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[Minnesota] Deux femmes et un barman [PV Black Orchid]

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[Minnesota] Deux femmes et un barman [PV Black Orchid] Mer 18 Mar 2015 - 22:03


Il n'y a rien de pire que de se réveiller un matin d'été, au fin fond du Minnesota sans se souvenir des raisons qui vous ont fait vous y rendre. Car tel était le fardeau de Carol Ferris. Lorsque Predator prenait le dessus sur l'esprit de la femme, l'Entité de l'Amour réalisait moult meurtres, et autres atrocités. Ce matin là ne fut pas différent des autres. Réveillée par un fin rayon de soleil qui traversait les volets mi-clos de bois, caressant son visage diaphane, la jeune femme ne sut quoi dire. Ses yeux se portèrent presque immédiatement sur ses mains, bien trop de fois salies par le sang de trop nombreuses personnes. Et pourtant, bien malgré elle, à chaque fois qu'Il prenait le dessus, il n'arrivait pas à l'en empêcher. Il la respectait tant qu'elle lui servait à quelque chose. Carol se trouvait n'être rien de plus qu'une hôte de choix pour celui qu'elle craignait. Enchaînée dans son propre esprit, elle se voyait brisée, humilité et chaque fois plus détruite par ses actes. La jeune femme qui, par le passé avait tenté de la sauver alors que les Sapphires attaquaient Korugar, n'avait pas réussi à faire quoique ce soit. Pire encore, il fallu à Carol la force et la ténacité pour porter tête à l'Entité. Cela fait, il reconnu et accepta de ce fait, de la laisser tranquille lorsqu'elle en avait besoin. La matinée faisait partie de ces petits moment où, seule dans la chambre d'un motel en ruine, elle apprécia d'être seule, sans la voix tonitruante et lancinante de Predator dans sa tête.

Pas de sang ? Etrange… Pas une goutte, ni sur ses mains, ni même sur elle… Pourtant, elle ne se souvenait de rien. Comme si ces quelques jours passés entre le moment où elle avait rencontré ce jeune homme prometteur – dont elle avait d'ailleurs oublié le nom –, et ce moment précis où la lueur du soleil matinal l'avait tiré de son sommeil réparateur, furent totalement inhibés de son cerveau. De sa mémoire. Son regard parcouru la pièce de fond en comble. Pas de traces de vêtements. Alors elle avait bel et bien arboré sa tenue de Star Sapphire. Bien. Elle n'aurait d'autre choix que d'emprunter des frusques à une personne du coin. Quitte à en faire livrer. S'asseyant sur le rebord du lit, sa main se porta sur le vieux téléphone à cadran. Il lui faisait penser à celui que ses grands-parents possédaient. On tournait une sorte de disque qui, en revenant à son point de départ émettait de multiples cliquetis. Mais il ne fallait pas en attendre quand chose venant d'un appareil dont la poussière semblait vouloir le dévorer à pleines dents. Aussi, il convenait parfaitement à l'ambiance délabrée de tout ce qui l'entourait. Portant le combiné à son oreille, sa surprise ne fut pas aussi grande que ce qu'elle aurait pu le croire… Effectivement, aucune tonalité ne s'en échappait.


- Bien entendu.

Passant dans la seconde et unique autre pièce de la chambre, qui au passage n'était autre que la salle de bain. Carol fut toutefois bien plus étonnée de voir des habits posés sur un tabouret à l'entrée de la pièce. Une enveloppe était posée dessus. Une écriture masculine, quoique particulièrement soignée la désignait sous son nom. Carol Ferris. Prenant les habits en main, elle se rendit compte que, bien malgré elle et le fait que les dits habits furent propres, ils n'en restaient pourtant pas moins passablement masculins et uniformes. Un jean délavé, une chemise à carreaux rouges et noirs, et une casquette à l'effigie d'une équipe de basket-ball arborant une tête de loup. La tenue parfaite lorsque l'ont veut passer inaperçu. L'enveloppe tomba sur le sol, et Carol la ramassa sans réellement y faire attention. Se doucher, s'habiller, et ensuite seulement lire cette lettre. Chose qu'elle fit dans cet ordre. Bien entendu, à peine fut-elle sortie de la douche qu'elle s'empressa d'ouvrir la lettre. L'anneau des Sapphires était bien pratique pour beaucoup de chose, même en tant que créateur de coupe-papier… La même écriture s'offrit à ses yeux. Fine, courbe et bizarrement penchée, comme si celui qui l'avait écrite désirait donner un style plus "italique" à son écriture.

