Vous l'aurez compris rien qu'en lisant le titre du sujet, je m'attaque aujourd'hui à un très (très) gros morceau. Le Sandman de Gaiman est l'un de ces (trop) rares comics qui fait une quasi-unanimité (et pas un consensus mou !), même chez les non-lecteurs de comics. Il se retrouve en principe au sommet de tous les Top 5, 10, 20 ou 100 que l'on peut trouver sur le net. Bref, il côtoie les cimes et fait en quelque sorte office de vache sacrée de la bédé américaine...
(avec Watchmen, V for Vendetta,
Dark Knight Returns &
Maus en principe...)
... l'objet de cette chronique n'est clairement pas d'écorner cette légende. Bien au contraire. J'ai du lire Sandman dans son intégralité une bonne vingtaine de fois, en y trouvant toujours quelque chose de nouveau et en en ressentant, invariablement, un immense plaisir.
J'ai choisi pour ces chroniques (ben oui, il y en aura plusieurs) de suivre l'édition Urban Comics en 7 volumes, qui me semble être la façon la plus simple de lire aujourd'hui Sandman en VF (il existe une intégrale américaine en 5 volumes, l'Absolute Edition, qui me semble intéressante pour les puristes qui voudraient lire cette série en VO).
Je ne possède pas, pour ma part, cette édition mais les 10 TPB américains (Preludes & Nocturnes, the Doll's House, Dream Country, Season of Mists, A Game of You, Fables & Reflections, Brief Lives, World's End, The Kindly Ones, The Wake) qui reprennent les 75 épisodes de la série Sandman, ainsi que son numéro spécial (celui consacré à Orphée) et deux histoires courtes publiées précédemment dans des anthologies. Par aillurs, j'ai Endless Nights dan sa version française publiée chez Delcourt.
L'édition d'Urban Comics reprend aussi tout cela mais y ajoute du matériel postérieur à la fin de la série (The Dream Hunters, essentiellement) que je ne possède pas et que je n'ai pas lu...
Bon ! Ceci étant dit, le Sandman est né de la caboche de Neil Gaiman, tout jeune auteur britannique qui, à l'époque, s'était déjà illustré sur Violent Cases (avec son pote Dave McKean, qui réalisera toutes les couvertures de Sandman) et sur Black Orchid pour DC Comics (également avec Dave McKean). Il avait également écrit (pour être exhaustive, j'ignorai jusqu'à peu ce détail) une biographie du groupe de musique Duran Duran (YURK !).
Bref, Gaiman n'était pas réellement connu... Le gros de sa carrière était encore devant lui... Je pense à son mémorable travail sur Miracleman (où il releva l'immense exploit de faire peut-être même mieux qu'Alan Moore !) ou à ses nombreux romans (dont "De bons présages" avec Terry Pratchett & "Neverwhere", tout seul, que je vous recommande vivement).
Karen Berger (qui deviendra plus tard l'éditrice historique du label Vertigo, en partie créé grâce au succès de Sandman) expliquera, par la suite, que Gaiman l'avait contactée en lui proposant trois projets : la mini-série Black Orchid (qui sera publiée en 1988 par DC), un projet autour de John Constantine (qui n'aura pas de suite, DC ayant déjà donné son feu vert à Jamie Delano pour réaliser Hellblazer) et un autre autour du Sandman, à savoir... Wesley Dodds de la JSA ! Là encore Berger émettra une fin de non recevoir, DC ayant des projets pour la JSA à peu près au même moment...
... mais proposera, à la place, à Gaiman de créer un nouveau personnage !
Ce qu'il va faire avec son
Sandman-qui-n'est-pas-Wesley-Dodds. Et ça va être la genèse et le début d'une des plus grandes séries de comic-books de tous les temps (à mon humble avis ^^)...
Pour faire bref avant d'aborder le contenu du premier volume de cette intégrale, Sandman est une série fantastique mettant en scène, d'une part, les aventures de Sandman, le Seigneur des Rêves (également appelé Dream, Oneiros, Morpheus, ...) et d'autre part les répercussions qu'ont ces mêmes aventures sur le monde des humains.
