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[Love Month] Love is in the air ? | Inscription : 18/01/2016
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[Love Month] Love is in the air ? Mar 2 Fév 2016 - 19:07 | |
| Le mois de février n'était pas une période sympa pour Jade. Voir ces gens affairés un peu partout à se faire des mamours et à s'acheter des cadeaux la renvoyait, inéluctablement à la nullité de son propre célibat. Et surtout... Il était impossible d'échapper au sempiternel sujet dans les médias sur la Saint-Valentin. Impossible. Et à force, on avait beau être une super-héroïne puissante et tout et tout, ben, à force ça finissait pas taper sur le système.
Parce que bon, Jade n'était pas faite d'un bois différent d'une autre. Elle aspirait à des choses simples : deux brosses à dents dans un même gobelet, des chaussettes sales pas à elle traînant un peu partout dans la chambre, des SMS sur son téléphone à base de "JTM MON COEUR", se lover dans des bras réconfortants les soirs de pluie... La guimauve absolue mais la guimauve indépassable.
Et bon, niveau mecs, Jade était un peu rouillée : Brainwave Jr. quand elle était toute jeunette, Kyle Rainer dans la foulée et depuis...
... depuis elle avait joué à la super-héroïne, était morte, avait été ressuscitée et n'avait pas réellement lié de contacts avec qui que ce soit, à son plus grand déplaisir.
C'est pour cette raison que Jade avait décidé de se secouer les puces et de sortir rencontrer du monde. Elle s'était habillée normalement, sans costume, et avait filé en direction du Cyber-Café le plus proche de chez elle, un endroit fréquenté par des célibataires, qui avait l'immense avantage d'avoir déjà compté Jade parmi ses clientes : aussi, elle limitait les risques de provoquer des crises de panique en se montrant. Elle avait la peau verte et déjà serait la cible d'un certain nombre de regards, mais au moins les gens du coin savaient qu'elle existait. C'était déjà un bon point.
Jade commanda un café et alla s'asseoir à une table à côté d'un écran d'ordinateur. Tout en sirotant sa tasse, elle ouvrit sa session sur un site de rencontres. Si Superman ou Batman voyaient ça, ils se moqueraient d'elle (enfin, si Superman était capable de se moquer de quelqu'un ou Batman de rire) : mais bon, qui ne tente rien, n'a rien ! Et quand on a la peau verte, il est un peu difficile de rencontrer autre chose que des types qui sont dans le trip "Je n'ai jamais encore couché avec une fille verte". Et vu la rareté du produit (la fille verte), ils étaient nombreux ces tordus... |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Mar 2 Fév 2016 - 22:13 | |
| [HRP]"J'ai vu de la lumière et je suis entré !" (Bonjour, je m'appelle John Constantine, et je suis un malade mental qui se prend pour un papillon de nuit ! )
La gueule de bois vous savez d'où vient cette expression ? Moi non, et c'est bien le cadet de mes soucis. Qui plus est lorsque je me réveille avec un mal de crâne atroce au milieu d'une bande de geek complètement absorbés par leurs ordinateurs. Je sentais la froideur du faux marbre contre ma joue droite et alors que mes paupières se levaient l'une après l'autre, je me disais qu'il serait temps que je rentre chez moi. Fallait-il aussi que je sache OU j'étais en fait. Des geek partout, des ordinateurs… Il ne manquait plus que des posters de manga hentaï et le British que j'étais avait terminé sa nuit d'ivresse quelque part aux USA. J'avoue, cette réflexion ne m'aide pas le moins du monde, mais c'est un début. Mes doigts tâtaient mon corps à la recherche de mes clopes. Sans résultat… Fais… Bref, voilà quoi.
Appuyant mes deux mains sur ce qui devait très certainement être un comptoir, je fixais devant moi une espèce de gnome unijambiste. En fait, il ressemblait plutôt à une sorte de géant à lunettes ; mais avec ma gueule de bois tout était déformé. Quoique, au final, je ne sais pas si c'était bien l'alcool ou le manque de sommeil mais… Elle était verte ?! Pas le vert façon fracasseur à gros muscles, non plutôt un beau vert émeraude. Le genre de truc que je n'avais pas l'habitude de voir. J'aime les trucs bizarres, la magie en fait partie intégrante par ailleurs, mais là, c'était étrange. Mes yeux la scrutait longuement alors que Gros-bill-à-grosse-épée s'adressait à moi dans mon dos. Mais il c'était lui ou moi qui avait picolé ? Sérieusement, comme si j'avais la tête de l'emploi à vouloir me connecter à un de ces trucs qu'on appelait des réseaux sociaux. Entre mes ex conquêtes, les démons, les anges, et tout le toutim, je n'avais pas de temps à perdre dans la gestion d'un jeu perdu d'avance ! Aucune classe ces américains…
Finalement, j'avalais un liquide bleu qui avait le vague goût d'une liqueur française; car oui, je pouvait me targuer de m'y connaître en alcools. Ce truc me brûla tant et si bien la gorge que j'aurais cru avaler le trident des enfers avant de fumer cigare de tabac au souffre ! Ignoble ! Ca avait au moins eu l'intérêt, quoique litigieux, de me remettre sur pieds. Alors que je m'approchais de la jeune femme, ce mélange entre deux démons ou deux je-ne-sais-quoi, je me fit passer devant par le stéréotype du dragueur bien lourd. Dans la banlieue de Londres, j'avais eu à faire à quelques uns dans ce genre. Perdus sans leur "môman" chérie, ils vivaient le plus souvent dans un studio aménagé au-dessus du garage de leurs parents… Amusante coïncidence, ce fut moi le géant pour le coup. Je le dépassais de près de deux têtes, et sans forcer qui plus est.
Il se mit à ouvrir la bouche, parlant de choses et d'autres – et dont je ne comprenais que quelque bribes – à la femme verte. Si on y faisait un peu plus attention, la bave qui coulait de la commissure de ses lèvres aurait créer une flaque assez importante pour que l'on glisse dessus. Posant ma main sur son épaule, je le tirais légèrement en arrière. Sa surprise fut une réel plaisir pour les yeux. Un sursaut le détacha du sol alors qu'il comprit que je n'étais pas un de ces gringalets qui trainaient habituellement ici. Plusieurs secondes de battement plus tard, et il fini par comprendre que je n'avais nullement envie de rire…
- Cette demoiselle est avec moi… Donc retourne compter tes billes gamin…
Ses yeux n'eurent même pas le temps de se révulser que ce geek de poche s'enfuit à toutes jambes, très certainement dans l'optique d'aller changer ses sous-vêtements… Ou d'enfiler un costume en spandex pour avoir l'air encore plus stupide qu'à l'accoutumée. Souriant autant que je le pouvais, ma gueule de bois persistante n'aidant pas, je finis par réussir à aligner une seconde phrase. Rien que le fait de penser me faisait souffrir le martyr. Paradoxe pour celui qui n'a plus d'âme.
- Je peux m'assoir à vos côtés ? Désolé mais je ne tiens plus debout en fait…
Avisant une chaise de fer, je m'affalais dessus, laissant retomber nonchalamment mes bras de l'autre côté du dossier. La tête rejetée en arrière, je fixais le plafond sans dire un mot. C'était à elle de parler non ? Je n'allais pas faire tout le boulot non plus, si ? Les femmes d'aujourd'hui… Au moins une chose était claire et nette, ce n'était pas une démone, si ça aurait été le cas, l'autre nouille à l'eau aurait fini en hachis. Et lui aussi.
Dernière édition par John Constantine le Mer 3 Fév 2016 - 21:53, édité 1 fois |
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Re: [Love Month] Love is in the air ? Mer 3 Fév 2016 - 18:32 | |
| Jade était absorbée dans la découverte des nouveaux messages privés qu'elle avait reçu sur son compte ("StarHeartGirl", papa ne serait pas vraiment fier d'elle...) : c'était fou ce que le simple fait de dire qu'on était une fille (sans poster de photographie et surtout sans dire qu'on était - accessoirement - verte) sur un site de rencontres pouvait entraîner comme avalanche (dégueulis ?) de courriels en tout genre...
Elle les ouvrait, les lisait et les rejetait rapidement au loin, tout en les classant mentalement... Pervers... Pervers... Illettré... Débile... Cherche une maman... Cherche une maman et une maîtresse (Yurk !)... Aimerait que je le promène en laisse... SM... Fétichiste des pieds... Fétichiste des mains... Fétichiste des oreilles...
Il était évident que l'homme idéal n'avait pas encore trouvé son adresse mail.
Jade soupira et s'aperçut de la présence d'un poney boutonneux à l'air un tantinet pervers ou dérangé...
La jeune femme mit quelques instants à réaliser qu'on était en train de s'adresser à elle à l'aide d'un verbiage pour le moins inintéressant. Elle s'apprêtait à prétexter un rendez-vous urgent et à éconduire le malheureux jeune homme quand une espèce de clochard s'en chargea pour elle.
Une fois le lourdingue au loin, Jade considéra son "sauveur" : il avait l'air d'avoir eu une drôle de nuit, semblait avoir dormi dans les vêtements de la veille (de l'avant-veille ? de la semaine dernière ?) et dégageait une odeur assez déplaisante de tabac froid. Néanmoins, il émanait de lui tout de même un truc... Façon clochard céleste. Ce n'était pas à négliger.
"J'imagine que vous n'allez pas tenter de m'agresser en pleine journée et devant tout le monde, alors je dirai que oui..."
Elle ajouta, les lèvres un peu pincées :
"... sous condition que vous ne me vomissiez pas sur les chaussures"
Puis, elle ajouta plus amicalement :
"Vous avez une tête à avoir une histoire incroyable à me raconter, alors ne perdez pas de temps et dites-moi tout... Vous avez été attaqué par une bouteille de whisky, vous vous êtes battu vaillamment mais avait succombé et êtes tombé dans une poubelle ?"
Marquant une pause, Jade termina :
"Je suis moqueuse mais pas méchante. Et sincèrement, vous avez besoin d'une douche, d'une aspirine et d'un bon café... C'est l'approche de la Saint-Valentin qui vous mine vous aussi ?"
Dernière édition par Jennie-Lynn Hayden / Jade le Mer 3 Fév 2016 - 22:41, édité 1 fois |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Mer 3 Fév 2016 - 22:27 | |
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C'est quand même dingue la couleur que peuvent avoir certains plafond. Parfois je me demande ce qui passe par la tête des peintres qui font un boulot aussi pourri… Faut dire aussi qu'ici, les clients ne lèvent pas les yeux au plafond. Sinon ils auraient rapidement remarqué que la moitié de ce qui se trouve au dessus de leurs têtes de geek, n'est rien d'autre qu'un amas de câbles et de caméras faites – sans nuls doutes – pour les surveiller. Mes yeux tentaient vainement de tenir ouverts, quoiqu'en fait ça devait être l'inverse, ils devaient plutôt tenter de rester ouvert. Mon cerveau baignait dans des flots de Brandy et autre Gin. M'enfin… Et la minette que disait-elle ? Comme ça l'agresser ? Comme si c'était mon genre… Bon, je tiens à préciser que la dernière fois c'était de la pure légitime défense. Et que ce n'était pas une femme. Slipboy et tous ses congénères ont la fâcheuse tendance à m'exaspérer, c'est pas comme si c'était entièrement de ma faute non plus.
