Batman Arkham Asylum / L'Asile d'Arkham

Synopsis :
Les patients de l’asile d’Arkham se sont échappés de leurs cellules et tiennent le personnel de l’institut en otages. Leur unique requête en échange de la libération des prisonniers: que Batman pénètre dans l’asile et endure leur enfer quotidien. Persuadés que la place d’un homme habillé en chauve-souris est obligatoirement avec eux, les patients réservent à leur hôte une expérience qui le marquera longtemps.

Scénariste : Grant Morrison
Illustrations : Dave McKean
Dates : 1989


Reviews :

Review DC Planet : http://www.dcplanet.fr/51055-batman-arkham-asylum-a-serious-house-on-serious-earth

Sens critique : http://www.senscritique.com/bd/Arkham_Asylum/415350

MDCU : http://www.mdcu-comics.fr/comics/mag-vf-7102-urban-comics-dc-deluxe-urban-batman-arkham-asylum/


Covers :

originale:

Une plongée sublime dans l'abîme de la folie, dont on ne revient pas entier.

Faut accrocher aux dessins, un peu spéciaux, mais qui servent à merveille l'histoire et la psyché des personnages. En tant que grand fan du Joker, j'ai forcément pris mon pied !

Une oeuvre parfaitement dérangeante, franchement pas aimable et résolument géniale.

Je l'ai lu pour la première fois étant ado et - bon - c'était pas mon Batman préféré à l'époque, même loin de là... J'accrochais plus sur le boulot de Frank Miller (Dark Night Return et Year One, plus précisément), j'avais apprécié The Killing Joke (notamment avec les magnifiques dessins de Brian Bolland) et là...

... j'avais trouvé ça super glauque. Que ce soit l'histoire. Que ce soit le dessin. Faut dire McKean, on accroche ou on n'accroche pas. J'était pas encore fan de ses collaborations avec Neil Gaiman (en plus des couvertures de Sandman, la trilogie Signal / Noise, Violent Cases et Mr. Punch), le nom de Grant Morrison ne me disait rien de spécial (c'était avant les Invisibles) et...

... je l'ai lu et relu, cette descente dans les affres de la folie, avec cette galerie de détraqués tous plus inquiétants les uns que les autres, avec en miroir l'histoire du fondateur de l'Asile d'Arkham.

Bref un truc qui marque, une oeuvre qui est plus qu'une simple curiosité, un truc à lire (d'ailleurs les Asiles d'Aliénés sont de bons lieux pour de belles œuvres bien glauques : des années plus tard j'avais mis la main sur le volume de Kabuki de David Mack "Métamorphose" qui se passe également dans un asile et qui est aussi... dérangeant ^^).

LOL j'en suis pas morte, hein ^^ Mais bon après la première lecture j'ai pas super bien dormi ^^

Le dessin, étrange, permet une immersion profonde dans le propos de la BD, elle-même troublante. Il s'agit-là de l'effet recherché, ça a donc fonctionné sur toi.

Toujours à ma grosse session Batman, j'en ai profité pour relire ce bel ouvrage, toujours aussi époustouflant graphiquement. C'est la grande force, d'ailleurs, de ce comics d'avoir donné du poids au scénario de Grant Morrison par le choc des images de McKean, aussi doué en crayonnés, qu'en peinture, photo ou colllage.


Il se dégage de l'oeuvre une impression de folie incroyable. Une folie qui appelle notre ami Batman qui se rend à l'Asile d'Arkham, au risque de s'y perdre.

On a même un début de tentative d'analyse par une psy de Batman (via un test d'associations libres) que la chauve-souris masqué ne supporte pas (la même psy qui a tenté de soigner Dent en lui chipant sa pièce fétiche pour la remplacer par un jeu de Tarot).


Au fond, le propos est à peu près le même que dans Killing Joke (mais pas sur la mauvaise journée qui peut faire basculer un homme) : Batman est à peu près autant équilibré que ses adversaires. Ce qui lui donne une certaine affinité avec ces derniers (sinon comment pourrait-il échanger avec ce fou meurtrier qu'est le Joker ?). Ennemis, qu'il devra les "affronter" tour à tour...

En parallèle, il y a l'histoire pleine de folie (et de sordide car en plus tout cela est très très glauque) du fondateur d'Arkham.


Morrison est énormément dans le symbolisme et la référence, dans cet album, mais sert une cause supérieure : à savoir mettre en scène, réellement, cet asile d'aliénés quasi-gothique pour fous dangereux. Le résultat est une déambulation hallucinée et presque onirique.

Bref, à la énième lecture c'est toujours aussi efficace : et il faut toujours aussi peu le lire avant de dormir, au risque de faire de mauvais rêves et de vous perdre en songe dans l'Asile d'Arkham ^^

Oui, c'est une vraie plongée dans l'abîme.

J'ai adoré aussi ce comic. Le style de dessins, très spécial, nous plonge complétement dans la folie de l'asile d'Arkham. En le lisant, on devient aussi fou que les patients, que le Joker, et que Batman.
Comme dit plus haut, une véritable œuvre d'art, très originale, et un incontournable.

Par contre, pour ceux qui ne connaissent pas les comics Batman, je ne conseillerais pas de commencer par celui-ci vu comme il est éloigné de la plupart des autres comics, ne serait-ce que par son style graphique.

Clair que le style McKean peut être segmentant ^^