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[Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre

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[Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Ven 18 Mar 2016 - 16:56

New-York  Arrow  

Arrivés à Paris, les héros prirent le RER B, puis changèrent à Chatelet-les-Halles pour descendre à la station Gare de Lyon. Là, ils allèrent réserver rapidement deux chambres dans un hôtel miteux, avant de suivre le plan de Paris que Jen avait chopé à l'atterrissage. D'ailleurs, elle n'avait pas fait que ça Jen : elle avait enfilé l'imperméable, le chapeau et les lunettes de soleil, histoire de pas avoir l'air trop visible avec sa peau verte...

Ils se retrouvèrent devant la Cinémathèque Française dans le 12ème arrondissement de Paris.

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A l'intérieur du bâtiment, ils tombèrent devant une standardiste qui était en grande conversation téléphonique avec son oreillette (du moins avec la personne située à l'autre bout du fil).

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"C'est à quel sujet ?" lança-t-elle en français, après avoir terminé sa conversation en anglais.
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Mar 22 Mar 2016 - 13:36

Mais comment pouvait-on parler autant pour ne rien dire ? Plus il parlait, moins j'écoutais. A force d'acouphènes sortant de ses cordes vocales, j'arrêtais complètement de porter la moindre attention à Harlan. Ce mec était un cinglé. Pas dans le sens clinique du terme, mais plus dans celui où on l'entend dans Star Trek… J'avais une putain d'horreur de ce genre de séries télévisuelles. Mais parfois, lorsque mes poumons me sortaient encore par la gorge et le nez, je n'avais rien d'autre à faire que de regarder la télé et, passant de chaines en chaines, je tombais fatalement là-dessus. Pourtant, grâce à ses incessantes digressions verbales, l'aéroport vint plus tôt que prévu. Posant enfin le pied en dehors du taxi, sa voix monta une dernière fois à mes oreilles. A vrai dire, ce fut le seul moment où je l'avais écouté avec attention. Une mise en garde ? Amusant. Après avoir affronté des démons, le premier déchu en personne, une tripotée de trucs plus bizarre les uns que les autres, il fallait que je fasse ENCORE attention à moi ? Mon sourire fut la seule réponse que je lui offris. Avec une petite phrase bien sentie qui ne manqua pas de lui plaire.

- Je tiens à revenir vous voir en un seul morceau Harlan. Ne serait-ce que pour avoir ma réponse… A moins que ce ne soit pour d'autres raisons. Allez savoir.
Tournant les talons, je suivis Jen de près, ses courbes lancinantes me donnaient une folle envie de les voir nues, dansants dans des draps. Merde, un peu de concentration John ! Tu n'es pas là pour ça. Pour le moment. Tandis que Jane s'afférait à faire ses achats, je restais sur le tarmac à observer les vas et viens incessants des avions. De ce que je savais, il était interdit de fumer dans ces conserves volantes. Moi qui n'allait pas pouvoir fumer durant le trajet ? Il me fallait une sacrée quantité de courage, et plus encore de Silk Cut fumées pour tenir jusqu'à Paris. Fumant clopes sur clopes, je terminais mon paquet au moment où l'appel retenti dans l'aéroport. Un dernier paquet acheté ici, et on monta enfin dans l'avion. Pas sûr que les français auraient mes clopes habituelles. Alors autant faire des réserves. La France… Pensais-je en m'asseyant à côté de Jane. Le vin, le Moulin Rouge, les françaises… Oui, surtout les françaises !

***

Affalé dans l'avion, en première classe qui plus est, j'ouvrais enfin le dossier que nous avait refilé Harlan. Un tas de paperasse plus ou moins inutile était rangé avec une délicatesse aberrante. La tablette qui se trouvait sur le dossier en face de moi se rabaissa et j'en jetais plus de la moitié dessus. En fait, trois trucs sentaient la mort, la même odeur qu'Harlan si on y faisait attention. Ce type, en plus d'être un pornocrate en puissance, avait la même odeur que celle de l'autre monde. J'étais maudit, ça c'était pas une nouvelle, mais quand même, au point d'attirer que ce genre de type… Ca tiendrait presque du harcèlement ! Je me mit à lire rapidement tout ce qui était écrit. Rien de bien intéressant. Pas mal de conneries et d'échanges complètements stupides entre Harlan et King. Par contre, une expression m'attira l'œil : "n'est pas mort celui qui à jamais dort". Le Necronomicon… Et bien, et bien… Il ne manquerait plus que ça, qu'on se retrouve face à l'autre tête de sèche avec ses tentacules et tout le reste. Jamais je n'ai eu à le rencontrer. Toutefois une chose est sûre, il existe. Comme bon nombre de délires plus ou moins fantastiques. Certains ne voient dans les dragons qu'un gros lézard qui crache des flammes… Qu'ils en rencontrent un et ils ne seraient pas déçu du voyage ! Une seule et unique fois. Dans le genre briquet géant, on ne fait pas mieux ! La "damnation éternelle" ? De mieux en mieux ! Plus ma lecture avançais, plus je jubilais intérieurement. Mes yeux s'écarquillèrent nettement plus sur la suite des écrits.

Un incendie inexpliqué… Bande de tarés ! S'ils l'ont appelé avec ce bouquin, Jen et moi serions mal, mais alors VRAIMENT mal ! Adonis… Je n'y croyais pas. Dans tous les livres de démonologie, peu en parlent, pourtant ça ressemble d'assez près à sa manière d'agir. Mais bon. Ca ne pouvait être lui, il devait y avoir autre chose, il FALLAIT qu'il y ait une autre explication. Avant de continuer ma lecture, je pris quelques instants pour réfléchir aux évènements à venir. Même si Jen l'ignorait encore, mon instinct me dictais de l'éloigner de toutes ces histoires. C'était de la folie. Je n'avais certes, plus grand-chose à perdre. Pour sa part, elle avait encore bien des années devant elle avant de passer de l'autre côté.


- On est mal barré. Ce type, Harlan, est un fêlé qui cherche un truc qui le dépasse. Je crois bien qu'on va droit dans le mur avec cette histoire…

Je ne ressentais aucune peur. Juste de l'appréhension pour la suite. Paris était connue pour être l'épicentre de nombreux groupuscules occultes. Et même si je n'y avais jamais mit les pieds, plus on s'en approchait, moins j'avais envie d'y poser le pied. Reprenant ma lecture, les lignes qui se perdaient devant mes yeux me stupéfièrent. Le précédent "privé" embauché par Harlan avait tout simplement disparu. De plus, la question du "comment a-t'il réussi à récupérer ce truc" restait en suspend. On en apprenait qu'assez peu sur les tenant et les aboutissants qui menaient Harlan à vouloir absolument ce film. Néanmoins, l'odeur des démons et de la mort flottait de plus en plus autour de nous. Au moins, il fallait voir le bon côté des choses. Je passerais l'arme à gauche aux côté d'une femme magnifique. Des succubes, des démons, et puis quoi encore ? Des pentacles fait sur le sol avec une craie trempée dans de l'eau bénite. Si ça aurait été de VERITABLES succubes, ce dit "Marco" ne serait déjà plus de ce monde…

Le livre claqua entre mes mains au moment précis où l'annonce de l'atterrissage résonna dans l'ensemble de l'avion. Plusieurs heures plus tard, et une réservation en prime ; on se retrouva devant un immense bâtiment aux courbes sorties tout droit d'un cerveau malade, ou pire encore, d'un architecte tentant de combler un manque affectif exacerbé. Quoiqu'il en soit, je suivais Jen jusqu'à l'intérieur et une femme aux cheveux blonds s'adressa à nous en français, avec ce genre d'accent bien horrible qui me faisait frémir. Parisiennes… Vu l'état de mon français plus que moyen, je lui répondis en anglais.


- On souhaiterait visiter vos archives. Je suis le professeur Constantine de l'Université d'Oxford. Et voici ma plus brillante étudiante, Miss Jen de l'étude des arts contemporains et spécialisée dans le 7ème Art. Voici ma carte.

Ma main lui tendit la carte "magique" qui était entrée en ma possession il y a déjà bien des années. Comme toujours, l'image qui apparu me donna raison. Il ne restait plus qu'à ce qu'elle morde à l'hameçon. Théoriquement, ça n'aurait pas du poser le moindre soucis. Il suffisait que Jen ne dise rien.

- Nous sommes à la recherche d'archives concernant deux films en particulier pour tout vous dire : "Casablanca" et "Citizen Kane". S'il existe des écrits les concernant, cela nous permettrait de mettre en place la suite de nos études sur le 7ème Art durant la première moitié du XXème siècle.

Plus le mensonge était gros, moins les gens se doutaient de quoique ce soit. Allez John, tu lui sourit, elle accepte, et on passe à la case suivante : les archives…
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[Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre 386562Rien
Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Dim 27 Mar 2016 - 10:12

La standardiste examina scrupuleusement la carte sous toutes ses coutures avant de la rendre à John.

"Ça m'a l'air d'être régulier" dit-elle dans son américain impeccable.

Elle se leva et sourit à John :

"Moi c'est Julie. Suivez-moi, je vais vous faire la visite guidée..."

*
*  *

Pendant une demi-heure, Julie émailla la visite en abreuvant John de clins d’œil, de sourires et d'anecdotes en tout genre... tout en ignorant, consciencieusement Jade qui semblait être devenue, pour le coup, totalement transparente.

Ils passèrent de salle en salle, s'arrêtant particulièrement à celle où se trouvaient à la fois les archives (colossales) relatives à Casablanca et à Citizen Kane. Julie leur montra les pellicules des deux films, leurs versions K7, DVD, Blue-Ray, les scripts originaux ainsi que les monographies, thèses, revues de presse et mémoires de recherche qui avaient été publiés sur la question.

"Bon, c'était facile à trouver" commenta Julie. "Citizen Kane et Casablanca, vous vous doutiez bien que ça ne pouvait être que dans la salle consacrée au réalisateurs américains et à C comme Curtiz et W comme Welles. Nous verrons que pour d'autres œuvres, c'est plus compliqué à trouver. Et je vous expliquerai les références codées"

Elle sourit à nouveau à John et ajouta :

"Vous avez pu le constater : nous avons une salle (la A) pour les réalisateurs français, une (B) pour les américains du nord, une (C) pour les nations du Commonwealth. Les italiens, les allemands, les espagnols et les portugais s'en partagent une autre (D). Les russes et le reste des nations européennes encore une autre (E). L'Amérique latine fait l'objet d'une autre salle (F). L'Afrique et le Moyen-Orient en ont une autre (G). Enfin, il y a une salle pour le cinéma asiatique (H)"

Si Julie avait pu, sans risquer de passer pour ce qu'elle était, elle serait en train de se frotter à la jambe de John.

