[Secret Society] La Horde Savage

Chong-Mai
9h45 heure locale

La journaliste de BBC News, en tenue militaire de circonstance était assise devant une carte tactique de la région de Yon qui entourait la capitale de l'état de Chong-Mai. Le visage grave, ses notes déployées devant elle, la jeune femme s'apprêtait à faire en direct le résumé de la situation de cet état niché entre la Corée du Nord et la Chine. Un homme devant elle commença un décompte. La lumière de la caméra s'alluma sitôt que le "un" fut passé.

- Mesdames et messieurs, bonsoir, ici Jane Manfield pour BBC News. Je vous parle en direct du Quartier Général des forces loyalistes de Yuan Huong, président du Chong-Mai. Depuis bientôt cinq mois un conflit d'une rare ampleur bouscule le quotidien des habitants de ce pays, l'heure est venue de faire les comptes. Tandis que les forces loyalistes perdent lentement du terrain au Nord du pays sous la pression des groupuscules terroristes qui revendiquent la création d'un nouvel état fort et acquis à leur cause, les positions du gouvernement se voient renforcées au Sud où les principales villes industrielles tiennent bon sous les assauts des milices de l'opposition.

" Rappelons les faits. Yuan Huong, du Parti pour L'Indépendance (PI) issu d'un scrutin controversé par Jin Ming, du Parti Unité, Ordre et Progrès, (PUOP) et ses alliés, a refusé de commissionner un bureau d'investigation sur la tenue des élections. Ayant fait emprisonner la moitié des membres du Conseil Constitutionnel sous des accusations de malversation et de corruption, ce dernier s'est aliéné définitivement les foudres de son opposition qui lui a, l'hiver dernier, intimé l'ordre de remédier à cette situation "honteuse et dégradante pour le pays".

" C'est au printemps dernier que le président a connu un revers de taille. Soutenu par la Corée du Nord, Jin Ming a alors déclaré faire sécession avec Yuan Huong et ses "cohortes fascistes". Ce dernier, allié avec des groupuscules communistes révolutionnaires a alors lancé un assaut dans le Nord du pays. Les observateurs internationaux présents lors du scrutin ont été rappelés par l'ONU suite au refus du Conseil de Sécurité de participer aux évènements qui se déroulent dans le pays..."

Dans une vaste salle souterraine, assit dans un fauteuil de cuir, l'homme le plus vieux du monde observait les multiples écrans qui lui faisaient face. Des journalistes, des présentateurs, des analystes et des experts s'enchainaient inlassablement sur les plateaux de télévision du monde entier.

"Ici Fox News, alors que le Chong-Mai s'embrase, une question demeure à l'esprit des américains : où le président se fait-il coiffer..."

"Les villes de Shing-mang et de Kinman se sont proclamées indépendantes après leur conquête par les forces de Jin Ming..."

"La Corée du Nord arme-t-elle réellement les forces de Jin Ming ?"

"Prenons garde à une lecture occidentale du conflit... Le refus de la Russie et de la Chine d'une intervention qui viendrait empiéter sur leur pré-carré ne doit pas être prise pour une provocation mais une volonté de pacification... "

Bientôt tous les écrans s'éteignirent et le fauteuil pivota vers un militaire. Lui aussi fort âgé, le visage parcheminé, les yeux fatigués mais heureux, son corps fragile engoncé dans un uniforme militaire chargé de fourragères, il avait la gravité des hommes d'action habitués à la guerre et à la mort. Il était dos à une large table de commandement sur laquelle était projetée une carte holographique du Chong-Mai. Des opérateurs radio, des ingénieurs, plongés dans leurs occupations, s'affairaient sur des baies de serveur et du matériel de communication. Des officiers, au garde-à-vous étaient alignés sur les côtés de la table de commandement, prêts à recevoir leurs ordres.

- Sommes-nous prêts général Immortus ? demanda l'homme dans son fauteuil.

- Naturellement Seigneur Vandale, répliqua le vieil homme qui ajusta son monocle brillant comme si la question n'aurait jamais souffert une autre réponse. Nos forces "spéciales" viennent même de nous rejoindre.

Vandal Savage, les mains en cloche, observait la vue tridimensionnelle du terrain et sourit enfin. Vandale était un être patient. Arpentant les âges comme certains arpentent le monde, il avait observé les rêves de conquêtes de ses "semblables", il avait suivi l'évolution de la guerre. Il avait cru en Alexandre le Grand, en César, en Auguste, en Napoléon ; il avait plongé l'Europe deux fois dans la guerre ; il s'était délecté de la guerre froide ; réjouit de voir le monde lentement plonger de nouveau vers des conflits généralisés. Il n'aimait pas la guerre, mais il la comprenait, il en connaissait les rouages, l'intérêt et les écueils. Lui pouvait en tirer profit et il était temps qu'il cesse de chercher chez d'autres toute la perfection qu'il avait en lui.

A l'inverse, le Général Immortus aimait la guerre et ne vivait que pour elle. Il était l'outil idéal de la volonté de Vandal, un homme prêt à monter au combat avec ses hommes malgré son âge et ses faiblesses physiques, qui savait se faire obéir tout comme lui savait se faire respecter. Les deux hommes étaient fait pour s'entendre, l'un prêt à dominer le monde, l'autre paré à le conquérir.

L'immortel Savage avait investit massivement pour faire de cette opération une réussite, la première pierre d'un empire qui bientôt recouvrirait le monde. Avec des forces peu nombreuses mais parfaitement entraînées et équipées, soutenues et guidées par l'autre pilier de sa nouvelle Nation, la Secret Society of Evil, dont les futurs membres attendaient présentement dans une salle attenante, l'immortel ferait bientôt main basse sur le Chong-Mai et nul ne saurait l'en empêcher.

- Sont-ils tous arrivés ? demanda Vandal.

- Sans exception, le vénusien s'est montré fiable, commenta le général. Ils ont été acheminés par hélicoptère dans le plus grand secret.

- Alors faites-les entrer, ordonna-t-il. L'heure est venue pour eux de prouver leur utilité.

[HRP]
- Chers membres vous avez été pour la plupart acheminés par hélicoptère jusqu'au QG de votre employeur après avoir été contactés par le mystérieux Mister Mind. A vous de jouer !

- Comme pour tout sujet impliquant plusieurs membres, un résumé de vos actions est demandé.
[/HRP]

Un homme parcouru de spasmes, la bouche entravée par une muselière, les yeux révulsés faisait face à Mister Mind qui trônait fièrement sur une large console de commande. Ce dernier énonça une série d'observations en lisant les écrans des différents appareils. Un assistant nota avec soin sur une tablette électronique chaque parole du ver. D'une pulsion de son corps métamérisé, le ver poussa un levier et d'un bond appuya sur un bouton. Les écrans changèrent, l'homme convulsant commença à émettre des grognements.

Autour d'eux, un laboratoire clandestin se déployait. Des équipements informatiques, des paillasses improvisées de chimiste, d'étranges fours et des cuves métalliques rutilantes formaient le décor de cette étrange et terrible scène.

- Bien, notez que l'équipement est résistant aux chocs électrique, commenta le ver.

D'un nouveau bond il coupa le courant et le cobaye de son expérimentation se détendit comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Un téléphone non loin sonna. Un scientifique proche vint décrocher le combiné et annonça.

- Le réunion va commencer Mister Mind.

Le ver fit une petite moue de dépit en voyant l'heure. Il s'était laissé aller à ses expérimentations plus tard qu'il ne l'aurait voulu. Depuis qu'il était dans ce complexe, il en oubliait la notion du temps, le scientifique en lui se languissait de l'étendue des possibilités qui lui étaient offertes et de la piètre surface qu'il avait parcouru jusqu'ici.

