille en quelques minutes, en portant un tronc d'arbre taillé dans les bras par une extrémité. J'ai fabriqué cette arme en attendant le combat, avec mes propres outiles: mes griffes et mes crocs. Je bondis pour prendre appui sur un genou de la géante maintenant debout et me propulser vers son menton que je frappe de toutes mes forces avec la masse de bois qui explose en mille morceaux sous le choc. Après ces coups d'une violence équivalente à sa résistance, la géante titube, sonnée. Un dernier coup de cette trempe et elle sera au tapis, ou bien plus selon la force exercée. Elle est totalement vulnérable et j'ai donné tout ce que j'avais sous la manche.
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mar 2 Mai 2017 - 21:02



Comment cette géante ose-t-elle lever la main sur moi? Je devrais la lui trancher et la lui faire manger! Tu ne paies rien pour attendre, c’est moi qui te le dis. Mon armure encaisse le coup plus que moi mais disons qu’il va falloir que je fasse des réparations pour en retirer les bosses et les dommages subis. Je vais te régler ton compte, tu vas voir. Je me relève, une lueur meurtrière dans le regard. Je commence à perdre patience. Ce léger problème, cette première épreuve aurait dû être complétée depuis un moment déjà. Je ne suis pas reconnue pour ma patience, comme ma mère avant moi et là par-dessus le marché, une nuisance ose venir s’interposer au milieu de mes projets. Là je ne joue plus. Tu veux cogner vermine? Je vais cogner aussi. Et crois-moi, tu vas la sentir passer, c’est une promesse. Tu vas payer pour cet affront, c’est certain.

Je range mon épée dans son fourreau, attache mon bouclier dans mon dos grâce au dispositif prévu à cet effet avant de pousser à nouveau un cri de guerre et de retourner au combat. Elle est sonnée du coup porté par la bête parlante mais je m’en moque. Je me jette sur elle et bien qu’elle soit plus grande que moi, je suis en train de lui asséner coups de poing sur coups de poing au visage. Je vais transformer l’ensemble en purée et si elle se fait défoncer le crâne, tant pis. Lui ne veut pas que je la tue. Je n’ai pas ce genre de scrupules. Un coup, deux coups, trois coups… Cette… Chose… Sait parler!? Elle demande grâce, pitié. Je suis tellement surprise que ma pause momentanée semble donner l’idée que je vais accéder à sa requête. C’est parfois… Compliqué d’être la princesse. Si je l’achève et que la chose s’ébruite, ce ne sera pas bon pour ma réputation. Pourquoi?

Parce qu’en théorie je dois me montrer un minimum miséricordieuse. Patience Cir-El, patience. Je vais la ramener au château… Et je me chargerai personnellement de séparer sa tête de ses épaules. Je réussirai ainsi la première épreuve et tous verront, surtout ma mère, qu’il ne faut pas me prendre à la légère. C’est juste… Parfait. Je fais savoir à la géante que son sort sera décidé à la capitale par ma mère, la Reine et que si elle a la folie de tenter quoi que ce soit, de s’échapper ou de lever à nouveau la main sur moi, je la tuerai. On ne s’attend pas de quelqu’un de si « jeune » d’être si autoritaire et d’avoir autant d’acier dans la voix mais… Je ne suis pas n’importe qui. Je suis Cir-El I, héritière de sa majesté Tsaritsa, première du nom. Des bruits de sabots m’indiquent qu’une unité de cavalerie lourde est en route pour ici. Tant mieux. Excellent même, je dirais.

Davantage de témoins pour mon triomphe. Les cavaliers arrivent relativement rapidement et leur chef, un vétéran à la barbe poivre et sel me demande prudemment si l’armée royale pour me porter assistance. Il serait excessivement mal avisé pour cet homme de me voler ma gloire, n’est-ce pas? Je lui fais donc savoir qu’il peut escorter mes prisonniers jusqu’au château de ma mère. Vos, demande le chevalier, n’ayant pas encore remarqué la bête parlante. Mes. Que je réponds en désignant ladite engeance qui a osé s’interposer dans mes affaires. Je veux qu’on me le ramène en chaines devant ma mère. Deux menaces au royaume neutralisées en une seule mission. Pas mal Cir-El, pas mal, je peux bien le dire tout en me lançant quelques fleurs, ça ne va pas me faire de mal. Même principe que pour la géante : s’il résiste, qu’ils le tuent. C’est simple, non?


« Sache, sale bête, que ta vie m’indiffère. JE suis destinée à régner sur ce monde. Pas toi. Alors si quelqu’un doit profiter de la gloire, ce sera moi. Qui sait : avec un peu de chance, ma mère te gardera comme fou du roi. Tu voulais un procès? Tu vas en avoir un. Je ne voudrais pas te gâcher la surprise mais cela va se terminer par une exécution. TON exécution. Menacer la princesse héritière, quelle mauvaise idée… »
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mer 3 Mai 2017 - 18:39

Le cri de la princesse fait son petit effet sur la géante et moi. Ce n'est pas comme si c'est la guerrière la plus puissante de la reine qui charge sur sa cible férocement. Ce n'est même plus un adversaire, mais son punching ball. Les coups pleuvent sans discontinuer jusqu'à mettre le visage pourtant agréable de la géante qui peut à peine couiner pour s'exprimer. La peur se lit dans ses yeux, elle se rend enfin compte de son erreur. Elle n'aurait jamais dut attaquer une telle force de la nature, elle n'est rien devant le pouvoir royal. Elle perd totalement sa combativité et se laisse choire au sol, n'attendant que la mort. Seules quelques larmes mêlées de sang viennent témoigner de sa peine d'avoir échoué à détruire encore une fois le moulin. Des bruits de sabot que j'ai entendu quelques minutes avant la princesse se rapprochent dangereusement. Mais elle ne semble pas prête à me laisser m'en aller. Ce qu'elle confirme à l'arrivée de la cavalerie qui ne se fait pas attendre.