"Pour tous les autres films, ceux de réalisateurs mineurs ou qui n'ont fait qu'un ou deux films, sans grand retentissement, nous avons plusieurs salles thématiques ou nous classons les films qui en relèvent par ordre alphabétique : c'est le cas pour les films policiers (la salle I), les comédies musicales (II), les films de guerre (III), les westerns (IV), les films d'arts martiaux (V), les films d'horreur (VI) - j'adore les films d'horreur - et les films fantastiques, les films pour enfants (VII), les films de science-fiction (VIII), les films documentaires (IX) et les films... pornographiques (X) !" triompha Julie sous le regard exaspéré de Jade.

D'ailleurs le numéro de la salle ou sa lettre apparaissait en gigantesque sur le carrelage de la salle.

Enfin, en montrant un ordinateur qui se trouvait dans la salle des réalisateurs américains, Julie précisa :

"Bien sur, si vous ne savez pas où les renseignements se situent s'agissant de tel ou tel film, vous pouvez toujours consulter l'un des ordinateurs qui se trouve dans chacune des salles : ils sont tous connectés au réseau et permettent de trouver la référence - le numéro de la salle et la localisation des documents - ainsi que la fiche technique du film, avec le nom du réalisateur, de l'équipe technique, le casting... Par exemple, si on tape Citizen Kane, on voit que ce sera localisé sous la référence B - toujours la salle en premier - 55 à B67... C'est à dire à partir du 5ème rayon de la 5ème étagère de la salle B jusqu'au 7ème rayon de la 6ème étagère de la salle B. Vous cherchez maintenant..."

Elle réfléchit et lança une nouvelle recherche sur l'ordinateur. Qui laissa apparaître la référence VII21.

"Donc si vous cherchez les Aventures de Mon Petit Poney à la Cour du Roi Arthur, vous le trouverez sur le 1er rayon de la 2ème étagère de la salle VII. Facile, non ?"

Prenant, un ton plus grave, Julie ajouta :

"Vous comprendrez en revanche que toutes les salles sont vidéo-surveillées. Des archives nous ont été "empruntées" par l'un de vos collègues, Professeur Constantine, qui a omis - quand il est parti pour ne plus revenir - de nous restituer ces mêmes documents. Nous lui avions fait confiance et... nous ne pouvons plus nous permettre ça !"

Souriant à nouveau, Julie se fit plus séductrice. Visiblement, elle trouvait le Professeur Constantine à son goût.

"Si vous souhaitez emprunter des documents, vous devrez remplir une fiche bristol - oui je sais, c'est dépassé - et la laisser dans cette boite avec toutes les autres de nos "clients". Pas mal de champs sont inutiles, mais vous nous noterez surtout vos nom, prénoms, l'endroit où vous dormez à Paris et un numéro de téléphone où vous joindre. Ça peut être celui de votre hôtel"

Elle s'approcha de John et le renifla :

"J'aime bien votre parfum"

Puis avant de s'éloigner, pour laisser les héros vaquer à leurs occupations, elle ajouta :

"Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à revenir vers moi. Sinon, vous pouvez demander au Dr. Schneider qui est dans son bureau au bout de ce couloir. Sa spécialité c'est le cinéma impressionniste allemand d'horreur. Vous savez, Nosferatu le vampire, tout ça tout ça... Si c'est un problème technique, demandez à Mi-Go notre homme à tout faire. C'est un Monsieur noir en bleu de travail si ça peut vous aider... c'est aussi lui qui utilise la vidéo-surveillance. Donc pas de blagues avec ça ! Ils vous à à l’œil !"

Enfin, la tornade Julie leur ficha la paix.

Jade fit la moue et lança à Constantine :

"T'avais qu'à me dire que je dérangeais..."

John remarqua d'ailleurs que dans sa poche il y avait un papier qu'il n'y avait pas auparavant : un prénom - Julie, qui d'autre ? - un numéro de téléphone portable et une adresse (à Montmartre, sur la butte).

Jade se ficha de la trogne de John ostensiblement, avant de demander :

"Par où on commence, Professeur Constantine ?"
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Jeu 31 Mar 2016 - 18:10


Même si jamais je n'aurais douté du fait que ma carte aurait fonctionnée, j'avais quelques inquiétudes quand à nos tenues respectives. Bien entendu, le fait que je ne sois plus dans un aussi piteux état qu'auparavant devait beaucoup jouer. Mais Jade ressemblait à une barbouze russe en pleine guerre froide avec sa veste remontée au dessus de ses oreilles et son chapeau couvrant la majorité de son visage. Toutefois, et je ne doute pas un minute que mon sourire "so British" y fut pour quelque chose, la standardiste me remercia en me rendant ma carte, se leva et après s'être présentée, nous invita à la suivre dans les couloirs et les méandres du bâtiment. On se mit à descendre des marches, passer des couloirs aussi longs que dénués de toutes décorations, pas même un cadre…

Julie me tenait la jambe, métaphoriquement parlant, tant et si bien que Jen devait se sentir bien seule derrière nous. Bordel, mais qu'est-ce que j'avais fait pour me retrouver avec… Je viens comprendre. C'est leur manière de me punir. Me foutre une blondasse complètement tarée dans les pattes. Comme si je n'avais pas déjà assez à faire avec Maggie. Pourtant, je faisais comme si ce qu'elle me racontais m'intéressait réellement. A ses clins d'oeils, je répondais par des sourires enjôleurs, si on devais rester sur Paris quelques jours, autant lier l'utile à l'agréable n'est-ce pas ? Bien entendu, je n'aurais pas été contre le fait que Jen se joigne à nous d'ailleurs. Jetant un coup d'œil au dessus de mon épaule, je souris intérieurement. Ma comparse virait petit à petit à un magnifique rouge écarlate, contrastant avec le vert habituel de sa peau. Plus Julie parlait, plus Jen fulminait. Les femmes… Toutes les mêmes.

En arrivant dans la salle des archives, je fis assaillit pas tout un tas d'informations dont l'intérêt frôlait le zéro absolu pour moi. Me contentant d'opiner du chef à chaque explication de la Parisienne. Oh mais merde… Qu'est-ce qu'elle pouvait parler quand même. Je devais me retenir de bailler lorsqu'elle se "frotta" à moi. Son haleine fraîche et son odeur musquée, chargée de phéromones monta jusqu'à moi. Là au moins, la proposition ne pouvait être plus claire : passer la nuit avec moi n'aurait pas été pour lui déplaire. A mes côtés, je sentais déjà le regard courroucé de Jen, désireuse de transformer la courtisane en un petit tas de cendres fumantes. Qu'avait-elle dit ? Elle "aimait" mon parfum ? L'odeur de clope froide et de pollution parisienne c'était ça qui l'attirait ? Vraiment ? Les Françaises semblaient particulièrement étranges dans leurs mœurs sexuelles. Bref, à force de "secouer la jambe", Julie se décida à partir, nous laissant seuls Jen et moi.

Sans même cacher sa colère, la jolie verte me fit comprendre qu'elle avait moyennement appréciée ce petit spectacle à caractère physique. Pour ne pas dire ouvertement, que sans elle, Julie me serait montée dessus afin de renverser les archives dans des ébats plus expressifs les uns que les autres. Afin de lui répondre de la meilleure manière qui fut, je m'assis, et après avoir fait pivoter le fauteuil, mon plus beau sourire s'offrit à son regard fulminant.


- Bien au contraire Jen, je t'aurais même proposé de participer vois-tu. La preuve en est que je t'offre ce que Julie m'a laissé.

Alors que je portais une clope à ma bouche, je vis une pancarte non loin de nous, accrochée à un mur : "Interdiction de fumer dans les locaux". Sans même que je n'eu le temps de l'allumer, les caméras se tournèrent dans ma direction, me faisant copieusement comprendre qu'il n'était pas acceptable de faire cela ici. Maudits Français et leurs lois à la con ! Pas de clopes, pas d'alcool en dehors des bars… Je sursautais sur ma chaise à l'écoute de l'adjectif utilisé par Jen. "Professeur Constantine". Ca sonnait bien. Par où on commençait ? Mais pas le commencement pardi ! Quel sens de la déduction tout de même !

- On était pas ici pour apprendre à mieux se connaître si ? Sinon, je te laisse la place, je me souviens que tu aime les ordinateurs… Surtout lorsqu'ils sont accompagnés d'un bon verre d'alcool façon Harley…
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Mer 6 Avr 2016 - 18:03

Jen haussa les yeux au ciel, estomaquée par la puérilité de John... c'était bien un mec ça ! C'était à se demander s'il avait écouté un traître mot de ce qu'avait dit la standardiste à la cuisse légère...

"C'est ça" lança Jade, un poil agacée. "Vire de la chaise et laisse moi faire..." ajouta-t-elle en s'asseyant à la place de John.

Elle marqua une pause en scrutant la page d'accueil du logiciel de recherche de la Cinémathèque.

"Bon, si je résume, Harlan nous a mis sur la piste de la Cinémathèque Française en nous disant que, grosso modo, si ça n'était pas référencé là dedans, c'est que ça n'existait pas..."

Jen se recoiffa une mèche folle qui dépassait de sous son feutre et ajouta :

"Pis, nous avons le journal du Professeur Undiana Raunes dans lequel sont consignées ses recherches..."

Elle fouilla la poche du Trenchcoat pourri de John à la recherche du journal.

"Te fais pas des idées, John... Et j'espère que c'est bien le journal qui est dans ta poche et pas que tu es content de me voir..."

Finalement, elle sortit l'objet, le feuilleta à toute vitesse et poursuivit :

"Voilà, c'est là... Le journal du Professeur Raunes fait d'ailleurs référence au propre journal de son père qui, lui, serait intégralement consacré à Cigarette..."

Jade s'arrêta, comme prise par un violent mal de crâne.

"Bordel" cria-t-elle. "Fichue tête" ajouta-t-elle. "J'ai eu comme un éblouissement... Enfin..."

Elle souffla un bon coup et reprit :

"Bref, nous n'avons pas ce second journal mais nous savons par celui du fils Raunes que son père, avant de disparaître, cherchait des chiffres romains..."

Jade tourna encore quelques pages, qu'elle lut rapidement avant de commenter :

"Visiblement, le Professeur Undiana Raunes a lui aussi trouvé quelque chose. Et lui aussi a disparu ici. Il faudrait également se méfier des noirs, selon lui, bizarre..."

Jen rendit le livre à John, un peu perplexe, et commenta :

"Si tu trouves un sens à tout cela ou une piste, fais moi signe..."