- Passez aux tests de température, protocole 67-3, rajouta-t-il. Notifiez les dysfonctionnement de l'équipement et la température.

- Mais... le protocole va jusqu'à deux cents degrés monsieur ! s'écria le chercheur qui feuilletait le déroulé de l'opération.

- Contentez-vous de faire ces tests, trancha le ver alors que son assistant tendait une main docile vers lui.

Mister Mind était heureux de pouvoir compter sur les moyens collossaux de Vandal Savage et s'enorgueillissait d'avoir été contacté par ce dernier pour l'aider dans sa quête de pouvoir. De tous les simiesques, ce dernier était le plus respectable, le moins humain en réalité. Ce dernier avait parcouru les siècles, rencontré l'Histoire comme ces babouin primitifs le disaient si bien et en était sorti changé. Bien loin de la petitesse de vue d'un Sivannah, heureusement loin de ce que les autres nommaient "moralité", il s'était révélé un outil puissant et un être d'une rare perspicacité.

Cet être avait immédiatement compris l'étendue des talents du ver et l'avait gracieusement doté des moyens scientifiques et techniques digne de lui. De son côté, Mister Mind s'était glissé avec joie dans l'organisation de cette nouvelle guerre et les promesses que le simiesque tiendrait à coup sûr.

L'assistant le conduisit jusqu'à un réduit dans lequel était assis un homme sans expression. C'était un individu de type asiatique, habillé comme un guérillero, avec une veste et un pantalon militaire vert kaki, une casquette avec une étoile rouge dans un cercle blanc et un nom sur la poitrine : "Jin Ming".

Le leader de la révolte contre le pouvoir en place avait été une marionnette des plus utiles pour mettre en scène la révolution qui balayait ce pathétique petit état sous-exploité. Encore aujourd'hui, il servait au ver à organiser les mouvements des "révolutionnaires" et gérer leur progression au Nord du pays.

Il passa de la main de son assistant de laboratoire à l'épaule de Jin Ming. Le ver aurait pu s'enfouir dans le tronc cérébral du pantin, mais pour rencontrer les membres de la future Secret Society, il préférait se montrer tel qu'il était. Après tout, aucun d'entre eux ne savaient encore à quoi ressemblait l'énigmatique Mister Mind qui avait signé chaque message et chaque promesse qui leur avait été faite. Ce dernier s'était caché derrière des écrans, des messages ou des paquets remis dans le plus grand secret, mais toujours avec de l'argent, des billets d'avion et des récompenses à la clef.

Le dernier message qui leur avait envoyé comportait une somme de dix mille dollars, la localisation d'un aérodrome secret situé à la frontière du Canada et une invitation à rejoindre un "Ordre Nouveau". Là-bas, un hélicoptère les avait attendu pour les transporter, sous la couverture radar jusqu'au Chong-Mai où un cortège les avait conduit jusqu'à la base souterraine de Vandal Savage. L'heure de la rencontre avait sonné.

Jin Ming se leva alors que le ver lui transmettait télépathiquement des ordres.

Avance...

La porte...

A gauche...

gauche...

La porte...


Bientôt le dirigeant de la rébellion entra dans la salle de commandement. Il fit un salut militaire superbe au Général Immortus et une inclinaison de circonstance à Vandal. Faute de lui-même se considérer comme inférieur à Savage, Mister Mind prenait grand plaisir à soumettre ses victimes à l'égo du conquérant millénaire. C'était peu coûteux et le ver maintenait ainsi la paix avec les hommes qui croyaient le domestiquer. Ne restait plus qu'à attendre le reste de leur équipe...


[HRP]
- Mister Mind interrompt ses expérimentations pour rejoindre la salle de commandement de Vandal Savage ;
- Ce dernier contrôle Jin Ming, le leader de l'opposition au Chong-Mai ;
- Ce dernier a donné des indications aux autres membres de la Secret Society pour rejoindre le QG de Vandal.
[/HRP]

« C’est pas trop tôt. »

Une voix nasillarde et désagréable se fait entendre au sein du Saint des Saints du quartier-général de ce qui apparaît comme une nouvelle organisation.

« J’attends depuis dix minutes, vous savez. »

Une silhouette massive et athlétique apparaît dans les ombres, derrière l’obscurité exacerbée par les machines, par les engins, par les écrans, par les ordinateurs et les meubles qui sont disposés ici et là, pour faciliter ce qui s’apparente à une surveillance mondialisée.

« Et le temps, c’est de l’argent. »

La silhouette se fait alors reconnaître, et se fige devant Vandal Savage, le leader de l’opposition qui semble être en lien avec Mister Mind, et le général Immortus, qui tous peuvent reconnaître…
… Sportsmaster, le mercenaire au pseudonyme idéal pour les plaisanteries, mais dont les actes et l’efficacité sont très loin de faire rire.

« Disons plutôt qu’il s’agit de votre argent, qui devient de plus en plus le mien, tant que ça dure. »

Lawrence Crock s’approche d’une table, et pose ses fesses dessus. Il croise les bras, et laisse ensuite son regard sombre glisser sur les personnes devant lui, évitant les quelques assistants ou autres nuisibles inutiles qui gravitent autour d’eux.

« Vous m’avez appelé, je suis venu. Par contre, le blabla géopolitique ou révolutionnaire, je m’en fiche… donnez-moi une cible, donnez-moi un objectif, et donnez-moi le fric. »

Quelques temps plus tôt, Sportsmaster a été sollicité par un mystérieux Mister Mind, qui semblait en savoir énormément sur lui, ses activités, ses repaires et ses réseaux ; il n’a pas aimé cela, mais il a fini par répondre à l’invitation et à la proposition, en utilisant ses propres connaissances de la région pour rejoindre ce pays inutile, mais rongé par la violence ; l’on ne survit pas aussi longtemps dans sa profession sans avoir un accès facilité à n’importe quelle zone du monde, après tout.
Sa venue est autant dictée par l’appât du gain, un moteur fort chez lui, que par la quête constante de perfection et de réussite, un moteur encore plus fort… mais surtout par sa curiosité, pour savoir qui peut en connaître autant sur lui.

Lawrence n’est pas naïf : il sait qu’il n’a rien d’un grand stratège, d’un puissant cerveau qui mène des parties d’échecs sur plusieurs tableaux ; même s’il a maîtrisé les échecs, il n’a pas le niveau d’un Lex Luthor, par exemple. Et il s’en fiche.
Mais… il ne peut supporter, accepter et même tolérer que quelqu’un puisse avoir des éléments sur lui ; il doit donc enquêter, analyser qui peut être derrière tout ça… et agir, si besoin.

« Bon… on fait quoi ? »

D’abord, cependant… la mission. Et l’argent.
Puis, après, sa vérification.
Une chose après l’autre. Une réussite après l’autre.

(HJ/ Résumé rapide :
- Sportsmaster est venu par ses propres moyens dans le pays ;
- Sportsmaster n’apprécie guère le contact de Mister Mind et pense qu’il en sait trop sur lui ;
- Sportsmaster vient autant répondre à une offre d’emploi qu’enquêter sur ceux qui en savent sur lui ;
- Sportsmaster provoque un peu l’assemblée, puis attend la suite. /HJ)

Tara n'était pas une révolutionnaire ni une réactionnaire. Entre le rouge du progrès et le noir de la répression, son cœur ne balançait pas. Elle en avait rien à fiche des drapeaux, des uniformes et des lois. Le soleil noir de la dépression s'était depuis longtemps abattu sur elle et elle ne danserait qu'au jour où le magma rougeoyant ensevelira l'humanité !

Autant dire que son humeur ne s'était guère améliorée. Le fait d'être une criminelle de guerre pourchassée ne l'avait pas fait prendre conscience de la futilité de sa conduite. Sa parenthèse themysciriene - digne de l'Oscar de la meilleure traîtresse - ne lui avait apporté nulle réflexion.

