Les comics que vous lisez en ce moment

Un épisode "Legion of Doom", qui vient couper une saga de la Justice League, même si les thèmes et personnages sont les mêmes ; le principe est maintenant connu, et c'est une nouvelle fois James Tynion IV qui s'en occupe. Mais si l'auteur "ronronnait" habituellement sur la franchise, il livre ici un épisode très agréable à lire... bien que, en y réfléchissant, les propositions de Scott Snyder (qui pilote ici Tynion) sont bien pauvres pour le Multivers ; enfin, l'Omnivers. Bref, on s'entend.
Focus sur les "dessous" de tout ce que Snyder raconte jusque-là, avec en fait les "origines" du Multivers de DC ; car oui, le Multivers a été créé par Perpetua, "envoyée" ainsi (par qui, on va y revenir) pour créer la vie. Elle enfante le World Forgers pour lancer l'étincelle, le Monitor pour surveiller, l'Anti-Monitor pour juguler. Sauf que Perpetua aurait dû partir une fois sa mission accomplie, mais reste, et refuse finalement de voir ses créations pouvoir être détruites par ses propres créateurs ; elle entend s'y opposer, ce qui pousse le Monitor à unir ses frères pour avoir "les dieux de la Source". Qui chassent Perpetua derrière le Mur de la Source, tandis que l'Anti-Monitor a été piégé par le Monitor, et jure vengeance.
Voilà. Dit comme ça, ça n'est pas forcément ni simple, ni brillant, et Scott Snyder ne fait finalement que déplacer le curseur mystérieux. C'est bien beau d'expliquer comment le Multivers existe, si finalement on a "au-dessus" un Omnivers encore nébuleux ; d'autant que l'explication du Multivers est finalement fort simple et un peu bateau, même s'il tente (et réussit presque) à justifier le bordel cosmique régulier (du fait de l'imprévisibilité du Multivers DC par la présence de Perpetua). La lecture est très agréable, très fluide, notamment via le style fluide de la narration de Tynion, et de très bonnes planches de Francis Manapul.
Je ressors de la lecture très content, c'est un bon moment ; mais plus j'y réfléchis, plus je vois des failles au récit, aux informations qu'il apporte. Dommage.

La (trop) longue saga Knightmares s’achève par ce numéro magnifiquement dessiné par Yanick Paquette. Si Tom King ne gomme pas tous les défauts de son intrigue (et de son run) en un épisode, force est de constater que sa “conclusion” est bien faite - autant sur le fond que la forme.
Batman danse avec Catwoman, dans ses rêves, et explique à Selina (donc à une part de lui-même) ce qu’il se passe ; il est piégé. Il a rêvé, tout ça. Il a essayé de se réveiller, mais le dosage des produits de l’Epouvantail a été augmenté ; il en prend conscience, mais a déjà fait des tests à propos de ça… et sait que, pour sortir, il doit se provoquer une plus grande peur encore. D’où Selina, à qui il demande “pourquoi” elle a refusé de se marier ; la réponse étant la terreur même de Bruce, qui est confronté ici à ce que son inconscient pense. A ce qu’il pense, vraiment, sur ce mariage, son union, l’amour, et donc le bonheur. Tandis que, en parallèle, on a confirmation que Bane est bien derrière tout ça, mais aussi qui est son allié ; surprenant, mais pourquoi pas.
Tom King est très démonstratif ici, mais Yanick Paquette livre des planches tellement superbes que le souci est évacué ; ça passe. Le tout sera sûrement maladroit, en y repensant, mais la lecture est fluide et agréable. Je retiens notamment le graphisme magnifique, la poésie qui se dégage et gomme l’aspect “tunnel de dialogues” du numéro ; mais aussi l’identité de l’allié de Bane, qui a du sens dans le propos de King notamment en repensant à The Button ; et surtout le final, qui révèle “pourquoi” Selina aurait dit non (mais ça reste l’approche de Bruce…), et “pourquoi” une part de Bruce, inconsciente, pense qu’il n’a pas droit au bonheur.
Tom King est toujours aussi bon sur l’analyse psychologique des personnages, et c’est honnêtement ce qui sauve son run qui souffre de lenteurs, lourdeurs et autres problèmes narratifs. Je ressors de cette saga Knightmares un peu “soûlé” par ces numéros souvent beaux mais vains ; alors que je ressors de ce #69 charmé tant par les dessins que par les mots, pour un moment de poésie triste mais bien réalisé. Toujours aussi surprenant, tout ça, je suis curieux de la suite.