Elle reporta son attention sur l'ordinateur et tapa le titre du film maudit. Cigarette Burns.

Une décharge électrique parcourut son échine au moment de taper la dernière lettre du film. Les lumières de la pièce vacillèrent. Et un drôle de bourdonnement, comme celui produit par une multitude d'insectes, se fit entendre pendant quelques instants.

Puis tout redevint normal.

Jade eut l'air terrifiée.

"Que... Que se passe-t-il ? Je... John j'ai peur..."

Elle paraissait confuse. A l'écran, en revanche, les résultats proposés montraient qu'elle avait fait chou blanc.

Il était affiché, en effet :

1) 200 Cigarettes - B32
2) Romance & Cigarettes - II34
3) Coffee & Cigarettes - B45


Après vérification dans les salles indiquées (B & II) et aux endroits indiqués, il s'avérait que les papiers et documents présents physiquement avaient bien traits aux films référencés.

Jen retourna s'avachir sur la siège de l'ordinateur, un peu désespérée.

"Raunes avait trouvé quelque chose... Mais où ? Sous quelle référence ?"

Et John remarqua que dans le couloir un noir en burnous passait le balai, en leur jetant un regard suspicieux.
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Mar 7 Juin 2016 - 14:29


Bordel ! Entre le décalage horaire, la visite de l'autre nouille à l'eau qui nous avait fait visiter et toute cette histoire, j'étais claqué. John Constantine était mort. Voilà qui était un fin paradoxe. Plus j'y réfléchissais, moins je trouvait d'intérêt à porte à… A… Merde ! C'était quoi son nom déjà à celle-là ? Tant pis, ce n'est pas comme si ça m'importait vraiment en fait. Et paf ! Un résumé en bonne et due forme comme la toute verte semblait si prompte à le faire à chaque fois qu'elle parlait. Encore un peu de pragmatisme, une touche de droiture dans les actes, et elle aurait pu aller boire un verre avec la Reine. Je sentis sa main dans mon trench, et à l'écoute de ses paroles je ne pu faire autrement que de lui sourire béatement. Etre satisfait de la voir mettre sa main à cet endroit ? Peut-être. Mais dans un tout autre contexte, j'aurais préféré qu'elle le fasse dans une chambre à l'écart de tout. Le naturisme, ce n'est pas mon fort. Encore une suite d'informations que je connaissais déjà, le voyage jusqu'à Paris n'avait pas été des plus court, et donc, j'avais eu tout le temps de me plonger dans ces bouquins. J'avouerais sans m'en cacher, que lire autre chose que du latin, ou pire encore de l'araméen ancien, me changeais énormément.

Je haussais un sourcil, un éblouissement ? Ben tiens… Cette histoire puait à des miles à la ronde. Plus on avançait, moins on arrivait à trouver de réponses à nos recherches. Il était clair que personne ne voulait qu'on retrouve ce putain de film. Trop de choses clochaient. Quand ce type, ce Harlan… Quelque chose de mauvais provenait de lui. Dans le genre magie noire, voir appel du démon. Tous ces connards qui se prenaient pour des sorciers, chapeau pointu et oreilles rondes. Ils voulaient faire quoi avec un démon ? Faire bouger des serpillères ? Crétins. Ma main porta machinalement une clope à mes lèvres. Tandis que je levais les yeux vers le plafond, attiré par le bruit que fit la caméra entre se tournant dans ma direction, je compris que ce que j'allais faire attirerait sans aucuns doutes le conservateur. Fichus Français avec leurs lois à la cons !


- Il était peut-être texan vas savoir… Ils ne sont pas du genre à les apprécier il me semble.

Une boutade qui se voulait caustique. Les américains d'une manière générale, et les texans plus précisément, avaient cette mentalité à la con. Ils n'aimaient personne d'autres qu'eux. Mon humour aurait pu mal passer ailleurs, mais Jen commençait à me connaître. Maintenant, il ne restait plus qu'à ce qu'elle apprécie l'humour noir. Je n'eu pas le temps de dire autre chose que ma clope se brisa en deux. Une froideur aussi tranchante qu'un rasoir me frappa en plein visage. Putain ! Ce que je détestais avoir raison. Lorsque les lumières se mirent à vaciller et qu'un cri sourd me parvint jusqu'aux oreilles je su que l'autre sociopathe était un grand malade. Ce film nous apporterait plus d'emmerdes que d'argent. Mon regard se porta sur Jen. Elle tremblait. Très légèrement, certes, mais elle tremblait. On les ressentaient de cette manière la première fois. Il était sacrément puissant pour frapper jusqu'ici. "Cigarette Burns", hein…

Tiens, le frottement du balais se faisait plus proche. Le grand type qui semblait être les yeux et les oreilles du bâtiment s'était rapproché de nous en quelques secondes. Mon cerveau travaillait à toute vitesse alors que je cherchais un moyen de nous débarrasser du type au balais. Avant d'abandonner ma compagne du moment, je prononçais quelques mots.


- Daemonis igni…

Si j'avais vu juste, comme souvent, le titre "Cigarette Burns" avait du être changé pour quelque chose d'autre. Les petits curieux auraient eu trop de chances de tomber sur le bon film avec le vrai titre. Quand à Harlan, le fait était acquis que ce type n'avait rien d'innocent. Les nuages noirs, le numéro de la chambre. Mes pas m'amenèrent vers le type au balais. Un sourire aux lèvres, je me mis, comme si de rien n'était, entre lui et Jen. Même s'il me dépassait largement en taille, la politesse française lui imposait de me regarder dans les yeux lorsqu'il me parlait. Alors jouons un peu mon grand. Par contre, j'ignorais totalement s'il parlait anglais ou pas. Tant pis, on essaierait.

- Dites-moi, je ne sais pas si vous me comprenez, mais vous savez comment enlever une tâche de whisky d'une cravate ? Car c'est ma préférée, et ça me ferais mal de ne pas pouvoir la porter. Il s'agit du cadeau d'une très bonne amie à moi, Ellie. Un superbe femme aux cheveux noir. Bon, je l'avoue, elle a des tendances un peu bizarres, mais elle est superbe. Rien à voir avec les autres femmes.

Tout en continuant de parler pour ne rien dire, je l'occupais un maximum de temps. Il fallait qu'elle se dépêche pour ses recherches. Si on était aux USA, j'aurais pu faire des recherches dans le "Scripsit Diabolica" afin d'y voir si j'aurais pu y trouver des indices sur ce bouquin ou pas. Néanmoins, nous n'étions pas là-bas, mais pas loin de la tour Eiffel. Il faudrait qu'on prenne un peu de temps pour faire connaissance là-bas tiens. Ca pourrait être une bonne idée. Plus tard. Ouais… Ca valait mieux. Beaucoup plus tard.
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Sam 11 Juin 2016 - 8:35

"Je crois que les Raunes viennent effectivement du Texas, du moins c'est ce que laisse entendre une note dans le journal du fils..." lâcha machinalement Jade.

Elle médita un instant sur les paroles de John : était-ce une incantation ? Fallait-il qu'elle tape ces mots ?

Elle voulut opter pour la seconde solution quand un déclic se fit en elle ! Elle avait compris où John voulait en venir : Cigarette B...

Un mal de crâne un peu moins violent que le précédent la saisit.

De rage et d'impuissance, elle donna un coup de pied contre la petite table de bureau sur laquelle reposait l'ordinateur et reprit le fil de ses pensées. Il était dorénavant acquis qu'à chaque fois qu'elle penserait à ce titre, elle en subirait la conséquence physique... Elle devrait d'ailleurs en parler avec John mais... ce dernier était déjà occupé, visiblement, à détourner l'attention de Mi-Go, le colosse noir...

Les archives relatives au film (oui, elle pouvait penser "le film", tant qu'elle évitait de trop se focaliser sur le titre) ne devaient pas être indexées sous son véritable titre mais sous une autre référence, pour que les gens comme elle et John, ou Harlan, ou les Raunes, ne puissent pas tomber dessus.

Les badauds qui mettraient la main dessus par hasard auraient peu de chance de connaitre l'importance réelle de cette oeuvre (du moins pour des tarés comme Harlan ou Neil King).

Et de toutes manières, s'ils avaient voulu sortir un document, le système de fiches bristol, où ils devaient laisser leur adresse, aurait permis de les retrouver facilement et de les faire taire à jamais.

Et la lumière fut et inspira Jade. Comme une furie, elle se leva et quitta la pièce précipitamment, par l'autre porte, pas celle devant laquelle se trouvaient John et l'employé noir.

Les chiffres romains. Il y avait un truc avec les chiffres romains. Et si elle avait raison...

Elle entra dans la salle "VI", celle consacrée aux films d'horreur...

Elle se dirigea vers la 6ème étagère.

Et examina le 6ème rayonnage.

Si elle avait raison, les archives du film seraient référencées sous le code VI66.

666. Le nombre de la bête. Le numéro de la chambre d'Harlan à New York aussi.

Elle farfouilla dans le rayonnage, trouva des papiers sans intérêts ayant trait à d'autres films et...

... elle mit la main sur une chemise où était marqué au crayon papier... "C.B."

Et prise d'une violente douleur au moment de poser la main sur la pochette, Jade poussa un hurlement et s'effondra.

*
*  *

Mi-Go se foutait éperdument de ce que racontait John et le toisait d'un regard mauvais. Le colosse ne comprenait-il pas l'anglais ou n'avait-il, simplement, rien à répondre aux pitreries de John ?

Quoi qu'il en soit, il s'anima quand il vit Jade bondir comme une furie et s'élancer vers la pièce "VI".

Il sourit alors de toutes ses dents, d'une blancheur absolue, et dit avec une voix profonde et distinguée, dans l'anglais le plus parfait qu'aurait pu utiliser un Lord de sa Majesté :

"Professeur Constantine, je crois que votre assistante est sur le point de faire une découverte qui ne va pas tarder à vous coûter. Il est des connaissances qui devraient demeurer enfouie du commun des mortels et..."

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, le géant - qui s'avérait être également d'une rapidité exceptionnelle - saisit de ses deux mains le cou de John et commença à serrer : John ne pouvait plus respirer ni lancer de sort. La poigne de Mi-Go était terrible et le colosse décolla le malheureux mage du sol...

"Professeur Constantine, l'Ordre Ésotérique de la Bobine Sacrée ne veut pas que vous retrouviez ce film. Vous ne le retrouverez donc pas. Et quoi de mieux pour vous empêcher de le retrouver que de vous faire disparaître, hum ?"

