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“L'enfer est dans un coeur vide.” K.G. [PostUnique]

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“L'enfer est dans un coeur vide.” K.G. [PostUnique] Mer 30 Oct 2019 - 18:28

[HRP : Suite à la demande d'enquête de Patty Spivot, Ralph se rend à la Zone 51 pour chercher des preuves, et consolider le dossier de la défense de Ray Palmer.
Ce post est unique et s'inspire de L'enfer de la Zone 51] /HRP



“L'enfer est dans un coeur vide.”



Assis sur le siège de ma voiture, je regarde droit devant moi. Je crois que ça fait quinze bonnes minutes que je suis là, fixant le bout de la route. Je suis garé sur le côté, mais ce n’est pas comme si c’était fréquenté. Personne ne passe ici. A l’autre bout de cette route est censé se trouver un portique extrêmement bien gardé qui mène à la Zone 51.
Je suis venu en avance, n’étant attendu que dans trente minutes. J’ai pris le temps de rassembler les éléments dans ma tête et de réfléchir… Je vais mettre le pied dans un endroit qui, d’après Miss Spivot, renferme de nombreux secrets que je vais devoir découvrir et trifouiller pour obtenir des informations. Suffisamment, en tout cas, pour permettre au dossier de la défense d’être solide, pour faire retirer les accusations de l’armée contre Atom. Ray Palmer… Je soupire.

Évidemment que je vais y arriver, chérie ! Je ne suis confronté qu’à l’armée dans son propre territoire... C’est un peu comme un poisson qui passe entre les mailles du filet et être observé par des pirahnas. Tout va très bien se passer… Tu aurais déjà tenté de me convaincre dix fois, parmi ceux-là j’aurais niai tout en bloc et tu m’aurais répété de cesser de te contredire. “Mais, Sue, c’est du gros ! Là c’est fouillé dans des dossiers, dans les mystères que même le Gouvernement ignore !”
Imagines, chérie… Et puis, je ne pouvais pas refuser. Tu le sais bien… hein… On le sait tous les deux.


Allez. Il est temps. Je baisse le menton pour observer le logo de mon costume. Ce “EM” a toujours eu beaucoup de valeur à mes yeux et c’est sous ce nom que tu m’as connu pour la première fois. Il a été reconnu par le monde, comme un super-héros élastique et j’en étais fier. Aujourd’hui, il me fait penser à un vieux meuble parmi d’autres qui ont été mis de côté, qui prennent un peu la poussière… Je souris et je tapote sur ma poitrine. Je l’ai enfilé, juste au cas où… Étant le seul tissu à pouvoir s’allonger aussi bien que moi, il m’est aussi utile que de respirer ! On est jamais assez prudent…
Je reboutonne ma chemise soigneusement et j’allonge mon bras pour attraper ma veste et la mettre sur le siège d’à côté. Mon autre main longe les sièges arrières pour tâter et chercher… Hmm ? Ah, le voilà ! Une copie du dossier. Je ne pars jamais les mains vides et s’ils sont réticents à me donner ce que je veux, ils auront affaire avec la justice. Car aujourd’hui, je suis un détective embauché et envoyé pour enquêter, je ne plaisante pas ! Mon insigne à la ceinture, je remarque que je suis toujours affublé du pistolet, que je ne possède que depuis peu de temps… Je l’ai presque oublié… Un super-héros avec un flingue, ça ferait mauvaise presse. Étant donné la situation des héros actuellement, on est plus à ça près et je préfère dissuader les zélés de m’attaquer plutôt que de devoir m’en servir réellement… La reprise de l’élixir est longue, laborieuse et je passe des grands moments, vraiment ! Mais je récupère vite, je me reprends, je redeviens ce que j’étais…
Pas tout à fait, puisque tu n’es plus là…
Plus rien ne sera comme avant.