La géante et moi sommes escortés comme criminels et prisonniers. Notre durée de vie est maintenant comptée, j'ai vraiment peur maintenant. Mon coeur bat bien plus vite qu'il ne l'a déjà fait auparavant. Chaque pas fait en direction du château, qui ressemble en fait bien plus à un palais qu'aux châteaux médiévaux, alourdit le prochain. Mais avec de tels accompagnateurs, je n'ai guère le choix: je dois faire face à mon destin. Sans compter que j'en ai marre de me battre à cause de ce que je suis et de fuir, il y a d'autres choses autrement plus amusantes à faire dans la vie putain. Je vais affronter le jugement de la reine plus tôt que je ne le croyais, et tant mieux. La princesse se remet à pillayer quand on arrive au pont levis immense.

"Peu importe ce que vous pensez, votre seigneurie. Votre gloire est aussi vaine que les parures qui vous servent à parader lors de vos bals. Vous ne connaissez rien d'autre que les tueries, vous vivez pour mettre un terme à des vies innocentes sous de faux prétextes, en faisant valoir un droit imaginaire de vie et de mort sur la création. Vous êtes pitoyable."

Trop franc? Peut-être. Mais je m'enfous, je vais bientôt mourir de toute façon, qu'est-ce que je risque? On arrive bientôt dans la salle du trône où la reine et le roi nous attendent, assis dans leurs sièges majestueux. Je siffle en regardant autour de moi, impressionné.

"On dirait bien qu'ils ont réussi à ériger un édifice assez volumineux pour contenir votre royal tête."

Mes yeux tombent sur le visage du roi qui me dit quelque chose. Une migraine atroce s'éveille soudainement, j'en grimace alors que des flashs apparaissent dans ma tête. Comme des souvenirs enfouient...



***[center]

Je regardais la photo des Outlaws: Artémis, Bizarro et moi. Je fixais l'image intensément, comme si ça pouvait faire revenir l'Amazone. Elle était partie en me traitant d'hypocrite. Elle avait peut-être raison, j'étais pas un modèle de confiance... Soudain, un mage bien connu apparut dans mon salon: Dr Fate. Il m'apprit que Superman a été kidnappé et piégé dans le monde de Tsaritsa. Il est inatteignable, mais la super-criminelle a commis une erreur. Elle avait en effet voulu trop en faire en intégrant Cir-El à sa folie. Dr Fate pouvait utiliser le lien qui me liait à la fille adoptive de Superman pour "pirater" sa dimension et m'y envoyer pour les délivrer. Il me prévint que le voyage par la "petite porte" risquait d'avoir de grosses conséquences désagréables, mais en échange, mon destin serait à jamais lié à ma petite-amie dans cette dimension, malgré le fait qu'elle appartienne à Tsaritsa. Je pourrais ainsi la retrouver quoi qu'il arriverait, même si je venais à la perdre de vue ou qu'elle soit inatteignable. J'acceptais les conditions et ce fut lancé.


[center]***

Les images et les sons défilent en une fraction de seconde, trop vite pour que le souvenir persiste. Un garde me met un coup pour me forcer à avancer, je me retrouve devant les dirigeants de ce royaume. Tsaritsa ne dit d'abord rien, peu importe les paroles que sa fille tenterait de lui adresser. Elle pose le regard sur chaque protagoniste, même la géante au visage tuméfié qui est en souffrance.

"J'accepte la preuve de cet exploit! Le criminel est jugé coupable et sera exécuté demain!"

Un fin sourire étire les lèvres de la reine rendant sa sentence. Malgré le calme avec lequel elle l'annonce, un frisson parcourt mon corps. Je me demande en fait si elle parle de moi ou elle...

"Cependant... Pourquoi cette bête rouge est enchaînée? C'est le héros de la soirée! Il a vaincu un géant, le voilà devant moi, escorté par ma propre fille! Avec la preuve de son courage!"

Je suis stupéfait, je ne m'attendais à tout sauf à ça. En fait, la reine, qui n'a pas bien avalé la rebellion de sa fille (quel parent le pourrait vraiment?) devant toute son assemblée, est loin d'être favorable à la victoire de la princesse. Elle a donc décidé d'aller contre son aversion contre moi, pour me donner l'avantage.

"Libérez notre invité et offrez-lui l'accueil des hôtes de marque cette nuit! Demain, une autre aventure l'attend!"

Ma mâchoire se décroche, c'est une blague? Non, tout le monde s'active pour me mettre à l'aise. Les soldats s'écartent de moi, les servants viennent prendre soin de moi. Je suis en forcément en plein délire... Je jette un coup d'oeil vers la princesse, me demandant ce qu'elle en pense.
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mer 3 Mai 2017 - 21:50



Elle a osé. Elle a osé me voler mon triomphe. Ah mais c’est que je ne vais pas me laisser faire, c’est hors de question! Le rugissement que je pousse, ce « QUOI!? » venu du fond des tripes résonne dans toute la salle du trône. Mes points sont crispés, mon regard assassin. Ainsi mère, c’est ainsi que les choses vont se jouer? Fort bien. Tu veux me prendre ma victoire, je vais prendre une part de ta crédibilité. Deux peuvent jouer à ce jeu. Je ne peux aller contre sa volonté de déterminer le… Vainqueur de l’épreuve et bien que j’ai des témoins, ils n’iront pas contre la parole de ma mère. Je peux par contre renverser son jugement sur autre chose. Le sort de la géante. Je fais savoir haut et fort que je conteste la décision royale d’exécuter ma prisonnière, privilège qui me revient de droit. Qui plus est, un duel à mort départagera la chose en cas de litige.

Nous savons toutes les deux qu’elle ne tuera pas sa propre fille et qu’elle a le choix dans la façon dont elle perdra la face : me provoquer en duel mais ne pas me tuer, ce qui serait terriblement dommageable à son autorité ou alors me remettre mon « dû », annuler son jugement et montrer au peuple que la princesse sait faire autre chose qu’aboyer et qu’elle ne se soumet à aucune autorité, celle de sa mère incluse. Évidemment le roi intervient, en ma faveur. J’ordonne aux prêtres de soigner la géante et que je me chargerai de son cas plus tard. Qui sait, à défaut de me servir de trophée, elle fera une pseudo écuyère à peu près décente. La peur de mourir la motivera à faire ce que je lui dis à défaut de me respecter. Je veux son obéissance plus qu’autre chose. Peu m’importe le banquet en l’honneur de cette maudite créature qu’elle a décidé de nommer comme vainqueur.

Je ne serai pas présente. Rien de ce que ma mère dira ne me fera changer d’avis. Savoures ta maigre victoire, imposteur. Nous savons tous les deux qui a réellement remporté l’épreuve et je serai là pour te regarder mourir la prochaine fois. Si je n’étais pas intervenu, il serait mort. Je lui ai sauvé la vie et plutôt que d’admettre la vérité, il a préféré simplement profiter d’un beau mensonge. Je tourne les talons et me dirige vers mes quartiers sans un mot de plus. Les gardes royaux s’écartent prestement et les serviteurs m’évitent plutôt que de se risquer à se mettre accidentellement au travers de ma route. Je claque la porte derrière moi, faisant vibrer l’épais panneau de chêne massif comme s’il avait été percuté par de l’équipement de siège. De dire que je suis en colère est bien peu dire. Je retire mon armure en retenant un juron. Cette maudite géante!

Il va falloir réparer la partie pectorale en entier, c’est bien ma chance. Oh nous avons des magiciens qui pourraient réparer le tout presque instantanément mais je préfère et de loin faire le travail moi-même. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Et si vous vous posez la question, mes quartiers, soit une aile du palais, sont loin d’être ce qu’on attendrait d’une princesse. Une partie est une forge, une autre une sorte de laboratoire d’alchimie, une autre une énorme salle d’entrainement et le tout est presque exempt de décoration. Cette aile du palais surplombe les baraquements de la garde royale donc je suis bercée le soir par le son des soldats à l’entrainement. Je suis une guerrière dans l’âme. Mon corps et mon esprit, je les ai forgé pour pouvoir défendre le royaume. Bon allez Cir-El, on va faire chauffer la forge et réparer tout ça. Demain est un autre jour.

Bien vite la chaleur augmente et même si je suis pratiquement torse nu, je transpire quand même un peu. Il fait chaud et le travail de forge n’est pas une mince affaire si on veut que le travail soit bien fait. Pendant que les autres préparent le banquet de ce soir, car nous arrivés à la capitale en milieu de matinée, moi je m’occupe à des choses bien plus importantes. Je n’aurai terminé qu’en fin d’après-midi, après quoi, sans armure, uniquement en tenue de soldat, je soulève des charges qui auraient terrassé un être humain ordinaire. Je m’entraine, je fais de mon corps une arme encore plus efficace pour la guerre. Ma salle d’entrainement porte les traces de cette colère que j’ai évacuée. Si j’ai l’air comme les autres, humaine, les cibles défoncées à poings nus et les dommages sur les colonnes en granit laissent à penser autre chose. Dommage qu’il ne se soit pas agi de cette sale bête qui m’a usurpé mon triomphe…
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mer 3 Mai 2017 - 22:41

"Euh... C'est que... Attendez..."

Je n'ai pas le temps de dire ouf, que la salle du trône est changée en salle de banquet... Non, ce n'est pas de la magie, juste l'efficacité monstrueuse d'une armée de serviteurs menés à la baguette par une dominatrice impitoyable. Je me retrouve à la place d'honneur, ils ont même réussi à rassembler plusieurs dizaines de convives en plein milieu de la nuit... La royauté est définitivement effrayante. La Reine laisse sa fille sa petite victoire à propos du sort de la géante qui est emmenée dans les cachots où elle logera en attendant qu'elle fasse appel à ses services le moment venu. Tsaritsa est bien trop heureuse d'avoir enfoncé sa lame maternelle dans le dos de sa propre fille, pour lui apprendre qu'elle reste la seule maîtresse des lieux. La princesse est peut- être puissante, mais l'autorité de sa mère la supplante. Cette dernière profite de la fête avec son époux, observant le spectacle des amuseurs et écoutant et participant à certaines conversation. Je ne suis plus l'objet de l'attention, je peux discrètement m'éclipser. Je ne déteste pas vraiment ce genre de festivité, je n'en ai juste pas l'habitude. Une heure avant, j'étais le monstre qu'on allait exécuter et tout d'un coup, sur un mensonge éhonté, je suis devenu le héros du royaume. J'ai besoin de souffler.

De balcon, je vois des fenêtres illuminées dans une aile du château, le jeu d'ombre me fait comprendre -en plus de ma vue d'aigle- qu'on attise un feu. Je me demande quel taré essaie d'incendié le palais, surtout en commençant par une partie éloignée de l'aile principale du château... Je prends les couloirs et escaliers menant à l'aile en question. Ma réputation a vite tournée, les gardes me laissent me balader sans me poser de question, la bête rouge est le héros du soir et l'invité royal... Qui oserait le contrarier serait un ennemi de la reine. Rien ni personne ne veut se la mettre à dos. Je monte un étage après ce qui ressemble à des installations militaires, avant d'arriver devant une porte massive, fermée à clef. Je sors par la porte de sortie la plus proche donnant sur le terrain d'entraînement des soldats et grimpe en direction de la fenêtre illuminée. Heureusement que j'ai des griffes acérés et une longue expérience dans l'escalade, je suis à destination d'une traite et entre dans la pièce. J'hésite à me défenestré en découvrant le fin mot de l'histoire... La princesse est là, en train de se battre contre des adversaires sans répondants.