John sombra dans une inconscience qui ne pouvait signifier que la mort...

*
*  *

Quand il se réveilla contre toute attente, John était dans une pièce sombre, ses mains attachées au dossier d'une chaise, ses pieds nus dans une bassine d'eau.

Il faisait froid et l'air était chargé d'humidité.

Il était vivant mais en fâcheuse posture. Redressant la tête, l'arrière de son crâne vint buter contre quelque chose de dur qui poussa un "Aïe !" reconnaissable.

C'était Jen qui était également attachée au dossier d'une autre chaise et qui faisait également trempette dans une bassine d'eau.

Ils étaient dos à dos et, donc, en très fâcheuse posture.

Jen expliqua rapidement qu'elle avait perdu connaissance en touchant les archives du film. Et qu'elle venait d'être réveillée par le crâne de John...

"Dites les copains ? Vous êtes venus me délivrer ?"

C'était la voix d'un type qui était enchaîné au mur et qui semblait avoir été sévèrement battu.

[Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre 7656fb834fb78d88f3868331a3765fa2

"Je suis le Professeur Undiana Jaunes, pour vous servir !"

La voix était pleine d'espoir mais fragile. Visiblement, le type faisait des efforts pour avoir l'air d'un dur alors qu'il était tout simplement sur le point de craquer...


Dernière édition par Jennie-Lynn Hayden / Jade le Jeu 16 Juin 2016 - 19:57, édité 1 fois
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Lun 13 Juin 2016 - 14:56


Beaucoup trop de choses possédaient l'odeur de la mort et des démons. Le capitalisme, les mathématiques, le fait que les superslips seraient tôt ou tard les maîtres du monde et que personne ne s'en souciais… Mais ça, ce n'était rien comparé à toute cette histoire. Je sentais que Jen s'approchait un peu plus du but de nos recherches. La preuve en était qu'une nouvelle vague de ténèbres me tomba dessus. Saloperie de présence omnipotente et presque aussi puissante que l'autre enfoiré de cornu de mes deux ! Plus on avançait dans nos recherches, moins il nous restait à vivre. Pour moi, ce n'était pas vraiment une nouvelle, le fait que je crèverais la bouche ouverte, très certainement empalé par je-ne-sais qu'elle arme démoniaque, mais Jen paraissait encore jeune. Donc la vie lui serait encore utile. Derrière moi, la toute verte se leva d'un coup sec, et je l'entendis courir. Sa chaise en percutant le sol fit un bruit pas possible et je ne pu avoir le temps de me retourner que, d'une voix puissante, le grand type se mit à parler. Heu… Trente secondes avant il ne bronchait pas… Et là, il me parle avec un anglais quasi-parfait ! J'allais encore en prendre plein la tronche, ça devenait une habitude.

Ses mains attrapèrent mon cou, et je sentis mes pieds se soulever du sol. Il avait quelque chose de pas normal. Tout mon corps commençait à se pétrifier. Mes muscles se raidissaient et mes doigts commençaient à picoter… Bobine sacrée ? Faire disparaître ? Alors j'avais donc vu juste. Mon cerveau commença à manquer d'oxygène, le visage émacié et froid du type se mua en une vague flaque brunâtre dans les ténèbres qui l'entourait désormais. Toutefois, dans un élan de vigueur, je pu lui balancer une pique bien sentie… Et ce, juste avant de perdre connaissance une bonne fois pour toutes.


- T'en as une sacré de bobine toi…

Et je perdis connaissance…

* *
*

Gueule de bois… Mal de crâne pas possible, bouche pâteuse, mais pas de goût de sang sur la langue. Donc aucune bagarre. Mes sens revinrent les uns après les autres dans un ordre qui frôlait le grand n'importe quoi. Putain ce que j'avais mal partout. Qu'est-ce que j'avais encore fait pour en arriver là moi ? Je m'étais fait rouler dessus par un bu impérial ou quoi ? Tentant de me lever, je sentis qu'on m'avait attaché les mains dans le dos, ou plus précisément, au dossier d'une chaise. Je frémis lorsque la froideur et l'humidité monta le long de mes jambes. La présence de Jen me rappela où nous étions, et surtout, les raisons de notre présence ici. Quelques explications plus tard, et la douleur passée, je tentais de reconnaître quelque chose. Des murs, un plafond, deux chaises, Jen, des cordes… Une voix me coupa dans mes observations. Masculine, et possédant un semblant d'amusement. Ou tout du moins, un truc qui pouvait passer pour ça.

- Super ! On a droit à un rigolo en plus… Jen, si tu aurais voulu qu'on s'attache, j'aurais préféré le faire dans un hôtel, et rien que tous les deux… L'exhibitionnisme… C'est pas dans mes délires.

Ces connards nous avaient salement attachés, les cordes qui tenaient mes poignets l'étaient assez pour que je ne puisse pas faire le moindre mouvement. Le pire dans tout ça, était que mes clopes ne se trouvaient plus dans mes poches. PUTAIN D'ENFOIRES ! Ils m'avaient piqués mes clopes ! Ca se paiera ! Malgré l'humidité ambiante, je savais déjà comment défaire ces liens. Des cordes… La prochaine fois, ils penseront à utiliser quelque chose de plus solide. Sauf que dans l'immédiat, je n'allais pas dévoiler cet atout. Ce type, quoiqu'en plus piteux état que nous deux réunis, n'avaient pas encore ma confiance. Toutes ces histoires de "Bobine Magique" ou de géant noir poussaient mon cerveau à étudier toutes les possibilités qui s'offraient à nous. Avant de voir ce qu'il nous voulait, il fallait que je puisse savoir si Jen était en état de se défendre ou non.

- Pas trop de casse ma jolie ? Ca serait dommage qu'on t’abime ce joli minois qu'est le tiens… (Je fixais ce "Undiana Jaunes".) Ah ben bien sûr mon grand. Avec la demoiselle nous sommes en pleine représentation pour venir vous sauver ! Je suis le grand prestidigitateur John Copperstantine !

Mais qu'il était con… L'être autant tenait du Guinness des records ! Ce bac d'eau servait à quoi au juste ? Ma réponse arriva au moment même où mes pieds tentèrent de bouger. Le froid avait endolori mes muscles, et mes jambes avaient prit la tangente pour devenir deux guimauves des plus flasques. Aucun moyen de fuir dans le proche immédiat. Je passais ma langue sur mes dents, histoire de voir s'il ne me restait pas encore un peu de nicotine coincé entre ces dernières… J'avais besoin d'une clooooope !
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Jeu 16 Juin 2016 - 20:33

Ces archives, elle les avait presque eu en main et elle les avait perdu aussi sec. Mais même en tentant de rassembler ses souvenirs pour en faire un ensemble cohérent, quelques pièces continuaient à manquer : pourquoi avait-elle perdu connaissance ? Qui l'avait emmenée jusqu'ici ?

Elle écouta John, amusée... Il gardait son humour et sa désinvolture en toutes circonstances. Et le fait qu'il ne tente pas de rassurer leur interlocuteur, sur le fait que leur fâcheuse posture n'était que - vraisemblablement - très temporaire, l'interpella : John avait du tout de même comprendre que de vulgaires cordes ne risquaient guère de retenir longtemps la fille de Sentinel, non ?

Jade se dit que si John voulait faire profil bas, autant lui faire confiance : les merdes magiques, c'était plus son rayon et ce Raunes, elle ne le connaissait ni d’Ève...

Raunes ?

"Professeur Raunes ?" lança Jade, étonnée. Avant d'ajouter : "Nous avons lu votre journal et nous avons fait le même parcours que vous... Nous avons trouvé la pochette contenant les informations... Mais j'ai perdu connaissance avant de pouvoir l'ouvrir"

Raunes se fit plus remuant. Il coupa Jade :

"Moi aussi, je n'ai pas pu profiter de ma découverte. Pourtant, j'ai passé plusieurs mois à faire des recherches. J'ai même eu des relations sexuelles avec une créature de rêve pour avancer dans ma quête. Mais... Ça ne m'a pas permis de trouver la solution, pas plus que le journal de Père... C'est finalement Marco qui m'a donné le chiffre manquant... Jamais je n'aurais pu y penser ! 666 ! Sauf qu'il fallait remplacer le premier 6 par un chiffre romain !"

Il riait aux larmes. Raunes semblait exténué et au bout du rouleau. Il ajouta :

"Il y a tout dedans. Tout, pour qui sait s'en servir. Père aurait pu le faire. Mais il a disparu. Et moi..."

Raunes pleurnicha un bon coup avant de reprendre :

"Dans la pochette, il y a la fiche technique du film. Du moins une partie de celle-ci. Et..."

Il marqua une pause. Solennelle et pesante comme toute pause annonçant la tempête.

"Ce film est BIEN plus qu'un simple film... C'est dangereux... TRES dangereux et..."

Raunes finit par s'effondrer en sanglots comme la loque qu'il était devenu...

Alors que le vénérable professeur se faisait pleureuse inconsolable, la porte blindée de la pièce s'ouvrit sur deux hommes.


Nos héros reconnurent aisément le géant noir à l'accent d'Oxford qui se faisait appeler Mi-Go.

Quant à l'autre, Mi-Go le poussait dans un fauteuil roulant. C'était un vieux type qui avait l'air partiellement dément.

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"Herr Doktor Constantine, je présume ?" lança-t-il avec un fort accent germanique.

Le noir le poussa dans la pièce et l'inconnu ajouta :

"Je suis Werner Schneider. SS-Gruppenführer Schneider plus exactement !"

Il jubilait et semblait triompher :

"Si Raunes a été incapable de me renseigner sur le film, j'imagine que nous n'allons pas avoir besoin de vous torturer, Herr Doktor Constantine, non ? Sinon, je dois admettre avoir toujours eu une sérieuse affinité élective pour l'électricité et les brûlures de cigarettes !"

Schneider se frottait les mains, tandis que Mi-Go ramenait une gégène de la pièce adjacente. Il la brancha et des pinces de l'appareil de l'électricité crépitait.

Maintenant Jade et John comprirent pourquoi ils étaient tous les deux pieds nus dans une bassine remplie d'eau.

Werner demanda, narquois :

"J'essaye tout de même poliment, avant que Mi-Go ne vous le redemande, moins délicatement... Qui est votre employeur ? Et que savez-vous de..."

