Le vert vous va si bien [PV Jade]

«Du cuir et des fouets ?» demanda Bilal, interloqué (j'adore ce mot. C'est un peu comme estomaquer, faut réussir à le caser mais là j'ai fait un mot compte triple:face : )

Soirée célibataire à Gotham, quant votre patron vous dit que vous avez la soirée de libre, et au vu de son arrivée fracassante et fracassée de la veille c'était sans doute mieux, vous commencez par recenser l'ensemble des boites de nuits, club et autres endroits branchés de la ville. L'opération lui avait pris quelques minutes de discussion avec Barbara avant que cette dernière ne parte rejoindre son z'homme. Dick Greyson. Bref, Bilal savait parfaitement où se rendre pour passer une soirée intéressante. Le voulait-il ? C'était moins sur. Mais quant vous recevez un Bat-regard lourd de sens qui, en gros, vous dit de vous détendre et d'oublier tout ce qui s'est passé la veille, vous obéissez à votre patron et vous sortez pour vous saouler.

Quelques verres de soda plus tard, le jeune homme commençait enfin à se détendre et même à danser (sans aucun sens du rythme, il faut bien l'avouer) avec quelques demoiselles particulièrement éméchées. Sans doute la conséquence d'une rupture avec le dernier petit-copain en date. Il n'allait pas se mettre à spéculer, ni à réfléchir. La soirée semblait placer sous le signe d'un rapprochement des corps dans une ambiance façon «on prends, on oublie» et l'état mental du maghrébin n'était toujours pas remis dans le droit chemin. Pas suffisamment pour lui faire regretter de se laisser aller à écouter les semi-confidences de son amie de danse.

La conversation commençait lentement, d'ailleurs, à dériver vers des sujets plus sensibles. Non pas que Bilal soit totalement ignorant à ce sujet mais s'entendre raconter par le menu les derniers délires sexuels de son partenaire de danse, délires réalisés quelques heures AVANT la rupture, n'avait rien de particulièrement rassurant pour lui. L'un dans l'autre (non pas les deux danseurs espèces de pervers), Bilal commençait sérieusement à se demander ce qu'il foutait là.

Après avoir réussi à échapper aux «griffes» du prédateur sexuel qu'était cette Sofia, notre jeune héros s'approcha de nouveau du bar pour commander quelque chose de plus fort. Une eau de perrier lui ferait parfaitement bien l'affaire. Du gaz, de l'eau. Le bonheur du musulman à l'état pur. Surtout quant l'alcool ne lui faisait strictement aucun effet avant le 10eme verre de la soirée. A jeun. La joie de gênes robustes couplés à une hygiène de vie exemplaire. Le tout restait de savoir quant et où boire tant d'alcool pour éviter de se retrouver le matin en compagnie d'une personne doté d'attributs sortant du champs de vos goûts.

Mais lorsqu'une beauté renversante, non Bilal n'était pas tombé de son tabouret, apparu dans son champs de vision, Bilal se dit qu'il allait peut-être pouvoir passer une soirée plus agréable que prévu. Non il n'avait pas non plus envisager l'idée de l'emmener dans une chambre d’hôtel. Juste de discuter quelques heures en charmante et agréable compagnie, éviter les ennuis, ne pas se retrouver attacher aux barreaux du lit, ne pas se retrouver comme un Sherlock dans son dernier film (Jeux d'Ombre pour ceux l'ayant loupé), ne pas passer pour un obsédé (ce qu'il n'était pas). Juste un soirée calme. Était-ce trop demander ?

C'est calme à présent...

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Ladite "beauté renversante" se dirigea telle une comète vers le bar, en faisant bien attention de regarder à gauche et à droite à plusieurs reprises, au fur et à mesure qu'elle avançait, non pas comme quelqu'un qui chercherait une connaissance mais plutôt comme quelqu'un qui semblerait désireuse de fuir quelque chose...

... elle s'installa sur le siège situé à côté de celui de Bilal et commanda tout de suite au Barman un truc que le jeune homme n'entendit pas : rapidement le verre arriva, la fille le but d'une traite, fit une moue dégoûtée et sembla immédiatement en recommander un autre.

Bilal put la détailler quelque peu : elle était toute de cuir vêtue et portait des rangers aux pieds, elle était maladroitement maquillée et ses longs cheveux rouge vifs avaient quelque chose d'artificiels, au-delà même de leur couleur. Ses yeux étaient rouges et sa main tremblait.

La fille dut remarquer que Bilal la dévisageait car elle répliqua par un sourire maladroit et quelque peu forcé.

"Salut, beau brun... Tu m'offres un truc à boire ?" lança sa voix de gamine effrontée.

*
* *

Dans la salle du bar, ça continuait à se remplir et l'ambiance battait son plein. Aux ravers et technoïdes branchés se mêlaient des cadres de banque en complet-veston. Une lourde ambiance de drague urbaine pesait dans cet établissement où l'on noyait sa solitude dans le bourbon et la superficialité charnelle.

Bilal ne la remarqua pas mais une nouvelle arrivante pénétra dans le bar. Lourdement maquillée pour dissimuler sa peau verte, une perruque blonde sur la tête et une combinaison en cuir sur le dos, Jade avait une mission à accomplir ici et elle l'accomplirait coûte que coûte.

