Une série qui me semble être un poil - beaucoup, furieusement - inspirée par le Rocketeer de Stevens, sorti deux années auparavant...
... ou bien leurs créateurs respectifs avaient-ils été inspirés par les mêmes choses ?
Pour ce "Crash Ryan" signé Ron Harris (me demandez pas ce qu'il a fait d'autre, je l'ignore...), l'auteur s'explique dans une petite préface : il a passé sa jeunesse sur les bases aériennes de la Navy (en tant que fils de militaire), il a été bercé par des feuilletons radios traitant d'exploits aériens et il a été marqué par le bouquin
Horizons du designer futuriste Normal Bel Geddes, qui contenait des croquis de prototypes d'avions qui ne verront jamais le jour...
Du coup Epic, la défunte collection pour "adultes", de chez Marvel (à qui l'on doit également Six from Sirius, les Hellraiser de Barker, Sachs & Violens et un paquet d'autres trucs plutôt sympas), décide de publier cette mini-série qui se passe en 1935 et traite essentiellement d'aviation.
Notre héros, Christopher "Crash" Ryan est un pilote traumatisé par le décès accidentel de passagers qui étaient sous sa responsabilité. Du coup, il s'est réfugié
"quelque part en Amérique Centrale" avec son biplan, espérant se faire oublier un peu et pouvoir, tranquillement, se lamenter sur son sort.
Il traîne dans un bar, perdu en pleine jungle (l'équivalent d'un relais routier pour les pilotes de l'aéropostale, j'imagine), et a été pris sous son aile par Sigmund, le patron du bar, et par Barney un vieux mécano. Il y a aussi, au milieu de tous ces types, Estella, la fille de Sigmund qui, à tout juste 18 ans, pense être follement amoureuse de notre héros qui lui... préfère se lamenter dans son coin.
L'histoire commence alors que Crash se fait un p'tit vol pour le fun. Il tombe sur une poursuite entre des avions futuristes... Décidant de prêter main forte à celui qui est poursuivi et mitraillé par les deux autres, Crash arrive à se débarrasser de l'un des appareils et à forcer l'autre poursuivant à rebrousser chemin (notre Crash est un as de la voltige !). Quant à l'appareil qui était attaqué, il s'écrase en pleine jungle. Crash repère l'endroit et s'y rend. Là, il tombe sur le pilote de l'avion expérimental qui n'est autre qu'un vieux copain à lui ! Avant de mourir, ce dernier lui dit qu'il a reçu pour mission de recruter Crash pour une mission très, très importante. Il lui indique à quel endroit il doit se rendre.
De retour à l'auberge, Crash et ses amis sont attaqués par d'autres appareils au design futuriste et aux prouesses incroyables. Crash, Barney et Estella arrivent à s'enfuir mais pas le père de cette dernière qui est tué... Du coup, Estella se promet de se venger dès que possible en tuant Crash qu'elle tient pour responsable de la mort de son père.
Finalement, Crash, Barney et Estella, qui se sont rendus au lieu de rendez-vous fixé pour le "recrutement" de Crash, voient arriver un avion gigantesque (une véritable forteresse volante, mais pas un B-17... une ville avec deux ailes et 9 moteurs ^^). C'est le QG des United Airmen, une confrérie de pilotes, utilisant des appareils expérimentaux, pour lutter contre The Doom (bon ça fait un peu GI Joe contre Cobra mais bon ^^), un méchant pilote qui porte un casque qui lui dissimule le visage (là ça fait un peu Dark Vador) et qui a recruté une armée de mercenaires. Du coup, le chef des United Airmen, M. Masters, recrute des pilotes émérites partout dans le monde pour mener cette lutte dont l'issue conditionnera le sort du monde libre...
Le reste de la série nous en apprendra plus sur les machinations de The Doom, verra, Wednesdaty Carey, une pilote de chez The Doom changer de bord pour rejoindre les United Airmen et notre brave Crash, une attaque sur Pearl Harbor (en 1935 !), l'invasion du Japon par The Doom et surtout, beaucoup, beaucoup d'action aérienne !
C'est très classique et très cinématographique à la fois : cette mini-série est un régal et ce n'est pas étonnant qu'elle fasse, prochainement, l'objet d'une adaptation au cinéma.
Le dessin est agréable, les personnages un poil classiques (on est dans le lieu commun : le héros torturé mais brillant, la belle pilote casse-cou qui est amoureuse du héros, le vieux mécano qui est toujours de bon conseil, le méchant qui veut dominer le monde mais surtout se venger, le pilote ambitieux qui est prêt à tout risquer sur un seul coup, ...) mais intéressants à suivre : un comics très rétro en somme !
Une édition française a été publiée dans les numéros 1 à 4 du défunt "American BD" (un recueil de séries
made in Epic, dont le très bon [et déjà chroniqué ici] Six from Sirius). Peut-être qu'avec l'adaptation au cinéma, une réédition sera envisageable (avec en prime la suite en trois parties publiées dans Dark Horse Presents dans les années 90 ?).
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