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[Canada] Les enfants de l'hiver [PV Diana Prince]

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[Canada] Les enfants de l'hiver [PV Diana Prince] Lun 4 Sep 2017 - 18:01

Tel un linceul blanc, la neige s'étendait un peu partout dans les plaines Canadiennes. Le moindre flocon qui détrempait le sol contemplait le ciel avec un semblant de tristesse. Eux qui venaient de là haut, ne pouvaient s'avouer vaincu ; pourtant, ils le firent, les langues rougeâtres d'un sang immaculé s'étendaient sur le linceul immaculé. De sa lente descente, les courbes sanguinaires coloraient la tristesse sous les traits de la mort. Un cadavre s'enfonçait alors dans ce qui deviendrait son tombeau, sa dernière demeure. Dans le craquement sinistre de la glace, les pas de l'assassin quittaient le lieu. Une lueur psychotique, instable, bleutée, brillait dans son regard. Un sourire amusé convoyait cette folie meurtrière tandis qu'un œil arraché, dont le nerf pendait entre le pouce et l'index, se vit porté entre les dents de l'assassin. L'onomatopée ne pouvait être autrement plus atroce qu'elle ne pouvait en aucuns cas être dévoilée. La mâchoire claqua, et il dégluti, fier de sa sinistre besogne il s'en alla vers une contrée dont lui seul possédait les clefs…

***

L'insécurité n'était que grandissante tandis que le monde se mettait à partir dans tous les sens. Peu importait où nous nous trouvions, la tristesse, la souffrance, la colère s'y trouvaient aussi. Se sentant presque chez moi ici, non loin de la capitale du Canada, je ne pouvais concevoir la scène qui se présentait à moi. Les genoux pliés, les mains gantées, mon regard se posait sur le cadavre meurtri, allongé sur le sol. De ce que les inspecteurs m'avaient confié, le corps de la jeune femme avait été retrouvé quelques heures plus tôt par un couple d'adolescents. Ces derniers avaient eu la peur de leur vie – pour les citer –, en ce qui me concerne, ce n'était qu'un énième meurtre à élucider. Depuis quelques semaines déjà, un tueur en série sévissait dans les environs. Avec cette jeune femme, le nombre de victime se portait à douze. Douze corps retrouvés dans la neige hivernale, encore habillés, et ne possédant aucunes autres marques que celle d'une larme leur ayant traversé le corps de part en part. Bien entendu, la marque de l'assassin se trouvait être une nouvelle fois visible. Toujours la même manière de faire, chirurgicalement, un œil était arraché. Jamais encore je n'avais eu à observer de telles prouesses dans la manière de faire. Les légistes étaient formels, aucun objet n'avait servit à arracher l'œil, tout cela était fait à la main. Quiconque possédant ce genre de capacité pouvait devenir un danger pour le reste de l'humanité…

Passant mes doigts sur la plaie qui ouvrait son ventre, dévoilant la majeure partie de ses intestins brûlés, j'entendis un des jeunes policiers se retourner pour vomir, petite nature… Dans le ciel, Crow exécutait des cercles de plus en plus large, tentant, en vain, de voir si quelque chose avait échappé aux inspecteurs présents depuis plusieurs heures. Pour ma part, je venais à peine d'arriver. La route depuis Ottawa était fastidieuse et la neige ne facilitait aucunement la conduite. Ce que je vis ne me plaisait pas vraiment. Tout ce qui se trouvait à l'intérieur du corps avait été brûlé par quelque chose. Une chose que je connaissais, une chose que j'avais affronté et qui avait failli me coûter la vie. Pourtant, ce ne pouvait être lui. Il avait été tué et corps jeté du haut du barrage de Kipling… Notre combat avait commencé après une traque de plusieurs jours, sur les toits de wagons de marchandises et s'était terminé ainsi… L'assassin au nom interdit avait été tué par celui qui portait le drapeau du pays sur son torse, celui-là même que j'avais respecté autant qu'admiré durant mon enfance, l'homme qui pour moi, était bien plus qu'un symbole, il était… Le Canada ! Ce jour là, il devint pour moi l'être le plus méprisable de la Terre. Jamais de ma vie je n'oublierais cet instant où, profitant de mon combat, il se rua sur mon adversaire pour le projeter dans le vide… Mon enfance venait de s'éteindre, et à jamais, le nom de l'homme qui m'avait donné l'espoir de vaincre un jour la cruauté qui sévissait au Canada. Arrêté une première fois, assassiné la seconde… Jamais je n'aurais cru possible de revoir un jour une pareille cicatrice.

