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Surprenant projet que celui de Matthew Rosenberg sur Uncanny X-Men. Je ne reviendrais pas sur le Disassembled des 10 premiers numéros, coécrits avec Kelly Thompson et Ed Brisson, et je confirme avoir un vrai plaisir de lecture depuis sa reprise en solitaire. Mais je dois aussi avouer que le propos est abominablement sombre, complètement désespéré ; mais bien fait.
Rahne est morte. Le cliffhanger du dernier numéro est vrai, et cet épisode évoque autant l'enterrement et les mots de recueillement de ses proches (qui ont une légitime lassitude, après la "mort" de ceux dans Age of X-Man, et les [très nombreuses] disparitions voulues par Rosenberg depuis 7 numéros), que les circonstances de la mort (un peu "faciles", mais pas illogiques avec Rahne), et enfin la réaction de Wolverine. Qui retrouve ici sa violence et sa brutalité directes et franches, pour aller se venger contre ceux qui ont fait ça. Il sera intercepté par l'O*N*E*, et ça se passe mal ; avant que Cyclope exprime son dégoût d'une telle méthode, qu'ils en viennent aux mains pour être séparés par le Fléau (en agent pacifique, quand même). Qui révèle une manipulation télépathique d'une fameuse alliée/ennemie des X-Men.
Bon. Que dire ? Je n'adhère franchement pas à l'idée de massacrer tellement de personnages. Rosenberg a la main très lourde dans Uncanny, et ça en devient lassant et triste. Mais. Mais je dois avouer, aussi, que le propos de montrer une équipe qui disparaît, s'évapore, est acculée et ne s'en sort pas, ça a du sens ; ça rappelle (un peu) la période australienne, et c'est cohérent. D'autant que Rosenberg a affiné ses caractérisations, les gère mieux, et autant Cyclope que Wolverine sont très bien écrits, ici. Mieux qu'avant.
Je suis donc un peu perturbé, troublé par ces deux extrêmes. Larroca laisse la main, Carlos E. Gomez a un style rond qui n'est pas sans rappeler Mark Brooks, ce qui ne me déplaît pas. Je continue de lire avec plaisir, mais le fond me gêne pour la facilité du massacre ; à voir. J'espère quand même des retours, mais les identités des personnages me font craindre des trépas (hélas) définitifs !

En effet. Même pour Portacio.



Brian Bendis a fort habilement évité de répondre aux interrogations touchant le statut et l'historique des membres de son équipe, jusque-là. Il s'est amusé à tromper les lecteurs, à offrir de bonnes caractérisations, mais... les questions demeurent, et il faut y répondre.
L'histoire de Conner a été (un peu) expliquée, avec cette idée que avant le grand barnum cosmique il est tombé dans Gemworld (il y a environ 1 an et demi/2 ans selon l'âge de son bébé) ; soit. Ce n'est pas parfait, mais ça a le mérite d'exister. Restent les cas d'Impulse, Wonder Girl et Robin/Tim Drake, qui a perdu le Red de son titre avant un nouveau pseudo, prévu pour l'été. Et c'est lui qui est à l'honneur des flashbacks, ici ; fort agréables, et bien écrits en toute cohérence avec ce qu'il y a eu avant. Il faut le signaler.
Alors que l'équipe improvisée est réunie et tente de s'enfuir, ils sont attaqués par Dark Opal, le gros vilain local. Ils arrivent à le repousser, le tabasser, tandis qu'on voit en flashback Tim Drake et Stephanie Brown, ensemble comme à la fin de Detective Comics par Tynion. Ils sollicitent Zatanna, qui révèle à Tim ses "oublis", et donc l'existence de l'ancienne Young Justice. Sa présence à Metropolis au début du #1 est alors justifiée, et tout fait sens ; c'est fort agréable.
Au-delà du plaisir de fan de voir que Bendis ne renie rien et reprend tout, c'est fort agréable de voir une immense cohérence avec la dernière apparition de Tim Drake. Bendis ne nous a pas toujours habitués à ça mais, une année après son arrivée, il faut avouer qu'il ne vient pas avec des gros sabots, et se montre autant respectueux de la continuité qu'inspiré ; une bonne chose, qui fait de Young Justice une série agréable, avec une très bonne ambiance entre les personnages.
Quel dommage que le graphisme soit irrégulier : John Timms, Kris Anka et Doc Shaner interviennent ici. Ce n'est jamais laid, mais c'est constamment différent, irrégulier ; dérangeant. Dommage, car la lecture est vraiment agréable, et j'en suis le premier surpris ; mais ça fait plaisir !

Pour en revenir à la fin de Deathstroke # 43, elle m'a surprise sans pour autant m'atteindre. Dans ma tête, il y a toujours une petite voix qui me dit " ils ne vont pas l'assumer, ça ne peut pas finir comme ça " qui m'empêche d'être réellement touché.

Spoiler:

Pour Young Justice # 5, j'ai été heureuse de revoir Spoiler. Cela justifie également la disparition de Spoiler, en espérant qu'elle fera partie de l'équipe également.
Seul bémol, comme cité au dessus, les dessins ne sont pas moches, mais sont gérés par 3/4 artistes en même temps et c'est perturbant, voir frustrant sur certaines planches. Patrick Gleason me manque. cx
Toutefois, j'ai hâte de lire la suite.

PS:

C'est vrai que c'est laid.