Haha, après lecture du #2, ce truc a encore moins de sens qu'après le #1 ; c'en est tellement débile que ça devient génial.
Alors, on avait laissé cette saga avec Major-X venant d'abord d'une autre dimension (X-istence), mais en fait du futur (car il est le fils de Cable), projeté dans le passé (mais pas le présent des X-Men, mais leur passé ; ou pas, on n'en sait rien, hormis les looks), avec ce "monde" en danger ; bon. Ben ce monde est toujours en danger, mais Rob Liefeld nous en explique plus : X-istence est bien une autre dimension, créé par le X-Ential alors que les Mutants étaient massacrés dans le futur. Ca ressemble franchement au principe d'Utopia ou de l'Institut dans les Limbes avant IvX ; bref. Cable décide d'aider Major-X seul ("parce que"), laisse X-Force à Wolverine ("parce que t'es un leader naturel, Logan" ; pourquoi pas, hein), et ils découvrent que la base de Cable est attaquée par... des rebelles atlantes, qui auraient déjà été à l'origine de la destruction de X-istence (enfin, peut-être). Même si le X-Ential allait disparaîre ; enfin, peut-être.
Mouahaha, rien de tout ça n'a le moindre sens. Rob Liefeld balance plein de trucs, certaines choses prennent du sens (le côté futur alternatif/autre dimension), mais la majorité des choses tombent à plat ; mais c'est tellement lourdingue, c'est tellement dialogué et narré sans douceur et sans sens scénaristique que ça en devient vraiment marrant.
Major-X est un vrai nanar, mais on n'a plus hélas Rob Liefeld aux dessins. Mais soyons rassurés : si Brent Peebles livre d'abord des planches très correctes, sans brillance mais avec application, la qualité fluctue au fil de l'épisode, avec des moments très bons, et d'autres complètement loupés ; j'adore. Ce machin n'a aucun sens, mais c'est "magnifique" à découvrir au fil de l'avancée d'une intrigue bricolée et mal fichue ; ha oui, vivement la suite, que je rigole !

C'est "X-men aux frontières du nanard" ce truc

Au-delà, Victor. Au-delà du Nanar !

Jim Zub vient encore aider Dan Slott, mais le rendu demeure extrêmement efficace et très pertinent ; cette série est toujours un régal !
Tony est perdu dans son eScape, face à la Motherboard qui a la personnalité de sa mère. Dan Slott reprend les personnages d'Arsenal (qui avait la personnalité d'Howard Stark) et de Mistress (idem pour Maria Stark), et Tony est "perdu" face à eux. Amanda et Machine Man essayent de l'aider, tandis que les utilisateurs "méchants" de l'eScape se déchaînent dans le vrai monde ; Andy trouve une solution, mais l'affrontement physique contre le Contrôleur se poursuit. Sunset Bain semble aider, mais c'est un piège pour qu'Arno Stark s'empare des fichiers de Stark Industries. Et si Tony l'emporte contre Motherboard, c'est autant au prix de ses liens avec Amanda (ça va laisser des traces) que de futures difficultés avec Arno (qui le voit "tuer" ce qui restait de ses vrais père & mère). Et, enfin, Tony sort peut-être de l'eScape... mais il se retrouve dans l'espace, sans oxygène.
Ouf ! Sacré épisode, encore très dense mais très prenant. Zub & Slott gèrent toujours aussi bien la série, extrêmement dynamique. Les idées fusent de tous les côtés, les menaces aussi ; mais tout a été suffisamment préparé pour que ça fonctionne parfaitement. Slott reprend intelligemment la continuité de la franchise, et les prémices des conséquences sont terribles. De plus, les caractérisations sont toujours excellentes, et j'adore littéralement tout le casting secondaire.
Valerio Schiti continue aussi son récital ; je trouve que les couleurs sont moins pertinentes qu'au début, mais l'ensemble est correct et surtout tout est dynamique et beau. J'adore. Comme j'adore cette série. Vite, vivement la suite de ce qui me semble être la meilleure chose sur Iron Man depuis Extremis !

