under the justice. • ft. dick.

'étais prêt. En place, bien caché derrière les éléments de la forêt. Mes informateurs m'avaient prévenu que trois membres du Joker avaient planifié une évasion de la prison de Blackgate. Cela me semblait tout ce qu'il y avait de plus invraisemblable. La chance avait certainement tourné en ma faveur, je pouvais fragiliser le clan sans compter que mes cibles avaient une importance hiérarchique, les tuer revenait à laisser les tensions enlacer le gang. C'était quelque chose que j'affectionnais tout particulièrement. Pour cette occasion, je m'étais procuré un fusil de sniper avec l'ambou silencieux afin de ne pas révéler ma position trop facilement. Je m'étais longuement entrainé pour devenir un tireur d'élite, mais je n'avais pas encore les capacités de Deadshot même si ses tours sont facilement déjouables une fois qu'on a discerné sa façon de combattre.

Allongé, le bout du fusil sortait du buisson tel un prédateur courbé s'avançant lentement mais sûrement vers sa proie. Le fait est qu'à l'heure actuelle, c'étaient les proies qui allaient venir à moi, inconsciemment. Ils voulaient goûter à la liberté et humer le parfum de cet état d'esprit ? J'allais leur faire goûter le goût du plomb en pleine tête. Et je n'aurai aucun remord à les occire. Je faisais ce qu'il y avait de mieux, les criminels n'avaient plus peur de la justice, celle de Gotham, ils ne l'ont jamais crainte... Alors Batman est apparut. Mais il est plus devenu un obstacle qu'un symbole de peur, ils se sont habitués... Moi je réveillais une peur que chaque humain possède, la peur de mourir. Je les empêchais de réitérer des actions liées à la mort. Ce soir j'allais détruire trois vies pour en sauver tant d'autres. J'ignore pourquoi les justiciers se refusaient à émettre cela, mais il était tellement facile d'adopter notre vision des faits qui demeurait simple et efficace. Nous sommes personnes pour juger la vie de son prochain ?

Ces criminels ont bien décidé de notre sort et il ne passe plus un jour sans que je pense à tuer un destructeur de vie. C'était la triste réalité, Ra's Al Ghul pensait me l'avoir inculqué mais je savais déjà ce dans quoi je m'engouffrais. Un point de non retour ? Allez savoir. Quoi qu'il en soit, je les voyais sortir d'une plaque d'égout, mon doigt se déposa sur la gâchette. J'attendais qu'ils soient sortis tous les trois. Je respirais doucement, le souffle court et légèrement vigoureux... Mes muscles tendus comme une corde sur le point de lâcher. Je n'avais pas le droit à l'erreur, mon casque calibra le tir, augmentant mes chances d'atteindre les trois cibles. Une fois les membres du gang debout, et alignés, j'appuyais sans hésiter sur la gâchette. La balle traversa les trois têtes et les corps tombèrent, un assassinat silencieux ? Oui.

Ce crime je ne le regrettais pas, et je n'avais aucune raison de culpabiliser. Même considéré comme un criminel, je préférais m'abaisser à leur niveau pour une vie bien meilleure à Gotham. Alors que je voyais un gardien sortir, je me contentais de reprendre mon attitude de tireur. Changeant les cartouches pour une fléchette anesthésiante. Très douloureux au début, mais cela finit par endormir. Aucune raison d'éliminer un gardien s'il ne se mettait pas en travers de ma route. Il gagnera un long sommeil. J'ai alors tiré sans hésité quand il fut au niveau des cadavres. La fléchette atteignant sa nuque dans un sifflement assez furtif, et voilà qu'il tomba dans l'inconscience. Me redressant j'allais devoir me débarrasser de l'arme, utilisant la sangle je mis l'arme de sniper dans mon dos tout en me dirigeant vers ma moto pour enfin démarrer le véhicule et quitter les lieux. La route était toute tracée, sur  ma droite et sur ma gauche, la forêt. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il soit communiqué à des autorités le meurtre que j'ai commis plus l'agression du gardien. Mais quand bien même...

