Partagez

"Libérez Nightwing... et peut-être serais-je clément quand ma botte écrasera votre visage."

Invité
Invité
avatar
"Libérez Nightwing... et peut-être serais-je clément quand ma botte écrasera votre visage." Mer 16 Aoû 2017 - 15:03

Base aérienne Andrews, Camp Springs. Maryland.
Zone d’entretien et de stockage des avions présidentiels – communément appelés Air Force One. Ladite base est actuellement en ébullition : les gardes sont sur les nerfs, les techniciens sont surchargés, et les défenses sont prêtes ; c’est un moment important.
C’est un décollage.


"Libérez Nightwing... et peut-être serais-je clément quand ma botte écrasera votre visage." Maxresdefault

Air Force One s’échappe de l’attraction terrestre et file dans les profondeurs nocturnes. Il est tard, dans cette nuit d’été, et les agents de la Base Andrews n’ont été avertis que deux heures plus tôt de ce départ ; le secret devait régner, pour que le trajet prévu entre Washington et Gotham City soit organisé dans les meilleures conditions.
Les agents ont réussi, comme d’habitude, à organiser le départ au mieux ; ils ont une réputation d’excellence à respecter – et la crainte d’être châtiés en cas d’échec.
Amanda Waller, Présidente des Etats-Unis d’Amérique, ne le supporte guère.


« Pouvons-nous vous servir quelque chose, Madame ? »

« Non, merci. Je vais travailler… seule. »

« Très bien, Madame. Nous vous préviendrons quand nous approcherons de notre destination. »

La femme la plus puissante du pays acquiesce – puis se détourne de l’employée qui lui faisait face, et se plonge dans les dossiers ouverts devant elle. Enfin un peu de calme.
Depuis qu’elle est devenue Présidente, elle ne cesse d’enchaîner les réunions, les convocations ou les allocations ; elle n’a quasiment plus une minute pour se plonger dans les remontées d’informations qui lui sont faites. Heureusement, Luthor puis Strange l’aident à gérer les affaires courantes, mais… cela ne lui plaît guère.
Amanda Waller entend tout contrôler ; et seule.

Hélas, si elle espérait pouvoir profiter de ce vol pour rattraper ce retard… le destin s’acharne contre elle. Encore.
Le téléphone sonne, en effet. Le téléphone présent dans le bureau situé dans l’avion. Le téléphone rouge.
Le téléphone réservé aux cas les plus graves.


« Hum. »

Surprise, pendant une seconde, la Présidente se reprend cependant – et s’empare du combiné. Il n’y a pas de place au doute chez elle.

« Waller. »

« Waller. »

Elle reconnaît immédiatement la voix… et ne peut réprimer un léger frisson, qu’elle se reproche la seconde suivante. Ses sourcils se froncent alors que ses muscles se crispent.

« Batman. Je ne pense pas devoir vous spécifier que cette communication est, déjà, un crime fédéral. »

« En effet. Mais nous pouvons admettre que je ne suis plus à cela près. »

« Certes. Je ne pense pas non plus que vous souhaitez ici négocier les termes de votre reddition. »

« A vrai dire, j’envisageais de négocier les termes de la vôtre, Madame la Présidente. »

Un léger sourire glisse sur le visage d’Amanda.

« Surprenant. Je ne pensais pas que vous entendiez embrasser une carrière d’humoriste. »

« Ce n’est pas le cas, Amanda. J’agis ici alors que tous mes alliés m’ont déconseillé de vous contacter. Ne leur donnez pas raison, nous avons peu de temps. »

« Ils vous ont déconseillé de me contacter par crainte de vous détecter – je les comprends. Un geste et je relève votre position, avant de déclencher l’enfer. »

« Ils m’ont déconseillé de vous contacter, car ils considèrent que vous ne méritez pas la chance que je vous offre. »

« La chance ? »

« Une chance de vous retirer dignement, Amanda. »

L’expression rieuse de la Présidente disparaît ; elle n’a plus le cœur à rire.

« Je n’en vois pas l’intérêt. Je dirige ce pays selon les règles qui ont présidé à sa construction, et j’agis au mieux de ses… »

« Assez. »

La réplique est vive, brutale ; inattendue.
Suffisamment choquante pour couper le souffle de Waller – une autre source d’énervement pour elle.


« Vous allez perdre, Amanda, et vous le savez déjà. J’ai fait tomber Luthor. J’ai libéré Batgirl. La Mission contre Aquaman a échoué, et je sais ce qu’il se passe à Gotham City.
Vous allez perdre, Amanda. Vous allez tomber. Cela est irrémédiable.
Je vous offre l’opportunité de vous retirer dignement. D’éviter une destitution inédite à ce pays. D’éviter des coups et des dommages. Même si votre manière de le prouver est sale et tordue, je sais que vous aimez ce pays – et que vous voulez le servir. Faites-le maintenant.
C’est terminé, Amanda. Vous avez perdu, ce n’est maintenant plus qu’une question de jours. Faites-y face, et retirez-vous en admettant vos torts. L’Histoire s’en souviendra, et les juges seront cléments. Nous serons cléments. »


Un silence pesant s’installe alors.
Amanda Waller a entendu, encaissé chaque parole, chaque mot, chaque argument de son interlocuteur ; elle tremble, discrètement, de rage, mais elle n’en dit rien. Elle reste sous contrôle – mais c’est difficile.


« Menacer la Présidente des Etats-Unis d’Amérique est un crime fédéral de plus, Batman. »

« Walller… ne passez pas à côté de cette chance. »

« Je ne passe à côté de rien. Je traite avec un terroriste comme ce pays le fait depuis toujours : je ne négocie rien. Je n’accepte rien. Je n’oublie rien.
Veuillez vous rendre, Batman, ou notre légitime courroux s’abattra sur vous… vous, et ceux qui ont commis l’erreur de vous suivre. Maintenant et précédemment. »


« Je sais ce que vous entendez faire, Waller. Vous voulez démasquer Nightwing et vous renforcer par cela. Cela n’arrivera pas – je l’empêcherai. »

« Encore une menace ? »

« Une promesse. Libérez-le, et peut-être vous permettrais-je de revoir un jour la lumière du Soleil. Libérez Nightwing… et peut-être serais-je clément quand ma botte écrase votre visage. »

« Rien de tout ceci n’arrivera, Batman. Ni sa libération. Ni ma chute.
Le peuple m’aime et me soutient. Les sondages sont au plus haut. Rien ne peut m’atteindre. »


« Tous les tyrans ont partagé cette pensée, Amanda. Et tous ont également en commun d’être tombés après.
Vous avez eu votre chance – vous la refusez. Faites face aux conséquences.
J’arrive, Amanda. Nous arrivons. Et rien de ce que vous pouvez faire ne nous arrêtera. »


La Présidente entend encore répliquer – mais ne le peut pas. La conversation a cessé.
Après vérification, la recherche de localisation donnera des fruits amers : l’origine de l’appel est bien identifiée… mais dans la maison d’enfance d’Amanda Waller elle-même. Elle doute que le Batman s’y soit réellement trouvé, mais elle comprend le signe.

Il est prêt – ils sont prêts à tout pour l’affronter.
Bien, pense-t-elle.
Au moins sont-ils désormais tous à égalité.

"Libérez Nightwing... et peut-être serais-je clément quand ma botte écrasera votre visage."
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
DC Earth - Forum RPG Comics :: La Terre :: Ailleurs :: Amérique du Nord-
Sauter vers: