Les comics que vous lisez en ce moment

Je suis très partagé.
C'est très beau, oui ; mais je n'adhère pas à la suite. Geoff Johns veut créer une anti-surhumains, mais je trouve que ça n'est pas crédible dans l'univers DC : les gens du peuple sont tellement habitués à voir des demi-dieux que je ne comprends pas comment ils peuvent "tomber" dans l'idée de la conspiration. En outre, je trouve sa gestion des personnages de Watchmen clivante : Rorschach II, le Mime & la Marionnette sont plutôt biens, mais Ozymandias fait "pitié" souvent, le retour du Comédien me navre, et la baston avec Dr Manhattan n'était pas super.
En fait, je trouve que ça tape à côté. J'ai l'impression que Johns n'arrive pas à concilier deux histoires qu'il a imaginées, et qu'il veut faire coexister. Une histoire sur la conspiration Superman aurait pu fonctionner, seule ; idem pour la suite de Watchmen, comme ça. Mais concilier les deux, ça ne prend pas, j'ai toujours l'impression que tout n'est pas poussé, par faute de temps et de place.
Dommage.
D'autant que le rythme de publication coule le buzz.

Le copain de Conan est infecté par la magie du méchant sorcier, qui le manipule ; Conan doit le tuer, et s'énerve (encore plus). Conan trouve le trésor, se fait trahir, mais en fait non, perd quelqu'un, se venge sur le sorcier, et libère indirectement la ville avant de partir. Sans trésor.
Bon. Ben ce n'est pas excitant, tout ça. Oh, Ron Garney demeure exceptionnel dans ses planches, qui ont un dynamisme, une puissance, une intensité magnifiques. Visuellement, c'est sublime ; scénaristiquement, c'est complètement convenu, et assez lent.
En fait, tout ça aurait été sûrement agréable si l'ensemble avait été condensé en deux numéros. Cinq, c'est vraiment trop pour une saga au-delà du prévisible, complètement convenue. Sans surprise, sans originalité ; sans intérêt, finalement, hormis le graphisme débridé de Ron Garney. Mais ce n'est pas ce qui me passionne, dans un comics.
Joli mais vide. J'oublierais très vite.

Sympa la chronique de Conan ^^

Pour en revenir à "Doomsday Clock", je suis assez d'accord : tout ce qui a un lien réel avec Watchmen est plutôt pas mal fait... le style de Gary Frank colle bien, Rorschach II s'avère - finalement - plutôt convaincant et la Marionnette et le Mime sont très biens.

Je pense qu'effectivement Johns aurait mieux fait de laisser le Comédien là où il était. C'est vraiment l'apparition la plus naze de tout le comics. Je dirai même que ça colle pas avec la version de Moore (parce que bon, il s'est pas mal remis de sa petite dépression quand il était ivre mort chez Moloch). Manhattan, je crains le pire (à moins qu'on y est déjà eu droit avec la confrontation dans le n°9) et Ozzy est effectivement très moyennement convaincant (et son plan est réellement naze).

Mini-Bubastis est mimi sinon ^^

Pour le côté DC de l'affaire, le complot contre les super-héros n'est guère palpitant, surtout. Je dis pas que je m'impatiente et m'énerve quand je vois les héros DC à longueur de pages mais pas loin... vivement que l'on revoie Rory, la Marionnette et cie ^^

Donc deux histoires inconciliables et d'inégal intérêt.

Mais je continue quand même à lire ^^

Grande réussite pour ce final de la première "période" du titre Hawkman. Les douze numéros ont été dessinés par un Bryan Hitch extrêmement inspiré, et Robert Venditti agit en concordance parfaite avec le dessinateur, pour une ultime bataille puissante, intense qui souligne complètement le talent et les inclinations de l'artiste.
Hawkman a sollicité ses incarnations passées, face aux Deathbringers, les hordes de destructeurs libérées par les trois gros monstres métalliques ; ceux-là mêmes que Hawkman menait, jadis, dans sa première vie. Alors qu'il enchaînait les défaites jusque-là, Hawkman en a assez et se lâche ; tous les Hawkmen se lâchent, en fait. Et s'il faut avouer que ça fait du bien au lecteur, il faut aussi dire que ça dépote... et qu'il faut pas l'embêter, le Hawkman !
Carter s'en prend directement à son ancien ami, désormais général ; et il le défonce. Littéralement. L'autre est immortel ? D'accord, ben Carter ne prend plus de gants. Le pote fait face à un guerrier qui s'est battu dans chacune de ses vies, potentiellement le plus grand combattant de tous les temps ; et il le tabasse sévère. Tandis que les autres Hawkmen détruisent les trois gros monstres métalliques, avec notamment une très bonne utilisation de la version Kryptonienne ; très curieux de découvrir les effets d'un Soleil jaune, haha. Ca finit sur une belle victoire, car Hawkman soumet son ancien pote, et force l'armée à se rendre ; sauf si quelqu'un ose le défier, mais après une telle démonstration, pas de volontaire. Les anciennes itérations disparaissent, mais Carter retrouve ses souvenirs. Et s'il a sauvé Londres, le monde et retrouvé qui il est, un sinistre futur s'ouvre à lui...
J'ai déjà loué ici la qualité de cette série, vraiment très bien écrite et très bien dessinée. Bryan Hitch demeure l'atout fondamental encore, avec des planches superbes, une bataille magnifique ; c'est beau. C'est fort. C'est épique, et c'est beau. Mais je retiens aussi la finesse de Venditti, qui en douze épisodes est parvenu à étendre le concept de Hawkman (réincarnations dans le Temps ET l'Espace), à en faire l'équivalent du guerrier immortel à la Moorcock (comme je l'expliquais ici), à présenter plusieurs autres Hawkmen, à remettre en place l'amitié avec Atom, à imposer l'idée d'un "réseau" de gens débiteurs de Hawkman dans l'Histoire... et à expliquer quelle fut la première vie, pourquoi tout ça a commencé, et comment Carter en finit pour l'instant. Pas mal !
La qualité des dessins de Hitch est un exploit sur douze numéros d'affilée, mais cela ne doit pas minimiser la qualité des idées de Venditti, qui caractérise et gère très bien ce Hawkman, définitivement pas "bourrin débile", mais guerrier au sens noble du terme ; et efficace, aussi. Quel final ! J'ai pris grand plaisir à le lire, d'autant que cela forme un tout cohérent, avec quasiment la sensation d'une "saison" de série TV qui s'achève. Vivement la suite, car même si Hitch s'en va, Venditti reste... et j'ai hâte de découvrir ce qu'il a prévu !