Plus précisément, notre Sandman, Dream, est l'un des 7 Endless, des frères et sœurs surpuissants, personnifiant les forces naturelles régissant l'existence de toute chose vivante, à savoir dans le comics Destiny, Death, Dream, Destruction, Despair, Desire & Delirium.
Chose amusante dans la série, c'est que les aventures de Dream sont aussi bien des aventures métaphysiques et divines que des choses plus terre à terre : chaque membre des Endless est doté d'une personnalité toute humaine et ils agissent, en principe, en conséquence...
Ainsi Dream est un type psycho-rigide, obsédé par les règles et les règlements, avec une faiblesse prononcée pour les femmes et dont les histoires d'amour finissent toujours mal (Nada qu'il condamne à l'Enfer, Thessaly qui va réussir à le faire déprimer pendant plusieurs épisodes).
Un Dieu avec une personnalité humaine donc et des histoires de famille (Desire passe le plus clair de son temps à vouloir nuire à Dream, Death - sa grande sœur - est en quelque sorte sa confidente et n'hésite pas à lui taper dessus avec un vieux bout de pain [#8] pour le faire réagir, Delirium est désespérée à l'idée de ne plus jamais revoir son frère Destruction...).
Par ailleurs, de nombreux épisodes de la série seront consacrés à l'impact des Endless sur les humains mais aussi sur les autres divinités (on verra pèle-mêle Bast, Thor, Odin, Loki, Lucifer, Oberon, Titania, ...). Les personnages humains que l'on retrouvera dans la série seront particulièrement réussis et inoubliables : Hob Gadling, Rose Walker, Barbie & Wanda, Lyta Hall...
Mais revenons à notre présente chronique...
Le volume I de l'édition Urban Comics réimprime les numéros 1 à 16 de la série américaine, tous publiés entre 1989 et 1990.
Cela correspond, grosso modo, à deux story-arcs (#1-7 & #9-16) et à un épisode charnière (#8 !) qui ne manque pas de saveur. Toutes les couvertures sont réalisées par Dave McKean (et valent leur pesant de cacahuètes !) & les dessins sont l'oeuvre de Sam Kieth (#1-5), Mike Dringenberg (#6-11 et #14-16), Chris Bachalo (#12) et Michael Zulli (#13). On y reviendra mais le dessin c'est en principe la critique majeure (mais assez injuste, je trouve) que l'on peut lire sur Sandman, le gros point noir !
Preludes & Nocturnes (Sandman #1-7)Sandman #1 (S#1) : Cet épisode de 40 pages commence en 1916 avec un rituel de magie noire réalisé par un sorcier anglais, Roderick Burgess (une sorte d'Aleister Crowley), et ses fidèles et visant à capturer la mort (Death). Le rituel réussit partiellement en ce que l'entité capturée n'est pas Death mais Dream !
Burgess emprisonne le Sandman dans un cercle magique et une boite en verre et lui dit qu'il ne le libérera que s'il obtient de lui des pouvoirs... Et Dream attend dans sa cage, silencieux.
Les année passent et le monde ressent l'impact de l'absence de Dream : les gens s'endorment mais ne se réveillent plus (comme Unity Kincaid que l'on reverra par la suite) ou au contraire n'arrivent plus à dormir et deviennent des sortes de zombies.
Wesley Dodds, d'ailleurs, fait une petite apparition : il est indiqué qu'il a commencé à se travestir en Sandman car il avait l'impression que quelque chose manquait au monde !
Quoi qu'il en soit, les années passent, Roderick Burgess meurt, son fils Alex prend sa place et tente d'obtenir sans succès les mêmes faveurs que son père...
... finalement, Dream, après 72 ans de détention, arrive à s'échapper en 1988... et va se venger sur le fils Burgess de sa captivité !