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ne profonde satisfaction. Voilà ce que je ressentais. L'idée d'avoir occis des vermines de la surface de la Terre. On me jugera comme un criminel, on dira que je ne vaux pas mieux qu'eux. Mais il fallait bien que je m'adapte à eux pour mieux les comprendre et enfin... Les tuer. J'assumais mon rôle, et je savais que je n'agissais pas comme un adolescent en manque de repère. Au contraire, je me moquais aussi de la justice que les super héros défendaient... Je pouvais comprendre leur motivation, mais je me refusais à croire que c'était la seule issue dans un monde où même la société est corrompue. Comment croire à un renouveau dans Gotham quand on n'utilise que ses poings pour endormir le mal ? Il se réveillera toujours, il fuira toujours la prison, il tuera toujours des innocents. Cette croisade organisée par la Batfamily a déjà causé des pertes, car nous ne sommes que des humains comparé au Kryptonien et bien d'autres. Moi je me permettais d'utiliser toutes les cartes que j'avais en main pour devenir le mal.

Un mal qui combat le mal, et pas pour l'endormir... Pour le détruire. Je connaissais le point de vue dit "héroïque" de Bruce et de ses petites chauve-souris... Mais je connaissais aussi le point de vue d'un criminel. Et eux... Ils n'agissaient que pour une justice quitte à ce que ces criminels qu'ils arrêtent sans cesse criblent une nouvelle fois des corps de plusieurs balles... des corps innocents. Je respirais doucement, l'allure de ma moto augmentait, la vitesse se sentait sur mon blouson tandis que mon casque m'assurait une protection contre le vent. Des phares au bout de la route... On dirait bien. Plus les phares du deux roues se rapprochaient, plus mon esprit me confirma l'arrivée du héros de Blüdhaven. Je ne pensais pas à sourire, je maintenais mon allure alors que j'eus confirmation lorsque nous venions de nous croiser. Il n'allait pas tarder à faire demi-tour et le bruit de sa moto me le confirma. Je n'accélérais pas de toute façon... La confrontation semblait inévitable et tant mieux. Il est très fort, mais je le suis autant que lui aujourd'hui. Nous sommes tout deux les premières créations de Batman, les aînés.

Un combat de cette envergure, je ne pouvais pas m'y refuser. Je l'entendais déraper pour reprendre sa route vers moi. Il avait sûrement de la puissance, de la souplesse et de l'agilité, mais sa force verbale ne m'atteignait pas. Il s'agissait presque des paroles d'un Timothy Drake Robin débutant. Grinçant des dents ce dernier se mit à frapper  ma moto avec son pied, m'obligeant à me décaler pour éviter de tomber à la renverse. Je le regardais un court instant. Je finis par accélérer un grand coup pour prendre un peu plus d'avance sur lui sans avoir eu l'intention de le semer. Nos motos se valaient quasiment. Je finis par abandonner l'idée de poursuivre en véhicule quand je me suis mis debout sur la selle. Exécutant un saut périlleux arrière, ma moto devait entraver la sienne. Alors que durant le saut périlleux j'avais saisit mes deux armes à feu pour harceler la gâchette afin que les balles viennent se nicher dans les roues du véhicule de Nightwing. Le salto finalisé, j'atterrissais accroupis, tête baissée, la fumée s'échappant encore des canons de mes armes.

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'était inéluctable. L'affrontement allait avoir lieu de toute façon. Je m'étais redressé, mes chargeurs encore bien surdosés. Je n'avais pas à craindre un faux bond de la part d'une de mes armes si je venais à m'en servir. Mais je n'aurai aucun remord à l'atteindre fatalement. Il était le premier faire valoir de Bruce, et s'il a cru un instant avoir la conscience la plus sage de tout les Robin... Il se fourre un doigt dans l'oeil. Se vanter par l'expérience ? On dirait qu'il était aussi naïf que ce Damian Wayne ou Timothy Drake. Aucune raison d'être chaleureux avec Nightwing. J'ignorais pourquoi ils se refermaient tant sur leur point de vue sans ne serait-ce comprendre le mien ? Pensaient-ils que j'ignorais ce que ça se faisait d'être Robin ? Non j'ai suivi cette voie pendant bien longtemps et je sais ce que ça fait d'être Robin.