Tara Markov a écrit:

Sympa la chronique de Conan ^^

Pour en revenir à "Doomsday Clock", je suis assez d'accord : tout ce qui a un lien réel avec Watchmen est plutôt pas mal fait... le style de Gary Frank colle bien, Rorschach II s'avère - finalement - plutôt convaincant et la Marionnette et le Mime sont très biens.

Je pense qu'effectivement Johns aurait mieux fait de laisser le Comédien là où il était. C'est vraiment l'apparition la plus naze de tout le comics. Je dirai même que ça colle pas avec la version de Moore (parce que bon, il s'est pas mal remis de sa petite dépression quand il était ivre mort chez Moloch). Manhattan, je crains le pire (à moins qu'on y est déjà eu droit avec la confrontation dans le n°9) et Ozzy est effectivement très moyennement convaincant (et son plan est réellement naze).

Mini-Bubastis est mimi sinon ^^

Pour le côté DC de l'affaire, le complot contre les super-héros n'est guère palpitant, surtout. Je dis pas que je m'impatiente et m'énerve quand je vois les héros DC à longueur de pages mais pas loin... vivement que l'on revoie Rory, la Marionnette et cie ^^

Donc deux histoires inconciliables et d'inégal intérêt.

Mais je continue quand même à lire ^^

Moi aussi.
Mais vivement que ça s'arrête !

Hop, après l'actualité de "Doomsday Clock", je me replonge dans des vieilleries relativement obscures et c'est pour cela que j'ai lu...


... l'adaptation en roman graphique du célèbre roman-cyberpunk de William Gibson ! Bon, pour les fans de Gibson, il n'y a pas de quoi se réjouir : non seulement il n'existe aucune VF mais en plus ce comics est inachevé... une suite aurait du être publiée mais c'est passé à la trappe (soit parce que la gamme Epic est passée à la trappe toute entière exactement au même moment, soit parce que ça n'a pas marché) !


Et c'est quand même un peu dommage.

Tout d'abord parce que "Neuromancien" (en VF, le roman) est quand même un classique du cyberpunk avec ses qualités (notamment l'emploi d'une nov-langue qui lui donne un peu le même statut qu'un roman comme "Orange Mécanique" de Burgess) et ses défauts (notamment l'emploi d'une nov-langue qui rend - par moments - le bouquin un peu difficile à suivre).

Ensuite parce que cette adaptation a trouvé grâce aux yeux mêmes de William Gibson qui en signe la préface (dans laquelle il confesse son amour des comics ! Et qu'il aurait voulu être... dessinateur de comics !).

Enfin parce que tant le scénariste (Tom de Haven) que le dessinateur (Bruce Jensen) ne sont pas issues du monde des comic-books. Tom de Haven est un auteur de roman, anciennement détective privé. Son style de narration colle parfaitement à l'ambiance du livre de Gibson, d'ailleurs. Quant à Jensen... c'est surtout un illustrateur qui réalise des couvertures de bouquin de SF ! Bref, c'est plutôt joli à regarder et un peu inhabituel pour du comics.


Sinon, de quoi ça parle ? Nous sommes dans une mégalopole du futur. Un cowboy du net (un hacker) appelé Case vit une vie misérable. Il survit en commettant des larcins depuis qu'il a eu le système nerveux grillé par ses anciens employeurs : il est dorénavant handicapé et ne peut plus se connecter à la matrice...

... aussi quand une samouraï des rues, la dangereuse et troublante Molly, vient l'aborder, il pense que c'est pour le tuer. Mais non. Elle bosse pour un ancien militaire, un certain Armitage, qui veut lui réparer le cerveau et le faire bosser pour une opération de grande envergure qui impliquera en premier lieu de dérober les traces cybernétiques d'un hacker mort...


Bref, complots corporatistes, réalités virtuelles, samouraïs cybernétiques, novlangues et novdrogues, voilà le cocktail d'un bon bouquin de William Gibson ! Le tout avec une drôle d'ambiance de polar-hi-tech-noir !

Mais bon, le roman graphique ne s'achève pas... tant pis, il est joli à regarder, sympa à lire et Jensen a une vision intéressante de ce personnage fascinant entre 1.000 qu'est Molly !

Ça donne envie de relire le bouquin (qui, lui, finit), d'ailleurs ^^

Je n'ai jamais réussi à finir Neuromancer. Mais bel article !

"Neuromancer" est en effet un peu prise de tête à lire par moments ^^ Je dois admettre avoir été tour à tour enthousiasmée et ennuyée par ce roman. Clairement, il faudrait que je le relise et au moins ce roman graphique m'en aura donné l'envie ^^

Sinon, j'ai terminé...


... une mini-série, signée Ed Brubaker (scénario) et Trevor Hairsine (dessins), qui commence un peu à dater et qui se situe dans la suite immédiate du "Jour M", à l'issue duquel la Sorcière Rouge a remodelé la réalité et enlevé leurs pouvoirs à l'immense majorité des mutants...


... bref, ça se passe dans un Institut Xavier assez tendu, avec des X-Men qui sont sous la surveillance de Sentinelles envoyées par le Gouvernement...

... parce que le Gouvernement imagine bien que les X-Men trament quelque chose et c'est pas nécessairement faux : la Reine Blanche utilise Cerebro pour tenter de localiser un Professeur Xavier qui a disparu depuis le fameux "Jour M"... aussi quand son esprit frôle celui d'un mutant du niveau de puissance du mentor des X-Men, mutant qui vient de pénétrer dans l'atmosphère terrestre, c'est branle-bas de combat chez nos mutants !

Sauf que Vulcan est un méga-gros morceau à abattre ! Il arrive à neutraliser Wolverine, Cyclope et Rachel Summers, sans trop se fatiguer. Il enlève d'ailleurs ces deux derniers pour leur causer du bon vieux temps... car Vulcan prétend avoir été dans un lointain passé X-Men !