Un de mes sourcils se haussa. J'aimais bien parler de cette manière, mon accent bien British ne laissait pas ces demoiselles indifférentes. Les américaines avaient vraiment, mais alors, vraiment de drôles d'idées. Après l'agression les vomissures, et on terminait par quoi ? J'allais lui demander si elle était la nièce d'un nain vert dyslexique aux grandes oreilles aussi ? N'importe quoi… Et puis bon, pour lui répondre, je me décidais à poser mes mains sur la table. Dur réveil que celui que je vivais actuellement. Le monde entier me paraissait loin, mais loin… Mes coudes se posèrent lascivement sur la table, mon visage s'écrasant sur mon poing gauche alors que je la fixais dans ces grands trucs brillants qu'on appelait communément des yeux.
Je me raclais la gorge, un goût amère monta alors dans mon œsophage… Du café ?! Horreur ! Du café frappé à ce que je pouvais en juger par le contrecoup. C'était pas tout ça, mais il fallait que je l'arrête rapidement. Sinon je ne sais pas ce dont j'allais devoir encore écoper comme sous-entendu tout aussi graveleux qu'étranges. Qu'est-ce qu'elle dit encore ? Une histoire pas possible à raconter ? Je suis John Constantine quand même. Maître des Arts Occultes et grand séducteur à mes heures perdues… Bon, ok, le dernier adjectif c'était pour le clin d'œil. Pour le coup, vu mon état et mon odeur corporelle, elle n'avait pas tout à fait tort. Quoiqu'entre un qui considère qu'on va me retrouver tôt ou tard dans un caniveau, et elle qui insinue que j'ai trouvé refuge dans une poubelle… Merci les compliments !
- Que Saint Valentin retourne profiter de ses vacances à Gomorrhe… C'est Sainte Brandy que j'ai eu le malheur de prier…
Tentant tant bien que mal à reprendre un semblant de dignité en me relevant, je ne la quittait pas du regard. Mon paquet de clopes dépassait allègrement de la poche de ma chemise, mais vu la pancarte qui trônait, insultante, sur le mur, je fini par me résigner à attendre encore un peu. Il le fallait après tout. Elle m'avait posé une question et dans sa grande mansuétude – douce ironie de ma part – c'en était presque subrepticement excusée. C'était donc à moi de parler maintenant ? Un dialogue, voilà le nom de ce qu'on faisait.
- Vous méchante ? Pour ça il vous faudrait une paire de cornes sur la tête et la peau rouge… Enfin, c'est comme ça d'habitude… Je m'appelle John au fait… Vous n'auriez pas soif ? Garçon ! Deux scotch bien tassés !
Avec une telle demande j'étais sûr d'en choquer plus d'un. Sans compter le fait qu'il ne devait pas être tard. Ma montre ?! On me l'a piqué ! Heu… Non, je n'en avait pas c'est vrai. Bon, et ce verre il vient ? J'avais salement soif moi, et je n'ai pas oublié les conseils qu'on m'a donné un jour… Le meilleur moyen de ne jamais avoir la gueule de bois ? C'est de ne jamais arrêter de boire !
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Re: [Love Month] Love is in the air ? Mer 3 Fév 2016 - 23:01 | |
| Jade considéra le manège de l'homme qui semblait être pris dans une lutte homérique avec la table, son propre siège et divers objets inanimés. N'ayant pas encore définitivement tranché la question de savoir si son interlocuteur était en proie à une intoxication alcoolique ou seulement partiellement dément, elle décida de laisser une chance à l'homme...
"Pas fan de la Saint-Valentin ? Je comprends ce que vous dites... Quand on est seule, ça fout le bourdon et ce bourdon, on a envie de le noyer dans la bibine..."
Elle prit une grande inspiration et se ressaisit : elle n'allait peut-être pas dire, tout de suite, à l'homme qu'elle était en fait une pauvre fille qui se sentait très très seule par moment... Elle n'était pas là pour parler de sa vie (de sa mort, de son père gay, de sa mère folle...) mais bel et bien pour se changer les idées. Et puis... Ce John allait finir par croire qu'elle était une clocharde de bar, un peu comme lui, toujours prête à noyer sa solitude dans n'importe quel breuvage, à la noyer au creux de n'importe quels bras... Jade ne mangeait pas de ce pain là.
"La peau rouge ?" reprit-elle dans un grand sourire. "C'est mignon de faire comme si vous n'aviez pas remarqué que j'étais verte... En dépit de vos airs de clodo, il y a un côté distingué chez vous... C'est ça l'Angleterre peut-être ? Là-bas, n'importe quelle cloche a l'air d'un Lord quand il parle ou c'est juste qu'il y a plus chez vous qu'il ne paraît de prime abord ?"
Elle s'arrêta, interdite. Mais que racontait-elle ? Ce n'est pas parce qu'il avait l'air plus amusant et distrayant que le client moyen de l'établissement qu'elle devait lui cirer les pompes ou lui lécher la poire, que diantre ! Elle était fière, verte et américaine. Au moins trois bonnes raisons de ne pas avoir à frayer avec cette loque humaine qui prétendait être un sujet de sa Majesté...
"Sainte Brandy ? Le Brandy, c'est pas un alcool de vieille mémé ?" hasarda-t-elle pour se rattraper.
Quand le garçon revint avec les deux scotchs bien tassés, Jade trouva qu'il était tout de même un peu tôt le matin pour attaquer aussi sec... Mais elle décida de ne pas faire sa gamine et, d'un geste rapide après avoir trinqué avec John, avala le contenu de son verre.
Ce n'était pas sa boisson fétiche et son métabolisme un peu bizarroïde risquerait de bientôt faire des siennes. Mais avant ça, elle tendit une main (verte) en direction de John et lâcha :
"Jennie-Lynn. C'est idiot comme prénom mais c'est celui que mes parents m'ont donné. Mais Jen ça ira aussi bien"
Elle ajouta enfin :
"Et vous, John, que faites vous ici ? Personnellement, je venais profiter du café de l'établissement et consulter mes mails..."
Jen se mordit la lèvre en se rappelant que sa session était encore ouverte sur le site de rencontres et s'interrompit nette dans sa phrase. |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Jeu 4 Fév 2016 - 11:04 | |
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J'avoue que pour le coup, et malgré cette gueule de bois qui n'est vraiment pas décidée à partir, je commence à apprécier le fait de m'être retrouvé ici. Ca aurait été dans des draps avec elle totalement nue et endormie à mes côtés, que je ne me serais pas plaint le moins du monde. Bien au contraire en fait. Mais ce n'était pas le cas… Peut-être ce soir tiens. Ou pas. Du moment que je puisse finir par utiliser mes membres pour retourner chez moi, ça sera déjà pas un mal. Parler de bourdon, de cafard, d'insectes en tout genre… Du moment qu'ils ne viennent pas à sortir d'une urne maudite, moi, ça me conviens ! Oh que oui, qu'elle avait raison la mignonne. Sauf que ce n'était pas cette fête stupide qui importait. D'autres raisons pouvait pousser les gens à boire plus que de coutume. Comme un exorcisme qui aurait mal tourné, ou un démon psychopathe courant dans les rues en tuant tout ce qu'il trouve.
Plus je la regardait, plus je trouvais qu'elle avait quelque chose de "magique" cette gamine. L'aura que je voyais flotter tout autour d'elle arborait la même couleur émeraude que sa peau. Mouaif… Tu n'es vraiment pas commune ma jolie. Vraiment pas commune du tout. J'étirais un large sourire lorsqu'elle m'insulta ouvertement d'être un clochard de la pire espèce. Je ne pouvais pas non plus lui donner tort. Vu ma tenue actuelle et mon odeur… Mais bon, c'était souvent le cas les lendemains de combat à mort avec un démon de premier ordre. Celui là avait bien failli m'avoir. Malheureusement pour lui, je suis du genre retord. J'espérais juste maintenant que personne n'aurait la stupidité de briser le rocher dans lequel je l'avait enfermé. Un démon minéral… Pourquoi je ne tombe jamais sur des succubes bien sexy ? Le premier déchu n'en a pas marre de ne s'entourer que de trucs bien moches ?
Mon air hagard reprit le dessus tandis que mon sourire se faisait nettement plus discret. Ma classe naturelle semblait avoir eu raison de moi finalement. Malgré le fait même que je ne sois pas du tout dans un état correct, elle avait réussi à me voir tel que j'étais. Ou plutôt tel qu'on me percevais habituellement. J'allais ouvrir la bouche pour lui donner raison, chose rare d'ailleurs, mais elle me coupa la parole en parlant de Sainte Brandy, patronne de l'Angleterre et de Sir Stroker ! Alcool de mémé ? Et ben… Sacrée mentalité qu'elle avait cette là. Certes, avec un minois pareil je ne pouvais pas lui en vouloir. Quoiqu'après une nuit passé avec moi, elle risquait de changer. Tandis que ma main passait dans mes cheveux, je vérifiais que je n'avais plus de morceau de quoique ce soit sur la tête. C'était ça le soucis des combats nocturnes. On ne faisait pas attention à ce qu'on faisait, et encore moins à comment on finissait. Au moins, ma chemise n'était pas tâchée de sang. Le teinturier finissait par me coûter cher.
Enfin mon Saint breuvage arriva sur la table. Le tenancier servait aussi de serveur. Ca me rappelait un peu l'Oblivion sous un certain angle. Un géant moche et désagréable qui servait des pintes à ceux qui y entraient. Une décoration plus que négligée… Il ne me manquait plus qu'un pâle type qui passait le plus clair de son temps à sermonner tout le monde, et ça aurait été parfait. On trinqua donc à la santé de… Personne. On se contenta de la faire comme ça, par pure habitude. Mais par l'Enfer et ses sbires ! Elle avait une sacrée descente pour une gamine ! Cul-sec ! Je retins un sourire amusé et fit de même. Néanmoins ce verre serait le dernier. Je veux dire ici. Pas pour la journée. Mon esprit recommençait à vagabonder nonchalamment dans tous les sens alors qu'elle me tendit la main pour se présenter. Jennie-Lynn. Jen pour les intimes ? Ca serait peut-être bientôt le cas…
- Il y a bien pire comme prénom… Ou bien plus imprononçable surtout…
Ca par contre c'était l'adage des démons, plus ils portaient un prénom incompréhensible, plus ils devaient être respectés ceux-là ! Après, je préférais quand même avoir à faire avec eux, qu'avec l'autre Bat-mouche ou Slipboy. Le jour où je croiserais des démons en spandex, c'est décidé, je change de métier ! La couture ça ne doit pas être trop mal. Mais bon… Elle croyais que j'étais venu ici histoire de tailler une bavette avec le premier venu ? Comme si trainer dans ce genre de truc était dans mes habitudes. Je venais de me réveiller ma jolie. Les raisons et surtout le comment je m'étais retrouvé ici… Les aléas de ma vie.
- J'ai vu de la lumière et je suis entré. Voilà tout… Mais qu'est-ce qu'une femme comme vous fiche ici ? C'est comme jeter une part de gâteau dans un centre d'amaigrissement… Tout le monde veut vous sauter dessus.
Mes métaphores passaient assez mal à vrai dire. Qu'en avais-je à faire au juste ? Peut m'importait que l'on me prenne ou non au sérieux. Moins je croisais de gens, et surtout, moins on s'accrochait à moi, et mieux je me portais. Il faudrait que je prenne des nouvelles d'Epiphany, ça fait un moment que l'on ne s'est pas vu tiens… Je m'adressais à elle, et sans qu'elle n'eu le temps de réagir je posais ma mains non loin d'une des siennes. J'avais encore une fois raison. Elle était aussi humaine que moi j'étais protégé par les anges ! La magie s'extirpait de son corps aussi violemment qu'un gifle en plein visage. Le Green ? Ca expliquait bien des choses.
