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[4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy]

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[4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Lun 23 Oct 2017 - 0:36

 « Je n'ai besoin de personne... en Harley Davidson ! »

Ponctuant la chanson française d'un coup de masse, la jeune femme catapulta dans les airs le gobelet McDonald's abandonné qu'elle venait de trouver. Ledit récipient fit plusieurs embardées dans les airs avant de finalement terminer sa course dans l'herbe, un peu plus loin, alors même que Harley répétait à nouveau les mots prononcés plus tôt, avec un accent américain qui déformait beaucoup les mots français. Elles avaient entendu tout à l'heure, dans une radio.

Harley c'était son nom. Davidson c'était un autre nom. Pas français. Harley Davidson c'était une moto. Harley Davidson ça faisait jeu de mot. C'était rigolo.

Un rire la secoua, alors qu'elle voyait un autre gobelet. Brandissant sa masse volée sur un chantier un peu plus tôt dans la soirée, elle mima la position d'un golfeur, tout en dandinant son fessier, puis avec un grand bruit, l'envoya valdinguer plusieurs mètres plus loin. Un autre rire naquit dans sa gorge, rire qui s'étouffa aussitôt pour être remplacé par un cri hystérique de petite fille, lorsqu'elle vit où elle se trouvait : une aire de jeux pour enfants, entourée de petits jardins aux bonnes senteurs – mais ça, on s'en foutait. L'important, c'était les jeux ! Et en plus, on était le soir, après la fermeture, donc il n'y avait plus personne !

Oui, Harley s'ennuyait. S'ennuyer voulait dire faire des bêtises, voulait dire errer dans Gotham sans but. Faire des bêtises voulait dire s'amuser sans conviction.

Les jeux signifiaient s'amuser vraiment, comme une enfant.

 « Une souris verte, qui courait dans l'herbe ! Je l'attrape par la... oh un billet ! »

Se penchant ostensiblement et exagérément, elle prit le billet à ses pieds, le retirant de sous sa bottine gauche. Il étai crade, et pas beau, donc elle le jeta. Les jeux étaient plus importants, de toute façon ! Alors il fallait qu'elle joue. Et puis, en plus, elle avait le droit ! C'était Halloween en ce moment, donc quelqu'un comme elle, c'était un déguisement parfait. Il n'y avait que Batman le trouble-fête qui puisse venir l'embêter un soir pareil. Sauf qu'elle faisait rien de mal là !

 « T'as pas intérêt à venir m'emmerder, Batou. »

Batman signifiait pas drôle. Pas drôle voulait dire que Harley s'amuserait pas avec les balançoires. Harley, son nom, c'était Harley.

Elle s'approcha des balançoires, laissant tomber avec nonchalance sa masse sur l'herbe. Elle choisit la selle rouge, car les autres étaient bleues et vertes, et elle aimait beaucoup moins. Bleu c'était bien, mais pas autant que rouge ou noir. Et vert... vert c'était Sa couleur. Et ça, c'était pas cool. Avec un grand sourire, suivi d'un petit rire, la jeune femme se mit doucement à se balancer, retrouvant un plaisir enfantin qu'elle avait oublié depuis longtemps. Avait-elle jamais connu le plaisir d'aller faire de la balançoire ? Elle ne s'en souvenait pas. Elle n'en avait aucune idée.

Harley, son nom c'était Harley.

Elle continuait de s'amuser tant et si bien qu'elle finit par être morte de rire toute seule, s'imaginant toute seule des situations incongrues. Elle se sentait soudainement libre, prête à s'envoler tel un oiseau, et pourtant elle savait que si elle essayait, elle allait s'écraser comme une merde dans l'herbe, et peut-être même se faire très mal. Mais ça serait drôle, d'essayer ! Nan, pas drôle. Dangereux.

Dangereux voulait dire se faire très bobo. Se faire très bobo signifiait ne pas s'amuser.

Il y avait définitivement un plaisir incroyable à faire de la balançoire. Mais petit à petit, alors même que ses pensées s'écartaient d'elles-même vers des souvenirs enfouis profondément, la jeune femme diminua son rythme. Les chaînes se mirent à grincer beaucoup moins, la pression exercée par son poids se calmant peu à peu alors qu'elle ralentissait, finissant par à peine décoller du sol avec ses pieds, et alors même que le rire mourrait. Au final, des fragments de souvenirs remontaient à la surface, émergeant par flashs, reproduisant dans sa tête des scènes d'une enfant jouant à la balançoire avec ses parents et ses frères.

La balançoire s'était arrêtée, alors qu'elle était avachie sur elle-même, ses cheveux tombant sur son visage sans qu'on puisse distinguer ce qu'elle regardait ; le sol ou ses jambes. Quelque chose tomba entre ses bottines, sur l'herbe.

Harley, son nom c'était Harley.

Et Harley Quinn pleurait.
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Lun 23 Oct 2017 - 19:16

— T'es encore là ? Toujours le nez dans tes échantillons, hein ? Un soupir, mélange saugrenu d'amusement et d'exaspération. Bon, je laisse la lumière alors. N'oublie pas d'éteindre et de fermer derrière toi, Pam.

Unique réponse d'un souffle s'échappant brièvement des lippes, avant que la porte ne se referme en un claquement sec. Postée derrière son microscope, la scientifique n'avait nullement pris la peine ne serait-ce que de relever la tête. Absorbée par ses recherches, assurément l'était-elle. Et ce collègue pourrait bien attendre. Force était de constater qu'en à peine quelques mois - voire semaines - d'expérience dans ces laboratoires, l'habitude s'était prise non sans une certaine rapidité. Sans doute était-ce plaisant, d'une certaine manière, d'avoir ce genre de passionnée dans ses rangs. Aussi, cette attitude faisait davantage rire ces autres qui travaillaient également dans ces bureaux. Une paire de perles de jade se levèrent un instant, fixant les tabouret, l'air presque ailleurs. Pensive petite Pamela. Nostalgique, aussi. Une bonne humeur environnante... En quelque sorte, cela la ramenait quelques années en arrière, alors qu'elle était encore une jeune femme insouciante. Une amère mélancolie qui jouait alors, au rythme de ces ongles tapant frénétiquement contre la table. Agacée, blessée : c'est qu'elle passait toujours par une multitude de sentiments, lorsque ces souvenirs parasités revenaient en mémoire. Et ce, quand bien même les mois écoulés.

— Laisse. C'est plus pour toi, tout ça. Plus pour nous. Autant se concentrer sur l'important, désormais. Tergiverser sur la pertinence du relationnel, c'est du suicide. Alors sois juste professionnelle, ce qu'il faut d'agréable - quitte à faire semblant -, et focalise-toi sur ton travail. Ça t'évitera de nouvelles désillusions.

Nous étant synonyme de rouquine et de plantes. Et si une chose était certaine, dans toute cette histoire, c'était que celle aux mèches de coquelicot n'était aucunement prête à faire un pas vers ces autres, ces humains. Humain qu'elle ne pensait plus être, d'ailleurs. Parce qu'il y avait ces toxines ancrées dans son corps. Parce qu'il y avait une âme meurtrie. Ou, plus simplement : parce qu'elle se sentait aujourd'hui bien plus proche de la flore qu'elle ne pourrait l'être avec le genre humain. Une affirmation cependant mise à mal, à l'intérieur. Tant est si bien que la trentenaire se sentait l'obligation de prononcer ces mots à haute voix. Une motivation, se donner du courage, diraient certains. Mais surtout, il était question de s'auto-convaincre; une résolution qui ne devait faiblir en aucun cas. Jamais.

Plus de deux heures ainsi écoulées, durant lesquelles un nez retroussé n'avait guère bougé de son poste d'observation. Captivée par l'objet de ses recherches, la jeune femme ne comptait plus les heures supplémentaires. Entre tranquillité et matériel à proximité, il était certain que cela valait la peine. Parce qu'il demeurait certain que ses outils personnels n'étaient pas si performants. Et sans doute en achèterait-elle d'autre, dès que le salaire tombera. Toujours était-il que le temps était désormais au départ. Rangement, nettoyage. Ne restait qu'à obscurcir la pièce, et s'en aller.

S'affichaient dès lors les aléas d'une route sinueuse. Une destination première qui attendrait quelques heures supplémentaires. Une fatigue perceptible, certes. Néanmoins, une priorité subsistait avant que l'horaire du repos ne sonne enfin : C'était ce petit bout de paradis. Cette trouvaille de verdure dessinée dans un parc pour enfants. Pauvres plantes, destinées à se faire martyriser par de sales gosses et leurs parents inconscients. C'est qu'ils ne connaissaient pas la valeur des végétaux, ceux là. Une Ivy qui avait perçu leur détresse, bien plus que l'autre ne le pourrait. Elle était douée, pourtant. Mais force était de constater que ce n'était pas encore suffisant. Ainsi donc, la rouquine leur apportait soin et réconfort.

C'était en tout cas ce qu'elle pensait, jusqu'à ce qu'elle ne parvienne à ce terrain ô combien attendu. Désiré, sans l'ombre d'un doute. Nécessaire. Et déjà cet air renfrogné regagnait ses traits, laissant peu à peu place à l'agacement. Parce qu' au milieu de toutes ces merveilles jonchait cet outil gâchant cruellement le paysage : Une ... batte ? Qu'est ce que ça fout là, ça ? Une main s'en alla ainsi récupérer l’atrocité, tandis que des prunelles se fixèrent plus haut. Un silhouette humaine, tout d'abord en mouvement sur cette balançoire maudite. Maudite, parce qu'elle trahissait la présence de ces gosses sans principes. Mais pour autant aimée, d'une certaine manière.

Comme une suspension de temps, l'ombre s'arrêta alors. Interloquée, sans aucun doute. Hélas, ce n'était guère par sympathie que par appréhension. Difficile de dire exactement de quoi il en retournait, disons simplement que l'instinct parlait de lui-même. Un soupir. Puis quelques pas, jusqu'à ce que l'objet soit présenté sous le nez de la demoiselle assise.

— Eh, c'est à toi ce truc ? Pourquoi t'as foutu cette merde dans mes plantes, tu ne sais donc pas que c'est nocif ? M'enfin, tu me diras, c'est pas toi qui passe ton temps à t'en occuper, hm ? Pas comme si ça te concernait, donc. Tête se baissant alors légèrement, afin de suivre ce que la blondinette semblait observer. Eh, tu m'écoutes ? Si tu veux leur donner de l'eau, fais ça proprement avec un seau. Pas avec tes yeux.

Une Ivy ne voulant pas se mêler aux hommes. Une Pam sans doute bien trop douce pour disparaître si vite. Laissons lui le bénéfice du doute, avant de l' éventrer dans les règles de l'art. Elle n'était pas lui, après tout. Ni eux. Mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait faire confiance. Morte et enterrée, celle-là. C'était tout du moins ce en quoi elle croyait.

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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Mar 24 Oct 2017 - 0:50

La voix résonna bizarrement dans les oreilles de Harley. On aurait pu penser qu'elle venait de loin, très loin, si loin que c'était un miracle qu'elle l'eut entendue. La voix, indéniablement féminine, parlait de choses incompréhensibles, qui touchaient le cerveau de la jeune femme sans pourtant effleurer ses sens. A la parole se mêlait le geste, bien sur, ainsi que l'expression sur le visage de la personne ; une femme. Etrangement, une odeur de fleurs lui arriva dans les narines, une odeur de nature qui eut un effet dégrisant presque immédiat.

Remontant la tête vers le visage courroucé, entouré de boucles rouges, ses yeux ses plissèrent un instant, alors qu'elle tentait de mettre des mots sur les sons qui parvenaient à son esprit. Cheveux rouges, fantasme masculin. Beauté naturelle, odeur de nature. Femme séduisante, qui plaît aux hommes. Trait de contrariété sur le visage, ride sur le front ; intruse en colère. Qui proférait des mots sur un ton dur et sec.