Il marqua une pause et eut l'air de souffrir d'un violent et passager mal de crâne. Le général SS reprit en hurlant :

"Que savez-vous de ce foutu film qui m'a coûté mes jambes et 30 ans de ma vie ?"
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Dim 19 Juin 2016 - 19:03


Que de palabres inutiles. Jen perdait son temps, et le mien, à poser des questions à ce type. Il n'était d'ailleurs déjà plus que l'ombre de lui-même. Une sorte de larve pathétique qui ne tarderais pas à passer de vie à trépas en si peu de temps, que même moi, je n'aurais pas le temps de le rattraper au vol. Bon, j'avais déjà été dans une plus belle merde que là. Et je m'en étais déjà sorti. Pas indemne, certes, mais vivant. J'écoutais attentivement leur discussion. Le fait établi que le signe de l'autre cornu ressortait ENCORE combla mon désir de l'emmerder encore un peu. Il n'y avait rien de plus grisant que de faire chier l'enfer. Sauf celui qui me permettait de les emmerder tous les trois. Damné, je l'étais jusqu'à l'os. Pas Jen. En plus, cette histoire de film, si c'en était vraiment un, risquerait de faire d'elle une nouvelle compagne de damnation. La vie serait peut-être moins chiante comme ça. J'arquais un sourcil. "Tout dedans, pour qui sait s'en servir" ? Bordel ! Une incantation satanique pour ne pas changer. Mais pourquoi, POURQUOI ça me tombait toujours dessus ces histoires ? Je ne pouvais pas avoir à faire à une réunion d'anciens élèves dans une banlieue de Londres plutôt ? De l'alcool, des filles à la cuisse légère… Et des putains d'incantations magiques car rester dans son coin et picoler sagement, c'est passé de mode !

Plus j'entendais toujours Raunes chialer comme une pucelle qui venait de voir le loup, plus le temps semblait ralentir. Mes mains bougeaient lentement mais sûrement, et je sentais que les cordes, quoique particulièrement bien serrées, finiraient par lâcher prise avec une petite flammèche. Sauf que ce n'était pas le moment opportun. La porte s'ouvrit dans un grincement qui me vrilla les tympans. Préparant un sort, j'observais l'entrée – presque en fanfare – du géant noir et de l'oncle de l'homme de fer. Façon mauvaise parodie d'un film des années 40, il avait un accent à en faire pleurer un âne mort. Mon sourire éclata en un rire tonitruant qui résonna dans la pièce. Il fallait que je me retienne de continuer. Et puis bon… Je ne faisais pas vraiment confiance à l'autre avec ses pinces.

On n'avait aucun plan. Tant pis, ça serait à l'ancienne, on aviserait sur le moment. Jen n'était pas verte pour rien. Elle devait avoir un pouvoir particulier, outre que celui d'être sacrément sexy moulée dans sa parka brune. John reprends toi ! Il se présenta sous le terme de "SS-Gruppenführer". Mon Allemand était aussi précis que mes poumons étaient neufs. Je parle de ceux que j'avais avant mon petit "voyage" bien sûr. Je hochais la tête, lui faisant croire que ces salutations s'offraient à lui. Ce genre d'andouilles, qui aimaient à ajouter leur qualificatif, prenaient un malin plaisir à être condescendant avec le reste de l'univers. Tout en relevant la tête, je m'adressa à Herr Schneider.


- L'eau de mon bain de pieds est froide, vous auriez l'amabilité de bien vouloir la changer je vous prie. (Je savais que balancer une pareille phrase allait inquiéter Jen, mais bon, j'étais ainsi…)
Mon employeur ? Vous ne le connaissez pas ? C'est Bozo le clown ! Il était de passage à Paris, et il nous a envoyé ici pour trouver son pantalon à carreaux préféré ! D'ailleurs, comme vous le portez, j'aimerais bien le récupérer pour lui. Si ça ne vous dérange pas bien entendu.

Héhé ! Je risquais gros, je le savais. Il ne pouvait pas nous tuer. Nous faire souffrir peut-être, mais nous tuer, j'en doutais très fortement. Sans compter sur le fait que son grand copain s'en prendrait à moi avant de s'en prendre à Jen. Maigre consolation, je l'avoue. Ah la la ! Mon grand cœur me perdra un jour. Tout en continuant ma tirade stupide, je brûlais petit à petit les cordes qui me retenais. Détourner le regard de ces deux abrutis vers un point quelconque, voilà ce que je devais faire. Ou mieux encore. Continuer à les faire chier !

- Je vous propose un marché Herr machin Schneider. Vous me laisser fumer une clope, et je vous dit tout. Même ce que j'ignore si ça vous chante. Mais répondez à une question avant, vous n'avez jamais rêvé de devenir un super-vilain ? Du genre "Dark Roulette", ou un truc dans le genre ?

Il fallait que je le provoque, plus l'être humain s'énervait, et moins il ne faisait attention aux petites choses. Comme l'odeur d'un corde en train de brûler par exemple. Jen… Je comptais sur toi pour frapper vite et fort. Afin de lui faire passer le message, mes doigts passaient sur ses mains, écrivant les lettres "C-O-U-P". Si elle ne comprenait pas, on était mal. Elle comprendrais, c'était une femme. Ouais.. Les femmes étaient plus intelligentes que les hommes… Et bien plus sexy !
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Mer 22 Juin 2016 - 18:32

Raunes avait assisté à la scène en silence, comme stupéfait...

Il interpella Schneider en ces termes, pathétiques et pleurnichards :

"We... Werner... Dis moi ? Nos nuits ensemble n'ont-elles comptées pour rien ?"

Schneider soupira puis intima à Raunes de garder le silence en lui hurlant dessus :

"Taisez-vous, chien américain ! Nous avons fait ce que nous avons fait uniquement dans le but de vous soutirer des informations que vous n'avez pas été capables de me fournir ! Je... Je..."

Le général SS était hors de lui. Des larmes de rage perlaient au coin de ses yeux et il serrait très fort ses petits poings rageurs.

"Je vous ferai tuer par Mi-Go pour montrer à Herr Constantine que je ne rigole pas !"

Puis, il reporta son attention sur ledit Constantine qui était en train de se libérer. Schneider se calma et, haletant encore sous le coup de l'émotion, lui dit, narquois :

"Mais bien sur, Herr Constantine, avant de liquider notre ami Raunes, nous allons vous permettre de fumer si tel est votre souhait... Mi-Go, veuillez allumer une cigarette pour Herr Doktor Constantine, s'il vous plait ?"

Mi-Go fouilla dans ses poches, en sortit un paquet de cigarettes, en alluma une et... l'écrasa aussi sec sur le haut de la joue gauche de John !

"Vous voulez toujours fumer ? Ou vous voulez qu'on réchauffe votre bain de pieds... avec de l'électricité ! Hum ?" lança, hilare, Schneider.

Et c'est à ce moment que le sort de Constantine fit son effet et que les cordes rompirent, brûlées.

Et c'est à ce moment aussi que Jade jaillit de sa chaise et matérialisa deux paires de menottes vertes autour des mains de Mi-Go et du général SS.

"Ils sont à toi" dit-elle, sobrement.
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Lun 27 Juin 2016 - 17:28


Hum… J'arquais un sourcil circonspect en écoutant leurs palabres. Raunes avait donc des penchants pour la chair masculine, et germanique de surcroît ? La rudesse Allemande semblait lui plaire. Chacun ses choix et ses plaisirs comme on dit. Personnellement, cette position, tout autant que la jeune femme avec qui j'étais attaché me tentait beaucoup plus. Mais bon, le sujet était tout autre. Je m'amusais énormément à leur lancer toutes ces piques. Le soucis que j'avais, était que rien ni personne ne pouvais m'arrêter quand je commençais, sauf moi en fait. Une fois encore j'avais abusé. J'en paya le prix lorsque la brûlure de la cigarette de l'autre géant s'écrasa sur ma joue. La douleur me fit grimacer. Putain d'enfoiré ! Je retins un cri de rage bien plus que de douleur. Ils me gonflaient ces deux là avec leurs manières à la con. Ca commençait à réellement partir dans le clin d'œil malsain… Un rictus de douleur passa sur mon visage, et les spasmes dus à l'odeur de la chaire brûlée me firent plisser le nez. Et maintenant quoi ? Ils croyaient vraiment que je me laisserais faire sans broncher. Sérieusement ? C'était mal me connaître.

Me réchauffer les pieds en y plongeant des pinces ? Le bain de pied ce n'était pas mon délire, mais le faire avec du courant dans les orteils… Encore moins ! Et puis bon… Les cordes venaient de brûler donc… Je vis Jen sauter sur ses pieds, et dans un mouvement rapide et précis, fit apparaître une paire de menottes verte aux poignets des deux ahuris. Restés pantois devant la scène, je me frottais les yeux avant de me lever. Merde ! C'était une verte lanterne ou un truc dans le genre finalement. Ce qui pouvait facilement expliquer la couleur de sa peau. Je me levais calmement, et après avoir fouillé les poches de l'autre géant récupéra son paquet de clopes. M'en allumant une, je le remerciait à ma façon. J'avoue sans problèmes que je suis nul pour donner des coups. En plus, frapper quelqu'un qui n'est pas dans la capacité de se défendre n'était pas mon genre. Pourtant, et pour une fois, je lui assenais un poing vengeur en plein dans le nez. Bordel ce que ça faisait du bien ! Mes phalanges me faisaient souffrir, mais putain ce que ça pouvait soulager.


- Un nez pour une joue mon grand.

Souriant, j'allais détacher Raunes. Son état ne lui permettant pas de se lever de lui-même, je dut faire appel à toute ma grandeur d'âme – ironie quand tu nous tiens – pour l'aider à se relever. Affalé sur ce qui fut ma chaise, je le laissais reprendre des forces avant de me retourner vers les deux autres andouilles. Ma grande gueule ainsi que mon pragmatisme légendaire feraient l'affaire. Je n'avais pas totalement envie d'utiliser la magie pour eux. Ca aurait été gâcher mes talents. Pliant les genoux, je sentis mes muscles se raidirent et la douleur qui remonta jusqu'à mon cerveau me fit serrer les dents. Aïe ! Désormais à la hauteur de Herr Machin truc, je m'adressais à lui.

- Parlons peu, parlons bien voulez-vous. Qu'est-ce qui vous intéresse dans cette histoire ? Vous aimez vous faire peur ? Les gros monstres tout moches ça vous plait c'est ça ? A moins que ce ne soit le côté glauque de la chose.

Concrètement, je m'en tapais de toutes ces excuses, ses insultes, ses menaces et tout le reste. Il pouvait pester autant qu'il le voulait. Ca ne me faisait ni chaud ni froid. De la merde, j'en avais jusqu'au cou. Je nageais même dedans. Sans compter sur les cadavres qui me hantaient jours après jours, j'en passe et pas des meilleurs. Ce n'était pas comme si ce pâle type pouvait être capable de m'envoyer valser "ad patre" en claquant des doigts. Posant mes mains sur mes genoux pliés, je continuais à parler alors que la cendre de ma clope tombait sur le sol.

