we're on the frontline. • ft. zatanna. Dim 3 Avr 2016 - 16:29
Jason & Zatanna
J
e ne pensais pas devoir repartir de Gotham. respirais doucement, en sentant mon souffle remplir ma poitrine et s’échapper par mes narines. L’inspiration était vigoureuse tandis que l’expiration, faible. La première était pleine de vie tandis que la seconde semblait liée à la mort. La forte inspiration venait toujours satisfaire le corps en proie de désir de nettoyer le malaise provoqué par le Joker. Malgré ma résurrection j'avais conscience qu'un jour rien ne suivra l’expiration. L’air cesserait d’entrer et de sortir mon corps. Même mes os finiront par se désagréger. Le temps m'était donc compté pour que je réalise mes desseins. J'avais eu affaire à Barbara et Dick, et une nouvelle fois je suis tombé sur Dick. Je menais le combat malgré plusieurs blessures au corps et j'aurai pu le tuer. Mais quand son dos à frapper le rebord du toit, et qu'il allait tomber... J'aurai pu faire en sorte de le laisser mourir. Mais non, je l'ai sauvé.
Cette action remettait en cause cette haine que j'avais nourri à l'égard de la Bat-Family. J'ai dû m'éclipser de Gotham un long moment pour remettre mes actions et objectifs en cause. Je ne pouvais pas tuer d'innocents, c'était indéniable. En revanche, Batman et le Joker demeuraient encore les rouages nécessaires à ma haine. Je me devais de les garder en ligne de mire. Je pouvais tomber sur Barbara, je la vaincrai, mais je ne la tuerai pas. Mais en disparaissant, le Red Hood a reposé certains esprits qui craignaient désormais la mort. Et je n'étais pas mécontent d'avoir transmis ce message entre les rues. Mais mon retour à Gotham montrait bien ma détermination. J'allais reprendre du service, mais cette fois-ci je saurai être stratégique et ne plus être surpris par mes propres actions. Je demeurais un peu plus loin de la sortie de la ville. Je voyais Gotham de nuit, et de loin. A faire le calme je pouvais percevoir tout ce qui m'entourait... et cela avec une digne acuité : le ciel noir ou à moitié gris, l’air humide du dixième mois, le vent glacé qui annonçait l’hiver, la neige, le cri enroué d'un cerf dans le lointain ou même l'envol tumultueux et les appels rauques d'une bande de corbeaux dérangés par le fugitif.
Le filet du ciel était vaste mais ses mailles étaient aussi serrées. A Gotham je ne voyais pas cette liberté, je voyais plutôt une ville qui se poignardait elle-même tandis que quelques clown tentaient de faire le bien. Mais leur guérilla mène à l'extinction des autres. Ils agissent tellement dans la bienveillance que la seule erreur peut les détruire. Je ne pouvais leur en vouloir, mais mon expérience dans la mort m'a appris une chose, elle est effrayante et bien plus qu'un symbole de chauve-souris. Je démarrais la moto, ce soir je ne prendrai pas le rôle du Red Hood. Ma planque n'avait pas été découverte de tout le temps que j'ai passé à Gotham et tant mieux. Je m'étais occupé d'emménager dans un appartement modeste grâce aux revenus que Talia me passait. Je devais séparer refuge et habitat, pour ma propre sécurité et celle de mon anonymat.
C'est alors que je sortais en ville, toujours vêtu de mon blouson de motard et ma capuche vermillon. Faisant transparaître une impression de Red Hood même s'il était compliqué de s'en douter de cette façon. Les mains dans les poches je me contentais de me diriger vers le bar le plus proche et le moins dégueulasse de la ville. Une ambiance conviviale en émanait, les honnêtes citoyens qui décompressaient de leur semaine de travail. Voilà ce que Gotham mérite finalement. Je me posais à une table collée à la fenêtre, guettant mon véhicule à deux roues tandis que j’appelais en même temps le serveur pour passer commande.
« Une Grimbergen, s'il vous plait. »
Cette soirée n'avait aucun réel but non. Je me fiais au calme de ce lieu public qui ne semblait pas respirer la corruption, malgré mon intention d'avoir une de mes armes à feu entre le bas de mon dos et mon jeans troué. Me grattant la barbe de trois jours, mon regard vagabonda, enlevant finalement la capuche pour laisser ma frange occuper mon visage.
Re: we're on the frontline. • ft. zatanna. Lun 11 Avr 2016 - 8:34
- C'est un pari complètement stupide et bien arrogant, mon petit.
