La Grande Sauterie PARTIE I : Quand la magie reste de glace...

Ils étaient chacun aux deux extrémités de la longue rue. Au début, Fate cru à une illusion, mais il sentait qu’il allait en avoir le cœur net dans peu de temps. Les deux policiers derrière lui étaient postés et assistaient à la même scène que le sorcier. Celui-ci compris assez vite le danger de la chose : d’un côté, il avait des bâtiments en flamme encore occupés par des civils, de l’autre, il avait Captain Cold à la tête d’un groupe réduit de l’Intergang – situation qui lui paressait assez ironique que d’avoir à affronter Captain Cold dans un environnement qui ne lui correspondait pas tellement, sans doute était-il venu pour autre chose qu’incendier la ville. « Il n’est pas le seul » avait murmuré Nabu à travers le casque, ce qui ne rassura pas Fate, cependant il se devait de se montrer fort et confiant s’il voulait que les deux gardiens de la paix lui fassent confiance et cessent de trembler des genoux. Alors le héros se retourna :




Les deux vaillants policiers acquiescèrent et se mirent en route vers un immeuble. Pendant ce temps, les hommes de main de l’Intergang essayèrent de tirer dans la direction du Doctor, sans la moindre question. Ce dernier bloque les balles à l’aide d’un bouclier énergétique. « Il me faut un plan » pensa-t-il. « Commences par envoyer valser ces troubles fêtes » avait répondu la divinité. Aussitôt–dit, aussitôt-fait, Fate transforma le bouclier en un vague énergétique qui heurta les truands. Cependant, celle-ci fut bloquée par un mur de glace, comme pour affirmer la présence de Captain. A présent, il ne restait plus que les deux dans la longue allée. Fate allait passer à la phase deux de son plan improvisé : jauger Captain, tenter de le déstabiliser. Fate élança une boule énergétique qui alla frapper le mur à la droite du vilain le faisant se mettre à couvert. On pouvait d’ici voir les billets s’échapper en masse de la sacoche un peu trop petite. Alors, le réfrigéré attaqua à son tour Fate, celui-ci se retrouva alors dans la même posture que son adversaire, accroupit derrière une voiture abandonné. Pendant que Captain continuait de tirer, il n’avait pas remarqué que sa cible avait disparu. Quand  il se releva pour le chercher, il se rendit compte que Fate c’était téléporté dans son dos. Ils étaient là, face à face, sans brocher ni l’un, ni l’autre. Tandis que la tension montait, Fate et Cold comprirent tous deux que leur affrontement n’allait pas s’avérer une pure partie de plaisir, pour l’un comme pour l’autre.

Joker avait décidé de foutre le bordel à Saint-Roch. Léonard Snart lui n'aimait pas trop provoquer le chaos ambiant. Il était souvent synonyme de bousculades, de crimes inutiles, d'insultes gratuites, de vieux qui pissaient sur les murs et de parpaing dans les magasins. Les héros étaient occupés à se charger des fouteurs de bordel. Joker avait contacté Lenny pour l'aider à faire tout ça, à l'aide de l'Intergang. Snart détestait l'organisation, comme toutes les autres organisations. Elle était basé sur le pouvoir, sur l'argent et sur des tragiques si horrible que même lui ne préférait ne pas en entendre parler. Pourquoi avait-il accepté ? Il n'avait pas vraiment eu le choix. Si ça n'avait pas été lui, le Joker le lui aurait sans doute fait payer. Et en plus il aurait trouvé quelqu'un d'autre.

Or Cold savait deux choses. La première, c'est qu'il y a plusieurs types de criminels. Ceux avec qui on peut se fâcher, et ceux qu'on évite de rencontrer. Évidemment, le Joker était dans la troisième catégorie. La catégorie GROS TARÉ INCONTROLABLE COMPLETEMENT DANGEREUX. En caps lock, oui. Non seulement on préférait l'éviter, mais on ne voulait absolument pas travailler avec ou pour lui. C'était un peu comme la peste. En pire. Certes à Gotham ils étaient tous comme ça, mais le Joker était bien le pire.