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Re: [Love Month] Love is in the air ? Jeu 4 Fév 2016 - 18:35 | |
| "Ah ben ça, les prénoms imprononçables ça devrait même pas exister !" commença Jen, l'alcool aidant. "D'ailleurs, comment tu veux qu'on t'appelle... euh... comment voulez-vous qu'on vous appelle si on arrive pas à prononcer ton... euh... votre prénom ?"
Elle n'aurait peut-être pas du boire ce verre. Du moins pas comme ça. Sa moitié végétale métabolisait plus vite que la moyenne l'alcool. L'avantage était qu'elle ne demeurait pas longtemps saoule, le gros inconvénient étant qu'elle l'était plus rapidement. Sans compter que sa vessie finirait par en pâtir dans les prochaines minutes.
Jade tenta de se ressaisir sans trop de succès et ajouta :
"Moi quand j'arrive pas à prononcer, genre comme l'autre fois avec le diablotin... euh..."
Elle se mordit les lèvres mais décida de boire la coupe (tant que ça ne faisait pas ses 12,5°) jusqu'à la lie, car après tout quelles étaient les chances pour que John tique sur ses derniers mots ?
"Ben, j'ajoute des lettres quoi. Pour que ça puisse se prononcer. Comme le nom de Dieu, le tetris... euh... Le Tretragrama... euh... ton ? Enfin, YHWH quoi... Je l'appelle le Yoohwooh. Je rajoute des lettres, en fait, euh..."
Jade se passa la main dans les cheveux et décida de pencher la tête en avant, pour la mettre en direction de ses genoux et de souffler un grand coup.
"Faut me tirer dessus quand je suis comme ça. Vous inquiétez pas, ça va vite passer, mais l'alcool n'est pas vraiment mon ami... Je rougirais bien là, mais j'en suis physiologiquement incapable"
Redressant la tête, elle vit la paluche dégueulasse de John : les doigts jaunis par la clope, les ongles noirs à cause de... En fait, elle ne voulait pas savoir. Elle répondit néanmoins à la question de John :
"J'étais venue prendre l'air, un café, sortir un peu et voir du monde... euh... parce que..."
Elle sentait un reflux d'alcool monter en elle, la tête lui tournait, ce serait bientôt fini mais elle se voyait déjà monter sur la table et chanter "All by myself" dans sa chaussure. Elle s'entendait déjà avec sa voix de crécelle et son sens défaillant du rythme, sa voix pâteuse et sa tendance fâcheuse à oublier les paroles. Elle décida dès lors de conclure par :
"Pipi"
Elle se leva. Et précisa :
"Je dois aller aux toilettes"
Elle s'aperçut qu'elle venait de le dire de manière solennelle comme si elle annonçait à John qu'elle avait tué JFK / était le Messie / venait de sauver le monde / s'était logée un rongeur dans une orifice corporel quelconque. Bref, Jade craignait et s'éclipsa rapidement.
Au bout de quelques loooooongues minutes et après avoir éliminé comme il se doit l'alcool qu'elle venait de terminer de métaboliser à l'endroit prévu à cet effet, Jade revint, complètement dégrisée et ayant recouvré sa dignité.
"Comme je disais, John, je viens ici, de temps à autre, car je connais pas grand monde et si je m'écoutais je passerai ma journée chez moi à rien faire. Alors pourquoi ici, plutôt qu'ailleurs ? Excellente question..."
Elle se mordit les lèvres et termina :
"Ma réponse est banale et déprimante : parce que c'est juste à côté de chez moi. Et que je trouve l'ambiance pas déplaisante... Enfin, pas plaisante non plus... Disons que ça ne me gène pas d'être ici"
Jade le savait, le sentait et savait que John le savait : elle avait vraiment l'air d'être une pauvre fille... |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Ven 5 Fév 2016 - 11:26 | |
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Encore une preuve du fait que j'avais vu juste. Sa manière de distiller l'alcool démontrait qu'elle n'était pas totalement humaine. Mais elle était bien plus agréable à l'œil que Thing… Dans le genre tas de feuillages odorant, on ne faisait pas mieux que lui. Cette Jen tenait nettement plus de l'humaine que de la plante verte. Mais pourquoi je pensais à lui moi ? Cet enfoiré avait failli me butter quand même ! Une envie assez réciproque s'il n'avait pas changé. Je riais intérieurement lorsque l'alcool commença à faire des ravages dans son corps. Sa voix tremblait, elle bégayait, amusante la petite. Pourtant, il m'arrivait de donner de la bière à mes plantes pour les faire renaître. Quand elles n'étaient pas déjà mortes depuis des semaines bien sûr. Affalé sur la table, je continuais à l'écouter déblatérer ses inepties. Encore quelques secondes et elle s'endormirais sur la table, complètement soûle. Les jeunes de maintenant… Plus aucune résistance à l'alcool.
Un coup "vous", un coup "tu". La prochaine étape serait quoi ? Le surnom plein de tendresse ? Il fallait que je me sauve avant que ça n'arrive ! Il ne manquerait plus que ça, que j'ai une autre conquête "amoureuse" à mon panel déjà bien rempli. Fallait qu'un jour ou l'autre je prenne cinq minutes pour faire un résumé. La vie sexuelle de John Constantine en quinze tomes de huit cent pages chacun. Personne ne voudrait lire ça. Un démon obsédé peut-être, voir un des clients de ce bar. Mais un mot me fit "tilt". Ce genre de chose qui lance une onomatopée dans votre cerveau lorsque vous l'entendez. Voilà pourquoi elle puait autant la magie, elle avait des liens avec l'autre empaffé de Stranger… J'en aurais mit ma main au feu. Ironie, ironie. J'avais refusé une fois son invitation à entrer dans son équipe de bras cassés, il recrutait même dans le Green maintenant ? Pauvre vieux…
Les déviances dut à l'alcool laissait réellement des traces chez elle apparemment. Mais de quoi parlait-elle encore ? J'avais lâché le morceau depuis quelques instants et… Elle continuait à déblatérer tout et n'importe quoi dans tous les sens du terme. Ma gueule de bois me permettait au moins une chose, m'envoler dans un monde bien différent du nôtre. Certes, pas celui des démons, ni des spectres, mais le miens. Des femmes, de l'alcool et des clopes de partout ! Des femmes nues prenant des bains de whisky tout en fumant… Voilà ce qui me plaisait. Sans même que je ne puisse comprendre pourquoi, ses yeux s'illuminèrent d'une lueur fatidique. Elle se leva d'un coup sec et parti en direction des toilettes.
Un demi sourire sur les lèvres, je fis de même, mais dans la direction opposée. A peine avais-je passé le palier de la porte que je m'allumais une clope. Ce qu'il était bon de fumer. Tout en tirant plusieurs bouffées sur ce qui allait tôt ou tard me tuer, je me remémorais ma nuit précédente. Seuls quelques flash et la tête d'un démon retournant aux enfers me revinrent. Une nuit salement chargée encore. Pourquoi est-ce qu'ils ne me laissent jamais tranquille ceux-là ? Bon, après il fallait bien que quelqu'un fasse le sale boulot. Spandexboy et toute sa bande ne pouvaient pas vaincre ce genre de choses. Leur force brutale ne servait à rien dans de pareils cas. Un cerveau, c'était bel et bien ce qu'il leur manquait en fait. Ma clope terminée, je jetais ce qu'il en restait dans une poubelle non loin – un peu de respect pour la nature quand même – et je retournais à la table où n'étais pas encore revenue la toute verte.
Mon petit nuage de fumée semblait vouloir rester avec moi. A quoi bon vouloir s'en débarrasser, les geek n'y feraient même pas attention, ils étaient bien trop occupés à regarder leurs écrans. Celui-là par exemple, alors que je passais à côté de lui, tranchait à grands coups d'épées un troll tout bleu et avec des cornes. Il devrait aller montrer ça au barman de l'Oblivion, il n'en serait que ravi ! A peine ma carcasse désabusée s'était retrouvée sur la chaise que Jen arriva à son tour. Elle dissipait aussi rapidement l'alcool qu'elle l'ingurgitait. Grande dame verte, mangeuse de chlorophylle à ses heures perdues…
Son explication, quoique fumeuse, passerait pour vraie. Tout comme beaucoup d'être à caractère magique, elle ne pouvait pas vivre de la même manière que tout le monde. On était dans le même cas, à la différence près que je n'étais pas vert. Glissant mes mains dans les poches de mon trench, et m'adossant au fauteuil de fer, je lui glissais une phrase qui aurait sans doute l'impact que j'espérais. Elle avait gaffé, elle avait perdu. Tant pis pour elle.
- La prochaine fois, allez à l'Oblivion. Là-bas vous ne serez pas jugée. Enfin… De ce que j'en sais moi…
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| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Ven 5 Fév 2016 - 13:00 | |
| " Ah, Ah, Ah, Ah, Ah, Hi, Hi ... Oh-Oh, Ah-Ah, Ahem. "
Mais que faisait la police ? Cette clowne venait de vider un verre de Banane-Kiwi-Limonade d'un trait comme une alcoolique sans le sou en phase terminale !
" Et dire que je pensais que mes blagues étaient nulles. "
Mais c'était qu'elle parlait fort, en plus ! Quel mauvais plan préparait-elle ? Qu'est-ce que faisait une bande de mafieux en train de discuter d'évasion fiscale dans la salle d'un Cyber-Café au rabais ? Réponse : rien, il n'y en avait pas. Pour une fois, il était vraiment question d'humour. Il était même question de très mauvais humour. Et d'une fille à la peau blanche, au maquillage outrancier et au rire extrêmement sonore avec un bonnet panda sur la tête. On avait tout ses moyens de cacher son identité secrète.
" Non, mais ça m'étonne pas que vous autres puceaux traîniez ensemble tout seuls ! " expliqua-t-elle en tapotant de la tranche de la main sur la table, face à son interlocuteur barbu au T-Shirt à l'effigie du "S" de Superman, " Quand une fille seule et pas trop dégueulasse se pointe dans votre rade, vous vous jetez dessus comme si c'était un quartier de viande et vous balancez des blagues encore plus nulles que les miennes ! Regardez, la Saint-Valentin approche et vous vous réunissez comme une société secrète pour jouer aux cartes Magic ... "
Mais le larron d'en face avait ses arguments aussi, qu'Harley adressa bien vite.
" C'était pédagogique quand j'ai dit "Je veux bien boire un coup avec celui qui me battra." ! C'était pour vous aider à sortir de votre détresse ! Je suis pas stupide, je sais très bien que je gagnerai jamais avec mon deck Licornes ! Je l'ai fait parce qu'il était tout mignon et que j'avais des protège-cartes My Little Pony en rab' ! T'aurais pu me laisser gagner pour me donner l'impression d'être bonne à ce jeu ! "
Mais la discussion continuait, tandis que les parties se poursuivaient dans l'arrière-boutique ... A sa décharge, Harley avait plus d'allure, avec son t-shirt "My Chemical Romance" en taille quatorze ans qui ne laissait aucune place à l'imagination, pour le coup : tenez, par exemple, elle n'avait pas de sous-vêtements. Jeter Harley en civil dans un groupe de geek, c'est comme balancer un contrôleur fiscal dans un banc de piranha !