Car, "X-Men Deadly Genesis" prétend - ni plus, ni moins - que réécrire partiellement les origines des seconds X-Men...


... on apprend que l'équipe de Wolverine et Tornade n'aurait pas été la première envoyée sur Krakoa, l'île vivante, pour délivrer Cyclope et compagnie.

... on apprend qu'un troisième frère Summers existe, compliquant encore plus que de raison la très embrouillée ligne familiale de Cyclope.

... on assiste à la mort brutale d'un X-Men parmi les plus anciens.

... on apprend que le Professeur Xavier est quand même un bel enfoiré.


Tout cela dans 140 pages plutôt haletantes ! Qui ont - en plus - le mérite de ne pas impliquer trop de personnages, de constituer un tout pouvant être lu indépendamment des autres comics et de se focaliser sur les origines du groupe (même si ça semble un poil gros... ça ressemble presque, à ce niveau là, à un "What If ?").

Petit bémol personnel : je suis vraiment pas fan du dessin de Trevor Hairsine qui, s'il est loin d'être désagréable, a un je-ne-sais-quoi qui me chagrine.

Sinon, je crois avoir vu qu'un "What If ?" (un vrai pour le coup) sur le même sujet, présentant visiblement un sort divergent à la première équipe de secours, est sorti. Je ne l'ai point lu.

Quoiqu'il en soit, "X-Men Deadly Genesis" a - comme beaucoup d'histoires des X-Men (comme toutes, en fait ?) - au moins une édition française que je vois de temps à autre chez les soldeurs, à vil prix.

Pour la petite info, il semblerait que cette série ait été publiée pour célébrer le 30ème anniversaire de l'apparition de la seconde équipe de X-Men !

Les numéros se suivent et se ressemblent, dans cette série. Jason Aaron et Mahmud Asrar livrent des planches sympathiques, la narration est bonne, et cela reste dynamique ; mais c'est complètement convenu, et sans aucune originalité. Mon intérêt est quasiment absent.
Ici, Conan est employé par une armée d'invasion en déroute, où ses conseils ne sont pas suivis. Il finit par attirer l'attention du roi, mais l'entente ne sera pas trouvée, et Conan en viendra à se retourner contre lui. Tandis qu'on voit que les gamins qui ont enlevé King Conan préparent leur plan depuis longtemps, et vont enfin le mettre à exécution.
Rien de neuf, donc. Conan en danger, Conan survivant, Conan le plus fort ; Conan l'invincible. Je l'ai déjà dit, je n'ai pas lu beaucoup des nouvelles originales... mais j'en viens à me lasser de ce Conan indestructible, extraordinaire. Toujours vainqueur, toujours le plus fort, etc. J'ignore si c'est représentatif de l'oeuvre, mais le suspense est nul quand il est en danger, et le choix de faire des histoires très convenues rend la lecture assez ennuyeuse. Oh, c'est fait proprement, sérieusement ; Aaron & Asrar sont de bons professionnels. Mais l'enjeu est absent, et je pense que ce numéro sera mon dernier.
Cette relance de Conan a des qualités, mais échoue à garder mon intérêt. Dommage, mais j'aurais essayé !

Clap de fin pour la première, surprenante mais très efficace saga de Kelly Thompson sur Captain Marvel. Si le #1 semblait une parfaite mise en place de la nouvelle vie de Carol, la suite l'a mené dans un monde différent, où le vilain Nuclear Man dominait un bout de New York, derrière des barrières absorbant les pouvoirs de ceux qui s'y trouvent, faisaient passer le temps plus vite... et n'acceptaient que les femmes. La scénariste a donc eu plusieurs épisodes pour former des Avengers féminins avec Carol à leur tête, face au machiste et misogyne Nuclear Man ; qui a notamment attiré Malicia, pour la confronter à Carol, afin qu'elle "prouve" qu'elle est digne de l'épouser. Tout un programme.
Thompson termine ici, et de très bonne manière. Carol et Malicia tabassent Nuclear Man, on découvre que sa bombe est en fait son fils, Som, qui avait aidé les filles ; Malicia absorbe ce que Som avait volé inconsciemment aux autres. Tout le monde retrouve ses pouvoirs, même si She-Hulk et Hazmat n'en sont pas ravies. La mêlée devient générale, Nuclear Man est vaincu mais s'enfuit avec son fils. Tandis que Carol forme une paix mignonne avec Malicia (en actant qu'elles ne seront jamais amies, bien vu), avant de reprendre sa relation avec Rhodey et d'envisager des jours meilleurs ; peut-être.
Un dernier numéro classique dans son principe, mais encore efficace. Thompson m'a surpris par cette première intrigue, finalement très maline. Elle a ainsi justifié le statut de leader de Carol après lui avoir donné la direction d'une résistance féministe, elle assume ce côté du personnage avec finesse, et n'hésite pas à aborder de front le traumatisme avec Malicia, qu'elle écrit dans Mr & Mrs X. C'est courageux, mais surtout pertinent, car Thompson fait avancer ses personnages. Surtout, elle dote le titre d'un épais casting secondaire : Jessica Drew en meilleure amie/supportrice n°1, She-Hulk en bonne copine troublée, Hazmat en élève bad-ass et difficile, Echo en alliée brutale, Rhodey en petit-ami... tout ça fonctionne vraiment, car la scénariste s'applique à bien les caractériser. Les dialogues sont aussi très bons, et la narration est dynamique.
D'autant plus que Carmen Carnero a assuré les cinq épisodes avec talent. Ce dernier est un peu moins léché, mais plusieurs planches sont très belles. Il y a un bon travail sur le style, les couleurs, l'ambiance ; c'est efficace, et beau, et profond. Un très bon lancement pour cette série, que j'ai hâte de poursuivre !

