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Happy Hour [Conner - Mia]

Conner Kent
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Happy Hour [Conner - Mia] Jeu 15 Juin 2017 - 22:13

Les mains dans les poches, Conner déambulait dans les rues de Metropolis. C'était l'heure de pointe : tous quittaient les bureaux, pressés de rentrer chez eux, envahissant les trottoirs pour son plus grand désarroi. Par chance, sa carrure d'armoire à glace et sa mine renfrognée suffisaient à dissuader la plupart d'entre eux de l'approcher. Peut-être qu'il devrait envisager une carrière en tant que videur ; ça résoudrait tous ses problèmes. Ce n'est pas tout le monde qui peut se vanter de faire garder son établissement par l'un des derniers enfants de Krypton, tout bâtard qu'il soit.
Si l'on ne pouvait pas dire qu'il ait vraiment parfait son déguisement - il s'était contenté de changer de tee-shirt et de mettre une chemise par-dessus, cela avait apparemment suffi à atténuer sa ressemblance avec Superman - assez pour ne pas attirer l'attention. Ce n'était pas qu'il s'inquiète d'être reconnu - contrairement à « Clark Kent », son alias ne tenait pas à grand chose - mais il peinait déjà suffisamment à tolérer la constante affluence de la mégalopole sans en plus attirer l'attention.

La rutilante Ville de Demain n'avait rien à voir avec Smallville. Là où cette dernière semblait ne compter qu'une poignée d'habitants, qu'importe l'angle sous laquelle on la regardait, elle lui faisait l'effet d'une ruche humaine ; entendre ses moindres bruits sur des kilomètres à la ronde n'était pas pour modérer cette impression, et ce n'était pas faute de tout faire pour restreindre son ouïe au minimum.
Il allait lui falloir du temps pour s'y faire, et en venait presque à regretter qu'elle ait attendu son séjour dans « la grande ville » pour se développer. Ce devait être à ce genre de choses que l'on pensait quand on disait de faire attention à ce que l'on souhaite car ça pourrait bien se réaliser. Toujours est-il qu'il se sentait perdu dans l'immensité de Metropolis, et ce n'était pas faute de savoir exactement où il devait aller - mais le trajet ne lui disait rien.

Il était sorti de sa troisième visite d'un campus universitaire il y a moins d'une heure, et aucun n'était parvenu à le convaincre. Ce n'était pas une question de capacités : il pensait, en toute modestie, pouvoir entrer dans chacune de ces écoles sans avoir à se forcer - l'avantage de s'être fait télécharger une encyclopédie entière dans le cerveau. Cette facilité disparaîtrait au cours des prochaines années, mais il n'avait pas encore fini d'en profiter.
Mais encore fallait-il le vouloir, et c'était bien là le problème : alors qu'il espérait... Se forcer à faire un choix en venant, trouver sa voie ou quelque chose dans ce goût-là, ses rencontres successives l'avaient fait douter encore davantage. Il se sentait encore mal en repensant à la manière dont Cassandra s'était enfuie - avec sa veste sur le dos ; il n'osait imaginer ce qu'il allait devoir faire pour la récupérer sans envenimer les choses. Il était peut-être invulnérable, mais ce n'était pas pour autant qu'il lui aurait paru raisonnable de s'attirer les foudres de l'ex-Batgirl. Loin de là.

Conner soupira. Ceux de son espèce n'avaient pas besoin de grand chose pour survivre ; c'est à peine s'ils ressentaient la faim, la soif et ces autres « nuisances » biologiques, le soleil se chargeant de les alimenter - une sorte de photosynthèse. Cela ne les empêchait toutefois pas d'en ressentir l'envie. Et à cet instant, sa seule envie était de s'asseoir quelque part - avec une boisson fraîche, tant qu'à faire. L'astre des jours tapait fort, et si cela aurait logiquement dû le revigorer, ça ne changeait rien à sa fatigue - laquelle était essentiellement mentale. Ainsi pénétra-t-il dans le premier établissement qui croisa sa route.

Même si ça faisait désormais quatre ans qu'il était en liberté, Conner restait passablement naïf sur un certain nombre de notions que ses « créateurs » n'avaient pas jugé bon de lui implanter, car peu ou pas utiles à sa « mission ». C'était évidemment sans prévoir qu'il échapperait à leur contrôle et deviendrait une personne à part entière au lieu d'une simple marionnette - d'un Superman de rechange. Et donc, s'il savait dans les grandes lignes à quoi servait un bar - un endroit pour boire -, son savoir à leur sujet était loin d'être aussi élaboré qu'il le faudrait pour un jeune de son âge (d'apparence).