En colère signifiait ne pas aimer Harley. Ne pas aimer Harley signifiait être capable de lui faire du mal. Comme Lui.

Elle eut un mouvement de recul à cette pensée, avant de se rappeler que cette femme ne ressemblait pas du tout au Joker. Qu'elle n'avait sans doute rien à voir avec Lui, car Il aimait s'entourer de personnes grotesques, vulgaires, pas de personnes comme ça. Ça n'empêcha pas la jeune femme de prendre elle aussi un air contrarié, même si c'était davantage par mimétisme que par réel agacement. Ou peut-être pas. Peut-être qu'elle était agacée par le fait qu'on vienne la déranger dans ce genre de moment !

 « Je savais pas qu'il fallait pas toucher aux plantes. » se défendit-elle simplement.

Quittant la balançoire, elle récupéra la masse qu'on lui tendait, retrouvant dans son poids une certitude plus absolue de ce qu'elle était.

Harley, son nom c'était Harley. Harley avait les joues humides d'avoir pleuré.

 « Je pleurais pas. Pas vrai. »

Elle frotta vigoureusement son visage blafard pour sécher les dernières traces de larmes, retirant au passage les dernières traces de maquillage qui s'y trouvaient encore. Depuis sa fuite de chez Lui, la jeune femme n'avait pas retouché à du maquillage ou à de la peinture, ce qui faisait qu'elle n'avait plus cette apparence de clown qu'Il avait voulu lui donner. Ses cheveux à moitié rouges et à moitié bleus commençaient à se décolorer, laissant voir les mèches blondes en-dessous. Sa peau blanche ressortait, tandis qu'il ne restait plus de rouge à lèvres et presque plus d'eye-liner, ni même de maquillage sur le reste du visage, ou presque.

Elle se tint le ventre d'un geste protecteur, alors qu'une légère douleur d'estomac se faisait soudainement sentir. Elle grimaça. La douleur dans son dos – bien que calme pour le moment – avait été bien pire ces derniers jours. Son haut rouge était d'ailleurs déchiré, inondé du sang séché qui s'était écoulé de son dos, tandis que ses bottines accusaient le coup d'être usées et son mini-short menaçait de tomber. Elle était en mauvais point, débordée par la peine et la douleur.

Douleur n'était pas bon signe. Douleur voulait dire Harley encore blessée. Lap eine voulait dire qu'elle avait une blessure à son cœur. Mais Harley n'avait pas de cœur. Elle n'avait qu'elle-même. Harley, son nom c'était Harley.

Un regard de défi se planta dans les yeux de la rousse à l'odeur de fleur.

 « Désolée pour les fleurs. Merci pour la masse. Mais tu étais obligée de me déranger pendant que je... »

Que je pleurais. Non, Harley ne pleurait pas. Pleurer signifiait être faible. Être faible voulait dire qu'Il la dominait. Plus jamais.

 « Pendant que je jouais ! »

Elle avait joué, juste avant, donc elle mentait pas.

Harley adorait jouer. Harley adorait les jeux de la balançoire, et ceux pour enfants. Harley, son nom c'était Harley.
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Jeu 9 Nov 2017 - 23:01

Un geste accompagnant ainsi les précédentes paroles ; une main tendant cette matraque en direction de cette propriétaire présumée. Patiemment, la jeune femme observait le revêtement naturel partiellement humide. Sans doute attendait-elle la trace d’une quelconque réaction de cette âme hantant momentanément les lieux. Une notion qui à ses yeux représentait parfaitement cette jeune femme assise sur une balançoire, immobile. Une impression naissante, grandissante, en la perception d’un presque fantôme envahissant le parc. Néanmoins, cela causerait possiblement moins de dégâts qu’une bande de mômes surexcités. Tout du moins, il n’était pas faux d’affirmer que les blessures infligées demeuraient éloignées en de nombreux points.

Silencieuse Pamela. Et ce malgré les nombreuses réticences prédominantes dans ces quelques pensées traversées. Sourcils légèrement froncés, encadrant ces billes de jades plongées dans celles de la blonde, désormais tête relevée. Une sensation digne d’un entre-deux. D’une humaine percevant brièvement ce mouvement de recul. Dans un premier temps, ce fût l’incompréhension qui frappa la scientifique. Parce qu’elle n’avait guère l’impression d’être si remontée. Ou tout du moins pensait-elle ne pas le montrer, si tel était le cas.

— Et pourtant, il y a un panneau un peu plus loin indiquant très précisément qu’il ne faut pas toucher aux plantes. Un soupir s’échappant ainsi des lèvres, faisant écho à ce mouvement certain de la cage thoracique. C’est fragile ces bestioles-là, sache-le. Elles sont les témoins de toute chose, emportant les secrets dans le plus profond des âmes.

Puis dans un second temps, la renonciation d’une protectrice envers les siens. Un désaccord, signant cette tension perpétuelle d’un corps brisé en deux morceaux. Plusieurs mois s’étaient écoulés, et l’amertume perdurait malgré tout. Néanmoins, la presque trentenaire n’était pas aveuglée au point d’être dans l’incapacité de percevoir ce qui les différenciaient l’un et l’autre. Elle n’était pas lui.

Perles olivâtres toisant la silhouette se relevant enfin, récupérant l’objet qui était visiblement sien. Nul doute quant à l’identité du propriétaire, désormais. Toutefois, cette contrefaçon de mécontentement perdurait à moindre mesure ; une relativité certaine pour un comportement incertain. Parce qu’elle la percevait Lilian, cette joue gorgée, humectée d’un liquide ayant probablement coulé quelques instants plus tôt, à l’abri des regards. En cela, force était d’avouer que le parc était – à cette heure de la soirée - l’un des emplacements les plus sûrs pour évacuer. Un terrain de verdure à l’image d’un souvenir d’enfance, d’heures passées ainsi dans cette même position assise. Un corps penché par-dessus ces quelques fleurs à éclore.

— Ardoise effacée. Ne recommence plus, c’est tout. Autoritaire, ce petit bout de femme.

Hochant modestement la tête, la rouquine inspectait toujours cette ombre presque enfantine, tant dans son aspect que dans ses réactions. Presque attendrie, cette scientifique. Toujours un peu naïve, pourrait-on dire. Ancienne rêveuse. Une peau d’albâtre surveillée d’un œil discret, tant est si bien que cette grimace naissante sur le coin des lippes s’intensifiait. A bien y regarder, les heures précédentes n’avaient vraisemblablement guère été placées sous le signe du Soleil. Ni même de la pluie. Ne ressortait de ces impressions maussades d’une obscurité teintée de gris. Résidu cendré.

En outre, un déni s’invitait à en faire grincer des dents. Presque. Lentement, mais sûrement. Une habitude ô combien dénigrée, dénigrante. Et ce n’était pas la demoiselle Isley qui en infirmerait le propos. Parce qu’il s’agissait là d’un phénomène qu’elle connaissait particulièrement bien, la botaniste. Par ailleurs, probablement pourrait-elle assurer en connaitre les moindres détails, tant le sentiment demeurait présent par-delà la barrière de la chair. Ainsi, les prunelles s’assombrir un bref instant ; le temps d’une remembrance à l’origine d’un profond changement chez cette jeune trentenaire. Bout de chair à multiple facette, paradoxal dans son existence même. En cela, sans doute se sentait-elle un brin similaire à cette inconnue de blé. Les prémices d’un parallélisme, peut-être serait-ce le cas. Jouer, pleurer. Quelle différence, hm ?

— Et je m’en vais au vent mauvais, qui m’emporte deçà, delà, pareil à la feuille morte, hm ? Un soupir. Le murmure d'une réflexion d’une lecture venue d’ailleurs, discret. Sans doute les hypothèses et transcriptions étaient multiples. Toutefois, Pamela disposait d’une version qui lui était propre ; des vers correspondant parfaitement à cette blondinette trouvée. Tandis qu’à l’image d’une jumelle chimérique, les précédents s’adressaient davantage à cette tête de coquelicot.

Sans tambour ni trompette, la scientifique enfourna une main dans le sac noir qui l’accompagnait. Simple, minimaliste. Presque étonnant, pour une coquette. Mais qu’importe, lorsque l’on passait ses journées le nez dans les échantillons : mieux valait être à l’aise. Et, dans ces cas-là, tout le reste n’était qu’encombrant accessoire. Lentement, elle en sortit la blouse blanche portée jusqu’à il y a peu. Puis, hésitant un bref instant, le tissu fût sobrement tendu vers cette âme. Parce qu’elle n’était pas une bonne sœur, malgré cette naïveté qu’Ivy exécrait. Néanmoins, la situation actuelle était inconvenante au possible. Pour elle, comme pour cette autre.

— Et donc, que faisais-tu avec cette matraque ? Ce n’est pas réellement le genre de choses avec lesquelles on sort habituellement. Surtout pour la jeter comme cela, drôle de jeu. Un jeu qui rend humide, semble-t-il. Une pause, brève. Juste le temps que ces lèvres revêtant brusquement cette teinte de jais ne retrouvent une teinte plus claire, plus humaine. L’affaire de quelques secondes, à la fois courtes et particulièrement longues. Parce qu’elle pensait à lui. Encore, toujours ; il agissait tel un ombre surgissant tel un matois félin. Étrangement, je n’ai pas vraiment l’impression de t’avoir dérangée, tu vois ?

Quelques pas s’approchant à son tour de la balançoire, posant la main sur cette corde ancienne, la frôlant presque. Agacement contrôlé, pour le moment. Mais pour combien de temps ? Tant qu’elle ne croiserait plus sa route. Peut-être moins que cela. Tout compte fait, Lilian se posa sur l’origine d’un jeu pour enfant, à son tour. Tandis que, lentement, les jambes entrainèrent le reste du corps en un faible mouvement. Roule, danse, balance.

— T’as pensé à aller voir un médecin ? Finit-elle par ajouter, fixant l’horizon.

Pas que cela serait utile. Mais sait-on jamais, pour peu que la douleur soit purement physique. Une éventualité dont la jeune femme ne croyait mot. Parce qu’elle avait elle aussi connu cette douleur, sans aucun doute. Et parce que ce les déchirements du corps n’étaient guère les pires. A n’en point douter.

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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Lun 13 Nov 2017 - 11:55

La blouse à la main, Harley resta un moment immobile, sans bouger, telle une gymnaste en attente du bon moment, de la bonne inspiration pour effectuer sa pirouette. La question dans sa tête n'était même pas de savoir ce qu'elle allait faire avec ce bout de tissu blanc, qui sentait les fleurs et la terre ; elle n'en avait pas l'utilité et n'avait pris le truc que pour faire plaisir à l'autre. Ce n'était pas non plus le fait que l'autre femme, rousse, lui faisait penser à quelqu'un qu'elle avait connu et oublié depuis très longtemps. Et c'était encore moins le doute sur ce qu'elle devait dire ou faire, non. Ça, elle s'en foutait. Pareil pour le fait que l'autre semblait aussi aimer la balançoire.

Ça c'était cool, mais on s'en foutait. Même si cool voulait dire sympa, et sympa voulait dire qu'Harley n'allait pas la taper ou la tuer.

Non, la vraie question fut formulée dans un croassement plus que dans des paroles vraiment distinctes.

 « Hein ? T'as dit quoi ? »

Comme si on avait soudainement appuyé sur un bouton, Harley se frappa le front du plat de la main, envoyant malgré elle la blouse par terre. Avec un « oups » enfantin, elle la ramassa, l'épousseta pour vérifier qu'elle n'était pas trop sale – la trace de terre sur la manche ne comptait pas, chut – et la garda sur ses genoux. Avec un petit rire de fillette, elle répondit alors à ce qu'avait dit l'autre femme. La mémoire, ça joue des tours parfois. Comme une balançoire.