- Alors Herr Machintruc. Qu'est-ce qu'on fait ? Vous parlez, ou je demande à la grande verte de vous faire part des sévices façon Sodome et Gomorrhe dont elle a le secret. Et je doute de l'intégrité de vos fondements après le passage d'un obus de 22.

Je souriais. Mon cynisme n'avait pas de limite. Jen n'allait pas être capable de faire ce genre de choses. Enfin, si elle était bien une superslip toute verte. Il faudrait qu'on discute de ce point quand on aurait cinq minutes. Frayer avec eux risquait d'entacher salement ma réputation. J'était John Constantine, le plus gros connard que la Terre n'ait jamais portée. Et puis… "Bosser" avec une femme pareille, aussi charmante et sexy soit-elle, mais qui était une superslip en puissance, me ferais passer pour quelqu'un de potentiellement… Il fallait que je me pince avant de le dire… Gentil ! Brr… J'en frémissais d'avance !
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Sam 2 Juil 2016 - 10:27

Mi-Go ne broncha pas quand il se prit le poing de John en plein dans le nez. Il sourit même et cracha au sol un glaviot ensanglanté.

"Bonzieur Gonzdandine" commença-t-il avec son nez pété. Se rendant compte des dégâts, il eut l'air un instant fâché mais passa rapidement outre...

"Bonzieur Gonzdandine, ze boirai aveg délegdazion dans vodre grâne... Vous n'avez bas idée de ze gue vous êdes en drain de vaire... Vraiment bas..." ajouta-t-il, une drôle de lueur, flamboyant dans son regard pénétrant.

Raunes, assis sur sa chaise, commenta d'un air distrait :

"Il faut se méfier des noirs avait dit Père dans son journal... J'avais cru qu'il se rappelait avec nostalgie le temps où il portait la cagoule blanche pointue mais... C'est de ce noir là qu'il fallait se méfier !"

Schneider interrompit Raunes sur un ton méprisant :

"Mi-Go n'est rien qu'un serviteur..."

Mi-Go ne put retenir un rire amusé qui parut énerver au plus haut point Schneider. Néanmoins, le Général SS poursuivit :

"Quant à révéler ce que je sais... La devise de l'Ordre Noir dont je suis Général de Division a toujours été "Mon honneur s'appelle fidélité"... Je ne trahirais jamais les secrets de mon Führer !"

La référence à l'obus de 22 et la mine courroucée de Jade... amusèrent Schneider.

"Vous l'ignorez peut-être mais vous vous trouvez dans une pièce hermétiquement close que j'ai faite aménager voilà bien des années, sous le cinéma de la Rue du Dragon où a été projeté pour la seule et unique fois le film que nous cherchons tous ici..."

Mi-Go fusilla du regard Schneider mais ne pipa mot.

Schneider avala sa salive et rit !

"Bien sur vous me torturerez, ce n'est que de bonne guerre ! Mais la porte ne s'ouvrira que si j'en donne l'ordre : elle ne répondra qu'à ma voix. Et elle est blindée ! Vous êtes donc condamnés à mourir ici..."

Il semblait avoir perdu l'usage élémentaire de la raison.

"D'autant plus que j'ai fait aménager cette chambre avec un dispositif de diffusion d'un gaz que nous avions énormément utilisé voilà plus de 70 ans... Vous me suivez ? Et un mot de ma part et le gaz va se répandre tuant tout le monde ici... sauf moi !"

Schneider riait aux larmes. Mi-Go demeurait impassible. Jade commençait à paniquer et Raunes pleurnichait.

"Je ne mourrais pas car j'ai vu le film. J'étais là, à la projection de 1978 et j'y ai survécu en y laissant mes jambes ! Après quelques minutes du film, ... j'ai... décidé de monter sur le toit et de me jeter sur le bitume... Je..."

Il semblait perdre le contrôle de ses émotions et tomber dans un état second.

"Mon Führer... J'ai donné ma vie pour vous et je me suis damné... J'ai l'impression d'avoir cherché ce film toute ma vie et - au moment de le voir - je vous ai abandonné, une fois de plus, mon Führer... Des yeux humains ne sauraient voir ce film..."

Schneider était complètement incontrôlable. Il était évident qu'il pouvait donner à tout moment l'ordre qui déclencherait la commande vocale de diffusion des gaz...

"Ce film est maudit et il m'a maudit ! Je suis immortel ! Mon Führer, nous étions des enfants, nous ignorions tout des forces avec lesquelles nous étions en train de jouer ! Mon Führer, laissez-moi vous servir à nouveau et ne point vous faillir ! Laissez-moi réparer mon erreur de 1946 !"

Schneider pleurnichait et il commença, en hoquetant...

"A mon co... commandement..."
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Mar 9 Aoû 2016 - 12:46


Je commençais à entrevoir les tenants et les aboutissants de cette histoire de fous. Pourtant, même s'ils venaient d'être mit hors d'état de nuire, ou tout du moins je le croyais, et comme tout savant fou qui se respecte, notre "ami" du jour se mit à déblatérer tout et n'importe quoi. Ou je devrais plutôt dire qu'il prenait un malin plaisir à nous faire part de ce qu'il savait, ou croyais savoir. Bordel ! Leurs histoires allaient finir par me faire sortir de mes gonds ! Bien entendu Raunes ajouta une chose que je perçu comme un indice. Son père avait donc rejoint cette idéologie extrémiste qui consistait à aller brûler des églises sous des prétextes relativement obscurs… Malgré le fait que je n'étais pas le premier admirateur du grand barbu d'en haut, je n'en restais pas moins persuadé de l'inutilité de ce genre de réactions. Se méfier des noirs qui voulaient boire dans mon crâne ? Il se prenait pour un viking ? Vraiment ? Pourtant, c'était les vainqueurs qui réagissaient de cette manière, pas les vaincus…

Hum… L'Ordre Noir, où avais-je déjà entendu ces mots ? Ce n'était pas encore un de ces groupuscules de tarés voués à la destruction du monde quand même ! Ca devenait lassant à la longue. Et puis merde, ce n'est pas comme si ça me concernait. J'avais été engagé pour retrouver un film, par pour sauver la Terre entière ! Comme si j'avais la dégaine d'un superslip. Moi ! Une chose retint mon attention, ce n'était pas tant Schneider qui tenait son "serviteur" en laisse, mais plutôt l'inverse. Ses yeux n'étaient pas ceux d'un humain ordinaire. Un porteur de démon ? Les hôtes démoniaques pouvaient prendre la forme qu'ils voulaient, mais une chose restait inhérente à leur condition, leurs pupilles perpétuellement dilatées. Je tentais alors de le regarder dans les yeux, mais l'homme qui valait trois milliards m'en empêcha en décrivant ce qu'était réellement notre cellule.

Me déplaçant dans la pièce, je continuais à l'écouter déblatérer son histoire, non sans poser mes mains sur les différents murs qui composait notre potentielle future tombe. Du gaz… De mieux en mieux. Le pire fut leurs réactions à tous. Je ressentais leurs sentiments entremêlés, de la peur, de l'inconscience, du dépit et… De l'acceptation ? Les flux d'énergie qui flottait dans l'air me mirent sur une piste. De la magie noire ? Ceci aurait expliqué cela. Plusieurs de ses paroles marquèrent mon esprit sans même que je ne m'en rende compte. Tout ce que je savais, c'est que, d'elles-mêmes, elles pénétraient mon cerveau et se voyaient prendre une place dont je me serais bien passé. Schneider semblait devenir complètement fou, et tout en continuant de fumer tranquillement, je revenais vers eux, assez proche de Jen pour ressentir la peur qui montait de plus en plus en elle. Bah… Laisser paraître sa peur ne servait à rien. Pire encore, elle augmentait la folie apparente de l'homme qui se disait immortel. Alors qu'il ouvrit la bouche et commença à parler, un poing rageur lui éclata la mâchoire. Mes phalanges craquèrent sous le coup, et je retins un hurlement alors que je sentis l'émail de ses dents briser mes os.


- NOM DE…

Chacune des parties de ma mains me faisaient un mal de chien. Mais quel abruti tu es Constantine ! La bagarre c'est pas dans tes habitudes. Surtout deux fois d'affilée ! Tout en me tenant mon extrémité douloureuse, je serrais les dents et regardais le Herr trucmuche. Son visage était tuméfié, du sang étrangement sombre coulait de ses lèvres. Mon coup avait du être plus fort que je ne l'aurais cru. Son visage semblait être perdu à jamais dans les limbes de la folie. Frapper quelqu'un incapable de se défendre… J'étais bien le direct opposé de ces superslip en collants. Vraiment. Alors que la douleur commençait à devenir supportable, je me mit à parler, sourire aux lèvres.

- C'est toujours le problème avec vous, vous parlez trop. Incapable de fermer sa grande gueule plus de cinq minutes… (Je me tournais vers le grand noir avant de reprendre.) Comme ton patron nous l'a laissé entendre, si les portes n'obéissent qu'à sa voix, tu es autant dans la merde que nous maintenant.

Me laissant tomber sur le sol humide et glacial, je regardais ma main. Putain ! Mais c'était douloureux quand même ! Règle numéro 1 : toujours frapper en premier, et frapper fort surtout ! Secouant l'espèce de masse difforme qui était auparavant ma main, je scrutais le plafond. Oh les jolies petites étoiles qui dansaient… Ouh ! J'avais plus mal que je ne le pensais. Maintenant que le petit "soucis" du gaz était réglé, il fallait penser à sortir d'ici. Utiliser un sort dans un endroit aussi étroit revenait à tout faire sauter. J'aurais bien pu créer un portail, mais bon, ça n'aurait pas été aussi sympathique que si Jen s'en occupait. D'ailleurs, qu'était-elle capable de faire de plus avec ses pouvoirs ? J'allais bientôt le savoir.

- Blindée ou pas cette porte ne doit pas pouvoir résister à toi ma belle. Je te laisse le soin de t'en occuper. Malheureusement pour moi, je ne suis pas du genre à savoir faire apparaître des foreuses géantes. Pas vertes en tous cas !

Je lui souris, mon insinuation malsaine avait été lancée histoire de détendre un peu l'atmosphère. Même si, commençant à la connaître, cette petite pointe d'humour ne serait pas prise comme elle aurait dut l'être.
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[Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre 386562Rien
Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Jeu 25 Aoû 2016 - 12:47

Schneider s'effondra d'un seul bloc quand sa mâchoire reçut la visite du poing vengeur de Constantine. Le Grand Général SS avait l'air maintenant... seulement pourri et minable, à la manière d'un type qui aurait gâché sa vie à servir une idéologie criminelle et à poursuivre des chimères comme Cigarette Burns.