Re: Le vert vous va si bien [PV Jade] Mar 1 Mar 2016 - 17:27

Se faire aborder, expérience qu'il découvrait dans les rues et bars de Gotham. Non pas que Bilal n'ai jamais eu l'occasion de discuter avec une jeune femme jusque là. Mais ses préceptes comme son caractère réservé n'en faisait pas, généralement, le sujet des attentions les plus évidentes des demoiselles en quête de «sensations fortes».

La jeune demoiselle semblait pourtant un peu à coté de ses pompes. Dans un état différent de celui qu'avait eu Bilal la veille. Plus effrayée que comateuse sans doute. Ces éléments s'enregistrèrent dans son inconscient avant même qu'il ne puisse y penser. Qui que soit cette fille, elle ne semblait pas dans son état normal. Artificielle et exténuée. Voilà sans doute ce qui caractérisait la demoiselle qui lui demandait déjà de lui offrir un verre. Les mœurs américaines sans doute...

«Z'etes sur que vous préférez pas quelque chose de moins alcoolisé ce soir mademoiselle ? » lui demanda Bilal, avec cet accent ''Frenchie, so charming''. Oui Bilal maîtrisait l'anglais. En même temps pour ses études et son job du soir c'était une condition obligé. Surtout lorsque l'on se retrouvait intégrer à cette bat-family.

Du reste, loin de s'en apercevoir, la nouvelle entrée ne semblait pas, elle non plus, passer inaperçue aux yeux des mâles excités présent ce soir. Sifflement, remarques, les commentaires scabreux s'envolaient à l'encontre de la « mystérieuse blonde » de cuir. Du cuir. Fallait-il que toutes les femmes, ce soir là, revêtissent ce tissu ?

Quelque peu inquiet pour la santé de la jeune femme, Bilal lui demanda quelques informations de base : prénom, occupation... les trucs classiques qu'on peu demander pour briser la glace. Bilal n'avait rien d'un séducteur, et ses compétences dans ce domaine restaient... marginales, au mieux.

Il ne se doutait pas que les événements de cette seconde soirée à Gotham ne seraient pas plus reposant que les premiers.

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"Ah, ça non, beau brun... Certainement pas, j'ai besoin d'un remontant..."

Sa voix avait perdu toute séduction. C'était à la réflexion, une voix de gamine... mais de gamine qui avait déjà beaucoup trop vécu. La fille ne devait pas avoir plus de 18 ans.

Elle continuait, d'ailleurs, à scruter la salle, nerveusement.

"Sophia. Je m'appelle Sophia" lança la fille sur le ton de celle qui raconte un gros bobard. "Et..."

Elle considéra Bilal un instant, lui sourit, sembla hésiter et lança :

"Je... Je veux pas être seule ce soir... Tu..."

Quelque chose sembla perturber la jeune femme. Elle poussa un cri d'effroi et lança :

"Là ! C'est là !"

Elle désignait grosso modo l'endroit où se situait l'autre femme, la blonde en combinaison en cuir. Avant que Bilal n'ait eu le temps de réagir, "Sophia" le repoussa si bien que le jeune héros glissa de sa chaise et alla percuter son voisin de bistrot.

Quand il se redressa, "Sophia" était partie en courant en direction des toilettes pour femmes. L'agitation qui avait régné dans le bar pendant les quelques instants où la fille avait beuglé semblait être vite passée : ce n'était certainement ni la première, ni la dernière fois que quelqu'un poussait un cri ici...

... Bilal en se levant s'aperçut qu'il avait perdu quelque chose (et il avait la sensation qu'il ne risquerait pas de le retrouver au sol) : son porte-feuille.

*
**

Jade avait vu l'action depuis l'autre bout de la salle. Les commentaires graveleux qu'elle essuyait, tout comme les mains aux fesses qu'elle se ramassait lui donnait juste envie de déchaîner le pouvoir de la Starheart dans ce bar et d'apprendre à ce ramassis de pourceaux à respecter les femmes. Mais il était certain que ce n'était pas dans la charte du Green Lantern Corps - qu'elle souhaitait respecter même si elle n'en faisait pas partie - que d'utiliser ses pouvoirs à des fins personnelles...

D'autant plus qu'elle était en mission, présentement. Que sa cible devait se trouver dans ce bar et...

Elle se précipita en direction du bar, là où "Sophia" avait crié... Elle ne la laisserait pas s'échapper, non, ça elle ne le ferait pas et...

... jouant des coudes pour progresser au sein de la marée humaine que constituait la foule d'un bar branché, Jade dut se rendre à l'évidence : quand elle fut arrivée au niveau du comptoir, la fille n'était plus là. Seul le pauvre mec qu'elle avait tenté de lever était resté.

"Où est-elle ?" brailla Jade, hors d'elle, à l'attention de Bilal.

Ce dernier ne put manquer de remarquer une drôle de lueur dans les yeux verts de la fille et... que son maquillage avait coulé, révélant de la peau verte au niveau de sa joue gauche...