"Mes hommages princesse, je pensais vous trouvez dans une maison de poupée géante, cherchant la plus belle de vos robes à porter pour impressionner vos convives. S'ils vous voyaient... "

Avant de signaler ma présence, j'ai pris le temps de la regarder faire et... L'image qu'elle offrait était juste magnifique. Ses muscles bandés illuminés par la lumière se reflétant sur la transpiration recouvrant sa peau comme une fine pellicule, donnant l'impression d'une femme bien huilée. Son expression faciale au naturel et en plein effort mêlé de sentiments puissants. Sa manière si concentrée et studieuse d'accomplir ses exercices. Quelque chose de familier s'éveille doucement en moi, un sentiment qui devrait être totalement nouveau mais qui ne l'est pas.

"Vos adversaires sont bien amochés, quel mal vous ont- ils causé pour mériter votre acharnement?"

Dis- je en venant toucher les points d'impact sur les cibles en bois, certaines au sol totalement détruite. Tous les poils de mon corps me disent que venir ici est une mauvaise idée. Mon côté danger public numéro un -surtout pour ma propre personne- me dit qu'il y a sûrement des choses amusantes à découvrir en restant.
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Jeu 4 Mai 2017 - 4:45



Comment ose-t-il s’introduire illégalement dans mes quartiers? D’un mouvement souple que ma carrure ne laisse pas supposer, je viens de balancer dans les joints du mur à une poignée de centimètres de sa tête une dague que je garde toujours dans ma botte. La lame s’enfonce dans le mortier de plusieurs centimètres indiquant que la force déployée est somme toute prodigieuse. Mon regard qui auparavant exprimait simplement la détermination est redevenu hostile et meurtrier. Personne n’entre ici sans permission, pas même ma mère. Cette sale bête a déjà dépassé suffisamment de bornes pour ma patience déjà à bout. Séparer sa tête de ses épaules me fera très certainement le plus grand bien. J’ai les moyens pour le faire et la motivation par-dessus le marché. Et tant qu’à y être, pourquoi pas celle des gardes qui l’ont laissé faire? Juste au cas où.

Je me redresse donc de toute ma hauteur, resserrant ma poigne sur la garde de mon épée à m’en faire blanchir les jointures. De penser que le royaume tout entier acclame cet imposteur alors que tous les honneurs auraient dû me revenir. Depuis que je suis enfant que je me bats pour qu’on reconnaisse ma valeur en tant que personne et pas simplement comme héritière du trône et il ose me voler ma gloire? Et tout cela pourquoi, au juste? Qu’est-ce qu’un monstre peut bien espérer gagner? Un semblant de normalité? AH! L’idée est si ridicule qu’elle n’en est même plus drôle. De la jalousie, voilà tout ce qu’il éprouve que de penser que des êtres lui étant supérieurs puissent exceller alors qu’il est condamné à la misère et au mépris du monde. Il pense savoir ce que c’est que d’avoir une vie difficile? Ne me faites pas rire. Quand votre mère est littéralement une déesse vivante, rien de ce que vous faites n’est jamais assez bon, assez digne, assez important…

Et puis bon, soyons pragmatique. Si cette pauvre petite chose souffre tant et aspire à mieux, je me ferai un devoir royal que de mettre fin à ses jours pour lui épargner davantage de tourments. Ne me remerciez pas, c’est tout naturel, franchement. Hum… Est-ce que je le tue tout de suite et j’amène sa tête tranchée sur un plateau d’argent à la fête qu’a organisé ma mère pour lui ou est-ce que je lui inflige plus de souffrances physiques qu’aux mains de la géante avant de trainer son corps brisé et ensanglanté dans la salle de banquet et de le jeter aux pieds de ma mère? Délicieuse humiliation que je lui ferais subir, oui… Tout est une question de revanche et il est à la fois un accessoire à cette dernière qu’une partie intégrante du problème, ce n’est rien de le dire. Alors Cir-El, au final, que choisis-tu? Les deux options sont toutes aussi tentantes…


« À défaut de pouvoir passer ma frustration sur les responsables de ce parjure, soit toi et ma mère, il fallait bien que quelqu’un ou quelque chose fasse les frais de ma colère. Ceci dit comme tu te rends coupable d’un crime, une intrusion dans mes quartiers sans permission, même ma mère ne pourra pas te sauver. Alors dis-moi, comment est-ce que je te ramène à elle? La tête tranchée ou en purée? »

Il serait dans son intérêt, si tant est que cette chose est capable de raisonnement logique, qu’il cherche à désamorcer la situation. Tout ce qu’il fait depuis le début, c’est provoquer. Je lui ai sauvé la vie précédemment puis ma mère l’a fait mais là, il a épuisé les ressources de sa bonne étoile. Un mot de plus, une pique supplémentaire et je vous garantis que je vais le lui faire regretter amèrement. Sans doute n’a-t-il pas l’habitude de se mesurer à une force de la nature dans mon genre. Force est d’admettre que les chevaliers du royaume sont souvent plus bouffis d’orgueil ou d’idéalisme que de réel talent. Je suppose que si c’est ainsi, c’est parce que ma mère le veut. Pourquoi? Allez savoir. Je ne prétends pas être dans sa tête et je ne voudrais pas être dans sa tête. Non ce qui m’intéresse c’est de voir quelle excuse le monstre va me donner pour que je le pourfende…


Dernière édition par Cir-El / Mia Kent le Lun 8 Mai 2017 - 15:27, édité 1 fois
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Lun 8 Mai 2017 - 11:27

Je déteste me plaindre. Je sais que c'est étrange pour un type qui ne fait que ça, mais vous l'aurez remarqué, mais quand ça sort, c'est toujours sous forme d'humour. Parce que je ne veux pas qu'on le voit comme une plainte, la vérité c'est que ça n'en est même pas du tout. Je dis seulement la première chose qui me passe par la tête, juste pour parler. Me purger de la situation présente qui me stresse. Je déteste vraiment me plaindre, je suis loin d'être à plaindre. J'ai encore deux jambes, deux bras et mon coeur. Contrairement à d'autres, je suis encore capable de me battre pour mes objectifs. Comment je pourrais me plaindre? Sentir passer de près, sous forme d'une dague tranchante, la colère de la princesse me rappelle encore une fois pourquoi. C'est juste difficile d'imaginer qu'elle ait des raisons valables d'être aussi frustrée, à part le goût amère d'une défaite injuste. Il doit forcément y avoir quelque chose derrière, une raison spécifique qui lui donne tant envie de gagner, au point de s'entraîner aussi férocement.