" Huh ? " fit-elle en ouvrant grand les yeux et en sondant son vis-à-vis jusqu'au fond de son âme, " Ben non, on sortira pas ensemble du coup, non. Même pas la peine. Naaaaaah. Je suis quand même une fille avec de l'allure, moi ! Kewa ? Non, mais il marche pas ton compliment : évidemment que je ressemble à Harley Quinn ... JE suis Harley Quinn. "
Elle enleva son bonnet pour dévoiler ses cheveux blancs aux terminaisons colorées.
" Duh duh duuuuuuh ! " fit-elle, avant de rapprocher son visage du sien, pour finir par un claquement de mâchoire et un sourire carnassier.
On pouvait se demander ce que le pauvre passionné de cartes bredouillait en face, car il était vrai que sa voix, penaude, ne portait pas autant que celle de la furie Malabar. On s'en fichait. Une bonne partie de l'assemblée s'était retournée vers leur table. Harley en prit conscience et se leva, écartant les bras comme pour embrasser l'assemblée toute entière, magistrale et éloquente :
" N'êtes-vous pas rassasiés ? " demanda la gladiatrice rhétorique, " Ne vous êtes-vous pas suffisamment divertis ? "
Visiblement, il n'était pas question de divertissement, mais plus de couverture brisée. Tout le monde la regardait d'un air suspicieux et l'appel au 911 n'était pas loin. Harley regardait l'assemblée avec les grands yeux de biche de celle qui essayait à tout prix de se racheter une innocence ; eux la regardait sans trop savoir comment réagir.
" Oh, Gowdy. " réalisa-t-elle, alors qu'une fausse moustache était apparue comme par magie sur son visage, " Ne vous fiez paws à vows yeux ! Je ne suis paws qui vous crawyez ! Retournez à vows occupawtions ! Je suis Mister Kingzel ! Sir Arsene Kingzel of Liverpool ! Oh oh oh ! "
Son accent britannique était peu convaincant mais il suffirait. Son objectif était de glisser vers la sortie, non sans passer par le bar pour y laisser cinq ou six coquets billets de deux cents dollars tout neuf, pour garder le secret de la dépravation de l'aristocratie anglaise bien au chaud.
Et pour récupérer un verre de Bourbon. C'était typiquement anglais, ça, le Bourbon ! Cela ne pourrait que parfaire son identité secrète de Lord moustachu en micro-short et en bas résilles !
Prenant sa pose la plus Clint Eastwoodesque possible, accoudée avec patience au bar, une lueur résolue de pistolero du Grand Ouest dans le regard, il ne lui fallut à Harley pas plus de quelques secondes pour repérer son grand camarade à manteau de tranchée, le grand John Constantine, en personne ! Oui, Harley connaissait John Constantine grâce à l'une de leur "amie" commune, Zatanna. Peut-être au plus grand déplaisir de ce dernier, mais il fallait dire qu'Harley avait un léger penchants pour tout les grands garçons ténébreux à tendance dangereuse qui traînaient dans les bars ... Qui y'avait-il de plus dangereux que quelqu'un qui fumait dans un bar ? C'était interdit par la loi, ce qui prouvait bien, au demeurant, que celui qui faisait la signalisation des sentiers infernaux - pardon, le Hellblazer, si vous préférez - était parmi les plus dangereux des gaillards de l'assemblée ! Ou alors c'était parce que Zatanna disait qu'il était dangereux. Quand Zatanna dit que quelqu'un est dangereux, c'est qu'il y a une raison...
Et puis, c'était le seul qu'elle connaissait. Et puis il était choupi. Et puis elle ne voulait pas passer la Saint-Valentin toute seule. Il n'y avait rien de plus terrible qu'une approche de St. Valentin avec Mister J. qui ignore méthodiquement tout les SMS et les messages laissés sur son répondeur par sa Harley. Il ne manquerait plus qu'il la trompe avec Batgirl, ou pire, avec Oracle !
Pas le droit à l'erreur ! Elle commanda un deuxième verre de Bourbon. Constantine adorait les alcools obscurs anglais !
Bref, c'était à peu près comme cela que la Doctoresse Harleen Quinzel retira son verre en même temps que sa moustache pour se diriger vers la table du Blazer sans blazer qui était occupé à parler avec un truc aux cheveux rigolos mais qui semblait hésitant.
Parfait, elle savait comme aborder les tables comme ça. Petit un : démarche chaloupée, petit deux : on fait claquer les bottines à talons, petit trois : on relève le menton pour faire sûre de soi !
Et boum, ni vu, ni connu, voilà que Harley a posé ses verres à la table des tourtereaux et a récupéré une chaise à roulette au poste informatique d'à-côté.
" ♫ Saluuuuut John ! ♫ " aborda-t-elle la conversation avec un ton flûté en le dévorant du regard, " Alors, on fait dans le détournement de geekette ? J'espère qu'elle est pas ... "
Harley s'était arrêtée. Elle avait vu la copine de table. Elle était verte. Harley avait buggé. Elle regarda sa main, blanche, elle regarda celle de l'autre, verte. Sans y être invitée, elle la prit pour la frotter un peu, pour voir. Non, ça partait pas. Oh. Putain. Ça ne pouvait pas être ...
" Jenny ? "
Non, quand même pas.
" Jennifer Walters ? "
Mais ça n'avait aucun sens ! Comment ?
Elle siffla pour témoigner son admiration, adoptant une voix impressionnée :
" Visez-moi le Johnny ! Il flirte avec She-Hulk !.. Attends, comment c'est possible ? Elle existe pas, non ? Je veux dire, t'as un sortilège pour faire apparaître des personnages de fiction ? "
Elle attrapa son verre de Bourbon et le vida cul-sec pour amortir le choc. L'alcool était ignoble, mais c'était pour le principe.
" Ça, c'est pas commun ça ... " conclut la comique en contemplant le fond de son verre avec une implication que n'aurait pas renié le Penseur de Rodin. |
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Re: [Love Month] Love is in the air ? Sam 6 Fév 2016 - 9:33 | |
| Jen demeura interdite à la mention que venait faire John de l'Oblivion. Sa mâchoire inférieure béait bêtement et l'expression présente de la fille verte était si stupide que si elle avait été indienne son nom aurait été "Il-pleut-dans-sa-bouche"...
Pourtant, elle n'était plus saoule.
Pourtant, elle avait prévu de ne plus déparler et de ne plus rien faire de plus pour ruiner le peu de crédibilité qu'il lui restait...
Mais là, il n'y avait pas 36.000 solutions. Il n'en existait que 5 :
- John était un genre de mentaliste et il avait "saisi" l'existence de l'Oblivion Bar directement dans son esprit à elle, sans comprendre les tenants et aboutissants de la référence - John n'avait jamais parlé de l'Oblivion et le fait que Jen ait entendu le contraire consistait en une illusion auditive, reliquat de sa très récente alcoolisation toxique - Personne n'avait jamais parlé de quoi que ce soit car John n'existait pas et était lui-même une illusion visuelle qui produisait des illusions auditives, et Jen avait VRAIMENT plus bu que de raison - Personne ni rien n'existait et tout n'était qu'illusion, auquel cas ce n'était pas réellement grave parce que tant que Jen garderait suffisamment confiance en sa propre existence, elle pourrait la conserver et... Aspirine. Deux. Vite ! - Jade était en fait une pocharde et elle avait réussi à griller son identité secrète auprès du premier venu, plus facilement que Superman portant des lunettes... Ce qui faisait de Jade quelqu'un d'encore plus bête qu'une - par exemple - Loïs Lane !
... en même temps, Jen se rassura en se disant qu'une peau verte et des cheveux verts limitaient quand même pas mal la possibilité d'avoir une identité secrète qui tienne la route. Même dans un repère de geeks, il y avait de fortes chances que l'on reconnaisse l'originale d'une éventuelle contrefaçon (et Jen se leurrait à la fois, il y avait fort peu de chance que sa - finalement - pas si longue carrière que ça dans l'héroïsme ait imprimé suffisamment les esprits pour que les nerds en tout genre la connaissent ou qu'ils aient des posters usés d'elle dans leur chambre... Il était même plutôt probable qu'on la prenne pour un genre d'Elfe Sylvestre ou une Tolkiennerie du même acabit !)...
... mais si ça pouvait expliquer que John l'ait reconnu, pour autant comment expliquer l'Oblivion ? Sa présence au sein du Shadowpact n'a pas fait l'objet d'un communiqué de presse et elle voyait mal Arion le crier sur les toits, à la faveur d'un delirium tremens des profondeurs...
... à part si...
"Phantom" brailla Jade, fière d'elle, avant de baisser intuitivement d'un ton. "Tu es le Phantom Stranger dans sa forme humaine".
Elle avait l'air contente d'elle, tellement qu'elle ajouta :
"Et là t'es pas obligé en tant qu'humain de faire des devinettes ou du mime ou des claquettes pour t'exprimer. Du coup, tu peux parler normalement... Genre, parce que l'esprit du Phantom n'est plus sur toi comme un parasite et que tu es redevenu John ou..."
Jen s'égarait très loin, au-delà de tout espoir... La boisson qu'elle avait ingurgité était peut être plus forte que prévue.
"... ou alors tu es Detective Chimp, une fois rasé ?"
Heureusement une drôle de petite nana grimée trop court, trop serré, vint les rejoindre, semblant connaître John.
Jade se demanda D'OU elle LE connaissait, se trouvant limite à être jalouse (du Phantom Stranger ?)...
Au bout de quelques instants, elle se rendit compte que la nouvelle arrivante était plus vieille qu'elle n'en avait l'air, que la tenue qu'elle portait était outrancière, tout comme ses propos et que tout cela fleurait bon l'équilibre mental instable (Salut Todd !)...
"Jen ?" lâcha Jennie-Lynn à la nouvelle arrivante, après s'être faite tripoter sa main (verte) à elle par la main (blanche) de l'autre (elle hésita à cette occasion à attraper la main de Harley pour que ses deux mains à elle et celle de la nouvelle arrivante puissent faire, une fois réunies, le drapeau du Nigéria mais elle se ravisa).
Décidément, soit Jen était super-nulle pour conserver une identité secrète et son repère secret était dans le bottin (bon, en vrai, elle ETAIT dans le bottin), soit...
... il y avait mégarde.
"Euh..." commença Jen, un peu déstabilisée. "John flirte pas avec She-Hulk mais..."
Elle tourna 7 fois sa langue dans sa bouche, en espérant trouver une bonne répartie. Son regard s'illumina un instant quand elle lâcha, finalement (et finement ?) :
"... il flirte avec la fille du Géant Vert !"
Bon c'était pas terrible mais en même temps, était-ce réellement faux ? Elle était la fille de Sentinel, qui pouvait être qualifié (au moins sur un plan moral) de géant vert...
"Et toi, tu le connais bien, John ?" demanda-t-elle, à la fille, réellement piquée au vif. |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Sam 6 Fév 2016 - 20:08 | |
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Nous avons tous des petits plaisirs bien moins innocents que la moyenne, et c'est dans des cas pareils que j'aurais voulu voir la tête du Stranger, et de toute cette bande de cul bénis ! Elle me prenait pour lui. Je dus me faire violence bien plus que je ne l'aurais cru, pour ne pas éclater de rire et tomber à la renverse. Vu la quantité d'alcool qui se trouvait dans mon sang, à moins que ce ne soit du sang dans l'alcool coulant dans mes veines… Peut-importait, mais je savais que la chute n'aurait pas été aussi douloureuse que le fait même de l'imaginer toujours aussi stoïque, mais en même temps agacé qu'on puisse me prendre pour lui. Non mais sérieusement, elle tenait aussi mal l'alcool que ça alors ? Voilà qui était tout aussi intéressant qu'amusant au demeurant des choses. Pour toute réponse, je me contentais de lui sourire mystérieusement. Si elle voulait le croire, alors grand bien lui en fasse. Et puis tant qu'à faire, autant jouer le jeu quelques heures. Par contre, le coup du "Chimp" me passa moyennement dans la gorge. J'étais anglais, pas un singe savant.