Tara demeurait la sale gosse qui prenait le Monde pour son jouet et qui avait envie de le réduire en charpie, rien que pour voir la tête que ça avait, une foi que c'était tout piétiné.

Sauf que ses moyens étaient nécessairement limités. Ce n'était pas une stratège, ni même une intellectuelle. Elle n'était ni méthodique, ni méticuleuse. Et elle était en plus... recherchée.

La proposition de Mister Mind (du fric, un avion pour fuir les USA) était dès lors on ne peut plus séduisante même si, au fond, elle ne savait pas ce qu'il était attendu d'elle. Du mercenariat ? Une trahison comme du temps des Titans ? Servir de gros bras à un régime fasciste comme avec Waller ? Devenir la concubine de Mister Mind ?

Tara méprisait tellement son corps et son existence qu'elle se fichait pas mal de ce qui lui serait demandé.

Alors quand elle arriva en Asie, dans une pièce bourrée de militaires qui n'avaient pas l'air de plaisanter, en compagnie d'une sorte de Hockeyeur et du Joker, Tara comprit qu'il lui était proposé une nouvelle alliance de criminels. Comme avec la Legion of Doom. Mais avec un taré notoire (le Joker) et sans Luthor...

Elle soupira, écouta la démonstration de virilité de Sportsmaster, les railleries du Joker et...

... tiqua sur la gueule qu'avait Mister Mind.

Puis elle haussa les épaules pour elle-même et s'alluma une cigarette, machinalement :

"Bon... merci de m'avoir permis de quitter les USA... Je dois tuer qui pour vous remercier ?"

[HJ :

- Tara arrive
- Tara se met à disposition de Mister Mind

/HJ]

Vandal avait soigneusement suivi les recrutements de Miser Mind malgré la réticence du ver à son intrusion dans ses démarches. Il n'était pas question pour lui de signer un chèque en blanc au vénusien, l'immortel avait tant de fois été déçu qu'il ne désirait pas perdre de temps avec une équipe qu'il penserait vouée à l'échec.

Lorsque le nom de Sportsmaster était sorti de la sélection, l'immortel avait hoché affirmativement de la tête. C'était un mercenaire plus qu'un idéaliste certes, mais efficace et capable de saisir l'importance des missions qui lui étaient confiées. L'homme se montrait taciturne, mais en comparaison d'un Alexandre le Grand ou d'un Bonaparte, il était parfaitement gérable. Le caractère faisait, se disait l'immortel, partie de la prestation. Qui voudrait d'un mercenaire qui se pâmait devant les discours ronflants et les grandes causes ? Il resterait, tant que Vandal ferait couler des liquidités en sa direction.

- Sportsmaster, commença Savage de sa voix puissante en portant les mains en cloche devant son visage, bienvenue. L'argent n'est guère un problème, tout comme le temps... Si vous accomplissez votre mission avec tout le talent que nous vous connaissons, cette dépense se justifiera tout à fait. Et... nous tâcherons de vous épargner au maximum les plaidoiries pour notre cause même si vous savez déjà que vous n'y échapperez pas totalement, j'aime que mes collaborateurs sachent les raisons de leur présence. Cela dissipe les doutes et évite les mauvaises surprises.

Le général Immortus, à ses côtés, hocha de la tête affirmativement. Il jaugeait le mercenaire comme on juge un bon soldat, dans sa tête passait déjà les missions qu'il pourrait lui confier à l'avenir.

Le Joker, lui, avait été un cas extrêmement compliqué. Mister Mind avait un esprit assez affûté pour couper mais il raisonnait trop en ordinateur organique, et ne concevait l'aspect humain que comme une variable d'un vaste algorithme. Le joker était selon l'extraterrestre une martingale mathématiques maîtrisable sur le court terme, dangereux sur le moyen terme et... inutile sur le long terme. Vandal de son côté ne redoutait pas le clown, mais son inconstance. S'il savait pouvoir le briser ou lui trancher la tête avec aisance, l'envoyer en mission avec des ordres représentait plus qu'une absurdité, c'était une erreur. Le ver cependant lui avait présenté tout l'intérêt d'avoir ce psychotique de leur côté et l'immortel s'était laissé convaincre de tenter l'expérience. Mind lui avait certifié pouvoir tirer le meilleur du clown, restait à le prouver...

Son entrée fut au diapason de sa réputation. Flanqué de deux sbires qui auraient leurs places dans un camp de vacances, il commençait déjà à faire regretter sa décision à l'immortel.

Vandal ne répondit cependant rien aux provocations du Joker, les membres de la Secret Society régleraient leurs comptes tous seuls. Il se contenta de soupirer. Ce fut Mister Mind qui prit la parole à sa place. Le ver avait été pris d'une moue moqueuse à l'égard des plaisanteries de la Némésis de Batman et semblait amusé des gesticulations du clown.

- Je vous rassure, ce ne sont pas les mains qui manquent sur cette planète, répondit-il à la pique visant à se moquer de ses appendices passant sous silence le début de sa phrase, vous mieux que quiconque devriez le savoir, mais... par pitié Joker, ne soyez pas jaloux de Sportsmaster pour son entrée réussie. Haw Hee Hee Haw. Vous aurez vous aussi l'occasion de nous montrer votre talent. Et vous êtes tous ici car vous êtes pris au sérieux.

- Précisément, reprit à la volée Vandal qui ne désirait pas s'attarder sur ce point ni assister à un pugilat insignifiant. Vous aurez l'occasion de semer le chaos et de massacrer des Justiciers, mais le Général Immortus y reviendra plus en détails. En attendant, prenez place, quant à vos deux... qu'ils nous laissent.

Le visage buriné du futur empereur du monde se tourna ensuite vers une jeune femme : Tara Markov. Dévastatrice et inconstante, nihiliste absolue, autant dire une bombe à retardement. Et pourtant, dans cette folle blonde il ne percevait rien d'incontrôlable. Elle agissait pour le mal, pour le plaisir et dans un caprice éternel de fille insatisfaite. Le genre d'énergie qu'il fallait avoir auprès de soi pour la canaliser au mieux et la diriger vers des cibles d'intérêts.

Mister Mind était très heureux de voir cette méta-humaine rejoindre ses rangs, il avait, lui aussi, compris le potentiel dévastateur de la jeune femme et entendait s'en servir très efficacement. Il ricana à la réplique de la fumeuse.

- Une personne ? Haw Hee Hee Haw ! entonna le ver après les remerciements de la jeune fille. Pour aujourd'hui nous compterons en milliers !

Vandal fit un geste de la main pour qu'Immortus mette à jour la carte holographique du pays qui s'étendait devant eux.

- Maintenant que votre équipe est au complet, tonna l'impériale voix, il est temps pour vous de découvrir pourquoi j'ai mandaté Mister Mind ici présent pour vous réunir. Vous êtes parmi les criminels les plus recherchés de cette planète, avec des talents uniques et extrêmement précieux. Chacun à votre manière, vous avez exploité vos compétences pour survivre, vous assurer de quoi vivre ou de quoi vous divertir, mais à une échelle qu'il convient de réévaluer.

" Les justiciers qui s'opposent à vous sont unis, organisés et chaque jour ils mettent un peu plus cette planète en coupe réglée. Ils deviennent une menace que des tireurs solitaires auront de plus en plus de mal à affronter. Or j'ai l'intention de le faire et de mettre à un terme à leur hégémonie. Mais pour ce faire, il nous faut être forts et surtout pouvoir les affronter sur tous les domaines : politique, économique, militaire. Il nous faut être partout à la fois.

