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[Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix

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[Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Mer 25 Oct 2017 - 21:36

La porte de la chambre d'hôtel s'ouvre violemment. Un homme blanc, en sueur, tenue chic mais froissée, suffoquant après sa course effrénée s'effondre dans la pièce. D'un geste sec du pied il fait claquer la porte. Il peine à se relever dans la précipitation, plonga sa main sous son oreiller pour y trouver l'arme qu'il y avait glissé. Rien. Il balance son coussin, jette la couverture de son lit pour essayer de trouver son salut. Rien. Il ouvre la porte de sa salle de bain.

Un poing énorme s'écrase sur son visage. Il tombe à la renverse alors que des larmes accompagnent le sang qui coule de son nez brisé. Il tente de se retenir à une chaise pour ne pas s'étaler, mais un coup de pied au ventre le fait lâcher prise. Il gémit, sa vue se trouble. Il ne se met à paniquer totalement que lorsque la voix résonna de nouveau dans sa tête.

Pathétique

Pitoyable

Nullité navrante

Nullllllllitéééééé navrante

Pitoyable



De la salle de bain surgissent alors deux hommes en costume sombre suivis par un petit objet métallique volant sur lequel se tenait le ver le plus maléfique de l'univers. Les hommes se saisirent de leur victime et lui posèrent violemment la tête sur la table basse de sa chambre. Mister Mind se délectait de la vue de cette frêle créature qui se débattait en vain. Son petit transporteur descendit à la hauteur des yeux larmoyants de sa proie. Un souffle rauque et désespéré sortait de sa gorge étreinte de sanglots.

- Voilà ce que tu es Gauthier, lança le ver de sa voix modulée. Une nullité.

Complète
absolue

Une nullité.


Sans. Pareil.


- Je vous en prie... arrêtez ça ! Il faut que...

- Jamais !


JAMAIS !
Jamais!
jamais!
ja...
mais


- Pour qui te prends-tu ? Un Héros ? Un justicier ?
cracha le ver. Pauvre créature avide et incapable de réfléchir ! Capable de bâtir des merveilles et pourtant incapable de penser aux conséquences de ses actes ! Il est trop tard pour toi !

Il tenta de se débattre mais la poigne de ses agresseurs était trop forte.

Minable...
pathétique...


L'homme se mit à pleurer.

Comment peux-tu te supporter ?
te supporter.
te supporter
te supporter
Minable

Pitoyable créature.
Sous-créature.



- Nul n'échappe à Mister Mind ! Ni toi, ni ce pays arriéré que je vais renvoyer à l'âge de pierre !

- Assassin !


Le ver lança un ordre télépathique à ses deux gorilles qui lui plièrent un bras et le soulevèrent pour le mener à lui. D'un petit saut maitrisé, Mister Mind sauta sur son oreille et pénétra dans son esprit...

*****

L'Afrique, berceau de l'Humanité où les singes tentèrent de s'élever dans l'espoir futile d'atteindre un jour le ciel.

Mister Mind appréciait ce continent, il était la conscience malade des simiesques qui grouillaient sur Terre. Guerres, famines, néocolonialisme, dictatures, totalitarismes, problèmes énergétiques, problèmes démographiques, autant dire une poudrière prête à exploser. Sur ce continent désespéré, prit entre une volonté de s'élever et l'égoïsme d'une élite reproduite dans des écoles occidentales, se trouvait un terrain des plus fertile pour la Secret Society. Sans compter les richesses que contenaient ses sous-sols.

Le Gatanka était un pays entre le Mali, le Burkina Fasso et le Nigeria qui souffrait comme ses voisins mais possédait dans ses sous-sols deux ressources clefs : des diamants et de l'uranium. Le chef de ce pays, un président "démocratiquement" élu et baptisé du merveilleux nom d'André Saint-Monde était un homme raisonnable aux dires des ambassadeurs présents sur les lieux, autrement dit très à l'écoute du froissement des billets. C'était un homme ambitieux qui voyait effectivement d'un très bon œil les investissements étrangers. Son dernier projet : investir dans un barrage hydroélectrique qui allait permettre à son pauvre pays de quitter les ténèbres et enfin être autonome. Deux ans de travaux pour un résultat époustouflant et l'occasion de réduire les tensions aux frontières en partageant le fruit de cette merveille de technologie. Le Fleuve Nigeria deviendrait prochainement un symbole de paix...

C'était d'ailleurs dans cette optique que le président avait convié ses collègues du Mali et du Nigeria à venir à un banquet fraternel dans une nouvelle ville électrifiée au pied de l'édifice et attiré par la même occasion l'attention de la Secret Society of Evil en la personne de Mister Mind.

L'homme blanc qui gisait présentement sur une chaise se nommait Pierre Manlieux, un industriel français qui avait participé à la construction du barrage et s'était laissé glisser dans les bras de la corruption. Il avait vendu plans et informations sur les travaux au vénusien en échange d'un avenir radieux mais s'était rapidement rendu compte qu'il ne trempait pas simplement dans une simple affaire d'espionnage industriel. Hélas, il était trop tard. Il avait tenté de prévenir le responsable de la sécurité du site en vain et se retrouvait maintenant là, sur une chaise, l'esprit réduit à l'état de soupe.

Le ver, satisfait de sa punition se tourna vers l'un des deux gorilles qui l'accompagnaient. Maintenant que le risque de fuite était réduit, il restait à tirer profit de la situation.

- Bien, fit-il sobrement, qu'en est-il de notre impétrante ? Avez-vous fait circuler la rumeur ?

- Conformément aux ordres
, affirma le premier des deux hommes de main.

Mister Mind avait en effet tenu à désinformer les anciens réseaux de l'ex-Secret Society of Super VIlain de la présence de Beast Boy dans cet hôtel et dans cette chambre pour appâter au mieux la criminelle qui saurait faire de son projet une réalité. Trouver une métamorphe n'était pas chose facile, la suivre et la traquer encore moins. Heureusement, celle qu'avait finalement déniché le ver n'était pas du genre à laisser son entourage indifférent. Entre le Pingouin de Gotham qui parlait contre une belle somme d'argent et divers membres d'anciennes associations criminelles, il fut aisé de "dresser" une rencontre sur-mesure pour cette jeune femme. Il avait même doublé ses chances en faisant passer un message sur les anciens canaux du Network : "Beast Boy peut mourir, si intéressée, venir sans moralité au Gatanka". Ne restait qu'à espérer que son "invitée" vienne...
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Jeu 26 Oct 2017 - 4:23

Gemini, avait dit The brain, c’est un piège! Non. Un piège, même lorsqu’il est évident, n’est pas carrément une invitation à venir en un endroit précis du monde en utilisant des ressources que seul un super criminel utiliserait. Vous pensez vraiment qu’il y a beaucoup de gens qui s’amuseraient à me donner une raison bidon de venir? Je savais que Beast Boy avait un passé en Afrique. Mais si mon Némésis est réellement dans cette chambre d’hôtel, je veux bien abandonner le crime dans la seconde qui suit… Sa mort. Oui parce que bon, je le tuerai d’abord et ensuite, tellement abasourdie par le fait que c’était tout sauf un mensonge… Je renoncerai à faire le mal.

Mais nous savons tous que c’est un prétexte bidon. Quelqu’un se paie ma tête.

Et ce quelqu’un va vite apprendre qu’on ne se paie pas la tête de Gemini De Mille.

Ce n’est pas un piège. C’est trop ciblé. Trop précis. Trop axé sur ma pire faiblesse. Beast Boy. Je rêve de sa mort chaque soir. Au moins, je me dis que ce mystérieux enfoiré ne sait pas où j’habite, ce qui est une bonne chose. Parce que bon, je ne tue pas, en général, quand je suis chez moi. Dans ces murs qui ont vu mon enfance. Mais… Toute règle à son ou ses exceptions, n’est-ce pas? Un super héros qui débarque chez moi… Passe encore. Je peux considérer que s’il m’a trouvé et qu’il n’est pas encore en train de me tirer dessus, j’ai une chance de négocier. Mais un autre super criminel… Comment dire…

C’est que dans le crime, on ne négocie pas. C’est plus… Établir une base sur laquelle on ne s’entretuera pas tant qu’un certain nombre de paramètres est maintenu. On ne peut pas raisonnablement faire collaborer sur le long terme des super criminels. Trop de problèmes d’egos. Tempéraments incompatibles. Objectifs trop vastes. La liste est longue, très longue même. Pour une mission, c’est envisageable et encore, assurez-vous de bien repartir vos… Participants… Parce que sinon ça va commencer à se poignarder dans le dos à la moindre occasion. C’est comme moi et le Brotherhood of Evil. J’en fais partie, oui. J’ai repris la place de ma mère mais c’est plus… Je ne sais pas, symbolique.

Avoir une raison de passer du temps avec The Brain et Monsieur Mallah qui sont un peu mes parents adoptifs. Je sais, un cerveau dans une sorte de jarre et un gorille intelligent, pas la famille la plus équilibrée qui soit mais c’est déjà mieux que rien du tout. Et je sais parfaitement de quoi je parle, si vous vous posez la question. Enfin bref. Revenons-en à notre petit mystère du moment. Qui pourrait vouloir me rencontrer à ce point et qui a parlé? Je vais aller visiter un certain nombre d’ex employeurs et on verra bien. Ne me prenez pas pour une idiote. On ne demande pas à quelqu’un de parcourir la moitié de la planète pour prendre le thé. Bien sûr que non. C’est parce qu’on veut tester ce quelqu’un.

Tu veux jouer, mystérieux farceur? Alors on va jouer.

Mon premier arrêt : Gotham. La personne que je visite? Oswald Chesterfield Cobblepot.

Nous allons avoir une petite discussion lui et moi. C’est une visite bien cordiale, je ne vais même pas tabasser quelques-uns de ses sbires pour bien faire valoir mon point. Je ne dirais pas que nous sommes amis, loin de là. Cela dit, il faut reconnaitre que nous sommes repartis en bons termes la dernière fois qu’il m’a employé. Et apparemment, quelqu’un a posé des questions sur moi. C’est bien ce que je suspectais et en discutant avec d’autres ex employeurs ou collègues, je me rends compte que quelqu’un a fait ses devoirs. Ce qui veut dire que je ne m’en vais pas rencontrer un amateur. Je m’en vais rencontrer quelqu’un avec une tête sur les épaules. Ce qui veut dire que je devrai être encore plus prudente. Autrement dit, changements fréquents d’apparence.

Comment se rendre dans un autre pays sans attirer l’attention? En étant cargaison et non pas passager. Pour quelqu’un d’ordinaire, voyager comme je l’ai fait aurait été des plus inconfortables voire physiquement impossible mais quand vous avez une structure protoplasmique caoutchouteuse, passer le voyage entre deux caisses séparées d’à peine quelques centimètres ne vous indispose en rien. Qu’est-ce que j’en ai à faire de la première classe? Je veux passer inaperçu, pas être visible comme le nez au milieu de la figure. Ce qui veut dire qu’il faut consentir à un certain nombre de sacrifices.

Une fois arrivée à destination (Enfin!), je m’arrange pour toujours être dans une foule densément peuplée et je prends l’apparence d’un homme. Déjà, à la base, je suis de sexe féminin, on s’attendra donc à ce que j’adopte une apparence allant dans ce sens mais honnêtement, un sexe, c’est comme une énième paire de vêtement, un critère mode. Une fois à l’hôtel, si je suis surveillée, on va vite me perdre de vue car j’entre dans les toilettes mais je n’en ressors pas. En fait si mais… Pas sur les deux pieds. Comment vous expliquer les choses pour que vous compreniez bien… Vous avez vu Terminator 2?