Toujours aussi passionnant. Alors que Chip Zdarsky a récemment développé le passé des Invaders et notamment de Namor (car ce titre est une série solo "cachée"), en montrant ses liens avec Charles Xavier et sa douleur de perdre des soldats amis durant la guerre, l'auteur recentre son intrigue sur le présent ; et la guerre qui couve entre l'Amérique et Atlantis. Et cet épisode intensifie la situation, au point de la faire littéralement exploser en fin d'épisode.
Les rebondissements se succèdent, alors que Namor révèle son plan ; plutôt malin, d'ailleurs, car il parvient à faire croire que l'Amérique attaque en premier, à faire défendre Atlantis par les Avengers... et à s'en prendre à l'agresseur. Non sans régler le sort du "duel éternel" avec Jim Hammond, mais aussi montrer des preuves d'une forme de déséquilibre mental profond. Le tout sous les yeux d'un Captain America qui veut encore croire en son ami... mais ça risque de ne pas durer.
Un épisode encore dense, donc, mais très bien fait. Zdarsky continue de très bien gérer son casting, même si on a l'impression qu'il n'arrive pas à tous les gérer en même temps ; le focus tourne, entre les épisodes. Ici, on a surtout Namor & Cap', Jim est rapidement hors du coup, et Bucky l'est déjà. C'est un peu dommage, mais Zdarsky arrive à s'organiser pour que ça ne soit pas trop flagrant. J'aime beaucoup ce qu'il fait de ces personnages, et le coeur de l'intrigue est passionnant, autant sur la géopolitique (j'aime ça, dans les univers de fiction) que sur le passé de Namor. C'est fin et pertinent.
Carlos Magno et Butch Guice se partagent l'épisode, même si le premier dessine quasiment tout. Il le fait dans un style puissant et dynamique, mais ses visages sont toujours un peu bizarres, les lèvres ne semblent pas naturelles ; ça reste un détail. La narration est bonne et intense, et tout fonctionne bien. Vivement la suite !

Hop, deuxième numéro sorti, et ça reste très solide. Karl Kesel semble se perdre dans des rebondissements qui se téléscopent au début, mais c'est pour livrer de très bonnes dernières pages, qui créent plus de mystères en creusant le passé des personnages. Ca commence par la découverte de l'étrange créature aquatique que l'on croit morte, mais non ; elle s'avère en outre un ancien membre de la Section Zero.
L'équipe trouve le tigre à dents de sabre recherché, mais Tina disparaît. Sam est crispé, le retour à la base n'est pas simple, les ennemis se préparent, et Sam décide de gérer ça seul ; même s'il se souvient de sa lune de miel agitée avec elle, avant le divorce, et ça révèle de futurs éléments, notamment l'étrangeté du costume de la jeune femme. Le final est classique, mais efficace sur la disparition de Tina.
Bon, beaucoup de choses, donc. J'ai trouvé le début un peu pataud, un peu maladroit, mais Karl Kesel retrouve un bon rythme dès l'arrivée au QG. Même si tout ne fonctionne pas, sa mise en place est bonne : les ennemis manipulateurs, sortes d'équivalents agressifs de la Section Zero ; le directeur plein de secrets ; le subplot sur les anciens membres de la Section Zero ; l'étrange nouveau membre ; les difficultés de Sam avec Tina ; leur passé commun, aussi, et notamment la blessure de Tina. J'aime bien tout ce qui est ainsi avancé, et je suis curieux de lire la suite.
Tom Grummett livre des planches solides et équilibrées. Je ne suis pas un grand fan, mais sa narration est bonne, c'est clair, direct et très professionnel. Du bon travail. J'ai hâte de lire le prochain épisode, et ceux qui suivent, complètement inédits. Même si le titre est loin du maître-étalon en matière d'équipe de l'étrange, Planetary, la série propose des choses intéressantes, et sa gestion du surnaturel me plaît ; je prends, je dis oui à la suite !

Ed Brisson continue intelligemment sa saga et sa série. Il se lance dans le défi complexe de présenter le futur de Cable, mais connaît sa continuité en citant directement la mini-série Cyclope & Phénix, sur l'éducation de Nathan ; c'est bien, et c'est appréciable.
Ici, Stryfe torture Kid Cable pour révéler la localisation des Askani, tandis que X-Force trépigne en attendant que Deathlok débloque le portail temporel. Alors que Rachel est "soignée" des abus psychiques d'Ahab grâce aux troupes de Stryfe, elle ne fait que changer de maître car elle est utilisée pour attirer les Askani ; bah oui, Rachel est leur prêtresse, dans le futur. Le pire s'avance, tandis que Kid Cable est rongé par son virus... mais X-Force arrive, et Warpath va mieux ! Ca va castagner au prochain.
Un numéro de transition, donc, mais bien exécuté. Ed Brisson l'utilise pour creuser ses personnages, notamment le traumatisme d'un Stryfe qui n'accepte pas son statut de clone, la détermination héroïque de Kid Cable, les doutes de Sam, le rejet de Shatterstar envers Kid Cable, la relation Tabby/Warpath, Warpath lui-même, Domino... non, il y a un vrai travail, ici, pour caractériser les personnages, et ça fonctionne bien. Notamment parce que j'apprécie désormais le trait de Dylan Burnett, qui caractérise très bien la série, son orientation et son ambiance. C'est un plaisir de le retrouver ici, et j'ai hâte de voir la suite... qui s'annonce violente et terrible. L'heure de la revanche a sonné, et ça va me plaire !