Je soupire à nouveau. Mon regard s’ouvre en direction de la route, déterminé. Mon esprit profile vers un seul but. Je redémarre et je continue le chemin. Plus de retour en arrière et pas un seul regard tourné ni vers le doute, ni vers le passé. Ce n’est plus le moment à la réflexion mais à l’action.
Voyons ce que cet endroit- … Ouah. Oh… !
De première abord, le portique m’a paru petit, mais plus je me rapproche, plus il s’élève. Deux tours de plusieurs mètres sont capables de voir arriver n’importe qui sur cette unique route. Elle me donne l’impression que les yeux sont braqués sur moi. Le portail au milieu très moderne, que je devine capable d’arrêter même une bombe, est extrêmement bien gardé. S’ils se trouvent autant de gardes en ce point, ils devaient être plusieurs milliers à l’intérieur… Lorsque j’arrive, quelque militaires encercle ma voiture. Ils voudront probablement la fouiller, ou carrément que je la laisse sur place… L’un d’entre eux me demande de sortir, ce que je fais sans discuter après avoir arrêté le moteur. Agrippant ma veste et mon dossier, l’homme droit comme un i et à la mâchoires dur me demande de le suivre. Je lui emboîte le pas, suivi par deux de ses comparses. Deux autres nous rejoignent, l’un m’expliquant les procédures de sécurité. Je ne rentre ni avec métaux, ni avec le téléphone… Je dépose donc ce dernier, pistolet, clé et porte-feuille ainsi à contre cœur mon alliance sur un plateau qu’il va mettre de côté. Le second gars procède à une fouille au corps. Ils prennent beaucoup de précautions, c’est justifié au vu des récents événements, mais je n’aime pas trop l’idée de rester sans moyen de communication. Je vais devoir m’y faire, je suis désormais seul.
Après quelques instants, je racle ma gorge :
- J’ai annoncé ma visite à une personne qui était censé venir me retrouver…
- Nous sommes au courant.

A ses mots, il désigne du regard mon badge…
- Nous savons qui vous êtes et pourquoi vous êtes là. - Je finit par donner ce badge à son collègue, qui va le ranger avec le reste - Vous êtes en avance, le sergent Grants ne sera là que dans cinq minutes. Suivez-moi.

Je le suis presque comme son ombre, toujours suivi et surveillé. Une fois de l’autre côté du portail, le vent se leva… Beaucoup moins d’arbres se trouvent de ce côté-ci, rien pour retenir la fraîcheur d’une saison d’automne. J’enfile ma veste et je garde contre moi le dossier, jetant un coup d’œil aux molosses dans mon dos. Ils ne bronchent pas, imperturbables. Bientôt, tous sont au garde-à-vous alors qu’un véhicule militaire approche et qu’un homme met le pied sur le sol. Il s’approche et ordonne le repos à ses hommes, qui baissent leurs bras. Il me jauge du regard avant de se présenter :
- Sergent Grants. J’ai reçu les directives de plus haut pour vous accompagner dans la Zone et veiller à ce que vous ne dépassez pas de vos prérogatives, Mr Dibny…
- Bien sûr, Sergent, mais je suis ici dans le cadre d’une enquête pour travailler sur un dossier, j’ai avec moi toutes les autorisations nécessaires et je ne manquerais pas de vous rappeler que j’ai donc le droit d’aller regarder à l’intérieur de cette… Zone.

Il fronce les sourcils et si j’avais pu je lui aurais adressé un délicieux sourire satisfait comme j’aime si bien le faire. Mais évitons la plaisanterie. Ils sont tendus et à raison. Comme je l’ai si bien souligné, j’ai non seulement les autorisations pour passer dans la Zone 51 mais j’ai également le droit dans le cadre de cette enquête d’aller poser mes questions et regarder là où je dois regarder. Le Sergent est autant présent pour me surveiller que pour veiller à ce que je ne fasse pas une action trop héroïque… J’avoue que, et c’est un désir que je tapis au fond de moi, l’envie de tout démolir et de libérer ceux qui doivent l’être est très grand !
Cette fois, c’est Grants qui me guide, affublé cette fois-ci de trois militaires. Son véhicule traverse les vastes étendues de la gigantesque zone.