Tout portait à croire qu'il était revenu d'entre les morts pour me hanter une nouvelle fois. Examinant un peu plus précisément le corps de la jeune femme aux cheveux d'or, je constatais qu'à la différence de ses précédentes victimes, son âge se situait entre vingt et trente ans… Chose rare pour celui qui n'avait tué que quadragénaires depuis le début. Il changeait de mode opératoire. Il me fallais faire le point sur tout ce qui s'était déroulé ces dernières semaines. Je connaissais quelqu'un qui n'apprécierait que moyennement ce qu'il osait faire… Activant mon portable, je regardais plusieurs minutes l'écran sur lequel était inscrit le numéro ; avant de l'effacer et de ranger mon cellulaire dans ma poche. Le froid hivernal me mordait le visage, et le vent qui commença alors à se lever n'arrangeait en rien les choses. D'ici peu, la scène sera prise d'assaut par une multitude de journalistes, de badauds et autres curieux. Les barrières de sécurités étaient déjà misent en place, un cordon fut tiré à plusieurs mètres alentours, et, en théorie, personne ne pouvait s'approcher de la scène s'il ne faisait pas partie des services autorisés.

J'avais besoin d'un café, un court, noir, et sans sucres… Comme je le prenais toujours. J'avais repéré sur le chemin un marchand ambulant qui en proposait à des prix modiques. Le goût n'allait pas être des plus agréables, mais tant pis, à défaut de mieux… Crow redescendit, se posa sur mon épaule et me fis part de ce qu'il avait vu. C'est-à-dire rien. Pas de traces de sang, de bagarre ou quoique ce soit d'autre. La neige avait tout recouvert et même les Anciens ne pouvaient nous renseigner. De plus, même s'ils l'auraient pu, ils ne l'auraient pas fait. L'interdiction d'interagir dans le monde des vivants était bel et bien réelle, tout comme l'était l'aigreur du café que l'homme venait de me servir. Maintenant je devais attendre le rapport du légiste, et continuer à chercher la moindre petite trace qu'il avait pu laisser sur la scène du meurtre. Entre deux gorgées une phrase s'échappa de mes lèvres…


- Southside… Où te caches-tu encore ?
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Re: [Canada] Les enfants de l'hiver [PV Diana Prince] Mer 18 Oct 2017 - 0:08

Les enfants de l'hiverft. Daniel Crow

Gateway City s’était transformée en prison. Les murs n’étaient certes pas bien hauts, mais ils étaient férocement gardés par les Amazones et bien que Diana ne craigne pas leurs lances aiguisées, la déception et colère de sa mère, elles, habitaient ses plus terribles cauchemars. Coupée du reste des Etats-Unis et désormais sous le joug de la loi martiale de Themyscira, Gateway City n’était plus la cité des arts et de la culture qu’elle avait été, encore à peine quelques mois auparavant. Une révolte grondait dans les rues, nourrie par la colère des hommes de se voir ainsi réduit au silence par ‘une bande de femmelettes’. Diana y avait longtemps vécu en tant qu’Ambassadrice, mais l’Ambassade n’était plus. Le bâtiment était exact, mais le nom était changé, désormais sec et sans appel possible. L’Hôtel du Gouvernement. La situation était au plus mal, et Diana servait de tampons entre deux sociétés qui avaient décidées d’arrêter de s’écouter.