J'aime bien ce que fait Joshua Williamson sur Flash. Je ne lis pas la série dès qu'un numéro sort, je picore un peu en VF quand je tombe sur un tome, ou en VO quand quelque chose m'intéresse ; comme Flash War, avant le #50. Ou ce Flash Year One, où le scénariste se lance dans le défi de raconter les origines du personnage... ce qui n'est pas une mauvaise chose, car si on a vu et revu celles de Batman, Superman ou Wonder Woman, je n'ai pas souvenir d'avoir réellement lu les premiers pas du Bolide.
Et si Williamson ne m'a pas convaincu sur Justice League Odyssey, il parvient encore à me convaincre sur Flash - et sur ce début d'origines, très bien réalisé.
Depuis longtemps, Barry incarne l'optimisme, le positif dans l'univers DC ; ce qui rend les rencontres avec Batman pertinentes, entre les "deux meilleurs détectives", si opposés. Mais là, Williamson montre un Barry avant l'éclair et... maussade. Sombre. Négatif, pessimiste même. Cela surprend, mais ça a du sens : après un premier passage sur Barry gamin, avec un sens de l'héroïsme aux alentours de ses dix ans et déjà une passion pour les comics, on fait un bond après... quand il est technicien de labo', qui traîne la mort de sa mère et la "culpabilité" de son père comme des boulets dont il n'arrive pas à se débarrasser. Ca a du sens de décrire un Barry en plein mal-être à cette période, qui fuit les proches, même Iris, qui s'intéresse à lui. Le passage de l'éclair est bien traité, les tentatives d'entraînement sont funs - et c'est là où Williamson est malin, car on voit que Barry commence à s'amuser, en courant et découvrant ses pouvoirs ; il change. Son optimisme commence doucement à revenir, et c'est pertinent d'associer les pouvoirs à ce positivisme inhérent au personnage.
Bien évidemment, on a déjà un voyage temporel, qui va sûrement pousser Barry à devenir un héros ; mais c'est bien, car inhérent à la franchise. Le cliffhanger est bon, comme la caractérisation, les clins d'oeil, les premières apparitions. Tout ça a du sens, tout ça est cohérent mais aussi dynamique, malin ; pertinent. D'autant plus en sollicitant Howard Porter, tellement lié à Flash, et au style toujours aussi dynamique et cohérent avec le Bolide. Ce n'est pas forcément "beau", mais c'est bien fait et complètement adapté à Flash.
Un début d'origines plein de malice, de bonnes idées et de réussites, donc ; bravo Williamson, j'espère qu'il aura encore des idées pour la suite, car il livre ici de très bonnes choses !

Bon, j'ai lu ce premier numéro, qui aurait dû sortir l'an dernier mais a été repoussé. C'est un peu dommage, car ce début est très lié au story-arc de Detective Comics par le même Bryan Hill au scénario... et pour quelqu'un qui, comme moi, ne l'a pas lu, ce lancement est un peu perturbant ; car l'auteur se repose beaucoup sur sa saga antérieure, en prenant beaucoup d'éléments développés là-bas pour acquis.
Oh, ça se laisse bien lire - mais tout le traumatisme de Signal est difficilement compréhensible, ainsi que les raisons qui poussent ces personnages ensemble. Batman demeure le mentor/donneur d'ordres, Black Lightning est un leader qui s'interroge sur sa place et son rôle face à l'ombre si lourde du Chevalier Noir ; Katana est troublée et mystérieuse, Orphan est en retrait, Signal est sur la corde raide. L'équipe est déjà sur le point d'exploser, alors qu'ils doivent aider une Métahumaine que Batman avait sauvé, jadis, alors qu'elle est poursuivie par Ra's al Ghul... et aidée par une sorte de Terminator, dans un étonnant mélange des genres.
Tout ça se laisse bien lire : Bryan Hill livre un récit dynamique, nerveux, et j'aime l'intensité des difficiles relations dans l'équipe ; mais je ressens un manque d'explications, et c'est un peu gênant pour un #1. Dommage, car ça peut rebuter les lecteurs... alors que l'ensemble est solide, sympathique, et porteur de quelques bonnes idées. Même le trait de Dexter Soy devient agréable au fil de la lecture, en épousant bien l'ombre de l'intrigue et la brutalité des échanges ; il faut cependant quelques pages, car il y a un côté manga que je n'aime pas trop, et un côté "précipité" qu'il faut accepter.
Un lancement intéressant, mais pas forcément "new-reader-friendly" ; dommage, le titre a des qualités, mais ce début donne l'impression que ça n'en est pas un... et c'est quand même gênant, hein !

J'ai lu les épisodes #983-987 de la série Detective Comics, soit la saga On the Outside, prologue de la nouvelle série Batman and the Outsiders. Par Bryan Hill, qui a donc préparé ce nouveau titre avec ce story-arc.
Bon, ce n'est pas forcément brillant, même si ce n'est pas une catastrophe. C'est assez moyen et anodin, en fait, comme lancement.
Un nouveau vilain apparaît à Gotham : Karma, qui connaît l'identité de Batman, a un masque qui lit les pensées, et s'en prend aux fans et aux associés de Batman, car "ils l'affaiblissent". Batman recrute Black Lightning pour mener quelques associés dans la difficulté (Batgirl qui finira par partir, Signal en plein traumatisme, Orphan), avec l'aide en fin de parcours de Katana ("parce que", sans explication). Après plusieurs moments difficiles, et notamment une révélation d'identité, Jefferson arrive à se faire accepter, accepte son rôle, et l'équipe bat Karma ; enfin, Batman le tabasse. Pierce est à la tête des Outsiders, en lien avec le marché noir de Markovie.
Voilà. Rien de très original pour ce lancement, qui tente de rappeler des éléments antérieurs du titre Outsiders, notamment en convoquant la Markovie (à quand l'arrivée de Geo-Force ?). Bryan Hill n'est pas mauvais, mais pas brillant non plus : les idées de caractérisations sont bonnes, la mise en pratique est un peu maladroite, en tout cas sans originalité et sans brillance. Ca se laisse bien lire, c'est dynamique, mais beaucoup de rebondissements font automatiques, classiques et attendus. Miguel Mendonca, Phil Briones, Adriano Lucas se succèdent aux dessins, dans un style proche ; classique, lisible, professionnel, mais sans folie, sans brillance, avec une atmosphère sombre un peu fatigante.
D'autant que Karma est quand même une menace en carton (pourquoi ne pas ressortir Hush, qui aurait bien tenu le rôle ?), et que le Signal en mode "gamin en colère" ou Orphan qui ne digère pas une défaite, ça n'est ni trop crédible, ni très intéressant. Black Lightning a un bon rôle, mais je continue de regretter l'ancien, plus vieux et père, qui me plaisait plus.
Ce lancement des Outsiders donne du sens au #1 de la série, qui manquait d'informations ; je les ai trouvées ici, mais... bon, ce n'est pas une lecture formidable. Ca se laisse lire, le lancement n'est pas mauvais, mais ça n'est pas fun. C'est un lancement basique, d'une équipe qui semble complètement à la solde de Batman... et n'est pas excitante, dans sa composition. Signal est le sidekick que personne ne veut utiliser après Scott Snyder, Orphan est cool mais très limitée dans les interactions, Katana parle à peine plus - la composition n'appelle pas beaucoup d'intrigues, et pas beaucoup d'intrigues diversifiées. On a quand même deux Batkids, et une Black-Op en vague vadrouille dans le Suicide Squad depuis le New52. Seul Black Lightning a des pouvoirs, le groupe semble "faible" et peu porteur.
A voir la suite de la série lancée, je laisse une chance. Mais ce lancement, s'il est malheureusement indispensable pour ce nouveau titre (car Bryan Hill n'offre pas un #1 "new-reader-friendly"), est une lecture classique, moyenne, presque pauvre. Dommage, au regard de l'histoire du groupe, et au regard de la sortie actuelle de la troisième saison du dessin-animé Young Justice, sous-titrée "Outsiders" ; un lien aurait été de bon ton. Hill passe à côté, comme à côté de beaucoup de choses dans son écriture ici !