S#2 : Après son évasion, Dream tente de regagner son Royaume (le Dreaming) mais s'effondre aux abords de celui-ci... Il est recueilli par ses sujets, Abel & Cain, qui s'occupent respectivement de la Maison des Secrets et de celle des Mystères. Après un peu de repos, Dream reprendra sa route et trouvera son palais en ruine ainsi que son brave Lucien, le libraire des rêves, qui lui expliquera que comme son royaume est un reflet de lui-même, en son absence il ne pouvait que s'effondrer...
Désireux de regagner sa puissance perdue pour reconstruire son royaume, Dream invoquera les Furies (les 3 sorcières) aux fins de savoir où se trouvent ses objets de pouvoirs (son sac de sable, son rubis et son masque) qui lui ont été dérobés par les Burgess.
En prime, on a droit à une apparition de Dr. Destiny et à l'assassinat d'Abel par Cain (qui sont tous deux immortels... d'ailleurs, c'est une "blague" récurrente dans Sandman : quasiment à chaque épisode de la série où ils apparaissent, Cain tue Abel ^^).
S#3 : Le sac de sable est chez une ex à John Constantine ! Dream et ce dernier feront équipe pour le retrouver dans cet épisode particulièrement plaisant ! Bien sur, leur odyssée ne sera pas de tout repos, le sac de sable magique ayant métamorphosé d'une manière particulièrement sinistre la maison où habite l'ancienne copine de John.
On a en prime, les apparitions de Chas, le pote de Constantine (que l'on voit souvent dans Hellblazer), et de Mad Hettie, la clocharde folle âgée de 247 ans que l'on retrouvera dans la première mini-série Death.
S#4 : Pour récupérer son masque de pouvoir, Dream va devoir aller le récupérer en Enfer et défier un démon (Choronzon) dans une joute verbale mortelle, sous les yeux du triumvirat dirigeant ce royaume maudit (Lucider, Belzébuth et Azazel). Le succès de Dream entraînera le vœu de Lucifer d'un jour le détruire...
Un épisode très sympa où l'on a une petite visite guidée de l'Enfer, graphiquement très intéressante (mais dans l'arc Season of Mists [#21-28], ça sera encore mieux).
Egalement, il y a une apparition d'Etrigan le Démon mais surtout de Nada, une ex de Dream qu'il a condamné à l'Enfer pour l'éternité... mais on y reviendra ^^
S#5 : Tandis que le Dr. Destiny s'échappe de l'Asile d'Arkham où il a été enfermé par la JLA (sous les yeux de l’Épouvantail), Dream se met en quête de son rubis. Il sait, grâce aux Furies, que la JLA le détient. Il débarque, dès lors, dans les rêves de Mister Miracle (qui cauchemarde de Granny Goodness, de la Murder Machine et de la malheureuse Auralie) [et sur sa table de nuit, il y a une photo de Big Barda), le réveille et obtient son aide ainsi que celle de Martian Manhunter (qui a une petite fringale de biscuits Oréo ^^).
Se rendant ensuite au hangar où sont entreposés le trophées de la JLA, Dream trouve son rubis qui est... piégé ! Mis KO, il ne peut donc pas empêcher le Dr. Destiny de s'en saisir...
S#6 : A mon sens, cet épisode intitulé "24 hours"...
(... avec une référence appuyée au groupe Joy Division [dont le nom apparaît sur le blouson de Judy] : 24 hours est, en effet, une chanson [une de mes préférées ^^] de Joy Division !
On s'apercevra d'ailleurs que Gaiman a plutôt de bons goûts musicaux [même s'il a écrit une bio de Duran Duran], il finira même par épouser Amanda Palmer des Dresden Dolls ^^)
... est le premier qui m'a vraiment scotchée ! Jusqu'à présent, on est dans du fantastique classique : on a un Dieu qui part en quête de ses instruments de pouvoir, qui rencontre des monstres et des démons, etc...