Zatanna s'était adressée à un quarantenaire à la carrure imposante, à la barbe grisonnante et au bandana noué autour du crâne, qui s'était installé au bar et avait visiblement un peu trop bu. Le décolleté de la magicienne avait attiré son attention mais cet abruti s'était mis en tête de pouvoir la vaincre au bras de fer au lieu de la draguer tout simplement comme la plupart des types le faisaient dans les bars que fréquentait Zatanna, mêmes les plus sympathiques. Un bras de fer, contre cet énergumène, c'était peut-être un peu perdu d'avance pour une jeune femme aux traits gracieux et aux bras fins. Mais pas pour une magicienne aussi douée que Zatanna.
Elle s'essuya la bouche avec le revers de la manche de sa veste en cuir après une gorgée d'une verre d'alcool fort qu'elle avait commandé quelques minutes plus tôt, se mît en position de combat de bras de fer, accoudée au bar et face au type bien trop sûr de lui. Le brouhaha se faisait plus présent et les hommes se rassemblaient autour d'eux. Zatanna n'avait réellement pas pensé que sa soirée serait comme telle en choisissant ce bar-là qui lui avait semblé calme et chaleureux au premier abord.
Ils attrapèrent mutuellement la main de l'autre, et attendirent qu'on leur donne le départ. Leurs visages étaient proches et Zatanna souriait en plissant ses yeux rivés sur ceux de l'homme qui avait eu l'audace de l'affronter. Elle pensait avoir toutes les chances de son côté. D'une, il était saoul, donc il pouvait être facilement déstabilisé, de deux, elle allait user de sa stratégie en plus de sa force maximale, alors que lui allait sans doute faire appel à ses gros muscles sans réfléchir plus que ça.
Un homme autour d'eux lança le début du combat. Le type poussa d'un coup la main de Zatanna vers le comptoir, mais elle résista. Le bras avait la capacité de tirer et de relâcher, mais avait plus de mal à pousser. Alors elle tourna sa main et la sienne vers elle, se tourna légèrement pour que ses côtes touchent le comptoir et tira de toute ses forces vers elle afin que le bras de son adversaire se détente, sans comprendre ce qu'il lui arrive. Sa main fut aplatie par celle de Zatanna et la victoire lui fut accordée. Elle sourit de toutes ses dents et se leva d'un bond en levant les bras en l'air, souhaitant profiter de sa victoire sous les applaudissements des hommes présents dans le bar. Elle avait réussi sans avoir eu recours à la magie, quelle satisfaction!
Invité
Invité
Re: we're on the frontline. • ft. zatanna. Lun 11 Avr 2016 - 11:22
Jason & Zatanna
J
e libérais de fins soupires. J'allais devoir m'éclipser en effet. Après cette soirée, le Red Hood demeurera absent. Les mafieux, les criminels cesseront pendant un temps de surplomber chaque trottoir de la ville. J'ignorais comment récupérer la bonne humeur et le sourire. C'est à croire que tout ce que je faisais semblait être faux. Je ne laissais rien transparaître. Les personnes qui faisaient preuve d'une trop grande confiance en mon égard, je les rabaissais avec verve tout en faisant preuve d'un cynisme cinglant. Je n'avais aucun remord à ne plus me forger de liens. Je ne savais même pas quelle sorte de lien je pouvais tisser avec autrui. Aujourd'hui on dénonce l'hypocrisie et je serai obligé de dévoiler mon activité de Red Hood. Alors j'ai choisi de m'exiler auprès de la ligue. Si on met nos capacités au service de la loi, aussi corrompue soit-elle, on a toujours une chance de s'en sortir.
Mais aussi loin que je me souvienne, même en tant que Robin je demeurai sun hors-la-loi, même en tant qu'enfant de la rue. Je suis arrivé à un point de non retour, et mon départ temporaire de Gotham n'a pour but que le fait de renforcer ma philosophie. C'était auprès de Talia que je comptais me recueillir, rechercher la raison pour laquelle j'ai sauvé Nightwing, et ne plus agir ainsi. Ma venue dans ce bar n'était en aucun cas un moyen de réellement sympathiser. Il n'y avait qu'à voir la balafre en forme de J qui chevauchait ma joue gauche. Marqué au fer rouge par le Joker, ça enlève l'envie de sympathiser. Et mon expression faciale n'aidait en rien. Je respirais calmement, la bière commandée arriva sur ma table, échangeant directement cette dernière avec le billet. Je la décapsulais de moi même alors que le bar semblait aiguisé son agitation avec deux personnes. Une grosse brute et une femme dont les formes lisses demeuraient bien conservées. Ah les bikers, toujours prêt à conquérir une femme avec ses muscles.
