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Dernier vol | Dernier vol Mar 15 Sep 2015 - 1:34 | |
| [Toutes mes excuses encore une fois pour cet immense retard dans le lancement de ce sujet, mais ça m'a au moins permis d'affiner ma contextualisation de ce RP dont la conclusion est pour le moment aussi incertaine pour moi, que capital pour mon personnage.]« Ils vont t'arrêter, Katar. » « Même si tu te livre comme ça à eux, tu ne recevra aucun traitement de faveur c'est certain... »
« … est-ce qu'ils fusillent les traitres ou quelque chose du genre ? »
« Oui, ils le font. »
A ces mots, Adam Strange ne resta pas assis plus longtemps. Commençant à faire les cents pas autour de son ami Thanagarien, le Terrien qui partageait maintenant la nationalité de la planète Rann autant dans son coeur que dans les lignes, se mis à tenter de le convaincre une nouvelle fois d'abandonner cette idée. Une idée folle. Retourner sur Thanagar.
Mais, Katar ne le laissa pas parler bien longtemps et coupa court à cette discussion a laquelle il ne désirait pas prendre part :
« Ca suffit Adam ! »
« Je ne t'ai pas demandé de venir ici pour me donner ton point de vue. Je suis venu te demander ton aide pour me rendre sur Thanagar. »
« Je suis décidé et je trouverais un moyen de m'y rendre, même s'il est moins rapide. »
« Alors veux-tu bien m'aider ? »
Le scientifique fixa un instant le regard de Katar, comme s'il attendait un clignement, une preuve d'hésitation ou de folie passagère. Mais, il n'en fut rien.
« Je vais t'aider. »
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Katar avait oublié les effets du rayon zeta sur le corps organique. C'était vraiment une impression désagréable qui ne le convaincrais jamais d'utiliser les téléporteurs de la Ligue plutôt qu'un vol dans la stratosphère.
En une seconde qui parue bien plus longue, son corps se rematérialisa ainsi et ses pieds touchèrent le sol avec assurance. Katar jeta rapidement un œil aux alentours pour vérifier que Adam Strange ne l'avait pas trompé. Mais, ces immenses constructions fines et pointues, ces statues aquilines, cette population modeste vêtue de capes qui marchaient et celle riche vêtues d'ailes qui les survolaient ne le trompèrent pas, il se trouvait bel et bien à nouveau sur Thanagar.
Evidement, depuis la reconstruction après la guerre entre Rann et Thanagar, des éléments architecturaux avaient changés, mais assez peu au final. Fidèle à leurs traditions et leurs habitudes, les Thanagariens avaient rebâti leur capital tout de moins, de manière très similaire à la précédente.
Ces observations faites, Katar s'empressa de mettre le capuchon qu'il portait pour se couvrir. Il ne portait pas son uniforme d'Hawkman évidemment, mais des vêtements civils afin de passer inaperçu. Adam avait insisté sur le fait que cela ne tromperait personne, le visage d'un traitre est connu de tous, et Katar savait également que celui-ci avait bien raison. Mais tous, n'ont pas pour autant l'intention de le mener en justice martiale.
Marchant dans les détours des ruelles de la ville, là où la misère s'entasse enchainée à la terre poussiéreuse, loin du luxe des sommets célestes, Katar constate que cette partie là de la cité est bien nouvelle. Mais il ne peut prendre le risque de demander des renseignements et ils cherche alors par lui même, des heures durant, pour trouver le lieu qui l'intéresse. Finalement, sa confiance tenue bon et lui donna raison. Le bar du ''Dernier vol'' n'a pas été reconstruit à l'identique, mais son nom est fidèle à lui même et à son propriétaire, un ancien ami auquel Katar a toute confiance.
Il s'approche de la porte, note l'agitation qui résonne de l'autre coté et décide plutôt de passer par derrière… cependant tout est verrouillé. Peut importe, il attend non loin que l'heure de pointe passe et que le temps dilue le nombre de client pour enfin pénétrer dans la maison qu'il juge bien être la seule qui ne le condamnera pas... |
| | Re: Dernier vol Dim 20 Sep 2015 - 21:31 | |
| (HJ/ J'avais commencé un message, qui a sauté... le présent message n'est certainement pas aussi bien que le précédent. Dommage. /HJ) A l'intérieur d'un bunker abandonné à proximité de San Francisco, des machines anciennes sont soudainement réactivées. Quelques secondes suffisent aux systèmes venus d'un autre monde pour reprendre leur activité, et présenter les informations et mises à jour nécessaires au décollage. Ce dernier ne devrait pas tarder, tant l'immense spatial présent au milieu de la salle souterraine gigantesque est déjà prêt à partir. Devant l'appareil, Charles "Charley" Parker fixe la porte d'embarquement, et pousse un léger soupir. Il a hâte. Pour le monde entier, Charley est un jeune businessman plein de succès, qui a su profiter des nombreux changements de l'économie mondiale pour quelques acquisitions et cessions très intéressantes. Pseudo golden-boy, il est connu pour sa richesse rapide mais aussi pour ses révélations sur ses activités passées - celles où il mettait un costume, des ailes et faisait partie des Teen Titans sous le nom de Golden Eagle. Oui, pour le monde entier, Charley est un ancien super-héros reconverti dans la finance, qui a révélé ces informations lors d'une conférence médiatique dans une antenne de St-Roch. Ce n'est pas entièrement vrai. En vérité, Charley se voit comme Ch'al Andar, fils de Fel Andar, guerrier venu d'un autre monde : Thanagar. Envoyé sur Terre il y a des années, après que le premier Hawkman ait disparu, il s'est fait passer pour le héros pendant un temps, afin d'espionner la planète et ses systèmes de défense. Cependant, le travail d'intégration de Fel Andar a été trop profond : il s'est attaché à une indigène, a conçu un descendant et s'est marié - sans prévenir ses supérieurs. Quand ces derniers l'ont appris, au moment d'envoyer un duo de policiers pour récupérer un criminel enfui sur Terre, ils ont rappelé Fel Andar et l'ont châtié ; et Ch'al a été abandonné, seul, dans une existence misérable. S'il s'en est remis, s'il a survécu pour devenir Golden Eagle sous les conseils de Katar Hol, le policier thanagarien qui a finalement décidé de rester ici, Ch'al nourrit désormais une haine féroce à l'encontre de son ancien mentor. Parce qu'il l'a abandonné, parce qu'il l'a laissé "mourir", parce que, finalement, il a participé au départ forcé de Fel Andar, qui a été jeté dans le déshonneur et qui a dû laisser son fils derrière lui. Ch'al ne le supporte plus. Il veut qu'il paye. Blessé, dans son âme par ces événements, dans sa chair par les cicatrices issues de la dernière entrevue musclée avec Hawkman, il entend se venger. Il ourdit, depuis de longues semaines, un plan à l'encontre de Katar Hol ; cependant, ses systèmes d'espionnage l'ont informé de son récent départ pour Thanagar. Ch'al ne peut le supporter. En s'installant aux manettes du vaisseau, il imagine ce voleur, ce traître, cet Usurpateur sur son monde, et il ne l'accepte pas. Katar Hol a trahi, sa planète et son élève ; il n'est pas digne de retourner sur Thanagar, il n'est pas digne d'en respirer l'air. Il doit être puni. Ch'al lance le vaisseau, qui s'échappe du bunker et disparaît dans les étoiles, trop vite pour que les instances humaines le repèrent. Un long voyage l'attend, mais il sait comment s'occuper. Lentement, il laisse les commandes au système automatique et s'habille. Avec douceur, habileté, il enfile le costume qu'il a choisi de porter depuis sa défaite aux mains de l'Usurpateur ; le costume de Warhawk, le guerrier qu'il entend être pour châtier ce monstre. Et alors que le vaisseau l'emmène à Thanagar, Ch'al soupire et se branche sur les systèmes de communication de Thanagar. Passés les premiers contacts difficiles, il peut enfin parler à un responsable. Sa voix lourde et déterminée s'élève dans l'habitacle froid et neutre du vaisseau. "Je suis Ch'al Andar, fils de Fel Andar. J'ai combattu lors de la guerre Rann-Thanagar, et j'ai le grade de commandant. Mon vaisseau a été détruit, et je peux enfin reprendre contact avec notre monde. (...) Oui, j'aurais dû vous informer avant. (...) Oui, je devrais en répondre. (...) Oui... je sais qui est responsable de l'attaque."Ch'al serre les poings et les dents. Subir un tel interrogatoire, être humilié de la sorte, comme lorsque la guerre fut finie et qu'il fut ravalé au rang de bâtard par quelques imbéciles - c'est dur. Mais s'il doit en passer par là pour se venger, il le fera. Encore et encore. Jusqu'à atteindre, enfin, son but. "Il s'agit de Katar Hol, ancien policier de Thanagar. Traître à la patrie. Protecteur d'un autre monde. Et actuellement résident illégal de Thanagar. Vérifiez - je suis persuadé que vous le trouverez vite."Il laisse les agents vérifier ses informations, et attend, silencieux. Ils vont l'attraper. Ils vont l'incarcérer. Et il pourra s'en occuper. Il pourra le châtier. Il pourra le détruire. |
| | Re: Dernier vol Dim 20 Sep 2015 - 23:02 | |
| Terre :Après le départ de Katar, Adam Strange continuait à pianoter sur le tableau de contrôle du Zeta-tube en se parlant à lui même :
« Je suis désolé mon ami de t'avoir menti. Mais je ne te laisserais pas te faire tuer par tes pairs. »
Il programma alors le retour de Katar Hol. Les radiations Zeta sont instables, mais aussi contrôlables par les dernières mises à jour de la technologie de Sardath et il pouvait facilement décider à ce que Katar soient rematérialisé sur son lieu de départ à tout moment.
Toutefois, il n'eut pas le temps d'appuyer sur le dernier bouton avant qu'un violent coup de bâton ne lui frappe la tête.
« Moi non plus… »
Son agresseur laissa tomber son arme alors qu'il jetait un œil au panneau de contrôle, puis au scientifique assommé. Son visage au teint halé afficha un sourire mauvais…
« Cet honneur me revient. »
- Spoiler:
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Thanagar :
L'heure était avancée à présent et le niveau d'alcoolémie des clients du bar élevé, si bien qu'il entra sans éveiller un seul soupçon dans l'établissement. Il passa devant des tables où des joueurs s'affrontait sur des épreuves de forces dangereuses criant à tue tête, d'autres cuvaient la tête dans leurs bras avant que l'on ne les sortent de manière musclée. C'était toujours un bar très mal famé, c'était parfait. De toute façon, après toutes ces années, qui pouvaient encore se rappeler de son visage si ce n'est ses proches ?