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L’endroit est désertique et une bonne partie sert aux tests d’armes militaires ou de lieu de décollage pour les prototypes d’avions. Mais bientôt, nous approchons d’un endroit… Une sorte d’antenne surplombe des grattes-ciels, eux-même entourés par des immeubles. Le tout est protégé par un mur qui fait tout le tour… Une sacré base. Voilà donc cette fameuse Zone 51.
Nous arrivons devant un portique et nous passons. Nous finissons le chemin à pied. Comme je le pensais, les militaires sont beaucoup plus nombreux ici et une fois rentré dans le complexe principal, ce sont des scientifiques qui s’accumulent. Chacun est affairé à sa tâche, circulant dans des longs couloirs aux murs blancs. Cette endroit me met… mal à l’aise. Plus j’avance, plus l’impression de ne pas ressortir d’ici se fait ressentir. C’est une sensation horrible, qui m’étreint. Mais je ne laisse rien paraître tandis que le Sergent s’arrête pour me présenter à quelqu’un :
- Voici le Docteur Avia Whithe. Elle répondra aux questions que vous lui poserez… Whithe, voici Mr Randolph Dibny, l’enquêteur envoyé par la défense.
- Enchantée.

Je hoche la tête devant une dame, un peu plus âgée que moi. Elle tient dans ses bras un calepin de notes, atteignant largement ses capacités. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’attarder sur quelque chose qui dépasse…
- Qu’est-ce ?
- Oh. La photo de nos nouveaux spécimens.

Elle me montre la photographie :
“L'enfer est dans un coeur vide.” K.G. [PostUnique] Creatures-abysses-1

Je reconnais les Wurms, une sorte d’anguilles du Microvers, dont Miss Spivot m’a parlé. Sauf que celles-ci semblent plus petites, plus jeunes… La scientifique se dirige vers une porte et l’ouvre avec une carte d’accès. Nous la suivons - Et oui, je suis toujours fortement gardé - pour pénétrer dans un des laboratoires. Très grand, de nombreux ordinateurs sont disposés dans les recoins et au centre plusieurs tubes parallèles les uns des autres sont remplis d’eau. En m’approchant, mes yeux s’agrandissent… Les Wurms sont plus grands que nous, enfin plus longs si je veux être plus correct et j’étais loin d’imaginer qu’ils puissent atteindre pareille taille. Certains sont plus petits mais gardent une longueur raisonnable. Quoi qu’il en soit, leur habitat est beaucoup trop étroit pour eux…
Le docteur Whithe m’explique ce qu’ils sont et à quoi ils servent, omettant certains détails que je connais déjà… Je me rapproche des tubes et au bout de quelques secondes de réflexions, je lève les yeux vers elle :
- Excusez-moi, je n’ai pas saisi comment vous procédiez pour qu’ils produisent l’électricité…
- En s’accouplant, monsieur.
- Ah ! Et donc, j’imagine que comme tout être vivant ils ont un certain cycle de reproduction, je me trompe ?
- En effet, ils se reproduisent une fois par an. Lorsque cela arrive, nous notons une puissante charge en électricité. Sur le long terme, nous pensons que cette énergie peut nous permettre de produire suffisamment d’électricité pour une ville entière.
- Est-ce que vous forcez ce cycle pour avoir cette énergie dans vos locaux ?

J’observe les réactions. Le sergent reste de marbre et attend que le docteur répond à ma question. Cette dernière ne semble pas étonnée que je creuse là où les éléments semblent facile à percevoir. Il faut dire que j’ai déjà quelques coups d’avance sur eux.
- Oui. Nous avons trouvé le moyen de reproduire plusieurs fois ce cycle mais en usant de drogue. Cela provoque leur décès prématurément.
- C’est…
- Nous cherchons d’autres moyens de parvenir à la même finalité sans leur faire de mal.
- Y a t-il un responsable de projet pour ces recherches ?

Le silence. Le malaise. Je note dans un coin de ma tête qu’il s’est passé quelque chose ici, bien avant que j’arrive… En observant un peu mieux les lieux, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que chaque tables, meubles et autres présentoirs de laborantins ne sont là que depuis peu de temps. Comme si tout ceci avait été entreposé ici, depuis un autre laboratoire… Qu’est devenu ce laboratoire en question et qu’est-ce qui a bien pu s'y produire pour que tout soit déménagé ? Peut-être que l’intervention d’Atom et de Neutrina a fait pas mal de remue-ménage…
- Le responsable est absent, pour le moment, finit-elle par me répondre.

Je n’insiste pas. J’ai comme l’impression qu’il ne faut pas insister. Je jette un coup d’œil vers le Sergent, qui lui-même se tourne vers moi après avoir longuement fixé Mme Whithe.
- J’aimerais avoir accès aux fichiers… Vous devez bien avoir des archives, non ?
- Vous n’êtes pas autorisé à fouiller dans ces dossiers.