Je me levais alors de la chaise, ne niant pas qu'il était intéressant de voir comment elle pouvait s'en sortir face à cette montagne. Mais la différence de gabarit n'était en rien quelque chose d'important, mon expérience en disait beaucoup sur la force physique - c'est ce que j'employais en général. Me contentant de bien cacher mon arme à feu dans mon dos avec ma veste en cuir, j'attaquais ma bouteille en regardant les deux personnes se livrer un duel. Ce n'était pas dantesque, mais l'ambiance semblait bien se marier à la situation. Je restais silencieux, tournant un un peu la tête pour observer différents angles de leur prise de main. Et puis voilà qu'elle finit par l'emporter. Elle aimait recevoir de l'attention sur elle, c'est un fait. Enchaînant une autre gorgée, je déposais ma bière sur le comptoir. Me trouvant juste derrière la gagnante qui continuait d'exprimer son exploit, je prononçais en étant à quelques centimètres de cette dernière :
« La victoire aurait pu être bien plus rapide si tu lui avais légèrement plié le poignet, de ce fait il n'aurait pas pu solliciter les bons muscles. En plus d'ajouter une pression sur son pouce, cela aurait rajouté du poids sur son bras. » Une petite leçon qui la ramène sur la terre ferme ? Je n'aimais pas spécialement briser les prouesses que réalisent les citoyens, mais on pouvait voir ça comme une leçon - un conseil, ou une provocation. Il n'appartenait qu'à elle de cerner ces mots comme elle le souhaitait. C'était amusant de jouer avec la réflexion des personnes. De toute façon cette soirée se soldera par mon départ, peu importe ce que je fais. « Mais je suis sûr que tu le savais. » Prononçais-je, un sourire ponctuant mon "affirmation" alors que cette phrase dite sarcastique fut prononcée sur un ton étrangement calme, presque doux.
Re: we're on the frontline. • ft. zatanna. Mar 12 Avr 2016 - 14:33
- Mais pourquoi vouloir faire plus rapide? J'ai aimé prendre mon temps pour l'humilier. C'était amusant, il faut l'avouer.
Zatanna s'était retournée vers l'homme qui lui avait adressé la parole. Il était plus jeune que celui qu'elle avait battu à plate couture et fit arracher contre son gré un petit sourire à la jeune femme. Malgré son ton nullement méchant, il avait lancé comme une pique à la magicienne et elle n'allait pas laissé passer ça.
- Venant d'un gars comme toi, je ne peux qu'accepter ta remarque et en prendre bonne note. Je veux dire, tu sais sûrement de quoi tu parles.
Bien entendu, elle avait aperçu au premier coup d'œil sa cicatrice et de toute évidence son regard en disait beaucoup sur son passé. Difficile, belliqueux, dangereux. Pas besoin de lire dans les esprits pour deviner ces simples détails. Zatanna demanda au barman une bière qu'il lui apporta immédiatement en la félicitant, et elle l'ouvrit sans attendre pour en savourer la première gorgée, toujours la meilleure.
- Je suis Zee, au fait.
Elle ne lui tendit pas sa main mais but seulement une autre gorgée tout en le scrutant. Il n'était pas rare de voir ce genre de types à Gotham, et encore moins dans un bar, cependant si elle portait son attention sur lui ce soir c'était à cause de l'aura particulièrement appréciable qu'il dégageait. Un certain charisme, certes, mais surtout une puissance que Zatanna aurait pu expliquer si elle se laissait entrer dans la tête de cet homme. Mais elle s'y refusait, simplement parce qu'elle passait une soirée banale et qu'en l'honneur de son père elle souhaitait utiliser ses dons dans le but d'accomplir une mission, un vrai geste, et pas juste satisfaire sa curiosité concernant le premier inconnu venu.
Curiosité justifiée vu l'énergie mystérieuse qui parcouraient les veines de son interlocuteur, elle pouvait le voir sans peine à travers la peau qui recouvrait son visage. Elle voulait en savoir plus. Alors, elle commençait par une simple présentation mutuelle. Enfin, mutuelle s'il acceptait de dire un peu plus de mots et acceptait de dévoiler sans s'en rendre compte l'origine de la puissance qui intriguait Zatanna.