Arrivé bar, le patron l'accueillit sobrement :
« J'vous serre quoi ? »
« Telok, c'est moi. »
Le Thanagarien bloqua un instant sur la phrase prononcée. Il reconnaissait cette voix, mais il ne pensait plus jamais l'entendre. Il posa la bouteille qu'il avait en main et attrapa Katar par le col pour l'observer de son œil unique, l'autre rendu aveugle par une large coupure au niveau de visage dont la cicatrice avait été laissée en guise de fierté, car elle était facile à faire disparaître.
« Qu'est-ce que tu fous ici ? »
« Je pensais bien que c'était le seul endroit qui voulait encore de moi. Je me trompe ? »
Le barman le lâcha et posa un verre sur le comptoir qu'il remplit d'un liquide sombre.
« Merde. Ça me fait plaisir de revoir ta gueule, ouais, cela fait tellement de temps… Quasiment tous nos anciens collègues du Corps sont morts lors de la guerre à part ce salaud de Byth Rok. Mais tu ne peut pas te ramener ici comme une fleur. La moitié de ce bar doit être composé de hors-la-loi, mais ils ne risquent pas les même peines que toi. »
« C'est bon, on m'a déjà bassiné sur le sujet... »
Il avala son verre d'une traite, avant de poursuivre :
« Écoute j'avais besoin de revenir ici… Je suis seul maintenant. »
« Tu veux dire ?… Shayera... »
« Shayera est morte, oui. »
Katar se contenta de cette affirmation, même si la réalité était plus complexe.
« Je suis désolé, vieux. »
« Je te ressers ? »
L'écran télévisé installé au dessus du comptoir s'alluma alors subitement pour diffuser un message spécial des forces sentinelles de Thanagar. Malgré le haut niveau sonore, l'ambiance de la salle l'était encore plus heureusement. Katar compris très vite de quoi il s'agissait, bien avant que son visage n'apparaisse en gros avec une importante somme d'argent pour sa capture, mais il était impossible de débrancher cette foutue propagande. En tout cas, quelqu'un d'autre savait qu'il était ici et c'était impossible qu'Adam le trahisse, alors qui ?...
Il tira d'avantage sur sa capuche et jeta un œil à ceux qui étaient également accoudés au comptoir et face à l'écran... |
| | Re: Dernier vol Lun 21 Sep 2015 - 2:22 | |
| - Tu as pigé Lobo? Ce gars-là va revenir à Thanagar, et nous le voulons vivant!
La voix de ses employés raisonnait encore dans sa tête. Avec le fléau du cosmos il valait mieux le préciser si on voulait sa cible en vie, parce que dans le cas contraire Lobo avait une préférence pour l’option en plusieurs morceaux si vous voyez ce que je veux dire. Quoiqu’il en soit il avait une cible pour une bien coquette somme : Katar Hol, alias Hawkman. Il ne fut pas bien difficile de remonter la pente, de savoir où il avait des racines, une droite par ci, un uppercut par là … Ils finissent tous par parler quand on leur montre leurs propres morceaux. Une piste qui le mena sur Thanagar, dans ce bar miteux, le genre de bar où il avait lui-même l’habitude de trainer dans son temps libre. Sa moto se stationna devant le bar dans un fracas assourdissant. Il s’arrêta un instant, allumant un bon cigare. Il s’imprégna de l’odeur du tabac et alla doucement vers le bar. Il entra en donnant un bon coup de pied dans la porte. Tous les regards se braquèrent sur lui. Le Mec plus ultra avait fait son entrée, il se mit à rire, un rire gras et vulgaire et cria :
- Surprise surprise mes pigeons! Reprenez où vous en étiez et si vous êtes pas ma cible y aura pas d’bobo! Har! Har! Har!
L’Assassin royal avança lentement, un silence de mort se fit entendre. Sa réputation le précédait, des chuchotements à son sujet se faisaient entendre : chasseur de prime, dernier Czarnien, sociopathe, et j’en passe! Il alla tranquillement vers le bar. Il ne put s’empêcher de voir la tête de sa cible apparaitre sur les écrans de télévision. Il fallait qu’il fasse vite s’il voulait avoir sa prime, il faudra l’attraper avant les autorités. Il s’accota au bar, pris une bouffée de son cigare et lâcha un rot abominable. Il n’était pas stressé. Si sa cible était là elle chercherait à sortir et le premier qui chercherait à sortir serait visé par sa chaine. Lobo avait des réflexes surhumains et des sens affutés. Donc inutile de stresser. Il fallait commencer par recueillir ses informations, c’est ce qu’il devrait faire si sa cible n’était pas là. Il apostropha le barman en le sifflant. Il vint sans dire un mot, la sueur coulant sur son front. Lobo se penchant vers son interlocuteur lentement et fit alors :
- Tu vas me servir deux choses mon gros, le shooter de ce que t’as d’plus fort et la localisation précise de mon pote sur la TV. T’as le choix mon gars, je paye avec mes billets ou je paye avec mes poings!
Le barman était dans l’impasse, il ne souhaitait pas vendre son allié, un seul regard vers lui, c’est ce qu’il fit. Il ne voulait pas le vendre, il était intimidé, désespéré. Mais ce bref coup d’œil, Lobo le remarqua. Il tourna la tête lentement vers l’homme encapuchonné au bar, fit craquer ses poings et marcha d’un pas décidé vers lui … |
| | Re: Dernier vol Mar 22 Sep 2015 - 22:24 | |
| La porte du bar s'ouvre à nouveau à la volée.
La présence de Lobo tétanise les Thanagariens qui sont suffisamment ouverts et intelligents pour comprendre, au-delà de l'excès d'alcool et de fraternité, le danger que le mercenaire a apporté dans la pièce ; les autres ne comprendront leur douleur et leur horreur qu'au moment où le Czarnien décidera que sa patience a été trop sollicitée. Cela ne devrait pas tarder.
Cependant, la nouvelle ouverture de la porte fait se soulever quelques sourcils chez les Thanagariens quand un des leurs, en armure intégrale, pénètre à l'intérieur de l'établissement mal famé et mal fréquenté.
"Criminels."
L'arrogance du nouveau venu, qui n'hésite pas à interrompre le terrifiant Lobo et qui surtout laisse glisser son oeil unique sur chacun d'entre eux, avec une menace évidente dans l'iris, déconcerte. S'il n'est pas suicidaire, le résultat sera le même : son avenir proche est bien sombre.
"Je recherche un traître et un usurpateur. Katar Hol."
Quelques frissons parcourent une partie des clients du bar. S'ils ont reconnu le visage sur les canaux officiels, l'énoncé du nom de l'ancien policier craint et redouté de Thanagar rappelle quelques souvenirs ; douloureux.
"Je suis Ch'al Andar. Commandant de flotte. Ceux qui révéleront un indice sur l'usurpateur s'éviteront, pour un temps, l'arrestation et les peines correspondant à leurs crimes. Réfléchissez-y... l'offre ne tiendra pas longtemps."
Warhawk, qui ne porte pas son casque, a une voix lourde et autoritaire. Il n'a pas peur. Ni des criminels présents, ni de Lobo ; ses aventures dans l'espace lui ont fait comprendre qui il est, mais il sait que le Czarnien est envoyé par les autorités locales. Ils travaillent de concert - pour l'instant.
"Ceux qui ne la saisiront pas seront appréhendés. Interrogés. Et envoyés en première ligne pour récupérer nos possessions outre-monde. Je ne le conseille guère."
Quand il est arrivé, deux heures plus tôt, le gouvernement thanagarien a accueilli froidement un Commandant qui n'a plus donné de signes de lui depuis plusieurs mois. Ses explications n'ont pas forcément convaincu, mais l'information donnée sur la présence de Katar Hol semble lui avoir offert un petit sauf-conduit pour quelques temps.
"Dernière chance."
Réintégré au sein de l'armée régulière, on lui a immédiatement demandé de mener l'enquête en direct, autant pour profiter de sa connaissance de l'activité quotidienne de Katar Hol que pour tester Ch'al directement. Rien n'a été dit, mais il sent bien que son statut de "bâtard" pèse encore sur ses épaules ; il n'est pas assez pur pour les Thanagariens, il doit encore faire ses preuves.
Mais, encore une fois, il n'a pas peur.
"Où. Est. Katar. Hol."
Non, il n'aura plus jamais peur. Charley Parker avait peur, et il s'est laissé bouffer par la vie. Golden Eagle avait peur, et il a été tué. Il n'est ni l'un, ni l'autre. Il est le fils de Fel Andar - Ch'al Andar. Warhawka. Et il est là pour retrouver l'honneur perdu de son père, pour prendre sa revanche et pour châtier l'usurpateur. Sa cause est juste, il ne doit pas faillir. Sa cause est juste - il ne peut pas faillir. |
| | Re: Dernier vol Sam 26 Sep 2015 - 21:31 | |
| Après le petit show que s'était offert son ancien acolyte, tout devenait clair dans l'esprit d'Hawkman. Celui-ci avait dû prendre connaissance de son départ et s'était empressé d'en informer Thanagar alors même qu'ils avaient conclu une trêve depuis leurs derniers affrontement, chacun sachant où l'autre demeurait et opérait sur Terre civilement. Il pensait donc qu'en offrant sa tête, il gagnerait l'estime d'un peuple qui ne l'avait pas élevé, mais il se trompait. Et, en plus, il gâchait ses retrouvailles avec son ancien ami. La perspective que Telok soit arrêté en plus de lui, le mettait plus en colère que jamais. Mais il devait se contenir un instant...
Alors que Lobo arrivait à son niveau, Katar n'avait pas lâché son verre d'alcool. Il ne voulait pas être démasqué comme un vagabond, il parla d'une voix calme et forte :
« C'est bon, grand gars. Je me rend. »
« Je ne suis pas assez fou pour espérer m'en sortir face à toi. »
Il laissa tomber sa cape entre ses mains pour se révéler, fixant la montagne Czarnienne d'un regard dur et confiant mais sans défi.
« Accorde moi seulement une minute... »
Jetant sa cape au visage du Chasseur de primes, Katar esquiva un éventuel coup de ce dernier autant qu'un éventuel tir d'arme à feu de Ch'al en s'abaissant. Ainsi, il put promptement coller le disque en Nth Metal qu'il tenait maintenant d'une main sur le torse de Lobo ; un disque chargé en énergie gravitationnelle. D'un seul coup l'objet activé par sa seul pensée pris une masse énorme contre laquelle même Superman ne devrait pouvoir lutter. L'objet pesait plus d'un million de tonnes à présent et Katar espérait bien que cela enchaine le Czarnien au sol un moment. Juste le moment qu'il lui fallait.