Chip Zdarsky continue sa mini-série, basée sur le principe de "et si le temps s'était écoulé normalement depuis la création de Spider-Man dans les années 60". Après avoir évoqué cette décennie dans le #1, avec l'engagement du conflit au Vietnam, la "fin" de Norman Osborn mais aussi la révélation de l'identité de Spidey à Gwen, voici ce #2... et les années 70 ! Où les espoirs des années d'avant s'écrasent face à une réalité cruelle.
Peter va bien, cependant, en 1977. Employé de la Future Foundation d'un Reed Richards vieillissant et seul (Sue l'a quittée pour Namor), proche d'un Otto Octavius en rédemption (et en couple avec May Parker), marié et heureux avec Gwen qui travaille pour le professeur Warren, tout va bien. Enfin... presque. Flash est mort trois ans avant, Peter culpabilise de ne l'avoir pas aidé, et Harry Osborn finit par tomber sous la coupe de son père, en prison. Les rebondissements mènent Peter à découvrir que Norman avait commandé des clones à Warren ; un de Norman, un de Peter, et Warren a fait lui-même un de Gwen. Une explosion intervient à cause du Black Goblin, Harry, et Gwen² et Norman² meurent... sauf que Gwen² était l'originale, et la Gwen avec Peter était la clone ! Un an après, Peter est ravagé par la nouvelle ; la véritable clone de Gwen a quitté "le vrai Peter", et va vivre avec son clone comme Helen & Ben Parker. Tandis que le vrai Peter est anéanti, mais semble trouver du réconfort auprès de MJ... jusque-là petite-amie d'Harry, et qui avait révélé avant à Peter qu'elle savait. Peter a perdu sa femme, son job et ses illusions, mais pourrait retrouver l'amour.
Encore un épisode dense, donc, mais très efficace et rythmé. Chip Zdarsky gère très bien ses personnages et les caractérisations, et tout ça donne envie de "plus" : plus de révélations sur ce monde qui a un Temps "normal", plus de différences avec le MU classique, plus de focus sur le Vietnam où Iron Man mène l'armée américaine et où Captain America a déserté, pour "juste" sauver des vies de chaque côté. A voir si ce principe de Life Story sera repris, mais ce que je vois ici me plaît beaucoup ; d'une part, car j'adore les réinventions et il y en a de bonnes ici, mais aussi parce que Zdarsky gère très bien la continuité de Spidey. L'ensemble est très correct et cohérent, et j'ai hâte de lire la suite.
Notamment parce que Mark Bagley est très en forme, et livre de très bonnes planches. Le "nouveau" costume de Spider-Man est bon, et les actions sont dynamiques et intenses ; une grande réussite. Et une très bonne surprise pour cette mini-série bien travaillée !

Tout ça pour ça ? Sérieusement ?!
Cinq épisodes, une plongée dans des îles mystérieuses avec des inconnus qui se révèlent être des dieux oubliés, un Aquaman amnésique et paumé, la découverte d'une nouvelle mythologie avec une super-déesse énervée (tiens, comme dans Justice League), une bataille épique avec des vieux dieux... pour ça ? Pour offrir des fichus tatouages à Aquaman, similaires à ceux du film ?!
Bon sang. Je dois bien avouer que je n'ai aucun goût pour ce que fait Kelly Sue DeConnick ici. Passons le fait que ça ne correspond en rien à ce qu'un fan du film ou lecteur ayant vaguement entendu parler du héros puisse attendre (ce qui est dommage, en période de sortie d'un long-métrage). Passons aussi que le rythme soit lent, si long que la lecture devient fastidieuse. Passons que la nouvelle mythologie soit complètement oubliable et prévisible. Passons, enfin, qu'il ait fallu cinq numéros pour en arriver là... mais franchement ? C'est ça que DeConnick a voulu faire ? Filer des tatouages à Aquaman, et acter le fait qu'il soit le représentant, protecteur des océans à qui il est lié ?
Je suis sans voix devant la faiblesse de la proposition. La série se laisse néanmoins lire... non, voir. Car Robson Rocha livre des planches magnifiques ; vraiment magnifiques. Ses dessins sont superbes, habités et beaux. C'est beau, oui, et efficace autant que dynamique.
Graphiquement, c'est un régal ; scénaristique, c'est d'une faiblesse et d'une pauvreté qui m'impressionnent. Négativement.
Le prochain numéro doit contenir les réponses "que vous attendez" ; je vais voir ça, alors. Et j'arrêterais. Car la plaisanterie n'a que trop duré.

