[HRP: libre à vous de commenter ce que vous avez lu et ressenti en dessous]
J’ai fait un rêve, cette nuit. Il n’en avait pourtant pas l’air.
Une lutte acharnée sans raison réelle, et je porte encore la marque de cette lutte.
Un rêve, c’est un rêve. On ne sait pas où il commence. Il finit par une douleur infâme, un pieu dans la poitrine. Celui a commencé dans mon costume de Batwoman. J’étais sur une affaire grosse. Des criminels en fuite partout dans Gotham. En plein jour. Personne d’autre que moi pour sauver les gens dans la rue. Alors je fonce. Je mets le Chapelier Fou au tapis. J’affronte Double-Face. Je distribue des pains. J’en reçois aussi. Pas mal même. Alors qu’il me semble que la tempête c’est calmée, je rentre vers mon fief, puis suis attirée vers une rue que je ne connaissais pas. Quelque chose qui ne ressemble pas à Gotham. Trop propre. Marbre blanc, un peu orangé. Quoique non, il était vraiment propre. Imberbe. Je suis maintenant dans la cour d’un immeuble. Je ne sais pas ce que j’y cherche. Mais je me rends vite compte que je ne cherchais pas, je ne traquais pas, plus maintenant. Maintenant je suis traquée. Je suis prise dans une embuscade, avec à la tête d’une troupe de criminels Bane. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est le visage que j’ai le plus retenu. Celui qui m’a le plus marqué. Il me semble me souvenir de Cheetah, Deadshot, l’Epouvantail, Killer Croc, Deadstroke, et j’en passe. Ils étaient là. Bane, imbu de sa personne, laisse ses camarades se jeter sur moi. C’est lui le chef de cette opération. Il veut me briser comme il a brisé Batman, de la même façon. Il s’y prend bien. Mais je ne suis pas Batman. J’ai une raison de vivre mes journées. Et je suis prête à mourir pour cette raison, et c’est ça qui me gardera en vie, paradoxalement. S’en suit alors une scène d’action pour le moins épic. Mes ennemis se jettent sur moi, je les esquive en contrant leurs attaques avec un défilé de gadgets, tout ce que j’ai. Certains sont à terre, le reste me fonce dessus. Les premiers à ma portée, je les calmes, mais ils finissent par être trop nombreux. Je m’enfuie alors, me retranche vers les habitations. Elles ne sont pas toutes habitées, mais elles sont pour la plupart remplies. Les plus rapides comme Cheetah me rattrapent mais, la rage au ventre, je les envoie valser. Car oui, j’ai la rage. La rage de vivre. Alors que l’Epouvantail m’a attrapé, j’entends d’autres qui arrivent. Pas le temps de rester entre les bras de Crane, sinon je serais submergée. Je me défais de son emprise, avant qu’il ne m’ait fait gouter son élixir de peur. Je passe par une fenêtre étroite qui mène vers un balcon. Derrière le balcon, d’autres appartements. Je suis en plein vol attrapé par un des bars de Bane. Mais la fenêtre est trop étroite pour que le reste passe. Personne ne peut me rejoindre, puisque Bane encombre le passage. Mais il me tire vers lui. Je me dis que si il me fait rentrer au milieu de cette chambre, s’en est fini pour moi. Alors je me débats, je me raccroche à une barrière en bois. Elle va céder si je ne fais rien. Je donne des coups de pied dans son bras. Puis je décide de lâcher la barrière pour sortir deux lames que j’enfonce dans son bras et son épaule. Ça le fait céder. Il lâche prise. Je saute dans l’appartement d’en face. Bane qui bouchait encore le passage eu juste la place de faire passer Copperhead tant il avait du mal à se remettre. Alors que Copperhead était à trois pas de moi, je jetais des balles fumigènes dans la pièce étroite. Mon poursuivant s’arrêta net tandis que d’autres le suivaient. Je sautais alors par la fenêtre commençant à retirer de manière pressée des bouts de mon armure jusqu’à ce qu’au détour d’un coin, toujours dans ces rues en marbre impeccable, je jetais mon masque. J’avais pris grand soin de jeter mes vêtements dans des coins cachés. Mais j’avais fait l’erreur de jeter mon masque comme si j’étais sauvée. Erreur. J’étais maintenant en débardeur gris et en jogging, pied nu sur le sol dallé. Mais Bane avait tout prévu. Il avait amené son chien de piste : Killer Croc. Alors que tous les autres cherchais désespérément ma trace, Bane prit mon masque et le tendis à Croc, qui le senti, puis le mangea. Bane eut comme un sourire à ce moment. Alors dans la foule dense j’avançais, me frayant un passage de manière discrète. J’avais volé des chaussures de sport en passant. J’avais laissé l’argent sur place en fait. Puis un moment, comme un éclair me fit me retourner. Bane me regardais droit dans les yeux. Il ne m’avait pas encore reconnu en fait. Puis c’est quand il a vu mon regard qu’il a compris. Il a lâché Croc. Il s’est jeté sur dans le tas de la foule qui se dispersée formant une allée centrale. Je courrais. Je fuyais. Ça n’était pas mon genre. Mais je n’avais rien. Pas de ceinture. Pas de pouvoirs. Pas d’alliés. Rien. Je courrais en prenant des virages serrés. Je me mêlais à la foule. Mais où que j’aille, il y était. Il y allait. Il était suivit du même cortège de criminels. Bane avait disparu. En fait il était en retrait, il marchait. Je rentrais un moment dans un bâtiment que je connaissais par sa structure. Comme une scène avec des studios derrière la scène. Alors qu’il me semblait avoir semé la troupe, je tombais sur un homme que je ne connaissais pas, mais il semblait être une figure masculine que je côtoyais. Etait-ce mon père ? Qui d’autre ? il me prit et me dit :