Oui? Parfait. Vous savez donc ce qu’est le T-1000.

Pour faire simple, je suis comme lui.

Quand je dis que je ne ressors pas sur mes deux pieds, c’est parce que je suis une jolie masse en flaque qui se déplace dans la tuyauterie. J’ai étudié les plans avant de venir ici, je sais comment est fait cet hôtel et à quelle jonction de plomberie changer pour arriver à ma destination. Le tout, évidemment, sans boucher les canalisations, ce serait… Suspect, sinon. Les gens vont toujours surveiller les portes et les fenêtres. La ventilation, des fois. Personne ne pense à surveiller l’évier de la cuisine ou le lavabo de la salle de bain. Je reprends donc forme là où on ne me voit pas, ainsi que mon apparence et comme je peux être sympa, je ne vais pas commencer à faire un massacre tout de suite mais la première armoire à glace que je vois finit comme bouclier humain et s’il fait le con, il est mort.

Je pense que ça devrait attirer l’attention de quiconque voulait me faire venir… Et si tu essaies de me taper, connard, tu vas te rendre compte qu’un corps caoutchouteux, ça amortit très bien les impacts et tu n’auras même pas le temps d’apprécier la chose que tu seras mort… Ainsi que tous tes potes. Il ne faut pas me chercher, je mords. Et je griffe. Et j’éviscère. Et je décapite. Et… Vous avez compris le principe ou je continue?


« Je vais le demander une fois. Où est la salaud qui s’est payé ma tête en essayant stupidement de me faire croire que Beast Boy était ici? Leçon de ressources humaines 101 : ne jamais mettre en rogne la personne que vous voulez rencontrer, surtout quand elle a des tendances psychopathes. Alors? Grouillez-vous à répondre ou je commence à butter tous les occupants de cette pièce et je laisse les flics numéroter vos abattis. »
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Jeu 26 Oct 2017 - 21:31

Il pouvait être difficile de cerner la nature humaine, surtout lorsque l'on était un extraterrestre sans réel point commun avec eux. Le ver vénusien n'essayait pas franchement de leur ressembler, mais en parfait scientifique voulait absolument savoir pourquoi. Pourquoi étaient-ils tous ainsi ? Pourquoi vivaient-ils ? Pourquoi donnaient-ils tant d'importance à la Justice, à l'Égalité ? L'univers ne comportait rien de tel, pas de molécule de magistrature, pas un seul atome d'équité, alors pourquoi ? Chacun semblait se complaire dans une catégorisation morale et ceux qui voulaient s'en défaire ou s'en éloigner étaient perçus comme des monstres, des parias, des non-humains, comme si cette catégorisation bien/mal était un fondement nécessaire de leur humanité. Animaux sociaux, certes, mais surtout des animaux qui se refusaient à être profondément ce qu'ils sont : des animaux.

Certes leur technologie les avait menés très loin et leurs talents techniques et rationnels, lorsqu'ils étaient mis en commun, pouvaient générer des bonds prodigieux d'évolution. Chacune de leur révolution fut une occasion unique de bouleverser leur monde, de progresser, politiquement, économiquement, scientifiquement et pourtant. Lorsqu'il regardait par la fenêtre de la chambre d'hôtel le ver voyait des rues mal entretenues dans les bas quartiers, parfaitement goudronnées à proximité des résidences surveillées des plus riches. Il voyait des mendiant dans la rues, des mères de famille qui réclamaient à manger. Il voyait trente personnes sur un camion qui allaient aux mines proches, des limousines rutilantes qui fendaient une foule aux abois.

Chez les vers télépathiques, la notion de communauté est essentielle, on agit que dans l'objectif de faire de sa colonie une plus grande colonie et s'assurer que chaque membre mange sa part et aide les autres dans le vaste champs télépathique d'urgence. Pas ici question de Justice, mais de survie. Mind avait fait exception, s'éveillant quelque peu, assurant son individualité, mais jamais il n'avait voulu la mort de sa race, au contraire, il l'estimait supérieure aux autres, digne de conquérir l'univers ! Des guerres s'en étaient suivies. Terribles. Et il fut exilé, lui !

Depuis, Vénus semblait avoir subi un fléau qui ravagea sa race. Désormais il était le dernier et il était de son devoir de tout faire pour prendre la place qui était la sienne.

Il émit un mouvement dégoûté devant le spectacle de cette espèce divisée incapable de songer à une union plus large. Qu'est-ce qu'on pouvait bien trouver à ces espèces de singes ? L'univers entier semblait vouloir les protéger, leur permettre "d'évoluer". Tsaa ! En parasite, Mister Mind considérait toute vie comme une proie potentielle, un moyen pour ses desseins. Les humains étaient d'excellents artisans, mais ils devaient se contenter d'être cela. Rien ne les attendait, pas d'avenir digne de ce nom, juste une éternité de servitude. Seuls les humains qui s'élevaient : méta-humains ; immortels ; transhumanistes pouvaient survivre, ou ceux qui suivraient volontairement les plus forts et accepteraient la place de l'Humanité à la dernière marche du podium.

Mind n'était pas sentimental, un ver n'est pas doté de ce genre de réflexe sensoriel. Pour lui, il y avait le comestible, l'hôte et l'intérêt. Un triptyque qui lui permettait de passer outre certaines considérationq bassement humaineq comme "être aimé" et "essayer de se mettre à la place des autres". Il ne savait pas ce que cela faisait réellement d'avoir des bras et des jambes, au mieux utilisait-il celle des autres et point barre, comme les hommes utilisent des pinces ou des outils. Parfois il ressentait les émotions de ses hôtes, mais comme un humain ressent une migraine, un symptôme de la fusion mentale rien de plus. Il éprouvait à l'occasion de la peur face à la mort, de l'exaltation dans la victoire, autant de sentiments simples décuplées par ses expériences symbiotiques. Impossible pour lui de nourrir de l'espoir comme les singes le concevaient, lui avait des réflexions qui se bâtissaient sur des hypothèses solides, des analyses des comportements humains, d'où son intérêt pour leur étude minutieuse.

Ainsi donc, il ne nourrissait pas une forme d'espoir sur l'arrivée de son impétrante, mais une forme terrible de logique. Il était raisonnable qu'elle vienne. Hélas, parfois, ses déductions pouvaient se révéler fausses ou basées sur des hypothèses invalides. Dans ce genre de cas, il n'était pas déçu, il notait le fait, rééquilibrait ses hypothèses et passait à autre chose. Pas de temps pour s'apitoyer ou regretter. Un regret s'est une volonté de changer l'inchangeable, une absurdité sans nom.

Alors que dehors la vie continuait sous le regard désormais indifférent du ver que ces vies sans intérêts ennuyaient rapidement, une voix surgit de l'intérieur de la chambre d'hôtel, une voix féminine et visiblement contrariée. Le ver se tourna vivement mais ne vit que le dos de l'un de ses sbires. Les deux hommes se tinrent prêts à sortirent leurs armes mais un ordre télépathique les arrêta net.

STOP !

Ils se figèrent, la main dans la poche de leur veste, dans la posture des gardes prêts à trouer la peau de leur interlocuteur, comme si le temps s'était arrêté.

Le ver monta dans sa petite barge métallique et commença à léviter, il lui fallait voir, même si cette apparence n'était qu'illusoire, la silhouette de sa candidate désignée malgré elle. Son petit objet émit un petit bruit et glissa dans les airs. Il surgit de derrière l'épaule d'un de ses garde pour enfin la voir. Geminin De Mille. Rageuse, à n'en point douter, mais enfin bel et bien devant lui. Le ver s'empêcha de ricaner de satisfaction pour ne rien envenimer, mais il en avait très envie - il aimait avoir raison.

- Et il ne sera pas utile de le dire deux fois, répondit le ver à la tirade de son interlocutrice. Je crois être celui qui correspond le mieux à votre description, même si votre insulte était sans doute de trop, lança le vocalisateur du ver. Mister Mind, enchanté. Et pour vous répliquer complètement, je vous citerai une leçon de Ressource Humaine que l'on pourrait considérer comme la numéro une : "voyez si vous pouvez gérer votre interlocuteur malgré ses mauvaises prédispositions". Il devrait cependant être inutile d'en venir aux extrémités sus-mentionnées par vos soins, d'autant plus que la police de cette contrée n'est pas réputée pour son zèle. Couchés ! cria-t-il en tournant son transport vers ses deux gardes.

COUCHÉS !


Ses gorilles s'allongèrent docilement, dos au sol, le regard fixant le plafond.

- Haw Hee Hee Haw, rit le ver. Pardonnez ces enfantillages, prenez-les comme un geste de bonne volonté.

La petite barge du ver fendit un instant l'air pour arriver à la hauteur des yeux de son interlocutrice.

- Votre réaction est légitime
, reprit le ver, il n'est sans doute pas très agréable de se sentir floué même si les artifices étaient grossiers. Je suis en tout cas ravi de rencontrer en vous une créature douée d'intelligence. Une explication s'impose toutefois.

D'un geste de ses segments, il fit voler sa barge aux environs du fameux Gauthier lobotomisé. Tout en le regardant, il parla à son invitée.

- Pour faire simple, je requiers les services d'une ou d'un métamorphe capable de prendre une apparence spécifique et qui ne rechigne pas à une opération à haut risque, l'aspect psychotique est un plus. À la clef, de l'argent, et la possibilité pour vous d'avoir les moyens d'une vengeance grandiose contre votre ennemi juré.

Pas de détour, elle semblait trop agressive pour disserter sur la fragilité du monde. Avec l'être humain il fallait jouer la carte de l'égoïsme et ce que présentement elle pouvait gagner pour elle-même. Le reste viendrait plus tard, sans doute pour lui proposer d'inscrire ses efforts vers un but plus consistant que tuer un simple justicier. Cependant si elle pouvait emporter dans sa fureur les compagnons de sa némésis, la Secret Society en sortirait grandement gagnante...

Le ver se tourna vers elle et lui projeta quelques propos simples dans la tête histoire d'ajouter à son esbroufe. Il l'invitait après tout, autant mettre un minimum de "paillettes" - si telle était bien l'expression.

Qu'en dites-vous ?

Qu'en


Dites


Vous


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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Ven 27 Oct 2017 - 3:47

Tout ce cirque pour… Une offre d’emploi? Si c’est une blague bien nulle, elle ne me fait pas rire du tout. Et le fait que ce soit un ver minuscule sur je ne sais quelle machine étrange n’est pas ce qui me dérange le plus. En fait, cela me laisse complètement indifférente. Pour rappel : un cerveau dans une sorte de jarre et un gorille intelligent. Est-ce que je dois le répéter encore une fois? J’espère bien que non. La question qui me brûle les lèvres, c’est pourquoi s’être donné tout ce mal?

D’accord, les groupes de super criminels ne travaillent pas forcément entre eux mais les vraies de vraies pointures dans le domaine savent que je bosse pour le Brotherhood of Evil. Savent comment me contacter. Ce ver-là n’est pas un amateur. Dans notre métier, les cons finissent morts ou en prison. Lui il aurait finit dans le gosier d’un piaf.

C’est un ver, après tout.

