[Singapour] La Prophétie (Post Unique)

Le Soleil domine le ciel comme nul astre ne peut le faire. Il est beau, puissant et personne d'autre que lui ne mérite cette place. Mais la nuit, le Soleil ne dormait pas. La nuit, le Soleil planifiait.

Zeus était parti. Porté disparu. La gouvernance du ciel revenait donc au Soleil. Le ciel était désormais clair et sans protecteur. Les signes avant coureur d'une nouvelle ère. Son ère. L'ère d’Apollon. Mais les différentes augures étaient à prendre en compte. L’Olympien ne laissait jamais rien au hasard. La concurrence chez les héritiers de Zeus pour récupérer le trône du dieu des dieux était rude. Si étrangement, Arès n'était pas sur le coup et préférait ruminer dans son coin, il devait faire face à la puissance de ses deux oncles, Poséidon et Hadès, à la colère de Héra et bien d'autre obstacles encore. La divinité de la lumière et de la divination se devait donc de consulter ses chers oracles pour savoir comment avancer ses propres pions sur le tapis.

A Singapour, du haut de sa gigantesque tour qui survolait l'ensemble de la cité sud-asiatique, Apollon avait réussi à amadouer trois jeunes femmes, belles comme tout, naïves à souhait. Des mortelles sans importance pour le dieu. Elles lui posaient des tas de questions, sur sa réussite, sur sa façon d'accéder au toit du monde. Il leur répondait tout simplement qu'il était le Soleil, mais qu'il aspirait à devenir plus. Il voulait en savoir plus sur son père disparu du jour au lendemain. Cela arrivait, souvent. Et souvent il y avait à la clef un nouveau né, puis la colère d'une déesse. Cette fois-ci, cela n'avait pas manqué. Héra avait pratiquement mis le monde à son dos, avec sa petite guerre inutile. Mais la foudre n'était pas revenue. Il devait savoir si c'était son heure.


Il posa les mains sur les épaules des jeunes filles. Leurs yeux devinrent blanc instantanément, elles laissèrent tomber leur coupe de champagne. Elles lévitèrent faiblement dans les airs, à quelques centimètres du sol. Leurs corps ne leur appartenait plus. Apollon n'avait cure de leur corps. Il voulait leur vision. Ils commencèrent à discuter de chose étrange, que Apollon ne comprenait pas. Un tempête qui se prépare, le responsable qui règne dans les flammes avec une couronne de corne, sa famille trahie et battue qui s’entre-déchire, son père qui abandonne le destin a celui qui chasse la fumée, qui désire une chose folle et sale qui finira mal pour lui. Mais le plus intéressant était à venir.

« Il tuera un des tiens.

« Un des enfants de ton Père en tuera un autre et prendra sa place.

« C'est ce que veut ton Père.

Apollon ne pu s'empêcher de penser que son père avait décidément encore fait des siennes. Cette fois-ci, l'enfant risquerait d'être plus dangereux que jamais. S'il voulait prendre la place de Zeus à la tête de l'Olympe, il ne pouvait permettre à un autre fils de Zeus de prendre sa place, ou de la convoiter. La prophétie n'arrivait pas là par hasard. Zeus venait de pondre un nouveau bâtard demi-dieu. Un jour, ce dernier voudra réclamer sa place auprès des siens, à n'en pas douter.

« Où est-il, mon très cher père ?

« Il n'existe pas.

« Pas encore.

Qu'était-ce donc que cette dernière plaisanterie que son père avait concocter. Pas encore ? Aurait-il disparu pour un long moment ? Les oracles ne se trompaient jamais. Apollon le savait et le redoutait. Il fallait mettre les autres Dieux au courant. Après tout, la prophétie concernait tous les enfants de Zeus. Il était plaisant de les voir tous s’entre-déchirer pour survivre, eux les éternels. Tous iraient à la recherche de ce dernier né. Apollon n'avait pas besoin de se fatiguer à partir à sa recherche, pour le moment. C'était l'heure, l'heure pour lui de travailler. Le Soleil n'allait pas tarder à se lever. Son corps s'embrasa, s'illumina. Le Soleil allait de nouveau dominer le monde aujourd'hui de son éclat.