ça ne me décourage en rien à rester, bien que je comprenne qu'elle soit indignée que je me sois introduit dans sa chambre sans permission. Je ne m'attendais pas à trouver une telle scène en entrant, je suis juste resté éblouit. Ensuite, j'ai plus eu envie de partir, par pure curiosité. Je veux en savoir plus, la princesse ne ressemble à aucune autre. Les filles de comtes, ducs et autres dirigeants font tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir leur image de princesse parfaite. Pas celle du royaume, pas la fille de la reine et du roi qui est taillée comme une déesse grecque. Une sublime déesse grecque, au passage. J'aurais quand même voulu qu'elle soit un peu plus féminine, elle est plutôt impressionnante dans ce face à face tendu. Ses doigts se resserrent sur son épée, j'ai peur de devoir me battre pour ma survie. Ce serait une catastrophe un tel affrontement dans le château, on me l'imputerait et je serais de nouveau traité comme un criminel.

Toute sa rancune transparaît dans ses yeux, elle veut vraiment me faire la peau. Tout à l'heure aussi, mais là c'est différent: c'est personnel. Ce n'est plus le monstre hideux qu'elle veut tuer, mais la personne qui lui a volé sa victoire. Croyez- le ou non, je trouve que c'est un progrès. Elle me voit maintenant un peu plus comme une personne, même si ce n'est qu'un peu. Comme attendu, ses premières paroles sont morbides et plutôt gores. Quelle personne normale apporterait une tête à sa mère? C'est super choquant, cette princesse a décidément un grain. D'un certain côté, c'est plutôt attirant, comme un charisme négatif. Mais un charisme quand même. Et puis, en tant que monstre, je dois bien avoir un spectre de charisme différent, non? Je sens des picotements sur ma nuque, qui remonte à mon cuir chevelu, de pure nervosité. Sans le vouloir, un sourire gêné apparaît sur mon visage. Mes griffes passent sur mon crâne pour calmer les démangeaisons.

"A... Alors vous n'aimez pas beaucoup votre mère? Elle... Elle a l'air plutôt gentille. Enfin... Autant que peut l'être une reine impitoyable..."

J'essaie de changer de sujet, pour le ramener vers un sujet qui la torture et ainsi, lui faire oublier ce qu'elle ressent pour moi sur le moment. Je reste droit comme I, tendu au possible. Est-ce que ça va marcher, ou je vais finir sur un plateau?

"Je n'ai jamais connu mes parents, je ne peux pas être un très juge de la relation parent - enfant mais... Vous n'avez pas l'air très... affectueuse l'une envers l'autre... Vous a -t- elle fait quelque chose pour perdre votre affection?"
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Lun 8 Mai 2017 - 15:27



Cette créature est définitivement stupide. Parler de ma mère, il le voit, est une excellente façon de me mettre en colère. Sa vie tient à un fil, j’ai tous les droits du monde de prendre la sienne et il continue de faire des choses contraires à la logique. Qu’est-ce que ma mère a pu dire ou faire, la bonne blague. C’est évident il me semble. Et je sens bouillonner en moi ces années de colère, d’amertume et de ressentiment. Pour éviter de le transformer en purée, je décide de concentrer mon agressivité sur les cibles en bois. Bien vite les morceaux commencent à pleuvoir alors que je les pulvérise (et encore le terme est faible) alors que je laisse entendre le motif de mes griefs dans un rugissement tonitruant qu’on aura aucun mal à entendre dans toute ma section du palais. JE. NE. SUIS. PAS. UN. TROPHÉE! Il aura bien compris.

En l’espace de même pas deux minutes je viens de détruire la très grande majorité de mes mannequins d’entrainement et je suis à peine essoufflée. C’est la fureur qui fait que ma poitrine se soulève et s’abaisse comme si j’avais fait un effort significatif. Si cette chose avait des doutes sur mes capacités surhumaines, aucun doute n’est possible désormais. Oui, en général quand les émotions négatives s’en mêlent, je n’ai plus ma retenue habituelle et je laisse libre cours à mon agressivité. Et si vous voulez vraiment vous risquer à me dire que ce n’est pas digne d’une princesse, ne venez pas vous plaindre si vous vous retrouvez à creuser un cratère sur une des lunes orbitant notre monde. Vous l’aurez bien cherché. Et je puis vous assurer que moi, je ne regretterai absolument rien. Ce n’est pas trop mon genre ni celui de la branche féminine de la famille. Loin de là.

Je me rends compte que ma colère ne s’est toujours pas dissipée et donc qu’il est encore dangereux pour cette sale bête de se tenir en ma présence. J’arme donc mon poing et frappe le mur le plus proche de toutes mes forces. Cette section du palais a été enchantée par ma mère dans l’éventualité où, justement, il me prendrait l’envie de tout casser. Alors même si je défonce un mur de pierre renforcé sans une seconde d’hésitation, ce dernier se répare tout seul, comme un grand, au bout d’un moment. Très pratique. Un peu frustrant, considérant qu’il est toujours satisfaisant d’observer les résultats de son travail mais au moins j’ai des quartiers qui restent intacts. En bon état. Bon, je devrais être assez calme pour pouvoir reprendre une conversation normale. Enfin je l’espère. Dans son intérêt. Ce serait dommage qu’il lui arrive quelque chose de trop… Désagréable.


