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Quand journalisme rime avec héroisme

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Quand journalisme rime avec héroisme Mar 21 Juil 2015 - 1:15

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QUAND JOURNALISME RIME AVEC HEROISME

Voilà cinq ans désormais que Billy était « journaliste » ; ce qui pouvait paraître invraisemblable pour un garçon de quinze ans seulement. Son parcours était atypique, c’était indéniable, mais le jeune Batson n’en était pas pour autant moins mordu de ce métier.

Jusqu’à présent, il s’était contenté de travailler à la radio, où il diffusait ses reportages et ses interviews, généralement sur des sujets secondaires de l’actualité que l’on avait accepté de le laisser couvrir, et ses quelques interviews avec la famille Marvel dont il semblait être le seul à avoir le secret. Bien sûr, comme tout jeune garçon, Billy voyait les choses en bien plus grand. Si Whiz Radio était un formidable studio pour commencer sa naissante carrière, d’autres médias l’intéressaient fortement.

Parmi ceux-ci, le Daily Planet tenait une importante longueur d’avance sur ses autres favoris. Grand admirateur de Superman depuis toujours – il s’en était d’ailleurs fait un modèle, un exemple à suivre – il s’était très tôt intéressé à Métropolis. Le Daily Planet était alors devenu une lecture incontournable. Sous la subtile et élégante plume de Lois Lane, et les époustouflant clichés de James Olsen, il avait été captivé par les récits d’une ville qui le faisait rêver, lui l’enfant des quartiers de Fawcett City.

Alors quand son responsable lui proposa d’aller passer une semaine de formation au Daily Planet, Billy resta planté pendant plusieurs minutes, faute d’une réponse appropriée. C’était une opportunité exceptionnelle ! L’occasion de visiter son journal, non, son média, favori. Pouvoir y travailler, même brièvement. Peut-être allait-il pouvoir rencontrer Lois Lane ? Il se rendit compte qu’il affichait un grand sourire niais, et tâcha tant bien que mal de l’effacer pour ne pas paraitre stupide. A en juger par les sourcils haussés de son directeur, c’était probablement trop tard.

Bien sûr, il s’emportait un peu. Lois Lane était l’une des reporters les plus compétentes et demandées du journal, et il était très peu probable qu’elle n’ait de temps à accorder à un stagiaire. Cette triste pensée en tête, Billy se réconforta en pensant à sa visite du Daily Planet, et à son séjour à Métropolis. Il n’avait jamais pris le temps de visiter la ville… même en Captain Marvel. L’occasion était rêvée.

Quelques jours plus tard, après avoir rassuré sa sœur et l’Oncle Dudley qui s’occupait de lui sur le voyage, Billy prit l’avion. Il réalisé vite qu’il n’aimait pas ça, et se demanda à chaque turbulences s’il n’aurait pas dû voler tout seul. Le teint livide après un atterrissage trop violent à son goût, il fut récupéré par un taxi qui l’attendait à l’aéroport, puis emmené directement au Daily Planet.
On l’accompagna au bureau de l’éditeur en chef, Perry White. Pendant tout le trajet, Billy s’émerveillait sur tout ce qu’il voyait. Ses yeux écarquillés rappelaient ceux d’un enfant de cinq ans qui découvre la neige pour la première fois. Il voulait toucher à tout, s’approprier tout. Il voulait écrire un article, tout de suite. Et rencontrer Lois Lane !

La porte, bien qu’elle fût en bois, était constituée d’une importante partie vitrée opaque. Sur cette partie vitrée, le nom PERRY WHITE avait été accroché avec des lettres autocollantes pour indiquer le propriétaire de ce bureau. Sous le nom, la mention « editor in chief » permettait d’expliquer aux stagiaires comme Billy que cet homme était le responsable du journal.

La vitre opaque ne permettait pas de voir ce qu’il y avait à l’intérieur du bureau. Seules deux ombres étaient perceptibles. Une silhouette masculine se tenait derrière le bureau. Une silhouette plus féminine, qui semblait agitée, se tenait face à lui.

L’homme qui accompagnait Billy lui fit signe d’attendre. Il frappa à la porte, attendit l’autorisation d’entrer, puis entrouvrit la porte pour signaler l’arrivée du jeune garçon. Il fit ensuite signe à Billy de s’approcher, et de rentrer dans le bureau.