" Les gouvernements s'élèvent et tombent, les empire naissent et meurent parce qu'ils sont tous trop incapables de saisir leur chance. Occasions manquées, évènements mal interprétés, décisions inadaptées... J'ai vu des conquérants perdre contre un ennemi qui ne faisait que fuir ; j'ai vu des dictateurs s'embourber dans les glaces et se diviser en de vains efforts ; mais j'ai aussi vu des hommes de bien être assassinés, des homme de paix mourir pour leurs idéaux. Nos civilisations, sont en train de prendre le chemin de la destruction. Le poids de leurs contradictions seront notre meilleure arme. Bientôt l'absurdité de leurs vains efforts éclatera au grand jour. Et cela sera grâce à nous.

" Oui. J'ai l'intention de bâtir un nouvel Empire, mais cet Empire aura les moyens d'être millénaire. Il ne s'imposera pas comme les autres, à la force d'une armée visible, par la puissance culturelle ou l'hégémonie économique. Cet Empire usera des faiblesses même de ses ennemis pour les faire tomber. Cet Empire sera conquérant et ce qu'il ne pourra conquérir, il le détruira, le plongera dans le chaos ! C'est dans cet optique que Mister Mind vous a recrutés.

Un geste de la tête donna le relais à Mister Mind.

- Chers criminels, vous êtes ici pour participer à la fondation de la Secret Society of Evil ! Une organisation secrète et souterraine qui aura pour objectif d'unir nos talents divers et variés afin de grignoter ce monde et prendre ce qu'il a à nous offrir, qu'importe les moyens. Il n'y aura aucune limite à nos possibilités ! Tous les projets qui pourront nous faire progresser dans notre quête seront bons à prendre. Là où nous étions seuls et dispersés, nous éserons unis et invincibles. Ensemble nous serions capable de renverser des gouvernements, de plonger des régions entières dans le chaos ! Il n'est plus temps de nous cacher derrière de vains écrans moraux, de voir en l'Humanité une chose plus grande que de l'égoïsme et les inégalités qui la rongent.

" Mais pour tenir bon et faire perdurer la Secret Society, il nous faut une base arrière, un base de repli stratégique qui nous permette d'être en sécurité. C'est la raison de notre présence ici. Le Chong-Mai, comme vous devez le savoir, est un pays rongé par une guerre que nous avons déclenchée récemment et qui atteint aujourd'hui la juste maturation pour pencher en notre faveur ! Sitôt que Vandal Savage accédera au pouvoir de ce pays, il nous servira de nation-hôte. Nous disposerons de passe-droits dans ce pays, de passeports et de moyens extrêmement conséquents. Projetez-vous un peu ! Être financés par un pays avec des récompenses et des moyens largement supérieurs à toux ceux que vous avez pu avoir jusqu'ici ! Et si vous en doutez, ce qui nous attend présentement vous le démontrera car notre première mission est de remporter cette guerre ! A vous Général Immortus.

Le vieux général s'avança alors et d'un geste sec déploya une vue complète du pays sur la carte holographique.

- Messieurs, mademoiselle, déclara-t-il sèchement. Nous avons pour objectif de finir la guerre en vingt-quatre heures à partir de l'heure zéro de déploiement de nos troupes, dont vous ferez partie pour la durée de la campagne.

La carte se focalisa sur une immense ville représentée en rouge. Celle-ci se modifia au fur et à mesure des explications du général.

- Voici la capitale Hon-Hen, indiqua-t-il en pointant sa cravache de commandement sur le point rouge. Cette ville est actuellement considérée comme imprenable par les forces loyalistes. Nous allons leur montrer qu'il n'en est rien. Les récentes conquêtes des forces de Mister Mind sous couvert de Jin Ming nous permettent aujourd'hui de faire une percée au Nord de la ville et d'y pénétrer, hélas, il s'agit logiquement du point le plus fortifié. Mais rien qui ne nous soit interdit.

" Voici comment nous allons procéder pour conquérir cette ville.

" Tara Markov, vous aurez pour premier objectif de faire tomber les murailles septentrionales sur une longueur d'environ dix mètres. Vous serez en tête d'un cortège de chars - des drones automatisés - accompagnée de snipers et d'artillerie qui se chargeront s'éliminer les gêneurs éventuels et de mettre nos adversaires dans une position purement défensive. Sitôt que cette muraille sera tombée, nos troupes devront s'y engouffrer le plus rapidement possible. Tara Markov, vous progresserez avec Sportsmaster, vous serez avec la brigade 2, Mister Mind et le Joker vous serez dans la brigade 3 et moi-même je prendrais la brigade 1. Nous aurons trois objectifs distincts. Une quatrième brigade, sous les ordres de Scandale Savage sera chargée de couper les lignes de ravitaillement au Sud de la ville, soutenue par Salvaxe, à l'heure où nous parlons cette dernière attend nos ordres pour se déployer.

" La Brigade 2 devra progresser le plus rapidement possible sur environ trois kilomètres dans les secteurs nord-ouest de la ville et atteindre le central télécom de la capitale actuellement protégée par l'un des Great Ten envoyé par la Chine. Au dernière nouvelle il s'agirait de l'Archer Céleste accompagnée d'une brigade d'infanterie solidement retranchée. Sportsmaster, vous serez responsable d'un matériel de la plus haute importance que vous serez chargé de connecter au central internet dont nous vous donnerons la localisation exacte.

" La Brigade 3 aura pour objectif de tuer le général Kwaï qui dirige les forces loyalistes. Si ce dernier meure, l'armée sera à notre merci et la conquête du reste du territoire sera une promenade de santé. Ce dernier s'est barricadé dans un centre de congrès datant de la période soviétique au nord-est de la ville, autant dire assez de béton pour tenir un siège et il est du genre paranoïaque. Votre brigade se frayera un chemin dans la ville pour vous permettre d'accéder au plus vite au lieu. Vous vous infiltrerez tous les deux et ferez le nécessaire pour tuer cet homme. Tous les moyens sont acceptables.

" Enfin, ma brigade s'assurera que le reste de la ville ne puisse pas transférer de renforts sur vos positions ni que le président Yuan Huong puisse quitter la ville. Celui-ci se croit encore intouchable.

" Dès que les deux objectifs seront remplis, nous ferons converger toutes nos forces sur le palais présidentiel et le pays sera nôtre."

Il fit claquer sa cravache dans sa main gantée de cuir et eut un sourire mauvais.

- Rien ne devrait pouvoir nous tenir tête, déclara-t-il. Avez-vous des questions ?

[HRP]
Un grand merci à vous pour votre réactivité, et toutes mes excuses pour la petite latence !

Il n'y aura pas de réponse de Mister Mind lors de ce tour, je l'ai fusionné avec celle-ci pour nous faire gagner un post qui n'aurait pas été très consistant, nous reprenons donc directement à Sportsmater.

Pour rappel:
- Vandal Savage et Mister Mind répliquent aux joueurs ;
- Vandal Savage expose brièvement ses intentions ;
- Mister Mind présente la Secret Society of Evil aux criminels ;
- Le Général Immortus présente un plan d'attaque.
[/HRP]

Sportsmaster attend.
Il découvre les nouveaux venus, les autres invités, les autres membres de cette initiative ; et il ne peut s’empêcher de relever un sourcil de surprise, sous son masque, quand il entend le rire puis aperçoit la silhouette caractéristique du Joker.
Le Joker ? Ce taré ? Dans une équipe ?
Ça n’est ni une bonne idée pour leur initiative, ni pour la survie des membres ; en général, ceux qui entourent le Joker périssent, tout simplement. Que cela soit ses alliés, ses proches ou ses ennemis, personne ne survit à son contact – et Lawrence voit très bien pourquoi, comment cet agent du chaos et de la haine peut provoquer des catastrophes.