« Tu as d’autres questions stupides dans le même genre, susceptibles de mettre ta vie en danger ou est-ce que tu vas enfin démontrer une once d’intelligence et ne pas chercher à trouver plus rapidement une mort assurément douloureuse? Les monstres, prétend-on, espionnent les habitants du royaume. Tu as donc dû entendre beaucoup de rumeurs et de faits à mon sujet, dont ma relation troublée avec ma mère. »

Je me demande : pourquoi est-ce que je ne l’ai simplement pas réduit en purée? Il m’énerve, il aurait ce qu’il mérite et faute d’avoir son précieux champion, ma mère non seulement perdrait la face mais serait obligée d’admettre que c’est moi qui ai, en vérité, réussi la première épreuve. On peut toujours rêver. Sans doute trouverait-elle le moyen de dire que non, en vérité, l’épreuve est annulée par respect pour la mémoire du défunt champion ou je ne sais quel mauvais tour du même acabit. Je ne la connais que trop bien. Je ne comprendrai jamais ce que mon père lui trouve. Ils ont deux personnalités complètement différentes, on dirait le jour et la nuit. Je sais que les contraires s’attirent mais quand même… Selon toute vraisemblance, il devrait y avoir des exceptions! Je ne saurais dire pourquoi mais parfois j’ai l’impression que quelque chose cloche vraiment en ce bas monde…
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Lun 15 Mai 2017 - 19:59

ça ne marche pas vraiment... La princesse a l'air plus contrarié qu'avant. Je n'aurais peut- être pas du parler de sa mère... Je lève vivement les bras devant moi par réflexe, quand le jeune fille se met à frapper frénétiquement ses mannequins en bois. Je reste ainsi sans pouvoir m'en empêcher, mon instinct animal est en alerte constante: cette femme est l'hostilité même. Son cri laisse entendre tout ce qu'elle voudrait dire à sa mère et qu'elle ne dit sans doute pas parce qu'elle n'en aurait absolument rien à faire. J'ai beau trouver la reine sympa, je vois bien qu'elle n'en a pas grand chose à faire des sentiments de sa fille. Cette dernière doit représenter une extension d'elle- même, dans son esprit. De fait, la reine ne la voit pas comme une personne à part entière, mais plutôt comme un bras ou une jambe qui se serait fait la malle.

Je regarde la princesse se défouler sans rien dire, les bras baissés cette fois. Pour la première fois depuis que je l'ai rencontrée, je la plains. Je sais ce que j'ai dit à propos des parents, mais la vérité est que je ne saurais dire si je voudrais rencontrer les miens s'ils avaient une telle attitude à mon égard. Je la vois retrouver son calme, bien que sa poitrine semble bouger de manière irrégulière et hypnotisante... Je baisse rapidement les yeux en me sentant gêner de fixer cet endroit à un moment pareil. Une idée me vient soudainement, pour gagner sa sympathie si je réussis à l'embarquer dans mon délire.

"N'écoutez pas les prétentions, princesse! Elles viennent souvent de la méfiance et du mépris, non de preuves réelles. Je ne savais rien de votre relation. Si je peux me permettre princesse, j'avais mes problèmes à régler, pour me mêler de la vie de famille de parfaits inconnus."

N'importe qui dirait que je suis idiot, les potins sur la famille royale sont de notoriété public pour une bonne raison: parce qu'elle est au centre du royaume. L'envie générale des habitants les maintenait en haleine, certains ne vivaient que pour entendre les nouvelles du château. Ce n'était pas mon cas, ma vie était bien assez pleine.

Un sourire se voulant taquin, mais tirant bien plus vers le maléfique à cause de mon apparence monstrueuse, se dessina sur mon visage.

"Princesse, je connais un moyen de calmer votre rage! Laissez- moi vous aider à vous rendre justice!"

Je me dirige vers la fenêtre avec un grand sourire, faisant des grands pas, et l'ouvre en grand. Je tourne la tête pour regarder dans mon dos, droit dans les yeux de la princesse, sans quitter mon expression plein de défi et de détermination. Les choses sérieuses et importantes vont commencer, c'est tout du moins ce que mes yeux disaient.

"Je sais que nous n'avons pas commencé notre relation -quelle relation?- du bon pied, mais nos griefs ne doivent pas vous faire rater des occasions de vous amuser. Le monde est bien plus vaste que vous le croyez, il ne se réduit pas à trancher et détruire. On peut aussi faire des choses qui valent la peine, qu'on soit un monstre ou une guerrière sanguinaire! Suivez- moi princesse, et ouvrez- vous à un monde nouveau!"

Je saute par la fenêtre et utilise mes griffes pour ralentir ma chute jusqu'en bas. Je place mes mains en porte- voix.

"A vous! Vous n'allez pas le regretter, je vous le promets, princesse!"
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mar 16 Mai 2017 - 4:29



Mais à quoi est-ce qu’il joue, au juste? Ma mère est en train de donner un banquet en son honneur. Nous ne pouvons pas « juste » partir ainsi. Moi oui. Ce ne serait pas la première fois. Mais lui? Je n’ose imaginer ce que ma mère va lui réserver. Elle ne lui pardonnera certainement pas un tel écart de conduite. Déjà, qu’il ait quitté le banquet me semble comme une terrible idée mais de quitter les lieux entièrement? C’est une chose de se retrouver dans une autre aile du palais que de se retrouver en ville, en forêt ou je ne sais où? Manifestement je ne comprendrai jamais cette curieuse créature. Ceci étant dit, je suppose que oui, en effet, un peu d’air frais pourrait me faire du bien. Pourrait étant ici le terme clé. À voir, je suppose. Qu’y a-t-il d’autre à faire de toute façon? Rien si ce n’est soit voir, soit tenter de le raisonner.

La question à se poser par contre c’est est-ce que j’ai vraiment envie de le raisonner? La réponse est simple : non. Il veut prendre des risques et faire enrager ma mère? Soit. C’est sa vie, pas la mienne. Moi je ne risque pas grand-chose. Un sermon? Qu’elle se fasse plaisir. Mais c’est au mieux ce qu’elle peut faire. Le reste elle le fait déjà sur une base régulière. Me pourrir la vie, tout simplement. De penser que parce que son altesse a tous les pouvoirs qu’il faudrait que je lui obéisse docilement au doigt et à l’œil… Rien que d’y penser, je sens mon sang bouillir! Du calme Cir-El, du calme. Toute cette agitation ne peut mener à rien de bon. De toute façon, j’ai là une occasion en or. Ma mère risque de perdre la face, son champion va en prendre pour son grade quand inévitablement elle va l’engueuler et moi… Oh mais moi je vais m’amuser de tout cela, évidemment.