@Mister Miracle
Whoah, c'est un avis assez dur pour Aquaman. Perso je te conseillerais d'aller jusqu'aux numéro 50 pour voir ce que ça veut proposer car ça m'a l'air plus intéressant que ce qu'elle propose avec le premier arc. (et aussi pour la symbolique d'avoir atteins le numéro 50 u_u )

Je parle peu sur ce topic mais je dois dire que je suis assez admiratif des avis que tu donne chaque semaines sur les lectures que tu suit, chapeaux.

Sinon ton avis de fin sur Iron Man m'étonne. Tu n'a pas aimé le travail de Matt Fraction sur Iron Man ?Au moins son arc Dark Reign que je trouver excellent pour ma part.

Merci pour ton appréciation mais je ne mets pas ici tous mes avis. Je lis environ 13/14 comics par semaine, et je publie sur d'autres forums ; si tu veux, je mettrais tout ici !

Pour Aquaman, j'ai beaucoup aimé la période antérieure (j'en ai parlé ici : https://topcomics.fr/aquaman-rebirth-tome-5-avis-critique-review-la-suicide-squad-attaque-l-atlantide ), et je suis atterré par ce que la nouvelle scénariste fait. Je vais voir, mais je suis vraiment pessimiste.^^

Pour Iron Man, si, j'ai aimé le run de Matt Fraction ; c'était bien. Mais il y avait beaucoup de défauts, malgré un vrai courage (pour "réparer" le personnage après Civil War) et une bonne orientation.
Après... c'était bien. Mais pas aussi bien que ce que fait Dan Slott ici.^^

Comme Jackson Hyde, je suis admirative pour le travail de chroniqueur de Mister Miracle ! Bien que ne suivant pas l'actualité DC ou Marvel, je dois admettre que tes avis et chroniques sont toujours intéressants à lire ! Bref, continue !

Sinon, je suis bien contente car j'ai lu...


... et plus précisément "La Ballade de Halo Jones" d'Alan Moore (scénario) et Ian Gibson (dessins) qui avait été publiée initialement dans ce magasine - 2000 AD - connu surtout pour les aventures de Judge Dredd.


"Halo Jones", c'était un peu l'oeuvre de Moore perdu pour nous lecteurs français. Initialement, Zenda (qui avait publié en premier et en VF la totalité de Watchmen et de V pour Vendetta) devait publier cette série. Mais un seul volume avait été édité. Je l'avais lu. Relu. Re-relu. Mais sans connaître la suite des aventures de Halo Jones, une fois qu'elle avait quitté la Terre...

... il y eut une édition il y a bien une dizaine d'années de l'intégrale en VF mais j'avais loupé le coche et cette édition devint rapidement introuvable (ou super chère).

Damned !

Et puis, l'autre jour en farfouillant dans un magasin de BD de Saint-Etienne, je tombe sur... l'édition "Delirium" de cette série qui est sortie l'an dernier !

Bref, je ne connais pas cet éditeur mais... 1.000 mercis pour avoir eu la bonne idée de rééditer - enfin - tout Halo Jones même...

... si c'est une version colorisée...


Bon, je suis très attachée à la notion de droit au respect s'agissant des œuvres de l'esprit. A mon sens, ce qui a été initialement conçu en noir et blanc doit rester en noir et blanc mais, force est de constater, que le travail de colorisation de Barbara Nosenzo est plutôt réussi et ne nuit pas au trait de Ian Gibson.

Et puis, cette bédé est tellement géniale, intelligente et bien faite que - peu importe la couleur - on dévore l'album !

Mais ça parle de quoi ? Halo Jones, est une jeune fille qui vit avec sa meilleure amie Rodice, son chien mécanique Toby et Brinna une vieille dame qui loge tout ce beau monde dans un appartement de l'Anneau, une sorte de colonie-prison pour les chômeurs new-yorkais où ils sont parqués en attendant (mais ça n'arrive jamais) qu'ils retrouvent un job. Nous sommes en 4959 et la Terre est devenu un endroit qui craint.

Le début de l'histoire se passe dans l'Anneau et met en place à la fois notre héroïne mais aussi le monde dans lequel elle vit. C'est assez léger pour commencer, le gros de l'album étant consacré à l'expédition presque militaire que constitue le fait - dans l'Anneau - d'aller faire des courses ! On adore le duo Rodice / Halo et on a juste envie de lire encore et encore leurs non-aventures...