 « Tu déranges pas, je jouais juste. Mais j'avais pas envie de me trimballer avec ce truc toute la soirée : je sais même plus depuis quand je l'ai. Ça se trouve, je l'avais depuis des années, et je m'en rendais même pas compte. Ou alors ! Je l'ai que depuis ce soir ! Et là ça craint, car j'me rappelle plus d'comment j'l'ai eue. »

Tout en parlant, elle se mit à plier la blouse comme il le fallait, avant de la rendre à la rousse. Elle en avait pas besoin, pourquoi qu'elle gardait ça de toute façon ?

Harley n'avait besoin de personne. Harley, son nom c'était Harley.

Comme la moto.

 « Dis, tu regardes les films Marvel ? Ça fait trop grave longtemps que j'en ai pas vu un ! Faut dire, Il m'en empêchait tout le temps. Puis Il détestait ça, Il disait que c'était nul, tout le temps ! Il était méchant avec moi. Méchant, méchant, cruel ! »

La colère montait au fur et à mesure qu'elle parlait du Joker, si bien qu'elle finit par bouger, se dégageant de la balançoire pour aller donner des coups de pieds dans l'un des piliers en aluminium du jeu pour enfants. A chaque fois, qu'elle donnait un coup, elle criait.

 « Méchant ! Cruel ! Sadique ! J'le déteste ! Salaud ! J'le hais ! Je l'aime ! Il me sodomise tout le temps ! J'aime pas ça ! Méchant ! Fou ! Manipulateur ! Aïe ! »

Bien sur, le dernier coup avait été donné – maladroitement, pas volontairement – par les orteils et non pas avec le plat du pied. Ce qui faisait que, malgré la bottine, la jeune femme se fit mal, et elle se mit à danser sur un seul pied pour faire passer la douleur. Sa colère et sa frustration ne se calmèrent pas pour autant, si bien que Harley reprit sa matraque, et entreprit de taper de nouveau la balançoire avec.

A chaque coup, Harley s'imaginait le visage du Joker, souriant comme un dément et riant comme un fou – ou l'inverse peu importe. Les souvenirs remontaient peu à peu, embuant ses yeux de larmes chaudes et salées, qui l'empêchaient d'y voir correctement.

Les souvenirs signifiaient repenser à Lui. Repenser à Lui signifiait raviver la douleur de ses blessures dorsales, de sa blessure psychique. Harley, son nom c'était...

Elle n'avait même plus la force d'y penser.

Bientôt, elle n'eut plus la force de continuer à taper. Mais elle continuait quand même, machinalement, secouée par d'énormes sanglots et des torrents de larmes se déversant sur son visage et au sol.

 « J'le hais, j'le hais, j'le hais... Méchant ! Cruel ! Sadique ! J'le déteste ! Je l'aime ! J'le fais ! Je... Méchant ! »

A bout de forces, Harley s'effondra au sol, pleurant comme si le monde s'écroulait.

Quelque part, c'était vrai. Quelque part, c'était faux. Harley, quel était son nom ?
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Lun 4 Déc 2017 - 19:54

Citation d'une lecture d'ailleurs non perçue par la femme faisant face ; un air de déjà vu s'installait alors paisiblement, tel l'eau dormante d'un ruisseau. En un sens, la demoiselle aux mèches ternies forçait un rappel de l'avant, celui-là même qui l'avait poussée à décamper de ce Seattle auparavant tant aimé, aujourd'hui profondément détesté. Remembrance de cette Pamela d'autrefois, mais également de cette curieuse enfant à la recherche d'une lecture à se mettre sous la dent. C'était d'ailleurs de cette manière-là que s'était réalisée la rencontre avec le poète maudit. Des vers que la scientifique ne pensait jamais ressortir, et pourtant. Pourtant il y avait eu ce revers de médaille, il y a quelques mois de cela, forçant le trait du parallélisme. Puis cette rencontre fortuite entre deux âmes perdues. Destruction, reconstruction : un choix s'était offert à eux.

Albâtre étoffe passée d'une main à une autre, en un geste empreint d'une certaine banalité. Pas tant que cela, lorsque l'on connaissait Ivy. Mais qui pouvait prétendre une telle chose ? Actuellement, personne. Car il se cachait, ce fantôme vagabond, délaissant ce pragmatisme d'un double œuvrer jusqu'à ce que la froide lame tombe une fois encore. Toutefois, cette inéluctable tension demeurait en un désaccord qui ne saurait être remis en question. Un pour deux. Toujours était-il que la rouquine observait cette silhouette vêtue d'innombrables déchirures, aux résidus de sève carmine, jusqu'à ce qu'un soupir ne s'échappe de cette barrière charnue.

— Laisse, c'est rien. J'imagine que la littérature, ce n'est pas vraiment ton rayon. Tout comme les battes, c'est « inconnu au bataillon » pour moi.

Exaspérée, Pamela l'était à n'en point douter. Toutefois, il n'y avait nulle once de calomnie dans ces quelques mots. Uniquement des faits, et la confrontation avec une réalité parfois ardûment perceptible. Chacun avait son éducation, ses intérêts, essayant ainsi d'éviter le fade d'une société d'ores et déjà terne. Et si la rouquine prêtait de l’attrait à ces feuilles aspergées d'encre, il était fort à parier que la blondinette ne le partageait guère. Et sans doute l'inverse était-il vrai également.

— Je t'expliquerai un jour, va. Enfin, peut-être. Si l'occasion se présentait. Si l'envie lui en prenait.

Haussement d'épaule, alors même que cette voix résonnait inlassablement dans son esprit. Comme si c’était utile. C’pas pour nous, tout ça. Cessons donc les idioties, Pam. Des sphères de jade davantage absorbées par la paume de cette main percutant un front ambré ; quelque chose était sur le point de tomber, semblait-il. Blouse s’échappant ainsi de la poigne de la jeune femme, tombant à leurs pieds, rencontrant ce sol boueux. Sans doute la scientifique aurait-elle pu s’agacer à cette vision intimant la négligence, mais il n’en fût rien. Sans doute cela était-il dû aux circonstances de ce croisement d’âmes qui était leur. Qui saurait l’affirmer ? Toujours était-il qu’elle se baissa alors, cherchant à ramasser le tissu. Un acte devancé par celui de cet interlocuteur, qui prit aussitôt la parole, dès lors l’objet de nouveau entre les doigts.

Jouer. Drôle de façon de jouer. Et pourtant, elle connaissait cette sensation, Pamela : Celle de mettre un autre nom sur un mot. Une manière de se rassurer soi-même, bien futile méthode. Écoutant d’une manière presque religieuse, son expression faciale changea néanmoins quelque peu lorsque le vêtement lui fût retourné. Brève hésitation, avant d’accepter cette main momentanément tendue. L’incompréhension, le questionnement ; n’avait-elle pas remarqué son propre état, cette femme à l’allure d’une petite fille perdue ?

— Euh, non. Disons que mes sorties au cinéma se font rares. Commença-t-elle à dire précipitamment, tant la discussion paraissait prendre de la vitesse. Pour ta masse, tu aurais simplement pu la laisser chez toi, si tu ne voulais pas la trimbaler toute la soirée, tu sais. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas grave, ça te reviendra, la manière dont tu l’as eu. Si c’est un souvenir important, tu t’en souviendras. Si non, alors qu’importe que tu l’aies oublié, c’est dérisoire. Autant se concentrer sur l’essentiel, non ?

Maigre grimace naissante alors, s’incrustant sur les traits en un étirement partiellement tordu des lippes ; une tentative d’un sourire rassurant n’aboutissant à rien de bien concluant. Certes, il s’agissait là d’un essai contraint, empreint de cette fausse impression donnée auparavant. Toutefois, les cris ne faisaient que réduire cette indolence dissimulée, peu à peu. Une impulsion psychologique d’une Pamela, qui commença à faire de grands gestes des mains, machinalement.

Douleur. Souffrance. Peine. Perceptibles sentiments. Et peut-être la botaniste aux fils de coquelicots se trompait-elle dans les interprétations. Une possibilité à prendre en compte, assurément était-ce le cas. De surcroît, l’étourderie demeurait grandement probable lorsque l’on prenait en compte la non-connaissance de l’âme en peine. Car si la jeune femme tendait actuellement à oublier que cette rencontre ne datait que de quelques minutes, Ivy ne parvenait pas à se détacher de cette saumâtre réalité. Hélas, la vue des coups finalisant cette blessure momentanée, de cette matraque frappant inlassablement le jeu pour enfant, suffisait à ce que la gardienne abaisse cette barrière indécelable.

— Eh, eh, eh. Qui ça « il » ? Question brutalement lancée. On se calme ma grande, ce n’est pas la peine de se mettre dans un tel état. Qu’est-ce que ça changerait, hm ?

Une pause, brève, juste le temps de quelques instants. Quelques secondes pour se dire à quel point ces paroles pouvaient être d’une hypocrisie sans nom. Parce que même si cela ne changeait rien dans les faits, un effet placebo demeurait néanmoins, peut-être. Moralisatrice, un discours mal placé. Et sans doute était-ce visible, d’ailleurs, tant celui-ci paraissait décousu, tant l’assurance était moindre. Pouvait-elle réellement tenir de tels propos, alors même que les pénibles gouttes avaient aussi perlées sur ses joues, fût un temps ?

Un corps cédant probablement sous la pression, l’épuisement, et possiblement d’autres choses. Perles imprégnées de cette surface aqueuse, presque embrumée l’espace d’un court moment. Tout compte fait, la trentenaire s’abaissa légèrement, attrapant la femme-enfant par le bras, tentant de la remonter. Des orbes d’aigue-marine se posèrent ainsi sur ce banc à quelques mètres plus tard, entamant une tentative pour l’emmener jusque-là.

— Non, laisse. Murmura-t-elle dans un soupir, reprenant d’une voix plus claire : Relâche la pression, un coup. C’est normal, c’est compréhensible. Pleure un moment, laisser aller la frustration : ça ira mieux après. Plus tard.

Odieux mensonge. Depuis quand le temps assurait-il la guérison ? Lilian, elle, n’en avait encore jamais perçu ne serait-ce qu’un moindre effet. Pourtant, la jeune femme savait une chose : c’était que ça rassurait, ce genre d’imposture. Parce qu’on ne s’en remettait pas. Pas plus qu’on oubliait. On apprenait juste à faire avec, tant bien que mal. Tristement dit, et pourtant vrai.

Somme toute, des paires de doigts filèrent discrètement dans cette poche latérale, y cherchant la trace d’un mouchoir, ou de quelque chose pouvant faire office de remplaçant. Morceau de papier doux tendu, avant qu’une main ne vienne s’approcher de sa tête, doucement.

— Ça va aller, ça va aller. Tu sais, les mecs c’est des connards. Faut pas se mettre mal pour eux, hein.

Oui, tous des connards. Tous des pourris. Une généralité c’était ainsi inscrite, erronée, suite à cette désastreuse expérience. Un murmure, et déjà la blouse se retrouva de nouveau dans cet échange saugrenu, déposé sur les épaules de la jeune fille. Non pas une obligation, bien loin de là. Juste… En fait, Pamela ne savait pas. Pas plus qu’Ivy ne comprenait.

— Et garde ça. Ça te tiendra un peu plus chaud, même si c’est vite dit vu le tissu. Puis t’en a bien besoin, avec des vêtements dégueulassés.

De toute manière, elle n’en avait guère besoin de ce bout de tissu, la scientifique. Parce qu’elle n’était pas de garde. Et surtout, parce qu’elle en avait toute une série d’autres dans ses placards. Alors qu'importe si elle en perdait une, car elle ne l'était pas tant que cela, tout compte fait.