Vous noterez que je n’ai rien fait ou tenté d’incité cette créature à désobéir à l’autorité royale. Il le fait tout seul, comme un grand. Tout ce que j’ai à faire c’est de l’accompagner et il va creuser tout seul sa propre tombe. C’est fantastique. Plus facile encore et cela relèverait presque du conte de fée. Je vais le suivre. Sauf que pour descendre de la fenêtre, moi, je vole. Enfin. Disons plutôt léviter. Et non, je ne prends pas le temps de remettre mon armure. Ma tenue de soldat fera parfaitement l’affaire et l’air frais du soir ne m’indispose en rien. Il faudra plus que la météo pour me faire réagir, je suis faite d’un matériel bien plus solide que le commun des mortels. Je suis la Princesse, après tout, il est normal que moi aussi je sois exceptionnelle, soit dit sans vantardise. Non j’insiste, c’est juste… Vrai que je suis moins fragile que les autres, c’est tout.

Une fois au sol, j’adopte une posture qui si elle semble décontractée dissimule ma nature guerrière. Je reste à l’affut de tout. Rien ne me dit que ce que cette bestiole veut faire n’est pas une farce élaborée à mes dépens. Par conséquent, je donne l’impression de jouer le jeu mais je reste méfiante. On n’est jamais trop prudente, surtout avec les monstres. Et ce n’est même pas une affaire de préjugés : tous ceux que j’ai rencontré se sont avérés indignes de confiance. Je suis le bras armé du royaume et je n’hésite jamais à me placer entre le danger et les victimes qu’il veut faire. D’un regard en coin vers le palais, nous surplombant, je ne peux m’empêcher de me dire que je regrette de ne pas pouvoir voir la tête de ma mère quand elle va se rendre compte que son héros a disparu, ruinant ses beaux efforts de présenter la bête de foire à tout le monde comme un trophée.


« Et on s’en va faire quoi, exactement? Nous avons quitté le palais et tu vas très certainement t’attirer les foudres de ma mère mais quoi d’autre? Parce que je ne suis pas du genre à suivre aveuglément et à faire confiance. Faire confiance à la mauvaise personne tue et c’est encore plus difficile vis-à-vis de quelqu’un dont je ne connais même pas le nom. Non pas que j’ai quelque raison de te faire confiance, tiens-toi le pour dit. »
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mer 14 Juin 2017 - 9:38

Malgré ce que j'ai dit, faire regretter les choix des autres est ma spécialité. Une spécialité dont je suis peu fier, d'où le fait que je dis tout le contraire de la réalité. Étrangement, devant mon visage plus étonné qu'il ne devrait -puisque je lui avais presque forcé la main- la princesse me suit de bon gré dans mon délire. Je la trouve bien plus coopérative que prévu, mais au moins, je le prends comme le signe qu'elle a pas un si mauvais fond que ça. Elle cherche peut- être à rétablir notre relation, comme je le voudrais aussi. Cette pensée me fait oublier tout questionnement critique, pour le remplacer par des feux d'artifices qui me transforment en véritable enfant surexcité. "On va s'amuser" c'est tout ce à quoi je pensais. Je ne doutais pas une seconde que la princesse puisse ne pas apprécier ou me berner.

"Il y a fort longtemps, je croisai sur ma longue route de solitude un homme bon et sage. Un humain."

Nous nous éloignons de plus en plus du château, rejoignant la grande forêt royale. Mon idée se base sur un concept assez simple, je ne le cache pas que la plus part des gens pourrait facilement la qualifier de carrément simpliste. Elle est que dans une situation où il nous semble que nous sommes piégés par les circonstances ou les gens, qu'il est important de laisser libre cours à toute sa créativité. Que c'est justement dans ce genre de cas qu'on en a le plus besoin. Surtout pour une princesse qui n'a pas le droit de s'exprimer, ou plutôt, qui n'est pas écoutée. Nous avons tous notre manière de nous exprimer, je vais lui en montrer une. Non pas pour qu'elle l'adopte, mais lui montrer qu'une telle chose est plus salvatrice qu'on le penserait.

"Il me dit un jour que les humains naissent faibles et effrayés par des dangers imaginaires. La plus part des humaines le restent toute leur vie."

Je lève la tête pour renifler l'air, à la recherche des plantes dont je vais avoir besoin. Une fois les avoir repéré, je suis mon odorat jusqu'à les trouver une par une.

"C'est pour cette raison qu'ils ressentent un besoin vital de faire confiance à autrui."

Un sourire sarcastique étire mes lèvres, alors que je me tourne vers la princesse, les bras chargés de plantes et de baies.

"Êtes- vous comme la plus part des humains? Un adage dit: prendre des risques n'est pas humain. Qu'en dîtes- vous?"

Nous reprenons la route du château, mais passons directement par les cuisines pour récupérer des récipients et des outils avant de rejoindre un petit cours d'eau passant non loin de l'édifice. Là, j'utilise mes talents pour fabriquer de la peinture avec une dextérité presque artistique. Ce ne sera pas aussi bon que celle fabriquée dans de bonnes conditions, mais ce n'est pas l'effet recherchée. J'obtiens finalement trois couleurs différentes: le rouge, le vert et le marron.

"En vous regardant, je n'ai pas l'impression que vous ayez été un enfant très longtemps. Comment le pourriez- vous, avec une mère pareille? Cependant, rien ne vous oblige à rester la victime de votre mère."