Sauf que le ver en question, à moins que je ne me trompe de façon colossale, n’a rien d’un con, encore moins de votre criminel classique ce qui veut automatiquement dire qu’il est dangereux. N’importe qui peut embaucher des sbires. Vous mettriez une plante verte, tant qu’ils sont payés, pas de problème. Ceci dit, ce n’est pas le fric qui a fait que ces mecs se sont couchés par terre. C’est autre chose. Et si c’est bien ce que je pense, alors le petit ver est une grosse menace. Le seul moyen de forcer quelqu’un à faire quelque chose sans le toucher, c’est le contrôle mental. Et le contrôle mental, c’est toujours et je dis bien toujours tout un merdier. Ma mère me l’a dit un jour : méfie-toi toujours des télépathes. Oh je peux bosser pour lui, pas de problème. Mais…

Tu gardes tes pensées pour toi et tu te tiens loin de ma tête. Parce que sinon on ne va vraiment pas s’entendre. Je suis comme ça. Je peux bosser avec les autres. Je peux suivre les ordres. Mais tu vas les verbaliser tes autres et gare à tes fesses si tu penses pouvoir jouer avec mon esprit en toute impunité. Et ça, petit ver, tu vas le savoir bien vite, assez vite merci même. Tu vas voir. Je peux être une gentille fille quand je veux.


« Un employeur potentiel avec une tête et de l’humour. Soit je suis tombé sur la perle rare, soit il y a anguille sous roche. Ceci dit, quelques trucs à clarifier. À commencer par le fait que si tu joues avec ma tête, tout ce que tu vas te ramasser en retour c’est de l’hostilité. Il y a juste un truc que je me demande, Mister Mind… Pourquoi ne pas tout simplement être passé par les canaux de communication conventionnels?

Non parce que le fait que tu sois un ver ne me dérange en rien. Plus c’est petit, plus c’est dangereux. C’est ce qu’un bon ami à moi m’a souvent répété. En plus, à moins d’être complètement con, n’importe qui peut déceler deux choses chez toi. Une grande intelligence et ce que les humains appellent la malveillance. Mais attardons nous sur le premier trait. Un esprit comme le tiens vise à l’efficacité, pas à l’amusement. »


Quand il sera mon patron, s’il devient mon patron, je considèrerai le vouvoyer. Pour le moment, c’est juste un employeur potentiel et je suis très polie avec lui malgré le tutoiement. Il me passe par la tête un certain nombre d’insultes typiquement françaises en ce moment mais je n’en dirai strictement rien. Je suis… Relativement bien élevée. Mais disons que si on creuse loin sous les pensées de surface, c’est bien là. C’est sans importance vis-à-vis de mon interrogation actuelle mais bon. Je suis curieuse.

En partant du principe que c’était un test. Étudions cette hypothèse. Il aurait pu procéder de dizaines de façons plus efficaces. Quand j’ai bossé pour le pingouin, je me suis pliée à ses conditions avant l’embauche. Je lui ai donné un aperçu de ce pourquoi il payait. J’ai fait mes preuves. S’il ne voulait pas payer le billet d’avion, admettons, il aurait pu me donner rendez-vous plus formellement sans passer par un subterfuge aussi insultant. C’est ça que je ne comprends pas. Pourquoi provoquer la personne que vous voulez embaucher? Il n’y a pas de logique derrière un tel geste et son absence est effarante.

Personne ne va me faire croire que ce petit ver est inoffensif. C’est ce qu’il veut donner comme apparence. Comme sentiment. The Brain est un cerveau dans du liquide. Frêle, en apparence. Mais il a été la dernière erreur de nombreux adversaires, des gens qui pensaient pouvoir se jouer de lui. Mister Mind, c’est pareil. Personne de sensé ne prendrait, à première vue, un asticot au sérieux. Et c’est là toute la beauté du piège. Malin, le Mister Mind. Malin. Et forcément, c’est quelqu’un avec un plan.

Mais encore là, il y a un curieux contraste.

D’un côté, l’être machiavélique, logique, calculateur voire manipulateur. Ce qu’on attend d’un super criminel qui est fait pour diriger. Mais paradoxalement, une technique de recrutement insultante, une analyse imparfaite de son sujet, une récompense qui conviendrait davantage à un gros bras lambda… À quoi tu joues, Mister Mind? Contrairement à la croyance populaire, je ne bosse pas pour n’importe qui. La cause, je m’en fous. Mais l’employeur, non. Je n’ai jamais bossé pour le Joker parce que je suis incapable de faire confiance à ce type. Faire confiance à un autre super criminel est irrationnel. Sauf que si en te regardant tout ce que j’ai envie de faire c’est de t’en couler une, par irritation ou parce que mon instinct de survie me le hurle, ça ne va pas le faire.

Mister Mind inspire donc deux sentiments contradictoires. Pourquoi cet amateurisme de sa part? Il n’a pas le profil du type à faire des tonnes d’erreurs de jugement. Surtout que tout méchant qui se respecte a une réputation qui circule et si ce qu’on prétend est vrai, il n’en est pas à son premier rodéo comme le disent les Américains. En même temps, je ne peux m’empêcher de me dire que tout a été préparé dans un but qui m’échappe. L’ignorance en soi ne me dérange pas. Je ne peux pas tout savoir et je ne veux pas tout savoir. Jouons la carte de la prudence et voyons où cette histoire va nous mener.

De toute façon, en cas de pépin…

Je me suis sortie de bien plus problématique comme situation.


« J’ajoute que je ne peux m’empêcher de me dire que tu as tout du type qui fait ses devoirs avant d’entreprendre quoi que ce soit d’envergure. Pourquoi alors es-tu à ce point à côté de la plaque à mon sujet? Je me fous de l’argent. Je fais les choses parce que je veux les faire, pas parce qu’on agite une carotte sous mon nez. Pourquoi ce contraste entre le génie criminel et l'amateurisme un peu balourd? Parce que le Mister Mind dont j’ai entendu parler a toute une réputation… »
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Lun 30 Oct 2017 - 12:49

Visiblement le ver se trouvait face à une personne curieuse, dans les différents aspects du terme, à savoir curieuse et étrange. Elle voulait savoir mais posait des questions dont les réponses découlaient logiquement de ses hypothèses et sa perplexité était le fruit de la divergence de leurs méthodes analytiques. Le ver eut un léger mouvement qui s'apparentait à un hochement de tête de psychiatre face à un sujet qui avait besoin d'éclaircissements. Elle eut cependant la sagesse de montrer qu'elle ne sous-estimait pas le ver et qu'elle était capable de fixer des limites. Une bonne chose, quiconque fixe des limites est lui-même capable de les suivre, un point excellent quant vient le moment de s'allier.

- Rare, je le suis, je vous le confirme, quant à savoir s'il est flatteur d'être comparé à un amalgame de carbonate de calcium, je m'en remets aux subtilités de votre langue vernaculaire, répliqua-t-il avec sérieux. Vos conditions sont acceptées, votre tête sera considérée comme inviolable.

Ce n'était pas une demande difficile, Mister Mind n'usait de ce moyen qu'en dernier recours face à des gens dont il espérait justement tout de leur personnalité et de leur imagination instinctive. Elle cogitait cependant tout aussi vite qu'elle menaçait, un réflexe de défense intéressant, il faudrait un jour qu'il contacte The Brain pour s'aboucher avec lui de ce tempérament et des méthodes qu'il avait déjà essayé pour le juguler. Le ver nota de ne jamais l'employer pour des missions réclamant du doigté social avant d'en savoir plus à ce sujet.

Ensuite, elle se demanda pourquoi ce genre de détours visiblement tordus pour en arriver là. Le ver vénusien était au fait de nombreux rituels sociaux terriens, comme les "entretiens d'embauche", typiquement ce qui lui déplaisait, cela représentait le summum de l'idiotie partagée par habitude. Les gens voulaient se voir autour d'un verre et dégoiser. Mind n'espérait pas de conversation stimulante avec un terrien, même le docteur Sivannah malgré ses qualités se révélait terre-à-terre avec sa frustration physique et ses problématiques psychologiques ennuyeuses. Alors un entretien en tête à tête avec une criminelle réputée pour son pouvoir mais pas sur ses connaissances en physique quantique avait de quoi l'assommer littéralement. Non, il y avait là un point à éclaircir au plus vite.

- Ravi d'apprendre que ma condition physique ne vous pose aucun problème, le contraire aurait été d'une ironie palpable venant d'une métamorphe, tout comme je suis heureux de vous découvrir une clairvoyance qui nous fera gagner du temps...

" Nous allons donc faire le raisonnement ensemble voulez-vous ? Cela vous permettra sans doute de répondre à d'autres questions plus rapidement. "Pourquoi ne pas être passé par un moyen plus classique pour vous rencontrer ?" Et si nous retournions la question : Que se serait-il passé si j'avais suivi les canaux classiques ? Vous auriez pris le moyen de transport à votre portée pour venir ici, puis vous auriez pris un siège face à moi et ensuite vous m'auriez dit ce que vous pensez être, vous auriez dégoisé allègrement et ensuite je vous aurais fait passer un test. Bien, mais que de temps perdu...

" Vous êtes franche, je le serai aussi. Je me moque de ce que vous pensez être, et je me moque de savoir comment vous pouvez réagir en sachant être évaluée, ne prétendez pas que vous agiriez normalement même en vous sentant scrutée, il n'en est jamais rien, comme l'on dit dans la théorie quantique, l'observateur influe toujours sur l'expérience. Un entretien "classique" serait d'une affligeante vacuité dont je ne veux pas payer la facture, autrement dit, l'"efficacité", comme vous le soulignez si bien, prévaut. J'ai donc posé de grosses balises bien débiles et une signalisation très visible pour voir comment vous réagiriez dans pareil cas tout en essayant de valider ou invalider certains de vos traits que l'on m'a décrit chez vous. Je développe.

" On m'a annoncé que vous rêviez d'une vengeance à l'encontre de Beast Boy, alors la piste aussi ténue soit-elle est sensée vous convaincre à minima d'aller voir et vous voilà ; on m'a annoncé un caractère fort avec de l'amour propre et votre entrée en a été une belle démonstration ; l'on m'a présentée une personne prudente et ingénieuse, vous êtes arrivée sans que l'on puisse reconnaître vos dernières transformations connues depuis l'aéroport et êtes entrée ici par une salle de bain privée de fenêtre. Ainsi, même avec un moyen aussi grossier et pataud, je sais ce qui m'intéresse de vos compétences, de votre manière d'agir et de votre façon de réagir face à une situation... disons étrange et frustrante, autant dire l'un des moments où vous risquez d'être la moins docile et donc difficile à gérer. Savoir comment vous vous comportez lorsque tout va bien ne me serait pas d'une grande utilité, avouez-le. Sachez cependant que si j'aime l'efficacité, je ne connais rien de plus amusant qu'un plan efficace déroulé d'une main de maître.


Les choses étaient dites, sans violence ni méchanceté, mais avec une logique et une froideur formelle aussi inhumaine que leur auteur. Le ver écouta ensuite patiemment l'addendum de son interlocutrice qui le satisfit tout à fait à quelques détails.

- Oh, me voilà désormais affublé d'une "réputation"... déclara-t-il non sans une pointe d'amusement. Et j'imagine que cela me donne un devoir de correspondre en tout point à la vision du "génie malveillant". Devrais-je ponctuer mes phrases de rires sardoniques ou m'assurer de ne révéler mes plans qu'en temps d'orage ?

Encore un détail qui lui échappait et dont les simiesques raffolaient. Mind se sentait supérieur, c'était un fait ni plus ni moins, et l'entendre de la bouche d'autres génies les remontait dans son estime. Jamais il ne sentait pas le besoin d'être aimé, craint ou adoré par les autres criminels, sauf si nécessaire, il attendait d'eux de la coopération et les concevaient comme des marionnettes aux fils multiples dont il devait savoir jouer pour accomplir ses projets, un réflexe naturelle chez un ver télépathe parasite. Ceux qui avaient du bon sens admettaient sa supériorité, les autres le regrettaient, c'était ainsi. La jeune femme avait montré qu'elle ne le sous-estimait pas et tentait un rapport de force en montrant qu'elle aussi savait des choses à son égard. Mais qu'elle lui parle de la vision limitée que portait la communauté criminelle sur lui était aussi fascinant que si une fourmi avait jugé l'Humanité de gens "très impressionnants", c'était, là encore, un fait mais d'une portée insignifiante.