Mais Cold ne voulait pas faire de grabuge. Il avait demandé à ses hommes de respecter des règles élémentaires. On ne s'en prenait pas aux femmes et aux enfants, on évite de tuer les flics et on évite les super-héros. Par contre, il voulait profiter du chaos ambiant pour se faire un peu de fric facile. Cependant, le fric était facile à condition de ne pas tomber sur le mage le plus puissant du monde, qui avait un casque en or qui pouvait sans doute être vendu une fortune mais que de toute façon personne n'achèterait. Après une petite passe d'arme, quelques pouvoirs magiques et tirs de glaces échangés, Cold finit par s'avancer doucement vers Fate en levant les mains.

« Doc, je me rend. En fait, je ne sais même pas pourquoi tu t'acharne sur un type comme moi. Après tout, il doit sans doute y avoir la pire racaille du monde sur les lieux non ?

Cold ne savait pas trop comment il allait pouvoir s'en sortir. Mais il préférait habituellement éviter les super-héros de très gros calibre comme le Dr. Fate. Même Flash était gérable à côté du magicien. Que pouvait réellement faire Cold à part négocier.

« En fait, je vais t'avouer que je suis pas trop fan du chaos ambiant. Je préfère quand les choses sont plus ordonnés. Je suis sûr qu'on peut trouver un terrain d'entente.

Fate était encore sous le choc lorsqu'il apprit que Captain Cold s’était rendu. Cela n’aurait pas dut le surprendre pourtant, il connaissait son adversaire, il n’aime pas le mal, il ne le fait que par « nécessitée ». C’est pour cette raison que Cold avait jeté les armes sans doute, du moins, c’est ce que pensait  Kent. Nabu quant à lui n’était pas du même avis : il lui répétait assez régulièrement pendant que le Docteur semblait en « stand-by »
« Il a un plan. Il ne fait ça que pour l’argent, le reste l’importe peu. Il a semé le chaos ici. Que te faut-il de plus pour t’en occuper réellement ? »
A ces mots, Kent était réveillé, au bord de l’explosion. Sans s’en rendre compte, il avait été téléporté dans une dimension où il pouvait communiquer avec  Nabu  les yeux dans les yeux. C’était en fait une dimension spirituelle où Fate quittait son enveloppe corporelle pour devenir une sorte d’esprit. Le lieu où il se situait ressemblait à une sorte d’espace principalement composé de nuages Jaunes et Bleus qui créaient par moments un magnifique dégradé. Ces nuages étaient issus des explosions d’étoiles qui se trouvaient çà et là dans cet infini univers. Par moments, on apercevait une ou deux  formes triangulaires diffusant dans traits d’énergie rose qui disparaissaient au bout d’un certain temps. Chaque triangle contenait une partie des différents univers qui se créaient, puis disparaissaient. Fate était en face d’un grand personnage mesurant le double de sa taille, barbu, les cheveux gris, le regard sage, assez âgé et pourtant il paraissait fort, très fort. Fate engagea la discussion, pris de rage :
- Pourquoi faut –il toujours que vous interveniez lorsque je fais ce qui est juste ?
- Laisser courir un criminel n’est pas juste.
- S’il se rend, je ne vois pas le problème !
- Il répand le chaos !
- J’ai arrêté de servir l’ordre. Ces choses -là ne sont plus de mon ressort.
- Pourtant tu dois le prendre en compte.
- Ça n’est pas parce qu’il répand le chaos qu’il est mauvais. Je connais Cold, il n’aime pas la violence gratuite.
- Les gens de son espèce sont imprévisibles, Nelson.
- Et bien s’il tente quoi que ce soit je l’arrêterai.
- Fais-le maintenant !
- Non !
- Ils sont tous mauvais !
- Je vous prouverai qu’on peut changer les gens.
Nabu hésita, puis répondit : « tu as la responsabilité de cet homme. Fais ce que bon te semble. Prouves-moi que tu peux porter le casque Nabu. »
Soudain, un tourbillon entraîna tout l’univers dans lequel était Nabu et Fate pour laisser place à la réalité.
Fate avait clos ses yeux depuis maintenant 5 minutes, le temps du dialogue entre lui et son « maître ». Il les ouvrit, leva la tête, et s’adressa à Cold :
- j’ai une proposition à te faire, fit Kent, je t’assure ta liberté judiciaire personnellement si et seulement si tu me dis ce qui se passe ici et que tu me donnes un coup de main pour stopper cette folie. Marché conclut ?