« Hem. »

Il grogne, adresse un signe de tête – mais ne réagit pas.
Non pas par peur, bien sûr ; Crock n’a pas peur de grand-chose, et encore moins du Clown. Mais il se méfie.
Il n’est pas stupide : il sait très bien de quoi le dément est capable, ce qu’il a pu faire, ce qu’il peut faire. Or, s’il considère avoir les capacités pour le vaincre en face-à-face… il sait très bien que le fou pourrait aisément utiliser son imprévisibilité pour l’emporter, et le faire souffrir ; ou, pire encore, faire souffrir ses filles.
Ces dernières méritent des leçons, c’est une évidence… mais pas celles du Joker. Mieux vaut, donc, s’en méfier, et ne pas attirer un courroux difficile à contrôler.

Son signe de la main envers Terra est cependant plus prononcé et plus agréable.
Tara Markov – ça, il peut gérer.
Criminelle, souffrant de problèmes psychologiques, elle est clairement dangereuse – mais le genre qu’il sait gérer. Sa présence ne le surprend guère, la jeune femme rôde dans plusieurs organisations de ce type depuis de nombreuses années ; elle peut être un atout, si elle évite de tout écrouler sur leurs crânes.

« Vous faites ce que vous voulez de mon temps, tant que vous le payez. »

Le mercenaire s’est tourné vers Vandal Savage, quand ce dernier l’a interpellé.
Il sait qui il est, il sait ce qu’il a fait ; il le respecte. Et s’il entend le servir, tant qu’il sera payé, il sait surtout qu’il vaut mieux éviter de l’énerver.
Lawrence l’écoute, donc. Il se tourne vers le fameux Mister Mind quand ce dernier est présenté – Mister Mind, ça lui dit quelque chose, mais il ne saurait quoi ; à voir, donc. Pour l’instant, il semble être un bras droit ricanant… mais il faudra se méfier, quand même.

Crock demeure silencieux durant les discours.
Savage est rapide, même s’il se flatte et a quelques accents de discours passés. Mind est efficace et direct, et ses propositions sont alléchantes – disposer d’un pays comme back-up, avoir une zone de repli en cas de difficulté, pouvoir compter dessus… oui, c’est attirant ; alléchant.
Le général Immortus, après, prend le relais et déplie la stratégie ; pas mal. Si Sportsmaster est essentiellement un combattant, un guerrier, il a quelques notions de tactique, et il sent ici que tout cela a été travaillé – mûri et pensé. Rassurant, donc. Et pertinent.

Surtout, la perspective de collaborer avec Terra et non pas le Clown est… une bonne chose.
Il se méfie évidemment d’elle, mais entre elle et l’autre – non, il n’y a ni doute, ni débat. C’est clairement mieux de collaborer avec Tara.

« Ca m’va. »

Le mercenaire se relève, décolle ses fesses du bureau et s’approche des plans. Il laisse son regard sombre glisser pendant quelques instants dessus, avant de se tourner vers le trio de commandants.

« On commence quand ? »

Le rôle prépondérant qui lui a été confié dans le plan lui plaît – autant pour flatter son ego, que pour lui permettre d’avoir un contrôle sur tout ça, sur cette fameuse Secret Society of Evil, dont le nom pourrait le faire rire – mais sur lequel il ne dit rien. Trop dangereux, trop polémique.
Le contrôle… la hantise, la psychose de Sportsmaster ; là, il sera en contrôle. Là, il pourra mener la danse.
Là, il sera définitivement celui qui change tout – et il adore ça.

(HJ/ Résumé rapide :
- Sportsmaster salue très prudemment le Joker ;
- Sportsmaster salue plus sympathiquement Terra ;
- Sportsmaster apprécie le plan ;
- Sportsmaster soutient le plan et demande quand tout est lancé. /HJ)

Un léger sourire vint perturber les lèvres impassibles de Tara. Des milliers de morts ? Des crimes à l'échelle d'un pays ? Tout cela était de la douce musique à ses oreilles. Tout cela lui réchauffait le cœur comme si - enfin - elle avait trouvé un terrain de jeu susceptible d'apaiser sa haine homérique.

Elle était captivée par les paroles de Vandal Savage. Enfin, quelqu'un qui voyait en grand ! Bien évidemment elle aurait préféré semer la zizanie en Markovie et envoyer la ville de Markovburg par les profondeurs mais ce pays dont elle ignorait tout et qu'elle aurait bien été incapable de pointer sur une carte lui irait bien.

Savage avait déclenché la guerre. Et la Secret Society allait l'arrêter. En soutenant l'un des deux camps... les progressistes ou la réaction ? Elle s'en fichait. C'était du pareil au même pour elle. Comme de savoir si on prenait les blancs ou les noirs sur un échiquier. Ça allait se finir en un gros massacre. Et ça, tout le monde - parmi les joueurs - semblait s'en réjouir. Et briser, broyer femmes, enfants et familles au milieu.

Tara remarqua que pendant tout ce temps là elle avait laissé se consumer sa cigarette entre ses doigts. Elle remarqua qu'elle en avait la chair de poule. D'excitation, de plaisir ? Elle en ronronnerait presque. Le mal pour le mal. Remplir les océans de sang. Se pelotonner dans un tombeau planétaire. Voilà des ambitions à sa hauteur.

Faire le mal pour le mal et ne pas être punie. Ne même pas avoir à feindre la gentillesse pour se terrer à Themyscira. Aller dans un supermarché et acheter des cochonneries sans craindre qu'un boy-scout en latex vous tombe dessus. Etre une sorte de Reine ou de libératrice et rire tout en piétinant de ses pieds vengeurs l'humanité entière.

Voilà un plan à sa convenance !

Elle jeta un oeil à Sportsmaster puis à Vandal Savage et opina vigoureusement du chef à l'énoncé du plan. Elle serait juchée sur le premier char de la division, détruisant les murs par sa seule pensée, rasant une zone complète sans avoir à se soucier du mal qu'elle faisait, carburant à la haine pure.

Oh que oui, c'était idéal. Oh que oui, ça allait être bien.

[HJ :

- Tara est d'accord avec le plan et délire sur comment que ça va être bien à la Secret Society

/HJ]

[HRP]Navré pour le retard.[/HRP]

11h36

Rien n'était plus délicieux que le son de l'unanimité. Alors que Sportsmaster acceptait avec la retenue professionnelle qu'on lui connaissait, que le Joker exultait comme le forcené qu'il était et que Tara jouissait intérieurement de l'avenir, Mister Mind ricanait doucement en lui-même. Un plan qui se déroulait pour l'heure sans accroc notoire et il comptait bien faire durer ce plaisir. Le ver bondit dans la main de son pantin asiatique et la fit se relever un peu.

- Parfait. Par-fait ! lança-t-il. Maintenant nous allons brièvement nous équiper. Sportsmaster, le Général Immortus va vous conduire auprès de l'un de nos plus ingénieurs pour vous donner le fameux dispositif que vous devrez déployer. Mademoiselle Markov vous accompagnera. Quant à vous Joker, vous aller me suivre, nous allons récupérer les armes dont nous aurons le plus grand besoin. Mais avant...

Mister Mind fit un petit geste de la tête à Immortus qui se tourna vers un soldat proche.

- Oreillettes, ordonna-t-il sèchement.

Vandal, observait toujours ces hommes et cette femme qui allaient le servir et qui se voyaient présenter de banals prothèses auditives.

- Ceci, fit Mister Mind tandis que sa marionnette s'équipait l'oreille libre, pourrait vous apparaître comme un simple et malheureux récepteur cependant cet équipement sera capable de fonctionner même en cas de brouillage particulièrement puissant. Il est indispensable que vous ne le perdiez sous aucun prétexte. Dès que nous aurons commencé l'assaut de la capitale, ce QG va déployer un rideau électromagnétique sur notre zone de conflit afin d'éviter toute interférence étrangère et éviter que la capitale ne reçoive trop vite des renforts. Vos émetteurs/récepteurs seront parmi les seuls équipements de communication qui fonctionneront. Inutile de souligner l'avantage tactique que nous aurons dès que le mur sera tombé. L'effet de surprise sera total haw hee hee haw !