Tiens, un revival des Outsiders ! C'était une série (dans sa première incarnation) que j'avais trouvé plutôt sympa... je note l'absence de Halo (mais le personnage est peut-être mort ? J'en sais rien, en fait ^^), ce qui est plutôt dommage, et celle de Geo-Force, mais vu qu'il y a de la Markovie dans l'air il ne doit guère être loin ^^

Après, l'immense avantage à l'époque des Outsiders, c'était d'apporter un peu de fraîcheur et de nouveauté (et de jeunesse) aux aventures de Batman. J'ignore si cette série remplit ce rôle ^^

Bon, à propos de fraîcheur de et de légèreté, j'ai lu...


... une mini-série en 5 épisodes, d'à peu-près 300 pages, particulièrement étrange mais également particulièrement sordide et sinistre !

Bref, au temps pour la légèreté et la fraîcheur ^^

En revanche, le dessin est particulièrement somptueux (bien que très personnel) et le scénariste / dessinateur Ted McKeever est franchement doué pour créer cette ambiance à la fois étrange (on ne sait pas trop dans quel monde on évolue, en fait...) et oppressante (... mais on n'a clairement pas envie d'y vivre !). Les paysages sont remarquables et me font - quelque peu et s'il fallait vraiment donner une comparaison - penser au travail de Sienkiewicz sur la saga de l'Ours-Démon pour les Nouveaux Mutants (la gestion que fait McKeever des effets de lumière est sidérant !).


Et puis, ce type qui erre dans le désert, recherché par toutes les polices, c'est à la fois "Thelma & Louise" et "Paris, Texas".

Bref, j'adore.

Sinon, ça parle de quoi ? Nous sommes dans un monde peut-être légèrement plus avancé technologiquement que le notre. Un jeune médecin-chercheur, le Dr. Henry Apt s'est retrouvé à travailler sur le cerveau et la reproduction non-sexué, aux côtés d'un certain Dr. Albert Finger qui est, en quelque sorte, son mentor...

... des travaux des deux hommes ont été tirés des résultats sur l'hypophyse et sur la possibilité - avec l'équipement adéquat - pour un être vivant de s'inséminer lui-même et de se reproduire, seul.

Des singes ont été "équipés" par de tels appareils qui remplacent leurs organes génitaux.

Quand le Dr. Finger est déclaré mort, le Dr. Apt se retrouve dans une drôle de situation. Un truc se trame, mais quoi ? Et quand Apt est attaqué par les singes qu'ils ont - avec Finger - mutilés, notre héros se retrouve lui-même... horriblement blessé et castré. Les équipes de recherche du centre auquel il est affecté ne trouvent, d'ailleurs, rien de mieux que de remplacer ses organes génitaux manquants par... le même équipement qui a été greffé sur les singes !

Bref, notre héros commence très, très mal ses aventures.

Bien sur, dans tout cela il y a un complot. Notre héros le découvre, s'enfuit, erre dans le désert, est poursuivi par le service de sécurité du centre, est sauvé par un vétéran du Viet-Nam (Angel) qui se veut philosophe et mystique, voit sa femme enceinte enlevée par les méchants du centre et, bien évidemment, organise sa vengeance.

Tout cela est assez classique dans le "propos".


En revanche, la réalisation graphique est époustouflante. Il se dégage une certaine poésie de l'ambiance de la série. McKeever est assez attentif aux détails et chaque planche recèle son lot de surprises. Je ne parle même pas d'Angel qui vit entre l'Enfer et le Paradis, sa maison étant placée juste à côté de ce qui semble être un trou noir en pleine expansion.

Pour la petite histoire, le titre - "Plastic Forks" ou "Fourchettes en plastique" - vient d'une réplique de la bédé, dans laquelle le méchant compare la vie humaine à des fourchettes en plastique...

Comme je vous l'avais dit. Sordide. Sordide, intéressant et beau.

Pas de VF en revanche à ma connaissance... et c'est bien dommage !

Pas vraiment de fraîcheur et de nouveauté, on est pleinement dans l'univers Batman.^^
Merci pour cette chronique !

Et seconde chronique du jour...


... un comic-book plutôt sympa scénarisé par Chuck Dixon et dessiné par l'épouse de l'époque de ce dernier, Judith Hunt.


Cette publication n'a eu que deux épisodes chez Comico avant d'être reprise près de 3 ans plus tard par First, pour des questions juridiques... et c'est bien dommage, car les deux numéros que j'ai eu l'occasion de lire laissait à penser que ce comics allait être un très bon comics (même si très classique) de SF, avec un scénario solide (comme souvent chez Dixon) et des dessins plutôt chouettes (ce sera, d'ailleurs, l'un des rares jobs de Hunt pour l'industrie des comics).

L'action se déroule dans un futur assez lointain et commence sur Mars, mais une planète Mars a l'ambiance très western... une femme mystérieuse, Evangeline, y mène une vengeance impitoyable à l'encontre de divers malfrats qui ont dévasté quelques temps auparavant un couvent...

... et on apprend qu'Evangeline n'est nulle autre que l'une des survivantes de ce couvent !

Bref, une nonne avec des armes à feu et qui évolue dans une sorte de western intergalactique... ce n'est peut-être pas le truc le plus original du siècle, mais ça se laisse carrément lire !