... jusqu'à leur retour : Brinna a été sauvagement tuée par des voyous, une autre copine à elles a accepté de se faire lobotomiser pour arrêter de souffrir, bref, le monde craint à fond et... Halo va tout plaquer pour tenter sa chance sur un vaisseau spatial légendaire, le Clara Pandy, pour refaire sa vie sur une autre planète, en se donnant rendez-vous avec Rodice un an plus tard...

Le deuxième cycle est consacré à la vie de Halo sur le vaisseau. Le dernier sur son expérience dans l'armée quand elle aura compris que la vie dans cette galaxie n'est pas pour elle.

Moore et Gibson font preuve d'une immense sensibilité en animant cette jeune fille normale qui va dériver aux confins de la galaxie, survivant - presque par hasard - à toutes les épreuves que la vie lui apporte.

Ils nous apportent aussi une belle galerie de personnages féminins en la présence - outre Halo - de Rodice ou de Toy.

Bref, un vrai space-opera où le voyage en tant que tel devient le but. Pour les fans de space-opera un peu poétique (catégorique très select dans laquelle je mettrai aussi "Wandering Star" de Teri S. Wood dont j'aurai bientôt l'occasion de dire tout le bien que j'en pense) !

Ah oui, très bien, Halo Jones !

Le “cœur” de Heroes in Crisis est terminé, avec ce #8. Le Sanctuaire, structure créée par la Trinité pour aider, soigner et accompagner les Héros traumatisés par les épreuves, a été le théâtre d’un massacre terrible, dont seuls Harley Quinn et Booster Gold ont survécu.
Tom King révèle, ici, qui est l’auteur du massacre ; et pourquoi.
Et si c’est terrible, et plutôt touchant, je dois avouer que, à force de trop chercher sur les théories possibles, je suis un peu déçu. Non pas par les réponses, mais par leur ampleur.
Oh, tout ça reste solide et plutôt bien écrit. Les raisons de l’explosion du personnage concerné ont été bien expliquées et préparées, et l’ensemble est cohérent. Le fait que ce personnage ait eu accès aux données du Sanctuaire (alors qu’elles sont en principe détruites après enregistrement), et ait “craqué” au contact d’une telle somme de douleurs, et donc qu’il ait explosé alors que les autres patients voulaient l’aider (alors que ce personnage voulait être seul)… ce n’est pas la “meilleure” explication formulée (certaines théories me semblaient meilleures), mais ça passe bien.
Bien évidemment, le #9 déterminera le statut de ce personnage, et ça fera mal au cœur ; mais l’ensemble demeure cohérent avec ce qui est fait dessus depuis plusieurs mois. Cet épisode est un grand monologue explicatif, qui échappe heureusement à la lassitude par la précision de l’écriture de Tom King. Qui a cependant livré ses meilleurs moments avant cette étape, il faut le reconnaître.
Enfin, Travis Moore aide un peu Mitch Gerads, ici ; c’est joli et efficace. Moins impressionnant qu’avant, mais ça reste très correct et appliqué.

Heroes in Crisis a révélé le cœur de son propos, jusque-là, et ce #8 sert à expliquer, poser les choses de manière claire ; ne reste plus qu’à gérer les conséquences, et ranger ce qui peut l’être.
C’est bien ; mais les sommets sont passés. Et c’est un peu dommage.

La saga sur le mystérieux Arkham Knight continue, mais ne soulève pas mon enthousiasme.
Oh, Pete Tomasi est un scénariste expérimenté, donc la lecture n'est pas désagréable : l'ensemble reste sérieux, bien rythmé, cohérent ; mais guère excitant, en fait. Batman a été vaincu par l'Arkham Knight, une fusillade se déclenche, les parties se séparent. Bruce se fait soigner, Damian va enquêter, se fait choper, tente de s'enfuir, et échoue ; pour découvrir le visage de l'ennemi, qu'on ne voit pas encore.
Du très classique, donc, et surtout du très convenu. J'espère que Tomasi ne va pas tirer en longueur cette révélation, que je sens venir vu les aspirations et inspirations de l'Arkham Knight. Il n'y a rien de mauvais, ici, mais il n'y a rien de vraiment bon. J'ai l'impression que la saga est automatique, du Batman prévisible mais sans folie, sans brillance, sans talent.
On peut dire la même chose de Brad Walker, dont les planches sont correctes, sans plus. Son Batman surprend un peu, mais ce n'est pas désagréable, et tout est clair et lisible ; mais sans grand génie, quand même.
Ca ronronne déjà, en fait, et nous n'en sommes qu'à la deuxième partie. A voir la suite, mais je ne suis pas enthousiaste.