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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Sam 9 Déc 2017 - 21:51

Comme dans un rêve, Harley eut le sentiment que tout lui échappait. Elle sentait la proximité de l'autre femme, à ses côtés ; elle sentait son odeur, et les gestes qu'elle faisait pour tenter de l'aider. L'excentrique, aussi malheureuse soit-elle, ne pouvait pas éternellement faire comme si ce qu'elle vivait ne concernait qu'elle, ce soir. Elle partageait, sans le vouloir, son fardeau avec une inconnue. Involontairement, bien sur, sans que ce soit une action consciente de sa part, mais tout de même. Elle n'avait pas l'habitude d'agir ainsi. Elle ne se souvenait même pas de la dernière fois où elle s'était confiée normalement à quelqu'un.

Si ça se trouve, elle ne l'avait jamais fait depuis qu'elle Le connaissait. D'autres larmes vinrent d'ajouter aux précédentes. Elle eut beau vouloir les refouler, elle n'en avait plus la force. Rien ne saurait l'empêcher de pleurer désormais. Ce soir, elle était vaincue. Des restes de son égo, il n'y avait plus rien. Harley Quinn n'était plus qu'une coquille vide, abandonnée par le monde.

Harley, son nom c'était tout sauf Harley.

Sans s'en rendre vraiment compte, elle se mit à parler. Toute seule, à l'autre ? Peu importait. Elle parlait. D'une voix déchirée par le chagrin, le regret et toutes ces choses ignobles qu'elle détestait, mais dans lesquels elle trouvait soudainement un refuge.

 « J'voulais pas Le décevoir... j'voulais pas. Il était pas comme d'habitude. Il disait qu'il fallait être rusé pour pas que Batman vienne nous coffrer. J'ai essayé. Mais j'voyais bien que ça le ferait pas. Alors j'ai voulu nous protéger. Je Lui ai dit : on doit partir, chou, je peux pas continuer comme ça, on va se faire défoncer par les Héros. Mais Il a rien voulu savoir... Pire, même. Il a dit que j'étais qu'une lâche, et qu'il fallait remédier à ça. Alors Il m'a attachée, et... »

Elle eut un sanglot déchirant, de nouveaux flots s'écoulant de ses yeux. Elle eut un geste du bras, indiquant son dos, là où les plaies mal refermées, dues au fouet, continuaient de la faire souffrir dès qu'elle bougeait. Comment avait-elle pu se laisser embarquer dans tout ça ? Sans le savoir, Harley vivait dans son chagrin un moment de lucidité, où elle redevenait une jeune femme perdue – normale. Et non pas une Vilaine déboussolée et à la psyché endommagée.

Harley, elle ne savait plus qui elle était. Harley ou pas Harley.

Pas Harley pour l'instant.

 « Il a utilisé un fouet. Il m'a tapée jusqu'à ce que j'ai trop mal et que je crie pour qu'Il arrête. Mais Il a pas arrêté. Il a continué, encore, et encore, et encore. Il a continué jusqu'à ce que je tente de lui tirer dessus. Je me suis dit : BOUM, et on a plus mal. C'était pas la première fois qu'Il me faisait ça. Mais j'en pouvais plus, là. J'aurais presque aimé que Batman soit là. Mais non, je me suis juste enfuie. Et là je fuis. Je suis toute seule. »

Elle renifla bruyamment, avant de s'essuyer le visage d'un revers de la main. C'était pas cool de pleurer. Elle se sentait mal à l'idée de se répandre encore plus en pleurs devant cette inconnue. Elle tenta alors de faire un gros effort, mettant petit à petit un terme à sa lucidité. Quel paradoxe. Jadis, elle avait œuvré pour étudier et aider les personnes comme ça ; maintenant, elle était lunatique, pour ne pas dire folle.

Harley, personne ne savait quel était son nom.

Elle leva finalement le visage vers l'autre femme. Il lui semblait que cette dernière semblait l'observer avec une attention qui semblait presque compatissante. Sauf que Harley n'avait pas besoin de compassion. Elle voulait être tranquille.

Ses sourcils fins s'arquèrent, alors qu'elle fronçait les sourcils.

 « J'ai faim. »
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Mar 12 Déc 2017 - 18:06

Silencieuse, Pamela observait cette jeunette dont les larmes perlaient de plus belle. Des tentatives avaient été réalisées, précédemment. Et sans doute étaient-elles maladroites, à n'en point douter. Seulement, la scientifique n'était pas de celles qui se sentaient particulièrement à l'aise dans ce genre de cas. Ou plutôt, elle ne l'était plus. En effet, il aurait été plus que probable que la Lilian d'il y a quelques années puisse trouver un semblant de solution. Hélas, cette femme n'était plus depuis longtemps déjà. En réalité, pas autant que cela. Toutefois, si les traces du passé paraissaient parfois révolues depuis une éternité, celles-ci n'en demeuraient pas moins des plaies ouvertes, aujourd'hui encore. Et, très vite, le paradoxe entre cette temporalité ressentie grandissait, perdant l'âme dans une impérissable solitude. Solitude, certes, mais pas que. En outre, par delà l'image que lui renvoyait cruellement son miroir ignoré, se présentait aussi le ressassement des remembrances de fois presque euphorique. Puis, avec cela, une question : « Et si c'était moi, le problème ? » Problématique passant ainsi la barrière de l'esprit, mais guère pour longtemps ; Ivy veillait au grain.

Des gouttes semblables aux siennes, fût un temps. Des cris aux airs de déjà-vu, eux aussi. Un ensemble de signes, cherchant la bienveillance, la fierté de l'autre. Pour l'autre. Chercher l'approbation, également. Mais là encore, c'était une autre histoire. Bien entendu, tout cela n'était que pure hypothèse, et une marge d'erreur demeurait possible. Parce qu'ils étaient tous différents, ces hommes, tant dans leur expérience que dans la façon d'aborder les choses. Toutefois, le néant était celui qui finissait toujours par frapper à la porte, emmenant dans ses bras l'amère déception. Ainsi donc, à l'instar des danseuses ayant fait leur temps, il ne restait que les yeux pour pleurer. Cela, et les souvenirs à la fois aimés et haïs.

Furtivement, les perles d’Aigue-marine se portèrent vers ces doigts indiquant un dos. Vêtements déchirés, certes. Mais il n'y avait guère que cela, bien loin de là. Sans même bouger les mains d'un seul centimètres, les prunelles pouvaient percevoir la détresse dissimulée sous les coups. Ou peut-être était-ce de l'amour, qui sait? Car pour se laisser faire de la sorte, il n'y avait que deux choses à son humble avis : La crainte, ou les sentiments. Les deux apportaient la stupidité de la passivité, malheureusement. La bêtise de l'aveuglement, également. Nul besoin de frôler la peau, pour le comprendre.

Néanmoins, la majeure partie du discours demeurait un mystère pour celle qui arborait des mèches de coquelicot. Certains passages laissaient sous entendre que la jeune femme était en cavale. Qu'ils étaient deux, au départ. Et, pour d'obscures raisons, ils n'étaient plus qu'un. Au vu des marques, il était plus que probable que l'inconnue se soit échappée. Quelque chose du genre. En revanche, cette notion de «Héro» n'en restait pas moins surprenant. Tant est si bien que cette lueur dans les pupilles prirent une teinte différente, celle de l'incompréhension. Momentané, ce maigre changement, qui revenait cependant à intervalle régulier, tant la scientifique ne comprenait que très peu. A l'image d'un puzzle, la rouquine tentait de rassembler les mots autour d'une thématique, cherchant le fil conducteur. Ce que d'autres nommeraient le bon sens, en somme.

— Hein, qui ça ? Soupir insoupçonné, s'échappant doucement des lèvres. Mais de quoi parlait-elle, à la fin. C'est arrivé combien de fois, ce cinéma? Si je comprends bien, vous étiez en fuite. Il s'est passé quelque chose ?

Maigre attente durant laquelle Lilian se posait quelques questions, sans pour autant le signifier. Des choses qui ne la concernait que très peu, en l'état. Tant est si bien qu'Ivy se rétracta finalement, tandis que les lippes prirent brièvement une teinte de jais.

— Laisse, votre fuite, tout ça, ça ne me concerne pas. J'ai pas envie de savoir.

Pas envie d'être mêler au bordel plus que nécessaire, aussi. Parce qu'elle tentait de redémarrer une vie, cette botaniste folle. Une reconstruction d'elle-même qui prenait assurément du temps. Beaucoup de temps. Trop de temps. Au point que la trentenaire se demandait par moment si la colle prendrait un jour, recollant les morceaux parsemés de part et d'autres de l'esprit, des souvenirs.

Furtivement, le poignet se rapprocha de son visage, observant cette montre dont les aiguilles tournaient inlassablement. S'en suivit un énième souffle ; Y avait-il ne serait-ce encore qu'un magasin ouvert, à cette heure-ci ? La nuit avait débuté depuis un moment, déjà. Et certainement la plupart d'entre eux étaient d'ores et déjà fermés depuis quelques temps déjà.

Finalement, la rouquine de la grande ville se releva, s'étirant de tout son long tel un Panda Roux sortant d'une longue sieste, révélant ce court gémissement d'une presque fatigue. Puis la scientifique se retourna, offrant une main à cette gamine - qui n'en était probablement pas une, d'ailleurs -.

— Bon, mouche toi un coup et on bouge. J'suis pas certaine qu'il y ait encore quoi que ce soit d'ouvert, mais ça ne coûte rien de tenter. Une pause, courte. Une réflexion. Puis sinon, on ira chez moi : il doit rester quelques trucs dans le placard.

Une marche s'entama alors, sans réellement attendre la blondinette. Toutefois, le rythme demeurait d'une certaine lenteur, afin qu'elle puisse la suivre si le cœur lui en disait. Et, pendant ce temps, Ivy se demandait. Qu'est ce qu'elle foutait, encore? Haussement d'épaules, imperceptible. Qu'importe si la jeune femme n'avait pas encore compris la leçon ; elle l'apprendrait à ses dépends, une fois de plus.

— M'enfin, t'as bien fait de te tirer dans tous les cas. Les gars comme ça, c'est mieux de les laisser dans leur coin. T'as fait ce que tu pouvais, va. C'était juste pas la bonne personne. Alors te culpabilise pas pour un mec pareil.

Sans doute était-ce l'expérience qui parlait. Et ce quand bien même Pamela n'était guère bien placée pour annoncer ce genre de fait sereinement. « Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais », en somme. Quelques doigts passèrent furtivement dans les mèches de feu, avant qu'elle ne s'arrête devant une énième porte close.

— Le Karma j'te dis. Passablement agacée, la petite Pamela dont les sphères entrèrent en contact avec celle de l'inconnue, la détaillant de haut en bas. Oui bon, tu me diras, vu ton état, c'est peut-être pas plus mal au final.
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Sam 16 Déc 2017 - 12:54

Se mouchant bruyamment – même plus bruyamment que nécessaire – la jeune femme suivit sa nouvelle pote. Elle se remit à penser à l'autre femme qui avait été pour elle une nouvelle amie, la veille : Raelene, ou un truc comme ça. C'était chelou, comme nom, quand même. D'ailleurs elle connaissait même pas le nom de cette nouvelle. Elle l'observa un moment, jalousant son teint parfait, sans maquillage désastreux, ses vêtements propres et non tâchés de sang. Et ces cheveux roux ! Une vraie cuivrée, un truc super bien, genre comme elle n'aurait jamais. Bon, elle aimait bien les colorations particulières, et du coup, fallait pas trop compter sur une seule couleur comme celle-là.

Nan. Le blond blanc, avec du rouge et du bleu, ou du rouge et du noir, c'était quand même grave putain de cool. Il fallait absolument qu'elle change de vêtement, ou du moins, qu'elle trouve un truc qui serait parfait pour elle. Avec forcément ces couleurs là ! Pas question de mettre un truc violet, ou vert. Et les autres couleurs c'était moche.

Trente-six millions de questions tournaient dans sa tête, mais elle jugea plus prudent – et carrément plus urgent – de placer ses revendications.