« … pour lui BRISER LES DENTS !! »
Il pris à nouveau sa cape et la jeta en direction de Ch'al pour aveugler un instant son deuxième ennemi. La panique évidente de la salle, les clients cherchant à s'échapper alors qu'une rixe commençait et risquait de faire des dommages collatéraux, jouait à son avantage. Et, c'est avec une vitesse autant qu'une rage inhumaine que Katar fondit sur Ch'al comme un faucon pour le mettre à terre, lui enlever son casque et le frapper de toutes ses forces.
« Tu m'a VENDU à EUX, tu veux qu'ils me TUENT !! »
« Tu es toujours trop LÂCHE pour m'affronter face à face ! Tu as toujours PERDU !! »
« Trop LÂCHE et trop FOU !! »
Katar était déchainé. Il ne portait ni armures, ni armes, sa seule rage constituait son attaque autant que sa défense et celle-ci était intense et concentrée. Elle n'était pas concentrée sur celui qu'il avait sauvé, celui qu'il avait accueilli, celui qu'il avait entrainé et pleuré. Non, malgré sa résurrection, ce noble héros était bel et bien mort il y a plusieurs années et avait laissé place à un homme perdu aspirant à devenir le pantin de Thanagar malgré toutes ses mises en garde. Les morts devraient bel et bien rester morts... Il n'avait plus d'espoir dans un avenir vertueux pour Ch'al malgré leurs liens passés, pas plus qu'il n'en avait encore pour lui, en se rendant maintenant sur Thanagar. Faire face au Commandement de sa planète était inéluctable, il était venu pour ça, malgré ce que cela impliquait, les craintes qui persistaient dans son être, même sévèrement meurtri. Mais s'il comptait se rendre ce n'était pour être chassé et offert comme un cadeau à la nation par ce fou ingrat.
Même si Ch'al répondait avec autant de violence dans ce combat, il l'ignorait, il donnait tout :
« FOU de croire que Thanagar t'acceptera ! »
« Ils te HAÏSSENT comme ils me HAÏSSENT ! Tu sera TOUJOURS humilié ! »
« Ils ne te donneront RIEN que tu mérite ! JAMAIS ils ne croiront en toi... »
Il avait les poings couvert de sang, les os brisés, à force de frapper autant la chair que le métal, le facteur guérisseur de Nth metal se concentrant sur son ennemi plutôt que sur lui cette fois-ci. Mais ses paroles accompagnant ses coups étaient peut être encore plus douloureuses ; c'est dû moins ce qu'il espérait, car ce serait sa dernière occasion de le frapper.
« ...comme je l'ai cru. »
Il s'arrêta soudainement, épuisé, ensanglanté. Offrant la riposte, voir le coup de grâce si Thanagar l'avait permis, mais ce n'était pas le cas.
Maintenant, c'était à son propre tour d'être humilié et abattu... |
| | Re: Dernier vol Jeu 1 Oct 2015 - 3:54 | |
| Un autre gars entra, et à en juger par l’armure qu’il portait ce n’était pas n’importe qui, genre chef des autorités locales. Mais ce n’était pas bon pour lui si tel était le cas, parce que ça voulait dire que sa cible serait peut-être récupérée par ces mêmes autorités et que du coup il pourrait dire adieu à sa prime, et ça c’était hors de question, quitte à foutraquer (comme l’Homme le dirait si bien) les autorités locales en question. Il aurait juste à faire passer ça comme un accident et puis c’est tout, dans le pire des cas, il convaincrait tout le monde à coups de poings. Quand les gens ne sont pas convaincus c’est qu’on ne tape pas assez fort sur la tronche.
Il nous faisait tout un numéro, mais Lobo ne fit pas attention à lui, c’est sa cible qui l’intéressait, si ce petit arrogant avait l’audace d’intervenir il le remettrait à sa place c’est tout. Il soutint du regard l’homme encapuchonné, prêt à réagir. Il leva les mains en signe de reddition et enleva sa cape, pas de doute c’était sa cible. À cette seconde précise Lobo enregistra son aura, prêt à le poursuivre jusqu’au bout du cosmos s’il arrivait à s’enfuir. Pas question de le perdre. Il avait un regard très confiant, trop confiant, ça aurait dû lui donner la puce à l’oreille, mais Lobo était si confiant en ses propres capacités qu’il ne vit rien venir.
Il lui jeta sa cape au visage, la réaction du Czarnien fut immédiate, il tenta de lui donner une violent coup sur les gencives, mais il sous-estima les réflexes de son ennemi, ainsi que ses gadgets. Il lui colla un étrange objet sur le torse, un objet qui le plaqua au sol comme un insecte, lui le grand Lobo, le fléau du cosmos, plaqué par un oisillon vagabond. Lobo comprit qu’il souhaitait le clouer au sol pour s’occuper de son pote des autorités locales. Alors ils se tapent dessus et ne l’invitent pas à la fête? Alors ça non!
Sans avoir conscience de ce qui se passait au-dessus de lui, le Czarnien réagit. La scène en fit fuir et vomir plus d’un autour de lui, il s’arracha littéralement la moitié du ventre, faisant passer le dispositif à travers son propre corps. Dans cette effusion grotesque de sang il s’écroula, son corps pris quelques secondes, d’abord les organes se reformèrent, puis ensuite les os. Après suivirent les muscles, les tissus et la peau. Au final après une vingtaine de secondes Lobo se releva comme si rien ne s’était passé. Avec un sens du risque démesuré, et un résistance hors pair, l’Homme s’était sorti de son piège en moins d’une minute.
Il regarda vers son assaillant qui venait de frapper son ennemi à maintes reprises, tellement fort et tellement sauvent que les os de ses mains étaient probablement brisés. Le chasseur de prime ne savait pas ce qui se tramait entre ces deux-là, mais quoi qu’il en soit c’était une haine féroce. Il fit craquer son cou et lâcha un cri spectaculaire. Il avait mal, terriblement mal, et là il était en colère, terriblement en colère. Il marcha lentement vers sa cible, sa respiration forte et intimidante et fit alors d’une voix grave (il était fâché!) :
- Tripes de skiz’, retente un truc de ce genre et j’atomise ce foutu caillou pour être sur d’avoir ta foutue tête! |
| | Re: Dernier vol Sam 31 Oct 2015 - 21:55 | |
| "La ferme."
Une voix d'outre-tombe s'élève derrière Katar Hol et en face de Lobo.
"Tous. Les. Deux."
Chaque syllabe est prononcée lentement, avec application, pour souligner le sens de chaque mot. Un visage tuméfié, blessé et enragé, apparaît derrière celui qui est considéré comme un héros parmi les Terriens, et désormais comme un immonde traître chez les siens.
"Toi, dégage."
Son bras ganté se lève non pas en direction de Hawkman, mais de Lobo. Un rayon bleuté s'échappe de sa peau, et frappe directement le Czarnien en plein torse.
"Cette affaire se règle en famille."
Lobo n'a guère le temps de réagir que son corps disparaît peu à peu. En quelques secondes à peine, il est entièrement effacé de la pièce, de ce bar, pour réapparaître à un monde de distance, sur la planète Rann, devenue jumelle de Thanagar.
"Rayon Zeta, de Rann. Récupéré sur Adam Strange, je savais que ça me servirait un jour. Tu m'as toujours dit que, si on démarre une guerre, il faut s'y préparer. Tu devrais être fier."
Ch'al ne laisse pas le temps à Katar Hol de réagir, et lui envoie directement un crochet du droit au visage, qui repousse son ennemi à quelques mètres.
"Mais tu ne l'es pas, n'est-ce pas ?"
L'ancien Golden Eagle récupère à sa ceinture deux petites lames, qu'il envoie directement vers Hawkman. Il se doute qu'il va les éviter, et compte sur l'agilité et l'expérience de son ancien mentor pour se baisser pour ne pas être touché ; c'est pour cela qu'il a couru pour filer et donner un gigantesque coup de genou dans le visage de celui qui fut jadis son ami.
"Non, non. Ce n'est jamais assez bien pour toi."
Il l'a laissé faire, avant. Il ne l'avouera pas, il n'en reparlera d'ailleurs jamais, mais l'actuel Warhawk s'est laissé faire quand Hawkman s'est rebellé et s'est acharné sur lui. Parce qu'il voulait voir jusqu'où pourrait aller son ancien mentor. Parce qu'il espérait, encore un peu, que la précédente bastonnade n'ait été qu'une erreur, une incompréhension. Parce qu'il voulait retrouver un peu de ce lien qui lui avait permis de survivre. Parce qu'au fond, il pense un peu mériter tout ça.
"Mais c'est terminé."
Charley Parker a été tabassé, une nouvelle fois, par Katar Hol ; mais c'est bien, et définitivement bien, Ch'al Andar, Thanagarien entier, qui s'en relève.
"Ton avis ne m'intéresse plus. Tu es, simplement, un criminel recherché par Thanagar. Et je suis, à jamais, un agent de Thanagar."
Alors que Katar Hol se relève certainement, Ch'al, le visage encore douloureux, récupère deux petites sphères dans son gigantesque équipement ; il les lance sur son ennemi, et deux petites explosions blessent Hawkman au visage. Son agresseur enchaîne immédiatement en s'emparant de sa gigantesque hache, dont il fait lourdement tomber le plat sur le crâne.
"Et tu es en état d'arrestation."
Warhawk ouvre en grand ses ailes, qu'il dresse vers Katar Hol de manière offensive. Cela devient définitivement compliqué pour le héros. |
| | Re: Dernier vol Sam 31 Oct 2015 - 23:24 | |
| Katar fut surpris de la facilité avec laquelle Ch'al se débarrassa du chasseur de prime Czarnien qui voulait également sa tête. La gamin avait de la ressource et n'avait pas hésité à se mettre à dos un tueur implacable. Cet acte aurait pu faire naître un nouveau respect dans le cœur du mentor qu'il avait été, si son ancien disciple n'avait pas à nouveau affirmé qu'il n'était rien d'autre qu'un agent de Thanagar. Il n'était pas là seulement pour un nouveau round dans cette bataille, pour un combat à mort. Il l'a poursuivit uniquement pour l'arrêter sous les ordres d'un supérieur. Lui un bon soldat et Katar un traître, voilà ce qu'ils étaient devenus. Mais les hommes valent mieux que cela...