Il soupira finalement avant de reprendre.

- J'ajouterai donc de mon côté ceci : suis-je à côté de la plaque parce que c'est un fait avéré ou parce que vous avez un raisonnement très éloigné du mien ? Un fait : j'aime les certitudes. Tout comme vous au regard de vos interrogations sur moi alors que vous avez techniquement toutes les cartes pour me saisir. L'on m'a parlé de votre propension à préférer les motivations personnelles aux arrangements financiers, je devais m'en assurer. Après tout, on ne peut jamais totalement faire confiance à quelqu'un qui agit pour l'argent uniquement.

Pas si l'on pouvait avoir moins d'argent qu'un autre, compléta le ver intérieurement.

- Cela étant dit, je peux désormais vous parler de mes projets avec l'assurance que vous serez potentiellement capable de les accepter. Permettez-moi d'illustrer mes propos...

Il se dirigea vers un ordinateur portable ouvert sur une table proche. D'un geste d'une de ses pattes il activa une commande de sa barge qui alluma l'ordinateur sur une simulation représentant un barrage.

- Pour faire simple, la région d'Afrique où nous nous trouvons est sur le point de prendre un virage vers le progrès et la paix. Sa stabilisation et la normalisation du contrôle gouvernemental rendra l'accès à ses ressources naturelles très difficile, voire impossible, même en passant par des entreprises fantoches ou des néocolonialistes corrompus. Or, moi et l'organisation que je dirige désirons faire main basse sur celles-ci. Il est donc nécessaire de faire échouer le projet d'alimentation électrique de cette sous-régions du continent, projet incarné par les premiers pas d'un barrage hydroélectrique. Ce dernier est terminé, son bassin rempli et il a commencé à générer ses premiers kilowatts. Les présidents Malien, Nigerian et Gantanki seront prochainement présents au pied de l'édifice pour signer un traité économique et diplomatique, dans la petite bourgade de Tagan-Ndiedné, une sorte de ville expérimentale reliée à l'électricité et ultra-moderne, un symbole. Voilà pour la leçon de chose.

D'un autre geste des pattes, une animation se mit en route, présentant le lac artificiel plein et la localisation de la ville de Tagan-Ndiedné.

- J'ai pour projet de faire sauter ledit barrage, noyer la sous-région, balayer les présidents et priver quelques millions d'âmes d'électricité. Sitôt le chaos installé, nous pourront extraire les ressources dont nous aurons besoin en toute "quiétude".

La simulation montra différents points de la structure explosant pour déverser son eau et noyer conformément aux volontés du ver la ville proche.

- J'ai cependant besoin de quelqu'un capable de m'accompagner discrètement dans sa structure pour y installer le nécessaire. C'est là que vos compétences seraient requises... Seriez-vous intéressée ?
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Lun 30 Oct 2017 - 14:09

À mon tour de rire. Pas méchamment, non. Je suis plutôt surprise, agréablement surprise même. Je suis capable de beaucoup de choses, être métamorphe demande de la versatilité. Reconnaitre une erreur, tout dépendamment de cette dernière, fait partie des choses que je sais faire. Mon analyse de la situation avait été imparfaite. Imprécise. Biaisée par un certain nombre de préconceptions. Ceci dit, j’avais vite su réaliser mon erreur et rectifier le tir en conséquence. Ok. Je l’avoue.

Il commence à me plaire, ce Mister Mind.

Modérément. Ne jamais apprécier quelqu’un au premier rendez-vous.

Je commence à mieux cerner le personnage. Enfin. Je crois. Il me fait un peu penser à The Brain, en ce sens que c’est une intelligence non conventionnelle. Les faits sont les faits, sans passion ni sentiments. Un nombre de variables mises au service d’un objectif spécifique, la satisfaction venant, manifestement, des résultats du travail et non pas du travail en lui-même. L’excitation scientifique, si on peut appeler la chose ainsi, semble le laisser de marbre. En même temps, qu’est-ce que ça peut me faire? C’est un employeur.

Il fait appel à mes services, on s’entend sur un paiement et puis voilà. Sauf que… Nous ne nous sommes pas entendus sur un paiement encore. L’argent, comme je l’ai dit, je m’en moque pas mal. Si j’en veux, j’en vole. Ceux qui emploient des criminels pensent trop souvent à tort que nous sommes comme des chasseurs de primes, opérant uniquement à l’argent. Seulement voilà. Je ne suis pas comme ça. De l’argent, j’en ai. À un moment donné, tout ce que ça fait, c’est prendre la poussière dans une banque. Non, Mister Mind a quelque chose que bien des employeurs n’ont pas. Quoi donc?

Un sacré cerveau.

Un accès à de la technologie de pointe.

Il a donc les moyens de me fournir quelque chose qu’un employeur lambda ne peut pas. Quelque chose qui me permettrait de repousser mes limites physiques. Quelque chose qui me permettrait de devenir meilleure. Pas parfaite. Celui qui cherche la perfection est un imbécile. C’est un concept creux et vide de sens. Ce qui est la perfection pour un ne le sera clairement pas pour l’autre. Beaucoup trop subjectif. Cependant, se dépasser, ça c’est quelque chose qu’on peut raisonnablement atteindre. Et qu’on devrait atteindre, en fait. Il n’y a pas de raison de ne pas chercher à vouloir évoluer en tant qu’individu.

La question à se poser par contre c’est est-ce que Mister Mind est capable d’accepter qu’on négocie avec lui ou se considère-t-il supérieur au point de refuser tout compromis? Je me dis : le mec… Enfin. Le ver connait son affaire. Semble connaitre son affaire. S’il fait appel à un spécialiste, il doit bien s’attendre à quelques particularités de la part de son vis-à vis, non? On verra bien. Il n’y a qu’une façon de le savoir, après tout…


« Soit, soit, je l’avoue. Vu sous cet angle, tout se tient. Je sens qu’à défaut de s’apprécier, on va réussir à s’entendre. Pas de sentimentalisme entre professionnels, tu n’es pas d’accord? Et je parierais gros que si les choses tournent mal, tu n’es pas du genre à revenir en arrière pour donner un coup de main à ceux que tu recrutes. Je vais donc devoir calculer une prime de risque dans tout ceci… Ce serait logique après tout.

Quant au plan en lui-même, je me demande : manifestement, dominer, c’est ton truc mais est-ce le meilleur moyen? Faire sauter le barrage est ambitieux et parfaitement dans mes cordes. Sauf que tu as une métamorphe à ta disposition. Je pourrais prendre l’apparence de n’importe lequel de ces messieurs et faire quelque chose de vraiment horrible pour déclencher des hostilités. Je peux imiter les voix, aussi. Ça peut servir également.

La privatisation entre des mains… Disons tes mains ou plutôt tes pattes, soit dit sans te vexer, de ce barrage te donnerais non seulement le moyen d’étrangler trois pays mais en plus d’assurer une alimentation privilégiée aux opérations que tu mettras en place pour acquérir les richesses de ces pays. Ou on peut faire mieux. Si tu veux absolument que le barrage soit détruit… Pourquoi pas une frappe? Un tir de mortier d’un des trois pays?

Après, c’est toi le patron mais j’ai l’impression que là, on s’en va égorger la poule aux œufs d’or au lieu de capitaliser dessus. Un cerveau comme le tien doit aimer exposer sa supériorité alors… Fais-toi plaisir. Donne-moi une leçon d’humilité que je comprenne pourquoi garder ce truc intact ne serait pas un meilleur investissement pour toi. Ah et mes précédents employeurs te le confirmeront : je pose des questions pour éviter toute bavure.

Enfin, pour le paiement, l’argent est globalement sans intérêt. Mais ton intellect et tes ressources hors normes peuvent peut-être m’aider avec un problème de nature plus personnelle. Que sais-tu exactement de mon pouvoir de métamorphose? Sur la multitude d’employeurs que j’ai eus, j’ai bien assez d’une main pour compter ceux qui savaient plus que ce qui est évident : que je peux changer de forme et d’apparence. »


Je suis qui je suis et je suis une professionnelle qui ne se lance dans aucune opération sans comprendre les tenants et les aboutissants de ce que je vais faire ou affronter. Ça permet d’éviter deux choses : un, un coup fourré de la part du camp d’en face. Deux, de m’assurer de rendre mon employeur heureux. Parce qu’un employeur heureux, même si la mission a échoué, a moins tendance à tenter de vous tuer pour une faute qui n’est pas la vôtre. Et ça, ma brève collaboration avec le Pingouin a clairement mit en évidence la chose. Je connais peu de ses sous-fifres qui sont encore bien vivants et en santé pour regretter leur échec. Moi, pourtant, je suis là, sur mes deux jambes, une éternité plus tard devant un nouvel employeur. Comme on dit en science : CQFD.

Maintenant, je mentirais si je disais que je ne suis pas curieuse d’entendre ses explications. Vous pouvez critiquer comme quoi la mission prend du temps à commencer, c’est vrai. Que Mister Mind n’a pas à expliquer quoi que ce soit. C’est également vrai. Mais il y a un troisième truc de vrai : jamais il ne m’aurait engagé s’il ne s’attendait pas à travailler avec quelqu’un avec une tête et qui dit ce qu’elle pense, employeur, pas employeur. Ça en énerve certains au plus haut point mais souvent, l’employeur sérieux préfère les gens qui posent des questions parce que ça démontre un intérêt pour son travail et pour la réussite des choses. Je suis une professionnelle, moi.
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Jeu 2 Nov 2017 - 9:53

Enfin une créature capable d'admettre ses erreurs, songea le ver. Qualité rare, voire exceptionnelle pour des êtres dont l'essentiel des éducations au travers du monde consistait à ne jamais se tromper et à être humilié le cas échéant. Combien de génies cette planète frustrait-elle, combien de fertiles esprits parvenait-elle à stériliser ? Cette humanité décadente, sûre de ses méthodes et de ses moyens tuait elle-même sa "poule aux œufs d'or"? Étrange métaphore en vérité. Encore une subtilité culturelle qui échappait au ver et qui continuerait à lui échapper. Ces détails étaient intéressants pour les passionnés de la chose humaine, pas pour les symbiotes qui voulaient la réduire en esclavage. Mind comprenait l'importance du passé, des liants communautaires, mais comme des outils qu'il devait détruire et non apprendre, comprendre et assimiler. Mais il s'éloignait de son sujet initial.

Sur sa petite barge, il eut un frisson de plaisir en écoutant parler son interlocutrice. Elle connaissait sa place mais n'hésitait pas à proposer, malgré ses petites piques disséminées, un réflexe chez les être humains, à croire que l'humour était leur principal bouclier social. Mister Mind avait toujours survécu en jouant auprès de ses semblables de son apparente fragilité et il aimait laisser croire aux autres que les idées venaient d'eux, mais cette jeune femme, franche et directe, n'hésitait pas à lui faire comprendre qu'elle se méfiait de lui et considérait son intellect comme important (à son échelle du moins...)

- Haw Hee Hee Haw ! Effectivement, il ne sera pas question de "sentiment" comme vous dites, mais de collaboration et chacun sera responsable de ses propres erreurs. Pour la prime, nous verrons si vous serez raisonnable, déclara le ver. Quelqu'un qui propose ! Voilà des choses que j'aime entendre. J'aime votre raisonnement, et il nous sera très utile. Il lui manque cependant quelques hypothèses de travail.