Mi-Go observa Constantine et Jen. Il attendait de voir ce qui allait se produire. Quand Jade utilisa ses pouvoirs de Green Lantern pour matérialiser deux mains géantes qui arrachèrent la porte blindée, le tout en suant moins que si elle avait bouffé une pizza, le noir fit disparaître le petit sourire narquois qu'il avait sur le visage :

"Seuls les gens qui ne savent pas opérer un changement de perspective au bon moment sont dans la "merde", Monsieur Constantine. Mon existence n'a aucune importance et l'Ordre Esotérique de la Bobine Sacrée survivra à ma disparition..."

Et pour joindre le geste à la parole, la mâchoire de Mi-Go fit un craquement sinistre, l'instant d'après une bave abondante et mousseuse s'échappa de la bouche du prétendu serviteur, ses yeux se révulsèrent puis se figèrent et il s'écroula d'un seul tenant au sol, mort, une flaque d'urine souillant l'endroit où il s'était effondré.

Capsule de poison.

Jen en conclut que les serviteurs des Ordres Noirs & Blasphématoires devaient, eux aussi, avoir trop regardé de films d'espionnage quand ils étaient petits...

Mais l'heure n'était pas aux palabres, Raunes se leva péniblement et montra la sortie, un brin frénétique :

"Faut se dépêcher les potes ! Faut se dépêcher, j'ai peur que des gens arrivent !"

Jade en profita, néanmoins, pour fouiller le corps inconscient de Schneider mais ne trouva rien d'intéressant. Puis, à contre-cœur elle fouilla le cadavre de Mi-Go et mis la main sur la pochette marquée C.B. qu'elle avait trouvé dans les rayonnages de la Cinémathèque avant d'être capturée...

... elle ressentit un vif mal de crâne en la touchant. Elle eut comme un flash, flash que ressentirent également Raunes et Constantine : un cercle de feu. Un cercle de feu brûlait devant leurs yeux, à la manière d'une brûlure de cigarette sur un vêtement...

L'impression fugitive disparut et Jade rangea la pochette dans la doublure de son costume.

A ce moment des pas se firent entendre...

... et un homme uniquement vêtu d'un harnais et d'une casquette en cuir descendit les escaliers un verre à la main...

Un méta-humain inconnu ? Allait-il falloir se battre ?

... puis un collègue à lui vint se mettre à ses côtés. Il s'agissait d'une... sorte de cow-boy ?

Ils avaient l'air d'avoir peur et remontèrent rapidement les escaliers qu'ils avaient descendu.

Sortant de la pièce où ils avaient été retenus, Constantine, Jade et Raunes découvrirent qu'ils étaient dans une cave où étaient entreposées énormément de boissons et de fûts de bière. De la musique se faisait entendre à l'étage...

... et à l'étage ! Ils durent se rendre à l'évidence : ils étaient dans une boîte de nuit sado-masochiste gay. Le Cinéma "L'Aube Dorée", qui avait projeté en 1978 le film (projection à l'issue de laquelle Schneider s'était volontairement jeté dans le vide et avait perdu ainsi l'usage de ses jambes), était dorénavant le sex-club... "La Douche Dorée" !

Il était évident que cet endroit ne pourrait plus rien leur apprendre d'intéressant et qu'en plus ils avaient tout intérêt à filer rapidement de peur d'être présents quand la Police découvrirait le cadavre de Mi-Go...

*
*  *

... ils décidèrent de réserver tous ensemble plusieurs chambres dans un hôtel minable situé dans le quartier du Marais et de faire le point...

*
*  *

La pochette récupérée par Jade contenait quelques documents...

... la fiche technique du film indiquant le nom des acteurs, des techniciens, des machinistes présents sur le tournage...

... que des inconnus, d'ailleurs Raunes (qui avait accessoirement fait plus de recherches qu'eux) le confirma. Il ne les connaissait pas. Aucun d'entre eux.

Jade pianota sur son téléphone et fit des recherches sur le site de référence www.imdb.com ...

... elle réalisa deux choses :

1) Tout d'abord Cigarette Burns n'était pas référencé
2) Toutes les personnes qui ont travaillé sur ce film sont aujourd'hui... mortes. Le décès de la plupart remonte, d'ailleurs, à la fin des années 70 ou au début des années 80. La cause la plus fréquente (quand elle est mentionnée) étant le suicide.

Un silence de mort s'installa dans la pièce. Mais quel était ce film qui avait un tel pouvoir ? Que ce soient les maux de tête (de plus en plus violent) de Jade, la folie furieuse de Schneider, les suicides à répétition dans l'équipe technique... ce film avait un parfum de mort !

L'un des co-réalisateurs, Hans Backovic, était réputé, d'ailleurs, pour avoir tourné les films les plus dérangeants, diaboliques et déréglés qu'il soit. Dans une interview (trouvée sur la toile), il émettait le souhait d'aller toujours plus loin... Finalement, il se suicidera dans des conditions particulièrement atrocee à son domicile parisien du 20ème arrondissement : en s'ouvrant la gorge sous les yeux de sa femme, Elisabeth... en 1985.

L'autre co-réalisateur est identifié(e) uniquement sous les lettres L.C.F. et est inconnu(e) de toutes les bases de données cinématographiques.

La pochette contenait également le compte-rendu de presse déjà fourni dans les documents transmis par Harlan :

"NUIT D'HORREUR DANS UN CINÉMA DU 6EME ARRONDISSEMENT DE PARIS !

Dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie d'origine encore inexpliqué s'est déclenché dans un cinéma de la rue du Dragon. Bien que les services de secours ont été très rapidement appelés sur place, le bilan est effroyable : 55 morts. Seules 4 personnes, dont le projectionniste ont pu être sauvées.

Contacté par téléphone, le propriétaire de l'établissement s'est dit "effondré" et ne pas comprendre l'étendue du bilan humain : son cinéma, "l'Aube Dorée", était - selon lui-même - parfaitement aux normes incendies. Il devrait être rapidement inculpé, à la demande du Parquet de Paris, pour homicide involontaire par méconnaissance d'une obligation particulière de sécurité, selon des sources proches de l'enquête.

Le cinéma, "L'Aube Dorée", réputé des amateurs de cinéma de genre, diffusait ce soir là un festival de films d'horreur pour célébrer la fameuse nuit de Walpurgis"
.

Enfin, deux feuilles volantes étaient également présentes dans la pochette. La première était tapée à la machine et était intitulée "Liste des Survivants du 30 avril - 1er mai 1978". L'autre était intitulé "Notes sur Cigarette Burns" mais le reste de ce document avait - semble-t-il - été arraché par quelqu'un de très pressé à emporter son contenu...

Sur la liste des survivants, quatre noms figuraient :

Oswald Jones - Critique de cinéma
Neil King - Spectateur
François Mouly - Projectionniste
Werner Schneider - Critique de cinéma

Après quelques petites recherches, il s'avéra que Jones avait été un critique de cinéma respecté jusqu'au jour de la projection tragique ! Suite à cela, il avait cessé de collaborer avec les revues pour lesquelles il travaillait et s'était mis à son "Grand Projet", un article sur "le film qui avait changé sa vie" (sans d'ailleurs qu'il ne précise jamais de quel film il s'agissait)... Il avait vécu, reclus, pendant des années avant de se faire sauter la cervelle avec un pistolet en 2016... Dans ses affaires avaient été retrouvé son "article", constitué de plusieurs dizaines de milliers de pages qui ne présentaient aucun sens...

François Mouly, le projectionniste, a - à sa sortie d'hôpital (il souffrait de terribles brûlures) - pris le volant de son véhicule et tué volontairement des enfants qui traversaient la route. Condamné par la justice française à 30 ans de réclusion criminelle, il n'était toujours pas sorti, ayant commis diverses infractions en prison (sexuelles et violentes) qui lui avaient valu de repasser plusieurs fois devant une Cour d'Assises et de prendre des rallonges conséquentes... Il était présentement à Fleury-Mérogis en qualité de détenu particulièrement surveillé et laissé perpétuellement à l'isolement.

Neil King était un jeune touriste britannique, fan de cinéma. Apparemment, il était la seule personne à être sortie indemne de la projection. Il s'agit d'ailleurs l'ami qui avait écrit la lettre contenue dans le dossier remis par Harlan aux deux héros :

"10, Fairfield Rd., Crouch End, London.

Très cher Harlan,

Je t'exhorte à abandonner ta quête maudite. Tu penses que la vie est un jeu mais il est certaines choses qui existent et qui font regretter à celui qui les a contemplé, même un seul court instant, d'être un jour né.

Je t'ai parlé avec légèreté, une fois, de cette abomination et tu as voulu en savoir plus. C'était déjà ton obsession et je n'ai appris que par la suite les choses épouvantables que tu as faites pour tenter d'atteindre ton objectif. Mais tout cela n'est rien comparé à cet artefact maudit dont on-ne-doit-pas-parler. Tu ne sais rien. Tu ne sais même pas que ce n'est pas que ta vie qui est en jeu mais des choses bien plus terribles : car "n'est pas mort celui qui à jamais dort"...

Je refuse d'en dire plus. Je refuse même d'en penser plus. Si tu veux me parler, viens chez moi : c'est tout ce que je peux te dire. Mais dit-toi bien que tu ne boiras pas, à mon contact, dans la coupe de la connaissance mais bien dans celle de la damnation éternelle.

N. King"


Enfin, Werner Schneider n'était nul autre que le nazi à moitié fou que John et Jade avaient combattu dans les caves de "La Douche Dorée" ! Des recherches sur lui permirent d'apprendre qu'un Schneider avait vaguement écrit des chroniques de cinéma dans une revue d'extrême-droite française mais uniquement durant l'année 1978. Après une longue convalescence (qui ne lui avait pas permis de recouvrer l'usage de ses jambes), il était rentré à la Cinémathèque Française, Institution dans laquelle il travaillait encore à ce jour...

... un autre Werner Schneider "connu" avait également existé : un Capitaine SS qui avait été affecté au service personnel de Martin Bormann, chef de la Chancellerie du Parti Nazi et Secrétaire Particulier d'Adolf Hitler. Il avait - semble-t-il - disparu dans la chute de Berlin, tout comme Bormann... Tant est si bien qu'il n'avait même jamais été inscrit sur les listes de criminels de guerre recherchés !