Dans ma grande bonté et dans mon éternelle mansuétude, je daignais lui répondre de mon air le plus cordial. Enfin, j'ai essayé…
- Ni l'un ni l'autre. Je suis John, pas le Stranger ni même l'autre tête de singe… En plus, j'ai les bananes en horreur !
Passant distraitement mon doigt sur le haut de mon verre, je réfléchissais à un moyen d'en savoir un peu plus sur Jen. Liée au Green, à l'Oblivion et donc, par déduction au Stranger… Mais j'en ignorais encore bien trop pour savoir qui elle était vraiment. Une simple créature du Green ou autre chose, quelqu'un de bien plus… Intrigant… Le soucis qu'il y a dans ce genre de cloaque, c'est qu'on tombe perpétuellement sur n'importe qui, voir même sur n'importe quoi. Ma chance légendaire n'aidant pas le moins du monde, je n'eu aucun mal à reconnaître l'espèce de chose pathétique, coiffée telle une punk made in France, et arborant une tenue ne laissant aucune chances à ses attributs de rester cacher très longtemps. Certes, si ça n'aurait pas été ELLE, j'aurais apprécié le spectacle mais… Les folles, j'ai déjà donné. Mis à part des problèmes, ça ne rapporte rien de bon. J'ai déjà les démons, je ne vais pas commencer à materner une sociopathe en puissance non plus.
- Harley…
Sans même montrer le moindre dédain à son égard – ça lui aurait fait trop plaisir que je porte une quelconque attention à son arrivée –, je pris le verre qu'elle venait de poser devant moi, et, fit mine de le boire. Malgré le coma éthylique qui me faisait de l'œil depuis quelques instants, je ne perdais pas encore mon bon sens. Règle numéro un, ne jamais, ô grand jamais, accepter de boire quoique ce soit provenant de la consœur de l'autre maquillé de Joker… C'en était de pire en pire, avec une créature pareille, il faudrait inventer de nouveaux adjectifs. Même le terme "excessivement pathétique" ne semblait pas être suffisant. Après une arrivée en fanfare, sans l'orchestre de 76 trombones – chose étrange qui plus est –, elle commença à réaliser sa danse frénétique. Jennifer Walters… Mais bien entendu que c'était un personnage de comics, tout comme moi ou la moitié de l'équipe de slipboy et tridentman !
Toutefois, j'eu l'agréable surprise d'entendre Jen lui répondre, d'une manière tout aussi directe que franche, par une boutade bien sentie. Tout l'humour anglais dans une jeune femme à la peau verte. Il fallait que je la garde pour plus tard celle-là. Enfin, je parle de la blague, la fille… Peut-être un peu plus tôt. Une clope porté à mes lèvres et alors que j'allais l'allumer machinalement, l'autre gorille se pointa et me fit comprendre, tout en mettant un coup de pied dans ma chaise, qu'il était toujours interdit de fumer à l'intérieur.
Bordel ! Il m'aurait fallu une piscine remplie de boue et je les aurait rapidement jetées dedans. Ces deux là se prenaient réellement pour des catcheuses hors-compétition ! Le pire dans toute cette histoire, est que si cela aurait été le cas… Le bar à geek dans lequel nous étions se serait remplit à une vitesse folle. Malheureusement pour moi, ça ne serait pas pour aujourd'hui. Je fis mine de rien, et appuya ma joue contre mon poing, blasé, je regardais Harley de haut en bas.
- Tu savais pas qu'halloween c'est encore loin Harley ? En plus, la fille du géant vert est plus agréable que celle de l'atout... J'ai jamais aimé le tarot à vrai dire…
Sautant sur une mine m'aurais coûté moins cher que de lui balancer une vanne pareille. Qu'avais-je à perdre à le faire ? Je n'avais déjà plus mon âme, et ce n'était pas comme si je risquais réellement quelque chose. Harley était cinglée, complètement et cliniquement cinglée, mais pas au point de s'en prendre à moi. Pas pour de si piètres conditions.
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| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Dim 7 Fév 2016 - 12:07 | |
| Harleen is not impressed. Nawt in ze list. Non, attendez. Enfin. Bon. Pourquoi diable est-ce que tout le monde manquait de respect à Harleen ? Elle était douce et gentille, Harleen. Non, parce qu'Harley, elle aurait déjà fait un carton pour moi que ça ! C'est un camouflet ! Une honte ! Une déclaration de guerre ouverte !
" Il est charmant, hein ? " demanda-t-elle en grattant la tête du britannique désabusé en continuant ses œillades comme si rien n'avait été dit.
Parce que rien n'avait été dit ! Il avait dit quelque chose ? Oh, sûrement ... De toutes façons, Harley ne comprenait rien à l'accent anglais ! A moins que ça ne soit à leur argot ... Ou alors juste parce qu'elle avait la capacité d'attention d'un poisson-rouge.
Et elle préféra retourner son regard vers Jennifer en joignant les mains et en penchant la tête.
" Je savais que ce saligaud de Géant Vert faisait des manipulations génétiques illégales sur ses légumes ... Mais sur sa propre fille ! C'est révoltant !.. " protesta-t-elle, avant de redresser la tête, " Attendez, on parlait de quoi, là ? "
La tête de girouette colorée alla de gauche à droite, puis à gauche à nouveau, à la recherche de l'inspiration sur le visage de Jennie, puis de Constantine, puis de Jennie. Ou bien l'inverse. Ou bien ...
" Ah ! Oui ! " elle claqua des doigts, " Evidemment que je connais Johnnie ! Tout le monde connaît Johnnie ! C'est un sorcier, un vrai de vrai ! Pas comme ce rigolard d'Harry Potter ! Johnnie, c'est le genre de mec à te ressusciter des bonshommes en leur traçant des glyphes dessus avec un stabylo ! C'est le MacGyver de la magie ! Si je connais Johnnie ?.. "
Elle lâcha un "peuh !" puéril en détournant le regard, avant d'adopter une petite voix outrée de damoiselle choquée,
" ... Evidemment que je connais Johnnie ! Tu croyais vraiment qu'une fille de ma classe, de mon standing s'abaisserait à fricoter avec un clodo qui aligne des mots improbables avec un accent incompréhensible et qui picole n'impooooorte quoi du moment que ça dépasse les huit-six pour-cent pour pouvoir aller se vomir dessus aussi sec derrière le bar si ce n'était pas John motherloving Constantine ? "
Au fond de la tête d'Harley, une petite voix elle aussi outrée - celle d'Harleen, celle de la sagesse - vint lui rappeler qu'elle était quasiment à poil en Février et qu'elle ne connaissait pas la notion de standing. On pouvait se rendre compte de l'intense débat intérieure à la compagne du Joker par les regards intenses qu'elle jetait à deux endroits différents du plafond, à gauche et à droite. Et puis à la table.
Et puis là, soudainement, elle se colla une baffe à elle-même. Paraîtrait-il que ce joyeux luron de Constantine se jouait d'elle ! Paraîtrait-il qu'il ne la prendrait pas au sérieux ! Paraîtrait-il même que la fille du Géant Vert ne l'était plus, qu'elle se moquait d'elle ! Qui oserait se moquer d'Harley Quinn ? Ce serait fou ! Ce serait se jouer d'elle, elle qui était si gentille et avenante avec tout le monde ! Même avec ... Oh, et puis zut.
" Excusez-moi. " fit-elle avec un grand sourire, " La petite voix dans ma tête a été très, très méchante. Euh, sinon, tu ne bois pas le verre que je t'ai amené, Johnnie ? Je croyais que t'adorais les alcools anglais bizarres ? C'est du Bourbon pourtant ! "
Oui, on ne la faisait pas à Harley ... Elle avait l’œil et le bon ! Sauf quand elle louchait, mais ça, c'était quand elle mettait ses lunettes. |
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Re: [Love Month] Love is in the air ? Lun 8 Fév 2016 - 23:06 | |
| John avait l'air effondré à l'arrivée de la punkette déséquilibrée... Il avait la tête d'un type qui préférerait s'enfoncer une paille dans l'urètre plutôt que de demeurer ici un instant de plus...
Jen était déçue. Elle fronça des sourcils et lança amicalement à Harley :
"Ah oui, tu as l'air de le connaître plutôt bien en fait... Et euh... J'aime tes vêtements"
Le problème avec les timbrés, c'est qu'on avait toujours un peu de mal à savoir quoi leur dire. Parce que :
- il valait mieux éviter de les contrarier au cas où ils cacheraient une hache télescopique dans leur sac à dos - néanmoins, ils étaient assez difficiles à suivre et Jen n'avait guère d'envie de gambader, joyeusement, main dans la main avec Harley à La La Land, le pays des gens qui jouent plus depuis longtemps avec le jeu complet...
Aussi, Jade se focalisa plus sur John qui la décevait : il avait, semble-t-il, eu une relation avec cette Harley (était-ce à cette occasion qu'elle était devenue partiellement démente ?), n'avait pas jugé bon de rompre proprement et faisait maintenant semblant de ne plus s'y intéresser...
... John était un mufle. Oui ! Un mufle, un goujat et un type-pas-bien (mais Jade aimait bien les types-pas-bien)...
Un peu peinée pour Harley, elle ajouta à son attention :
"Tu sais, John a juste voulu me débarrasser d'un lourdingue qui m'embêtait... J'veux dire si c'est ton mec ou si t'es enceinte de lui, y a pas de problème..."
Bon là elle serait VRAIMENT très déçue. Parce que ça voudrait dire que John poussait le machisme à des degrés cosmiques.
Déjà ça voudrait dire qu'il détournait des handicapées légères puis qu'il les larguouillait sans vraiment leur dire, pour qu'il puisse avoir d'une part sa base de repli (son porte-avion), tout en pouvant aller en opération extérieure de temps à autre...
C'était ce qui s'appelait courir deux lièvres à la fois. Et l'une des lapines étaient blanche et l'autre verte.
Mais bon, avant de se résoudre à faire la gueule à celui qui serait au choix, seulement négligé et excentrique radical bizarre, ou alors un gros dégueulasse des familles, Jade remarqua :
"De la magie ? Avec des colombes et des hauts-de-forme ?"
Puis elle fit le lien avec le Phantom Stranger, l'Oblivion et ce qu'avait dit Harley...
"Dis-moi pas qu'ils ont pas voulu de toi au Shadowpact ?"
Jade trouvait que le contexte se stratifiait trop vite pour ses petits neurones. Elle était au bord de griller. Harley était-elle une sorte de bombe à retardement linguistique ? Une fois qu'elle aurait fini de parler, leur têtes allaient-elles exploser ?
Il ne restait à la jeune fille plus qu'une seule solution : pour se rafraîchir l'esprit et pouvoir suivre Harley, il fallait qu'elle...
... vide le verre apporté par Harley. Tant pis s'il y avait de la drogue ou du liquide vaisselle, elle courait le risque.
