Dernière review consacrée à Paul Pope, cette oeuvre traduite sous le nom "Arnaque à l'arraché" a été initialement publiée dans l'excellente revue Dark Horse Presents, l'anthologie de bédés du très bon éditeur Dark Horse (anthologie qui a vu les débuts - excusez du peu - du Concrete de Paul Chadwick, des Next Men de Byrne ou la publication du premier arc du Sin City de Frank Miller).
Il s'agit d'une oeuvre nerveuse et courte (c'est plié en grosso modo 96 pages), presque une nouvelle graphique plus qu'un roman, où l'on en prend plein la vue niveau action et où l'on ne se repose pas un seul instant.
Nous sommes toujours dans une mégalopole futuriste (visiblement Los Angeles ?), encore plus délabrée que dans les deux autres reviews, mégalopole globalement aux mains de différents gangs, dont les "One Trick" (ceux qui ont un "truc" : en gros les membres du gang sont capables de changer les pensées des gens via une espèce de pouvoir de télépathie). Au rang desquels, on trouve notre héros, Tubby, un type cool qui est follement amoureux de Vim, sa petite copine, carrément cool aussi, qui est livreuse dans une boutique de restauration rapide.
Et Vim & Tubby en ont marre de cette ville pourrie, de ce monde pourri et souhaiteraient filer ailleurs, là où le ciel est plus bleu et l'herbe plus verte...
... et pour se faire, ils ont un plan pour voler les voleurs et chourer l'argent du gang. Un plan qui devrait marcher du tonnerre et leur permettre de vivre comme des rois...
... sauf que Tubby se fait doubler par d'autres membres du gang qui souhaitent aussi rafler la mise et l'envoie se faire exécuter par un gang rival (avec une belle scène d'action, bien nerveuse, bien fichue).
Bon notre héros ne crève pas, of course, le plan contrarié aura lieu tout de même et, à la fin, l'amour (une fois de plus !) triomphera.
Le dessin est déjà plus développé que dans "Richardson" (alors que seulement deux ans séparent la publication des deux œuvres) et l'ambiance est extraordinaire. On se croirait vraiment dans un film de Scorsese ou de Ferrara, un bon vieux truc de gangsters, mais filmé par Terry Gilliam, où un autre barré du genre. Bref, picturalement c'est très, très fort.
Nos deux tourtereaux sont beaux, jeunes, cools et purs.
Et le tout est très nerveux et efficace.
Sans compter que le chanteur Nick Cave (dont Paul Pope est fan) se retrouve sous les traits du n°2 du gang, l'infâme Jesse James (ben quoi ? Sting s'est bien retrouvé dans le monde de la bédé sous les traits de Constantine, pourquoi pas Cave ^^).
Une vieille édition française chez l'éditeur - je pense défunt - Bethy existe.
Très sympa pour les amateurs d'histoire d'amour et de films de gangsters !