Dis- je en lui mettant un bol de peinture verte dans les mains, à l'intérieur duquel un pinceau de fortune y trempe. Je me dirige alors vers la statue colossale de la reine se trouvant dans le jardin. Mon coeur bat la chamade en pensant à la stupidité que je vais accomplir, en compagnie de la personne qui peut me détruire à tout moment par bien des moyens si elle le souhaite, pour se venger. ça n'en est que plus excitant. Je me tiens debout, en face de la reine colossale et souris à la princesse.

"Après vous."

Des gribouillis, de simples gribouillis, qui peuvent tout changer. Libérer.
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Re: [la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy] Mer 14 Juin 2017 - 16:32



Je remarque qu’il ne s’est toujours pas identifié. Il ne m’a pas donné son nom donc je refuse de lui faire confiance. Un nom, même faux, permet au moins d’identifier la personne en face de soi. Au lieu de révéler les détails importants ou intéressants, il me fait part d’une philosophie ennuyante, naïve et stupide. Il me fait perdre mon temps. Et je n’aime pas ça du tout. Je ne suis pas une gamine qui a besoin de se faire raconter une histoire, je ne suis pas une paysanne impressionnable qui a besoin d’entendre les mots d’un pseudo prophète. Je suis une guerrière. Je suis directe. Je n’ai pas de temps à perdre en hyperboles et en palabres. Et je vais le lui faire savoir de façon assez catégorique d’ailleurs. Mes mots sont tranchants comme la lame de mon épée et aussi précis que les carreaux de mon arbalète. Je commence à perdre patience.

« J’en dis que tu me fais perdre mon temps. De un, je n’ai aucun besoin de faire confiance. Je suis le bras armé du Royaume, mon mandat est justement de toujours être sur mes gardes pour protéger notre nation. De deux, je ne suis clairement pas humaine considérant que je suis la fille de la Reine. De trois, tu prends un sacré risque à me tomber sur les nerfs. Je commence à regretter de t’avoir suivi. Et tu refuses toujours de t'identifier par un nom. »

Il ne fait rien pour arranger les choses entre nous. Ça c’est sûr. Je continue de le suivre car je veux voir où toute cette histoire va nous mener, à quoi sert de ramasser toutes ces plantes, ces baies et voler des objets appartenant de plein droit à ma mère. Je commence à sentir l’exaspération me gagner lentement. Repasser par les cuisines était même particulièrement stupide. En tant que fille de la Reine, tout le monde dans le Royaume connait mon visage, encore plus au sein du palais. Ensuite, ma mère a décrété la bête champion de la première épreuve donc évidemment que le petit peuple est au courant. Que pensez-vous qu’il va se passer? Les serviteurs parlent entre eux, ma mère cherche l’invité d’honneur et elle va l’entendre par les chuchotements excités de ses sous-fifres. Ça ne va pas bien finir, ça c’est sûr. Il oublie que ma mère n’est pas n’importe qui.

Quand nous arrivons dans le jardin, que je vois la statue de ma mère et qu’il me tend un bol, je finis enfin par comprendre ce que nous venons faire ici. Ses dernières paroles prennent alors tout leur sens. Comment ose-t-il prétendre savoir mieux que moi ce que je veux? Je ne m’adonnerai pas à ces enfantillages grotesques. Salir un monument royal, se livrer à du vandalisme sur un symbole royal, est une terrible offense. Le châtiment excessivement sévère. Et comme je sais que ma mère ne va pas tarder à débarquer car la bête a décidé de passer par les cuisines du château… Je n’ai qu’à gagner un peu de temps jusqu’à ce que ma mère arrive, le prenne sur le fait et m’évite d’avoir à lui arracher la tête moi-même. Je ne sais pas ce qu’il tente de faire. Mais il s’y prend vraiment très mal. Je pose le bol de peinture par terre et croise les bras sous ma poitrine.


« Je ne me rendrai pas coupable de vandalisme sur un monument royal simplement parce que ma mère a exigé très jeune de moi que j’entre dans un rôle adulte. Je ne sais pas ce que tu cherches à faire ou à prouver mais je ne commettrai pas un crime pour un inconnu. En passant, c’était prodigieusement stupide de repasser par les cuisines du château parce que… Voilà. Bonsoir mère. Vous cherchiez quelqu’un? »

Ma mère est arrivée avec pour seule expression un masque de fureur glaciale et plusieurs soldats de sa garde royale. C’est une vengeance cent fois meilleure que de faire des gribouillis sur une statue car je viens de l’humilier. Sa tentative de me contrôler s’est retournée entièrement contre elle. Son champion lui a fait perdre la face, a tenté de me faire commettre un acte de vandalisme et se trouve à côté du monument avec « l’arme du crime » dans les mains, soit les deux autres bols de peinture. Elle ne peut pas m’accuser. Mes mains sont vierges de toute trace de peinture et j’ai eu la présence d’esprit de déposer « mon » bol aux pieds de la bête. Bon séjour au cachot, monstre, peut-être prendrais-je pitié et que je viendrai te lancer quelques morceaux de viande à loisir. Pour une fois, son mécontentement n’est pas dirigé vers moi. Mais lui? Elle ne le rate pas dans ses propos…

Est-ce ainsi que l’histoire se termine? Non. De façon aussi détaillée, oui mais sachez qu’à partir de ce moment, à cause d’un acte de vengeance mesquine, j’allais mettre en marche une chaine d’événement qui dans le désordre allait mener à une grande amitié, plusieurs aventures épiques et même, accrochez-vous, la chute du régime tyrannique de ma mère, la libération, en quelque sorte, de mon père et même à mon couronnement. Et tout ce qu’il aura fallu, c’est un caprice et un acte de rébellion de ma part… Et quelques bosses pour « le monstre ». Je serais tenté de dire qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs mais je renchérirai plutôt sur on ne devient pas reine sans quelqu’un capable de vous rendre fou au nombre de bizarreries qu’il fait ou dont il est capable… On ne peut pas tous être nobles et distingués, je suppose et vous savez quoi? C’est bien mieux ainsi!

Fin.
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[la dimension de Tsaritsa] Un conte ne se fait pas en un jour [Cir-El - Beast Boy]
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