Lois & Clark reprennent des identités d'agents de Spyral, de fausses personnalités utilisées déjà avant. Ici, ils enquêtent sur l'attaque de Leviathan contre toutes les organisations secrètes du monde, et en apprennent plus sur les objectifs initiaux de Spyral et de Leviathan. Et tandis que le Directeur Bones est attaqué directement, Amanda Waller perd patience... et Superman se retrouve seul.
Bon, on est clairement dans un épisode de transition, mais la lecture est agréable. Brian Bendis ne va pas vraiment aussi loin qu'il le pourrait avec son idée de fausses identités pour Lois & Clark, il pourrait bien plus amuser et s'amuser avec ; dommage, j'espère qu'on reverra cet aspect, surprenant mais pertinent. Le reste n'est pas forcément renversant, mais efficace : l'ambiance d'espionnage est bien retranscrite, l'ensemble reste solide et l'auteur ne se perd pas dans trop de dialogues ou trop de postures.
Steve Epting livre aussi des planches agréables, avec une jolie ambiance. Bendis pose ses pièces en prévision du futur grand événement DC de l'été, c'est un peu prévisible et lent, mais rien de grave ou de choquant. Un bon numéro, de transition.

Toujours aussi bon, toujours aussi surprenant, toujours aussi intense ; toujours aussi agréable.
James Tynion IV continue sa terrible saga, avec les conséquences de la mini-série No Justice (la destruction du Mur de la Source a permis à l'Otherkind, des monstres se nourrissant de magie, d'arriver dans la dimension DC ; et personne n'arrive à les arrêter). On a découvert que Nabu a favorisé l'arrivée de l'Otherkind, car il considère que la magie est "salie" et doit être nettoyée ; à la dure, donc. La JLD tente de faire au mieux, Chimp/Swamp Thing/Man-Bat sont dans Myrra, le monde de Nightmaster (que Chimp doit protéger, mais Blue Devil a pris le relais, bien forcé par l'incompétence de Chimp), alors que Nabu a fait venir tous les Lords of Order pour tout anéantir ; ça se passe mal. Wonder Woman/Zatanna sont chez Circe, qui a révélé que Giovanni Zatara a préparé la bataille contre l'Otherkind depuis longtemps ; ce qui est positif, mais ça permet à Zee de découvrir que son père manipule dans l'ombre depuis des années (en formant même Constantine). C'est désagréable, même si elle va enfin pouvoir rencontrer Mordru, Lord of Chaos... bien que Circe joue un double-jeu avec l'Otherkind, et que les Lords of Ordrer propose un pacte avec les créatures magiques survivantes.
Un épisode encore dense, et très bon. Tynion continue à très bien gérer sa barque, d'abord en montrant comment Nabu a convaincu les autres Lords, ensuite en montrant les sentiments de chacun. Zatanna est touchante dan sa détresse, les menaces se multiplient, les héros sont acculés ; c'est terrible, mais passionnant. L'auteur poursuit son sans-faute, avec grâce et inspiration, en manipulant parfaitement un casting fourni et puissant. JLD est plus une série sur toute la Magie de DC, et le scénariste réussit à offrir une place à chacun ; même s'il faut admettre qu'il a fait du vide, dans le massacre.
En parallèle, tout cela est magnifiquement illustré par Alvaro Martinez, encore en grande forme ; c'est juste superbe. Le trait est idéal, le style est parfait, le dynamisme est total, et les ambiances sont merveilleusement préparées et organisées. C'est magnifique, oui.
Vivement la suite !