« Kate, c’est plus possible, tu peux plus continuer comme ça. Tu détruis tout sur ton passage ! Une tornade dans la vie des gens ! Rien qu’à moi tu m’as couté une fortune. Et pourtant je t’ai toujours défendue, mais là je ne peux plus. Et tant que tu continueras comme ça, ça te retomberas sur un coin de la gueule. Toujours. »
Je regardais derrière moi. Je n’étais plus poursuivie, mais la scène était dans un état horrible, des pieds de micro étaient pliés, des enceintes étaient complètements ouvertes, en ingénieur plateau était mal en point. Chacun interprète ce qu’il souhaite. Il m’a semblé reconnaitre un professeur dans le visage de cet homme. Chacun interprète ce qu’il souhaite. Moi, je l’ai compris comme un avertissement en lien avec ma vie, et ça m’a marqué. Vraiment. Je lui ai répondu en larme :
« Ne t’en fais pas. Je peux réparer ç a, je peux tout arranger. Je te le jure. »
« C’est ce que tu dis tout le temps, rétorqua-t-il. Qui peut te faire confiance ? »
Puis je me retournais encore pour voir que la scène était vide, et que Croc qui était dessus m’avait vu. Je courrais alors. Cet homme me regardait fuir avec un regard coupable. En sortant, je e redirigeais vers les appartements. Pour quelque raison que ce fut, j’avais l’intuition que je devais y aller. Je revenais alors dans la cours où beaucoup de gens insouciants marchaient sans se préoccuper du feu lointain qui brulait vivement. Je grimpais alors un étage. Deux étages. Le troisième. Tout en haut. Je dois monter. Puis je rentrais dans un des appartements. Il était sombre. Eclairé par la simple lumière du jour brisée par des stores. On pouvait clairement voir ce qu’il s’y passait. Je voyais une femme allongée, sans visage, nue. Puis une autre sans visage non plus. Elle était allongée sur l’autre puis, prise de panique s’entoura du drap et vint vers moi. En se rapprochant de la lumière du jour, je voyais maintenant que se dessinait le visage de Maggie, ma femme. Elle était tétanisée, apeurée. Elle se défendait, m’expliquait des choses que je n’arrivais pas à entendre. J’aurais tant voulu entendre ce qu’elle avait à me dire, j’aurais voulu pouvoir l’excuser. Mais alors que mes oreilles s’ouvrirent, j’entendis qu’elle me disait :
« Je ne peux plus t’aimer. Qui le pourrait ? Qui pourrait vivre avec toi ? »
A ces mots, mes yeux déjà brillants se mirent à éclater. J’étais en larme. Maggie prit la porte. L’autre avait disparu. Je m’agenouillais sur le pas de la porte. J’entendis alors le pas assourdissant de Bane se rapprocher. Je l’entendais dire :
« Tu as vu ce que tu voulais voir ? »
En l’espace d’un instant, la seule raison qui me retenait en vie sur cette terre s’enflamma. Je n’avais plus la force de lutter. Bane me saisit par les cheveux, les tira. Je le vis sourire. Puis il me traina de la sorte jusqu’au balcon. Il me prit la nuque de sa main droite, et il me prit mes jambes de sa main gauche. Il ma leva ainsi et cria fasse à ces collègues :
« Qu’elle pourrisse à Arkham avant qu’on ne l’exécute ! »
Des cris de joies. Des cris de fous. Je suis camisolé dans ma cellule. Agenouillée. J’attends ma sentence dans mon couloir de la mort. Puis un jour, on vient. Bane évidement, me traine jusque dans un hall. Je suis entouré d’une bonne centaine de tarés. Ils veulent tous ma mort. Bane ordonne à l’épouvantail ma mise à mort. Ce dernier prend une arme qu’il pose sur mon front et me dit :
« Ta nuit s’achève, il est temps de te réveiller. »
Puis il tire.
Je ne me réveille pas en sursaut. Je me réveille dans ce cercueil qui me sert de lit. Il est froid. Il est tôt. J’ai passé la moitié de ce rêve en sommeil paradoxal, à tenter de lutter contre mon destin, sous l’influence d’une vieille dose de toxine de l’épouvantail qui a visiblement refait surface. C’est le genre de rêve prémonitoire qui ne plait à personne. Puis je comprends à quel point ce rêve était ridicule, car bien qu’il soit réaliste, je sais que jamais personne ne me dira que j’ai raté ma mission de justicière, parce que je fais tout pour la mener à bien. Et surtout, jamais Maggie ne me trompera. Toujours je pourrais compter sur elle.
Je me rendors, plus forte que je ne l’ai jamais été. Car ce qui ne me tue pas, me rend plus forte.