On est dans l'ombre du senior du crépuscule pendant des années. C'est Batman et Robin. C'est un code d'honneur, une façon d'être. Il m'a arraché de la rue pour me brider sur des morales qui ne sont pas les miennes. Il m'a donné un semblant d'instinct paternel et un costume. Il m'a donné un toit, il m'a appris à affronter le danger. Il m'a rendu fort. Mais à aucun moment il m'a donné la sensation d'avoir accomplis quelque chose. Entre mon époque de Robin et cette époque aujourd'hui, les criminels prolifèrent dans les rues. Tout à empiré et rien n'a changé. C'est triste et regrettable, mais je suis ici pour faire le ménage. Pour forger ma propre satisfaction. Nightwing, Batgirl, Red Robin, Robin... Batman... Tous dans la même merde. Ils se roulaient dans leur propre chiasse. A vouloir éradiquer le crime, ils ne voyaient pas qu'ils créaient encore plus d'ennemis. Oser me traiter d'enfant, d'immature... Ce sont les premiers symptômes des simples d'esprits dont le raisonnement est merdique.

Se confiner dans une pseudo justice, la peur de comprendre les criminels. Un sourire sarcastique se dessina sur mon visage quand cette pensée traversa mon esprit. Et voilà que Grayson fit savoir son mécontentement en gémissant de colère. Poussant un bref soupire, je maintenais ma position maintenant que la foule avoisinante faisait savoir sa peur et son incompréhension. Je ne pouvais pas me permettre de tirer en présence de civils, les balles perdues étaient trop facile à exercer. Penchant ma tête sur le côté alors que l'homme de Blüdhaven sortit ses bâtons d'escrime. Comme d'habitude, j'avais encore le souvenir de son style de combat. Ah ce très cher Flying Grayson, pensait-il que j'étais le même Robin que jadis ? Nous nous égalions à la grande limite. Malgré ma haine inextinguible envers cette Bat-family, je ressentais un certain regret à les occire. Mais ce regret ne m'empêchera pas d'aller au bout de mes desseins. Ses premiers mots reçurent une réponse de ma part.

« Ne bat pas trop des ailes Grayson. Tu t'es battus pour sortir de l'ombre de Batman mais tu tiens les mêmes propos que ce faux père. Et finalement, te revoilà à Gotham, à suivre encore sa philosophie. »

C'était triste, mais vrai. Mais ses paroles montraient bien qu'il était décidé à agir plus que parler. Tant mieux. Je rangeais mes armes à  feu, inutile de blesser inutilement un civil. Je sortais mon couteau de combat. J'admettais qu'il avait bien plus de tripes que Batgirl qui jouait sur la fourberie après un discours sur le manque de courage. Je n'hésiterai pas à lui fracasser mon genou sur sa colonne vertébrale si elle avait été à ma portée ce soir. Mais finalement, ce sera Nightwing qui sera récompensé d'un cocktail de phalanges. Que dis-je, plusieurs cocktails de la sorte.

Mon couteau de combat possédait une douzaine de dents tandis que la lame de ce dernier s'étendait sur un peu plus de vingt-cinq centimètres. Sous mon blouson ma combinaison par balle revêtait un matériau en métal flexible, me permettant l'obtention d'une souplesse endiablée. Je pouvais résister aux coups au corps à corps, mais les bâtons de Dick pouvaient me faire ressentir la douleur. Quant à mon casque, il faudra être plus perçant qu'une balle de revolver pour le fracturer. Me craquant naturellement, je fléchissais les jambes, attendant le justicier de Blüdhaven.