" Tout d'abord, cette mission devra être la plus discrète possible. Notre organisation tient à conserver son anonymat le plus longtemps possible, histoire de tenir les encapés en collants le plus loin de nous. J'ai conscience qu'un barrage explosant n'est guère discret, mais je parle ici de discrétion personnelle. Prendre un autre état pour effectuer l'opération est une excellente chose, raison pour laquelle cette idée sera utilisée, ne sous-estimons pas les capacités de ces peuplades à chercher un coupable et tout le bien que nous retirerions à insérer une quatrième Nation dans cet écheveau. J'apprécie la proposition. Nous ne pouvons toutefois pas nous permettre de privatiser l'utilisation de ce barrage, ou prendre le contrôle de ce pays.

" Je m'explique puisque c'est ce que vous attendez en partie et cela me semble être la moindre des choses dans cette situation. Le Gatanka n'a d'intérêt que pour son gisement d'uranium et ses mines de diamants, deux exploitations qui seront protégées coûte que coûte par les multinationales clientes à condition que quelqu'un soit capable de leur transmettre leur quota, chose que je puis aisément faire. Voyez ces deux crétins allongés, alors imaginez une population illettrée... ce ne sera pas la main d'oeuvre qui manquera lorsque ce pays s'effondrera.

" Prendre le contrôle du Gatanka nous obligerait à nous mettre en avant de façon extrêmement dangereuse, il nous faudrait tenir face à une communauté internationale particulièrement pointilleuse, à l'Union Africaine aux aguets et des justiciers parfois trop encombrants, sans parler des états intéressés par le commerce dans cette partie du globe, inutile de prendre le risque de voir la France, la Chine ou les États-Unis débarquer. Nous serions contraints d'user beaucoup d'énergie pour un simple lopin de terre, ne trouvez-vous pas ? Sans compter que ce pays n'a pas de front océanique, le fleuve Nigeria est contrôlé par le Mali d'un côté et le Nigeria de l'autre. Bref, on ne pourrait être ravitaillé en troupes que par avion et avec les troubles alentours, nous avons des troupes occidentales déployées au Mali et en Centrafrique qui auraient tôt fait de détecter ces renforts. La solution politique me parait extrêmement fragile.

" De même, si nous privatisons le barrage, une idée loin d'être idiote, nous devrons nous afficher en gestionnaires et nous serons pieds et poings liés face à l'opinion internationale, diverses ONG et la populace. Là encore, beaucoup d'énergie à dépenser. Pour finalement quoi ? En venir à faire du chantage et mettre les projecteurs sur nous ? Si les trois pays se couchent, c'est le reste de l'Afrique qui nous observera et s'ils ne se laissent pas faire, nous ferons sauter le barrage et les trois pays serons très probablement unis contre un ennemi commun.

" Vous l'aurez compris malgré la fureur et le bruit de notre opération, il nous faut faire profil bas. Le Gatanka, l'Afrique et le monde doivent se focaliser sur l'horreur et des milliers de morts. Ils chercheront un coupable et le trouveront hum... disons...

A ce moment, Mister Mind se plongea dans ses pensées pour trouver un coupable idéal.

- ... dans le pays qu'est le Burkina Fasso, continua-t-il finalement. Oui, c'est le seul état voisin à ne pas profiter de ce barrage et les relations avec lui sont tendues. Haw Hee Hee Haw ! Oui, le Burkina fera l'affaire pour notre plan.

" Sitôt que tous les regards se porteront sur ce pays qui devra répondre d'un acte terroriste, nous aurons toute latitude pour piller le Gatanka sous le regard bienveillant des multinationales qui auront toujours leurs parts. Nous allons utiliser contre ce monde sa soi-disant finance mondiale infaillible pour nous protéger.

La barge de Mister Mind revint vers Gemini de Mille tandis qu'il riait comme un beau diable.

- Cela ne suffirait cependant point à réfuter totalement vos propositions, déclara-t-il soudainement gravement. Il y a autre chose. Mon organisation a un projet de vaste envergure qui nécessite une longue préparation. Le Gatanka est une étape. Importante certes, mais qui doit se dérouler avec discrétion et méthode. Autant vous le dire, déstabiliser cette région est une bonne chose, elle nous permettra de jeter notre regard ailleurs, là où se portera notre prochain coup sasn craindre une stabilisation internationnale. Et comme vous semblez prête à prendre le contrôle d'un pays ou d'une armée, sachez que si cette opération réussie et que vous acceptez mon offre d'emploi, vous aurez plus d'une fois l'occasion d'agir de la sorte.

Il prit ensuite le temps de revenir sur le paiement de la jeune femme. Elle paraissait sûre d'elle et avait des projets. C'était excellent, Mister Mind considérait que la Secret Society qu'il représentait ne devait pas enchaîner ses membres mais au contraire leurs permettre d'être plus ambitieux et plus dangereux encore pour le monde. Les criminels formaient des individus solitaires pour la plupart et qui ne supportaient pas les chaînes dont ils s'étaient débarrassés en s'opposant fermement à la société civile classique ou à un ordre arbitraire imaginé par un gouvernement. Cela n'empêchait pas le ver de vouloir les contrôler, mais plus subtilement, il fallait que chacun se sente libre mais comprenne qu'il appartenait désormais à un projet plus vaste et plus total. Là où certains cambriolaient et faisaient du mercenariat, lui agissait dans un objectifs de guerre totale. Une Guerre absolue contre l'Humanité et chaque être qui s’opposait à lui. Il avait les moyens désormais et il entendait les utiliser. Gemini de Mille aurait un choix à faire dès que le Gatanka sombrerait dans la guerre civile, le ver espérait qu'elle ferait le bon.

La jeune femme désirait présentement ne pas être payé avec de la monnaie fiduciaire mais en services plus concrets. L'argent était une denrée abstraite et le fait que la métamorphe préfère de l'aide et des moyens était un signe extrêmement positif.

- Haw Hee Hee Haw, fit-il pour ponctuer sa demande. Je puis vous assurer, quitte à me faire insistant, que si vous me rejoignez, les moyens qui seront à votre disposition seront conséquents. Me reste à savoir si votre "affaire personnelle" n'est pas au-delà d'un paiement acceptable par rapport à l'opération qui nous attend, mais j'aime les défi, aussi vais-je vous l'accorder.

C'était en réalité bien plus par vanité et orgueil que le ver acceptait. Il ne pouvait concevoir qu'une autre créature pensante puisse avoir des désirs supérieurs au siens, ou en tout cas plus complexes à assouvir. Sans doute était-ce la vengeance tant désirée qu'elle réclamerait ou une demande liée, mais sa question sur son pouvoir l'intrigua.

- Je n'ai pas particulièrement creusé cette question étant donné les conditions plutôt normales de notre mission, avoua-t-il. Je sais effectivement que vous pouvez changer de forme et je suis même prêt à parier depuis votre introduction depuis cette salle de bain que vous pouvez ou changer de taille de façon extrême soit changer d'état. J'aurais volontiers sondé votre esprit pour en savoir plus, mais nous avons un accord. Peut-être accepteriez-vous de m'éclairer sur ce point ?

La question était posée élégamment, car le ver avait été instruit au terrien de base par un Sivana éduqué et très soigneux, mais elle retentissait malgré tout comme un ordre enveloppé dans du papier cadeau à paillette. Après tout, puisqu'elle se montrait curieuse, le ver ne voyait pas de raison de s’en priver à son tour. Le savoir était toujours une bonne chose. Certains simiesques redoutaient la Vérité car une fois révélée elle ne pouvait plus être oubliée, mais le ver pouvait accepter tant de chose qu'il ne redoutait jamais d'accroître ses connaissances, seule véritable source de pouvoir.
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Jeu 2 Nov 2017 - 21:32

Expliqué ainsi, tout prend un sens que je n’avais pas forcément envisagé. Donc… Ils veulent contrôler sans contrôler. Cibler quelque chose de plus spécifique que l’ensemble. Je peux voir l’intérêt de la chose mais en même temps, je me demande : même si on veut blâmer le Burkina Faso, enfin, je dis on en m’excluant, ça ne tiendra pas la route deux minutes face à un intellect aiguisé comme celui de Batman. Il n’en est pas à son premier rodéo, déjà, et ensuite quand les vautours vont se précipiter sur la brèche, je parierais que les idéalistes à la Wonder Woman vont leur mettre des bâtons dans les roues. Elle je ne l’aime pas, avec ses grands airs de noblesse… Peuh!

Faire exploser ce barrage ne va que très temporairement éloigner qui que ce soit que représente Mister Mind du collimateur des héros. Ils se multiplient à une vitesse effarante, c’est ridicule. Et il y a une autre possibilité à considérer. Laquelle? Imaginons un instant que des membres d’une organisation dans le genre ARGUS ou je ne sais trop soit sur place pour assurer la sécurité. Ou alors un ou plusieurs super héros africain. L’Occident a tendance à regarder l’Afrique de haut mais si nous avons vu l’apparition de mutations et de métahumains chez nous, il est inévitable qu’il y en aura aussi chez eux.

Ce qui veut dire que comme ils ne seront ni fichés ni déclarés et probablement trop peu connus pour apparaitre sur le radar de Mister Mind et de ses potes… Je prévois des ennuis bien chiants. Je n’ai aucun problème contre un bon défi. Je ne m’attends jamais à ce qu’une opération se déroule bien. Trop de variables. Trop d’imprévus possibles. Le seul petit problème que j’entrevois c’est que souvent quand des pouvoirs ses manifestent, ils prennent des… Attributs… De l’endroit où ils apparaissent.

Prenez les pays industrialisés par exemple. Quels éléments, si tant est qu’on peut appeler ça des éléments, risquent de se manifester? Feu, glace, électricité. Le feu symbolise l’industrie, en un sens, les hauts fourneaux des fonderies. La glace… Nos climats plus tempérés et donc nos hivers froids mais je préfère voir là l’absence de compassion de sociétés individualistes. Un cœur de glace. Et l’électricité représente les merveilles que peut amener la technologie. C’est presque poétique quand on y pense et… Hum?

Évidemment que je n’ai aucune preuve scientifique de ce que j’avance. Je fais juste observer ce qu’on a pu voir et dans la fiction et dans la réalité. Dans un pays comme l’Afrique où on crève de chaleur, je crains un pyrokinésiste. Je hais ces types. Je suis, en résumé, faite de caoutchouc. Je me frotte à un de ces types, je suis foutu. Les froids extrêmes, je peux encore y survivre. Mais le feu… Cette saloperie…

Les effets sur ma structure sont invariablement importants. Oh oui, comme ma mère, je peux survivre et m’en sortir mais je vous garantis un merveilleux cri d’agonie dans le processus. C’est comme si on arrachait une part de vous, cellule par cellule. Vraiment très désagréable, vous pouvez me croire sur parole. C’est ce que je veux que Mister Mind me donne en guise de paiement pour mon travail : un moyen de réduire les effets du feu sur moi. Pas une immunité. Je ne suis pas idiote. Mais quelque chose permettant de limiter davantage les dégâts serait fortement apprécié. Je ne reste pas longtemps perdue dans mes pensées, après tout, mon employeur attend une réaction de ma part, ne serait-ce qu’un grognement mais ce serait un peu… Malavisé, si je puis dire.


« On peut être honnête entre nous, j’espère? Je n’ai aucun problème à reconnaitre ta supériorité intellectuelle et ton exposé en plus d’être fort intéressant était brillant. Simplement, et excuses mes questions si elles te retardent dans tes projets, je ne peux m’empêcher, en tant que profane, de demander ceci. Qu’est-ce qui te fais croire qu’un cerveau comme Batman ne va pas immédiatement découvrir la supercherie?