Son ton est sec, mais maîtrisé. Mon regard se durcit.
- Si je juge cela nécessaire, vous me montrerez ces dossiers, Sergent.

Je n’en ai pas fini avec eux. J’ai bien l’intention de nettoyer cet endroit beaucoup trop abjecte à mon goût. J’ai déjà vu des laboratoires, je sais que pour la Science certaines choses doivent être faites pour avancer. Mais… Ces créatures ne viennent même pas de chez nous. De plus, même s’ils l’ignorent, je dois encore trouver les autres êtres du Microvers.
- Alors ?

Je m’impatiente. Le docteur Whithe hoche de la tête et me demande de la suivre. Nous arpentons de nouveaux couloirs et contre toutes attentes, une porte est restée ouverte. A l’intérieur, les scientifiques sont agités et l’un d’eux donne des ordres rapidement. Au centre, un tube, plus gros que les précédents, renferme quelque chose que j’ai dû mal à identifier d’ici.
Les militaires se tendent et le Sergent Grants pénètre les lieux.
- Que se passe-t-il ?
- Le spécimen a de nouveau parlé, et les ordinateurs se sont mis à clignoter et ils ont freeze, nous cherchons encore à savoir pourquoi …

J’ignore encore de quel spécimen ils parlent, dans le doute je me suis reculé lorsque les ordinateurs ont commencé à faire des bruits. Quelque chose ne va pas et inquiète de plus en plus les scientifiques. Le Sergent demande à ses hommes de se préparer à intervenir, se rassemblant autour du tube.
- Monsieur, il… Il essaye sans doute de se défendre, il est-
- Si vous ne maitrisez pas la situation rapidement, docteur, il faudra l’abattre.

Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu le réflexe de m’approcher. Quelle idée, quel réflexe, quelle envie… Idiote ! En faisant cela, je me suis exposé à quelque chose dont j’ignorais totalement que ça puisse arriver. Devant ne se dresse pas une créature. Non… Non c’est beaucoup plus humain.
Familier...
C’est… C’est ?!
Impossible ?
Tétanisé, incapable de faire ou de dire quoi que ce soit, quelqu’un que je connais mieux que moi-même, se redresse et me regarde, coincé dans ce tube, au milieu d’une foule presque en panique.
Est-ce que c’est toi… Est-ce que c’est possible … ?
Susan ?
Sue... ?
Elle me fixe, elle me sourit. Comme avant… Ce sourire est unique. Il ne peut pas être imité, il n’appartient à personne d’autre ! C’est ma femme… C’est Sue !
J’ai l’impression qu’elle veut me dire quelque chose, mais il m’est impossible d’approcher. Je fronce les sourcils. Pendant un moment, j’aurais pu foncer dans le tas, pousser tout le monde et me plaquer contre la vitre, mais je remarque quelque chose d’étrange qui me fait avoir une drôle d’impression. Puis, bientôt, ce doute se transforme en peur. L’un des ordinateurs, qui a fini par cesser de fonctionner, présente un écran noir, et je suis assez proche pour voir ceux qui se reflètent difficilement dessus. Désillusion, dégoût et… J’ai… Je suis triste. Je me doutais bien que ça n’allait pas…
Dans le tube se trouve ma femme mais son reflet est tout autre chose. L’être ne ressemble pas à grand chose, en tout cas je serais bien incapable de le décrire correctement.
Mon regard replonge de nouveau dans l’azur de feu ma tendre épouse. Elle penche la tête sur le côté et semble vouloir partager ma peine. Et bientôt, son expression change. Elle devient colère… Et elle commence à frapper sur la vitre.
Les scientifiques s’affolent, et les militaires lèvent leurs armes. Je me recule, le docteur Whithe fait de même, dépassée par les événements, alors que d’autres spécialistes arrivent pour prêter mains fortes. Je remarque qu’ils sont sortis d’une autre pièce, un peu plus loin dans le couloir. Je ne suis pas certain mais… J’y vois quelque chose. Ou quelqu’un. Enfermé. Une forme humanoïde en tout cas.
Hmm…
Et si je me risquais à… y aller ?
Mais comment faire…