Invité
Invité
Re: we're on the frontline. • ft. zatanna. Mer 13 Avr 2016 - 0:54
Jason & Zatanna
I
ntriguante ? Pas qu'un peu. Elle avait des réserves c'est un fait. Mais je n'étais pas un de ces types relativement fiers d'être virile et qui se le tatouaient sur le front pour le montrer. Non, mais je ne cachais pas qu'elle aiguisait mon intérêt. Je ne pense pas en tirer quoi que ce soit, et je ne vois pas dans quel but je profiterai d'elle dans la mesure où je quitte la ville ce soir. Je relaxais mes doigts, mon petit tacle semblait avoir marché. Mais elle reconnaissait une forme de fierté. Faire perdurer l'humiliation était donc quelque chose qu'elle affectionnait ? C'est intéressant, moi qui vais toujours droit au but quand je me trouve sur les lieux d'un futur crime. Je ne fais pas perdre de temps au criminel qui s'expose devant moi, je lui colle une balle dans la tête sans qu'il ait le temps de culpabiliser. Le Joker, ça ne marchera pas.
J'en doute pas une seule seconde. Je savais très bien qu'il serait pris par une crise de rire en se souvenant de moi, je n'imaginais aucune surprise, aucun étonnement de sa part. En revanche, la personne avec qui cela risque de marcher : c'est Bruce. J'avais hâte de revenir à Gotham, j'avais déjà hâte de voir son visage se décomposer. Cette femme aime faire durer l'humiliation ? C'était pour Bruce que je réservais le même sort, et on ne m'en empêchera pas. Je ne devais cependant pas montrer la moindre de mes faiblesses, même si mon physique expulsait déjà une certaine expérience. Personne ici ne se doutait que j'étais un revenant, un véritable ressuscité, cela ne se lit pas dans les yeux - il s'apprend par les mots. Et ceux de cette charmante jeune femme semblaient s'enliser dans un sarcasme égal au miens. Voilà enfin une personne qui a plus de répartie. Autant que Talia ? Je n'en sais rien, et je n'étais personne pour comparer ces deux femmes.
Il y en a une que je connais, l'autre que je ne connais pas. Zee Donc ? Il n'était pas si commun... ce prénom. En fait je n'ai jamais eu le souvenir d'avoir entendu un tel nom par le passé. Je dirigeais le goulot de ma bouteille au niveau de mes lèvres. Durant cette action, durant une fraction de seconde je m'étais demandé si je devais exposé mon identité ? Rien ne m'obligeait concrètement à exposer mon nom de famille. Il était vrai que je pouvais me limiter au stricte nécessaire. Respirant calmement, je ne perdais pas une miette de mon assurance, nourrissant mon aisance en tant qu'orateur pour prendre enfin la parole :
« Jason, il n'y a pas de surnom, même pour les intimes. Désolé. » Un faux sarcasme qui pouvait la mettre en confiance même si j'ignorais réellement si cela était nécessaire.
Etais-je obligé de jouer un personnage ? Oui car sinon j'étais obligé de descendre au moins un criminel dans ce bar, il y en avait forcément un. Une de ces vermines qui se prolifère aussi vite qu'un accouplement de lapin. Poussant un bref soupire, un sourire très fin surplombait mes lèvres, alors que la télévision au-dessus du comptoir semblait afficher un flash spécial sur un massacre d'une mafia orchestré par un individu au casque rouge. Le pré-supposé Red Hood fait des siennes il semblait. Je ne réagissais pas physiquement, regardant les nouvelles, tiraillées entre considérer cet individu comme un criminel ou un justicier qui ose faire ce que Batman et ses acolytes n'osent pas faire.
Pour la police, j'étais fiché comme un criminel et comme tout les "super-héros". Je ne valais pas mieux qu'eux, que ma cause n'avait aucun intérêt. En me souvenant de ma confrontation avec Barbara et Dick... j'étais pathétique, un pleurnichard, l'arme du Joker. Enfin, ce sont des discours naïfs où ils ont décidé de refuser ma vision des faits. Je poussais un bref soupire finalement, dévoilant un ressenti confus, flou, envers ce reportage. Mon regard se posait sur la jeune femme, la jaugeant doucement du regard sans pour autant passer pour le pervers de service. Ce n'était pas ses formes que je passais en revue, loin de là.
« Donc Zee hein ? Pas très commun comme prénom. T'es dans ce bar pour affirmer aux bikers la force des femmes ? C'est très réussi, je me méfierai à l'avenir. »