 « Bon, j'sais pas où on va, mais on y va ! J'te suis Rouquette ! De préférence, me faut des vêtements, à manger, d'autres vêtements, encore à manger, et une vraie arme ! J'veux un flingue, j'ai perdu le mien. Ah, et je dois absolument faire en sorte que mes vêtements s'accordent entre eux. Rouge et noir, c'est la base. O-BLI-GE ! Bon, alors, comment vais faire ça ? »

Pour certains, réfléchir à voix haute les aidait. Harley le faisait parce qu'elle était trop excitée pour le faire intérieurement. Oublié, le chagrin. Parti, l'air renfrogné et malheureux de l'instant d'avant.

Harley, son nom c'était à nouveau Harley.

 « Tanga rouge. Sous-tif noir ? Nan, rouge aussi. Du coup, pantalon noir, bottines rouges. Le haut... ah, merde, ça fait deux fois rouge. Bon, j'recommence. Tanga noir, sous-tif rouge. Pantalon rouge, haut noir ? Nan, je sais ! Je veux tout des deux couleurs ! GE-NIAL ! Je suis trop forte, j'ai réussi à trouver toute seule ! Hein ? T'as dit quoi ? Nan laisse tomber, je suis décidée, je sais ce que je veux ! Du moulant, en cuir. Parce que faut bien mettre mon physique en avant, si j'veux avoir une chance contre Batman et les Héros. Mais en attendant, j'ai faim. Les vêtements avants ou après, à ton avis ? Ou en même temps, au pire. Mais j'ai plus d'arme ! Zuteuh ! »

Se frappant le front, Harley s'arrêta, forçant l'autre femme à faire de même.

 « J'ai pas d'armes pour aller piller les magasins. J'ai laissé la batte là-bas, dans l'espace de parc à jeux. Puis j'vais pas y retourner, si ? Nan, ça fait loin. Bon, pas grave, j'trouverais bien un truc. HAAAAAAAAAN ! »

Poussant des cris de gamine surexcitée devant son crush, la jeune femme se précipita sur une canne, abandonnée là dans la rue. Elle empestait le tabac et l'alcool, comme si c'était un vieux clochard de merde qui l'avait utilisée puis laissée ici. Pas grave !

Une canne c'était comme une arme. Une arme signifiait que Harley était dangereuse. Harley dangereuse voulait dire qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait désormais. Comme piller les magasins.

Harley, son nom était Harley.

 « Et tadaaaaaam ! Je suis prête pour aller piller les magasins ! »

Air dément sur le visage, elle entraîna l'autre femme dans son sillage plus qu'elle ne la suivait, déterminée à faire / piller les magasins.

Ce qui revenait plus ou moins au même chez elle.

Du rouge et du noir, on avait dit.
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Mer 20 Déc 2017 - 10:28

La trentenaire débuta ainsi la marche, sans pour autant attendre l'inconnue ; bien que non certaine que celle-ci l'ait suivit, elle ne se retourna pour autant pas. Pas jusqu'à ce que les rues ne finissent de se dérouler devant les perles de jade, faisant tourner les magasins qui n'en demeuraient pas moins fermés. Le Karma pensa-t-elle dans un premier temps, avant de retrouver la raison, se remémorant l'heure tardive. Voilà donc ce qui expliquait le phénomène. Un fait prévisible, en somme, et pas même l'air soupirant de la rouquine ne saurait y changer quoi que ce soit. Triste mais véridique, elle n'avait pas le moindre pouvoir sur le temps.

Et sans doute n'était-ce pas plus mal, compte tenu de l'allure de la jeune femme dont elle ignorait jusqu'à l'identité. Force était d'avouer qu'il serait assurément malvenu d'entrer dans un espace publique vêtue de la sorte, et probablement ne l'aurait-on pas laissée faire. Une pensée telle qu'elle passa naturellement la barrière des lippes, laissant les filtres de politesse au fond du placard, momentanément. Oh, nulle inquiétude à ce sujet, ils en ressortiraient bien assez tôt.

— Rouquette? Bon, passons, si tu veux. Souffle s'échappant des lèvres à la vue d'une liste de revendications longue comme le bras. Tout à l'air fermé, donc on va passer par chez moi. De toute manière, j'imagine qu'une bonne nuit de sommeil ne te fera pas de mal, vu ton état.

Lentement, la scientifique s'approcha de la silhouette qui l'accompagnait, observant la faible marque qu'avait laissé cette paume au contact du front. Bon, à défaut d'être calme, il semblait que la jeunette ait retrouvé des couleurs. Silencieuse, elle l'observa quelques instants, attendant que l'ensemble des demandes et des questions ne remontent jusqu'au cerveau. C'est qu'elle enchaînait, la petite. Un peu trop à son goût. Question d'habitude, sans doute.

— Je ne pense pas avoir de vêtements rouges chez moi. Enfin, quoi que... Peut-être. On verra bien sur place. De toute manière, si on veut te vêtir décemment, on a plus vraiment le choix de la destination. Tu verras bien ce qu'il y a sur place, ne te fais pas d'idées trop vite, tu risquerais d'être déçue si tu ne trouves pas exactement ce que tu voulais.

Parce qu'elle avait surtout des blouses, Pamela. Ou plutôt, disons qu'il y avait l'armoire pour les tissus de travail, dans lesquels elle se sentait si bien, et qu'il y avait celle des vêtements dit « normaux ». Un petit moment qu'elle ne l'avait pas ouvert, à vrai dire. Force était de constater qu'elle n'en avait guère eu l'occasion, plongée dans les recherches depuis son arrivée en ville, depuis l'obtention de ce boulot. Se plonger dans le travail... La rouquine était bien évidemment une bourreau de travail, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute, mais c'était également une façon pour elle d'occuper son esprit. Ne pas ressasser. Pas pour l'instant. Plus tard, lorsqu'elle aurait la solution à porter de main. Jusqu'à ce que j'puisse te faire manger la poussière,Jason.

Sombre Ivy, dont la rancœur occupait les pensées. Rancœur et protection, deux mots au centre de ses priorités. Toutefois, la jeune femme avait actuellement cet étirement des lippes, presque amusée. Quelque part, cela faisait un certain temps qu'elle n'avait pas eu de relation hors travail, si tant est que l'on puisse qualifier ceux-ci de « relation ». Encore une fois, la politesse était de mise. Faire en sorte que tout se passe le mieux possible, le temps qu'elle fasse son nid. Puis, finalement, une main s'approcha de la femme non loin d'elle, qui s'était précipité sur une canne comme un enfant se jetterait sur des friandises. Amusée, mais agacée à la fois. Car elle préférait le calme, la petite Lilian. Tant est si bien que la pichenette s'en alla d'elle-même vers le front de la pile ; un presque acte machinal, lui signifiant de calmer un peu le jeu, notamment.

— Pas d'armes chez moi, tu es prévenue. Donc tu laisses ça dans un coin, tu iras prendre une douche, on mangera un bout, et tu regarderas s'il y a quelque chose qui te convient dans la penderie. Le programme te va ? Des sphères fixant un peu plus encore. Il va de soi que la partie concernant les armes n'est pas négociable.

De toute manière, elle ne comprenait rien à toutes ces histoires, Pamela. Pillage, Héros, Méchants, Armes. La liste grandissait, sans pour autant s'éclaircir. En outre, ce n'était dans tous les cas pas son problème, toutes ces choses là, et la rouquine n'avait guère le besoin, ni même l'envie de connaître tout cela. Autant que ce ne soit pas porté à sa connaissance. C'était mieux comme ça. Sur l'instant, la scientifique percevait davantage la petite comme étant instable, plus que comme étant une hors la loi.

— Allez, on bouge. Dépêche toi, sinon j'te laisse là.

C'est avec une mine rieuse que la trentenaire reprit la route, direction le domicile. Une marche longue, sans pour autant l'être réellement. Certainement cette sensation était-elle due aux nombreux virages, prenant toujours plus de ruelles, s'éloignant ainsi des grands axes. Parce qu'elle n'appréciait guère le bruit, la petite Pam ; c'était mauvais pour ses plantes. Et pour son humeur. Cependant, après quelques longues minutes, elles arrivèrent enfin.

Rien de bien fameux sur la façade, qui donnait l'impression terne, vide. Toutefois, une fois la porte ouverte, les prunelles pouvaient observer cette petite cour privative – dont la décoration florale était sobre, bien que présente et entretenue, donnant à une autre ouverture, un peu plus loin. C'est l'endroit vers lequel la scientifique se dirigea, dévoilant ainsi un petit appartement. Pas bien grand, mais les escaliers indiquaient un second niveau, où se trouvaient notamment la chambre, la salle d'eau, mais également le bureau, tandis que le bas ne comportait qu'une pièce de rangement, une salle de vie, et la cuisine. Et, dans chaque pièce se trouvaient quelques plantes pouvant vivre en intérieur.

— J'ose espérer que t'as laisser ton « arme » là-bas, sinon je la balance illico-presto. Le ton semblait presque amusé, quand bien même le sens des mots n'en demeurait pas moins sérieux. Pour la douche, c'est en haut : Première porte sur ta droite. Les serviettes sont dans le placard sous le lavabo. Y'a des peignoirs aussi, sers-toi. Quant à moi, j'vais m'occuper de nous faire un petit quelque chose à manger. Y'a des aliments que tu ne manges pas, allergie ou autre ?

Principalement pour des raisons d'allergie, de fait. Car il faudrait voir à ne pas trop exagérer non plus. Mais bon, elle était patiente, la scientifique. En quelque sorte.
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Dim 31 Déc 2017 - 12:12

Nan mais allô quoi ! Tu donnes un ordre et on s’attend à ce que personne le respecte. GENRE Harley faisait ça.

Harley, son nom c'était Harley. Et elle avait jeté la canne depuis longtemps car elle ne voulait pas froisser sa nouvelle amie.

Rouquette avait l'air d'être quelqu'un de cool. Genre pas casse-bonbon avec Harley, et qui essayait pas de la remettre dans le soi-disant méga cool de la mort sa mère droit chemin. Raelene avait essayé. Elle était différente de Rouquette, mais pas forcément en mal. En fait, elle appréciait Raelene aussi, mais c'était pas pareil. Cette dernière cherchait à lui donner des conseils, à s'occuper d'elle et tout ça. Mais Harley n'avait pas besoin de ça.

Harley n'avait besoin de personne. Surtout pas des Dalton.

Hmm, non, mauvaise référence.

 « J'aime tout ! Sauf les haricots, les fruits pas bons, la cuisine allemande, la cuisine chinoise, j'adore la cuisine japonaise, et aussi la cuisine française, j'aime bien les bananes – les fruits, pas les zizis – et... ouais bon, j'ai compris. Fais à manger, je vais prendre une douche ! »

Elle avait un bon feeling avec Rouquette, mais pas au point de supporter son regard du jugement trop méga sévère de la mort de ouf. Elle partit donc à l'étage, suivant par-là les instructions concernant la prise d'une bonne douche. En chemin, la jeune femme trébucha à deux ou trois reprises avant de se rappeler qu'allumer la lumière pouvait – éventuellement, mais on est pas sûr – aider à mieux s'orienter.

Une théorie très en vogue, mais on cherche encore.

Harley arriva dans la salle de bain, et poussa un soupir d'exaspération en voyant qu'il n'y avait bien sur aucun vêtement qui lui correspondait. Ni cuir, ni latex, ni rien de suffisamment « Harley ». Oui ça existe, et alors ? Ses yeux tombèrent alors sur un miroir, dans la salle de bains, et elle frissonna en se voyant dans cet état.

 « J'suis pas belle, putain. »

La peau laiteuse portait des stigmates du temps et de la fatigue. Son maquillage facial était anéanti, et il n'en restait que des traces éparses dégueulasses. Ses cheveux étaient un triste spectacle désordonné, dont les teintures bleus et rouges semblaient vouloir s'effacer lentement du blanc pseudo-naturel de sa chevelure. Mais le pire restait à venir, car même ses lèvres gercées par le froid hivernal ne pouvaient tenir la concurrence du reste de son corps. Et surtout pas du dos.