Bon. On va être honnêtes : intégrer Conan aux Avengers, c'est une blague. Une plaisanterie un peu lourde, qu'on peut lancer en soirée entre geeks, ou qu'on a pu lancer quand Marvel a récupéré le personnage ; comme les fameuses images de Mickey en Wolverine, quand Disney a acquis la Maison des Idées.
Et pourtant, ils l'ont fait ; ce qui en montre beaucoup sur la volonté absolue de Marvel d'utiliser Conan, pour l'implanter dans son catalogue. Et sûrement faire le buzz, et vendre.
Ca marche, ici, parce que je me suis lancé, alors que cette équipe a une composition qui est une plaisanterie, et qui en soi aurait été légitime aussi pour les Thunderbolts (version "Red", avec Punisher / Red Hulk / Elektra / Venom) ou les Dark Avengers (carrément). Et, franchement, ce n'est pas une lecture désagréable, même si elle est extrêmement convenue ; au point que, en fait, Gerry Duggan se cantonne à donner aux fans "ce qu'ils veulent", ce qui est agréable mais sans surprise.
Conan a atterri en Terre Sauvage après Avengers : No Road Home (que je n'ai pas réussi à continuer, donc à terminer), et s'occupe en massacrant des bestioles et cherchant des trésors dans des tribus dangereuses ; la base, hein. Il est en quête d'un fameux joyau, et croise Wolverine ; la rencontre est brutale, sévère. Sauvage, haha. Ils finissent par s'allier, puis se séparent, avant que Dr Voodoo soit sévèrement maltraité par une secte qui entend faire venir un dieu maléfique (un de plus) sur Terre. Et s'ils ont sacrifié plusieurs "grands esprits" du monde, il faut maintenant des guerriers... et "invitent" le Punisher en enlevant les cadavres de sa famille, pour l'attirer.
Bon. Clairement, on n'a pas un scénario intense ou creusé, mais efficace. Hormis la baston "indispensable" entre Conan et Wolverine (qui est franchement assez crétine, je ne sais pas comment Conan peut survivre à tant de coups ; je veux bien qu'il soit fort et résistant, hein, mais pas à ce point), le reste est très fluide et agréable. Duggan gère bien un récit en forme de blockbuster bas-du-front, mais sans plus d'ambition ; c'est sympa', du coup, car ça n'espère pas faire plus qu'un machin bourrin et décomplexé. Mike Deodato participe très bien à tout ça, avec des planches franchement efficaces et maîtrisées, dans son style ; qui est bien adapté au propos, et à la brutalité générale.
Après, ce début me rappelle celui de la série Secret Avengers, d'Ed Brubaker et du même Deodato ; une équipe surprenante, une orientation "différente"... mais, aussi, la sensation que tout ça ne durera pas. Que les auteurs ne resteront pas plus de 6 ou 8 numéros, et que la série n'ira pas au-delà des 12 épisodes. Oh, Secret Avengers a bénéficié du passage de Warren Ellis puis Rick Remender, mais ces passages étaient quasiment des réinventions de la série ; celle de Brubaker s'est terminée à son départ, et j'ai un peu l'impression que Savage Avengers ne survivra pas à celui de Deodato. Et je crois que ça serait une bonne chose, car si c'est bourrin et fun, il ne faut pas non plus faire durer la blague trop longtemps.

Conan dans les Vengeurs ? Je m'ouvre les veines tout de suite ou bien... ?

...

... bon ceci dit la couverture est plutôt sympa (une imitation du style de Barry Windsor Smith ?) et ta chronique fait (presque) envie d'y jeter un coup d’œil mais...

... j'ai toujours été plus que dubitative face aux crossovers entre univers sans lien entre eux, à vrai dire ^^

Dans le même genre, finalement, grosse blague et déconne, j'ai (re)lu...


... soit la quasi-totale des aventures de DR et Quinch (qui réapparaîtront sous la forme d'un courrier des lecteurs en 1987 et feront l'objet d'une nouvelle aventure en 2018)...


... mais qui sont DR & Quinch ? Il s'agit de deux délinquants juvéniles vivant dans un lointain futur et sur une lointaine planète. Il s'agit de deux extraterrestres. Et si Quinch est un gros monstre souffrant "d'anorexie mentale" et qui adore faire mal aux gens gratuitement, DR (pour "Définitivement Ravagé" en VF) est une sorte de génie qui a décidé de s'éclater... en causant le plus de mal et de destruction autour de lui !

D'ailleurs, leur première aventure commence avec leur éviction du lycée où ils sont (en raison d'armes de destruction massives retrouvées dans leur casier) et s'achève par une vengeance particulièrement recherchée à l'encontre de leur proviseur, impliquant la destruction de la planète Terre !

Bon, à ce stade, il faut vous dire que c'est scénarisé par Alan Moore (Watchmen, V pour... bon, je crois que c'est pas la peine de le présenter, lui ^^) et dessiné par Alan Davis (qui bossera également avec Moore sur des épisodes de Captain Britain ou - mieux encore - sur Miracleman). Don c'est intelligent, c'est drôle, c'est rythmé, passionnant et beau à regarder (ben ouais, Davis dessine quand même super bien).


D'ailleurs, les lecteurs du magasine 2000AD en ont redemandé à l'issue de cet épisode initial et c'est ainsi que l'on pourra découvrir tour à tour "DR & Quinch en train de faire une bonne action" (enfin c'est relatif), "DR & Quinch est les filles" (avec l'hilarante Chrissie la timbrée, une jeune fille bizarrement amoureuse de DR et qui a quelque peut perdu la raison au contact des deux loustics), "DR & Quinch partent à la guerre", "DR & Quinch à Hollywood" (avec une parodie plutôt réussie et méchante de Marlon Brando) et "DR & Quinch animent un camp scout".


Tout cela est un brin anecdotique, il est vrai. Mais cela a fait l'objet d'au moins deux éditions intégrales en VF, une chez Zenda (que je possède) et une, je crois, chez Delcourt, beaucoup plus récente.

Ça mérite le détour, ne serait-ce que pour les fans absolus d'Alan Moore !

Oui, l'idée de Conan chez les Avengers surprend, au mieux.
Mais ce n'est pas son premier contact avec l'univers Marvel ! Car si la licence a longtemps été chez Dark Horse, le personnage a explosé avec les comics Marvel des années 70. Avec, déjà, quelques apparitions :

Oh punaise ! Énorme ! Ben tu vois j'ai appris un truc là ! Si je savais qu'initialement Marvel avait eu la licence, j'ignorais qu'ils avaient déjà mis Conan en présence du Marvelverse !