Avant de prendre ombrage de mes paroles, vois-le comme moi. Je complimente ton intellect. Je ne le fais pas par flagornerie, je le pense pour de vrai. Sauf que voilà. Toi, plus intelligent que tout le monde, c’est un peu comme signer le crime parfait. Pour le commun des mortels? Ils n’y verront que du feu et vont gober cette histoire de Burkina Faso jaloux. Mais Batman n’en est pas à son premier rodéo. Tu le sais. Je le sais.

Et si ce n’est pas Batman, n’importe lequel de tes ex adversaires pourrait reconnaitre la signature de Mister Mind. Tu es un super criminel, c’est clair que tu t’es déjà frotté à un super héros au minimum par le passé. Tout ce que je dis, je peux faire ce que tu demandes. Jamais de ta vie tu n’auras vu un barrage exploser comme ça. Je dis juste qu’il y a un aspect qu’on néglige toujours. Murphy et sa saloperie de loi. Superstition?

Tu peux me crier au visage que je suis un vulgaire primate dégénéré qui vient de découvrir le silex poli face à ton génie et… Tu aurais très probablement raison de faire cette comparaison. Oh quoi. J’ai mon orgueil mais je ne suis pas stupide à ce point. Je te dis juste les choses comme je les vois car je sais une chose : plus on est intelligent, plus les trucs débiles nous échappent parce que c’est à des kilomètres en-dessous de nous.

Imagine un instant un imprévu. Des types d’un groupe comme ARGUS. Ces gens-là ont soit un dossier sur moi, dans le cadre d’une agence, soit ils sont déjà sur les dents, dans le cas d’un super héros et même s’il est natif de l’Afrique, ça ne fait pas de lui un imbécile. Le Burkina Faso n’est pas assez riche pour se payer mes services. Est-ce que je suis partante? Toujours. J’aime juste que mes employeurs soient satisfaits. »


Et pour prouver mon point, enfin, pour illustrer mon point, il ne regarde plus ma personne mais une rousse à la Scully dans X-Files, habillée à la Men In Black. Vous savez, le genre agent gouvernemental avec les lunettes noires et l’oreillette? Bah voilà, c’est moi ça. Et inconsciemment, pendant que je parlais des super héros, j’ai frotté mon bras gauche. Dans mes derniers affrontements récents, il s’est retrouvé gravement brûlé ce bras. Je peux me tenir devant un feu de foyer. Une chandelle. Je ne suis pas une Martienne. Je suis même assez folle pour entrer dans un bâtiment en flamme. Mais…

Je n’aime pas le feu pour autant et cette boule de feu, je l’ai clairement senti passer. Je ne veux pas lui faire état de mes faiblesses pour des raisons de survie évidente. Ne jamais faire confiance. C’est une règle de survie élémentaire. Surtout que plus la personne en face est intelligente, plus elle aura envie de se servir de vous comme cobaye et je n’ai clairement pas signé pour faire partie d’une étude clinique. Je tiens à mes morceaux, pas par sentimentalisme mais bien par pragmatisme. Eh oui, je suis comme ça moi. À chacun sa façon d’être, il faut de tout pour faire un monde de toute façon…
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Mer 8 Nov 2017 - 21:35

[HRP]Navré du retard. Les prochaines réponses seront plus prompts ! [/HRP]

La vile flagorneuse, songea le ver tandis qu'il l'entendait à volonté opposer à son plan divers obstacles enrobés dans de cocasses flatteries. Cette jeune femme était soucieuse du détail. Alors qu'elle comprenait l'intérêt du plan, elle doutait de la faculté du ver à le camoufler habillement. L'impertinente ! Le crime parfait n'était pas un crime dont on ne pouvait trouver un coupable, mais un crime dont on pouvait accuser quelqu'un d'autre à sa place. Tel était sa conception de la chose et tel serait selon toute probabilité le plan.

Elle parla aussitôt d'un justicier en particulier. Batman. Mister Mind ne connaissait cet individu que de nom et des quelques renseignements qu'il avait glané sur lui. C'était un sujet de terreur pour les criminels, jugé comme le plus grand détective du monde. Ah ! Autant dire la vermine la plus futée du lot... Cela restait invariablement un homme avec des gadgets qui était mis en défaut par un clown... Soit un adulte pas terminé qui s'entourait d'une clique de copies inachevées comme autant de reflets déformés de ses propres désirs régressifs. Tsaaa. Et on osait affubler cela du terme "héros". Il fallait bien être un primate décérébré pour s'enticher de pareil paon dépressif.

- Combien de famine Batman a-t-il affronté ? A combien de groupes terroristes de cette région s'est-il frotté ? Combien de dirigeant corrompus sont tombés sous son joug ? Ou celui de ses alliés ? Combien de justiciers africains ont affronté les maitres de guerre qui ravagent certaines contrées de ce continent ? enchaîna-t-il non sans dédain. C'est cela qui est fabuleux voyons ! Toutes les réponses convergent vers l'ensemble vide. Ces clampins en collants font de l'esbroufe, des pirouettes pour amuser la galerie, mais jamais ils ne sont là pour régler les problèmes de fonds. Opposez leurs un dieu destructeur et ils sauront l'affronter avec leurs muscles tape-à-l'oeil, dites leurs d'aller répandre la "démocratie" dans le cosmos et ils iront, mais mettez-les la tête dans les problèmes de leur monde et vous n'aurez plus personne !

" Dès lors qu'il y a de la politique, il n'y a pas de justicier. Ceux-ci sont illégaux par nature, tolérés tant qu'ils aident un état, une constitution, qu'ils suivent un ordre ou qui l'aident à se maintenir.

" Concevez un instant que Batman fourre son nez dans une affaire de diplomatie internationale. Concevez seulement qu'il ose aller à l'encontre d'une décision de la communauté internationale. C'en est fini de lui en tant que justicier et de sa horde débile. Les "justiciers" ont tous une limite. Funambules dans un monde qui hésite entre les craindre et les adorer, entre les gouvernements qui redoutent le jour où ils en seront la cible et le peuple qui les rêve en héros, ils doivent en permanence jouer une partition qui ne souffre aucune fausse note. Depuis la chute d'Amanda Waller, les justiciers sont sur la corde raide. Depuis qu'un homme en costume a fomenté toute une révolution, les êtres politiques de cette planète serait prêt à s'unir contre eux dans le but de "renforcer la démocratie" contre ces francs-tireurs. Alors un pauvre barrage détruit pour des raisons politiques... Ce sera un miracle qu'ils en prennent seulement note.


Les yeux de Mister Mind brillaient d'une lumière malveillante tandis que se déployait dans son esprit l'idée même d'un communauté de justiciers vouée aux gémonies.

- Le Batman a prouvé qu'il pouvait fomenter une véritable insurrection sur le sol américain, croyez-vous que des dictateurs et des généraux corrompus accepteront de le voir fourrer son nez partout ? Ils détruiraient les preuves plutôt que de le laisser faire. Et puis, soyons honnête, des catastrophes, des attentats, il y en a chaque jour et si le Burkina Faso est véritablement moteur de l'attentat, alors, nous serions totalement tranquille... Je comprends vos craintes, les "justiciers" sont souvent sur notre chemin, mais pour chacune de leur opération à notre encontre, combien pour sauver des populations en danger ? Combien pour distribuer de la nourriture aux affamés ? Combien pour creuser des puits à des communautés assoiffées ? Ne nous trompons pas sur leur compte, ils sont à l'image du monde qu'ils aident. Égoïstes, inégaux, libre d'agir, de vivre... et de mourir, de sauver et de laisser crever.

Il pianota sur son ordinateur et des photographies de justiciers du continent défilèrent sur l'écran.

- J'ai fait une courte enquête sur la faune "héroïque" de ces contrées. Pour la plupart animistes et liés à des divinités de la Nature, ils ne sont pas en odeur de sainteté auprès des Nation qui s'industrialisent et qui pactisent avec les nouvelles puissances colonisatrices. Il est cependant probable qu'avec sa politique d'ouverture, le Gatanka puisse rapidement trouver des terrains d'ententes avec eux, mais il est encore trop tôt pour l'affirmer. Cela nous donne une raison supplémentaire de mettre un coup d'arrêt à ce petit pays fort gênant.

Mind pianota depuis sa barge pour modifier l'affichage. Il était temps de dissiper les doutes sur les questionnements de cette jeune femme visiblement pétrie d'angoisses.

- Vous ne retardez aucunement mon plan... Bien au contraire, je pense qu'il prend un virage des plus intéressants. Haw Hee Hee. Si vous craignez les justiciers sur cette opération, nous pouvons la sécuriser d'avantage. Il nous est encore largement possible de faire un détour par la capitale du Burkina. Ils n'ont pas les moyens de se payer vos services vous dites ? Qu'importe, il leur suffit d'avoir pu corrompre l'ingénieur en chef du chantier du barrage pour récupérer les informations... hum... d'avoir des explosifs très simples posés stratégiquement et d'envoyer l'un de leur agent sur place.

La barge du ver lévita à proximité de Gauthier.

- Je vous présente justement l'ingénieur en question
, fit-il avec un rire mauvais. Il a voulu me doubler et en a payé le prix, je ne voudrais même pas de lui comme animal domestique... Au moins il ne nous posera plus de problème. Si nous récapitulons rapidement : j'ai les moyens de convaincre le chef d'état burkinabé, vous vous en doutez ;vous avez les moyens de vous faire passer pour l'un de leurs agents et... nous avons déjà les explosifs. Ce qui nous donne une nouvelle façon de voir cette opération.

" Quant aux éventuels justiciers qui pourraient être sur place, thèse que je considère comme hautement improbable, aucun je crois n'oserait s'en prendre à la copie conforme de l'ingénieur en chef. Pour la présence d'une organisation comme A.R.G.U.S, c'est un risque à prendre, mais si elle se met à nous rechercher, alors sachez que deux options s'offriront à nous : en prendre le contrôle ou l'exterminer, nous ne prendrons pas le risque de la sous-estimer. Dans tous les cas, la peur n'évite pas totalement le danger et il faut savoir prendre des risques.

" Sachez qu'à l'issu de cette opération vous aurez droit à un passeport diplomatique et une entrée sur un territoire allié de la plus haute importance, ce qui vous permettra de potentiellement vous cacher des regards indiscrets pendant un temps. Cela calme-t-il vos angoisses ?


Mister Mind garda pour lui les remarques que le silence de son interlocutrice sur ses pouvoirs firent naître. Ce genre d'esquive était révélatrice. Il y avait quelque chose à apprendre à ce niveau. Les métamorphes étaient des formes de vies très intéressantes.

Si le mimétisme naturel de certaines espèce était avéré et particulièrement bien raffiné par des années d'évolution biologique à cycles générationnels itératifs courts, les capacités de métamorphose des corps méta-humains relevaient d'un tout autre niveau. Mais le scientifique devait réprimer sa curiosité pour cette fois-ci. Il aurait l'occasion de constater des pouvoirs de cette jeune femme directement sur le terrain.

Et malgré ce silence, elle posait des questions inquiètes et ciblées sur la situation. Elle était franche, mais conservait ses propres mystères. Tôt ou tard il finirait par comprendre ce qu'elle craignait fondamentalement, il trouverait ce qu'elle cherchait à lui cacher. Le ver fit un mouvement vague avec sa barge.