Katar ne veux plus se battre. Il a donné ce qu'il avait jugé nécessaire et il ne cherchait pas à échapper à la justice de Thanagar. La plupart des clients se sont échappés, un seul semble ignorer la scène en restant assis en retrait. L'information ne tardera pas à se répandre même si Ch'al est venu seul ici. Les Hawkmens ne sont plus loin et lui n'a ni armes, ni armures, pas même la Griffe d'Horus comme avantage. Il n'offrira pas à Thanagar le plaisir de s'approprier les artefacts de Nabu.
Alors il se contente d'esquiver ou d'encaisser, car bien que tabassé, Ch'al se montre toujours aussi rapide et aussi violent. Un coup au visages, des bombes à la volée, Katar tournoie ainsi sous les coups de Ch'al comme s'il s'agissait d'une danse, mais il n'en est pas le guide. Il donne ainsi à Ch'al l'occasion de l'achever, mais ce dernier ne fait que se défouler et il doute qu'il la saisira.
« Ton numéro ne m'impressionne pas, Ch'al. » dit-il en crachant du sang.
Cette fois-ci son ton était calme, mais toujours plus froid, plus encore.
« Tu n'a aucunes ailes à déployer. Tu n'es pas plus libre que je le serais bientôt. Enchaîné par Thanagar, nous le serons tous les deux. »
Il jeta un regard noir dans l’œil unique de celui qui lui faisait face. Il n'avait aucune pitié pour son état, comme pour le sien. Le peu de choses qui avait de l'importance avait disparu, même dans sa longue mémoire et le temps des lamentations étaient arrivé à son terme...
« Tue moi de tes propres mains si tu me haïe à ce point et que a assez de fierté pour le faire maintenant. Ou, appel tes maîtres, mais épargne moi ton jeu de jeune flic plein de zèle. » |
| | Re: Dernier vol Mar 3 Nov 2015 - 22:29 | |
| "Là."La voix de Ch'al est lente, posée. Son oeil unique est fixé sur le visage blessé et ravagé de son ancien mentor, qui ne produit plus ni manque, ni amitié, ni même haine chez lui ; il ne ressent rien. Plus rien. "C'est la différence entre toi et moi, Katar.."Ses ailes sont toujours dressées et menaçantes. Même s'il sent que Hawkman ne veut plus se battre, il a suffisamment d'expérience avec lui pour savoir qu'il ne doit jamais le prendre à la légère ; le considérer vaincu est souvent la dernière erreur de bien des adversaires qui se croyaient déjà auréolés de gloire. "Assurer la protection de Thanagar n'a jamais été un jeu pour moi."Sans prévenir, Warhawk écrase son poing sur son visage. Et tout devient sombre pour Katar Hol. ** * ** Katar Hol se réveille, certainement perclus de douleur. Il se rend sûrement rapidement compte qu'il est bloqué, immobilisé dans une position particulièrement désagréable. Enchaîné, comme une bête sauvage. C'est fait pour l'humilier ; ça fonctionne certainement. Mais cela peut aussi attiser sa rage, ce qui n'a jamais été bon pour personne dans la longue histoire qu'il partage avec la violence et ses accès de colère. Cependant, Hawkman ne peut remuer longtemps ce type de pensées : la porte en face de lui s'ouvre. Il doit être une cellule perdue à l'intérieur d'une des nombreuses Tours de Police de Thanaldar, la ville principale de la planète et lieu de naissance de Katar Hol. "Katar Hol. L'heure de ton procès a sonné."Six gardes approchent silencieusement, libèrent prudemment une partie des membres du prisonnier et le poussent devant eux. Katar est toujours enchaîné, ne peut pas se débattre, mais au moins peut-il marcher comme un homme ; c'est sûrement déjà une petite victoire. L'ancien policier évolue à l'intérieur de la Tour de Police, rendue beaucoup plus sinistre et menaçante qu'à l'époque de ses fonctions. Tout pue ici la violence, les ténèbres et une forme de désespoir. Quelque chose ne tourne pas rond à Thanagar. Il finit par déboucher dans une salle de taille moyenne, où une estrade a été installée ; dessus siègent deux hommes et une femme, en tenue cérémonielle de juges. Plusieurs gardes sont présents, une petite foule de spectateurs et quelques personnes dans un coin, qu'il reconnaît comme ses ennemis de toujours sur la planète ; Ch'al Andar en fait partie. Des témoins - à charge. Pour son procès. "Katar Hol. Ton procès débute. Quels sont les premiers mots que tu souhaites énoncer, alors que le destin de ton existence et de ton honneur est en jeu ?"Le procès débute. Katar n'a certainement jamais été aussi seul. (HJ/ Je me suis permis d'avancer un peu le sujet, dis-moi si ça te dérange. /HJ) |
| | Re: Dernier vol Dim 8 Nov 2015 - 10:54 | |
| [HRP : C'est très bien, je t'en remercie ]Ch'al ne fut pas déstabilisé par les propos de Katar et acheva le travail qu'il s'était vu confié : son arrestation. D'un poing solide il signa la fin de l'ancien Hawkman, mais également la sienne, ancien Golden Eagle... Quel gâchis.
Katar se réveille plus tard, le corps douloureux et refroidis par la moiteur d'une cellule, entravé de chaines solides comme un psychopathe d'une camisole de force. Des gardiens viennent pour le chercher et le conduire à son procès. Quelle forme de procès pouvait avoir lieu dans un espace aussi sinistre ? Katar avait l'impression d'évoluer dans un passé obscurantiste, un tour de torture et non pas une cours martiale. Qu'était-donc devenu Thanagar suite à sa reconstruction, cette civilisation bien plus avancée que les Terriens ?
Il arriva sur scène, encerclé par les regards qu'il ressentit méprisants. Dans une telle ambiance, même le moindre espoir est soufflé comme la flamme frêle d'une bougie. Il n'y a aucuns moyens à ce que Thanagar lui reconnaisse quoi que se soit, même lorsqu'il les sauva du Démon Onymar. Thanagar portait un nouveau masque, plus grimaçant qu'il ne le craignait, et se devait d'enterrer les figures indépendantes du passé comme la sienne.
On le questionna sur ce qu'il voulait dire. Un silence froid suivit cette invitation, avant que le Thanagarien ne lève la tête en direction de ses juges :« Je suis né sur Thanagar et je désir mourir sur Thanagar. J'ai toujours respecté et aimé cette planète. »
« Et, j'ai choisis de me battre pour la justice et le bien et non pour une nation impérieuse. Je ne regrette aucune de mes batailles même contre mon propre peuple. » |
| | Re: Dernier vol Ven 13 Nov 2015 - 21:47 | |
| "La décence et la morale m'ordonnent de prendre une arme et de te couper la langue, pour te laisser saigner. Tandis que la vie quitterait ton corps, tu pourrais réfléchir à tes paroles, au sacrilège qu'elles portent et au déshonneur que tu portes à ton peuple ; mais tu n'auras pas cette chance."
Le juge principal fixe, de ses orbites enfoncées dans son crâne aux allures bien sûr d'aigle prêt à fondre sur sa proie, le prisonnier toujours retenu par ses chaînes. Cette position, à moitié debout et entièrement à la merci de ses ennemis, cette humiliation, totale, doivent être insupportables pour un guerrier aussi fier que Katar Hol.
"Tu subiras la honte du procès, où tes actes seront exposés et où tu subiras la lente déchéance à laquelle tu t'es condamnée. Que les auditions commencent !"
D'un geste théâtral, le juge principal ouvre les bras et invite les différents témoins et accusateurs convoqués pour faire tomber définitivement le prisonnier Hawkman du piédestal où certains l'ont mis. Ainsi commencent, devant le héros déchu, les lents passages et les discours haineux de ceux qu'il a côtoyés sur Thanagar ou ailleurs ; ceux qu'il a combattus, qu'il a tenu éloignés des innocents et qui sont désormais considérés comme des vainqueurs et des exemples par un gouvernement rongé par la corruption et la haine ; mais aussi ceux qu'il a aimés, chéris, et qui se retournent contre lui par peur de la sanction ou par appât du gain.
Les heures défilent. Sans pause, sans eau, sans le moindre intérêt pour sa personne, Katar Hol assiste à l'anéantissement du moindre moment de son existence. Il est traîné dans la boue, humilié au-delà de ce qu'un homme pourrait accepter, et chaque instant de sa carrière est interprété pour prouver sa déchéance et sa traîtrise.
Même Ch'al Andar, qui nourrit pour Hawkman une haine féroce, commence à se sentir mal à l'aise devant une telle débauche d'horreurs et de ragots. Et finalement, c'est à lui.
Lentement, le fils de Fel Andar se lève et s'approche du pupitre préparé pour les témoins. Il avance en silence, alors que tous le fixent en attendant ce qu'il va dire. Même s'il a arrêté l'Ennemi, il sait très bien que les Thanagariens ne l'accepteront jamais vraiment car il n'est pas de "race pure" ; les mots, prononcés par Katar avant son incarcération, résonnent encore dans l'esprit du jeune homme.
Il ne sera jamais accepté. Ni sur Terre, ni ici. Fils de personne, chez lui nulle part. Perdu, abandonné ; à jamais.
Quelques éclaircissements de gorge le sortent de ses pensées, et l'appellent implicitement à parler. Il soupire, et pose son oeil unique sur le visage impénétrable de Katar. Il hésite encore un peu, avant de parler d'une voix lente et posée.
"Katar... Katar Hol est un traître. A Thanagar, à sa patrie, au gouvernement qui le guide et à ses décisions. Mais..."
Il soupire, encore. Hésite, toujours. Et se lance, par instinct.
"Mais il a respecté le code, l'éthique, l'honneur et les valeurs qui ont fait l'Histoire de Thanagar, et que ce gouvernement, ce peuple et ce monde ont oublié pour se tourner vers une voie brutale, bête, totalitaire et mortelle."
La surprise frappe d'abord l'assistance, avant que des huées s'élèvent des travées et que les juges tentent de retrouver le calme, tout en essayant de conserver le leur. Ch'al ne dit rien, ne réagit pas ; il fixe, simplement, Katar. Et ne regrette rien. |
| | Re: Dernier vol Ven 4 Déc 2015 - 21:06 | |
| Katar observait le manège qui se déroulait devant lui d'un regard atterré.
Il avait suffisamment côtoyé la Terre et quelques autres planètes, dans leurs tribunaux respectifs, pour pouvoir juger lui même de la justice à laquelle il assistait. Et bien qu'il n'était pas souvent d'accord avec le fonctionnement des Terriens, celui-ci avait tout de même bien plus de crédibilité à ses yeux en comparaison.
