Caricature est un recueil d'histoires courtes publiées dans Eightball (à l'exception de l'une d'entre elle publiée par Esquire, une sorte de GQ américain !) entre 1994 et 1998.
Bien que ce recueil n'ait pas l'envergure des autres œuvres de Clowes, sa lecture est fort sympathique (enfin à supposer que le terme soit adapté pour ce genre de comics ^^) et quelques histoires sont particulièrement puissantes...
1. ... à l'instar de l'histoire qui donne son titre au recueil et l'ouvre : "Caricature" ! Le héros, Mal Rosen, est un caricaturiste qui court de foires en foires histoire de se faire un peu d'argent en vendant ses gribouillis. Là, il va rencontrer Theda, une
it girl (une fille payée pour apparaître en public, aller en boite de nuit, etc... dont la renommée ne semble reposer sur rien de bien pertinent [genre Nabila, Paris Hilton, etc...) qui va se dire fascinée par son oeuvre. Sauf que Theda a l'air un peu bizarre : fait-elle des avances à Mal ou pas ? A-t-il raison de se faire des films sur cette fille de 15 ans plus jeune que lui ? Une histoire très très plombante (comme souvent chez Clowes) !
2. "Blue Italian Shit" narre l'année des 18 ans d'un jeune punk qui partage un appartement avec un tas de colocs chelous (ça me fait penser aux colocs de Buddy Bradley dans "Hate !" et notamment le chelou George...). Assez marrant, à vrai dire.
3. "The Gold Mommy" est une histoire en couleurs, reprenant le fil narratif de ce qui semble être un rêve. Un type se fait garder ses chaussures et ses chaussettes en gage par son coiffeur car il a oublié son porte-feuille. Il va ensuite visiter le bureau de son père défunt et être agressé par des insectes, etc... Une histoire assez tordue. A la Lynch. Miam !
4. "MCMLXVI" (1966) : un type cynique et entier explique en quoi l'année 1966 est le summum de la culture américaine et qu'il ne suivra jamais aucune autre mode d'aucune autre année. En couleurs. Et très... vintage ^^
5. "Like a weed, Joe" : une histoire déprimante (et empreinte d'une certaine nostalgie) sur un gamin qui passe l'été au bord de la plage avec ses grands-parents (Neil Gaiman nous en a déjà vendu au moins deux comme ça : dans "Mr. Punch" et dans l'épisode de Miracleman où Jason explique où il était quand Kid Miracleman a détruit Londres). Bouleversant.
6. "Immortal, invisible" raconte le dernier Halloween d'un gamin qui se sent déjà trop grand pour jouer au "Trick or treat" mais qui veut en faire un dernier, à la manière d'un baroud d'honneur. C'est peut-être cette histoire qui résume le mieux toute l'oeuvre de Daniel Clowes.
7. "Green Eyeliner", l'histoire, en couleurs, publiée dans Esquire : Mona est devenue une belle femme et gagne plutôt très bien sa vie en ne faisant rien. Et elle va avoir l'occasion de se venger d'un type du lycée, que tout le monde adulait et qui la martyrisait du temps où elle était un peu bouboule... et qui est devenu un acteur raté de 11.000ème zone ^^ Le fantasme de toute personne qui, un jour, est allée au Collège ou au Lycée ! Une histoire... morale ^^
8. "Gynecology" : une histoire compliquée avec un gynécologue chanteur, sa femme infidèle, l'amant - un artiste un peu réactionnaire - de cette dernière également infidèle avec sa propre copine, une fille déséquilibrée amoureuse du Docteur... Une histoire qui est une sorte de soap opera sentimental à la sauce de Daniel Clowes, ou une parodie / hommage au Love & Rockets des frères Hernandez, au choix.
9. "Black Nylon" : le Nylon Noir est un héros costumé et déséquilibré, qui visiblement a des visions, et semble vivre dans un rêve. Assez perturbant ! Mais résumant bien la notion "d'étrangeté" chez Daniel Clowes !
Caricature / 100 pages / Noir et blanc et couleurs / Publié chez Rackham.
Accueil