... dans "24 hours" (premier épisode dessiné par l'excellent Mike Dringenberg), le Dr. Destiny, fort de ses nouveaux pouvoirs d'altération de la réalité (grâce au rubis qui a volé de la puissance de Dream), s'installe dans un café et commence à "jouer" avec les personnes présentes, la serveuse, un jeune cadre dynamique, un couple de trentenaires, un vieux chauffeur routier et une jeune fille, Judy dont on réentendra souvent parler (c'est la meilleure amie de Rose Walker, l'ex-copine de Foxglove)...
... et pendant 24 heures, Destiny va les torturer, les confronter à leurs passés respectifs, les atteindre dans leur chair et leur âme, comme s'il ne s'agissaient que de personnages de papier... "24 hours" serait-il un méta-commentaire sur la responsabilité du créateur vis à vis de sa création et de ses sources d'inspiration ? Je n'en sais rien mais c'est - en tout cas - une satanée bonne histoire ! Qui s'intéresse, pour une fois (et pas la dernière de la série !), aux êtres humains eux-mêmes et non pas aux Dieux ou autres créatures fantastiques !
S#7 : Alors que le monde entier devient fou, dans le monde du rêve Dream affronte le Dr. Destiny dans un combat à la fois épique et graphiquement époustouflant... A la fin, Destiny est battu et ramené à Arkham où il retrouve l’Épouvantail...
... et le premier arc de cette belle série s'achève ! Et tous les rêveurs peuvent, enfin, avoir une bonne dose de sommeil ^^
Cet arc qui commence classiquement (avec une quête fantastique d'un personnage divin pour retrouver la liberté, son royaume puis ses instruments de pouvoir) se termine d'une manière un peu plus surprenante, en passant beaucoup de temps à évoquer les conséquences humaines des atteintes au Rêve (d'ailleurs, toute la série montrera l'humanisation progressive de Dream) et avec un final... encore plus étonnant ! On s'attend à ce que Dream punisse avec sévérité le Dr. Destiny comme il l'a fait dès le premier épisode pour le fils de Roderick Burgess, mais non... Il le ramène chez lui (à l'Asile) et lui offre même un sommeil apaisé...
Niveau dessin, Sam Kieth (Maxx) a un trait qui convient bien à la vieille BD d'horreur mais assez peu à la dimension onirique et poétique de la série. C'est donc avec satisfaction que l'on voit l'arrivée du (très) talentueux Mike Dringenberg qui illustrera la quasi-totalité du reste de ce premier volume.
The Sound of her Wing (Sandman #8 !)Episode de transition mais épisode classique et culte !
En effet, il voit la première apparition de la grande sœur de Dream... la très sympathique Death !
Dans cet épisode, Dream nourrit des pigeons et se morfond (comme souvent). Sa grande sœur Death vient l'engueuler en lui expliquant qu'il ferait bien de se bouger les fesses et de se trouver une nouvelle occupation pour remplacer sa petite quête qui vient de s'achever...
... par ailleurs, Dream va l'accompagner dans sa tournée, alors qu'elle va chercher ceux qui viennent de mourir !
Un épisode qui, là encore, s'intéresse à la fois aux "problèmes" des Endless mais aussi et surtout à ceux des êtres humains.
Tellement fondamental que cet épisode a été réimprimé dans l'édition américaine deux fois : la première à la fin du premier TPB et la seconde au début du deuxième !
Le dessin de Mike Dringenberg est impeccable !
The Doll's House (Sandman #9-16)S#9 : Cet épisode présente une ficelle narrative intéressante ! L'histoire dans l'histoire ! En effet, cela commence en Afrique avec un grand-père et son petit-fils qui se retrouvent dans le désert. Le petit-fils est arrivé à l'âge d'homme et le grand-père doit lui raconter l'histoire qui se transmet dans la tribu, de générations en générations...
... cette histoire est celle de la reine Nada (que l'on a vu dans S#4) qui, il y a très longtemps de ça, dirigeait de la meilleure manière qu'il soit la plus belle ville du monde. Célibataire, elle se demandait bien où elle pourrait trouver un homme qu'elle aimerait...