Où était donc la défense, un avocat ? Le juge le condamnait déjà à mort avant même que les témoignages n'arrivent. C'était une mascarade, un jeu pour eux et une souffrance pour lui qui devait bêtement perdre du temps et du sang enchaîné après avoir été molesté comme un animal. Un tribunal civil aurait été plus correct, un tribunal militaire plus expéditif, mais c'était un tout autre tribunal auquel il avait affaire.
Trois fois il s'écria en pleine séance qu'il en avait assez et qu'on passe à la condamnation. Trois fois il avait pris un coup violent à la tête de ses gardiens qui l'avait sonné quelques minutes comme unique réponse. Il ne tenait plus sur ses jambes, maintenu de force. Le Juge n'avait même pas réagit à ses cris, continuant à prendre note des accusations accablantes qui s’enchaînaient. Katar lui ne les écoutaient plus, son regard divaguait, sa tête était vidée par la douleur et l'ennui, bien que parfois il leva les yeux vers des voix familières ; des anciens collègues, des amis, invité ou forcé à l'assassiner verbalement... ça n'avait pas vraiment d'importance.
Ce fut au tour de Ch'al, mais il ne s'en rend pas compte. Il répète ce qu'il a tant entendu...
Mais soudainement le ton change et les voix alentours s'écrient devant cette impertinence alors que lui même tourne son regard pour fixer le Thanagarien qu'il a sauvagement brutalisé des heures plus tôt. Ch’al le fixe également. Il n’a pas besoin d’en dire plus pour que Katar ressente la compassion pour lui et la révolte pour cette mise en scène qui ont guidé ses mots. Le guerrier autrefois ailé hoche la tête en signe de respect pour Ch’al. Même s’ils ouvraient les yeux tardivement, s’il risquait beaucoup à agir de la sorte, il avait fait un choix personnel et honorable.
« Silence dans la Cour ! SILENCE ! » hurla le Juge en chef.
Les gardes positionnés à chaque recoin des lieux se mirent à se montrer menaçants, agrippant certains récalcitrants. Le calme revint et Ch’al lui aussi fut saisi par deux gardiens venant l’escorter.
« Qui est le prochain témoin ? »
« C’est moi ! » annonça une voix féminine.
Le cœur de Katar sembla s’arrêté alors que ses yeux s’écarquillèrent lorsque la Thanagarienne retira la rabattu la capuche qui couvrait son visage.
« SHA… »
Un nouveau coup de lance dans l’estomac lui coupa le souffle et le fit se courber de douleur, mais rapidement il releva la tête pour voir celle qu’il considérait pourtant perdu, qu’il avait donc abandonné… La douleur de cette apparition était plus intense que tout ce que ses gardiens pouvaient lui infliger.
Ils se trouvaient bien dans la même pièce à nouveau, lui blessé, humilié, accusé des pires crimes et implacablement condamné à mort et elle de l’autre coté, belle et fière, chez ses bourreaux. Elle dévisageait son visage tordu et tuméfié de ses yeux verts et perçants.Shayera |
| | Re: Dernier vol Mer 9 Déc 2015 - 20:18 | |
| Les gardes s’emparent bien sûr de lui ; son esclandre ne faisait pas partie du plan, son discours n’était pas celui attendu par le tribunal thanagarien, qui ambitionnait de plonger Katar Hol dans les tréfonds de l’humiliation et du grotesque. Deux hommes armés et à l’air patibulaire entourent soudainement Ch’al Andar, qui ne se défend pas : il n’y a rien à faire. En agissant ainsi, en parlant comme il l’a fait, il ne pouvait pas s’attendre à autre chose, et n’avait même pas imaginé une alternative. En arrivant sur Thanagar, en rejoignant son ancien mentor et actuel ennemi, il avait envisagé, espéré, pouvoir revenir dans les bonnes grâces du Gouvernement en place, retrouver une place de Commandant et laver les trop nombreux affronts à son honneur et à sa réputation ; il sait maintenant que cela ne serait jamais arrivé, et que cela n’arrivera de toute façon plus. Sans rien dire, il se laisse déposséder de ses armes, de ses dispositifs de défense et d’attaque. En quelques instants, il est réduit à l’impuissance – selon ses nouveaux geôliers uniquement. Les Thanagariens sont fiers, forts mais surtout persuadés que leur voie est la seule sûre, la seule efficace. Depuis plusieurs années, ils se reposent sur leur technologie et leurs avancées extraordinaires dans les domaines de la violence et de la destruction ; en chemin, ils ont malheureusement oublié comment ils sont parvenus jusque-là, et quel a toujours été leur premier moyen de destruction. Ch’al Andar, bâtard, émigré, exilé, ne l’a pas oublié. Ils lui ont enlevé toutes ses armes – sauf une. Il est lui-même une arme, entraîné pour tuer, et il sait exactement comment se débarrasser des gardes ; mais pas tout de suite. Il attend encore, la suite des événements du procès. Et il en est récompensé par l’apparition du dernier témoin de l’accusation, une fois que le calme a été retrouvé, que la salle entière lui a adressé des regards de haine et des promesses de souffrance. Si la surprise de Katar Hol est grande de découvrir… Shayera Thal. L’ancienne policière de Thanagar, l’ancienne compagne de Katar Hol, l’ancienne Hawkgirl puis Hawkwoman sur Terre, l’ancienne membre de la Ligue de Justice d’Amérique avant de se retirer sur Thanagar une fois que la séparation entre les deux amants fut complète, et une fois que l’appel de la mère-patrie fut trop fort. Cependant, pour Ch’al Andar, Shayera fut surtout celle qui l’accepta et l’aida en même temps que Katar Hol, toujours plus amicale, toujours plus ouverte, toujours plus chaleureuse et bien sûr toujours plus aimante que le Thanagarien lui-même. Si le jeune homme avait vu en ce dernier une sorte de mentor, de père de substitution, Shayera était bien sûr l’aspect maternel de leur famille recomposée. Ces moments avec Shayera et Katar, cette impression de faire partie d’un groupe, d’avoir un foyer, d’être guidé sur la voie de la justice et de la guerre par deux personnes qui l’acceptaient et voulaient le comprendre… ce furent les plus beaux moments de la vie de Ch’al Andar. Mais tout cela a volé en éclats il y a bien longtemps, et la beauté de ces souvenirs ne peut l’empêcher d’éprouver des regrets mais aussi du ressentiment envers ceux qui l’ont abandonné, et l’ont ensuite laissé mourir sans jamais le venger ou chercher une solution pour le faire revenir. Cependant, si une juste colère revient dans le cœur du jeune homme, il reste silencieux et immobile alors que Shayera commence à parler. La foule entière se tait, chacun ici connaissant les liens entre l’accusé et l’accusatrice. Le visage de Shayera demeure de marbre, une statue de devoir et de volonté ; toujours aussi belle, toujours aussi majestueuse. « Ma hiérarchie, qui répond uniquement au Gouvernement de Thanagar, m’a ordonné d’assister à ce procès et d’y participer en tant que témoin à charge. »Sa voix est lente, chaque syllabe est détachée des autres pour intensifier leur poids. Impressionnante, comme d’habitude. « Je respecte mes engagements et la chaîne de commandement, et je me présente donc comme témoin à charge devant vous, dans le cadre du procès de… Katar Hol. »Un frisson, presque imperceptible, passe sur son visage. S’il ne fallait qu’un élément pour que l’amour et l’espoir se ravivent dans le cœur de Hawkman, ce léger mouvement du visage est plus que suffisant pour que la passion embrase à nouveau son âme. « Mais je n’ai rien à reprocher au Thanagarien présent devant moi. »Cette phrase, ces quelques mots, soulèvent à nouveau la foule et la salle. Le président des juges tente de rétablir le calme, les gardes sont sollicités pour reprendre le contrôle, mais aucun n’y parvient. Le premier esclandre de Ch’al Andar a déjà été un choc, celui de Shayera met le feu aux poudres. Quelques secondes suffisent pour que les forces de l’ordre comprennent qu’ils ne parviendront pas à rétablir la sérénité nécessaire à la poursuite du procès. La décision est prise par les juges de l’ajourner, et Shayera, Ch’al et Katar sont évacués sous les cris et la violence d’une foule prête à les lyncher sur place. Au fond, les juges eux-mêmes apprécieraient un tel rebondissement, mais ils souhaitent encore se cacher derrière ce simulacre juridique ; la mise à mort approche, ils préfèrent la patience à l’engouement inutile. ** * ** Deux heures plus tard, à l’intérieur du cachot dans lequel Katar Hol est emprisonné, réduit à l’état de poupée de chiffon, enchaîné tel un animal. Ses pensées doivent sûrement aller à Ch’al Andar, également emprisonné à quelques mètres pour avoir eu un sursaut de conscience, ou à Shayera, dont l’apparition a illuminé ce procès et dont les mots ont dû lui faire chaud au cœur. Cependant, son esprit doit également se concentrer sur la suite, sur le sort qui lui est réservé par l’instance judiciaire de Thanagar – et que quelqu’un entend outrepasser pour parvenir à ses propres plans. « Tu viens de vivre une journée d’enfer – une journée de cauchemar. »Une voix, lourde et menaçante, se fait entendre dans les ténèbres de sa cellule. « Il est juste, alors, que l’origine de tous tes maux apparaisse au crépuscule de cette journée… »Une forme se détache des ombres et apparaît, torse nu et menaçante, devant le guerrier Thanagarien déchu. « Au crépuscule de ton existence. »Katar Hol ne peut que le reconnaître – malgré les visages différents, malgré les allures différentes, malgré les morts et les espoirs, il le reconnaît à chaque fois. Hath-Set lui fait face, souriant et menaçant. Bien sûr armé d’une lame forgée en Métal Nth. Bien sûr animé d’une volonté de nuire, de faire souffrir et de mener à bien ses sombres desseins. Bien sûr rongé par la jalousie, la violence et l’envie de meurtre. Hath-Set. Bien sûr qu’il serait là pour le dernier acte de cette tragédie. |
| | Re: Dernier vol Ven 18 Déc 2015 - 14:02 | |
| Shayera...
Bien vivante, droite et en arme. Embrigadée par Thanagar alors que lui même était l'ennemi de cette planète. Elle... Elle... n'avait pas changée. Il le sentait avant même qu'elle ne prenne la parole.
Avant qu'elle ne fasse un choix au milieu de toute cette assemblée, le guerrier ému était partagé par deux sentiments qui le déchirait intérieurement. Il craignait autant qu'il espérait qu'elle n'achève enfin ce procès comme elle achèverait leur relation et sa vie, enfin...