Merci pour cette révélation !

Je crois que c'était plus dans des What If, mais le précédent existe, en effet.^^
Après, je lis les deux séries principales de Conan depuis la reprise par Marvel (je me suis évité la mini-série sur Bêlit)... et c'est une déception. Oh, ce n'est pas mauvais en soi, mais c'est abominablement convenu et prévisible.
Du Conan "classique", avec sorciers, monstres, guerriers, etc. Je n'ai pas lu beaucoup de nouvelles, mais c'est exactement ce à quoi on peut s'attendre... et ça en devient très vite ennuyeux.

Mister Miracle : LOL les "What If ?", souvenirs, souvenirs ^^ Pour Conan, je dois admettre n'avoir lu que les vieux, vieux épisodes et être plutôt amatrice, bien que n'ayant jamais lu les nouvelles de Robert E. Howard (honte à moi !).

Sinon, j'ai relu le Moore mal-aimé, à savoir...


... qui a été publié initialement en France sous le titre "Petits meurtres" par Zenda (avec une traduction de Doug Headline, le fils de l'écrivain Jean-Patrick Manchette... premier traducteur de Watchmen) et réédité plus récemment sous le nom "Une petite mort" (Le Seuil).


Illustré par le très particulier Oscar Zarate (le style peut dérouter ! En tout cas c'est très coloré et ça donne une ambiance toute particulière), ce roman graphique d'Alan Moore a pour principal protagoniste (je n'ose dire héros) un certain Timothy Hole, un jeune cadre dynamique très 80's qui a spectaculairement réussi dans la publicité. Bref, un héros pas très sympa (mais alors pas du tout), pas très glamour et pas très... héroïque, à vrai dire.


Bref. Il vient de décrocher un gros contrat (pour faire de la publicité pour une boisson gazeuse à Moscou... et oui, le bloc soviétique à l'époque était en train de commencer à s'effondrer) et organise une fête pour ça. Il vit à New York dans un très luxueux loft et essaye - sans grande conviction ni d'effort - d'avoir une relation sentimentale (ou sexuelle, je crois que Tim ne sait pas trop où il en est) avec une collègue de travail...

... sauf qu'un truc le travail : il a vu un petit garçon à la fête qu'il a organisé chez lui et - le lendemain - il a manqué de renverser le même petit garçon en faisant un tour en voiture... Tim est persuadé qu'on le traque ! Et d'ailleurs, quand il profite d'un congé pour rentrer chez lui en Angleterre, Tim réalise... que le gosse l'a suivi !

En fait, ce voyage sera essentiellement un voyage mental. En suivant, Tim dans son trajet de New-York à Londres puis à sa ville natale puis, enfin, à sa maison natale... on accomplit un voyage également dans le temps, voyage qui implique bon nombre de "petits meurtres" avec le premier boss que Tim a laissé tomber, les femmes qu'il a fait souffrir, jusqu'à une mauvaise action originelle commise quand il était petit garçon...


Il ne se passe pas grand chose. Le héros n'est pas attachant. Ce roman graphique est d'ailleurs, globalement, déprimant. Mais il y a un truc qui vous prend aux tripes. Un truc vrai là dedans et qui parle, nécessairement, même si ce n'est pas toujours très profond.

Je lisais des commentaires sur "A Small Killing" plutôt pas flatteurs (bien que l'album ait gagné à l'époque un Eisner Award) de fans habituels de Moore qui avaient été déçus. On va dire qu'il faut le temps que la sauce prenne. J'ai également lu un commentaire qui comparait "A Small Killing" au cinéma de Nicolas Roeg (un cinéaste britannique très particulier !). N'ayant pas assez de connaissances sur le sujet, je ne peux me prononcer mais... "A Small Killing" ne laisse pas indifférent.

Il y a également de légers points de convergences entre "A Small Killing" et "Big Numbers", le chef d'oeuvre inachevé de Moore : là aussi, on a un héros qui fait un voyage dans le passé, tant spatial que temporel, à la recherche d'une culpabilité initiale...

Bref. Ça mérite largement le détour (puis les planches de Zarate sont - notamment les pleines pages - clairement à regarder admirer) !

J'ai lu avec plaisir un très vieil album des X-Men que j'avais pas du lire depuis que j'étais gosse, il s'agissait d'un truc publié par LUG (éditions lyonnaises !), en marge du magasine SPECIAL STRANGE et qui contenait...


... soit, donc, deux annuals X-Men datant de la (très) grande période Claremont. Quand l'équipe était constituée de Cyclope, Diablo, Colossus, Tornade, Wolverine et Kitty Pryde. Bref, du Claremont en régime de croisière ! Sauf que...

... les annuals sont, à mes yeux, une invention méphitique du monde des comics où l'on case - malheureusement et le plus souvent - une histoire bof, bof en 48 pages. Ou un concept foireux (genre des "What if ?", des "Elseworlds"). Avec un dessin souvent médiocre. Bref, on l'aura compris, je suis pas une grande fan des annuals.


Le premier des deux (celui de 1981) est dessiné par Brent Anderson (Somerset Holmes, X-Men : God Loves, Man Kills) ce qui - normalement - est plutôt une bonne chose. Néanmoins, l'encrage de Bob McLeod a tendance à "affadir", je trouve, le dessin habituel d'Anderson pour en faire un truc plus standard, plus habituel dans l'univers des X-Men.

On insistera jamais assez sur l'importance de l'encrage, que diantre !

Côté scénario, c'est plutôt plaisant quoiqu'un peu décousu. Jugez-en par vous-même : les Fantastic Four sont appelés par la police pour interpeller une forcenée qui tire avec un canon laser sur la foule... mais ce qu'ils ne savent pas c'est que la demoiselle est Sh'iar (le peuple de la copine du Professeur Xavier) et qu'elle ne tire pas sur la foule mais sur des ennemis invisibles, les Badoons, des extra-terrestres verts et belliqueux...