... un soir elle entraperçoit un bel étranger dont elle tombe éperdument amoureux. Après plusieurs péripéties, cet étranger se révélera être Dream. Ils auront leur nuit d'amour à l'issue de laquelle la ville de Nada sera détruite : elle comprendra qu'il est dangereux pour les mortels de frayer avec les Endless et voudra quitter Dream. Ce dernier, se sentant rejeté, condamnera Nada à passer l'éternité en Enfer !
Mais sur le sujet Nada, il faudra attendre le prochain arc (Season of Mists, S#21-28) pour en savoir plus !
S#10 : Un épisode très dense qui s'ouvre avec deux nouveaux Endless, Desire & sa sœur jumelle Despair (la moins glamour, et de loin, du lot !) !
Dans le Dreaming, Lucien le libraire fait le recensement des habitants, pour voir s'il n'en manque pas qui auraient "oublié" de revenir après le retour de Dream ! Il s'avère qu'il en manque 4 (Brute, Globe, Fiddler's Green et le Corinthien) ! Par ailleurs, Dream explique à Lucien qu'un nouveau Vortex vient d'apparaître (sans qu'on sache trop à quoi ça correspond) en la personne d'une jeune fille...
... Rose Walker, dont on va suivre les aventures dans le monde éveillée ! Elle a été invitée, tout comme sa mère, en Angleterre pour des vacances, par un mystérieux mécène : il s'agit en fait d'Unity Kincaid (la petite fille qui a succombé à l'épidémie de sommeil dans S#1 et qui est devenue vieille [90 ans ^^]) et Unity est la grand-mère de Rose (et la mère de la mère de Rose donc ^^) !
Et Rose rencontre également les Furies (les trois sorcières) !
Une bonne mise en appétit pour la suite !
S#11 : Rose Walker dans cet épisode est rentrée aux USA pour chercher son petit frère, Jed, qu'elle n'a pas vu depuis grosso modo 5 ans (elle a une histoire familiale très compliquée). Elle s'installe dans une maison d'hôte en Floride tenue par Hal (qui fait des spectacles transformistes et qu'on reverra plus tard dans la série) où habitent également Chantal & Zelda (deux femmes qui collectionnent les araignées empaillées et s'habillent avec des robes de mariées), Ken & Barbie (^^) et Gilbert, un vieux monsieur un peu désuet dans son maintien et ses tenues vestimentaires (il a même une cane épée !).
Jed, quant à lui, vit dans une cave chez de la famille qui le maltraite et le bat. Sa seule distraction est de s'échapper dans ses rêves où il retrouve le Sandman (mais pas Dream, Hector Hall, l'ancien Silver Scarab d'Infinity Inc.), sa femme Lyta (Hall, ex Infinity Inc.) et Brute et Glob, leurs serviteurs... C'est d'ailleurs l'occasion pour Gaiman de rendre hommage à la BD culte de Windsor McKay, Little Nemo !
En fait, Brute & Glod (et Hector & Lyta) vivent dans la tête de Jed et y ont construit leur propre pays des rêves, ce qui n'est pas pour plaire à Dream...
En bonus, Matthew, le corbeau parlant de Dream, surveille de très près Rose Walker !
S#12 : Dans cet épisode, Dream part à l'assaut de l'esprit de Jed pour le libérer de l'emprise de Brute & Glob ! Ces derniers, d'ailleurs, se rendront sans trop se battre...
Quant à Hector Hall, il avait été choisi en tant que Sandman parce qu'il était bête et déjà mort (comme ça il ne pourrait se tuer, comme le précédent choix de Brute & Glob qui avait préféré se suicider) : aussi, Dream le renvoie dans le monde des morts, laissant Lyta Hall, enceinte d'Hector (d'un enfant qui intéresse Dream car il s'est développé dans les Rêves), seule et en colère !
Rose Walker, quant à elle, a retrouvé la trace de Jed et est accompagnée dans son périple par Gilbert. Ils décident de s'arrêter dans un hôtel où doit se tenir une Convention de Céréaliers...