Les Freedom Fighters ont réussi : ils ont ressuscité Uncle Sam. Sorti du cimetière des idées, des concepts, le voilà désormais à Philadelphie... face à des policiers, puis à des machines de guerre. Les Fighters viennent l'aider, le sauver même, par chance ; et s'ils peuvent s'en réjouir, le Führer prépare sa réplique... avec Overman, a priori "reprogrammé" à son service.
Encore un bon moment de lecture. Robert Venditti prend plaisir à diluer son intrigue, à décompresser ; il ne se passe objectivement pas grand-chose, mais ça passe très bien car Eddy Barrows assure. Comme dans un autre épisode de de cette saga située sur un monde où les Nazis ont gagné la 2e guerre mondiale, le dessinateur est la star de ce numéro, tout en dynamisme et en puissance.
Et c'est beau, oui. L'artiste livre des planches magnifiques, et parvient même à rendre Uncle Sam classe ; alors que je n'ai jamais cessé de trouver son look naze. Venditti continue de poser ses pions, sans trop de gants mais avec suffisamment d'efficacité pour que tout se passe bien.
La saga continue sur sa bonne voie, même si on est ici dans une transition ; malgré tout assez prenante et surtout très jolie. Vivement la suite.

Les meilleures blagues sont les plus courtes, et cette mini-série le confirme : trois numéros à peine pour une rencontre entre Wolverine, Hulk et "Hulkverine", dit Weapon X ; la fusion des deux. Je le répète, je n'ai rien lu de la série Weapon H, mais je pense le faire... car Greg Pak m'a beaucoup plu ici, et j'apprécie finalement le personnage.
Le Leader et ce qui semble être son équivalent pour Weapon H (la femme qui l'a créé et le manipule) s'unissent contre le trio, qui a arrêté de se battre. Alors qu'ils filent en voiture, avec les deux enfants, la femme et la belle-mère de Weapon H (tout ce casting secondaire est solide et touchant, et fait beaucoup dans l'attrait d'un personnage à la base WTF), les deux scientifiques fous s'emparent de Logan & Banner ; pour en faire aussi des Hulkverines. En pleine fureur, avant que Weapon H les stoppe, puis absorbe les nanites. Et finisse par avoir sa fin heureuse, sous le regard touché des deux héros... et l'attitude amoureuse des deux savants fous, qui se mettent ensemble.
A nouveau, je le répète : il n'y a pas grand-chose de profond, ici. Mais Greg Pak parvient à raconter une histoire très simple et prévisible, mais avec efficacité. Il gère bien les rebondissements et les personnages, Logan est bien écrit (ce qui est devenu trop rare), Banner est similaire à la série The Immortal Hulk, et Weapon H est surtout un personnage intéressant, grâce à sa cellule familiale. Les savants fous sont utilisés avec humour, et tout se laisse bien lire.
Ario Anindito livre des planches solides et correctes, plutôt même jolies à bien des endroits. Cela donne un tout efficace, cohérent et clair, pour une mini-série qui semblait complètement stupide sur le principe... mais qui s'est révélée être une très agréable surprise. J'en voudrais plus, des comme ça !

Etonnant et troublant numéro que voici. Jason Aaron profite de The War of the Realms pour évoquer le Squadron Supreme, autre partie de la géopolitique Marvel évoquée ici. Après le pan russe, voici donc le pan américain, avec le Gouvernement qui se créé sa propre super-équipe, maintenant que les Avengers sont "indépendants". Et si j'ai été surpris que Phil Coulson mène ce Squadron Supreme of America, parce que je suis trop impacté par celui du MCU, je dois avouer que ce que Jason Aaron propose ici est passionnant ; bien que terrifiant, aussi.
Le SSA est donc sollicité pour stopper les Géants des Glaces à Washington D.C., et ils deviennent donc... D.C.'s greatest heroes ; le clin d'oeil est bien drôle, tout comme les premières pages, qui font des parallèles pertinents avec la JLA. Mais, très vite, Jason Aaron montre que le SSA n'est pas "juste" une nouvelle itération du groupe (les personnages sont neufs, ici ; le meilleur exemple demeure le Nighthawk noir, comme dans Supreme Power), mais bien une arme des USA. Tous sont contrôlés, manipulés, forgés même par le Gouvernement et Coulson, et c'en est choquant... autant que pertinent, dans les coulisses géopolitiques, en fait.
Bien évidemment, la révélation sur le véritable chef de Coulson est surprenante, mais donne clairement envie de voir la suite. Je soupçonne un lien avec Ghost Rider, et j'ai de plus en plus l'impression que Jason Aaron a vraiment un immense plan sur la franchise et tout Marvel ; c'est épatant, j'espère qu'il pourra tenir ça, et surtout garder une qualité stable dans ses numéros.
Bon, ici, c'est très agréable à lire et à voir. Ed McGuinness livre de très jolies planches, bien plus correctes, cadrées et dynamiques que lors du lancement du titre. C'est du bel ouvrage, l'artiste est parfaitement adapté pour le SSA, et tout ça se lit avec grand plaisir. Une bonne lecture, donc, d'abord amusante, et finalement assez troublante, plus profonde que prévu.
Curieux de lire la suite, et j'espère surtout que Aaron réussira à faire ce qu'il annonce !