Usons de la ruse… La situation est suffisamment chaotique pour faire passer n’importe quoi, même un peu de comédie. Alors, doué d’un vieux jeu d’acteur que j’ai façonné dans ma jeunesse, je fais mine de me sentir mal et je tombe à la renverse. Au même moment, alors que le docteur Whithe s’est précipitée sur moi, le tube de “Sue” se brise. On entend une alarme assourdissante et des coups de feu. Elle m’aide à nous éloigner de là et comme prévu, on s’est rapproché de la seconde pièce.
Celle qui révèle être une salle d’expérimentation. Le docteur me laisse contre le mur et me tourne le dos pour aller aider ses collègues. La créature “métamorphe” pousse des hurlements. Là. Maintenant. J’ai peu de temps.
Je regarde par dessus mon épaule, me déplaçant suffisamment pour pouvoir voir et constater qu’un Andrysn se trouve là, dans une grande cage vitrée. Plutôt petit, il me regarde de ses grands yeux noirs, posant ses mains contre la vitre. Au bout d’un moment, j’entends quelque chose… dans ma tête !
- S’ilteplait, sorsmoidelàhumain !

Il parle vite, mais je comprends ce qu’il me dit. Je me pince la lèvre inférieur, ne pouvant pas faire grand chose pour lui. Se pourrait-il que ce soit l’enfant dont Miss Spivot m’a parlé ?!
- Jeveuxmamaman. Jeveuxmamaison. Jeveuxpartir !

Merde. Fais chier.
J’essaye de lui dire que je ne peux pas, que j’aimerais mais… Que je ferais tout pour qu’il soit libéré, un jour proche, un jour oui. Promis.
Je regarde la salle, je cherche quelque chose, n’importe quoi. Une preuve. Un élément. Susceptible d’être utile pour nous, pour nous permettre de venir le chercher, lui et ses congénères. Mais quoi … ?
Tout en faisant attention que personne ne puisse me voir, mon cou s’allonge pour que je puisse mieux voir. Qu’est-ce que c’est … ? Mon bras prend plusieurs centimètre pour ramper vers une feuille que je ramène sous mes yeux.

Expérience sur le sujet A5-08 : Dossier Andryns
Hmm… Je survole rapidement la feuille qui explique les expériences et les procédés qu’ils ont usé pour...
Nom de dieu… La rage me monte au nez, mais je dois me retenir très fort. Rapidement, je fourre cette fiche dans mon dossier, bien planquée. Je prends le temps de regarder si je ne trouve pas autre chose.
Et ça alors ? C’est quoi ? J’attrape ce qui ressemble à une fiole, déposée dans un porte-fioles, toutes de la même couleur. Là comme ça, j’aurais dit du sang, mélangé peut-être avec autre chose… Difficile de dire sans faire de test.
Les coups de feu cessent et je redeviens totalement normal, arrangeant le col de ma chemise et la manche de mon manteau. La fiole quand à elle est bien gardée… En espérant qu’ils ne me refouillent pas…
D’après ce que je comprends, la situation s’est réglée à coup d’abattage sommaire. Ils ont eu grand mal à le faire, ceci dit. La créature a résisté et a menacé l’ensemble des militaires présents. Le Sergent Grants ordonne aux scientifiques de nettoyer et aux spécialistes de réparer les dommages. Ils se dirigent ensuite vers moi, arrivant après le docteur Whithe, qui est venue voir mon état.
- Tout va bien… Oui… Je crois.

Je continue la comédie et elle semble fonctionner. Ils n’ont pas l’air de savoir entièrement ce dont cette créature est capable, puisqu’ils semblent croire qu’elle m’a fait quelque chose. Avia me regarde, mi-inquiète, mi-curieuse. Elle commence à me poser des questions sur ce que j’ai vu et ressenti.
- J’ai vu… un ami. Enfin… quelqu’un.