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es paroles l'atteignaient. Mon visage se tourna via l'impact du cou que je lui laissais placer. Aucun effet de surprise, je pouvais tout aussi bien lui planter ma lame dans le deltoïde pour lui paralyser le bras à vie mais je n'en fis rien. Mon casque venait de subir très brièvement les frais d'un de ses bâtons et voilà qu'il prenait ses distances en effectuant un saut périlleux arrière. Je n'avais pas lâché mon arme et encore moins reculé, je me sentais légèrement sonné mais cela restait superficiel. Mon tour du monde m'a préparé à pire qu'un coup en pleine tête, mon corps a enduré bien plus de douleurs dans les endroits les plus hostiles de la planète Terre. Ce n'était pas un coup en attaque frontale qui allait me faire ployer. Mon casque pouvait recevoir une balle de Desert Eagle, il allait devoir s'acharner sur mon équipement s'il voulait avoir la chance de découvrir le regard de l'ancien Robin que j'étais. Un regard imprégné de haine et de violence.

Une violence semblable à un cheval fou dont les ruades caractérisaient bien l'indomptable. Je resserrais le couteau entre mes mains entendant les paroles de Dick à l'égard de Bruce. Vantant les mérites de ce milliardaire dépassé par la culpabilité. Se servant de la pseudo bienveillance de notre "père" pour me rappeler ce qu'il a fait pour moi. Mais cela n'avait aucun réel impact. Des mois de tortures, des années d'entrainement, je me suis forgé ma propre vision de cette ville. Je me suis éveillé. Mais ça, il était trop difficile pour ces chauves-souris de s'en rendre compte. Je symbolisais leur échec et leur plus grande peur. Je savais que Gotham pouvait être sauvé (bon le pire c'est que dans le comics Jason y ait arrivé xD), mais de ma façon. A sa dernière tirade je pris le temps de me redresser. J'étais droit désormais, les bras écarté comme le Christ. Levant la tête en l'air, le sentais quelques gouttes tomber sur mon casque. Une petite pluie se manifestait. Regardant alors le premier Robin, je le pointais du bout de ma lame.

« Quand... Quand comprendras-tu Grayson ? Quand verras-tu que votre croisade a causé la mort de pères, de mères, d'enfants ? Ces criminels que vous laissez en vie, ils fuient et étalent des cadavres à chaque coin de rue. Chaque nuit qui passe, je permet à au moins un parent de rentrer pour voir sa famille. Je ne suis pas un justicier, je suis un criminel qui tue d'autres criminels... »

Il ne comprendra pas. Néanmoins je sentais l'emprise de ma main se relâcher autour de mon couteau... Symbolisme ? J'avançais alors de quelques pas vers Dick qui me tendait la main. Il s'agissait là du geste d'un frère que j'ai connu par le passé alors ? Sa main était ma rédemption ? Me voilà quelques centimètres du justicier de Blüdhaven. Mon regard plongé dans le sien, il devait se demander quel genre de regard je devais lui lancer. Quelle décision je pouvais prendre à présent ? Est-ce que la culpabilité demeurait dans mes actions ? Est-ce qu'elle se faisait ressentir dans ma précédente tirade. Un long soupire s'éclipsa de mes lèvres. Ma main valide frappa brutalement du bout des doigts le creux de son épaule où demeurait son bras armé. Exactement au même moment ma main où se trouvait mon couteau de combat se redressa pour lui  donner un coup de couteau furtif au niveau de l'arcade. Rien de vital mais mon casque se confronta à son visage au même moment. Je l'avais leurré autant dans ma fausse culpabilité que dans mon geste où je faisais passer mon passage de couteau pour une reconversion. Non, j'avais synchronisé mes gestes dans l'unique but d'empêcher une contre-attaque directe et lui faire perdre le plus de sang possible.

« L'autre soir, vous me considériez comme un gamin en manque de repère. Votre vision étriquée de la justice n'a fait que nourrir ma colère, et ce n'est pas terminé... Je compte bien remonter jusqu'au Joker, et jusqu'à Bruce... Les criminels entendront ma voix, et vous aussi ! »