Elle pouvait blâmer Amanda Waller autant qu’elle le voulait, elle s’était rapidement compte que ses insultes à peine déguisées et les grognements qu’elle se permettait n’aidaient en rien la situation. C’était à la sueur de son front et à ses belles tournures de phrases qu’elle devait la paix fragile qui régnait pour le moment. Elle savait que sa tâche était importante, que le message qu’elle devait transmettre comptait plus que tout, mais elle savait également que si elle passait une journée de plus bloquée à Gateway City, elle deviendrait folle. Elle avait l’impression que sa conscience était devenue trop grande pour la ville, pourtant étendue. Elle avait besoin de plus d’espace, moins de limites et de restrictions. Il fallait qu’elle se retrouve et qu’elle récupère son emprise sur elle-même.

Le soleil n’était même pas encore levé quand elle céda à l’impulsion qui n’avait cessé de prendre de l’ampleur en elle depuis plusieurs jours désormais. Sans même un regard en arrière ou l’ombre d’un doute, elle ouvrit la fenêtre de sa chambre, épée et lasso accrochés à sa ceinture, et sauta dans les airs, s’envolant rapidement bien au-delà des toits de Gateway City. Le vent faisait battre ses cheveux, agressait sa peau et le froid était mordant, impardonnable, mais Diana avait l’impression de pouvoir enfin respirer, pour la première fois depuis bien trop longtemps.

Elle laissa ses pensées la guider plus que son sens de l’orientation. Les lumières artificielles des villes qui s’éveillaient brillaient sous ses pieds, comme de petites lucioles particulièrement ordonnées. Il y avait tellement d’espace et de silence autour d’elle. C’était comme si elle volait dans son propre esprit, enfin autorisée à penser comme elle le souhaitait. Et maintenant qu’elle était libérée des contraintes politiques de Gateway City, ses pensées ne semblaient pas vouloir s’arrêter.

Elle vola un long moment les yeux fermés, les lèvres entrouvertes et sa voix avalée par le vent alors qu’elle murmurait quelques mots de réconfort dans le vide qui l’entourait. Qu’elle soit à Themyscira ou pas, elle savait que les Dieux l’écoutaient, et elle continuait de leur parler, même si leurs réponses se faisaient de plus en plus rares. Elle pensait à Clark qui avait comme disparu de la surface de la Terre, et elle priait Hermès d’apporter ses mots de réconfort à son ami. Elle ne pouvait le croire mort, elle s’y refusait et si elle avait raison, Kal était quelque part, dehors, seul et probablement emprisonné. Mais elle le retrouverait. Il fallait qu’il s’accroche. Elle le retrouverait.

Quand elle ouvrit finalement les yeux, elle survolait une ville qui ne lui était pas familière. Ravie de cette nouvelle distraction qui ne faisait que creuser la distance entre elle et la situation précaire de Gateway City, elle perdit de l’altitude et s’assit finalement sur le rebord d’un toit. Son regard se perdit sur la rue qui s’étendait à ses pieds. Tout le monde vaquait à ses occupations, les manteaux soigneusement fermés et les écharpes enroulées autour de leurs visages. Le sol était blanc, le ciel menaçant, mais les discussions étaient enjouées. Le monde continuait de tourner loin des tensions laissées par les manigances d’Amanda Waller. Et à en croire ce qu’elle voyait, il tournait de la façon la plus belle qui soit.

Diana voyagea de toit en toit, sans réellement chercher à se cacher mais sans vouloir se faire repérer malgré tout. Elle jouait un rôle si important dans le présent de Gateway City que, soudainement, l’idée d’être un témoin passif lui plaisait malgré elle. Elle était à des kilomètres de la guerrière qu’elle avait l’habitude d’être, et être Wonder Woman lui manquait, mais si elle avait le choix entre la politique et l’invisibilité, elle choisissait cette dernière. Tout s’était passé tellement vite ces derniers temps. Mettre le temps sur pause lui semblait plus que nécessaire. C’était vital.