Se déshabillant, elle vit un corps maigri, beaucoup plus qu'elle ne l'aurait pensé en fait. L'anxiété constante, la maltraitance et diverses autres petites choses avaient amené son tour de taille à une minceur un peu trop... ben mince, en fait. Mais le dos était un ravage complet. Elle se souvenait que Raelene, la veille, avait nettoyé en partie tout ça. Sauf que bah bien sur, tout était rouvert maintenant ! Ça saignait un peu, c'était boursouflé, ça piquait au point qu'elle sentit des larmes de douleur lui venir aux yeux.

Ballec !

Nue, elle prit une boooooooooooonne putain de douche sa mère, avant de revêtir un peignoir gris sombre – c'était la seule couleur qu'elle s'autorisait à porter parmi l'assortiment de Rouquette. Mais que faire de ses propres vêtements ? Ils étaient sales, puants, là où Harley était maintenant propre, sentait bon, et n'avait plus de maquillage sur la tête. Bon, évidemment, le peignoir allait bientôt être teint en rouge, au niveau du dos, mais ça compte pas !

Nan, ça compte pas. Vils vilains que vous êtes. Ruinez pas tout.

Rouquette saurait comment faire. Harley, son nom c'était Harley.

Un grand sourire aux lèvres, elle se présenta alors à sa camarade, et lui montra le tas de vêtements dans ses bras, d'où dépassait ses bottines. Bah oui, elle avait tout enlevé. Vraiment tout. Oui, je sais, je sais...

 « Et tadaaaam ! Je suis propre comme un bébé ! Bon, mis à part mon dos. On mange quoi ? Et j'fais quoi de ça ? Si t'as pas de vêtements pour moi c'pas grave, j'peux sortir comme ça ou à poil. »

Son ventre se mit à produire des bruits chelous, pour lui rappeler qu'il faisait faim. Et qu'elle avait trop maigri. Et qu'elle pouvait maintenant manger comme elle voulait.

Etait-ce un effet de la douche ? Cet effet semi-légendaire, presque surnaturel, qui a tendance à réchauffer le corps et le cœur des gens, à leur faire oublier leurs tracas et à les mettre de bonne humeur ? Serait-ce possible ?

GENRE !

Harley, son nom c'était Harley. Mais Harley contente. Elle avait une autre nouvelle meilleure amie.
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Lun 8 Jan 2018 - 13:05

La condition avait été posée : aucun objet pouvant potentiellement servir d’arsenal offensif ne passerait le seuil de cette porte. Et mieux valait pour la blondinette décolorée respecter cet accord unilatéralement conclu ; il n’était pas réellement question de menace – ni quoi que ce soit pouvant s’en rapprocher –, mais davantage d’un conseil si celle-ci ne voulait pas rester dehors, sans nourriture ni vêtements. En somme, Pamela se montrait sous son véritable jour. Ou plutôt celui de ce qu’elle fût autrefois, lorsque l’innocence régnait en maître sur la chair enfantine : petite fille absorbée par ces autres, naïve qu’elle était. Tendre la main à son prochain, c’est qu’elle y avait crû dur comme fer à la bienveillance des Hommes, jusqu’à ce qu’elle n’en sombre. Brutalement, l’incessante chute s’était ancrée dans l’esprit à l’instar d’un feutre indélébile marquant la peau. Toutefois, oscillant entre prévenance et rudesse dans une attitude tantôt maladroite tantôt sévère, l’inhumanité condescendante indécelable s’inscrivait parfois dans les sphères Apatites, ; Ivy veillait au grain, à n’en point douter.

— On va faire comme ça, oui. File donc nettoyer tout ce carnage pendant que je nous prépare quelque chose à grignoter.

Un rire stoppé à la barrière des lèvres, tandis que l’invitée montait d’ores et déjà les marches afin de prendre possession des lieux. Amusante, assurément l’était-elle. Étrange, aussi. Mais force était d’avouer que la scientifique n’était sans aucun doute pas des mieux placées pour trouver à y redire. Présence humaine à laquelle la trentenaire n’était plus habituée qui, malgré tout, ne paraissait pas si dérangeant qu’autrefois. Souvenirs envolés, mémoire annihilée en un claquement de doigts. Était-ce seulement réalisable ? Hélas, les petites têtes s’avéraient bien plus complexe, et ne demeurait que l’acharnement au travail pour enterrer un bref instant les péripéties d’antan.

En un haussement d’épaules, Pamela tourna les talons, se retrouvant nez à nez avec cette surface miroitante ; celle-là même qui reflétait cette silhouette identique à la Lilian d’il y a encore quelques mois. Enivrante colère montant alors, empreignant les papilles de cette insaisissable amertume. Toujours là, celle-là. Et ce quand bien même rien ne transparaissait à l’image. Rien si ce n’était ces lippes teintées de jais ; un ultime souvenir qui lui avait été laissé. Plus la même qu’à cette époque, la rouquine en était intimement persuadée. Tu n’existes plus.

Balayée d’un revers de la main, cette illusion non représentative, erronée. Tout du moins le croyait-elle. Viles apparences, trompeuses de leurs états. Et déjà l’hôte partit la direction de cette salle aux multiples placards et plans de travail, allumant l’interrupteur sur son passage. Zzzt. Zzzt. Brièvement, les perles de Jade se levèrent, observant les orbes lumineux dont l’efficacité parvenait à leur terme. Épuisés, eux aussi. Ne restait qu’à attendre l’heure où l’horloge sonnera l’heure de la mise hors service.

Sans transition, la cuisinière improvisée attrapa un sachet de riz nature, tandis qu’une autre main cherchait la casserole. Jamais à sa place, celle-là. Instrument finalement sortit de sa cachette, une fois quelques minutes passées à retourner les placards de fond en comble. Fort heureusement, la marmite basse n’était pas loin non plus. Un soupir passa néanmoins la barrière charnue : Cela ne l’enchantait guère à la vue de l’heure, mais la jeune femme était de celle à tenir ses promesses. « Je vais cuisiner » avait-elle dit précédemment. Alors, ne restait qu’à se coller à la tâche convenablement. Ainsi, oignons, ail, tomates et poivrons furent patiemment coupés puis nonchalamment jetés dans le faitout, dans lequel l’huile et le bouquet garni baignaient déjà. Tiens, au fait… Il restait du poulet au moins ? Vérification rapide, avant que celui-ci ne passe à son tour sous la lame, rejoignant par la suite la poêle.

Cela faisait des années qu’elle n’avait pas cuisiné ça. Sans doute parce que cela lui rappelait la maison. Une recette que cette mère désormais éloignée faisait souvent. Et Dieu sait qu’elle aimait ça, Pam. « Dieu ». Quelle connerie, quand on y repense.

Mèches de coquelicots brusquement secouées, au rythme de cette tête qui se balançait avec rapidité.

— Ah, non. On avait dit : pas de pensées négatives. Les gens sont ce qu’ils sont. S’ils décident d’être les moutons que le meneur guide à l’abattoir, c’est eux que ça regarde. Chacun sa merde, et les grenouilles seront bien gardées.

Oui. Ne plus se mêler aux Hommes, c’était la solution. La résolution qu’elle avait prise d’ailleurs, alors même que les gratte-ciels de Seattle s’estompaient peu à peu par-delà la vitre du train. En dépit de cette décision, Pamela était bien et bel là, dans cette cuisine, à préparer quelque chose pour une inconnue invitée sous son toit. Vraiment, elle n’apprenait rien, Pamela ; elle répétait les mêmes erreurs, inlassablement.

Des escaliers grinçant finalement, au moment même où les esprits revenaient, ou les morceaux de viande changeaient de contenant. Une tête machinalement relevée alors que les pas pénétrèrent dans le cœur de l’appartement. Un corps se retournant partiellement vers l’interlocutrice, à l’entente de ces quelques mots. Quoi, elle ne s’était pas rhabillée ? Interloquée, la scientifique. Ah, ça oui. Force était d’avouer que la jeune femme était un sacré morceau, dans le genre étrange. Qui sortirait à poil, après tout. Soulagement néanmoins lorsqu’elle aperçut le sombre peignoir sur son dos. Ah, bien. Ouf. Elle a au moins eu la présence d’esprit de mettre ça.

— Pour le repas, il y en a encore pour quelques minutes : Le temps que ça finisse de mijoter tranquillement. Donc en attendant, on peut aller voir pour t’habiller. Pas question que tu sortes à poil, tu vas chopper la mort. Et te faire reluquer par des dégueulasses, accessoirement. T’es sûre que tu as bien nettoyé ? C’est encore rouge, là.

Comme pour appuyer ses propos, un doigt fut pointé en direction du dos. Bien entendu, l’hôte se doutait que la cause n’était pas là. Qu’il y avait autre chose. En somme, ce n’était qu’un signalement visant à indiquer que cela ne pouvait pas rester dans cet état-là. Non pas que c’était son domaine de prédilection, mais disons que quelques soins – même sommaires – seraient sans doute utiles.

— Bon, viens. On va te soigner ça.

Une main diminuant la puissance de la plaque, avant d’attraper le bras de la blonde, la ramenant à l’étage. Un retour dans la salle de bain, ne prêtant pour le moment aucune attention à l’état dans lequel celle-ci pouvait bien se trouver. Chaque chose en son temps, disait-on. Ainsi donc, elle aurait tout le temps d’inspecter les lieux, de réprimander si raison il y avait. Plus tard. Pour l’instant, il était temps d’ouvrir le placard blanc et de s’armer du désinfectant et d’une bande. Pas suffisant, possible. Mais toujours mieux que rien.

— Assieds-toi. J’peux rien faire si tu bouges.
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Lun 8 Jan 2018 - 15:31

Demi-touuuuuuur, retour à la salle de bains ! Pourquoi faire ? Elle était propre et tout. Ah oui, la blessure dans le dos. Et puis peut-être que Rouquette avait autre chose qu'un peignoir bizarre à lui filer. Mais tout ça, ça lui disait pas ce qu'elle devait faire de ses propres affaires. Bon, bah tant pis.

Harley ne tenait pas en place. Mais elle obtempéra sagement, et se mit en tailleur sur le sol pour que Rouquette puisse la soigner. Enfin, examiner son dos, la soigner, ça voulait dire faire en sorte qu'elle ai moins bobo.

Avoir moins bobo, ça voulait dire que Harley se sentirait mieux. Même si c'était déjà le cas grâce à la douche-super-géniale-chaude qu'elle avait pris quelques minutes auparavant. Evidemment, pour qu'on puisse la soigner, elle devait se tenir tranquille (ça allait pas être facile), enlever le peignoir (bon, ok), potentiellement dire comment ça s'était passé (c'était relou, et elle avait pas envie de le dire, ça lui aurait fait penser à Lui) et surtout, ça signifiait que la pauvre Harley allait devoir montrer qu'elle avait besoin de quelqu'un d'autre (et ça, c'était chiant).

Elle avait pas envie non plus. Mais Rouquette était gentille avec elle. Et elle allait en plus lui offrir à manger et un endroit où dormir, comme Raelene.

 « Au fait, c'quoi ton nom ? Rouquette c'est bizarre, et je sais pas si t'aimes ce surnom. Et puis... aieuh ! »

Bah ouais, ça fait mal, des plaies à vif dans le dos. Faut dire, c'était pas comme ça que ça allait cicatriser. Ni même que ça allait guérir tout court. Ça mettrait beaucoup de temps. Et ça ferait bobo pendant longtemps. Mais elle se rendit vite compte qu'au final, l'attention que lui montrait l'autre femme n'était pas déplaisante. Elle qui avait pensé que ça la ferait passer pour une pauvre faible, elle voyait qu'en réalité c'était plus soulageant qu'autre chose. Elle se sentait mieux, et malgré la douleur violente qui déchirait parfois son dos, elle se tenait droite, aussi immobile que possible, sage et docile comme une enfant.