- Vous sentez-vous prête à un petit voyage au Burkina avant notre opération ? demanda-t-il avec une pointe de cruauté. Cela vous laissera peut-être le temps de constater si oui ou non des justiciers en manque de gloire viendront nous mettre des bâtons dans les rou...

Il se tut soudainement et se mit à avoir un doute. Il retourna avec son engin volant vers l'ordinateur. Il pianota quelques commandes et entra dans un étrange réseau informatique nommé "Hordr Network". Là il chercha quelques secondes avant d'afficher une page où un homme noir était aux côtés d'une justicière en tenue blanche qui tenait un sabre soigneusement décoré. Il y avait un titre "Computo vient en aide au Burkina Faso et reçoit les remerciements du président."

- Je me souviens maintenant
, fit le ver pour lui-même. Je savais bien qu'il y avait quelque chose avec ce pays...

Il réfléchit quelques instants.

- Il va nous falloir jouer de finesse pour atteindre le président sans éveiller les soupçons. Si cet femme est bien aussi proche du président que l'article de presse le dit, elle sera sans doute à ses côtés la plupart du temps... Or, il va être indispensable que je le côtoie en tête-à-tête, sans gêneuse.

Mind se tourna vers la métamorphe.

- Sauriez-vous, si nécessaire, capable de... distraire une telle idiote ?
demanda-t-il finalement.
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Jeu 9 Nov 2017 - 14:10

« Patron, parce que je vais accepter cette mission qui devient de plus en plus intéressante, à mon tour de dissiper tes angoisses. Tu aimes expliquer. Préciser. User du sens du détail. Laisse moi faire de même sur le pourquoi tu as été cogner à la bonne porte, y compris pour ce petit détour au Burkina Faso. Admettons que tu engages un criminel pour faire un travail, quel est le problème numéro un à prévoir?

Que l’instinct de survie l’emporte sur la loyauté. Prenons Catwoman, par exemple. Dès que ça tourne au vinaigre, pouf, disparue. Ou alors quelqu’un offre davantage à un de tes mercenaires et surprise, tu as un traitre sur les bras. Mais moi? Ce n’est un secret pour personne. N’importe lequel de mes ex employeurs te le dira. Je n’ai plus rien à perdre et je n’attends pas grand-chose de ce qu’il reste de mon existence. Alors pour le coup?

Même si pendant la mission un imprévu se présentait, je vais terminer ce que j’ai commencé. Tu veux ton tête à tête avec le président du Burkina Faso? S’il faut que je couche avec cette femme, je le ferai. Si je dois me battre contre elle, je le ferai aussi. Et s’il faut pour ce faire faire une boucherie dans un lieu public pour détourner l’attention, ils vont avoir besoin de plus que leurs forces de l’ordre pour m’arrêter. »


Il commence à me plaire, le ver de l’espace. Enfin un type qui voit les super héros comme le fléau qu’ils sont. Qui voit plus loin que le bien et le mal. Qui sait déceler l’écœurante hypocrisie derrière laquelle ils se cachent. Ça, ça me parle. Normalement, ce détour lui aurait valu une renégociation de contrat. Mais je me sens généreuse : je vais lui faire ça gratuitement. Parce qu’il est un des rares à connaitre la vérité. Et ça, ça force le respect. Nous allons aller au Burkina Faso et je peux vous garantir que personne ne se mettra en travers des plans de Mister Mind.

Sinon bien… Ils auront affaire à moi. D’accord. Je n’ai pas vraiment de super pouvoirs à la Superman, à la Martian Manhunter ou à la Wonder Woman. Sauf que quand vous pouvez être n’importe quoi, la confusion devient une arme mortelle entre vos mains. Et maintenant, s’il a des doutes sur ce que je peux faire… Il va être agréablement surpris. Je me métamorphose sous ses yeux. D’une femme, je suis devenue un homme et si on s’arrête aux caractéristiques physiques générales, on pourrait s’attendre à ce que je vienne de n’importe quel pays scandinave. Même ma voix a les accents qu’on s’attend d’entendre des natifs de cette partie du monde. Surprenant, n’est-ce pas?

Pour s’approcher du président du Burkina Faso, il faut que la raison soit valable et surtout, importante. Pour la peine, je suis donc inspecteur pour la World Energy Commission, organe ayant évolué depuis le World Energy Council, une prestigieuse organisation qui s’assure que les pays membre de la WEC respectent les barèmes mis en place lors des conseils généraux. Il est beaucoup plus facile de s’infiltrer en choisissant une organisation mineure mais avec du poids que de viser l’ONU, par exemple.

Je suis donc Frederick Van Buren, envoyé en inspection surprise dans quelques pays d’Afrique soigneusement sélectionnés. Pour ce qui est du transport, aucun problème. Avec ma faculté de métamorphose, je saurai nous faire embarquer clandestinement dans n’importe quel avion ou alors nous nous en emparerons d’un illégalement, peu m’importe. Une chose est bien certaine : ils ne vont jamais voir venir le coup. Avant de partir, cependant, je laisse Mister Mind gérer ses petites affaires ici, avec ses gardes du corps et l’ingénieur qui a voulu jouer au malin. Ceci fait, nous nous mettons en route.

Le trajet se passe sans encombre, si vous vous posez la question. C’est pratique quand vous êtes métamorphe. Pas besoin de trainer de vêtements, d’armes ou quoi que ce soit. Votre personne est votre seul bagage. Et si je devais pas exemple dissimuler Mister Mind, je suis faite d’une matière caoutchouteuse malléable. Je pourrais le cacher à l’intérieur de moi sans risque pour sa santé ou la mienne. Je suppose qu’il va préférer une méthode plus confortable mais mon point est, si un jour je deviens contrebandière… À moi le fric facile. Nous n’en sommes pas encore là mais j’aime contempler mes options.

Si le vol se passe sans encombre, une fois au Burkina Faso, il va falloir prendre un peu de temps pour falsifier deux ou trois trucs. Pour se donner du temps et surtout un endroit relativement sûr pour comploter, je loue une chambre d’hôtel et personne ne pose de questions. Pourquoi l’homme qui se tient au comptoir serait autre chose qu’un homme? Les gens se fient bien trop aux apparences, je trouve la chose particulièrement hilarante.

Une fois dans la chambre d’hôtel qui surplombe les rues et habitants en contrebas, je verrouille la porte et ferme les rideaux et attend que Mister Mind pointe le bout de son nez. Tant qu’à faire les choses, faisons les bien. Un bon plan nécessite de la préparation. Pas de plan, pas de succès. Pas de succès… Je suppose que le ver de l’espace en serait très outré. Avec raison, s’il faut le préciser. Je suis curieuse d’entendre l’addendum au plan de base. Ne serait-ce que pour s’assurer qu’on est sur la même longueur d’ondes, des fois qu’il y aurait eu une mésentente entre nous. Ce serait regrettable…


« Bon, à mes yeux, le plan est simple. Je m’arrange pour laisser accidentellement entendre que je travaille pour la World Energy Commission. Le président se dit qu’une inspection surprise n’augure rien de bon. Je me retrouve invité au siège du gouvernement où il essaiera de me corrompre et je proposerai tout naturellement un endroit moins… Fréquenté. Je vois alors deux possibilités distinctes. Numéro un.

Notre homme est un politicien véreux classique, nous donne rendez-vous dans un lieu XYZ avec le cadre classique de gardes du corps en pensant pouvoir nous intimider. Je butte tout ce beau monde et toi, tu fais ce que tu as à faire et on se le met dans notre poche. Problèmes minimaux, schéma classique, la routine si on peut dire les choses ainsi. Sinon, numéro deux et ce serait passablement ennuyeux, au moins un peu.

Le président décide que son amie super héroïne pourrait faire pencher la balance en sa faveur et je dois m’assurer de la garder occupée pour qu’elle ne vienne pas te déranger. Du classique aussi mais avec plus de manipulation de mon côté et il faut s’entendre sur ce que j’en fais : je l’élimine, je lui fais juste très très mal, je la laisse indemne juste pour que le goût de l’échec soit encore plus amer… Le choix te revient de droit, patron. »
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Sam 25 Nov 2017 - 15:39

Gemini parlait d'or, même si Mind ne comprenait pas en quoi le terme "patron" était toujours utilisé par les humains pour parler d'un type qui pouvait leur faire risquer leur vie, le terme venait initialement de "patronus" qui signifiait "protecteur". Le ver n'avait rien d'un protecteur, bien au contraire. Enfin... encore un détour de leur langue vernaculaire et du lissage progressif que leur culture appliquait sur le verni de leur communication. Il était en phase avec le besoin impératif de "loyauté". La fameuse Catwoman qu'elle usait en exemple était une excellente représentation de ce que le ver ne pouvait accepter comme risque.

Il était bon de savoir qu'il subsistait sur cette terre des êtres sans limite et sans problème de conscience trop élevée.

- Nous sommes bien d'accords, fit le ver avec une rayonnante bonne humeur. Votre participation à cette opération sera récompensée. J'aime votre tournure d'esprit. Pour ce qui est de notre petite rallonge, nous jugerons du meilleur angle d'attaque une fois sur place. Nous prendrons des moyens différents pour rejoindre le Burkina, ce sera effectivement plus prudent et évitera qu'un éventuel fouineur ne nous lie trop.

" Je ferai le voyage avec le corps de notre ami ingénieur ici présent. Cela renforcera les soupçons sur lui et si un enquêteur regarde ses comptes il aura le plaisir d'y découvrir d'importantes sommes d'argent qu'ils relieront à un autre État. Ce brave crétin servira une dernière fois... Bien.


Une fois leurs couvertures échangées, les deux criminels purent se séparer. Mind s'assura que ses deux gardes chiourmes meurent dans un accident de la route, histoire de nettoyer les dernières preuves de son passage et quitta gaiement le Gatanka. L'ingénieur était en odeur de sainteté dans le pays, aussi ne fut-il pas dérangé aux douanes où il parvint à éviter que l'on fouille trop ses affaires et un passage au scanner. Mister Mind n'aimait pas laisser des traces.

La capitale burkinabée était pleine de vie. Le Burkina Fasso était en plein bouleversement, comme tant d'autres pays de ce continent et la ville reflétait son changement. D'une politique centralisatrice de son ex-puissance coloniale, celle-ci plongeait corps et âme dans la modernité du libre-échange. Des façades décrépies se courbaient devant les arrogantes baies vitrées des nouveaux appartements chics, les routes se goudronnaient tandis que les ruelles se creusaient, les vitrines des magasins locaux côtoyaient d'écrasantes enseignes modernes. Le monument aux héros nationaux ou Mémorial Ouaga2000 s'imposait dans cette ville qui entamait à peine sa verticalisation. Les voitures côtoyaient de nombreux cyclistes et motards sans aucune protection. La chaleur étouffante de la journée commençait à épaissir le brouillard de poussière et de pollution qui se révélait à chaque période de forte températures.

L'ingénieur, dans un costume clair classique prit alors un taxi pour affronter la circulation. Ils dépassèrent le Grand Marché et slalomèrent entre les chantiers qui reconstruisaient, étendaient, rénovaient la ville. Le paysage était jaune, brun, ocre. Toutes les couleurs qu'il distinguait au travers de la vitre qui s'encrassait de sa voiture était comme recouverte d'une brume sépia. Le monde ici était poussière en suspension. Les routes étaient lentement recouvertes de cendre terreuse. Les gens qu'il distinguait étaient comme tous les autres. Hagards dans une existence incompréhensible, vivotant au gré de passions et de pulsions incontrôlables. Traversez des océans, escaladez des montagnes et vous verrez toujours les mêmes tas de chairs pris dans les mêmes problèmes.