Le deuxième épisode, lui, est spatial. Notre héroïne se retrouve embarquée sur un vaisseau qui - on ne sait pas trop pourquoi - est détourné par des pirates qui cherchent à regagner un très ancien butin... bref, après le western sauce spatiale, voici "Die Hard" version cosmique ^^


"Evangeline" annonçait pas mal... mais au final cette série n'aura pas le développement qu'elle méritait ! N'ayant pas lu le run chez First, je ne peux que noter que Judith Hunt quittera très rapidement la série (et c'est bien dommage !)... visiblement, à en croire cette dernière, il s'agissait de déplorer que le début "féministe" de la série (Evangeline n'est pas hypersexualisée ni le faire-valoir de qui que ce soit. C'est une vraie femme avec des tenues qui ne sont pas là pour mettre en valeur ses formes mais lui permettre de se battre... on est d'accord... c'est ENCORE loin d'être du féminisme... juste ce que les comics devraient toujours être !) ait été abandonné pour faire de la série une suite de scènes de violence et de sexe gratuites...

Tant pis. Mais il reste ces deux épisodes plutôt cools.

Donny Cates conclue au prochain épisode sa première saga sur le titre, et il faut avouer que s’il y a des maladresses, le scénariste prend le pan cosmique de Marvel à bras-le-corps. Cette série concerne autant les Gardiens que tous les personnages spatiaux, ce qui est une bonne chose pour revoir des têtes, mais va aussi impliquer que l’auteur gère mieux son casting ; même si les derniers numéros, dont celui-ci, confirment qu’il gère mieux, de ce côté.
Star-Lord survit, évidemment, et son groupe entend sauver Gamora, avec l’aide d’un allié de Beta-Ray Bill pour une relation entrevue dans Death of the Inhumans ; l’idée est bonne, mais doit être creusée. Gamora est menée devant Eros, mais Hela intervient - et révèle la vérité. L’esprit de Thanos n’est pas dans Gamora, mais dans Eros, bien sûr. S’en suit un certain massacre, avant que Thanos ne retrouve son corps… en sacrifiant son hôte malheureux. Et les Gardiens sont à la traîne.
Un bon épisode, dynamique et intense, même si j’espère que Donny Cates ne va pas tomber dans la facilité d’une boucherie régulière. Ca se laisse bien lire, les personnages sont mieux maîtrisés, les échanges sont équilibres, et l’ensemble est solide. J’aime bien. La relation Thanos-Hela est une bonne idée, toute bête mais efficace, et j’ai hâte d’en voir plus ; notamment s’il y aura un triangle amoureux.
Geoff Shaw s’en sort bien, il ne maîtrise pas les cheveux de Star-Lord, mais le reste est bon. L’atmosphère est lourde, mais fonctionne bien dans ce cosmique un peu crade, un peu “post-catastrophe”. Un bon moment de lecture, j’ai hâte de la conclusion et surtout de la suite ; Donny Cates place ses éléments, il faudra en faire quelque chose !

La chute de Batman continue ; sa sortie de la machine ne paraît qu'un soubresaut, et le pire est intervenu.
Il a perdu.
Tom King plonge Bruce Wayne dans un désespoir terrible, qui le pousse aux extrémités - et à une forme surprenante et compréhensible de fébrilité, qui met mal à l'aise ; Batman n'est pas fébrile. Batman n'est pas faible. Batman n'est pas vaincu... enfin, ne l'était pas ; jusque-là.
Je l'ai déjà dit, j'adhère au projet de l'auteur, mais je regrette qu'il emploie trop souvent une profonde décompression dans ses sagas et ses épisodes. La récente intrigue Knightmares, au-delà qu'elle soit coupée par le (mauvais) crossover avec Flash, a été trop longue et trop maladroite ; mais le projet me plaît. Et j'apprécie de voir ce long travail de destruction, entamé par Bane... réussir.
Batman a perdu. Il a perdu le contrôle. Il a perdu la confiance de Gordon. Il a perdu la confiance de ses proches, appelés en "alerte rouge" et qui n'ont pas vu les machinations de Bane, très doué pour tout cacher. Il a perdu la partie - il a même perdu Alfred, qui lui annonce ce constat terrible ; il a perdu. Bane l'a brisé.
Quel final. Quel abominable constat, et quelle chute depuis le non-mariage. Tom King en fait baver au personnage, et je suis ravi d'avoir lu qu'il va revenir... que City of Bane va lancer la revanche du Chevalier Noir ; ça fait plaisir. Car il souffre, là ; trop diront certains, et ils n'ont pas tort - mais l'ensemble fonctionne. La chute est terrible. La défaite est terrible.
Le plan de Bane est terrible. Tom King l'a lentement façonné, avec intelligence et pertinence ; ça fonctionne bien. J'adhère toujours, et je suis très client de ce type d'épisode... en espérant que Batman se reprenne, et que le vent tourne. Mikel Janin et Jorge Fornes se partagent le dessin, avec du sens : le second fait le présent, avec ce style de copycat très joli mais sans "âme propre", on va dire ; le premier gère le passé avec la Batfamily, âpre et brutal, mais très joli. Une réussite graphique, en lien avec une réussite scénaristique.
Vivement la suite. Mais vivement la revanche, surtout !

Le début de cette série a été un peu lent, décompressé, mais depuis peu, Chip Zdarsky s'est vraiment lancé - et ça fonctionne très bien. Le #4 était bon, ce #5 est très bon ; même si, une fois de plus, Matt Murdock chute... bien que l'auteur tente maintenant des territoires plutôt inexplorés dans d'autres runs similaires.
Daredevil a repoussé et vaincu le Punisher, et entend maintenant stopper Owl ; pour en finir. Parce qu'il a tué quelqu'un. Parce qu'il n'arrive pas à passer outre (je trouvais au #4 que ça allait trop vite, Zdarsky retombe sur ses pas, là ; Matt est dans le déni et l'autodestruction, classique mais efficace). Parce qu'il veut faire une bonne chose avant d'être arrêté... et il croit ce moment arrivé, quand les Defenders de Bendis (Jessica Jones, Iron Fist, Luke Cage) arrivent. Sauf qu'ils viennent l'aider, et lui dire que tuer quelqu'un par accident, "ça n'est pas grave". Non pas pour dénier l'horreur du moment, mais faire avec. Matt ne l'accepte pas, s'enfuit... et découvre chez lui Spider-Man ; qui, brutalement mais efficacement et légitimement vu leur relation, lui dit que c'en est trop. Matt l'accepte, l'admet ; il ne peut plus. Il ne peut plus être Daredevil.
Un épisode dynamique et fort, qui s'intensifie au fil de la lecture, jusqu'à un final déchirant mais logique. Chip Zdarsky montre la fuite en avant d'un blessé, paumé, qui tente de bien faire mais ne cesse d'échouer, de s'accrocher en se crispant, et en enchaînant les erreurs. Son Matt Murdock est de mieux en mieux écrit, les Defenders sont bons, mais c'est surtout DD/Spidey qui est très, très bien réalisée. C'est simple, c'est logique, c'est fort, c'est dur ; c'est beau.
Tout autant que les dessins de Marco Checchetto, qui livre encore des planches superbes. Très belles, déjà, mais avec une ambiance très adaptée ; un régal des yeux, au service d'un scénario dur, terrible, mais intéressant, pour le choix (apparemment) final de Matt. Vivement la suite.