" Bien, à présent, réglons nos montres. Je vous rassure, elles sont fournies.

Le Général sortit de sa veste une montre qui avait vu plus de guerres qu'il n'y avait de secondes à égrener dans une minute.

- Il est actuellement onze heure quarante-cinq zéro six, lut-il.

Les montres connectées et l'affichage de la base se modifia en conséquence.

- Début de l'opération à douze heure quinze minutes zéro zéro, rassemblement à douze heure zéro zéro. Faites vite, trancha l'officier en claquant des talons. Sportsmater, Markov, veuillez me suivre.

Autour d'eux, des opérateurs et des aides de camps s'agitaient de plus en plus. Ils affichaient une gravité qui allait croissant avec l'heure. Jadis les guerres se gagnaient à la force de la masse humaine, puis à la force de l'artillerie. Aujourd'hui, elles se gagnaient par un triptyque terrible : renseignement, rapidité, violence. Vaincre un pays était jadis simple, atteignez son gouvernement, prenez sa capitale et signez un accord. Aujourd'hui les hommes s'enfuient, les gouvernements s'expatrient. La terre n'est plus le simple refuge d'une Nation. Celle-ci peut pulser aux travers de frontières, s'animer dans une autre capitale, s'incarner en bien des hommes, des factions et des armées. Cette guerre allait révolutionner toutes les guerres. Elle avait vaincre un pays et l'unir en moins d'une semaine.

Fini les guerres faites par des armées de métiers ou des guérilleros. Ici se jouait la première guerre de mercenariat intégral. Vandal était un général mais pas encore un dirigeant, il avait autour de lui des super-criminels, des hordes de soldats payés grassement et disposerait bientôt d'un pays. Dans son fauteuil, tandis que ses hommes se dispersaient, il observait les simulations sur une tablette holographique qui résumait les manœuvres. Il était loin des tranchées de la première guerre mondiale, loin de l'industrialisation des massacres, loin de l'ère des missiles. Il était à l'heure de l'ultra-humanité, à l'heure ou les talents des méta-humains et des extraterrestres vivant sur cette Terre étaient plus dévastateurs que la meilleure arme de destruction massive.

Dès que le Chong-Mai sera tombée, le monde tremblera. Un pays, tombé uniquement par la force d'une poignée de supra-créatures, lui, ses enfants, le général et une Secret Society dans l'ombre... Voilà qui fera naître les plus vifs débats et les plus grandes craintes... Une deuxième étape qui permettra d'empêcher les justiciers d'être totalement libres... Une ère de peur qui mettra les sociétés face à leurs membres les plus terrifiants.

Un sourire mauvais naquit sur son visage. Oui, dans quelques temps, ses ennemis auront peur d'eux-mêmes...


Le général Immortus conduisit Sportsmaster et Tara Markov au travers d'un dédale de coursives grises uniquement égayées par des bandes de couleurs au sol qui permettaient de se repérer et les coloris crillards des câbles et des tuyaux qui serpentaient au plafond, uniquement retenus de la chute par des grilles métallisées luisantes. Les hommes que croisaient le général le saluaient instinctivement. C'était comme si l'homme générait une aura de salut impératif.

Il n'adressa pas un mot aux deux membres de la Secret Society et se contenta de leur présenter un homme étrange. Parmi des soldats en uniformes impeccables et armés jusqu'au dent, il arborait un costume trois pièces noir et une cravate sévère. Il se tenait droit et tendait une main devant lui, les doigts écartés. L'écran qui lui faisait face alignait des instructions informatiques qui défilaient à une vitesse inhumaine. Son visage était intégralement contenu dans une étrange cagoule blanche et un masque minimaliste lévitait juste devant.

Il se tourna lorsque le général s'annonça.

- Sportsmaster, Tara Markov, annonça le vieux général. Je vous présente Hordr_Root. Fils de Vandal Savage et notre plus brillant ingénieur. Je vous laisse à ses soins.

Puis il claqua les talons avant de quitter la pièce. L'étrange individu tourna son masque dans leur direction.

- Bienvenue à vous, lança-t-il d'une voix distante.

Il sembla les jauger un temps.

- Bien, fit-il après une seconde de silence. Vous serez en charge de la partie la plus importante de cette opération. Non pas que le reste soit insignifiant, mais de votre réussite va dépendre la pérennité de notre victoire. Vaincre un pays est une chose, le tenir en est une autre.

Il invita d'un geste de la main ses deux interlocuteurs à le suivre vers une table où reposait un équipement étrange. Une boîte blanche dotée de multiples branchements et d'un large voyant rouge pulsant similaire à un œil reposait au milieu d'outillage de façonnage et de soudure.

- Je vous présente le "Master Node". Il s'agit d'un équipement unique en son genre et comme vous serez chargés de le connecter au réseau de communication physique de notre ennemi, vous êtes en droit de savoir exactement à quoi ce dernier sert. J'ai mis au point une technologie capable de transférer des consciences humaines ou animales vers des corps situés à portée d'équipements connectés à l'un de mes réseaux. Pour faire simple je sauvegarde des données dans le cloud et je les uploade dans un autre réceptacle, un cerveau dans le cas présent.

" Le Palais présidentiel est particulièrement bien sécurisé, ce qui nous posera problème pour l'assiéger rapidement, mais sitôt que vous aurez pu connecter au central télécom de la capitale le "Master Node", je serais capable de télécharger l'esprit de vingt de nos soldats dans le corps de ceux de nos opposants qui seront dans ses murs. Je n'ai hélas pas eu le temps de formater plus de nos combattants pour ce genre de transfert, mais ils seront suffisants. Ceux-ci sont déjà contenus dans l'appareil, prière de ne pas l'endommager. Et dès que nous aurons fait main-basse sur le pays, nous serons capables de déployer à portée de nos réseaux sans-fil et nos réseaux filaires notre police et notre armée. Le Chong-Mai deviendra virtuellement imprenable.

Il laisse son affirmation flotter quelques instants dans l'air avant de reprendre.

- D'ailleurs, si l'équipement venait à être endommagé et pour éviter de vous retrouver accidentellement effacés par un transfert de conscience, je vous conseille de ne pas vous séparer de l'oreillette qui vous a été remise, c'est votre meilleur bouclier contre elle si vous veniez à en perdre le contrôle.

Il passa une main paternel sur son fameux "Master node". Une technologie qui assurerait le contrôle du pays. Hordr_Root expliqua ensuite à Sportsmaster comment connecter l'appareil et lui montra des photographies des installations auxquelles il devait la brancher.


Mister Mind, revenu dans l'oreille de sa victime conduisit le Joker jusqu'à l'armurerie. Le Clown fascinait le ver. C'était un homme mais qui ne réfléchissait pas avec le même bagage logique que ses contemporains. il était déclaré fou, mais tous ses actes convergeaient vers un schéma. Il était une arme au même titre que de la nitroglycérine et le ver avait hâte de le voir en action. C'était un leader, un inventeur, un monstre, un tueur, un assassin, un chimiste et parfois un excellent psychologue, autant dire un couteau-suisse avec la capacité de destruction d'une tête nucléaire. Il ferait à coup sûr des ravages. Mais il fallait le tester, voir s'il pouvait suivre un plan et surtout s'il pourrait participer à la destruction des justiciers. Son amour de Batman le rendait délicat à manœuvrer en ce sens, mais le ver ne doutait jamais de lui.