Elle continua de ponctuer la difficile opération de soin de cris étouffés de douleur, jusqu'à ce qu'enfin, le calvaire se termine. Harley était assez contente d'elle, car elle avait été très sage !

 « Et maintenant, on fait quoi ? On mange ? Ou je dois m'habiller ? Nan parce que ça fait sept minutes et presque cinquante secondes. On a le temps ? Non ? Sinon j'peux genre m'habiller toute seule au pire ? Tu me dis où tu as des vêtements. Au pire moi j'prends le peignoir et c'est pas grave. De toute façon... »

Elle lâcha un baillement à s'en décrocher la mâchoire.

 « Nan mais en fait, ça sent troooop bon ! Dis, on peut manger avant ? »

Eh bah non. On pouvait pas. Son hôtesse lui indiqua où trouver des vêtements, lui donna des consignes très précises – qu'il fallait respecter sinon panpan cucul – et repartit s'occuper du repas. Harley se retrouvait donc seule, à devoir s'habiller avec ce qui traînait. C'était ça ou être à poil, car le peignoir était déjà tellement gorgé de sang qu'il rivalisait avec ses anciens vêtements.

Être à poil ça aurait été drôle, mais l'autre n'était pas du genre à rire de ça on dirait. Alors elle prit des vêtements, vite fait, puis redescendit pour aller se mettre à table. En arrivant vers la cuisine, elle vit un miroir, et ne put s'empêcher de se sourire, se tourner et se regarder pour voir comment elle était. La peau était blanche comme la neige, son teint naturel-pas-si-naturel, ses cheveux blonds gardant des traces éparses de bleu et de rouge. Bien qu'étant pieds nus, elle trouvait qu'avec un débardeur noir, un short gris et des sous-vêtements en-dessous, c'était quand même déjà pas mal pour venir manger avec une nouvelle autre meilleure amie.

Elle vint donc se mettre à table, un grand sourire de fillette sur les lèvres.

 « On mange quoiiii ? Et dis, on discute aussi à table ou pas ? Manger en silence c'est trop nul. »

Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait fait la cuisine. Jamais, sans doute.

Harleen faisait la cuisine, parfois. Pas Harley.

Un violent éclair de douleur lui vrilla le crâne, et elle manqua de se taper l’œil lorsqu'elle mit une main sur son visage pour tenter de la calmer en frottant stupidement.

Harley, son nom c'était Harley.

C'est qui Harleen ?
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Mer 24 Jan 2018 - 21:18

Un instant durant, l'existence de cette marque dorsale fût occultée. Tant est si bien que le rouge apparu sur le tissu mit un certain temps à trouver son origine, aux yeux de la scientifique. Jusqu'à ce que celle-ci ne revienne tristement au galop. Et dans le fond, cela ne surprenait guère la rouquine ; Pamela savait mieux que quiconque  les faits suivants : les traces ne disparaissaient jamais véritablement, d'autant plus lorsque les coups moraux comme physiques étaient portés par d'autres. Des autres nommés « Êtres chers ». Anciennement, tout du moins.

Assurément, les soins prodigués ne suffisaient point, et ce qu'importe le prisme que l'on adoptait. En effet, un désinfectant ne pourrait que bien peu s'avérer utile en l'état, et sans doute servirait-il davantage d'une base. Puis il y avait l'âme également, qui nécessitait l'utilisation de calmants. Hélas, la femme aux mèches de coquelicot était bien incapable de lui fournir cette précieuse aide ; elle même ne l'avait guère trouvé malgré les mois passés en ces lieux, après tout. En outre, l'ombre tapit non loin de-là veillait. Ne pas reproduire les erreurs d’antan, assurément s'assurerait-elle que la promesse promulguée ce jour soit respectée. Définitivement.

Toutefois, les produits prirent place les uns après les autres, recouvrant momentanément la blessure de grains broyés. Dans un premier temps, l'objectif était de faire cesser le saignement. Pour cela, rien ne valait l'utilisation du poivre. Sans danger, à proprement dit, et très peu douloureux, contrairement aux idées reçues. Cela ne payait pas mine, mais les actifs s'occuperaient bien assez vite du saignement.

— Pam. Une réponse simple, sans fioritures. Et la demoiselle en détresse, elle s'appelle comment?

Une brève pause se fit alors. Tout d'abord dans le geste, où Pamela cessa de nettoyer les résidus laissés-là. Puis dans la parole, le temps de se demander si ce nom donné par cette blondinette lui apportait un quelconque sentiment. Oui, non. Peut-être. Pourquoi pas. Cela n'irait guère plus loin que le jeu, de toute manière, Ivy se l'interdisait formellement.

— « Rouquette », ça ne me dérange pas. Pas plus que ça. Alors fais comme tu veux.

Force était d'avouer que le ton avait légèrement changé. Cependant, il n'était guère question d'une humeur mauvaise, mais davantage d'une concentration reprise. Parce que si la trentenaire faisait mal son travail, la cicatrisation serait certainement bien plus longue qu'elle ne saurait l'être avec des soins – bien que sommaires – bien réalisés. Ainsi, une main s'échappa quelques secondes, allant chercher à tâtons les traces d'un bocal préalablement posé dans les environs. Un fin rictus de satisfaction naquît sur ses lèvres, alors même que les doigts se posaient enfin sur le bouchon.

Une huile qui arriva tel un cheveu sur la soupe. L'une de celle connues pour ses nombreuses propriétés autant que pour ses façons d’utilisation. Par ailleurs, la jeune femme appréciait particulièrement cette plante, l'Hypericum. Une raison pour laquelle un pot de cette huile portant l'appellation « faite maison » trônait toujours dans un coin du domicile. Le B.A-BA, en somme.

— Et voilà, terminé. Tu vas cicatriser en un clin d’œil, avec ça. Une tape sur la tête, douce. Enfin, façon de parler bien entendu. Ne t'attends pas à pouvoir faire un marathon avant un bon moment.

Surtout sans une utilisation régulière.

Une invitée vraisemblablement impatiente. Ou seulement avait-elle l'estomac dans les talons. Alors, Pamela ouvrit la bouche, la refermant aussitôt en apercevant le débit de parole. Pas la peine de l'arrêter tout de suite, mais dès qu'une ouverture se rapprocherait, il faudrait faire vite, avant d'être une fois de plus balayer par cette voix féminine.

— Pas encore. [Finit-elle par dire, arquant légèrement un sourcil. De toute manière, le minuteur n'a pas encore sonné, donc c'est pas vraiment encore l'heure de manger.

A vrai dire, la scientifique aussi commençait à voir l'appétit arriver. Surtout lorsqu'il était question d'un poulet basquaise. Sa petite folie, mets d'envie. Toutefois, les doigts ne se dirigèrent pas vers les marches, mais bel et bien vers une autre porte du même étage.

— Il y a un placard dans le coin, tu peux prendre ce que tu veux. Sauf les blouses et autres vêtements blancs. J'en ai besoin pour le boulot. C'est un impératif. Un soupir s'échappa des lippes. Le reste, tu peux piocher dedans en fonction de tes besoins. Même si je doute que tu trouves quelque chose à ton goût.

Oui. Parce que les débardeurs et les mini- shorts, ce n'était pas réellement la tasse de thé de la trentenaire. Une rouquine qui attendit au seuil de la porte, patiemment, que l'autre choisisse ce qui pourrait potentiellement l'intéresser. Ou non, d'ailleurs.

Elle finit néanmoins par ressortir, le peignoir à la main. Une descente lente, sans pour autant que cela de soit trop long ; seulement l'aisance d'un félin, ainsi que sa nonchalance. Sale habitude prise lorsqu'elle voulait plaire à cet homme. Ce fantôme du passé. Parce que c'était bien connu : les hommes préféraient les femmes sûres d'elles. Et ce bien qu'il y avait des proportions à conserver.

— C'est prêt. J'te conseille de descendre rapidement si tu veux manger chaud.

Tiens, depuis quand était-elle si familière avec cette fille ? Pensée brièvement ressassée, et déjà la Botaniste marmonnait ses propres réprimandes dans une barbe illusionnée. Ne plus laisser entrer qui que ce soit, c'était pourtant clair dès le départ. Mais la sonnette d'alarme n'avait guère sonnée. Restait donc à déterminer s'il s'agissait d'un dysfonctionnement, ou d'une volonté dissimulée. Et, pour cela ne demeurait qu'une solution : l'observation.

Alors, la jeune femme commença a ramener les plats et autres ustensiles sur la table, celle-là même qui trônait sobrement dans le salon. Une pièce pleine de livres, de pots, de plantes, fleurs séchées et autres joyeusetés. Puis, furtivement, les perles olivâtres se posèrent sur ce visage prit entre des mains. Ou plutôt ces doigts s'étant préalablement dirigés vers la paupière.

— Tout va bien ? Nourriture posée, une chaise grinçant avant que le corps ne s'y asseye. Bon, on verra après manger, mais j'ai un matelas gonflable, qui peut servir en cas de besoin.

Avait-elle réellement besoin de faire un dessin ? Aucune idée. Toujours était-il qu'un nouveau soupir passa la barrière de chair. Non pas lassée, ni même exaspérée ; juste fatiguée. Parce qu'elle n'était plus véritablement habituée à cela, Pamela. Parce qu'elle était en retard dans son travail – selon un programme fixé par ses soins – et qu'il paraissait peu probable d'avancer dans l'immédiat. Parce que plein de choses, en fait.

— Si jamais tu te sens trop limite, tu peux passer la nuit ici. Par contre, pas de vol, ni de casse. Sinon je te pends par les couettes.

« Menace » en l'air. Toutefois, si celle-ci s'avérait trop poussée pour être réelle, il n'en demeurait pas moins exacte que, si la Scientifique observait le moindre problème, des mesures adéquates seraient prises. Non pas que le doute était présent, mais sait-on jamais. Mieux valait être trop prudent, que de ne pas l'être assez.

— Bref, c'est du poulet aux légumes : Oignons, Tomates, Ail, poivrons, bouquet, vin, ce genre de choses. Un geste de la tête, désignant un autre plat, non loin du principal. Y'a du riz aussi, si tu veux.

La base, en fait. Purement et simplement ça. Ou plutôt, Lilian ne connaissait pas ce qu'était la « mal-bouffe ». Surprenant, mais pas tant que cela, lorsque l'on prenait le temps de s'attarder sur la personne. Une main commença alors à servir l'assiette de l'invitée.

— Et pas de caprices. On mange tout. Puis finalement, un sourire. Ah, et on peut parler sans problème. Ceci-dit, je doute que tu t'intéresses à la Botanique, alors peut-être devrais-tu choisir un sujet. Quelque chose que tu aurais envie d'aborder, qu'en penses-tu ?

C'est ça Pam, défile toi...
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Jeu 25 Jan 2018 - 14:13

La première impulsion de Harley, ce fut de prendre son assiette à deux mains et de la porter jusqu'à son nez, pour renifler le doux fumet méga trop bon de la mort du poulet basquaise. Ça avait tout l'air d'un plat français, un truc bourré de légumes et de choses comme ça, pas gras pour un sou, mais qui sentait bon putain !

Ouais, ça sentait bon, putain !

Seconde impulsion de Harley : plonger sa main dans l'ensemble pour en extirper un petit morceau, et le porter trèèèèèès doucement à sa bouche. Sitôt la nourriture ingurgitée, elle poussa une exclamation de contentement, ravie de voir que c'était bon, putain !

Ouais, c'était bon, putain !

 « Mais c'est trop oufissime ! Genre pourquoi j'connaissais pas ça moi ?! Nan mais vraiment, là j'crois quej 'vais revenir manger tous les soirs chez toi, Pamrouquette, si jamais c'est du... du ça. Ce truc français. Ou alors, j'irais à Paris ! Ouais, à Paris ! Pour voir Johnny et les jolies filles ! Et la bonne bouffe ! »

Elle avisa un drôle d'instrument, non en fait deux, posés sur la table. Un couteau, et une fourchette. Qu'étaient-ce donc que ces trucs encore ?