Il craint, car il l'aime et ce, malgré leur séparation brutale et le temps écoulé. Un temps qui remplit le vide des cœur semblable à des outres d'un mélasse infecte, mais à défaut, on peut s'en contenter. Mais une année de solitude, qu'est-ce en comparaison à un amour millénaire ? Il l'aime et attend d'elle un amour réciproque, un refus de collaborer à cette mise à mort, aussi fatale puisse-t-elle être.
Mais, il espère aussi. Il espère qu'elle prenne définitivement le parti de ces ennemis, qu'elle se décide à ne plus l'aimer et qu'elle le laisse mourir sans regrets pour cette année perdue et pour ce dernier sacrifice. Si l'amour est brisé, alors peut-être la malédiction le sera également ? Il pourra enfin mourir d'une autre main que celle de Hath Set, un cœur brisé mais libéré. Libre de sa crainte qu'elle ne soit implacablement conduite à subir le même destin dans la douleur. Lui parti, elle pourrait vivre une véritable vie, une vie qu'il ne souhaite que heureuse. Une vie loin de Thanagar, car il est sûre que si elle se trouve à nouveau sur cette terre, ce n'est que pour le fuir. Elle n'a jamais porté Thanagar dans son cœur non plus, les illusions ont été depuis longtemps balayées.
Ce second espoir ne tiens pas à peine plus que quelques secondes, alors que devant son regard, Shayera refuse de jouer le jeu de ce procès, tout comme l'a fait Ch'al avant elle.
Le chaos s'empare immédiatement de la salle ; Katar ne l'entend pas. Tous son attention est dirigée sur son amour. Elle le regarde, cette fois-ci avec compassion... Quelque chose se brise en lui.
Ses yeux se remplissent de larmes, son cœur battant explose, ses muscles se gonflent, il désir plus que jamais la rejoindre, l'étreindre, l'embrasser...
Shayera.
Elle ne le trahira jamais, elle l'aime trop, même si elle va mourir pour cela.
Alors que Katar fait un premier pas, il est saisi par les gardes autour de lui, mais il les repousse violemment de coups d'épaule. Cette fois-ci, il a une raison de se battre. Les chaines à ses pieds l'empêche de courir, il s'avance autant qu'il le peut et voit son amour à son tour enserrée par les mains fermes de gardiens thanagariens.
Katar explose et hurle comme un bête dans le brouhaha de la salle, malgré sa voix cassée :
« COMMENT OSEZ VOUS !!!! »
D'autres gardes le plaque au sol, l'écrase comme un animal chassé. Des lames pointues sont sorties et passent au travers des chaines pour percer sa chair de part en part. Le sang se répand sur le métal. Il voit que Shayera résiste également, elle cogne, tente de s'envoler mais est abattue par des tirs de fusils d'énergie.
« NON !!!! »
Il l'a voit hurler de douleur et s'écrouler au sol. Mais lui ne peut rien faire, il est entièrement entravé, contraint à assister à cet horrible scène avant de ressentir l'effet d'un poison probablement contenu dans les pointes acérées. Il pousse une dernière plainte, un dernier nom...
Puisse-t-il mourir... puisse-t-il que cela n'empire pas...
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Non, il n'est pas mort, pas encore.
Le démon n'est pas encore entré en scène, mais le voilà.
Une voix plus froide que l'humidité de la cellule ou le contact glacé des chaines, s'infiltre dans l'oreille de Katar comme un serpent. Il n'a pas besoin d'ouvrir les yeux pour voir qui parle, de tendre l'oreille pour reconnaitre cette voix, pour savoir à quelle âme noire elle est rattachée.
Hath Set apparait à la faible lueur d'un rayon de lune. Ce corps, cette voix, Katar ne l'a encore jamais vu, mais ce n'est qu'une enveloppe qui cache un mal absolu qu'il espérait pourtant détruit.
Katar se contenta de cracher du sang, mais le monstre était hors d'atteinte.
« C'était toi à St Roch, à Gotham City, à Los Angeles ?... »
« Bien sûre. J'ai toujours été auprès de toi, Khufu. »
« Tu croyais vraiment réellement qu'elle m'avait tué en me brisant le cou ? Je suis comme vous. Je renais toujours, pour accomplir mon destin. »
« Pourquoi ? »
« Je ne t'offrirais pas de réponses, Khufu. Tu va mourir, comme à chaque fois, le corps et l'esprit torturé, tel est ton destin et tel est le mien d'être le bras armé de cette sentence. »
« Thanagar... »
« Thanagar n'est rien face à moi ! Tu croyais, tu l'espérais vraiment... m'échapper ? En te jetant dans leurs griffes, tu n'a fait que précipiter ta mort, celle de ta bien aimée et tu va entrainer ce jeune thanagarien avec toi. Comment peut-il avoir de la compassion pour toi ?... Tu n'as pas fait de plus grave erreur. »
« Ils sont emprisonnés ? »
« Tout comme toi, dans d'autres cellules. D'ici une heure, vous allez être conduit au bourreau. Ils vous tranchera la tête à tous trois. Une méthode barbare pour une civilisation bien décadente, mais peu importe, je me prêterais tout de même à cet exercice. »
« Pourquoi ne pas en terminer maintenant ? »
« Tu mourra auprès de Chay-Ara. Cependant... »
Il s'approcha et enfonça sa lame au bas du torse de Katar. Ce dernier cracha du sang tandis que son assassin chuchota à son oreille :
« … si tu venais à t'échapper, à tenter de te suicide malgré tout, tu mourra tout de même de ma main. »
Après la douleur de cette lame effilée, la haine bouillonna en Katar, il voulu hurler sur cet être, mais il avait déjà disparu et le laissa seul dans le froid et la souffrance à devoir attendre sa mort, celle de son amour, celle de son… fils.
Katar fut brutalement réveillé par ses geôliers. Il s'était évanoui, mais il était toujours vivant malgré l'intense douleur du coup de lame de Hath Set. La frappe n'était pas immédiatement mortel, mais suffisante pour achever son affaiblissement et tuer à petit feu. A quoi bon… Il aurait la tête tranché. Il s'y sentait résigné.
Les gardes le trainent jusqu'à une salle aussi sombre que la cellule mais éclairée de braséro rendant l'ambiance chaude comme l'enfer. L'assemblée est beaucoup plus réduite que lors du procès. Quelques juges, quelques soldats, lui, Shayera, Ch'al et leur bourreau masqué… Hath Set probablement à l'heure de son nouveau triomphe, de leur nouveau échec. |
| | Re: Dernier vol Mar 22 Déc 2015 - 18:33 | |
| Les derniers moments d’un condamné sont longs et difficiles. Stoppé, bloqué, frappé et blessé par les gardes de Thanagar, Ch’al Andar a été mené dans une cellule proche de celles de Katar et de Shayera. Ravalé au rang de prisonnier, déchu de son statut et de ses droits, condamné à mort par décision implicite d’un tribunal qui n’était de toute façon qu’une parodie de justice ; tout cela a soudainement beaucoup de sens pour lui, au regard du bilan qu’il fait de sa vie. A genoux, enchaîné, saignant et blessé, Ch’al ne cesse de penser à ce qu’il a vécu ; et au peu de moments qui lui reste à vivre. Tout ça fait sens, définitivement. Il n’était pas voulu, Fel Andar n’avait jamais prévu d’avoir un fils avec une Humaine, l’objet de son analyse et de son espionnage. Son père a temporairement joué le rôle de père, avant de disparaître dans l’espace et de lobotomiser celle qu’il aimait, celle qui croyait être tout pour lui ; la déception et l’erreur sont inscrits au fer rouge dans l’ADN de sa famille. Par la suite, perdu, abandonné, orphelin, il a erré, malmené et maltraité avant d’être récupéré par un gang qui l’a utilisé pour sa jeunesse. Bouffi de gloire, de luxe et d’argent facile, la chute de Charley Parker a été rude quand le système judiciaire américain a pu le soumettre au traitement réservé aux adultes ; les bienfaits du gang disparurent soudainement, et il fut à nouveau rejeté de tous, seul et sans abri. A nouveau, le jeune homme eut de la chance, trouva une nouvelle ancre – Katar et Shayera, qui lui offrirent un but, un foyer, un cocon et une façon d’être dans cet univers impitoyable. Pendant un temps, son existence fut belle, agréable et aventureuse, avant que tout ceci ne s’arrête lors d’un échec personnel face à des monstres, un échec bien entendu né du lent abandon de ses mentors, qui avaient d’autres soucis que leur jeune élève un peu trop désinvolte. Mort pour le monde, oublié de tous, Ch’al avait en vérité été récupéré par son père, qui joua pendant un temps un rôle de bouée… mais un temps seulement. A nouveau, Fel Andar vaqua à d’autres occupations une fois qu’il fut lassé de son rôle de père, et Ch’al revint sur terre, animé d’une rage injuste envers ses mentors d’autres fois. Réunissant autour de lui une assemblée d’ennemis du Duo Aîlé, il tenta de les stopper et de les humilier – sans grand succès. Et, encore une fois, il fut abandonné par ses proches, des criminels craignant la juste vengeance de Hawkman. Enfin, ses souvenirs abordent la dernière étape de son existence, celle qui l’a mené jusqu’ici. Une fois vaincu sur Terre, Ch’al revint sur Thanagar, espérant trouver ici la gloire, la famille et le monde qu’il espérait tant. Il voulait être accepté, aimé, respecté et considéré ; tel ne fut jamais le cas. Vu uniquement comme un monstre, un bâtard, un inférieur, le jeune homme fut nommé capitaine sans aucun respect de sa hiérarchie et de ses équipages. Qu’importent ses actes, qu’importent ses victoires durant la guerre contre Rann, il demeura encore et encore le mi-Humain qui était l’objet de moqueries dans son dos. Ch’al pousse un long soupir. Le constat est clair. Personne ne l’a jamais voulu. Personne ne l’a jamais aimé. Et personne ne le pleurera. Alors que les portes s’ouvrent devant lui, que les gardes pénètrent dans la cellule pour l’amener sur le lieu de l’exécution, le cœur lourd et l’esprit déchiré du jeune homme sont clairs. La vie ne vaut plus la peine ; autant qu’elle s’achève dès maintenant. ** * ** La salle est minuscule, une vingtaine de mètres carrés à peine. A l’intérieur, le juge principal, deux représentants du Gouvernement de Thanagar, deux responsables politiques masqués, sept gardes, un exécuteur et… les trois condamnés. Alignés l’un à côté de l’autre, comme à l’abattage ; c’est exactement ça, finalement. Ch’al, le regard baissé, n’ose pas regarder Shayera et Katar. Il a témoigné en faveur de ce dernier, mais il ne cesse de repenser à leurs dernières rencontres, à leur affrontement, à la violence de leur combat – c’est d’ailleurs la violence verbale qui fait plus mal que la violence physique, même si la perte de son œil demeure un événement qu’il ne peut oublier. Que d’occasions manquées, pense-t-il. Que d’incompréhensions. S’il avait été plus sage, s’il avait été plus calme, s’il avait été tout simplement moins stupide et désespéré à l’idée de trouver un foyer, il se serait rendu compte qu’il en avait déjà eu un ; et que Shayera et Katar ne l’avaient pas abandonné, mais avaient tout simplement décidé de le laisser voler de ses propres ailes, comme des parents laissent leur enfant faire ses propres erreurs et mener sa propre vie. Alors que Katar est amené à l’échafaud par un bourreau à l’œil étrange, muni d’une gigantesque hache, Ch’al sent une bouffée d’émotion monter dans son ventre, son cœur, sa gorge et son crâne. Ils l’ont recueilli, ils l’ont armé, ils l’ont protégé – ils l’ont aimé. Et il ne le comprend que maintenant. Katar est à genoux, la tête sur le billot. La hache est levée. Les respirations cessent. Ch’al ne peut détourner les yeux. Ses dents crissent, son cœur s’accélère, ses mains tremblent. Cela ne peut pas se passer comme ça ; cela ne doit pas se passer ainsi. Son esprit se déconnecte, son cerveau cesse de réfléchir, son instinct prend le dessus. Sans un mot, sans un cri, il utilise ses forces les plus profondes et les plus fondamentales pour se précipiter en avant. Il se libère de l’emprise des gardes, rejette ses signaux de douleur et file directement vers le bourreau. Ce dernier, trop concentré, peine à réagir et n’y parvient pas avant que Ch’al ne soit sur lui. La hache accomplit son arc-de-cercle descendant, comme prévu, et le bourreau ne peut l’arrêter alors que son visage se tourne lentement vers Ch’al. Le temps se fige. L’œil unique du jeune homme glisse de l’arme jusqu’au visage de Katar, bien sûr concentré sur Shayera. Il n’y a pas d’hésitation – il n’y a pas de choix, finalement. Ch’al se précipite et se jette entre Katar et la lame. La hache s’effondre et s’enfonce dans le torse et le cou du jeune homme. Un geyser de sang explose, tandis qu’un grognement de douleur s’échappe de ses lèvres. L’arme est plantée jusqu’à la moitié du torse et du cou. Le constat est clair : ce n’est plus qu’une question d’instants, maintenant. Quoi qu’il arrive, Ch’al Andar, Charley Parker, va mourir. |
| | Re: Dernier vol Lun 28 Déc 2015 - 14:03 | |
| Tout se déroula si vite.