Dan Slott ne trouve vraiment pas la formule, pour sa relance des Fantastic Four. Même avec un tel épisode, qui démarre si bien avec l'évasion puissante des F.F. des pièges de Doom, même avec un numéro classique mais normalement maîtrisé par un auteur assez aguerri... le scénariste n'arrive pas à pleinement réussir sa prestation ; c'est sympa', mais sans plus.
Oh oui, ça commence bien, et c'est bien fait. Dan Slott gère bien les pouvoirs des F.F. pour leur fuite, et la gestion de la crise est bonne. Même l'intrigue connexe chez Tante Pétunia n'est pas désagréable, et la gestion du casting secondaire est solide ; mais ça tape à côté, comme on dit. Dan Slott n'arrive pas à garder sa maîtrise, les rebondissements paraissent fades, les dialogues tombent à plat, et je ne suis vraiment pas fan de ce gros retour en arrière pour Doom.
Quel dommage. Dan Slott donne souvent l'impression qu'il pourrait très bien faire, comme sur Iron Man, mais ça retombe avant la fin. Ca en devient vraiment frustrant, autant pour le potentiel gâché de ce que fait le scénariste, que sur le principe d'un retour des F.F. qui en devient prévisible, convenu ; et peu enthousiasmant. Notamment parce que le graphisme ne tient pas : Stefano Caselli, Aaron Kuder, Paco Medina se partagent un numéro qui n'est jamais laid, mais bien trop irrégulier et changeant.
Marvel a attendu des mois pour ramener les F.F. ; au vu de ce qui est fait sur eux depuis neuf numéros, ils auraient pu attendre plus, pour avoir de bonnes choses à raconter avec. Ou des auteurs inspirés pour les animer !

Eh ben, j'ignorai totalement que le Supreme Squadron existait encore chez Marvel ^^ Je me rappelle surtout d'une extraordinaire mini-série dans les années 80, à mi-chemin entre Kingdom Come et Watchmen... ça donne, du coup envie de jeter un œil à tout ça !

La maxi-série était excellente ! Une grande étape de maturité des comics, même si elle est sous-estimée.
Et oui, le Squadron est de retour. Marvel les ressort régulièrement : l'événement Secret Wars avait vu une mini-série dédiée, puis une série a été faite après avec des membres "exilés" (Nighthawk de l'univers Supreme Power, Dr Spectrum d'un monde croisé dans Avengers, etc.), mais ça n'a pas duré. Là, Marvel refait un Squadron "local", mais contrôlé par le Gouvernement US ; ce n'est pas la pire des idées !

Un Squadron local, tu veux dire avec de nouvelles versions de Spectrum, Tom Pouce, Hyperion et cie. ?

Rhaaaa cette série originale, je me souviens - petite - l'avoir lu et avoir compris que je lisais un truc vraiment différent du reste (un peu comme quand j'ai découvert Watchmen ou "God Loves, Man Kills") !

Oui, ce sont des tous nouveaux.

Galactus a été envoyé dans les royaumes magiques, et le Dr Strange doit l'empêcher de dévorer des mondes pour éviter autant l'empoisonnement du dévoreur de mondes que l'anéantissement de la magie.
Un pitch simple, duquel Mark Waid tire un épisode agréable. L'intégration de Galactus dans le monde mystique est une bonne idée, pas poussée autant qu'il le faudrait cependant ; tout ça reste très sage. Le scénariste livre un numéro agréable, avec le retour de Clea et l'organisation du monde mystique. Mais il n'y a rien de vraiment original dans les approches ou traitements, et même le changement de Stephen en héraut de Galactus n'est finalement pas un "grand" moment.
Tout ça se laisse cependant bien lire, mais ça ne révolutionne rien, cependant. C'est agréable, mais sage Barry Kitson est aidé par Scott Koblish et Scott Hanna, et son trait est assez faible, proche du style de Ron Lim ; ce n'est pas laid, c'est efficace, sans plus. Une appréciation similaire pour le scénario, finalement.
Ca se lit sans déplaisir, mais sans passion non plus.