Ah oui, des ustensiles. Des trucs pour s'aider à manger.

Harley, son nom c'était Harley. Harley affamée.

Trente-sept secondes et vingt-et-un dixièmes, record battu. C'est le temps que mit la jeune femme pour dévorer l'intégralité de son assiette. Non, pas la faïence. Le repas, le poulet machin truc. Sans utiliser le couteau et la fourchette, par contre, car ça devait sans doute faire des années que la pauvre ne s'en était pas servis. Pas grave. Elle fit néanmoins de gros efforts pour plaire à sa nouvelle autre meilleure amie : elle ne fit pas de rototo, ne péta pas, ne bougea pas de sa chaise même si elle se tortillait dessus. Elle n'avait qu'une envie : c'était de bouger. Mais fallait bien se conduire. Sinon Pamrouquette serait pas contente.

Avec un grand sourire plein de sauce, elle montra son assiette vide.

 « J'peux en reprendre ? Nan, t'en fais pas, je vais faire ça toute seule comme une grande. Et je vais prendre du riz avec ! »

Elle prit donc tout le reste, le mit dans son assiette, puis revint s'asseoir en tailleur sur sa chaise. Sauf que cette fois, elle pensa à utiliser la fourchette et le couteau pour manger plus doucement.

Et fallait entamer la conversation, car on avait le droit de parler !

 « Je suis contente d'être là ce soir avec toi, Pamrouquette. C'est gentil comme tout, et c'est super bon bordel. Bon par contre, tu m'en voudras pas, mais à mon avis va falloir que j'fasse un gros passage aux toilettes après. Genre faire un gros... un gros tu-sais-quoi, pour évacuer le surplus de bouffe. Ah, et faut que j'fasse mes exercices aussi. Ça fait quelques jours que j'les fais plus. Depuis que j'suis partie de chez Lui, en fait. »

Harley resta un instant, les yeux dans le vague, à y repenser. C'était bizarre, genre trop méga bizarre, mais pour une fois, elle se sentait pas en colère, ou paniquée, ou apeurée, en parlant de Lui. Peut-être qu'elle pourrait bientôt prononcer son nom sans avoir peur aussi ?

Non, non, fallait pas pousser mémé dans les orties. Chaque chose, en son temps !

 « Enfin bon ! Raconte-moi un truc sur toi, Pamrouquette ! T'as l'air de beaucoup aimer les fleurs et tout ça ! Puis j'sais pas, des fois t'es chelou, on dirait que ta peau se teint ou que tes lèvres passent au noir. C'est genre grave chelou. Bon, ça te va bien, mais ça donne l'impression que t'es une plante aussi des fois. Ou alors, que t'as du jus d'herbe dans le sang. C'trop bizarre. »

Sous la remarque innocente, il y avait l'esprit observateur et le regard acéré de ce qu'elle-était-avant.

Sans qu'elle en soit consciente. Bah ouais, sinon c'pas drôle !
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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Ven 26 Jan 2018 - 21:46

Mirettes olivâtres d'ores et déjà posées sur cette silhouette vraisemblablement affamée ; la jeune femme observait silencieusement, un semblant de sourire au coin des lippes. A mi-chemin entre exaspération et amusement, celle-ci s'étonnait de voir tant d'expression dans un regard, une attitude, des mots. Tout cela pour une simple question de nourriture. Des faits qui ne l'arrangeaient pas véritablement, à dire vrai. Car la Scientifique n'était pas certaine d'éprouver l'envie de voir la blondinette revenir plusieurs fois par semaine, et ce quand bien même elle imaginait les choses sous le prisme de l'humour. Parce que cela ne pouvait être que ça, n'est-ce pas ?

Prunelles voilées un bref instant, à l'idée même de voir la demeure être investie à nouveau. Pas au sens littéral bien entendu, puisque l'habitation de Gotham ne recevait que bien peu de présence. Pas âme qui vive, ici. Excepté elle. Hélas, très justement, la rouquine n'était guère prête à s'impliquer de nouveau.

Et tu fais quoi, là ?

Force était d'avouer qu'elle n'était pas très à l'aise, Pam, à l'heure actuelle. Trentenaire habituée à ce que l'on appelait les « bonnes manières » ; chose que l'invitée ne semblait pas connaître. Toutefois, le sourire ne put s'empêcher de s'incruster sur les traits lorsque l'assiette vide fût présentée vers elle.

– Pas de problème, sers-toi. C'est là pour être manger, après tout.

Un sourire tournant au jaune quelques instants, devant la franchise de la presque-enfant. En soi, ce n'était pas un mal, bien loin de là. Seulement qu'elle n'était plus habituée à cela, Pamela. Et qu'elle avait l'impression de se retrouver avec un enfant sur les bras, en quelque sorte. Finalement, l'étirement revint bien assez vite, lorsque le sujet des plantes fût abordé. Forcément aimait-elle la verdure, Lilian, c'était une part intégrante de son métier, après tout.

– Ce n'est pas tant une histoire d'aimer les fleurs que le fait que les plantes font parties de mon domaine de recherche. Une fourchette enfournée dans la bouche, et quelques instants de silence, le temps de libérer l'axe de la parole. En fait, je suis scientifique, spécialisée dans les toxines et les mutations des plantes, notamment. Le genre de truc qui nécessite d'avoir des blouses blanches, des plantes, des outils et un univers sain. Autant que possible en tout cas. Du coup, si tu pouvais juste éviter d'aller dans la salle de travail... Le reste, peu m'importe. Mais n'entre pas dans cette pièce sans autorisation.

Parce que si l'un de ses sujets de recherche venait à se briser, les choses risquaient de se corser. Et ce même s'il ne s'agissait que d'un malheureux accident. Une Botaniste qui tenait fortement à ses plantes, autant qu'à ses trouvailles. En effet, les toxines présentent dans les pots s'avéraient potentiellement dangereux pour ceux qui ne sauraient pas les manipuler. Mais, au delà de cela, les résultats des transformations, des préservations ; tout cela représentait des mois, des années de travail. Et la rouquine ne voulait en aucun cas prendre un tel risque.

– Ah, ça ? Une main lâchant l'outillage de cuisine, afin de se porter sur les lèvres, non sans une certaine douceur. Disons que cela fait partie des recherches effectuées. Puis bon, ce n'est pas plus bizarre qu'une fille dans un parc, déambulant vêtements déchirés et armée d'une batte, n'est-ce pas ?

Clin d'oeil à la situation passée. Toutefois, la jeune femme n'en restait pas moins surprise qu'on ait remarqué ce changement chez elle. Après tout, personne n'avait encore jamais démasqué la supercherie, et la scientifique même prêtait attention à ce que cela ne se remarque pas. Haussement d'épaules illusionnée ; probablement avait-elle un peu trop baissé sa garde.

– Revenons-en à toi... Harley, c'est ça ? Qu'est ce que c'est exactement ces exercices dont tu parles ?

Non. A vrai dire, ce n'était pas la question qui lui brûlait les lèvres. Il y avait autre chose qui titillait quel que peu sa curiosité. Mais avant cela, les doigts attrapèrent la carafe vidée de son contenu, tandis qu'un corps se releva afin de le remplir à nouveau de cette substance cristalline.

– Pardon, tu disais ? Perles roulant des verres tout juste rempli jusqu'à la jeune femme. En fait, ma question n'est pas tant ça que l'identité de ce « il ». Disons que tu fais beaucoup de mystères. Et tu comprendras que j'ai besoin d'en savoir un minimum concernant la personne que j'héberge sous mon toit, afin d'être certaine qu'il n'y aura aucun problème.

Parce qu'elle parlait beaucoup, cette miss Harley. Mais elle ne disait que les choses qui l'arrangeaient. Une femme secrète, en somme. Un peu comme elle.

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Re: [4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy] Sam 27 Jan 2018 - 16:33

Harley était super méga trop contente de pouvoir montrer à sa nouvelle autre meilleure amie ce qu'elle savait faire. Alors elle se leva, puis avec un grand sourire, commença à faire des figures complexes pour bien montrer à quel point elle était super méga douée.

 « Regarde, Pamrouquette ! Je sais faire tout plein de trucs ! J'suis une méga super gymnaste, méga souple et tout. C'pas compliqué de faire tout ça pour moi ; mais j'préfère me maintenir en forme en le faisant aussi régulièrement que possible. Ça aide à maintenir un bidou tout plat et rester sexy. J'ai jamais eu de coach, j'ai toujours su le faire moi-même. Bon, ok, j'regardais des fois sur Youtube... mais ça compte pas ! Je sais tout faire maintenant ! »

Malgré les blessures dans son dos, elle put démontrer à quel point effectivement, Harley Quinn était digne des meilleurs champions olympiques. Aucune douleur, aucun étirement excessif. Elle maîtrisait totalement ses exercices, et son corps lui obéissait au doigt et à l’œil.

Bon, bien sur, Pam avait demandé autre chose. Et là, ça fit hésiter la détraquée. C'était pas forcément le meilleur sujet de conversation entre copines, Lui. Bon, il y avait aussi le fait qu'étant la tête à l'envers, c'moins facile de communiquer sur un sujet aussi délicat. Elle décida donc de se remettre normalement, puis de venir se rasseoir en tailleur sur sa chaise.

 « Pamrouquette veut savoir... sauf que si elle apprends la vérité, ça va pas le faire. Et j'serais à la rue. Encore. »

Sa voix était à peine un chuchotement, alors qu'elle se parlait à elle-même. Que faire ? Elle aimait bien Pam, sentait comme une sorte de confiance innée avec elle. Elle était sûre de pouvoir lui dire plein de trucs, de pouvoir se confier. Qu'elle pouvait le faire en toute sécurité. Pas comme si elle le faisait avec Batou, qui la coffrerait avant de poser des questions.

Raelene aussi avait été gentille. Elle l'avait aidée même en sachant pour Lui.

Harley, son nom c'était Harley.

Tu peux lui dire.

Elle releva brusquement la tête, la secouant, ses cheveux virevoltant, essayant de savoir d'où venait la voix. Elle avait reconnu cette voix comme étant la sienne, mais c'était pas possible, elle avait pas parlé. Son regard soupçonneux se posa sur son hôtesse, qui n'avait pourtant rien dit et qui était calme, en train de manger.

C'était genre trop chelou. Elle devenait folle, si elle se mettait à entendre des voix. Attendez, nan, folle, elle l'était déjà.

Ses yeux se posèrent de nouveau sur Pamrouquette. Lui faire confiance, comme pour Raelene ? Elle l'avait aidée aussi. Elle l'avait soignée. Mais pouvait-elle vraiment avoir confiance ? Et que pourrait-elle bien faire ? L'aider à tuer le Joker ? Pfff. Il y avait que Batou qui parviendrait à le faire. Et Batou avait pas assez de cran pour ça.

 « C'est à cause de Lui, que j'suis à la rue. Le Joker. Il était méchant avec moi. Cruel. Il m'a forcée à faire plein de trucs que j'aimais pas. Et... il était tout pour moi, donc il se permettait plein de trucs. Mais il était tellement gentil parfois que j'espérais pouvoir l'aider, le satisfaire, tout ça. J'lui faisais plein de trucs qui rendent les hommes heureux. Mais il avait pas envie des fois. Et quand j'échouais... »

Elle réprima un frisson.

 « Un jour, il y a pas longtemps, il a pris un fouet pour me punir. Pour me punir d'être nulle. Alors j'ai pris un flingue et j'ai essayé de le buter. Mais je l'ai raté. Alors j'suis partie avant qu'il me punisse encore. »

Une larme roula sur sa joue et tomba sur la table.

 « J'le déteste... »
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[4ML] Douceur empoisonnée [PV Poison Ivy]
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