La Sh'iar se fait donc descendre mais pas avant d'avoir révélé sa mission : elle a été envoyée sur Terre pour avertir les X-Men que sur la planète d'Arkon (une sorte de Conan le Barbare version Empereur Romain qui dirige un peuple guerrier... WTF ?), les Badoons ont d'ores et déjà vaincu ! Et que leur but, c'est d'asservir aussi la Terre !

Bref, des méchants extra-terrestres qui ont pour but de nous faire mordre la poussière. Classique.

Et c'est ainsi que la Femme Invisible (car le reste des FF se sont faits kidnapper) va demander l'aide et l'assistance des X-Men pour aller libérer la planète d'Arkon.

Grosse baston intergalactique en perspective comme Claremont les adore !

C'est pas mal, ça nous montre une Ororo qui a du mal à résister aux charmes d'Arkon, une Kitty Pryde lors de sa première sortie en costume qui tente de circonvenir Colossus, un Wolverine psychopathe et un Diablo qui cherche à préserver toute vie...

... mais rien de renversant. Un bon épisode des X-Men, assez représentatif de ce qui se passe quand Claremont faisait un truc moyen.


Le second annual, de 1982 donc, est plus resté dans l'histoire. Il est dessiné par Bill Sienkiewicz dans son style antérieur aux travaux plus personnels qu'il réalisera (je pense notamment à son boulot sur les Nouveaux Mutants). Pour se situer, ça ressemble plus à ce qu'il faisait sur Moon Knight. Bref, un style assez proche de celui de Neal Adams (ce qui est loin d'être une insulte).

Du coup, graphiquement c'est pas mal.

En revanche du point de vue de l'histoire on croirait assister à une blague... car l'adversaire des X-Men n'est nul autre que... le Comte Dracula ! Qui va tenter de manipuler Tornade (qu'il avait déjà manipulé par le passé, visiblement) aux fins qu'elle dérobe le seul grimoire au monde qui puisse lui faire du mal... sauf que pour contrer notre maîtresse des éléments préférées, il y a... Kitty Pryde, elle-même possédée par un esprit surnaturel !


Et c'est là où je me dis plusieurs choses :

1. Les annuals c'est franchement pas top en principe
2. Les mélanges entre un univers considéré (les X-Men) et un autre (Dracula) c'est quasi-toujours pas terrible
3. Claremont est plus doué dans le space-opera que dans l'horreur !

Mais il n'empêche qu'en dépit des défauts de ces deux annuals, cette période des X-Men est vraiment mythique. Et ma chronique suivante va le démontrer !

(pour la petite histoire et en faisant des recherches d'images, je me suis aperçue [mais ce n'est guère étonnant vu l'époque] que la VF que je possède contient des pages remontées et censurées pour virer, notamment, une scène où Wolverine exécute une vampiresse qui veut en finir avec la "vie" pour être remplacée par une scène où la vampiresse s'expose d'elle-même au soleil... Ben oui, à l'époque la publication des comics en VF [en tant que publication jeunesse] supposait le respect de règles qui peuvent paraître débiles : pas mal de comics ont ainsi été mutilés [les Daredevil de Miller] ou sont passés purement et simplement à la trappe [une partie de la saga de l'Ours-Démon des Nouveaux Mutants, la fin de l'arc Born Again de Daredevil] !)

Uncanny X-Men, la meilleure série des années 80 !

Chose promise, chose due, j'ai relu...


... la cinquième parution de l'excellente collection "Marvel Graphic Novel" (après "La mort de Captain Marvel" et "Les Nouveaux Mutants", notamment).

Toujours scénarisés par l'éternel Chris Claremont, les X-Men là se retrouvent sous le pinceau d'un Brent Anderson dans son style propre (il s'encre lui-même), style que l'on retrouve dans l'excellente mini-série (non-Xmen, non-super-héroïque) "Somerset Holmes".


Style qui, en outre, convient parfaitement à l'ambiance grave et désespérée de ce comics.

Initialement, dans les X-Men, il y a toujours eu le thème du racisme et de la nécessité pour des sous-groupes persécutés d'organiser leur défense. Soit par l'ouverture sur autrui, la réalisation de bonnes actions, la conduite exemplaire et la lutte contre les méchants (Professeur Xavier). Soit par le repli identitaire et le rejet du reste du monde (Magneto).

C'est peut-être aussi pour ça que nos X-Men sont si séduisants : s'ils ont d'incroyables pouvoirs et s'ils vivent de fantastiques aventures, ils sont des parias en raison même de ce qui fait leur différence. Et puis, les X-Men n'ont pas été piqués par une araignée radioactive ou exposés à un isotope également radioactif alors qu'ils tentaient de sauver un aveugle traversant la rue... ils sont nés comme ça et la puberté leur a révélé leurs grands pouvoirs, pouvoirs qui font qu'ils sont détestés par le monde entier.

C'est ce qui fait des X-Men un groupe à part. Les Fantastic Four ou les Vengeurs sont aimés dans le monde de Marvel. Les X-Men sont un petit peu craints.

Dans ce Graphic Novel, une vague de racisme anti-mutant prends le pays. Un groupe - les Purificateurs - s'est même donné la mission de tuer les mutants aussi petits et désarmés soient-ils.

Il y a aussi un Prêcheur fou, le Révérend Stryker, qui croit lire dans la Bible le caractère diabolique des Mutants. Bref, la situation est une cocotte-minute sur le point d'exploser et nos X-Men se retrouvent au milieu !


Car tout commence quand - après un débat télé entre Stryker et le Professeur Xavier - Cyclope, Tornade et Xavier... meurent dans ce qui semble être un accident de la route !

Mais en fait, il n'en est rien car c'est simplement le début d'un complot de Stryker pour tuer tous les mutants...