Tracées au cordeau, les rues s'enchaînaient facilement et le ver atteignit facilement sa destination. Une poignée de francs CFA et il fut quitte pour un "Au revoir monsieur". S'il avait su que l'homme en question fomentait une guerre pour son pays et ses habitants, sans doute se serait-il abstenu.

Gauthier gravit les escaliers de l'hôtel, réserva une chambre et attendit au bar que son contact réserve à son tour. Il repéra le fameux Frederick Van Buren quelques heures plus tard et entreprit de demander sa chambre à la réception en glissant quelques billets - puisque les terriens ne comprenaient que cela. D'un air entendu et contre toutes les règles de sa profession, le réceptionniste lui donna son nom et sa chambre. Il alla jusqu'à la chambre en question et frappa quelques coups.

- Monsieur Van Buren ? fit-il. Inutile de me faire barrage.

Ce n'était guère subtile, mais la porte s'ouvrit et il put rejoindre sa subordonnée. Il s'extirpa sitôt la porte fermée de l'oreille de son transport et laissa son corps inerte tomber sur le lit. Il ne restait plus guère d'esprit dans cette carcasse lorsque le marionnettiste vénusien s'en délogeait.

- Bien ma chère, je vois que vous avez des idées claires sur la manière de mener notre opération à terme, commença-t-il. J'ai moi-même pris le temps de la réflexion. Le hasard du premier point risque de nous poser problème si à la place du chef d'état nous tombons sur l'un de ses ministres. Je vous proposerais plus volontiers d'aller directement dans le palais pour prendre rendez-vous en stipulant que vous avez déjà effectués quelques inspections. J'ai avec moi un ordinateur où j'ai condensé quelques chiffres sur la piètre alimentation électrique des quartiers périphériques de la capitale ainsi que l'absence de prévisions claires sur l'électrification des zones les plus éloignées des centres de production, de quoi donner le change, une sorte de carotte à agiter sous leur nez.

" Leur actuel président est effectivement un homme passablement corruptible, nous laisserons dans l'embryon de rapport que nous lui fournirons éventuellement une note le laissant entendre que "tout se négocie". Après, vos deux scenarii sont parfaitement plausibles. Dans tous les cas, nous devons être discrets. S'il faut éliminer ses garde-du-corps, nous devons le faire astucieusement, un massacre et un enlèvement enlèveraient tout crédit à notre opération. Si nous devons être confronté à la "justicière", il ne faut en aucun cas la tuer. Son meurtre ou sa mort attireraient pour le coup trop de regards sur nous. Idéalement, il faudrait la distraire "gentiment" ou "l'accidenter" de façon durable mais pas définitive. Laissons-lui le goût de l'échec et surtout faites-lui bien comprendre que vous venez de la part du Gatanka, du Mali ou Niger si la confrontation devenait inévitable, autant faire monter les ressentis entre nos victimes. Plus elles seront divisées, moins notre implication sera plausible par rapport à notre couverture, rendons la plus vraie que nature.

Le ver rentra de nouveau dans son hôte qui s'anima et sortit son ordinateur portable. Tandis que l'équipement s'allumait, Mind réfléchissait.

- Dans notre premier cas finalement, il pourrait être intéressant de tuer ses gardes de façon extrêmement théâtrale, cela donnerait corps à une tentative d'assassinat. De toute façon je pourrais façonner son esprit à notre bon vouloir. Oui... dans le premier cas, il faudra un carnage d'une rare violence, après quoi vous vous transformez en garde et vous l'évacuez après que je lui aie lessivé le cerveau.

Il pianota sur son clavier afin de rajouter quelques éléments à son rapport et invita sa future recrue à le relire. Il regarda l'heure.

- Il est quinze heures, nous pouvons espérer atteindre le siège du gouvernement à seize heures et avoir une réaction aux alentours de dix-neuf heures, ce qui nous offrirait le cadre de la soirée pour frapper. Vous sentez-vous prête ? Il faudra également imprimer sur le chemin une version du rapport afin de faire plus "réaliste". Avec un bon taxi le trajet devrait être parfaitement réalisable en évitant au maximum le quartier des affaires.


Dernière édition par Mister Mind le Ven 8 Déc 2017 - 20:04, édité 1 fois (Raison : Correction parce que je sais pas LIRE !)
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Re: [Secret Society] Ne jamais faire barrage à la paix Dim 26 Nov 2017 - 3:09

Un carnage d’une rare violence. Ça je sais faire. En fait, ça en devient carrément artistique. Et non, je ne suis pas en train de me jeter des fleurs, c’est juste vrai. Si on décide d’y aller avec cette solution, il peut être sûr d’une chose : il ne va pas payer pour une pseudo psychopathe qui crie « du sang » mais qui bâcle le travail. C’est comme ces abrutis qui jouent des Siths dans les jeux de Star Wars et qui se disent qu’ils sont méchants parce qu’ils ont donné un coup de pied à un esclave. On ne s’improvise pas créateur de massacre. Non. Il faut avoir une technique, un style, un plan de travail. Il y a des grands maitres en peinture et en sculpture, pourquoi pas en carnage?

Juste y aller à l’instinct ne va pas donner une vraie œuvre d’art devant laquelle s’extasier. Par exemple… Attendez, vous pensiez vraiment que j’étais sérieuse? Je suis une tueuse, d’accord, c’est vrai. Mais je vise l’efficacité. Pas le sadisme. Je ne vais pas faire une tapisserie gore avec des tripes et des membres arrachés, franchement. Si on veut vraiment faire quelque qui va choquer, oui, on peut faire quelque chose de très sanglant. Ceci dit, je suis plus du genre à me dire : la qualité prime sur la quantité. Pourquoi faire couler des litres de sang quand je peux faire quelque chose de précis et de bien plus impressionnant? Ça frappe l’imaginaire quand vous entrez dans une pièce avec des gardes morts partout qui n’ont même pas eu le temps de sortir leurs armes. C’est comme une scène de Clue.

Il y a plusieurs variables à prendre en compte et je ne suis certainement pas sous les traits d’un homme par hasard. Vous pensez que je n’étudie pas les super héros et les autres super criminels? Je ne suis pas du genre à jouer les imprudentes. Le problème avec les super, c’est que souvent, ils se tiennent ensemble ou ils se connaissent par le truchement d’untel et untel. Donc admettons, Beast Boy que je veux tuer. Il connait les Titans qui eux, souvent, sont les faire-valoir ou ex faire-valoir de héros plus importants. Donc en tentant de le tuer lui, je me mets les Titans à dos, par extension, la Justice League et comme il est ami avec Robin, la Bat Family et de ce fait… Vous comprenez le bordel?

Notre super héroïne risque d’être beaucoup plus vulnérable face à un représentant d’un pays disposant des meilleurs niveaux de vie qui soit et qui prend soin de sa population que si je débarquais tel un Texan avec son chapeau de cowboy qui dit qu’un bon pauvre est un pauvre dans un pays lointain. Quand on choisit une apparence, tout doit être pensé. Un but. Un objectif. Un effet recherché. Rien ne se fait au hasard. Tout doit avoir un but. C’est ce que ma mère m’a enseigné. Et c’est ce que je compte mettre de l’avant en tant que son héritière. Si je dois me démarquer de la masse, ce sera par mon approche.

Remarquez cependant que je ne suis jamais hostile à un peu de subterfuge. C’est une chose d’y aller directement. C’en est une autre que de détruire complètement votre adversaire en sabotant ses fondations, en en faisant un château de cartes. Ce serait mon rêve pour Beast Boy : tout lui prendre et quand il vient pour se tirer une balle, lui enlever son arme, le regarder droit dans les yeux, lui dire que je l’ai détruit comme il m’a détruit et que je viens collecter mon dû avant de l’éliminer moi-même. J’en rêve toute les nuits…. Mais je sais que je ne n’aurai pas cette chance. Hélas, trois fois hélas.

Enfin bon. Aujourd’hui il est question de bosser pour Mister Mind et comme patron, il est clairement dans une catégorie à part. C’est vraiment super intéressant de travailler avec quelqu’un d’aussi structuré. Peut-être que c’est parce que c’est un ver de l’espace mais s’il faut dire les choses, il sait comment planifier ses affaires et donner le goût de s’investir. Bon, de vous à moi, son rire de vilain est nul mais au moins il essaie. Je ne sais pas quels sont ses objectifs à long terme et j’avoue avoir beaucoup de mal à comprendre pourquoi il voudrait s’associer à des criminels terriens pour mener ses affaires à bien. S’il le voulait, il pourrait probablement tous nous « posséder » un après l’autre. Imaginez s’il mettait la main sur Lex Luthor. Bonjour les dégâts et pas des petits à coup sûr.

Mais nous en étions à considérer une stratégie. Peut-être est-ce parce que j’ai mon orgueil mais j’ai envie de danser un round avec la super héroïne. J’ai envie de manipulation. J’ai envie d’y aller par le subterfuge. C’est plus long, d’accord. Mais toute la saveur est là. Tuer pour tuer… Ça ne m’apporte aucun plaisir. Même pas un petit frisson d’exaltation. C’est juste… Une action rendue banale par une morale et une éthique inexistante. Mais comploter? Il y a vraiment tout un autre monde de sensations, c’est clair et net.


« Et si on faisait ça comme ça : tu t’occupes du président, une fois qu’on a fait un rapport bidon et moi je me charge de la super héroïne? Le jeu de la séduction, c’est une carte que je maitrise très bien. Tout le monde a un point faible. Un fantasme inavoué. Quand comme moi on peut changer de forme, c’est simplement une affaire de trouver la… Bonne combinaison. Et d’exploiter la faille, évidemment. Je dis ça…

Juste tuer des gens… Deathstroke pourrait le faire et tu en aurais eu pour ton argent. Tu as une changeuse de formes sous la main, autant rentabiliser l’investissement. Oh et dans ton rapport, laisse planer le doute quant à des pressions d’une puissance étrangère pour accroitre son emprise sur le pays. Que les ficelles de l’organisation pourraient être tirées. Les politiciens veulent être du côté gagnant. Et qui dit gagnant dit argent. »


Ce n’est un secret pour personne. Les États-Unis contrôlent le FMI et la Banque Mondiale. Si en plus ils commencent à contrôler les autres organismes chargés de surveillance, qui peut prédire jusqu’où ils étendront leur emprise? J’ajoute que certains super héros sont très territoriaux. La possibilité d’ingérence massive étrangère pourrait vraiment pousser à tenter d’en savoir plus et je sais très bien que la morale en prend un coup quand ce qui nous tient à cœur est en jeu. Les super héros prétendent être purs. Le nombre de vierges et de preux et de pieux chez eux se compte sur les doigts d’une main.

Qu’il m’expose au danger, je suis là pour ça. Il me paie pour que je fasse mon boulot qui est en fait de m’assurer qu’à la fin de la journée, il soit plus que satisfait de son investissement. Le rapport, je le laisse à son intellect surdéveloppé. Qu’il me laisse gérer le facteur humain. Toujours envoyer un humain (ou une humaine) pour régler une affaire d’humains. Je ne dis pas qu’il n’est pas capable de bien cerner notre espèce, je dis juste que c’est beaucoup plus simple d’envoyer quelqu’un qui connait sa cible car ils appartiennent à la même… Vous comprenez le principe. Pourquoi insister?

Nous allons définitivement rencontrer le président. Il va clairement devenir la victime des plans de mon patron. Et quand ce stupide barrage va exploser, le temps que ces pseudo gentils trouvent une piste exploitable autre que ce que nous leur laisserons, il sera déjà trop tard pour réajuster le tir. Et c’est précisément pour cette raison que ça me rend particulièrement heureuse…
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