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oilà. Les dés sont jetés. J'avais fait mon choix depuis bien longtemps et ce n'était pas ce clown qui allait me détourner de ma philosophie, de mon ouverture d'esprit. Je me refusais à croire justement qu'il était possible que je change une troisième fois. Pourquoi je ferai cet effort alors qu'ils n'ont pas fait eux-même l'effort de changer ne serait-ce qu'un peu ? Non, il était clair qu'ils allaient devoir s'éveiller vers d'autres horizons. Ils n'obtenaient pas la réponse ultime et moins non plus, seulement j'ai prouvé l'efficacité brutale de mes méthodes ... directes. Son cou surplombait ma lame, je pouvais prendre l'initiative de lui trancher une veine et le laisser vider de son sang. Mais la blessure à son arcade était un compte à rebours. Le sang allait couler de plus en plus s'il venait à s'engager sur des gestes bien trop violents. Je remercierai Bruce de m'avoir initié ce coup et à Talia de m'avoir permis de le perfectionner. Quoi qu'il en soit, je ne doutais pas de l'agilité de Nightwing. Son genou se confronta à mes côtes, je pestais par le surprise et une bref douleur, il en profita au même moment pour m'ôter mon arme blanche des mains. Me tenant une côte, le coup avait été direct et voilà que je sentis mon corps s'élever en arrière alors qu'il fonça sur moi et voilà que nous rentrions en plein dans une vitrine.

S'il était plus léger j'aurai pu me permettre de le soulever et de l'envoyer en arrière, mais sur le coup notre atterrissage dans le magasin éveilla un soupire de douleur. Rien de bien grave à la limite, mais ce dernier avait bien pris la décision d'en finir avec moi. Il n'avait pas lâché l'affaire à partir du moment où son corps se servit du mien pour envoyer en plein dans un rayon de disque que je fracturais. Je libérais un petit flot de sang à cause de l'impact. Il allait devoir faire mieux que ça s'il comptait réellement venir à bout de ma colère. Mais inutile de cacher que ses coups avaient un effet sur moi. Je demeurais un humain comme lui. Je saigne donc je peux être tué. Il saigne donc je peux le tuer. De toute façon ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne se sente étourdit. Qu'il se fasse recoudre au plus vite. Une voiture du GCPD s'était dévoilée alors que je me redressais pour me cacher derrière une étagère. Derrière cette étagère il y avait Nightwing, plus proche de la vitrine cassée. Nightwing semblait s'être débarrassé du policer en l’assommant. Je n'aurai pas pris l'initiative de tuer ce "gardien de la paix" comme ils aiment les appeler. De toute façon la moitié des flics de cette ville étaient corrompus jusqu'à l'os.

Je testais les fonctionnalités silencieuses de mon casque, et il avait bousillé mon système de communication. En revanche j'activais la vision thermique et je pouvais desceller la présence du Boy Wonder partout dans le magasin. Sortant de ma veste une grenade flash, il fallait croire que c'était mon petit atout fétiche comme Bruce utilise les fumigènes. Je dégoupillais la grenade en retenant  le bout de métal qui allait partir. Attendant moins de trois secondes je me dévoilais  en lançant la grenade vers mon adversaire. Celle-ci éclata et dévoila un immense flash qui se propagea même en dehors du magasin. Sautant sur une table pour enfin arriver devant le jeune homme,  je me baissais pour confronter mon poing  droit sur le côté de sa rotule droite, je me redressais pour lui asséner  un uppercut du poing gauche. Lui attrapant les épaules, je le ramenais vers moi en  projetant mon genou en plein dans son estomac. A partir de ce moment, je ne le lâchais pas alors que j'engageais mon coude sous l'aisselle de Dick. Effectuant en même temps une rotation vers la voiture, je le portais pour le projeter. Tout cela en une seule et même action afin qu'il rencontre le capot de la voiture. Me craquant le cou et les phalanges, mes muscles commençaient à être endoloris, c'est mauvais signe.