Lorsque Billy pénétra dans le bureau, il resta figé. Intimidé ? C’est évident, il en était paralysé. M. Perry White se tenait face à lui. A ses côtés, la légendaire Lois Lane. Les regards posés sur lui le tétanisaient. Billy manquait du courage du Captain Marvel, surtout dans ce type de situation… « Sociale ». C’est l’éditeur en chef qui prit la parole.

- Bonjour Billy Batson.
- Bonjour Monsieur White.
- Ton voyage c’est bien passé ?
- Oui.
- Alors ! Tu aimes ce que tu as vu du Daily Planet ?
- Très, monsieur.
- Bien… As-tu déjà entendu parler de Lois Lane ?


Les réponses courtes de Billy trahissaient probablement son mal-à-l'aise. Billy leva les yeux vers Lois. Il n’osait pas vraiment prendre la parole. Il remarqua les sucreries posées dans un bocal, sur le bureau de M. White. Elles lui rappelaient celles qui se trouvaient sur le bureau de la réceptionniste, à Whiz Radio. C’était une pensée réconfortante.

Il s’avança rapidement, piocha dedans, recula, puis avala rapidement l’une des petits dragées. Une petite pilule de courage.

- Oui, j’aime beaucoup le travail de madame Lane. Très belle plume.
- Ah ! Content que ça te plaise. J’ai demandé à Lois de s’occuper de toi pendant ta semaine ici. Elle t’emmènera avec elle durant ses reportages, ses interviews. Bref, elle va te montrer son métier. Si ça te va ?


Si ça lui allait ? Sérieusement ? « Hey petit ! Tu es fan de mickey ? Ça te va si je t’envoie une semaine à Disney ? » Bien entendu que cela lui allait. C’était incroyable, et dépassait de loin ce qu’il avait pu espérer. Comment Lois avait-elle pu être chargée de ça ? En était-elle seulement satisfaite ? Peut-être que cela l’embêtait… Billy tenta de chasser toutes ses questions de son esprit.

- Oui, très !
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Re: Quand journalisme rime avec héroisme Mar 28 Juil 2015 - 1:20


« Lois ! »

La brune leva la tête de son ordinateur à l’appel de son patron, Perry l’avait appelé par son prénom, qu’est-ce que ça cachait ? Cette familiarité, il voulait lui demander quelque chose et ça n’allait pas lui plaire, il jouait la carte de la sympathie, pour l’instant. il se tenait dans l’encadrement de la porte, il lui fit signe, elle soupira et se leva de sa chaise, laissant là son palpitant travail sur la foire d’exposition de Metropolis qui commençait demain et qu’elle allait couvrir toute la semaine, pour le rejoindre dans son bureau où il la fit entrer avant de fermer la porte derrière elle. Il traversa sans rien dire la pièce jusqu’à son siège, s’asseyant il releva son regard vers Lois, elle crut y lire de la perplexité, donc il voulait qu’elle fasse quelque chose mais il ne savait pas comment le lui demander. Il pourrait se contenter de lui ordonner de prendre le gamin sous sa tutelle, mais il voulait plus, il voulait que ça se passe bien pour le jeune Billy, Lane était un pari risqué, mais c’était la meilleur, son ami de la radio pensait que le gamin avait vraiment du potentiel, et il était certain que Lois pouvait être une excellente formatrice, elle n’avait juste pas très bon caractère voila pourquoi il devait trouver les bons mots pour lui présenter l’idée sous le meilleur jour. Il planta son regard dans le sien :

« Comment va votre famille Lois, Clark et Chris vont bien ? »


Demanda-t-il avec un sourire avenant, Lois les poings sur les hanches croisa les bras en haussant un sourcil, les lèvres pincées. D’accord, c’était quoi ça ? Qu’est-ce que Chris venait faire là-dedans ? Pourquoi il lui parlait de Chris ?  

- Ils vont biens merci, c’est tout ce que vous vouliez ?


Répondit-elle en esquissant un mouvement vers la porte avant qu’il ne lui fasse signe de se rapprocher du bureau, il poussa un soupir, se reculant dans son dossier.

« Vous vous souvenez de votre premier jour ici ? »


Elle plissa les yeux, pourquoi il lui parler de ça ? Où est-ce qu’il voulait en venir ? C’était étrange décidément. Elle répondit par l’affirmative sans développer, attendant, sur ses gardes, qu’il en vienne à son but, ce qu’il ne tarda pas à faire. C’était donc ça...