Je ne veux pas rentrer dans les détails... Par pitié !
- Ce que vous venez de voir était un Blorp, une des nombreuses créatures que nous avons découvertes. Au début, elles ne faisaient pas grand chose, puis nous avons eu d’étranges événements, des témoignages de changement et… Chacun avait une version différente des faits. Ce que vous avez vu n’était pas vraiment réel…

Et pourtant, son regard transparaissait derrière la réalité. Je l’ai bien senti…
- Ces créatures sont doués d’une conscience ?
- N… Non…

Elle n'en n'est pas certaine. Je doute que ce ne soit pas le cas... La créature imite trop bien des choses réelles. C'est qu'elle doit les ressentir, quelque part... Mais je ne pourrais pas savoir le vrai du faux. Ce Blorp s’est fait abattre. Je regarde le Sergent, qui me toise. Il me demande si je suis apte à continuer.
- Bien sûr, Sergent. - Sur ces mots, je me relève, l’échine droite. Il faut que je creuse davantage pour l'enquête... - Les archives donc…

Il faut absolument que je sorte de cet enfer. J’en ai assez vu pour toute une vie et j’en ferais des cauchemars pendant au delà de mon existence, au moins !
Sue…
Bon dieu, Sue…



Machinalement, je les suis et je finis par me concentrer lorsque Avia Whithe me laisse entrer le premier dans une pièce très différente des précédentes. Pas de tables, pas de machineries, pas d’instruments d’expériences, mais des étagères et des meubles à fichiers.

“L'enfer est dans un coeur vide.” K.G. [PostUnique] 5fba46c7

Les Archives. Ici, je dois pouvoir trouver ce que je cherche et peut-être plus encore. Je fais vite, je fouille, je regarde. Je n’ai plus beaucoup de temps… Et les militaires me rappellent qu’ils n’hésiteront pas à me faire sortir de force si j’évoque même l’idée de vouloir rester là. Avia me montre où sont mis les enregistrements et je passe quinze longues minutes à lire tous les titres. Ils ont un sacré stock… Tout y est : Expérimentations, les autopsies post-mortem, et des vidéos classées par nom de spécimen… Je cherche les noms que je connais, Wurms et Andrysn. Après ce que je viens de voir, je devrais peut-être trouver des notes sur les Blorps aussi. Mais j’ai bien peur qu’ils ne me laissent pas faire. Alors comme prévu, je saisie l’enregistrement sur les Wurms. Et je me tourne vers le docteur.
- Et ces dossiers renferment quoi ?
- C’est confidentiel, monsieur… Je ne peux pas vous le dire.

Confidentiel, mystère et boule de gomme. Il ne faut pas utiliser ces mots là avec moi. Cela procure une forme d’excitation chez moi et je dois me retenir très fortement de faire vibrer mon nez. Mais qui dit confidentiel, dit intéressant.
- Bien sergent… Je crois que... - Sur mes mots, une boîte remplie de feuilles tombe malencontreusement à côté du docteur - Oh ! Toutes mes excuses, madame.

Je fais mine de l’aider, des feuilles s’envolent et sont récupérées par les militaires qui ont patienté près de la porte. J’ai exactement 5 secondes pour - SWITH - et hop!. Un fichier dans ma poche, un.
Haha. Je suis incroyable !
- Encore toutes mes excuses docteur, voilà - Je lui donne les dernières feuilles et je me relève - Je disais donc … que j’ai eu ce que je voulais et les réponses à toutes mes questions. La défense vous remercie pour votre coopéra-

D’accord, la tension semble monter d’un coup. Je ne suis définitivement pas le bienvenu ici. A raison, oui… peut-être bien.


***


Une heure plus tard, je suis sorti de la Zone 51 et de retour au portail, récupérant mes effets personnelles. A mon grand soulagement, on ne me refouille pas et je peux atteindre ma voiture. Je démarre et je prends la route. Ce n’est qu’après avoir mis plusieurs kilomètres que je finis par souffler. De soulagement. Un vrai, un réel soulagement. Je fais arrêter la voiture pour pouvoir mettre mes mains sur mon visage.
C'était.
Quoi.
Ce.
Bordel...
Je me retiens de craquer, de pleurer franchement. Je secoue la tête. J’aimerais qu’on m’efface de la mémoire ce que j’ai vu là-bas. Qu'on enlève tout. Mais… Je vais en avoir besoin pour expliquer tout ça à Miss Spivot et monter le dossier.
Courage.
Respires par le nez...
Expire par la bouche !
Respirer...

Sue... Est-ce que j'ai contemplé une illusion, une machination de mon esprit ou est-ce que ... C'était vraiment toi ?

Je reprends la route, direction Central City.

Je ne retournerais plus jamais là-bas.
Plus jamais.

Si j'y retourne... Je casse tout.
Absolument.
Tout.
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