Co-fondateur de l'éditeur Image Comics (avec Jim Lee, Todd McFarlane, Rob Liefeld, Marc Silvestri, Whilce Portacio et Jim Valentino), Erik Larsen est connu d'une part pour son travail sur Spider-Man (ce qui lui a permis de devenir une star des comics, de gagner plein de fric et de l'investir dans Image) mais d'autre part et surtout pour ce Savage Dragon dénombrant 218 numéros au compteur à l'heure d'aujourd'hui !
Malheureusement pour nous, lecteurs français, presque rien de cette série n'a été traduit dans la langue de Molière et, après lecture de la mini-série consacrée au policier vert, c'est bien dommage !
En effet, en 1992 et avant de sortir le premier numéro de la série régulière (celle qui est toujours en cours à ce jour), Erik Larsen avait publié une mini-série en 3 épisodes racontant les premières aventures du Dragon !
Mais voyons tout de suite de quoi ça parle...
The Savage Dragon #1 (TSD) : Un homme vert affublé d'un aileron sur le sommet de son crâne chauve est retrouvé, par la Police de Chicago, nu et amnésique. Faute de mieux, il est surnommé le Dragon (et il deviendra le Dragon Sauvage en raison de son extrême brutalité ^^). Le Lieutenant de Police Frank Darling qui s'occupe de trouver qui est cet inconnu lui propose d'aller dormir, en attendant de trouver mieux, chez son cousin Fred et notre Dragon accepte. En revanche, ce dernier refuse la proposition du Lt. Darling de rejoindre la Police de Chicago ! Ce qui est bien dommage vu que la ville est assaillie par des criminels méta-humains et que les super-héros passent leur temps à dérouiller ou à mourir. Ce n'est que quand Fred est tué suite à une attaque crapuleuse de super-vilains au look incroyable (les super-vilains ont tous l'air plus bêtes les uns que les autres dans cette série) que le Dragon accepte de prendre l'uniforme de la Police de Chicago !
D'ailleurs, le Dragon avec son style inimitable (en faisant bavure sur bavure) et avec des gestes techniques réglementaires foireux (en gros en faisant preuve d'une grande brutalité) castagne et coffre un paquet de criminels costumés, devenant la coqueluche des médias et attirant la haine de la pègre méta-humaine locale !
TSD #2 : Le Dragon coffre Arachnid, une grosse araignée méta-humaine qui bouffe des enfants, rencontre Debbie, sa voisine de palier qui a un gros béguin pour lui, et affronte d'autres méchants ringards dans un supermarché... Pour autant, le Super-Patriote (une sorte de Captain America qui, après une sévère correction, est devenu un Cyborg débile) attaque le Dragon, croyant que ce dernier est un méchant comme les autres méta-humains !
TSD #3 : Désireuse de recruter le Savage Dragon, l'équipe gouvernementale Youngblood envoie le débile Bedrock tester notre héros vert... et casse pas mal de matériel au passage ! Du coup le Dragon arrête Bedrock qui se retrouvera au poste et devra appeler ses potes Shaft et Die-Hard pour payer sa caution (quels crétins ces Youngblood de Liefeld ^^). En prime on a une petite apparition de Spawn, le Dragon vit l'une des romances les plus courtes de l'histoire des comics, fait du mal à beaucoup de gens et se laisse pousser la moustache !
En résumé, cette mini-série que l'on peut trouver en français chez Semic (Collection Image n°2) sert d'amuse-bouche ! Et donne furieusement envie de lire la suite ^^
Sans aller jusque là, c'est bien écrit, c'est assez drôle (mais pas que) et pour une fois on a un super-héros officiel en uniforme de la police ! Le Dragon, lui-même, est un personnage intéressant, au-delà de son look et du sempiternel coup de l'amnésie, destiné à rendre plus attractif tout nouveau super-héros... D'ailleurs, j'avais chroniqué la rencontre du Dragon avec Shadowhawk dans la review consacrée à ce dernier héros (une rencontre un poil comme celle entre le Punisher et Daredevil). Mais surtout...
... Erik Larsen dessine comme un Dieu et fait montre d'un indéniable talent de "metteur en scène" pour la mise en page de ses planches.
Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un must-read, n'ayant point lu la suite de cette série, mais c'est une curiosité qui mérite plus que le détour.