Elle finit par s’arrêter au sommet d’un nouveau toit, le petit bâtiment surplombant une ruelle fine et terminant sur une impasse. Contrairement au reste de ce qu’elle avait vu de la ville, les voix qui s’élevaient de la ruelle n’avaient rien d’apaisées ou enjouées. Elles étaient basses, rapides et inquiètes. Elle aurait reconnu ce ton n’importe où et dans n’importe quelle langue. C’était exactement le ton que prenaient les ennuis, quand ils venaient frapper à votre porte.

Et d’après ce qu’elle vit quand elle baissa les yeux, les ennuis avaient déjà frappé. Ils étaient entrés et s’étaient servis. Le corps sans vie qui était allongé sur la neige qui recouvrait le bitume regardait le ciel avec un unique œil froid et distant. Il ne restait plus rien dans l’iris bleue, plus rien qui n’indique quoi que ce soit sur la personne que la jeune femme avait été, sur ses rêves et ses espoirs. Le cœur lourd, Diana ferma les yeux et inclina la tête pour honorer cette vie perdue inutilement, sauvagement. Elle pria pour cette âme, pour le repos qu’elle espérait qu’elle avait trouvé et pour ceux qu’elle avait laissée derrière elle. Le monde des hommes était si cruel, si indifférent. Si elle avait apprécié qu’il continue à son rythme malgré ce qu’il se passait aux Etats-Unis à peine quelques instants plus tôt, elle y trouvait maintenant une pointe d’ironie et de froideur qu’elle n’avait jamais ressentie à Themyscira.

Une ombre passa sur le sol enneigé de la ruelle et les yeux de Diana s’y accrochèrent immédiatement. Ses instincts étaient loin d’avoir souffert de son temps en tant que médiateur politique, et elle releva immédiatement la tête, les sourcils froncés, mais le ciel était vide au-dessus d’elle. Probablement juste un oiseau qui vivait sa vie sans se soucier des drames qui ponctuaient le monde d’en dessous, mais pour une raison qu’elle ignorait, elle avait l’impression que quelque chose était… différent. Il y avait comme une légère tension dans l’air, comme si quelque chose de grand et de puissant prenait tellement de place que l’oxygène devait se tasser.

Intriguée, Diana baissa de nouveau les yeux vers la scène de crime, son intérêt piqué à vif. Il n’en fallu pas plus pour lui faire oublier Gateway City et tout le bagage qui venait avec. Elle était guerrière avant tout, après tout. Ses instincts étaient toujours aux aguets.

C’est à moment qu’elle le vit. Vêtu de l’uniforme de la police canadienne, il quittait la rue, le regard rivé devant lui, presque déterminé et détaché. Voilà qui expliquait bien des choses, à commencer par l’ombre et le fait qu’elle n’ait vu aucun oiseau. Elle avait beau avoir un lien particulier avec les animaux, elle n’avait pas là à faire à un volatile lambda. Elle s’élança sans réfléchir de la bordure du toit et s’envola à la suite de la silhouette familière. Quand ce dernier s’arrêta, elle s’arrêta également. Ses pieds se plantèrent dans la neige en face de lui et le vendeur de café dans son dos étouffa un hoquet de surprise qu’elle ignora avec superbe.

Il avait changé, sans avoir réellement changé. Son visage n’avait pas pris de ride, ses cheveux étaient toujours d’un noir de jais, mais son regard était lourd et chargé. Ils n’avaient partagé que peu de temps ensemble au sein de la J.L.I, mais il s’était battu pour le bien aux côtés des autres, et Diana y voyait là une preuve de grandeur qu’elle respectait sincèrement. Respect qui était également dirigé vers la présence mystique qui accompagnait l’homme devant elle.

« Daniel Crow, » dit-elle du tac au tac, ses yeux bleus plongés dans ceux, bien plus sombres, de l’homme en face d’elle. « Une femme a été tuée. »

Elle plissa les yeux et dévisagea son ancien collègue avec attention. Il avait quitté la J.L.I, mais il faisait toujours partie de la police canadienne.

Il n’y avait aucun doute à avoir… Le monde continuait bel et bien de tourner.

« Qui a fait ça… ? » demanda-t-elle ensuite dans un murmure.
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