Sortant peu à Smallville - qui n'était de toute façon que peu équipé en la matière - et étant insensible à l'alcool, il n'avait jamais eu l'occasion de combler son ignorance. Aussi est-ce avec une certaine perplexité qu'il scruta la carte une fois installé au comptoir, incapable de mettre une image sur la plupart des noms qu'elle comportait - quel genre de breuvage pouvait bien être un « Black Russian » ou un « Dirty Martini » ? Au moins n'y avait-il pas encore grand monde à cette heure, mais cette situation engendrait un certain nombre d'autres difficultés, elles aussi d'ordre social.
Il ravala un grognement : généralement, lorsqu'il sortait avec les Titans, quelqu'un - n'importe qui - se chargeait de prendre les commandes et de décider pour lui de ce qu'il prendrait sous prétexte qu'il « devait à tout prix l'essayer ». Certes avec plus ou moins de succès, mais ça lui évitait de taper entièrement au hasard, ainsi que d'avoir à interagir un membre du personnel ; exercice dans lequel même M'gann, pourtant martienne, était plus versée que lui. Venir seul n'était peut-être pas sa meilleure idée. Mais il était trop tard pour se raviser, la silhouette de la serveuse - qu'il n'avait qu'aperçue du coin de l’œil - venait déjà vers lui.

Euh, je... Vais prendre un cola light, hasarda-t-il en tentant de cacher son malaise tout en levant les yeux vers elle. L'examinant plus en détail, il dressa un sourcil sceptique : On ne se serait pas déjà vus quelque part ?

De tous les bars d'une ville comme Metropolis, quelles étaient les chances ?


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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Ven 16 Juin 2017 - 4:50



Vous savez, j’adore mon travail. Madame la Kryptonienne moins que moi parce qu’elle préfère aller taper sur des poissons beaucoup plus gros que ce qu’on peut attraper à l’Afterlife mais toute videuse de bar que je sois (et serveuse à l’occasion), je n’ai pas à me plaindre. Je n’ai jamais voulu de ces gènes de Kryptoniens et même s’ils sont utiles pour certains aspects de mon boulot, je les aurais troqué sans mal pour plus de normalité. Remarquez que le fait d’être actif me permet de ne pas penser à ce que je suis véritablement et quand mon patron m’a appelé en catastrophe en me disant « Mia, c’est terrible, une des barmaids est malade, est-ce que tu pourrais me sauver la vie et la remplacer? » J’ai dit oui avant qu’il ne puisse s’excuser car j’allais faire une journée de fou. Moi je dépanne un ami donc… Ça va me faire vraiment plaisir, en fait.

Apparemment, pour les Humains, faire des quarts de travail de midi à six heures du matin, c’est inhabituel. Allez savoir pourquoi. Reste et demeure que j’avais bien commencé ma journée et que j’avais plus fait serveuse que videuse mais bon. Il y a quelque chose de spécial avec notre clientèle. Pas toute notre clientèle mais disons ceux qui viennent régulièrement. Ils prennent le temps de discuter avec nous et on oublierait presque la jungle urbaine de Metropolis. Et c’est ce que j’aime de cet endroit. Un oasis de calme où on trouve toujours un sourire, un verre et de quoi grignoter. Un endroit où vous savez que le videur ne va laisser personne vous emmerder, où le barman s’intéresse sincèrement à vos problèmes, le tout dans un super décor. C’est ça l’Afterlife. Et je suis fière de faire partie de son équipe. Et quand Vincente « Vinnie » Spike, notre barman?

C’est juste parfait. Donc. Heure de pointe, clientèle réduite, il fait bon à l’intérieur, l’endroit parfait pour échapper à la frénésie de la ville… J’entends la porte s’ouvrir et du coin de l’œil je vois entrer un type qui n’a pas l’air dans son assiette. Ça se voit à sa façon de se déplacer, ça se devine par son non verbal. Toi mon gaillard, si tu es ici pour faire des emmerdes… « Vinnie » vient pour aller le servir et je lui fais signe que je m’en charge. Et quand la videuse qui est plus plus grande, plus costaude et plus musclée que tous les mecs de l’endroit vous fait signe qu’elle s’en charge, vous la laissez s’en charger. Je prends la commande de ce type et… Sa tête me dit quelque chose. Je vais lui parler, on verra bien. Mon gars, tu as l’air d’un poisson hors de l’eau. Pas dans ton élément. Je lui sers son verre et me penche vers l’avant, posant mes coudes sur le comptoir.


« Coca light, dans un verre, avec un peu de glace. Avec les compliments de la maison. C’est gratuit. Mon gars, tu excuseras la franchise de mes propos, c’est ma marque de commerce mais tu n’as pas l’air dans ton assiette. Tu veux en parler autour d’un verre? C’est un peu la coutume dans les bars. Moins cher qu’un psy et surtout, beaucoup moins formel. C’est marrant parce que ta tête me dit aussi quelque chose.