« Tu apprendras que je ne suis plus le même. Je me suis nettement amélioré car je savais ce qui m'attendait en venant à Gotham. Je connais chaque style venant de votre petite famille. Vous, vous ignorez les acquis que j'ai accumulé aux quatre coins du monde. »

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l était coriace, c'est un fait. Il n'était pas non plus question que je me laisse surprendre par ce petit singe de Blüdhaven. J'exerçais un exercice des plus habituels lorsque je sentais qu'un affrontement pouvait être compliqué. Je l'ai appris lors de mon initiation auprès des maîtres que j'ai rencontré... Comparer mon adversaire à une vipère. e me disais que la vipère n'est pas plus rapide qu'un homme. Elle est forcément moins costaude, et à peine plus dangereuse, dans le fond son avantage se résumé en un mot: la peur. Elle est la seule différence entre la proie et son prédateur. Je me disais de supprimer le brin d'hésitation, de l'éradiquer comme ça aucun serpent ne me mordra. Je suis fasse à une vipère, je décide que la vipère est moins dangereuse que moi, la peur me quitte et je la supprime juste avant de renaître dans l'œil de l'adversaire dans un espace d'un instant...et ça me suffit.

Finalement Grayson ne pouvait pas cacher chaque coup qui s'adressait à lui comme je ne pouvais nier sa célérité et sa force de frappe. Mais actuellement, il n'était pas en position de force. Respirant profondément, j'évacuais l'air, me rendant plus léger et en pleine possession de mes moyens. Me craquant une nouvelle fois le cou, je ne le lâchais pas du regard. Analysant son anatomie, essayant de discerner les séquelles et en effet le morceau de verre planté dans son  bras. Je mémorisais l'emplacement de la blessure pour enfin écouter mon interlocuteur et adversaire parler. Un petit sourire très sarcastique se dessina à travers mon casque, imperceptible aux yeux de mon cher Grayson.

Serrant les poings, ce dernier annonça très clairement qu'on allait régler ça à la loyale. En y repensant, il pensait certainement  jouer de la ruse comme Barbara, ou plutôt qu'elle n'avait pas eu le courage de se mesurer directement à moi. Poussant un bref soupire je ne répondais encore rien à ces paroles qui raisonnaient autant que le cercueil dans lequel j'ai été placé lors de ma mort. Poussant un bref soupire qui ne reflétait aucune satisfaction et plus de la lassitude, je ne le lâchais pas du regard. Engageant une longue tirade ayant sûrement pour but de me raisonner une nouvelle fois. Je cassais leurs arguments sans qu'ils puissent fragiliser les miens. Je restais stoïque, une droiture incontestée qui me faisait passer pour un homme bien trop sage.

Alors que dans les faits... j'empestais fièrement la haine. Il prit une direction opposée à la mienne, en se hâtant de rejoindre une ruelle. Appuyant aussitôt sur le fonction de vision thermique je ne le poursuivais pas. M'appropriant mon grappin, je sortais du magasin en constatant que le trajet de Dick avait pour but de me prendre par surprise. Enclenchant ce dernier, je me suis rendus sur le toit en étant tracté par mon gadget que je rangeais à l'arrière de mon pantalon. Le bruit de mes pas vers Dick était discret, presque imperceptible au milieu de cette ville dérangée par le fugitif. Une fois sur le rebord du toit, le bruit de la pluie avait du masque mon arrivée. Me retrouvant accroupis, tout en fixant Nightwing, je l'apostrophais :

« Alors l'acrobate déchu, c'est ça à la loyale ? Ton courage t'a déserté comme ta p'tite rouquine qui n'ose pas m'affronter aux poings. Montes sur le toit, une surface plate. Toi contre moi, on va voir ce que tu vaux. »

Acrobate déchu, petit clin d’œil à la carrière ratée de ses parents, s'il voulait toucher la corde sensible, il allait devoir savoir que moi aussi j'étais capable de cette prouesse. Quant à moi, je me relevais en marchant vers le milieu du toit en me retournant vers le rebord d'où devait arriver Dick. Il n'était pas obligé de surgir, j'avais toute une zone à 180° au niveau de mon champ de vision. S'il met trop de temps, je saurais couvrir mes arrières. Mais de toute façon, nous allions en venir au main directement. Pourquoi jouer sur l'artifice de la surprise ? Allez Grayson, montres toi.