Mais ce Schneider serait bien trop vieux pour être le même qu'ils avaient rencontré, non ?

*
*  *

Dans la chambre louée par Raunes, ce dernier conclut :

"Ça pue. Mais nous ne pouvons pas reculer. Ah... Si Père était là ! Lui, il saurait nous aider ! Mais il a disparu..."

La voix de Raunes était pleurnicharde. Jade lança, quant à elle, sur un ton grave :

"Bon, on fait quoi, John ? Tu penses quoi de tout ça ?"


Dernière édition par Jennie-Lynn Hayden / Jade le Dim 11 Sep 2016 - 19:32, édité 1 fois
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Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Dim 28 Aoû 2016 - 23:59


Mais quelle sale habitude ils avaient tous à vouloir se suicider pour ne pas être jugé, ou prit par une bande de flics tous plus incompétents les uns que les autres ? Je me posais cette question, qui était à mon humble avis purement rhétorique au vu du moment, alors que le géant noir tomba sur le sol, bavant comme un chien enragé. Du cyanure, tout comme c'était le cas lors de la seconde guerre mondiale. Les espions, peu importait leur camp réagissaient de cette manière lorsqu'ils tombaient aux mains de leurs adversaires. Mourir afin de ne pas être capable de parler plus. Pathétique. A croire que ce qu'ils appelaient "l'obéissance de la patrie" était plus importante à leurs yeux que l'instinct de survie. Une porte arrachée par des mains géantes et vertes, un pleutre qui pleurait comme s'il venait de voir son écureuil adoptif être bouffé par un faucon, qu'est-ce qu'il pouvait bien arriver de pire ? Malgré la douleur de mon poignet, et les plaintes de l'espèce de loque humaine qu'était devenu Raunes, je savais qu'il avait raison. Quand à Jen… Elle fit quelque chose que je dus prendre pour un message de l'autre monde… Après ce passage éclair et cette image qui me rappela la fois où une de mes cravates passa de vie à trépas à cause de ma clope, je fouillais ma mémoire à la recherche d'indices. Sans résultats. Je n'avais pas de sources d'informations sous la main. Aussi, tant que nous serions en France, tout ce qui toucherait de près ou de loin à l'ésotérisme serait sans nuls doutes assez peu développés…

Alors qu'on tenta une sortie, deux hommes apparurent. Au vu de leurs tenues, le club "Caligula" avait encore de belles années ici alors qu'il avait fermé en Angleterre. Un hurlement strident plus tard, et quelques dizaines de marches d'escaliers en plus, une salle bien plus à mon goût apparu devant nos yeux. Des fûts d'alcool à ne plus quoi savoir en faire ! Des bouteilles toutes plus aguichantes les unes que les autres ! J'étais mort et on m'avait envoyé au paradis ? Ou pas… Jen me tira limite par le bras afin que l'on sorte d'ici le plus rapidement possible, j'étais en enfer ! Une quantité astronomique de bouteilles, et pas moyen d'en boire une ! Quand à cette musique… Mais merde ! Comment pouvait-on décemment considérer ce bruit comme étant agréable à l'oreille ? J'avais presque envie de pleurer en repensant au groupe qu'on avait monté à Liverpool il y a quelques années… Passé la "salle de danse" et de débauche autant déplacée qu'improbable, je m'allumais une clope. Le pire était passé ? Je ne pouvais le croire tant que je ne serais pas chez moi, un verre de Gin dans une main et une clope dans l'autre. Pour le moment, c'était plutôt une trêve qu'une fin.


* *
*

Tandis que Jen faisait mumuse avec son portable je regardais par la fenêtre de la chambre de l'hôtel le plus miteux, et le moins cher de la capitale parisienne. Les bras croisés dans le dos, je tirais plusieurs bouffées de ma clope tout en ruminant les paroles de Super-roulette et de son side-kick de trois pieds de haut. Trop de choses s'entremêlaient et je ne pouvais rester indifférent à l'image que nous avions tous aperçue. Raunes expliquait qu'aucun des noms n'était connu, personne de célèbre pour la première visualisation d'un film. Voilà qui était rare, surtout dans les années 80. Il me fallait d'autres informations sur cette histoire, tout était encore trop vague pour que l'on puisse voir où on mettait les pieds. Dans ma tête je me mis à répéter à plusieurs reprises "cette putain d'histoire pue !" Et j'avais raison. L'une après l'autre, les infos que glanait Jen me vinrent entre les mains. Rien de bien concret, sauf une phrase, un clin d'œil à Lovecraft. Une piste ? Non… Ca aurait été trop simple. Une crainte me parcouru l'échine alors que je lus le nom de Super-roulette sur les derniers documents que me tendis Jen. Je ne connaissais que deux types de créatures capables de vivre aussi longtemps, les vampires et les démons. Les autres finissaient le plus souvent par retourner à l'état sauvage, ou préféraient se terrer quelque part pour se faire oublier jusqu'à leur mort. L'un ou l'autre m'inquiétais un peu. Pas pour moi, j'étais habitué à ce genre de conneries, mais Jen n'y était pas préparée, quand à Raunes… Il se serait chié dessus avant même d'avoir fini de hurler comme une pucelle !

Je me retournais, adossé au mur qui soutenait la fenêtre et me gratta la tête. Mouais… Qu'est-ce qu'on pouvait bien foutre ? Rentrer chez nous et dire qu'on avait rien trouvé ? Impossible… Attendre qu'un des copains de l'autre grand taré ne débarquent et nous descendent ? Je n'étais clairement pas motivé par l'idée. Donc…


- Arrêtez un peu de chialer, ça devient fatiguant à la longue ! Jen, ça te tente d'aller faire un tour en prison ? Tant qu'à continuer sur les menottes, autant le faire proprement. Même si l'autre abruti d'assassin est en cellule d'isolement, rien n'empêche qu'une charmante inspectrice du MI-6 ne vienne le voir. Sinon la seule chose qu'il nous reste est ce tas de papiers… (Je m'allumais une autre clope, la précédente venant d'être terminée.) Et cette histoire de la bobine sacrée. Mais je sais que quelque chose m'échappe encore et j'ignore ce que c'est.

Ca en devenait frustrant. Très frustrant. Trop frustrant ! Il fallait que l'on continue nos recherches. Ne serait-ce que pour que j'arrive à mettre la clope sur cette putain de réponse qui s'est donné pour optique de se cacher ! J'allais lever le voile sur toute cette comédie ! Ouais ! John Constantine allait trouver les réponses !
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[Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre 386562Rien
Re: [Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre Dim 11 Sep 2016 - 22:35

Fleury, c'est à Fleury que se passerait la suite de l'enquête... du moins pour John. Jen, elle, irait voir la veuve de Backovic, le réalisateur de ce fichu film, et Raunes...

... Raunes voulait retrouver son père. C'était lui le plus grand spécialiste au monde de cette saloperie qui fleurait bon la mort et la damnation. Il avait d'ailleurs été pour cela chargé par Ellison de retrouver le film en premier lieu. Avant de disparaître à la Cinémathèque Française.

Et c'est pour cela que Raunes Jr. s'était embarqué dans cette aventure en compagnie du meilleur ami de son père, Marco, qui visiblement avait bel et bien infiltré le milieu ésotérique parisien.

Bref, trois alliés, trois missions, trois endroits et un seul but : démêler ce sac de nœud avant que la Mort ne les frappe. Mouly, Backovic et Marco. La Maison d'Arrêt de Fleury-Mérogis, le XXème arrondissement de Paris et les Catacombes de la ville.

Cigarette Burns. Le Cercle Enflammé.

*
*  *

Pénétrer "officiellement" dans le quartier le plus fermé et le plus sécurisé de l'un des établissements pénitentiaires les plus célèbres de l'Hexagone quand on s'appelait John Constantine ne posait guère de problèmes...

... deux trois tours de passe-passe magique et il s'était même retrouvé escorté, dans les parties accessibles aux détenus, par le Directeur de la Détention lui-même, ainsi que deux agents de l'administration pénitentiaire.

Le Directeur lui avait indiqué que François Mouly était le pire des détenus qu'ils avaient...

Écroué dans leurs murs depuis 1979 pour l'horrible meurtre des enfants qu'il avait volontairement écrasés, condamné en 1983 pour ce crime à 30 ans de réclusion criminelle par la Cour d'Assises de Paris, à nouveau condamné à 20 ans pour le viol avec actes de barbarie sur un surveillant pénitentiaire en 1987, placé d'abord dans le secteur psychiatrique de l'Etablissement jusqu'à ce qu'il assassine le chef de service en 1993 et qu'il soit à nouveau condamné, cette fois, à la réclusion criminelle à perpétuité en 1997, déplacé depuis lors à l'isolement qu'il n'a jamais quitté, Mouly était un détenu particulièrement abominable.

S'il n'avait plus fait l'objet de passage devant la Cour d'Assises depuis 1997, c'était surtout en lien avec les mesures exceptionnelles de sécurité qui ont été prises à son égard ! Pourtant, il continuait à cracher, à insulter et à hurler à l'encontre des matons ! Il était évident que s'il en avait eu la possibilité, Mouly aurait continué à tuer, violer et torturer.

Mouly avait depuis longtemps perdu la raison. D'ailleurs, plus personne n'avait entendu le son de sa voix depuis 1997.

Et chose incroyable pour le Directeur... Si l'état mental de Mouly s'était sévèrement dégradé, physiquement il paraissait aussi vieux que lors de son incarcération, voilà 37 ans...

... bref, Mouly était une énigme, un mystère que l'Administration Pénitentiaire préférerait oublier...

... Constantine fut finalement introduit dans une petite cellule coupée en deux par du grillage. Du côté de Constantine, une table, une chaise et un cendrier. Egalement un bouton rouge fixé au mur pour appeler la sécurité...

... car de l'autre côté, il y avait Mouly qui avait - en effet - des allures de jeune homme. Pour autant, il avait le regard totalement possédé et ne paraissait jamais ciller. Il observa d'un regard mauvais John.

Mouly s'assit sur son lit et fixa John. Sur les murs de sa cellule, des excréments frais. Tout cela sentait la folie furieuse.

Finalement quand le Directeur et ses acolytes laissèrent John seul avec Mouly, ce dernier partit dans un rire sinistre...

... puis l'homme qui n'avait rien dit depuis 1997 lança d'une voix grinçante :

"Vous... Vous avez la marque de Cigarette Burns partout sur vous ! Le Cercle Enflammé vous le voyez déjà ! Vous êtes foutu !"

Et il repartit de plus belle dans un éclat de rire sordide...
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[Paris] Cigarette Burns, IIème chapitre
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