Code:
Miss Ferris

Dès que vous serez prête, quittez ce motel, montez dans le pick-up qui est garé à l'extérieur et roulez 15 milles vers le Sud.

Vous trouverez un bar, vous y ferez une rencontre très intéressante pour votre futur.

Bien à vous

E.Y.P.

La lettre ne disait rien de plus. Les initiales de celui qui l'avait écrite ne dirent strictement rien à Carol. Pas plus que le bar en question. Mais, aussi étrange que cela pouvait paraître, elle ne perdait rien à suivre ce message. Toutefois, porter sa tenue de Sapphire et arriver par le ciel sur un bar au plein milieu de nulle part… N'était pas la meilleure idée qui soit. Oubliant l'idée aussi vite qu'elle lui était apparue, Carol enfila la tenue qui lui était dévolue et se regarda dans le miroir. Au revoir la femme forte et PDG de Ferris Aircraft, et bonjour madame tout-le-monde. Sans son tailleur cousu main et tous les hommes qui passaient leur temps à la poursuivre, dont la majorité étaient bien plus intéressés par son argent que par sa personne, elle paraissait être une tout autre personne. Voilà qui était grisant.

La porte grinça alors qu'elle pivota dans ses gonds, un grincement sinistre digne d'un mauvais film d'horreur. Il ne manquait plus que le psychopathe, et Carol se serait vue l'héroïne principale d'un mauvais remake d'un film d'Hitchcock. Bien heureusement ce n'était pas le cas. Comme expliqué dans la lettre, un pick-up en parfait état l'attendait à l'extérieur. Garé, et parfaitement seul sur ce qui avait dut être par le passé un parking très prisé, il ruisselait encore de la rosée du matin et alors que Carol ouvrit la portière conducteur, elle entreprit de le démarrer. Un ronronnement de plaisir, digne d'un chaton appréciant les caresses de sa maîtresse, s'échappa du moteur, et en quelques minutes à peine, la jeune femme se dirigeait vers le Sud, en direction d'un potentiel bar. Le Minnesota avait ce petit quelque chose que les autres Etats ne possédaient pas… Un nombre incommensurable de lacs, et avec eux, une humidité omniprésente et des orages à tout rompre. Ce fut sous une tempête sans nom que Carol traversa la quelque quinzaine de miles qui la séparait du bar. Une éternité pour celle qui vivait à cent à l'heure jour après jour. Mais finalement, le bar était bien là, l'enseigne lumineuse clignotait sur son fronton. Le nom, ô combien repoussant, s'affichait en toutes lettres rouges : "Taverne du Pigeon Egorgé". Qui pouvait bien avoir l'idée d'appeler son bar de cette manière ?

Bravant la tempête qui continuait à battre le pick-up de toutes ses forces, Carol traversa la distance qui a séparait de l'entrée en quelques enjambées. Mais ce ne fut tout de même pas assez rapide pour qu'elle éviter d'y rentrer trempée jusqu'aux os. Le bar était presque vide, voir même abandonné lui aussi. Quelques clients, des motards pour la plupart, buvaient leur bière, le regard dans le vide, attendant avec impatience que le temps se calme afin de pouvoir reprendre la route. Se dirigeant presque instinctivement vers le bar, Carol garda sa casquette détrempée, n'osant pas la retirer, et ce, dans l'espoir de passer inaperçue. Raté ! Le barman, un homme d'une trentaine d'année au visage frais et souriant, s'adressa à elle. Sa voix était mélodique, amusée surtout.