Une fois ceci fait, Jade serra les poings, plissa les yeux et attendit la sanction : peut-être qu'elle grimperait sur la table ou tomberait raide morte mais au moins, elle n'aurait plus aucun mal à suivre Harley ! |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Jeu 11 Fév 2016 - 17:29 | |
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Je commençais sérieusement à avoir des envies de suicides. Non pas que je le ferais, attention, même si la vie m'agace bien plus qu'elle ne le soupçonne – faut bien un ennemi invincible n'est-ce pas –, c'est juste que lorsque Harley débarquait quelque part, ça finissait toujours de la même manière. Sa batte "magique" allait et venait dans tous les sens et finissait par faire du mal à quelqu'un. Et sa ns insinuations malsaines pour une fois. Non, celle-là était vraiment, mais alors VRAIMENT tarée ! J'ai affronté des démons, des succubes, des anges, des commissaires aux comptes, des chanteurs de variété anglaise… Mais elle serait capable de les étaler en quelques secondes à peine. Si seulement elle n'était pas aussi folle. Quand je disais que ces histoires allaient une nouvelle fois me poser des soucis. Ma gueule de bois ne passait pas, et avant qu'elle n'arrive je me demandais ce qui pourrait rendre ce mal de crâne encore pire… Et la vie donna naissance à Harley Quinn. Merci le cadeau empoisonné.
Tout en passant ma main sur mon visage, moitié désabusé, moitié dépité, mon cerveau semblait vouloir fuir de ma boite crânienne plus vite encore que l'alcool dans mon foie. S'il se décide un jour à recommencer à faire son boulot celui-là. L'un dans l'autre, je me demandais si je devais me sentir insulté ou flatté de cette comparaison. On était anglais tous les deux. Enfin, sous un certain angle. Et elle continuait à déblatérer tout et n'importe quoi. Si seulement je pouvais lui balancer un sort de silence pour qu'elle ferme sa CENSURE de grande gueule… Toutefois il n'est jamais possible de le faire sur une créature pareille. La magie a de cela, qu'elle ne touche pas les… Comment la qualifier poliment ? Les tarées et les tordus dans son genre ? Et merde. Non mais ?! Du huit-six ? J'ai la gueule d'un gamin de quinze ans maintenant ? La bière, c'est bon pour les femmelettes… Ou les américains à la limite.
Cette question était tout aussi stupide qu'inutile. Pour qui elle me prenait encore ? Le bourbon… Anglais ?! Sans ma classe légendaire de British Inc, j'aurais sans doutes balancé un "WTF?!" de derrière les Pubs… Mais j'avais d'autres trucs en tête. Comme le fait que mon corps continuait à se prendre pour une distillerie Ecossaise pendant la guerre. Ca tournait à plein régime là-dedans. Bon… Et si je changeais de position moi ? Mon dos s'appuyant un peu plus sur le dossier de la chaise. Je balançais ma tête vers l'arrière en soufflant de dépit. Mais casse-toi Harley… Tu me fatigue. Et ta voix… Mes oreilles n'allaient pas tarder à saigner de douleur.
- Le bourbon est américain Harley… Pas Anglais… En plus, je ne suis pas aussi taré que toi pour boire ça.
Et une pique, une ! La prochaine serait mon pied dans ton si joli petit cul ma jolie ! C'en était navrant. Plus elles étaient stupides – pour ne pas dire conne –, plus je les aimaient. Il faudrait que je me décide à changer la donne un jour… Un jour. En parlant de jour, je fermais les yeux lorsque que Jen parla de magie façon cabaret. Mais bien entendu ! Je porte tous les jours un haut-de-forme, une queue de pie, et je sors des lapins blancs de mes manches. Je portais mes mains à mon visage, tentant en vain de chasser de mon esprit ces deux mignonnes qui, je commençais à le croire, n'était que des créations de mon éthylisme avéré. Ma chaise m'emporta dans sa chute, à moins que ce ne soit mon corps qui emporta la chaise… Le mot qu'elle venait de prononcer me fit me retrouver les jambes en l'air. Après la gueule de bois, j'allais avoir le crâne en miettes.
Il fallait éviter de faire de pareilles frayeurs à un cardiaque. Et même si je ne l'étais pas, il y avait mieux. Le Shadowpact. Stranger et co. Non mais il ne fallait pas abuser. Xanadu me courrait assez souvent après comme ça, sans que l'autre face de sinistre me fasse la même chose. Alors que je me relevais, Jen descendit mon verre de la même manière qu'Harley. J'avoue que je n'allais pas le boire, mais quand même. Elle faisait quoi ? Le premier verre avait manqué de la mettre à terre, et pourtant elle persistait. Soit c'était du masochisme, soit c'était de l'héroïsme. Ensuite, et elle ne le saurait jamais, elle forçait l'admiration la jolie verte. Sacrée descente d'alcool, sacrée chute de reins, sacré… Une clope ! Il me fallait une clope. Tout en me frottant l'arrière de mon crâne qui désormais me faisais aussi mal que le reste, je cherchais mes clopes. Juste en mettre une à ma bouche. Et l'autre gorille de Tolkien qui me guettais à deux pas, près à me jeter dehors à grands coups de hache… Touts des cinglés ces geeks ! Harley devait se sentir comme chez elle ici finalement ! Ma clope en place, je levais les mains pour lui faire comprendre que je ne comptais pas l'allumer. Enfin, pas immédiatement.
Il me fallut quelques secondes avant de me rendre compte de ce qu'il se passait. Harley était folle, ce n'était pas une nouvelle, mais la jolie verte me faisais quoi ? Ca devait être le choc, oui… Le choc. Un tel regard ne pouvait qu'être dû à la douleur. M'enfin, me poser une nouvelle fois. Apparemment, ma chute ne semblait pas avoir étonné qui que ce soit dans ce bar. Il fallait avouer aussi qu'en dehors de leurs écrans, les habitués ne devaient pas avoir une vie sociale exacerbée. Oui, c'est moi qui dit ça…
- Tu as mit quoi dans ce verre ?
J'éludais la question du Shadowpact. Boire un verre d'un truc aussi… Etrange, je préférais éviter à vrai dire. Une seule et unique fois j'ai tenté de le faire. Je me suis réveillé à Cancun avec une plume de paon dans le bas du dos et mon paquet de clope à la main. Vu la tronche du Stranger, il doit avoir de sacrées déviances. J'espérais quand même qu'elle ne l'avait pas empoisonné. Ca serait délicat pour les journaux de dire que la fille de Géant Vert fut tuée par celle d'un pot de peinture désinhibé…
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| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Mar 16 Fév 2016 - 16:04 | |
| " Evidemment que je savais que le Bourbon était américain ! Tu me prenais pour qui ? C'était de l'humour ! "
Elle ne le savait pas.
" C'était pour te faire sourire ! Tu ne souris jamais ! On a toujours l'impression que tu as un ulcère aux poumons à cause de l'alcool ! "
Là, c'était de l'humour. Pour tenter de cacher son inculture. On pouvait reconnaître son inconfort au fait qu'elle piaillait. Ce n'était pas la voix joyeuse et flûtée. C'était la voix gênée et flûtée. La voix de celle qui était à la frontière de péter un câble pour une peccadille. Celle qui ne voulait pas faire capoter son plan de soirée. Celle qui repartirait, coûte que coûte, avec John Constantine. Ou n'importe qui.
She'd get laid no matter what.
Oui, c'était la voix de celle qui ... Vous aurez compris. Le truc à retenir c'est qu'elle roucoulait contre l'épaule de l'anglais et qu'elle n'était pas prête de s'arrêter.
Enfin si, quand même, pour l'aider à se relever de sa chute comme une aide-soignante attentionnée, ou une morte-de-faim. Une chasseresse. Une prédatrice. Voilà, c'était ça. Il ne manquait que la cravache, les menottes en moumoute et le bâillon en cuir.
" Ça va Johnnie ? Tu ne t'es pas fait mal ? Jamais je ne me le pardonnerais si tu mourrais comme cela, ce serait insultant ... Je crois que ... Je pourrais ... "
Elle renifla, jouant de ses atouts comme une allumeuse bas-du-front, le t-shirt menaçant de se lézarder à chaque malheureuse inspiration ... Ce fut à ce moment que résonnèrent les premières notes de Hollaback Girl de Gwen Stefani. Ca, c'était la sonnerie de Harley.
Hey, le deuxième prénom d'Harley était "Frances". Pas "Subtility", encore moins "Chastity". Ça faisait prostituée bas de gamme. Et elle se retenait, là, d'un point de vue sémantique.
" Ya ? " répondit la furie avec son espèce d'accent de banlieusarde New Jersiaise en dégainant son téléphone de la poche arrière de son micro-short, " A propos de ça ? Quoi, ça ? De la retenue sémantique ? De quoi tu parles ? D'où est-ce que tu lis dans mes pensées ? Qui t'es ? Tu te prends pour qui pour me faire utiliser des mots compliqués ? D'où est-ce que t'as eu mon numéro de téléphone ? Pourquoi c'est ma musique préférée en sonnerie ? "
La première réponse devrait être parce que. La deuxième avait lien avec la "retenue", justement.
" Je sais qu'il explose les compteurs au box-office. Oui, je suis jalouse ! " Elle se leva, continuant de piailler en claquant des talons, " Non, je ne prononcerais pas son nom ! C'est même pas un nom ! C'est un assemblage de mot ! Harley Quinn, ça a un lien avec la comedia dell'arte ! La culture, la vraie ! Oui, il est violent et irrévérencieux ! Ah ouais ? Mais je l'enquiquine, ton rôle à tenir ! Il est pas question que je remplace Gwen Stefani par du George Michael ! PAS QUESTION que je m'habille en rouge et me ... Ah ouais ? J'ai une identité, moi ! Un caractère ! C'est ça, va te faire tringler, Trevor ! Tu vois ? J'ai utilisé un gros mot ! T'es content ? "
Peut-être. Toujours était-il qu'elle raccrocha au nez de l'importun et qu'elle souffla dans ses mèches colorées.
" Moi, trop sage ? Il paraîtrait que je suis trop sage et que je fais plus rêver personne ! "
Elle se tourna vers Constantine,
" Est-ce que j'ai l'air sage ? " l'adressa-t-elle, très concernée, " Tu ne me trouves pas assez déjantée ?.. Tu sais quoi ? On va dire qu'on va se rouler un patin et qu'après, on va faire des trucs que la morale et la décence réprouve directement sur la table, au milieu d'une bande de gamins qui n'en ont rien à faire ! Qu'est-ce que tu en dis ? "
Le corps toujours incliné vers Constantine, sa tête alla chercher dans la direction de Jade.
" Et toi, gamine ? Ça te dit, un plan à trois improvisé avec deux inconnus dans un bar de fréquentation plus que douteuse ? " Elle alla lui caresser avec une tendresse troublante le côté du visage, " Ne t'inquiètes pas, petite. Je serai douce, j'ai l'instinct maternel. "
Ce fut à ce moment qu'Harley eût un léger doute. Jade semblait ... atteinte. Regard vers le verre de Constantine. Il était vide.
" Oh. Diantre. "
Le visage revint dans les yeux de John, toujours inclinée vers lui. Il la regardait avec un air qui ressemblait à de l'inquisition. L'arlequine se sentait un peu gênée, là. Son regard était encombrant. Il ne pouvait pas faire comme les autres et reluquer son décolleté en bavant ?.. Bon, elle avait devoir faire avec ... Elle sortit donc un briquet de son décolleté - Magie. Ne demandez pas comment c'est possible. - et alluma la cigarette de Constantine. Elle ne se souciait pas du gorille. Déjà, elle s'en fichait, de la législation. Ensuite, pour discuter avec les gorilles, elle avait une batte de baseball, un .357 Magnum et une maîtrise de Taekwondo.