Un silence mortifère, puis le mouvement de Ch'al, ses gardiens repoussés, sa course battant le pavé humide de la salle, celle de la hache qui rencontre la sienne, un sang chaud et bouillonnant qui arrose deux visages, le cri déchirant de Shayera qui résonne...
Deux visages rouges qui se s'observent un instant. Ce regard échangé, peut-être le dernier, réveille soudainement Katar de sa torpeur comme si le sang lui avait fait l'effet d'une douche glacée au creux de son âme.
Ch'al a refusé le jeu du tribunal, il s'est condamné auprès de Thanagar. Ch'al refuse à présent l'exécution de Katar, il se sacrifie le premier.
En refusant de se battre, en acceptant la mort et en passant le premier sur le billot, Katar Hol fut un lâche. Il ne voulait pas voir mourir les autres, sentir l'ultime souffrance de ce qu'il venait de commettre en se rendant sur cette planète maudite alors qu'il aurait très bien pu suivre le conseil de son ami Adam Strange. Il aurait pu rester sur Terre, participer à la nouvelle formation de la Ligue, combattre les futurs attaques d'Apokolips, sauver de nombreuses vies... Au lieu de cela, en finir avec la sienne était tout ce qu'il lui importait. Il avait abandonné les armes de Nabu dans une pyramide, il a tourné le dos à l'Ordre et au Docteur Fate et est allé chercher son inéluctable exécution sur Thanagar. Un suicide... un acte de désespoir et de lâcheté.
Hath Set avait bien raison, en cherchant la mort comme une libération, il s'est enchainé à nouveau à Shayera, la malédiction le rattrapait toujours, il l'a entrainé à nouveau sur le chemin de la souffrance. Elle se réincarnera, certes. Mais, Ch'al, lui, n'est en rien mêlé à leurs malheurs à cet assassin qui les poursuit. Ch'al Andar, un élève qui fut presque un fils... est en train de mourir devant ses yeux à cause de lui.
Tout se déroule si vite à nouveau.
D'une seconde, d'un clignement d'œil, Katar change. Cet œil de bleu et de blanc est remplacé par une large pupilles noirs dilatée.
« Virez moi celui-là ! » crie le bourreau aux gardiens en retirant sa hache.
Les gardes confus se rue sur Ch'al mais deux mains puissantes les attrapes soudainement au cou et les envoient se fracasser contre le mur à l'autre bout de la salle. Les mains d'un Katar Hol libre de ses chaines qui brisées tombent au sol avec une plainte stridente.
« Impossible ! » s'écrie un juge.
Shayera, les yeux en larmes, le regard baissé un instant en voyant le corps de Ch'al horriblement frappé, relève la tête et ne vois plus Katar Hol, son compagnon thanagarien, la tête soumise à la hache du bourreau. Ce dernier à laissé place à Hawkman, grand, droit et libre, de gigantesques ailes d'airain sortant de son dos.
Le bourreau lève sa hache en Nth metal brillant pour frapper, mais Hawkman pose sa main sur la lame avant même qu'elle ne puisse frappée. Le sang coule de cette main, mais il n'en souffre. Son regard ténébreux juge le masque de l'assassin. Hath Set lâche d'une de ses mains le manche de la hache pour sortir une dague à lame torsadée de sa toge rouge bordeaux et poignarder Hawkman, mais il n'est pas assez rapide, son poignet est retenu avant d'être tordu dans un craquement sinistre.
« Qu'est-ce que tu fait, Khufu ?!! »
Une voix inhumainement grave lui répond.
« Je ne suis pas Khufu. »
D'un coup de tête, Hawkman repousse Hath Set qui tombe au sol avant d'attraper la hache et de frapper les gardes encore debout qui arrivaient à leur tour. D'un coup de hache dans l'horizon, les solides armures sont entaillées, les corps tombent également.
« Katar Hol ! Vous ne vous en sortirez pas ! » lance un politicien.
Hawkman n'accorde pas d'attention à cette menace qui ne lui est pas adressée. Il tend la main en direction de Shayera qui s'approche pas à pas devant le regard des administrateurs figés contre les murs.
« Tu es toujours là ?... » demanda-t-elle d'une voix brisée et anxieuse.
Il répond pas, passant ses doigts griffus entre ses chaines pour les arracher.
D'un coup de poing il explose le mur derrière eux, faisant apparaître une grande salle de la Tour de torture.
« Nous devons partir. »
« OH NON ! » hurla Hath Set revenu à l'assaut. Il a perdu sa cagoule lors de sa chute précédente, ses yeux sont injectés de sang. Cette fois-ci il est plus rapide et réussit à le percer au flanc de sa lame.
« Hath Set !! » s'écrie Shayera de stupéfaction et de rage en se jetant sur lui pour le faire à nouveau tomber contre le sol pavé et le frapper d'un poing plus serré et déterminé que jamais. Derrière elle, Hawkman se saisit du manche et retire la lame torsadée de sa plaie sanglante pour la tendre au dessus de la tête de Shayera. Sans même y réfléchir, l'éclat de métal attire l'œil de la guerrière qui lui prend le poignard et l'enfonce dans le cou de Hath Set. Les orbites du tueur se retournent et le sang sort de sa bouche. C'est fini...
Hawkman attrape Shayera à la taille d'un bras ferme, de même que Ch'al de l'autre, ainsi que la hache.
Ses larges ailes se mettent à battre l'air tandis qu'ils disparaissent tous trois par le trou.
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Ils sont loin de la ville. Sur une colline herbeuse auprès d'un arbre. C'est contre ce dernier qu'Hawkman dépose Ch'al.
« Il peut être sauvé. »
« Non. »
Ce mot clos tout espoir dans le cœur de Shayera qui tombe à genoux devant le corps meurtris et lui prend la main qu'elle serre des deux siennes. Derrière elle, Hawkman est imperturbable.
« Nous t'avons toujours aimé, Ch'al. Cela n'aurait pas dû se terminer ainsi... » |
| | Re: Dernier vol Jeu 7 Jan 2016 - 20:48 | |
| « Ah… bien sûr… »
La voix de Ch’al est faible, presque éteinte. Ces trois mots sont des gargouillis, plus crachés dans des postillons ensanglantés que véritablement prononcés. La fin approche ; tout le monde le sait maintenant. Pourtant, il sourit en posant son œil unique sur la femme qu’il n’hésite plus maintenant à considérer comme une mère par procuration… non, une véritable mère.
« Cela… aurait dû… finir… bien… bien plus tôt. »
Chaque expiration est une torture, chaque inspiration est une abomination. Sa cage thoracique, qui comporte encore enfoncée la hache de l’ennemi que ses protecteurs n’ont pas osé arracher pour éviter une hémorragie et un trépas immédiat, se soulève si lentement, si faiblement que seuls les mouvements frénétiques de ses doigts et de son œil rappellent qu’il est encore en vie ; pour le moment.
« Je… je suis désolé, Shayera. Désolé de… de n’avoir pas compris… de n’avoir pas saisi… la chance… votre chance… »
Sa main droite, crispée par la douleur et l’approche de la mort, tremble et s’élève lentement. Elle n’arrive pas à avancer, à s’approcher de la guerrière, qui avise rapidement le mouvement et, la mort dans l’âme devant un tel spectacle, vient rapidement entourer les doigts du mourant avec ses propres mains, comme pour essayer de transmettre un peu de chaleur pour faire fuir le froid qui approche ; en vain.