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espirant lentement, je n'oubliais pas mon objectif. Marier sa dentition au sol. Il était ironique de penser au fait qu'on en arrivait à se haïr. Du moins je ne cachais plus ma colère face à la Batfamily. Je n'avais plus aucune raison de cacher ma colère et ma tristesse. Je transvasais cette même tristesse dans mes mots, cette haine dans ma violence et j'en assumais pleinement les conséquences. Les seuls retours que je pouvais craindre étaient ceux d'un surhumain. Les poings d'un simple humain, cela ne me faisait clairement pas peur. Je pouvais nier la douleur, et même si mon corps l'exprime, mon esprit me dira de me redresser et de tout rendre. Si j'étais blessé, je le blesserai... Si je finis par mourir... Je me relèverai. Et je recommencerai. Nightwing ne ressentait pas la moindre culpabilité envers le fait qu'avec Batman ils m'aient laissé mourir... Qu'ils m'aient laissé me faire torturer pendant des mois et au lieu de me chercher... Ils ont engagé un autre Robin.

Ces pensées alimentaient pleinement ma rage et j'avais hâte de la déverser sur ceux qui se mettaient au travers de ma route. Les paroles de mon ancien ... frère, elles avaient réellement pour but de m'intimider ? Je ne sous-estimais pas son côté combattant mais ce que j'avais à l'inverse de lui... c'est le droit de tuer. Il se refusera à me tuer, mais il peut être désormais sûr que comparé à ce temps où je fus Robin... Je suis devenus bien plus puissant. Me détendant chaque doigt qui composait mes mains, ils craquèrent quand je les unissais pour faire vibrer mes phalanges ainsi mon cou rejoignit ce mouvement de décontraction. Il était désormais sur le toit, toujours dos à lui ce dernier voulait une confrontation dans l'art du symbolisme. Dommage, je réservais au moins ça au Joker ou à Batman. Mais si, dans ses souvenirs, je suis encore son frère... On verra s'il peut lire dans mon regard ce que j'ai traversé.

On verra si ma haine fera vibrer sa culpabilité. Alors mes mains se dirigèrent lentement vers mon casque tandis que je pressais deux boutons sur chaque extrémité pour qu'il se déverrouille et que je puisse l'enlever. Toujours dos à lui, je finis par le faire tomber lourdement au sol. Bougeant mécaniquement mes épaules pour me les relaxer et ainsi détendre mes omoplates Inspirant l'air peu vivable de Gotham, je me retournais lentement vers lui. Je n'avais pas préparé mon regard pour l'affronter, il était déjà imprégné de tristesse, de colère, de souffrance... Je détachais (oui je l'avais oublié) la sangle qui retenait le fusil sniper sur mon dos pour le laisser tomber à côté de mon casque. Il en fut de même pour mes deux armes à feu que je déposais de part et d'autre. Je gardais un profond silence depuis tout à l'heure. J'avais bien analyser son corps, et il me fallait une faille pour en venir à bout rapidement... Même si je dois me faire rosser de coups.


Ce sont les dernières paroles que je lui adressais alors que s'engageait un bras de fer de force physique. Qui pouvait prendre le dessus sur l'autre alors que tout se passa en un éclair. Il y mettait de la résistance, c'est un fait... Et puis son genou remonta aussitôt contre mon estomac. Pestant, le souffle court, et un choc me faisait ressentir une bonne douleur. Mais je ne perdais pas position pour autant. Mon regard jonglais toujours entre chaque partie de son corps, cherchant la faille alors que ses coups de poings eux se chevauchaient sur mon visage. Je sentais que l'impact créerait des hématomes, des saignements. Il se laissait dominer... Et quand j'ai cerné la faille qui devait demeurer dans son hésitation à continuer de nourrir sa brutalité... Je suis passé à l'action. Refermant mon poing gauche j'ai frappé dans le creux de son épaule gauche pour ensuite me servir de mon poing droit et de frapper le plus fort possible dans la plaie causée par le morceau de verre.