La situation est critique (encore). Piégée dans la 6e Dimension, en vérité l'antre du World Forger (un des enfants de Perpetua avec Monitor et Anti-Monitor ; le World Forger créé les mondes, c'était lui le maître de Barbatos), la Justice League est aidée par la Legion of Doom de cet "autre" Multivers, que le World Forger entend imposer à la place du Multivers classique. Et si la JL parvient à rejoindre le Hall de Justice pour tout stopper, au prix d'un sacrifice héroïque de la Legion of Doom, ils retrouvent leurs "futures" versions de ce Multivers "paradisiaque"... et surtout un Batman apparemment dévoué à la cause du World Forger. Au point d'être prêt à lobotomiser ses proches pour y parvenir !
Un bon épisode, même s'il n'avance pas vraiment ; tout ce que je viens de dire était déjà acté dans le #23. Scott Snyder livre cependant de bons moments d'écriture et de caractérisation dans une Legion of Doom sans Luthor et héroïque, avec un sacrifice noble ; c'est sympa, mais ça n'avance à rien. La discussion entre le World Forger et Batman convainc moins que dans le #23, et la résolution paraît très prévisible ; mais ça se lit bien. J'ai particulièrement aimé les premières pages, sur un flashback de Superman, que Scott Snyder écrit ici très bien avec Jon.
Je l'ai dit, j'ai toujours aimé les mondes parallèles, donc cet "autre" Multivers me plaît bien. Mais Scott Snyder réussit à ne pas être trop lourd dans ses démarches (il demeure lourd, mais moins qu'à d'autres moments) et surtout explications ; ça passe, ça passe même plutôt bien maintenant que les éléments se mettent ensemble. Même s'il faut avouer que son imagination me paraît bien "triste" ou limitée... à la réponse à "d'où vient le Multivers", il répond en créant des entités qui répondent à une déesse-mère, envoyée pour tout créer ; dans un grand plan de l'Omnivers, qui lui demeure mystérieux. En définitive, Snyder ne fait que déplacer la question, en multipliant les super-dieux... mais bon, ça se laisse lire, et surtout Jorge Jiménez livre des planches sublimes. C'est beau, c'est dynamique, c'est coloré, c'est joyaux ; c'est magnifique.
Une bonne lecture. Même si, intrinsèquement, je me suis fait un avis sur l'imagination et le projet de Snyder, qui a beaucoup d'ambition... mais bien peu d'imagination pour en être digne.

C'est épique.
Je peux comprendre les critiques sur Bendis, que je partage souvent. Je peux critiquer la décompression, avec ici un épisode qui ne fait "rien" avancer, avec le seul élément vraiment neuf en dernière page. Je peux critiquer quelques dialogues, qui ne "font" pas toujours Superman. Je peux critiquer la présence de Jor-El (bien que Bendis n'en est pas responsable), une très mauvaise idée. Je peux surtout critiquer le principe de vieillir Jon, ce qui me navre, même si Bendis fait ça "plutôt" bien.
Mais... oui, je dois l'avouer ; je trouve cet épisode très épique. Ivan Reis, avec plusieurs encreurs, livrent des planches superbes - puissantes, spatiales, cosmiques ; épiques. J'ai eu très régulièrement le thème légendaire de Superman, quand le héros agit et fait au mieux ; sans perdre une seule vie.
Oui, c'est épique. C'est simple, décompressé, et je n'adhère toujours pas au projet de vieillir Jon ; mais, bon sang, je "suis" dedans. C'est épique, et c'est très beau. Oui, vivement la suite !

Quelle abominable mais superbe histoire d'horreur.
Au-delà de toutes les qualités du (déjà) superbe run d'Al Ewing et Joe Bennett, je pense que je retiendrais essentiellement leur volonté d'orienter le titre dans une ambiance horrifique, complètement surnaturelle et horrifique ; ça surprend pour Hulk, qu'on "voit" comme une créature de science, mais ça a finalement beaucoup de sens pour toute la mythologie déviante de Hulk, ses multiples résurrections inexpliquées, et ses changements de personnalités. Comme différentes possessions de Bruce Banner, qui a joué avec le pouvoir absolu et en est désormais damné.
Le cliffhanger du dernier épisode était terrible, ce #17 l'est complètement. L'agent Brubank pense pouvoir se venger de Bruce Banner... mais il se trompe, car il affronte ici

Spoiler:

Carrément. Passé le choc initial, c'est un plaisir réel de revoir ce personnage, mais aussi son côté "malin". La gestion de l'événement est brutale mais très bien réalisée, et le rebondissement sur les lumières est autant pertinent qu'abominable ; c'est flippant, vraiment. Autant que dégoûtant... mais toujours moins que l'image finale, déjà horrible visuellement, mais impardonnable sur ce que c'est, vraiment.
Un épisode toujours aussi bon, mais un choc et une plongée constantes dans l'horreur. Al Ewing maîtrise complètement son sujet et sa série, il faut adhérer et j'y vais à fond ; j'adore, même si on peut légitimement frissonner devant tout ça. Il trouve en Joe Bennett un parfait camarade de jeu, un partenaire de crime idéal est inspiré. Ses planches sont toujours aussi belles et inspirées, avec un sens de l'horreur particulièrement horrible mais inspiré ; c'est beau, mais terrifiant. Vivement la suite, encore une fois !