Un épisode dessiné par un Chris Bachalo, assez peu inspiré (pourtant j'adore ce dessinateur en principe) je trouve (ou alors c'est l'encrage qui ne lui convient pas).
S#13 : Un épisode clairement de transition, sublimement illustré par l'immense Michael Zulli ! Ce numéro commence en 1389 alors que Dream et Death vont dans une taverne humaine, à l'initiative de cette dernière qui apprécie de demeurer de temps à autre au contact des mortels (elle s'incarne même une fois par siècle en mortelle, comme on le verra dans la première mini-série consacrée à Death). Ils surprennent la conversation de Hob Gadling, un homme qui a décidé de ne jamais mourir...
... aussi Dream lui propose de se retrouver dans la même taverne dans 100 ans jour pour jour ! Et c'est ce qu'ils feront dans cet épisode, se rencontrant tous les 100 ans.
On croisera également dans ce numéro très intéressant (notamment pour la psychologie de Dream), Shakespeare (avec qui Dream passera un pacte) et Christopher Marlowe en 1589 et Lady Johanna Constantine en 1789 (que l'on reverra dans un épisode ultérieur).
S#14 : L'épisode de la Convention des Céréaliers ! Rose & Gilbert sont coincés au Motel, car Jed a disparu (quand ce dernier a été libéré de l'emprise de Brute & Glob, il a été également libéré physiquement de sa cave et les tortionnaires qui le retenaient ont été tués, il s'est - depuis lors - enfui et a été pris en stop par le Corinthien, une créature du Rêve particulièrement déplaisante ^^).
Et la Convention des Céréaliers est en fait une Convention... de tueurs en série !
Gilbert y croisera le Corinthien et on découvrira que Gilbert est, lui aussi, une créature du rêve en fuite. Il décidera de laisser Rose derrière lui mais lui dira qu'en cas de souci il conviendra d'appeler un nom : Morpheus.
C'est ce que fera Rose quand Fun Land, un pédocriminel, tentera de l'agresser : Dream apparaîtra et la sauvera, puis ira s'occuper du Corinthien, ce cauchemar renégat qui avait tenté "d'inspirer" tous les serial-killers réunis.
Enfin, Gilbert, qui est revenu, trouvera finalement Jed, inconscient, dans le coffre de la voiture du Corinthien.
Un épisode extraordinaire ! Où les excellents goûts musicaux de Neil Gaiman se confirment, la musique de la discothèque des tueurs en série étant le Venus in Furs du Velvet Underground !
S#15 : Rose est rentrée en Floride. Elle va dormir, attendant des nouvelles de l'hôpital : Jed est gravement déshydraté. En Angleterre, Unity Kincaid est en train de mourir... Bref, c'est pas la joie ^^
Elle rêve et son pouvoir de vortex commence à s'exprimer : elle peut atteindre les rêves de toutes et tous et abattre les barrières entre eux... Ainsi, elle voit les rêves des habitants de la maison (et notamment ceux de Barbie qui auront une grande importance dans l'arc "A Game of You").
On apprend que Gilbert, sans surprise, n'est autre que le dernier rêve renégat, Fiddler's Green... et que Dream va tuer Rose pour éviter que le Vortex ne détruise le Dreaming !
S#16 : Dans cette conclusion, nous aurons une rencontre onirique entre Rose, Gilbert, Dream et Unity Kincaid ! Nous apprendrons également que Desire, le frère de Dream, n'était pas tout à fait innocent dans cette histoire de vortex (comme souvent dans Sandman) et nous aurons droit à la conception des responsabilités de Dream !
Que dire de plus ? "The Doll's House" est un grand story-arc ! Rose Walker est un super personnage (on la reverra pas mal d'ailleurs dans The Kindly Ones) ! C'est un must-read pour une série qui mérite toute entière d'être dévorée !
Parce que la suite vaut également son pesant de cacahuètes !