Je ne lui devais aucune loyauté, il a voulu en venir aux mains il assume. Il avait plus de cranc que Batgirl la lâche. Refermant mon bras je lui saisissais l'arrière du crâne avec la main gauche pour l'amener vers mon coude droit à deux grandes reprises. Pour concentrer ses mains sur le bas du corps au lieu du ventre, c'est mon genou à présent qui rentra dans un contact brutal avec son ventre. Le bord était proche... Je me reculais légèrement pour dans le même mouvement me baisser et lui balayer les jambes. Sa chute devait lui faire frapper le dos contre le rebord. Ce dernier avait donc prit l'initiative de s'accrocher au rebord. Je n'agissais plus... Je le regardais alors que j'aurai très bien pu en finir avec lui. Mais quand le rebord fragilisé par sa chute céda... C'est ma main qui rencontra la sienne pour le rattraper. Je ne me prononçais pas sur cette main louable que je lui tendais... Je ne l'expliquais pas moi-même.

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e n'était pas normal. J'aurai dû le tuer, en finir pour être sûr de ne plus avoir de concurrence. J'aurai dû lui faire ravaler toutes ses paroles. L'affrontement montrait le fruit de mon entrainement, mais au mieux... Je me donnerai réellement à fond contre Bruce. Cette fois-ci je retenais la main de mon ancien frère, de l'ancien Robin. Je le ramenais sur le bord en pensant une nouvelle fois que j'avais certainement adopté la mauvaise solution, et que je ferai mieux de le tuer tant qu'il en était encore temps. Mes armes n'étaient pas loin, et il montrait toutes les ouvertures possibles pour le tuer. Mais je n'en fis rien. Je m'étais assis, en écoutant ses premières paroles. Je détournais le visage, fronçant légèrement les sourcils. Je me suis relevé en même temps que lui, marquant un silence, décidant de ne pas lui répondre.

Au-delà de ses sermons, il avait complètement oublié de me cerner, de comprendre ma haine et ma rage. Enlever mon masque n'aura rien changé finalement, il restait dans son optique de justice à la mords moi le nœud. L'envie de lui décrocher une droite était plus que tentant, mais je me refusais d'ouvrir les hostilités, comme il l'a dit... la police allait arriver. J'ignorais si je devais retenir ce geste dit louable de sa part, mais ce qui était sûr c'est que cela allait me permettre de revoir mes priorités. J'allais quitter un peu Gotham, et quand je reviendrai... Je reviendrai bien plus puissant. Je me suis dirigé vers mes équipements, alors qu'il finissait sa longue tirade. Me baissant, je ramassais mon casque que j'enfilais à nouveau, les fonctions s'étaient restaurées. Je n'aurai qu'à bricoler l'impact de Dick. Je ramassais mes armes pour enfin sortir mon grappin, j'allais devoir retourner à ma planque afin de prendre une nouvelle moto.

Rangeant mes deux armes à feu, je pris la troisième par la bandoulière du fusil pour le mettre dans mon dos. Je finis par le présenter sur le bord du toit, regardant l'ombre de Blüdhaven. Nous avions grandis, et on a emprunté des voies différentes. Il fallait l'accepter après tout. Je levais la tête en l'air, regardant la lune. D'autres devaient assurément contempler cette même orbe imprégnée d'une puissante clarté. Fermant les yeux, je resserrais mon étreinte autour de mon grappin qui allait me servir d'issue de secours. Je cherchais les mots pour répondre à Dick. Je lui avais bien dis de ne pas tirer de conclusions hâtives. Et c'est ce qu'il fit. Je lui tournais le dos, décidé entre l'idée de partir ou de lui répondre. J'installais ma capuche sur mon casque pour enfin tourner légèrement la tête de son côté. Il allait falloir que je mette les points sur les i.

« Je ne ferai aucune promesse si quelqu'un m'empêche d'accomplir mes desseins. Tu n'as pas besoin d'en savoir plus, mais je continuerai à exterminer la vermine à votre place. En attendant, vous avez gagné un peu de calme. Mais la tempête reviendra sur Gotham, et frappera fort. »

Annonçais-je d'un ton las et froid alors que j'activais mon grappin pour me porter sur un autre toit, me décidant à m'éclipser. Je devais revoir toutes mes stratégies.

Starseed