Bon, surtout un .357 Magnum. Tout mignon. Un cadeau de Mr. J ! Même qu'il était blanc et noir avec des contours rouges !
" Euh ... Héhé ... Je crois que j'ai peut-être, un peu, mis de ... ahem. " Elle sortit une ordonnance soigneusement pliée, glissée là aussi dans le décolleté, en battant des cils avec son sourire apitoyant, " Oh, la vache. Bon, y'a au moins de l'éther et du LSD. Sans compter l'alcool en lui-même ... Donc ... Euh ... Faudra pas dire au Géant Vert qu'on a métaphoriquement défoncé sa fille ... Héhé ... ahem ... " |
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Re: [Love Month] Love is in the air ? Jeu 18 Fév 2016 - 18:26 | |
| Dans l'attente de voir l'alcool lui monter une fois de plus à la tête et lui exploser les méninges, Jade assista - passive - à la chute (de sa chaise) de Constantine, ainsi qu'à la tentative d'OPA qu'Harley était en train de réaliser sur l'anglais douteux.
Puis le couperet tomba.
Éther + L.S.D. + Alcool.
Autant d'années passées à "dire non à la drogue et oui à la vie", pour au final se retrouver raide défoncée en public avec un truc aussi douteux que du LSD ! La même cochonnerie qui a failli tuer par anticipation John Lennon ou que recommandent de prendre tous les gourous et les tarés dans le genre de Kesey, du Dr. Grof ou...
... d'Harley.
Jade plissa très fort les yeux, sentant que ses veines charriaient le toxique directement dans les recoins cachés de son esprit et de sa matière grise...
"Il faut dire non à la drogue et oui à la vie !" marmonna-t-elle en guise d'incantations magiques, se remémorant avoir un jour posée en maillot de bain dans un Swimsuit Special de la Ligue des Super-Héros contre la Drogue... Tout ça pour ça !
Finalement, elle ouvrit un œil, un brin craintive, puis un autre. Ses chakras devaient être bouchés ou son troisième œil aux abonnés absents.
Elle hasarda à la cantonade ::
"Et c'est là où je suis censée pleurer comme une gosse et révéler que mon père ne m'a jamais aimé ?"
Jennie-Lynn se pinça les lèvres et...
... NOMD'UNP'TITBOUDHA ! Une lumière belle et intense se fit jour dans son esprit, éblouissant le café de milles lumières et couleurs que-l'on-ne-peut-décrire-tellement-qu'elles-sont-belles. Milles pipeaux et flûtes de pans retentirent dans l'établissement, jouant la plus belle et déchirante symphonie jamais entendue de mémoire d'homme. Jade était ravie. Elle pensait pouvoir voler (en fait elle avait oublié qu'elle savait voler...). Tout était amour. Dieu venait de s'incarner en elle, et puis en John mais aussi en Harley et dans le fan de Tolkien et dans tous les clients du café...
"Je t'aime, John" lança-t-elle, un expression niaise et ravie sur le visage.
"Je t'aime aussi, Harley" ajouta-t-elle à l'attention de celle qui lui avait ouvert les yeux. "Merci de m'avoir fait boire le St Graal de la connaissance, le jus de Jésus, la rosée de Bouddha, la pluie de Yahvé..."
Etc, etc...
Jade se dressa sur ses jambes et leva les bras au ciel, en criant :
"Je vous aime tous !"
Puis se rasseyant, elle commenta, étonnamment lucide :
"J'suis défoncée, hein ? Harlequine, c'est drôle comme nom... Si t'es Har... euh... Harlequine... euh... Je suis Colombine et Jo... Jo... enfin l'anglais, quoi, c'est mon Pierrot Gourmand à moi !"
Nouveau ricanement. Nouvelle phase de son intoxication. La pièce tanguait et les objets dansaient sous ses yeux. Son centre de l'équilibre venait de recevoir l'éther en pleine poire.
"On devrait apprendre à mieux se connaître..." réussit-elle à dire à John. "J'veux dire, toi, moi, Harley, les clients et les gens dans la rue et les passants, les funambules, les colporteurs, les..."
Etc., etc...
Finalement, la fin était proche. Comme pour s'en faire un micro pour faire ses adieux au monde, Jade attrapa sa chaussure gauche, dans l'intention d'interpréter "All by myself" et...
... vomit dedans.
Instant de révélation. La tête penchée entre ses jambes, fixant le sol souillé de son reflux gastrique, Jade ajouta :
"Je crois que je suis encore un peu fatiguée... Quelqu'un a un chewing-gum ?" |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Mar 23 Fév 2016 - 16:19 | |
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En plus d’être une tarée de première, Harley semblait vouloir devenir une mère attentionnée. Je percevais sa manière de réagir avec moi de cette manière, l’inceste devait être de famille, entre l’autre face de Joker et Batnouille, personne ne pouvait se cacher le fait même que Gotham était une usine à consanguins. Bordel, ce que j’étais heureux d’être anglais. Quoique parfois il m’arrivait de penser bien autrement. Abrutie de famille anglaise. Je continuais à me perdre dans mes pensées alors que devant moi pendaient, fermes comme des pastèques bien mûres, les… Comment dirais-je, "atouts" ? De Harley. J’aimais les femmes, peut-être bien plus que n’importe quel homme, le souci perpétuel n’était autre que le choix que j’en faisais. Pour une fois, il fallait que ça change. Dixit Harley la tarée, bonjour la liberté. Si j’osais ne serait-ce qu’avoir l’idée malheureuse de poser une main sur elle… Je prendrais le double de son âge en hôpital psychiatrique. Ma dernière visite là-bas ne m’avait menée à rien de bien particulier, sauf à une sortie rapide et à une magistrale baffe dans la gueule. Non, il valait mieux tourner la tête. Un bébé aurait sans doute regardé ces deux énormes distributeurs de lait en balançant un "miam" tonitruant, mais mon crâne résonnait comme les cloches d’une église recouverte de signes blasphématoires. Il est doué pour les métaphores le John…
Non mais c’est quoi cette merde ? Et ils osent appeler ça de la musique ? Entendre ce genre de truc est le meilleur moyen pour quiconque d’être poussé au suicide, et collectif la plupart du temps. Comme si ma gueule de bois, et ma chute ne suffisaient pas, il fallait qu’on me rajoute un truc pareil. Si je l’avais pu, je me serais barré vite fait, bien fait. Mais Jen était là, et même si on ne se connaissait pas depuis longtemps, il allait à l’encontre de certains principes que je la laisse avec cette folle-furieuse. En plus de se donner en spectacle, elle dandinait tellement des fesses, que si mon estomac ne tenait pas en place, il s'en serait donné à cœur joie pour faire ressortir une bonne partie de l'alcool ingurgité cette nuit. Merci le mal de mer. Mon regard se posa nonchalamment sur Jen, elle semblait… Possédée. Le démon de l'alcool faisait des ravages, et même si Harley me prenait – une nouvelle fois – à partie, j'attendais surtout une réponse de sa part. Qu'en avais-je à faire de ses délires de psychotique ?
La mort ne tarderait pas à venir me chercher, et l'autre déchu aussi par ailleurs. Donc quoi qu'elle puisse me dire, je m'en tamponnais l'oreille avec une tong. Je me contentais de sourire amèrement. Trop sage ? Trop tarée pour être laissée dehors oui ! J'en ai connu des démons, des anges, des trucs bizarres autant qu'étrange, mais elle ! Ca dépassait l'entendement et la compréhension humaine ! Même pour moi ! La proposition qu'elle fit à Jen m'étonna tant et si bien que ma gueule de bois s'enfui vers d'autres horizon, vers l'infini et au-delà diraient même certains. Mais merde ! C'était quoi cette odeur ? Des phéromones ? Ca sentait si fort que j'en avais de plus en plus la nausée. Harley se frottait à moi de la même manière qu'un chien se secouant sur mon mollet. Les seins en plus et la queue remuante en moins. Tandis que ma clope glissait entre mes lèvres, j'eu enfin la réponse à ma question. La fumée qui passa entre la bipolaire et moi, paru se muer en un miroir de vérité.
Trop d'abus et de produits dopants… Jen allait en payer les pots cassés. Et même si j'aurais voulu le faire, rien n'aurait pu changer la scène ô combien mythique qui suivit les explications. Je connaissais les aléas de la drogue sur le corps humain, un peu moins sur celui d'un être de la trempe de Jen. Mes doigts prirent la clope entre eux, et alors que je l'écrasais dans le fond du verre, cette dernière se consuma d'une traite. Une trop forte dose d'alcool est mauvaise pour la santé, à plus forte raison qu'on y rajoute du LSD. Ma joue écrasée sur mon poing, le regard de biais, mon visage se fit laconique, presque dénué de tout sentiment. J'étais enfin redevenu moi.
Première étape enclenchée, l'amour fulminant pour tous les êtres vivants existant sur cette terre. Prônant en direct live le nom du porteur de la philosophie tibétaine. Un de mes soucis s'arqua lorsqu'elle me "déclara sa flamme". Personne ne me l'avais dit depuis longtemps, ou plutôt, pas en étant totalement sobre j'entends. Le jus de Jésus… Apparemment Jen ne savait pas de quoi elle parlait. Son sang était du vin, son jus... Etait… Autre chose. Mes yeux continuait de l'observer, qu'est-ce que j'aurais pu faire de plus qu'attendre que son corps n'extirpe cette saloperie de ses intestins, d'un côté ou d'un autre, ça serait éliminé. Et voilà que la dernière phase se mit à jour. Une chaussure dans une main, l'autre levée au ciel…
Quelques instants plus tard, et le LSD flottant quelque part entre la semelle et les lacets de la dite chaussure, Jen commença à reprendre ses esprits. Pas de chewing-gum, mais des clopes. Bon, il ne pouvait rien avoir de pire que de fumer après une pareille défonce. Il fallait donc que je me déplace pour aller lui chercher quelque chose qui "nettoierait" son intérieur. Mais quel con, mon bon cœur me perdra… Rien que d'y penser, j'imaginais déjà les têtes de Chas' et Zed se foutant royalement de ma gueule. John qui pensait aux autres, ça arrivait aussi souvent que de la neige en enfer ! Salopards ! Mes pieds tremblaient encore, le choc de la veille, la présence d'Harley, et… D'autres choses, firent que je mis quelques minutes pour faire un simple aller-retour jusqu'au bar. Le verre se posa sur la table alors que je me tenais tant bien que mal au dossier de ma chaise.
- Gin tonic… Bois ça cul sec ma jolie, ça fera le ménage. (Je me tournais vers Harley, le regard dénué de tout sens moral, et surtout d'envie de vivre.) Tu me prenais vraiment pour un abruti de première ou quoi ?
Me laissant retomber sur ma chaise, je croisais les bras contre mon torse. Et maintenant qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir se passer ? Un ange portant des couches allait entrer ici avec une gueule de bois encore pire que la mienne et balancerait des conneries à tous ceux qu'il voyait ? Merde… Ce que je pouvais détester le 14 février…
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| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Jeu 3 Mar 2016 - 21:18 | |
| " Un abruti de première ? Nooooooooon ! "
Elle secoua la tête.
" Non, moi ? Noooon. Non non non. Jamais, non. "
Elle regarda ses ongles, s'interrompit. Regarda John, Jen.