- Ne me dites rien… Mojito… Quelque chose de vert et de frais pour vous…

Sans même que Carol n'eu le temps de dire autre chose, le verre s'était posé devant elle. Retournant vaquer à ses occupations, le barman se mit à siffloter une étrange chanson. Apparemment il devait s'agir de l'hymne de son pays vu la manière dont certains motards le toisèrent du regard. Mais Carol n'était pas venue ici simplement pour tailler une bavette avec un barman étranger, ni même pour écouter les résultats d'un match de basket-ball passant à la télé. Néanmoins, si la lettre disait vrai, alors quelqu'un ne tarderait pas à la rejoindre. A voir si tout cela n'était finalement pas un simple canular mit en place pour l'éloigner de Ferris Aircraft… Faisant tourner le liquide translucide dans son verre, Carol se mit à se parler à elle-même, faisant ainsi sourire le barman.

- Il ne me reste plus qu'à attendre…
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Re: [Minnesota] Deux femmes et un barman [PV Black Orchid] Jeu 19 Mar 2015 - 22:34

Il y a des moments dans la vie ou on a besoin d'une pause. Black Orchid se sentait perpétuellement dépassé par tout ce qui lui arrivait. Toujours à se poser plein de questions, justifiant ceci, expliquant cela. Tout était un perpétuel questionnement et c'était très emmerdant. Flora avait décidé de prendre la vie avec un grain de sel ce soir. Elle envoyait balader tout ses questionnements et faisait juste vivre. C'était peut-être idiot, mais pour elle c'était l'équivalent d'une méditation. Dans ces moments, elle allait vers les classiques de la culture humaine, un bar miteux, une bière et surtout un moment tranquille.

Elle s'était donc posée dans une espèce de bar crade du Minnesota. Un truc bien pourri ou personne ne viendrait l'emmerder. Le nom du bar lui avait laissé un goût amer comme si c'était une création bidon du moyen âge dans un jeu de rôle. Quoi qu'il en soit, elle avait regardé par la fenêtre sale avant d'entrer dans l'établissement. Mélangeant un peu tous les hommes qu'elle avait vus pour en faire un déguisement des plus convaincant. La grosse barbe blonde et sale, la veste de cuir délavée, un bandana noir et une bedaine à en faire pâlir le père Noël. Elle trouvait la faune de ce bar aussi cliché qu'un mauvais film sur les motards, mais qui était'elle pour juger?

Dans son nouveau costume, elle entra, s'assied au bar puis commanda une bière et un shooter de tequila. Elle laissa tomber le shooter dans la bière et prit quelques gorgées. Elle regardait fixement devant elle ruminant malgré elle les révélations faites par Poison Ivy quelques jours plutôt. Elle avait toujours su qu'elle était une création, mais le fait de penser que Luthor avait provoqué le génocide de sa propre race, passait plutôt mal. Elle ne pouvait s'empêcher de chercher une réponse et surtout elle se demandait si c'était de son devoir de fouiller pour trouver les recherches qui avaient amené à sa création. Qu'est-ce qu'elle en ferait? Les détruire? Les reproduire? Elle ne savait pas encore ce qu'elle voulait pour elle même. Une autre gorgée vint rejoindre sa bouche.

Puis une femme entra dans le bar. Ce n'était pas la seule femme dans le bar, mais elle avait quelques choses de différend, quelques choses d'étrange. Elle la fixa du regard jusqu'à ce qu'elle s'assoit non loin d'elle. Elle ne pouvait se dire que cette femme de par sa seule présence était en danger dans ce bar. C'était certes un préjugé, mais ce bar n'était clairement pas pour les enfants de choeur. Elle décida donc d'intervenir.

Tu devrais pas rester ici petit... ce n’est pas tellement l'endroit idéal pour une belle petite fleur comme toi.
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