Relire ce Graphic Novel maintenant alors que j'en avais été fortement impressionnée étant petite permet de l'affirmer haut et fort : c'est peut-être le meilleur truc jamais écrit et dessiné sur les X-Men.

Il y a le propos, tout d'abord. Convenu mais fort. Et toujours efficace.

Il y a le dessin, ensuite. Une vraie merveille avec une construction admirable des planches et des couleurs conférant une ambiance très particulière (à la fois "vintage" et étouffante) à ce comics.

Et puis... il y a aussi le véritable sentiment d'urgence qui émaille ce roman graphique du début à la fin... notamment, la scène où Kitty - droguée et sonnée - tente d'échapper aux Purificateurs, tentant désespérément de trouver une aide qui se refuse à elle...

Il y a aussi ces moments où les X-Men doivent faire alliance avec Magneto (alliance qui si elle n'aboutira pas dans l'immédiat conduira, par la suite, Magneto a dirigé l'école de Xavier !) et recourir à la torture (OMG) pour arriver à leur fin. Où Diablo doit feindre la méchanceté pour arriver à ses fins.


Où finalement Kitty Pryde va devoir plaider pour Diablo et contre Dieu en face du Révérend Stryker.

Ce comics pose des questions éthiques qui vont au-delà du "le racisme c'est mal" mais interrogent, aussi, sur les moyens de se protéger face à la haine et à la foule déchaînée.

Visiblement, c'est ce comics qui aura inspiré Bryan Singer pour le film X-Men II. Il aurait, clairement, pu prendre pire inspiration !

Bref, on l'aura compris, un chef d'oeuvre absolu qu'il convient - à tout prix - de lire. Si vous ne deviez lire qu'un seul épisode des X-Men, que ce soit celui-ci !

Complètement.
Fort, puissant, profond, magnifique ; un chef d'œuvre.

Et je plussoie dans ton sens : X-Men, c'était LA série des années 80. d'ailleurs, quand tu prends les vieilles pubs dans les vieux comics de l'époque, il est assez marrant de constater que dans les classements des meilleurs comics de l'année, on trouvait toujours...

... dans le trio de tête, X-Men...
... et également les New Titans de Wolfman / Perez !

... que je n'ai jamais lu, hélas.
Mais Urban Comics a annoncé la publication de cette période dès cet été, je vais rattraper ce manque.

Le plan du Batman Who Laughs avance, toujours, mais se révèle. Alors que le Batman classique se transforme de plus en plus en BWL, après avoir eu une toxine du Joker pour tenter de stopper ce fameux BWL, la lutte à distance se poursuit ; et pas en faveur de Batman.
Scott Snyder maintient une certaine tension ici, même s'il sacrifice pour cela du dynamisme et une forme d'intérêt ; Batman échoue, dans cette histoire. Constamment. Ca a un aspect "rafraîchissant", car le Batman toujours vainqueur lasse, mais l'excès inverse du Batman qui ne réussit rien devient fatiguant aussi. Oh, l'auteur gère bien la relation entre Gordon et son fils, la haine du Grim Knight contre Gordon est une bonne idée, la confrontation entre le BWL et la Cour des Hiboux est bien faite. Même les révélations du BWL sur la véritable orientation initiale de Gotham, ça fonctionne ; comme son plan.
Mais il est temps que Batman commence à gagner, surtout après avoir été aussi loin que de commencer un changement vers le "statut" BWL. Bon, il reste encore deux épisodes, Snyder a très bien géré jusque-là, donc je fais confiance ; cette mini-série demeure sa meilleure chose sur Batman depuis La Cour/La Nuit des Hiboux. D'autant que Jock livre encore des planches superbes, avec une atmosphère idéale, et des effets puissants et magnifiques.
C'est bien, c'est bien écrit, c'est bien dessiné ; c'est tendu, surprenant, diversifié. Mais c'est moins dynamique, et il y a une forme de lassitude aux échecs de Batman. Je suis curieux de la suite, et surtout d'un rééquilibrage de la lutte !

La Famille Shazam est toujours éclatée dans plusieurs Lands, et ça ne se passe pas bien. Billy tente de raisonner le gamin roi des Funlands, en le comparant aux parents abusifs qu'il a connus ; peine perdue. Le combat s'enclenche, mais Billy réussit à libérer Mary, qui vient aider. Une bonne chose, mais les autres n'en bénéficient pas. Eugene et Pedro sont perdus dans les Gamelands, et si le premier se sent capable d'obtenir leur évasion en battant la Gamemaster, car il est fan de jeux-vidéos, ce sera Pedro, incapable de gagner quoi que ce soit, qui doit s'y coller. Et Freddy et Darla sont condamnés à mort dans les Wildlands, sur le seul fait qu'ils sont humains ; mais Tawny risque de les aider...
Un numéro dense, divisé en trois parties ; et même une autre, car Black Adam entend rejoindre Billy et mettre fin à tout ça - mais Sivana l'en empêche. Geoff Johns remet intelligemment en place ces deux personnages, pour permettre de recontextualiser la saga, jusque-là assez éloignée des canons de Shazam, ou de ce qu'on peut en attendre. Le principe des Lands est fun, la division de la Famille permet de creuser les caractères de personnages trop figuratifs jusque-là, et l'ensemble est cohérent, solide ; j'aime bien. J'aime surtout le fait qu'on revienne à Adam et Sivana, même si les Lands m'amusent, aussi.
Après... après, il faut aborder le sujet graphique ; et c'est une difficulté. Dale Eaglesham galère depuis le début, mais là ils sont carrément quatre dessinateurs pour un numéro ! Eaglesham, Marco Santucci, Scott Kolins et Max Raynor se succèdent, et l'instabilité est de mise. Oh, ce n'est jamais raté, les planches sont correctes, et quelques panels sont jolis ; notamment la pleine page sur la transformation de Mary. Mais quel dommage que ça soit aussi irrégulier ! Il est pourtant plaisant de suivre cette série, qui démarre plutôt bien, bien qu'il faudra très vite trouver une solution graphique pérenne.