« Lois, je voudrais que vous occupiez d’un jeune homme qui va venir ici en stage de formation, il s’appelle Billy Batson, il travaille à la Whiz Radio à Fawcett City et il va passer quelques jours avec nous. »

Elle resta interdite une seconde, une seconde seulement, très courte, tendue comme une lionne prête à dévorer ce pauvre Perry White, est-ce qu’elle avait bien compris ? Elle croyait avoir été clair le jour où ce Clark Kent, à des années lumières de maintenant, avait franchis la porte de ce bureau, et qu’il avait décidé de les faire travailler ensemble, elle avait un métier, journaliste, elle faisait pas le baby-sitting. Un stagiaire ? Un gamin en plus si elle comprenait bien, quel âge avait-il, 20 ans ? Peut-être moins… non… un gosse ? C’était pour ça n’est-ce pas qu’il avait fait venir le sujet de Chris sur le tapis, il voulait retourner son cerveau et qu’elle prenne en affection un morveux de stagiaire…

- Non, non, hors de question, j’ai du travail, je me débrouille bien mieux seule, il pourrait aller avec Lombard, et puis je suis en pleine couverture de la foire, ça n’intéressera sûrement pas ce… Batson !..

S’agita-t-elle à fort renfort de gesticulations en faisant les cent pas sur la moquette du bureau.

- Non, trouvez quelqu’un d’autre.


S’arrêta-t-elle, bras croisé sur sa poitrine devant son bureau, quand on frappa à la porte.

« C’est un ordre Lois. Entrez ! »


Ses mâchoires se serrèrent, elle se décala de côté pour observer les nouveaux arrivants, jetant un regard noir au « stagiaire », Billy Batson, c’était un gosse, quel âge avait-il ? Une quinzaine d’années ? Un peu plus jeune que l’âge où elle avait elle-même franchi pour la première fois les portes du bureau de Perry White, ils étaient différents, mais à l’époque, c’était aussi une gosse paumée dans une ville immense, qui rencontrait ses rêves et ses idoles, le Daily Planet, pour la première fois. C’était pour ça qu’il lui avait demandé comment allait son fils et si elle se souvenait de son premier jour ici… Elle lui adressa un sourire forcé, il avait peut-être calmé la fureur de ses instincts sauvages et incontrôlés de femme fatale en lui rappelant sa propre jeunesse de journaliste, son rôle de mère et son amour de ce rôle qu’elle exerçait auprès de son fils adoptif, mais il n’en était pas moins que c’était un gosse et qu’elle n’avait pas de temps à perdre à faire du baby-sitting, elle s’en fichait bien que ce soit une demande d’un ami de Perry à Whiz Radio. Il voulait qu’elle le forme, très bien, mais elle le traiterait comme un adulte, elle ne ferait pas de baby-sitting, il devrait se gérer tout seul et s’il suivait pas tant pis pour lui.  

Elle soupira en le voyant faire, c’était un gamin timide, et il voulait être journaliste et faisait de la radio hein ? C’était bizarre. Elle le vit s’emparer d’une poignée de bonbons, c’était nouveau ça aussi, Jimmy était retombé en enfance ou quoi ? Bon, elle jeta un coup d’oeil à la pendule au-dessus du bureau, elle avait perdu assez de temps. Elle attrapa à son tour un bonbon qu’elle mangea avant de sortir, elle se retourna au dernier moment vers le gamin :

- Eh bien, vous venez ?


Et quitta le bureau avec le môme à sa suite. Elle retourna s’asseoir à son bureau et invita Billy à se trouver une chaise et à s’asseoir en face d’elle.

- Très bien, Billy, écoute, c’est le début de la foire d’exposition et j’ai beaucoup de travail, je suis entrain de terminer un article sur l’ouverture de demain, et si pendant que je terminai d’écrire ça tu me parlais un peu de toi, tu fais de la radio c’est ça ?


Perry avait bien dit qu’elle devrait l’emmener dans ses reportages ? Ça devait vouloir dire aller aussi à la foire d’exposition demain avec lui… Oh non… et il allait la suivre comme ça pendant une semaine ? Elle se massa une tempe avec la main droite avant de fermer les yeux basculant sa tête en arrière avant de soupirer lentement. C’était un cauchemar ? Elle allait se réveiller…
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