- Bien, fit le vénusien via les conduits phonatoires de son hôte. Voici l'armurerie, vous pouvez vous équipez de tout ce que vous voulez. Ici vous avez les armes de poings, les armes blanches là-bas. Là dans le coin vous avez les grenades et les équipements explosifs, dans le râtelier derrière les armes d'assaut, il y a les lances-roquettes et les bazookas. Il doit se trouver quelque part des gilets et des casques.

Il regarda sa montre.

- Faites votre sélection, nous devons être dans le tank de la colonne dans moins de vingt minutes. Pour ma part j'aurai des troupes irrégulières qui nous épauleront, elles auront des fusils, des mitrailleuses et quelques lance-grenades, de quoi nous permettre de progresser sans trop de problème.


Lorsque tous furent parfaitement équipés, ils se regroupèrent dans un immense hangar où se trouvait le général Immortus, une colonne de dix blindés lourds et une escorte de jeeps. Les soldats présents étaient aux écoutes de leurs officiers et certains colonels firent une moue en voyant arriver les "civils" dans leur opération.

- Bien, Tara Markov, vous serez sur le char de tête, nos sniper seront déployés avec les jeep avant votre arrivée, rappela le général. Sportsmaster, vous serez dans le char de tête également. Joker, Mind, vous serez dans une jeep.

Mister Mind s'installa sur le fauteuil passager d'un véhicule simiesque tandis qu'un place à l'arrière restait libre, juste à côté de l'artilleur qui gérait la mitrailleuse de toit.

Le Général observa sa montre tandis que les lourdes portes des hangars s'ouvraient sur une route qui remontait vers la surface du Chong-Mai. Les officiers donnèrent leurs dernières indications aux hommes qui se répartissaient. Dans les oreillettes de tous les combattants grésilla la voix de Vandal Savage.

- Messieurs, mesdames, l'heure n'est plus à la peur et à l'angoisse. L'heure est à l'action et à votre valeur. J'ai pleinement confiance en vos capacités et en nos objectifs. Le Chong-Mai est au bord de l'effondrement, ses troupes sont trop sûres de leur force et bien trop dispersées pour représenter une menace à notre égard. Cette ville qui sera votre objectif est leur dernier bastion, mais ils l'ignorent encore. Ils n'ont pas l'énergie du désespoir, ils n'auront pas l'impression de combattre pour la dernière fois dans cette guerre. Cet avantage psychologique, couplé à la surprise, sera votre premier bouclier.

" N'oubliez pas que nous sommes en guerre. Toute pitié est affliction, toute mansuétude se retournerait contre vous ou vos camarades de lutte. Cette bataille n'est pas une bataille romantique où de nobles sentiments terrasseront nos ennemis. Il s'agira de progresser et d'atteindre vos objectifs quels qu'en soient les coûts. J'ai confiance en vous et je sais que chacun d'entre vous sera capable, dans le feu de l'action de toujours agir dans l'intérêt de notre camp.

La communication s'acheva sur ces dernières paroles et les chars se mirent en branle. Les jeeps commencèrent à dépasser les chars, suivis de drones motorisés. Des lumières blanchâtres artificielles, le convoi passa dans le Soleil jaune qui illuminait des plaines verdoyantes et des vallons où se nichaient des villes et des villages. Il était difficile de croire que la guerre ravageait ce pays.

"Atteinte de l'objectif sur planning prévu à treize heures zéro zéro" commenta le char de tête.

"Déploiement du brouillage" lança l'étrange voix de Hordr_Root.

Un léger grésillement crépita dans les radios et les oreillettes.

- Et voilà, lança un officier qui se trouvait dans le même char que Sportsmater. Une heure de brouillage radio pour empêcher l'ennemi de nous repérer trop vite. Y'a plus qu'à attendre...

Bientôt la capitale et ses fortifications furent en vue. La ville s'étendait sur des kilomètres, disposait de larges murs de béton montés au début du conflit et de piles de sacs de sable. Sur certains pans, des éperons rocheux offraient une protection naturelle, sans doute la raison géographique à l'implantation de la capitale à cet endroit. Des structures en bambous et en béton avaient été dressées pour servir de postes d'observation. Des détonations de fusil de sniper retentissaient déjà.

Un homme tomba de son poste d'observation. Le brouillage radio se leva et des communications commencèrent à jaillir dans les radios.

"Troupes ennemies d'observation éliminées"

"Mouvement dans la capitale, l'ennemi sait."

"Déploiement des chars"

"Les jeep vont se déployer dès que l'attaque aura commencée."

- Soyez prêt Joker, fit Mister Mind à son compagnon de combat. Il faudra vous accrocher, la jeep essaiera de nous rapprocher au maximum avant que nous entamions un petit sprint dans la ville.

Dans l'oreillette de Tara grésilla.

"Défoncez-nous tout ça" ordonna le général. "C'est le moment où jamais."

Dans le char, l'accompagnateur de Sportsmaster mit son casque et s'adressa à lui.

- Et voilà, plus le moment de reculer.

La fin de la guerre commençait et via ses drones, Vandal Savage observait son destin en marche...

[HRP]
- Hordr-Root montre le "Master Node" à Sportsmaster et Tara, équipement qui lui permettra de télécharger des consciences de soldats dans des soldats ennemis pour faciliter la prise du palais présidentiel ainsi que la manière de le connecter ;
- Mister Mind montre au Joker l'armurerie et lui propose de s'équiper avec ce qu'il veut ;
- Une fois tous réunis, l'armée se met en marche. La guerre commence ;
- Le convoie arrive face à la capitale ;
- Tara Markov reçoit l'ordre de commencer l'assaut.

Le tour de jeu sera sans foute modifié un peu, je propose à Tara de répondre en première pour lancer l'assaut. Les prochains tours seront relancés avec Mister Mind.
[/HRP]

Tara était juchée sur un char, les bras croisés et l’œil mauvais. S'exposait-elle volontairement au danger ? Non, elle ne le croyait pas. Elle voulait simplement voir de ses propres yeux, sentir de ses propres narines, le déferlement de mort qui allait s'abattre sur la capitale.

Elle se sentait l'une des quatre cavalières d'une Apocalypse localisée. Elle allait balayer cette ville comme les cités bibliques de la plaine. Et sa fureur allait être sans limite...

Tara cracha son chewing-gum et fit craquer ses phalanges quand elle vit sa cible : le mur d'enceinte. Cet ouvrage monumental avait du requérir des fonds colossaux, du temps et de l'énergie. Il était - de plus - le fruit d'un esprit humain. Bref, c'était une réalisation qui témoignait du génie humain.

Et ce truc elle allait le démolir comme un gamin flanque en l'air une tour de cubes d'un revers de main.

Casser, détruire, salir, souiller et anéantir, voilà ce à quoi elle était bonne.

Tara frissonna. Elle avait la sale impression d'être instrumentalisée, néanmoins. Elle se demandait pourquoi on avait confié le "Master Node" à Sportsmaster et pas à elle ? Elle se prit à douter, l'espace d'un instant. Et à imaginer quelle pourrait être sa vie si elle n'avait pas succombé d'une telle façon à la haine.

Et puis, cette haine vint la prendre à nouveau et afflua comme une vague impérieuse. Deathstroke, les Titans, la famille royale, tous l'avaient laissée tomber à un moment ou à un autre. Tous. Méprisée de toutes et de tous, véritable éléphante dans un magasin de porcelaine, Tara ne se sentait nulle part à sa place, universellement rejetée.

Et la pauvre petite fille riche qu'elle avait été, obligée de se cacher pour les bals costumés de la Couronne, hurlait au fond d'elle. Hurlait vengeance. Hurlait un seul et unique message.

S'il n'y a pas un endroit où elle puisse mettre les deux pieds sur terre et se dire chez elle, nul être au monde ne sera tranquille.

Elle allait les ensevelir. Oh. Oui.