« Tu… tu m’as sauvé… donné… un foyer… tu… tu as été parfaite… »
Sans force, sa main s’écroule malgré le soutien de Shayera. Cette dernière, habituée à la mort sur le champ de bataille et à l’âpreté de l’existence d’une survivante, ne peut cacher des larmes et un hoquet de tristesse en sentant la vie le quitter. Par réflexe, elle détourne les yeux tandis que, dans un effort surhumain, Ch’al glisse son œil valide vers l’autre personne à ses côtés.
Katar Hol. Hawkman. Son professeur. Son ennemi.
Son mentor, tout simplement. Recueilli enfant perdu et esseulé dans un corps de jeune adulte sans repère, guidé dans un environnement violent mais paradoxalement le plus chaleureux et amical de son existence, il a été laissé seul par Katar, voyant en cet événement un abandon alors qu’il s’agissait d’une marque de confiance, celle consistant à offrir au jeune l’occasion de faire ses preuves et, surtout, ses propres erreurs. Frappé en traître, sauvé par un géniteur qui fit temporairement illusion comme père, Ch’al nourrit rapidement une haine féroce contre Katar, reportant sur lui les déceptions nées du traitement réservé par Fel Andar et les Thanagariens. Et si Katar le châtia quand il anéantit le plan machiavélique et particulièrement sadique du jeune homme, il ne le tuera pas, le punissant comme il aurait puni un ennemi, ne lui offrant nulle excuse ou nul traitement de faveur ; le traitement en homme, tout simplement.
Oui, aux portes de l’autre monde, Ch’al Andar fait face à Katar Hol – et il acquiesce lentement à ses pensées, qui lui confirment ce qu’il a saisi lors du procès. Il a compris. Il a compris que Katar Hol a fait ce qu’il a pu en recueillant un inconnu et en en faisant un guerrier digne d’affronter la vie. Il a compris que Katar Hol a commis des erreurs, mais qu’il a agi quand il le fallait pour que Ch’al ait toutes les cartes pour réussir ; et s’il n’a pas su devenir le héros qu’il espérait devenir, s’il n’a pas su prendre les bonnes directions, le jeune homme sourit quand même. Car, quand il a fallu bien agir pour son mentor, il l’a fait.
« N… n’oublie rien de moi… ni bien, ni mal… tu… tu… »
Sa gorge est sèche : elle a un goût de cendres. Son œil se trouble, son cerveau cesse d’irriguer cette zone du cerveau pour essayer de concentrer ses forces ailleurs. Son corps se fige, le sang ne circule plus suffisamment pour animer les milliards de connexion qui animent un tel miracle de la Nature. Sa voix n’est qu’un filet, une complainte douloureuse perdue dans une tempête.
« Tu m’as… fait… sois… sois aussi… fier… que… que je le suis… »
Avec une énergie inouïe, il esquisse une grimace de sourire sur son visage. Ch’al Andar, fils de Fel Andar, qui s’est longtemps considéré comme Thanagarien, choisit d'être finalement Charley Parker, pupille de Carter Hall. Un homme, avec ses faiblesses et ses défauts ; mais un homme, avant tout.
Et c'est ainsi qu'il finit, entouré des seules personnes s'étant sincèrement intéressées à lui, sur la planète qu'il a appelée de ses voeux depuis son enfance. Entouré d'amour et d'intérêt, sur son foyer, mort pour son mentor et ami, en faisant ce qui est bon et juste. Une mort est toujours terrible - mais celle-ci est digne, juste et utile. C'est une bonne mort ; c'est plus que ce qu'il a jamais espéré, c'est plus qu'il a jamais mérité. Et c'est pour cela que, dans son dernier souffle, Charley sourit... soulagé, enfin.
(HJ/ Merci pour cet excellent sujet, très agréable comme toujours ! /HJ) |
| | Re: Dernier vol Ven 15 Jan 2016 - 18:21 | |
| Hawkman est calme, même impassible, devant la fin tragique de la vie de son ancien élève, de son ancien ennemi et à présent celui qui l'a sauvé de la hache assassine de Hath Set, lui et Shayera. Comme le faucon, son œil est entièrement noir, son regard perçant. Il semble capable de tout voir, au delà même des couleurs et des dimensions. Il voit tout, mais n'exprime rien.
Une légère brise se lève, soulevant quelques feuilles mortes tombées de l'arbre sous lequel est couché Ch'al. Elle annonce le réveil doux d'un soleil au teints carmins qui sort de la brume matinale qui inonde la vallée en contre-bas comme s'il émergeait des eaux de son sommeil nocturne. Au dessus, les nuages roses forment des filaments comme des doigts désireux de s'emparer de l'intouchable orbe brillant.
Shayera est aux pieds de Hawkman, couchée sur le corps de Ch'al, elle pleure à chaudes larmes. Malgré son caractère et son entrainement de guerrière, la familiarité du sang, la mémoire des pertes, trop d'émotions ont été intériorisée... Le retour de Katar, la violence de Thanagar, son exécution imminente, Hath Set derrière le masque, la transformation de celui qu'elle aime, la mort d'un autre être aimé... Il est nécessaire d'évacuer.
Katar lui même craquerais, mais il n'est plus lui même. Le Dieu Faucon a pris sa place. Une fois de plus la malédiction la rattrapé et décide à sa place comment son destin doit être écrit. Il a veillé sur sa vie et son aimée, mais ne lui permet pas de pleurer son amis. C'est insupportable. Derrière les yeux noirs du Hawkman, comme des fenêtres teintées, l'âme de Katar hurle de tristesse et de colère, mais aucun son ne s'échappe. Sa plainte est imperceptible et c'est insupportable.
Les yeux d'ébènes se posent sur l'homme qui rend son dernier souffle. Shayera baisse la tête et ne dit plus rien, ses yeux sont fermés. Mais ceux du faucon demeurent fixes, ils s’écarquillent très lentement avant qu'une goutte n'apparaisse juste en dessous de sa paupière droite. Elle glisse timidement le long du bec, s'accroche un instant à ce dernier avant de tomber sur le cou de la thanagarienne. Celle-ci, tourne et relève la tête et vois Katar, de nouveau là. Il a pris le dessus sur le Dieu faucon.
Tous les deux sont un instant stupéfait avant que Katar ne tombe à genoux pour étreindre fortement Shayera puis observer et tendre la main pour caresser le visage sans vie de Ch'al. Du plat de la main, il lui clos les yeux, mais ne touche pas à ce dernier sourire.
« Au revoir mon amis. » lui dit doucement le thanagarien.
Sa voix est cassée, probablement par la peine, mais il également l'impression d'avoir crier durant des heures, enfermé dans l'incarnation mystérieuse qui a pris possession de lui. Ce calme et cette douceur maintenant, lui semble irréelle.
Katar se retourne vers son amour.
« Il est partis heureux. »
« Oui... »
Un silence se dépose à nouveau, seul la mélodie du vent chuchote en jouant avec les branches fragiles de la cyme de l'arbre.
« Je... »
« ... »
« Je me sent aussi... partir... »
Shayera ouvre la bouche de surprise, mais aucun son ne sort.
Katar lui dévoile la blessure sur son flanc qu'il tenait caché depuis quelques instants. Au départ, toujours insensibilisé par les pouvoirs divins du Dieu Faucon, la plaie semblait bénigne, maîtrisée. Mais elle ne s'était pas pour autant refermée, car cruellement formée par une lame torsadée en Nth metal, une arme létal contre la magie et tenue d'une main plus damnée que l'Enfer. Hath Set. Son ultime assaut, sa victoire... Comme à chaque fois...
Le sang coule de plus en plus rapidement, malgré que Katar remette sa paume en pression.
Shayera arrache un morceau de tissu de son habit de prisonnière, dont elle est à peine vêtue, une humiliation thanagarienne, et met en place un bandage. Katar se laisse faire, mais il est à nouveau résigné.
« C'est inutile. Tu le sait. »
Shayera soupire du nez en fermant ses yeux bruns avant de jeter un regard accusateur envers son ancien époux. Katar le comprend.
« Je suis désolé. Je n'aurais jamais dû me rendre sur Thanagar. »
« Je suis tout autant fautive. Que croyais-je en restant ici, en essayant de t'oublier comme l'avais dictée cette satanée lumière. »
« Hum... » fit Katar d'un ton amusé en appuyant son dos contre l'arbre avec des sursauts de difficulté et de douleur.
« Et je suis sûre que lors de mon passage dans l'au-delà, je ne pourrais même pas la corriger... »
Il jette un regard à son bandage, il est déjà noir de sang. Il sent toute sa vie s'échapper comme l'a sentit son ancien pupille quelques minutes plus tôt.
Shayera prend avec plus de retenue la tragédie qui se déroule une deuxième fois entre ses mains impuissantes et demeure muette.
« Hath Set a gagné... Cela veux dire que... ce salopard s'est peut être déjà réincarné... Alors je vais l'être... moi aussi... »
L'amour de ses vies se penche et l'embrasse, elle sent la vie quittée même ses lèvres.
« Je... t'aime... Shayera. »
« Je t'aime aussi Katar. On se revois dans une autre vie. » lui dit elle alors que les paupières de l'homme qui lui fait face se ferme doucement.
Lui aussi la quitte avec le sourire, heureux d'avoir entendue cette promesse.
La thanagarienne se relève et tourne le dos aux deux défunts pour faire face au soleil, plus grand, plus brillant et plus rouge encore. Le soleil d'une nouvelle journée, d'une nouvelle vie. Comme les bourgeon qui dansent au dessus de sa tête.--------------------------------------------------------------------------------------------------------- Shayera enfile la tunique plus décente de Katar et jette un dernier regard aux deux tombes recouvertes de terre. Dernières demeures pour le repos des deux êtres qu'elle a aimée ; l'un comme un mari, l'autre comme un fils. Elle les a mis l'un contre l'autre, main dans la main. Les tombes ne sont pas surélevée, aucune signe extérieure n'en définie l'emplacement comme le veux les coutumes terriennes dont elle s'est inspirée. Mais ainsi, elles seront difficiles à trouver si Hath Set désire encore une fois profaner leurs cadavres.
Elle tiens fermement de la main la hache qu'elle a nettoyée. Elle est prête à continuer de se battre dans cette nouvelle vie pour quitter Thanagar et retourner sur Terre, car c'est là bas que la suite se déroulera. Elle est certaine de cela et se met en marche en direction du renouveau.[HRP : Merci aussi pour ce RP ! Que d'émotions, que d'inventivité et de surprises ! Quelle fin digne de nos personnages ! J'ai rarement terminé l'incarnation d'un personnage ainsi. C'est assurément l'un de mes meilleurs RPs, qui a pris son temps, car nous avons distillés notre imaginaire avec réussite. Merci pour ta participation et ton talent ! ] |
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