" Non. Un abruti, jamais. Un coup facile ? Oui, carrément. Un alcoolique qui ingère n'importe quoi ? Peut-être, un peu ... Mais un abruti ? Nooooon. "
Harley attrapa sur la tête d'un gamin voisin assis derrière son écran un espèce de curieux chapeau de pêche et sortit un porte-cigarette et une paire de lunettes de soleil de sa poche.
" Comme nous venons de le voir, " exposa-t-elle comme un professeur, avec une voix rapide mais catégorique, " il n'y a rien au monde de plus pitoyable, irresponsable et dépravé qu'un éthéromane en vadrouille. "
Elle rapprocha le visage de John, puis de Jennifer, avant d'enlever son porte-cigarette vide en plastique avec cérémonial.
" Hunter S. Thompson, Fear and Loathing in Las Vegas. Très bon livre. " exposa l'ancienne copine du Joker, " J'avais jamais vu d'éthéromane avant. Il avait raison. Donc, est-ce que je t'ai pris pour un abruti ? Non. Est-ce que je t'ai mis de l'éther et du LSD dans un verre de Brandy pour voir ? Ouais, j'ai fait ça. Au moins, on aura bien rigolé ! Trouve-moi quelqu'un avec qui on rigole autant, hein. Tu préfères peut-être Batman, hein ? Ou ... Ou le Joker ? Hein ? Moi je peux te dire que Puddin', il a un sens de l'humour naze ! Naze ! "
Elle attrapa le verre de Gin et le vida cul-sec.
" Crois pas que je t'ai pas vu, hein ! J'ai le sixième sens pour détecter ceux qui me reluquent ! Je sais tout. " C'est faux, elle ne le savait pas, " Je sais que tu balances des regards en faisant genre que c'est mes yeux que t'essayes de trouver et tout. " Ça, c'était pas forcément vrai, mais comme statistiquement, 98% des rencontres d'Harley le faisait inconsciemment, il était plus facile de considérer cela comme un fait établi, " Je le sais très bien parce que je fais exprès de m'habiller comme ça ! Tu crois que ça m'amuses ? " Oui, ça l'amusait. " Oui, ça m'amuse ! Mais c'est pas une raison ! Tu devrais être heureux de me voir ! " elle attrapa une poignée de cacahuètes qu'elle se mit à dévorer, " Parche que y'a plein de petit chafricains qui ont pas cette chance ! Ils ont pas suffisamment à mancher ! " Ce qui était vrai, au demeurant, mais on entrait là dans le lieu commun. Elle avala, " Tu sais pourquoi ? Parce que y'a des pirates, en Afrique ! Et puis y'a les dictatures ! Tu sais ce qui se passe dans les dictatures ! On exécute les gens ! Genre au Mozambique, ils exécutent des gamins pour sorcellerie ! "
Elle reprit une poignée de cacahuètes et envoya voler le chapeau et les lunettes de soleil.
" Ok. Donc j'ai cooooomplètement perdu le fil de ma pensée ! C'est pas grave ! On a qu'à oublier ça, hein ? " Harley se retourna une énième fois vers Jennifer, " Tu m'en veux pas, hein ? Hey, on se trouve un Love Hotel, on se fait un threesome et on en parle plus ! On repart bons amis ! Okidac ? "
D'habitude, Harley n'était pas aussi crue ... Mais elle était Gothamite. Être Gothamite à l'occasion du 14 Février, c'était rappeler au monde chrétien pourquoi le Tout-Puissant avait fait s'abattre Son courroux sur Sodome et Gomorrhe. |
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Re: [Love Month] Love is in the air ? Sam 5 Mar 2016 - 9:23 | |
| Jade considéra, l'air dégoûté, sa chaussure dorénavant maculée de substances illicites et gastriques. Au-delà du fait qu'elle allait rentrer chez elle en clopinant, c'était quand même une paire à 200 dollars... Tant pis, elle la laissa tomber au sol, comme s'il s'agissait d'une chose morte.
John lui tendit un verre... d'alcool ? Jen hésita avant de le prendre, après tout elle ne tolérait que très mal la bibine et elle venait déjà d'être saoule et défoncée à deux reprises dans les 20 dernières minutes mais quelque chose chez John lui inspirait confiance (peut-être le fait que c'était un alcoolique expérimenté et que si John disait qu'on pouvait boire quelque chose, on pouvait lui faire confiance : ça se buvait !) et...
... la blanche main de Harley se saisit avant elle du verre et le vida.
Harley, celle qui l'avait camée.
Harley, celle qui fichait mal au crâne à tout le monde.
Harley, celle qui maintenant lui faisait des propositions que son éducation protestante libérale ne lui permettait même pas de concevoir sans la présence d'un Pasteur.
Harley...
... Jade sentit venir en elle une foule d'images répréhensibles. Dont la moindre la mettait en scène, elle, en train d'utiliser ses pouvoirs pour tuer tous les témoins de sa déchéance avant d'entreprendre de torturer longuement Harley à l'aide de la puissance du Green...
La jeune femme secoua la tête comme pour reprendre ses esprits : ces pensées n'étaient pas dignes d'une héroïne diplômée car après tout...
... est-ce que Batman s'imaginait en train de balancer le cadavre atrocement mutilé du Joker dans une cage d'escalier ? Est-ce que Superman avait déjà pensé utiliser sa vision à rayon-X pour regarder sous les vêtements des gens ou son super-souffle pour soulever la jupe des filles ? Est-ce qu'Alan Scott avait déjà utilisé son anneau de pouvoir pour dégrafer le pantalon d'un jeune homme à son goût ?
Jade grimaça et réalisa l'ampleur de son problème : elle avait non seulement été saoulée, droguée mais en plus, elle avait été... pervertie par Harley. Comme si la seule présence de la jeune femme partiellement démente était contagieuse. Comme si une part d'Harley s'était insinuée en elle, à l'instar d'un Karkull de l'absurde, encore plus facilement que si elle avait obtempéré audit threesome...
Jen se sentit défaillir à nouveau. Il fallait... que cesse... toute cette décadence.
Elle prit une grande inspiration et la clarté revint en son esprit. Une seule conclusion s'imposait à son esprit, encore affaibli par les toxiques : Harley n'existait pas.
Elle joua avec l'idée. Après tout, elle avait déboulé de nulle part alors qu'elle était en grande conversation avec John. Et elle faisait tout pour que John s'intéresse à elle et non à Jen... Harley était-elle une projection inconsciente, matérialisée par les pouvoirs de Jen, apparue à la faveur d'un complexe de culpabilité sous-jacent hérité de son éducation de petite fille protestante de bonne famille ? Comme si elle avait honte. D'être dans un bistrot. Avec un homme qui pourrait être un alcoolique un déchet son grand frère...
Bref, une seule solution s'imposait pour tuer le père et résoudre à la fois le complexe d’œdipe et l'énigme du sphinx.
"John, ramène moi, je suis fatiguée" lança-t-elle, d'une voix ferme, en se redressant d'un seul bloc.
Alexandre de Macédoine aurait été fier d'elle : elle venait de trancher dans le vif le nœud gordien qu'était cette situation... |
| | Re: [Love Month] Love is in the air ? Mar 8 Mar 2016 - 10:53 | |
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Putain de merde ! Elle me prenait vraiment pour un con celle-là. Il y avait des baffes qui se perdaient parfois. Harley avait de la chance d'être une femme, et aussi que la soirée d'hier m'avait laissé dans un état pareil. Le soucis qu'il y avait avec ce genre de dégénérée, est le fait que quoique l'on fasse à son encontre, ça fini toujours par nous retomber dessus. Et il fallait que ça casse. Bon, je l'avoue, je n'allais pas laisser Jen seule avec elle. Surtout avec la quantité d'alcool que la verte venait d'ingurgité, mais si ce n'était que cela ça aurait été. La dope semblait avoir des effets sur une durée plus courte, mais agissait de manière bien plus violente que pour un humain lambda. Même si je restais stoïque face à toutes les insultes qu'elle me balançait en plein visage, Harley n'avait pas tout à fait tort. J'avalais tout et n'importe quoi comme alcool, du moment que le degré dépasse les 10%. Ethéromane en vadrouille. Voilà donc comment elle me voyait ? Et bien… J'ignorais avoir une telle réputation. Ce n'était pas moi le play-boy en collants qui sautait sur tout ce qui bougeait lors des soirées mondaines.
Si c'était ça qu'elle voulait, elle saurait où le trouver. Nous voilà repartit une nouvelle fois dans ces spectacles tous aussi pitoyables que pathétiques. A la manière de tous ces cinglés d'Arkham, Harley aimait se donner en spectacle. Néanmoins, ce point là, ça forçait le respect. La honte ne tue pas, mais Harley si. Je levais la main en signe de dépit. Pourtant, rien ne semblait pouvoir l'arrêter. A la manière d'un démon nourri au gazole, la bicolore ne pouvait s'arrêter lorsqu'elle avait commencé. Ses mots devinrent des vibrations dans l'air, dont mes oreilles n'eurent même plus le courage d'écouter. Elle était particulièrement fatigante aujourd'hui. Mon cerveau se mit alors à penser à tout et à rien. Surtout à rien à dire vrai. Je me voyais flotter dans un océan de gin tonic, nu comme un ver et le Joker en hamac à banane rouge à mes côtés… Hum… J'ai vraiment trop forcé hier… BEAUCOUP trop !
Je plaquais mon index et mon majeur gauche sur ma tempe, ma bouche appuyée contre le reste de mes doigts, et un sourire aux lèvres je me remis à l'écouter déblatérer toutes ses inepties. Mais bien entendu Harley, le MONDE entier te désire, t'espère et fantasme sur toi. Blasé par la vie, blasé par la bêtise humaine, blasé tout court… J'étais encore plus blasé qu'à mon habitude. Qui plus est, lorsque le "remède" que j'avais apporté à Jen fut avalé par l'autre instable. Mes yeux se posèrent sur l'horloge en forme de batmachin et je me rendis compte que la journée était bien avancée déjà. Et donc, je n'avais plus de temps à perdre avec elle. Libre à moi de m'en rendre compte ou pas, mais les paroles de Jen furent une véritable délivrance. Nous pourrions nous débarrasser d'Harley et sortir de ce tripot. Son énième proposition pour faire cela à trois semblait devenir une obsession chez elle. Pour beaucoup, ce jour de Février serait celui où la nuit serait la plus longue de leur vie. Pour moi, c'était la journée en elle-même.
Ma chaise se recula dans un bruit assourdissant. Les pieds de métal criant sur le carrelage blanchâtre du café. Posant une main sur la table, j'en fis tant bien que mal le tour et tendis une main livide à Jen. Lorsqu'elle la prit, je l'aida à se lever. Un tant soit peu profiteur ? Je ne peux que plaider coupable, surtout à un moment précis, celui là même qui vit mon bras enserrer les hanches de la jolie verte. Musclée mais pas trop… Agréable odeur… Il me fallait une douche. Et rapidement. Alors qu'on allait sortir du cyber-café, je m'adressais une dernière fois à Harley, le sourire aux lèvres. Ma réputation de sale connard ne pouvait rester ainsi, je me devais de la faire perdurer.
- Harley, je suis sûr que trouvera ton plaisir avec ces geek… Vu ta tronche, ils seront très heureux de pouvoir se taper une actrice de porno tout droit sortie d'un jeu vidéo…
Me retenant de rire, je serras Jen contre moi et on quitta la salle. Elle, encore sous le coup de l'alcool et de la drogue, moi, sous celui de notre rencontre avec Harley… C'est officiel, je déteste fondamentalement le 14 février !
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| | Re: [Love Month] Love is in the air ? | |
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