"Ça va swinguer, les potes" lança-t-elle dans son oreillette, en serrant ses petits poings rageurs. Elle plissa les yeux. Et commença à faire vaciller la terre sous le mur, à faire jaillir de la roche sous l'enceinte. Bref, à détruire ce qui n'était pour elle qu'une construction en cube, dans un caprice de dimension apocalyptique...

[HJ /

- Tara est juchée sur un tank
- Tara tente avec sa géokinésie d'abattre le mur d'enceinte

/ HJ]

A nouveau, Sportsmaster demeure silencieux et concentré.
D'une part, il s'empare de l'oreillette tendue par... le ver, enfin la créature ; il l'avoue, il est loin d'être à l'aise à proximité de "ça", ou même du Joker. S'il n'a absolument aucune peur ou terreur, son expérience lui permettant de savoir qu'il pourrait bien s'en sortir face à eux - même s'il préfère toujours éviter des affrontements directs ; ça ferait mauvais genre, et il ne serait pas payé, finalement.

Sans un mot, il prend l'oreillette - et l'enfile, même s'il n'est pas à l'aise à l'idée de faire ainsi confiance à cette bande de tarés ; et tarés est le bon mot. Au-delà même de la présence du Clown du Crime, qui dénote clairement une orientation de démence, c'est tout le plan présenté par Vandal Savage, le ver, le vieux général et même ce type bizarre, qui caresse une boîte comme une femme... bref, tout cela pue la folie, la folie sale, la folie glauque, la folie des asiles abandonnés et des sous-vêtements souillés.
Mais, en soi, ça ne le gêne pas ; il a un job à faire - il a un job pour lequel on va énormément le payer, et qui lui permettra d'avoir une véritable base aérienne, une zone de repli idéale.
Il va donc faire ce job... et il le fera parfaitement, car c'est ainsi qu'il fait ; toujours.

Lawrence Crock acquiesce, mollement, aux explications du fils Savage, puis retourne silencieusement vers le général, qui finit de donner les ordres.
Et, enfin, ça commence.

Après avoir vérifié son équipement, une nouvelle fois, une dernière fois, il suit Terra, qui monte sur le char de tête - dans lequel il entre.
Le mercenaire s'installe à l'intérieur, et se recroqueville dans un coin ; silencieux, il laisse son regard acéré et observateur glisser sur l'extérieur, et lance un regard par principe noir vers l'officier qui se trouve des besoins de bavardage.

"Si les signaux sont brouillés... mieux vaut profiter du silence."

La réplique n'appelle aucune réponse.
A nouveau, il s'enfonce dans la concentration et l'observation - puis sent son pouls s'accélérer, quand ils entrevoient le mur de la capitale.
Enfin.

Sans un mot, Sportsmaster se relève dans le char, serre les poings... et laisse son regard d'acier glisser vers les hauteurs, vers Terra.
La jeune femme, qui rumine depuis le lancement de leur folle équipée, utilise ses extraordinaires pouvoirs pour s'en prendre au mur d'enceinte - et il est clair que ce dernier ne tiendra pas, face à la détermination de Tara Markov, mais aussi son expérience et sa cruauté.

"Je prends ça."

Il se tourne, et s'empare du Master Node qui reposait jusque-là sur une structure sûre. L'officier se tourne vers lui, ne comprend pas et tente de se lever pour agir - mais le poing du mercenaire file seul, et s'écrase si violemment sur son nez que le soldat recule et s'effondre, le nez en sang et plongé dans l'inconscience.

"C'était pas une demande."

Alors qu'un bruit de fin du monde s'empare de la ville, tandis que les pouvoirs de Terra s'activent, Lawrence Crock garde le Master Node contre lui - et ouvre l'entrée du char, puis bondit littéralement à l'extérieur, sous les yeux terrifiés du pilote de char.

"Je parle sur le canal prioritaire que vous m'avez donné. J'ai le Master Node - et je file en ville."

Profitant de la fureur et de la violence de l'attaque contre le mur d'enceinte, Sportsmaster se précipite et court aussi vite qu'un ancien champion olympique de 400m - en direction de la ville, et des ruines encore fumantes.

"Je sais que c'est pas le plan... mais j'improvise. Je vais brancher votre truc, et profiter du bordel de l'attaque pour en profiter. Guidez-moi."

Lawrence bondit au-dessus de ce qui reste du mur, et s'enfonce dans la ville.
Il sait qu'il va énerver les têtes pensantes, il sait qu'ils n'aimeront pas l'improvisation - mais il s'en fiche. Il sent que c'est la bonne solution.
Il sent que c'est la seule solution, pour gagner une guerre-éclair.

(HJ/ Résumé rapide :
- Lawrence acquiesce aux conseils et ordres, restant sérieux et discipliné durant toutes les démonstrations - même s'il continue de penser qu'il est fac à une réunion de fous, ce qui ne le gêne guère tant qu'il encaisse son chèque ;
- Lawrence reste silencieux et concentré durant tout le voyage ;
- Dès que Terra s'en prend au mur d'enceinte, Lawrence s'empare du Master Node et frappe l'officier qui voulait l'empêcher. Il sort du char quand le mur commence à s'écrouler ;
- Lawrence informe le commandement qu'il improvise pour profiter du chaos et brancher, seul, le Master Node. Il demande à être guidé, et s'enfonce dans la ville. /HJ)

Les troupes révolutionnaires avancent, donc.
Et finissent par pénétrer dans la capitale.
Puis font tomber les murs, les bâtiments ; les résistants. Puis installent le Master Node, grâce aux diversions réalisées par Terra, grâce au lancement enclenché par Sportsmaster.
Puis, tout s'arrête – car tout commence.

Le Chong-Mai tombe.
Yuan Hong, président du régime abominable en place jusque-là, est emprisonné par les forces révolutionnaires. Quelques discours rapides sont donnés, pour expliquer que les rebelles s'emparent du pays – qu'un nouveau règne, serein et pacifique, s'enclenche.
Mais ce sont des mensonges.

Jin Ming, Héros de la révolution, est rapidement convoqué par ceux qui l'ont soutenu... et il comprend, alors.
Il comprend qu'il a tout perdu ; il comprend que son pays a tout perdu.

Jin Ming est enfermé dans la cellule voisine de Yuan Hong.
Le Chong-Mai se ferme, alors.
Les informations se tournent vers un autre sujet, une autre crise. Les jours passent. Le monde en vient à oublier le Chong-Mai, et beaucoup ignorent même où le placer sur la carte ; le monde les oublie, oui. Et le pire débute pour les habitants.

La capitale change.
Les véritables nouveaux maîtres s'en emparent.

Vandal Savage prend ses quartiers, et impose un régime de fer. Mister Mind, son commandant et conseiller, l'appuie autant que possible, et mène des expériences terribles pour simplifier ses dominations. Le Général Immortus réforme l'armée du Chong-Mai, et en fait rapidement des troupes d'acier, extraordinaires, qui ne souffriront aucune défaite en cas de besoin. Hordr_Root s'enferme dans ses quartiers, et fait augmenter ses budgets pour préparer le Futur de l'Humanité, sous son égide. Salvaxe et Scandal Savage s'acharnent l'un contre l'autre, mais demeurent des lieutenants de leur père ; pour l'instant.

Le Chong-Mai est sous leur coupe.
La Secret Society of Evil s'impose – et dispose, désormais, d'une véritable base ; d'un repaire, sous la forme d'un pays, entièrement fermé aux autres.

Si le Joker a disparu durant l'invasion, Terra et Sportsmaster restent ; et s'emparent de richesses, et ont maintenant ce qu'ils n'avaient pas jusque-là.
Un avenir.
Un avenir dans leurs mains – un avenir sous leur coupe.

Un avenir sous les drapeaux de la Secret Society of Evil.
Qui, bientôt, dominera toutes les capitales !