La reprise de cette série par Dan Abnett est vraiment très, très bonne. Dommage que ça intervienne tardivement, car je crains que le titre soit déjà condamné ; ce qui est gênant, car cette reprise file enfin dans la bonne direction, avec énormément d'avantages et de bonnes idées.
Alors que Jessica, Starfire et Azrael étaient seuls face à la secte Azraelite et aux troupes de Blackfire, Azrael utilise "la voix de dieu", pour les stopper ; carrément. Son ton divin permet d'apaiser tout le monde, et même soumettre Blackfire. Kory ne se pose pas de question, Jessica s'inquiète, et pense qu'Azrael est "perdu" dans ce nouveau pouvoir, débloqué via Darkseid. Pendant ce temps, Cyborg récupère une relique après une sacrée bataille, retrouve les copains, et tous décident maintenant de suivre le plan de Darkseid, pour le trahir avant qu'il obtienne ce qu'il veut. Et Jessica commence à se méfier de tout le monde...
Dan Abnett poursuit l'intrigue lancée par Joshua Williamson, mais il la bonifie. En posant intelligemment les enjeux, en évacuant le rejet des "trois dieux" (Kory, Vic, Azrael) par leurs adorateurs, en créant une dynamique de groupe compliquée entre ces trois élus et Jessica, qui se sent et est traitée comme une pièce rapportée, le scénariste s'en sort vraiment bien. Il livre une très bonne scène d'action de Cyborg, qui caractérise très bien le personnage ; le reste fonctionne aussi très bien. L'ensemble devient enfin solide, agréable, dynamique, et je "crois" aux menaces du Ghost Spector, comme j'ai envie d'en savoir plus. Enfin !
D'autant que Daniel Sampere livre de très jolies planches. Ce n'est pas aussi puissant ou beau que Seijic, mais c'est très efficace, et très dynamique ; efficace. Le duo d'auteurs évolue bien ensemble, notamment parce qu'ils réussissent à faire croire à l'équipe et aux personnages. J'espère qu'Abnett pourra continuer un peu, et surtout bien finir cette saga qu'il reprend, mais à laquelle il donne enfin du sens !

J'étais assez critique avec Pete Tomasi depuis quelques numéros. Si sa saga avant le #1.000 m'a plu, c'était quand même beaucoup de bruit pour rien ; et ses débuts sur l'Arkham Knight ne m'ont pas du tout convaincu, au point de craindre le pire pour la suite. Mais il n'en est rien, car ce #1.003 est un très, très bon numéro : dynamique, agréable, avec une très bonne relation Bruce-Damian... et la révélation de l'identité de l'Arkham Knight ! Au-delà de la satisfaction de savoir déjà de qui il s'agit, sans jeu de piste trop long, ladite révélation me surprend, et me plaît.
Robin est donc enfermé auprès de l'Arkham Knight, qui le laisse partir après avoir enlevé son masque... et il s'agit d'une femme ! Elle traite violemment et brutalement ses hommes qui s'en prennent à Robin, et Damian rejoint Batman. Quelques échanges suivent, avant qu'ils retournent à l'Asile d'Arkham - où elle n'est plus là. Elle a emmené ses troupes ailleurs, mais Jeremiah Arkham vient aider le Dynamique Duo... pour annoncer que l'Arkham Knight est sa fille, Astrid Arkham !
J'avais pensé que l'Arkham Knight serait Michael Lane, le Troisième Fantôme de Gotham de Grant Morrison, et Azrael II ; je me suis trompé, et ça me plaît ! D'autant que la surprise est totale, mais intrigante, car Astrid peut avoir objectivement des raisons de rejeter la méthode Batman. Le reste de l'épisode se résume rapidement, mais Pete Tomasi profite de ces pages pour bien caractériser Damian, mais surtout reprendre une très bonne relation Robin-Batman. Ils fonctionnent vraiment très bien ensemble, et l'auteur gère très bien un Bruce qui s'humanise, s'ouvre un peu.
Un très bon cru, donc. Dommage que Brad Walker soit un peu brouillon, avec des cases trop chargées ou mal équilibrées dans l'ensemble des éléments qui y sont disposés. Bon, c'est plutôt joli, mais ça n'est pas "fou" non plus. C'est dynamique, mais la narration est parfois un peu floue, trop chargée. Ca fait le job, mais ça pourrait être mieux. Mais bon, je trouve enfin de l'intérêt pour ce titre, et ça fait plaisir !

Bouh, ce n'est pas brillant. Cette mini-série n'était déjà pas ma préférée de l'événement Age of X-Man, mais ce numéro n'est pas loin d'être une purge.
Les X-Tracts savent que Omega Red veut les aider, mais ils n'adhèrent pas à ses méthodes. Les valides s'en prennent à lui, mais ça se passe mal. Pendant ce temps, Kitty rencontre Colossus, et s'interrogent sur leurs liens inconscients. Mais Apocalypse intervient, tabasse Piotr, et manipule Kitty pour l'amener avec lui. Tandis que Genesis va aider les X-Tracts vaincues par Omega Red.
Voilà, voilà ; vite synthétisé, vite oublié, aussi. Tim Seeley se plante complètement sur cet épisode, en gérant mal son rythme et sa narration, trop maladroite au début. Les personnages sont survolés, hormis la relation Kitty/Piotr, hélas trop vite coupée par Apocalypse. Même la discussion d'Evan est trop rapidement traitée. Les idées sont bonnes, mais l'application est pataude, assez lourde. D'autant que les combats sont assez nazes, assez ennuyeux à lire, aussi. Le cliffhanger est faible, et ne donne pas vraiment envie de poursuivre.
D'autant que Salva Espin n'est vraiment pas très bon, là. Je n'adhérais déjà pas à son style auparavant, mais il livrait des planches correctes et solides ; ce n'est plus le cas. Il se dépêche, se précipite, et c'est encore moins joli, encore moins plaisant. Pouah, j'ai un rejet complet, autant pour le graphisme que le scénario, qui se loupe complètement. Une débâcle ! A voir si la suite et la fin arrangeront un peu les choses.

Miracle : quelle bonne nouvelle qu'une édition Urban Comics des Titans de Wolfman / Perez ! A mettre avec la nouvelle de la réédition par les mêmes Urban Comics de la totale du Swamp Thing par Moore !

Sinon, ayant également lu les 9 premiers épisodes de "Doomsday Clock" (que je vais chroniquer très, très prochainement, d'ailleurs), j'ai relu...

DC UNIVERSE REBIRTH, 1 (2016, DC COMICS)

... que j'avais déjà chroniqué il y a de ça fort longtemps.


Voilà ce que j'écrivais à l'époque :

Citation :

Ce numéro spécial de 80 pages (qui est disponible depuis ce mois-ci, en français et en kiosque, chez Urban Comics) donne grave envie d'en savoir plus !

Je ne vais pas spoiler son contenu en dehors des balises prévues à cet effet mais ce numéro signé Geoff Johns pour le scénario et Gary Frank (miam !), Ethan van Sciver, Phil Jimenez (double-miam !) et Ivan Reis pour le dessin dépote ! Et se veut aussi une façon de boucler l'univers post-Flashpoint et d'expliquer comment le monde a-t-il pu tant être bouleversé par cet événement au point d'effacer certains héros et de supprimer 10 années d'existence à à peu près tout le monde !

Bref il s'agit d'un bel effort pour raccrocher l'avant avec l'après. De faire la grande unification de l'univers post-Crisis (ou pre-Flashpoint) avec l'univers de 52. Bref, Geoff Johns se veut être pour le coup le Stephen W. Hawking de l'univers DC et proposer sa théorie du champ unifié !

Mais je m'emballe ^^

En plus ça fait le lien avec les derniers événements de 52, comme la mort de Darkseid ou celle de Superman. Mais chut !

Sinon, à travers un passeur dont je ne vous donnerai pas le nom, on voit un paquet de héros du DC-verse empêtré dans les contradictions de leur univers 52 qui est sur le point de changer... Batman qui se demande pourquoi il existe 3 (TROIS ) Joker(s) ; Johnny Thunder en maison de retraite qui cogite encore sur la JSA et sa retraite sous McCarthy ; Atom qui a découvert le microvers et qui a besoin de l'aide de Ryan Choi pour sauver l'univers ; Maggie Sawyer qui a coffré... une fille de la Légion des Super-Héros ; mais aussi Blue Beetle, Aquaman & Mera et plein d'autres encore !

A lire ! Ne serait-ce que pour être à la page des bouleversements du DC-verse !

SPOILER DE L'EPOQUE : Bon les deux grandes révélations pour le moment sont que Wally West est de retour ! On apprend de même pourquoi il y a un autre Wally West dans l'univers (le gamin de la série actuelle Flash). Mais bref. Tout cela n'est rien face à LA révélation...

... les Watchmen risquent d'être intégrés au DC-Verse : ce serait, en effet, le Dr. Manhattan qui serait derrière tout cela !

D'ailleurs les dernières paroles de Manhattan dans Watchmen (son dialogue avec Ozymandias, une fois que ce dernier a fait son gros massacre, sur la nature finie - ou non - des choses) sont reproduites textuellement...

Alan Moore a du faire une crise d'apoplexie et personnellement je suis un brin dubitative mais... drôlement enthousiasmée à l'idée d'en savoir plus !

Une affaire à suivre, donc ^^

Relire cet épisode à la lumière de Doomsday Clock et après que ce soient écoulées 2 années sous la bannière Rebirth permet de dire :

- que Johns avait effectivement dissimulé dans ce numéro spécial pas mal de références à "Doomsday Clock". Il y a des références quant au style employé, tout d'abord (l'usage de la grille de 9 cases calquée sur celle de Watchmen [elle-même pompée sur Steve Ditko], au début et à la fin de cet épisode ; la désintégration de Pandora par ce qui semble être Dr. Manhattan renvoie directement à la mort du premier Rorschach dans Watchmen)...
- ... et des événements conduisent directement à Doomsday Clock : Johnny Thunder se retrouve effectivement à y jouer un rôle (et on apprendra pourquoi - et à cause de qui - la JSA a disparu), la fille qui vient du futur pour observer le présent est bel et bien une Légionnaire (Saturn Girl)...

Sinon, on notera le dessin de Gary Frank (qui dessine Doomsday Clock) et les couleurs de Brad Anderson (qui fait la couleur sur Doomsday Clock) qui rendent particulièrement appétissant ce numéro spécial !


Bref, ça peut valoir le coup de le lire ou de la relire avant d'aborder "Doomsday Clock". On applaudira également Geoff Johns pour son talent pour attirer l'attention sur son travail ^^ Si je n'ai pas suivi plus que ça Rebirth (je me cantonne souvent à lire ou à relire des vieilleries), je dois admettre que son prologue est chouette...

... et si "Doomsday Clock" en est l'épilogue, après lecture des 3/4 de cette série, on ne peut que féliciter Johns pour son travail !

... d'ailleurs, on arrive tout de suite à la chronique de...


... série dont j'avais lu, jusqu'à présent, les 3 premiers épisodes, épisodes dont je n'avais pas nécessairement dit beaucoup de bien.

Bon, en même temps, le projet - en tant que tel - est une véritable hérésie : il s'agit, pour Johns, de faire non seulement une suite à Watchmen mais également d'intégrer d'une manière ou d'une autre l'univers de Watchmen dans le DC-verse.


Et force est de constater que les deux univers en question ne collent pas plus que ça ensemble.

En même temps, j'ai craqué - en bonne fangirl débile - et j'ai fait l'acquisition de tous les épisodes de "Doomsday Clock" publiés à ce jour et je l'ai lu.

Et, je dois l'admettre, je vais quelque peu réviser mon jugement premier.

Bon, mais ça je le crie haut et fort depuis le début, graphiquement ça claque. Les épisodes ont des couvertures somptueuses (et très dans l'esprit Watchmen), Gary Frank a un style qui ne dépareille pas tant que ça par rapport au style de Dave Gibbons (bon j'ai toujours adoré le travail de Gary Frank), les couleurs de Brad Anderson sont également top (un peu comme celles de John Higgins). Bref, graphiquement, on a voulu se mettre dans la roue de Watchmen et ça marche (la grille en 9 cases à la Ditko, l'usage des raccords entre planches pour mettre en oeuvre des Flashbacks)...

... Johns reprend de même la technique narrative de Moore sur Watchmen. En fait, il reprend beaucoup de choses, comme les citations ou les suppléments textuels en fin d'épisodes.

Sauf que si Gary Frank est presque Dave Gibbons, Geoff Johns est loin d'être Alan Moore ^^

Dans l'univers de Watchmen, un bon de 6 ans dans le futur a été fait : le journal de Rorschach a été exploité et le scandale a été dévoilé... c'est Ozymandias qui a fomenté l'attaque bidon de l'extra-terrestre sur New York qui a tué des millions de gens et laissé fou un paquet d'autres (dont celui qui deviendra... Rorschach II !). Bref, tout le monde veut la peau d'Ozzy et, pour le reste, la paix mondiale qu'il avait ainsi obtenu est sur le point de s'effondrer...

... l'apocalypse nucléaire approche donc à nouveau et à grands pas du monde des Watchmen. Comme dans la série initiale.

Ozzy, qui n'a décidément aucune honte et adore les plans foireux, a la super bonne idée de partir dans un autre monde (avec Archie, le vaisseau de Nite Owl modifié pour l'occasion) pour tenter de retrouver le Dr. Manhattan et le convaincre de réparer tout le merdier qu'il a causé (car en matière de merdier, Ozzy s'y connait !).


Pour cela, il fait équipe avec Rorschach II (le premier n'ayant pas survécu à la mini-série de Moore / Gibbons) qui s'avérera être noir (alors que Rorschach I était quand même un méga-gros raciste) et le fils de personnages ultra-secondaires de la première série (mais je spoile pas) ainsi qu'avec la Marionnette et le Mime, deux nouveaux vilains de l'univers Watchmen qui sont plutôt cools et amusants à suivre. On retrouve aussi, à leurs côtés, une mini-Bubastis, clone de celle qui avait été désintégrée à la fin de la première série.

Bref. Au moment où les missiles nucléaires tombent sur les USA, Ozzy & cie changent de dimension pour atterrir... dans le DC-verse ! DC-verse où la situation est pas jojo...

... car une rumeur selon laquelle 97 % des méta-humains seraient américains a été lancée. De même, certains héros et vilains se sont révélés être des créations gouvernementales. Bref, un vent de panique souffle sur Terre et les nations du monde décident de rattraper leur retard dans la course à l'armement génétique !

On l'aura compris, l'univers du DC-verse s'assombrit, un peu à la manière de celui de Watchmen dans la série de base.

Dans "Doomsday Clock", on assistera à une double confrontation Ozzy / Lex Luthor et Rorschach II / Batman, un peu ridicules (bien qu'amusante, s'agissant de Rorschach II qui a un fort potentiel comique). La Marionnette et le Mime, quant à eux, se lanceront dans le projet débile de liquider le gang du Joker.

Côté Dr. Manhattan, ce dernier confrontera Ozzy & cie mais, surtout, dans le n°9 se retrouvera à se battre contre la quasi-totalité des héros DC (dans un combat pas terrible et un peu grotesque... avec Mary Marvel qui semble un brin gênée par le Monsieur-Bleu-tout-nu et Guy Gardner qui veut se ruer sur Doc pour lui mettre un slip).

On voit aussi le Comédien et ça c'est à la fois une surprise et un truc pourri, en fait (Watchmen s'ouvrait sur la mort de ce dernier).

On a aussi Rorschach qui va faire équipe avec Johnny Thunder et avec Saturn Girl qu'il a rencontré à l'asile d'Arkham.


Bon, alors que penser de tout cela ?

Graphiquement, ça bute.

"Doomsday Clock" en tant que suite à Watchmen s'en tire vraiment honorablement. Les épisodes sur les origines du Mime et de la Marionnette et - surtout - sur celles de Rorschach II sont vraiment très, très forts. L'apparition, dans ce dernier, de Moth Man étant un plus non négligeable.

Si le Comédien est un peu naze (mais en fait il était déjà naze dans "Before Watchmen"), Rorschach est assez touchant (comme pouvait l'être sa précédente incarnation... dans sa façon d'être complètement à côté de la plaque). Ozymandias semble avoir également perdu quelques neurones avec le changement d'univers.

Quant au Docteur Manhattan... il a l'air un brin caricatural, en fait.

En fait, Ozzy, le Comédien et Doc Manhattan sont un peu des caricatures d'eux-mêmes dans "Doomsday Clock". Mais était-il possible d'en faire autre chose ?


En fait, le pire truc dans "Doomsday Clock" c'est à chaque fois que le DC-verse se fait trop présent. Et je pense notamment à la grosse baston Docteur Manhattan / tout-le-monde de l'épisode 9. Et puis, Johns a voulu faire de la haine et de la peur des méta-humains la menace pesant sur "Doomsday Clock"... mais la sauce prend moyennement de ce côté là ^^

Bon, en résumé, "Doomsday Clock" mérite largement le détour. De là à savoir si ce sera un petit chef d'oeuvre mâtiné de pas mal de longueurs et de maladresses ou bien une véritable trahison de l'univers Watchmen, les trois derniers épisodes de la série (qui devraient sortir cette année !) nous le dirons...

... mais il est clair que j'attends de pied ferme leur sortie !