Moi c’est Mia. Mia Kent. Videuse, botteuse de culs professionnelle et de temps en temps, serveuse et barmaid pour aider les collègues de l’Afterlife. Derrière moi en train de préparer les verres, c’est Vincente « Vinnie » Spike, notre barman. Alors c’est quoi ton petit nom et qu’est-ce qui t’amène par chez nous? Est-ce que je te sers quelque chose à manger avec ton coca? Nous avons toute sorte de plats pour le client affamé. »


La plupart des clients me regardent avec des grands yeux lors de notre premier contact. Je ne suis pas votre serveuse ordinaire. J’ai une grande gueule, je suis subtile comme un coup de barre à mine en pleine gueule mais à ce qu’il parait, je suis sympathique. Certains aiment, d’autres non. On ne peut pas plaire à tout le monde. En tout cas une chose est sûre. Comme je ne tourne pas autour du pot, ça vous donne toujours une idée du genre de personne à qui vous avez affaire et cette absence d’ambiguïté, en général, plait au quidam moyen. Et est-ce que j’ai le droit de donner un coca gratuit à un client? Parce que vous pensez vraiment qu’UN cola va nous ruiner? Merde, si c’est ça votre plus grosse crainte, je le rembourserai avec mon pourboire à la fin de mon quart de travail, c’est tout! L’art de s’en faire avec absolument rien quoi!
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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Mar 27 Juin 2017 - 7:16

N'étant pas habitué à ce genre d'endroit, Conner était parfaitement incapable d'imaginer que le barman - ou la barmaid - puisse ne pas être ce qu'il prétendait ; surtout quand celle-ci devait avoir l'habitude de se fondre dans ce rôle. S'il avait lui-même envisagé le rôle de videur quelques instants plus tôt, il ne voyait d'ailleurs pas pourquoi un tel endroit en aurait eu besoin - le point de vue typique d'une personne ignorante des dangers de l'alcool. Il avait déjà vu certains de ses camarades chez les Titans en proie à la boisson, mais jamais au point d'en être plus que légèrement joyeux... D'autant que la plupart n'étaient pas en âge de boire.

Les effets n'ayant aucune emprise sur lui, il était bien incapable de comprendre ce qui pouvait les mettre dans cet état - et comprenait d'autant moins les ivrognes aux comportements irrationnels. Sa carrière de justicier - aujourd'hui du passé - l'avait amené plusieurs fois à en appréhender (on ne peut pas sauver le monde tous les jours...), sans que cela lui fasse ressentir plus d'empathie à leur égard. Et il ne comptait pas essayer de changer ça, étant trop buté pour admettre qu'on puisse se mettre sciemment dans un état où l'on pourrait causer du tort à autrui et n'être pas pour autant responsable de ses actes.

Merci, fit-il en recevant son verre, sans voir davantage clair au travers de sa prestation. Il aurait sans doute pu le relever s'il avait prêté attention au signe - la légère tension qui s'était installée quand il avait fait son entrée -, mais il avait la tête ailleurs. Tout surhomme extraterrestre qu'il soit, on ne peut pas être au top en permanence... Surtout quand ça fait deux ans qu'on laisse s'émousser ses talents - qu'on les subit plus qu'on ne s'en sert. Sa super-ouïe, par exemple, continuait de lui en faire vouloir de toutes les couleurs ; il n'avait jamais tant appréhendé la sonnerie de la fin des cours que ces derniers mois, plus efficace à le neutraliser que bien des vilains ne l'avaient été.

Et cela aurait pu en rester là - mais elle décida d'engager la conversation. Après une première gorgée, Conner se contenta de jouer avec sa paille en l'écoutant parler. Était-elle aussi amicale avec tous les clients ou lui avait-il tapé dans l'oeil pour une quelconque raison ? C'était bien sa veine ; lui qui cherchait justement à éviter les interactions... Mais on lui avait appris à être trop poli pour ne pas juste l'envoyer bouler - ce qu'il ne se serait pas gêné de faire il y a encore un peu plus de deux ans. Le séjour prolongé la campagne avait fait du bien à son éducation, les connaissances qu'on lui avait implanté manquant d'un tutoriel sur le savoir-vivre en société - même si ce n'était pas encore tout à fait ça.

Pas vraiment. répondit-il de but en blanc. Il avait entendu dire que parler de ses problèmes pouvait aider, oui - on le lui avait assez répété. L'avait même fait prendre part à quelques séances au temps des Titans, sans qu'il en garde un souvenir très agréable. Il détestait se sentir vulnérable. Et puis, même s'il avait enclin à parler de lui, il voyait mal sous quel angle il aurait pu aborder la question. « Je suis un clone de Superman et je ne sais pas ce que doit faire de ma vie » ferait très bien sur son autobiographie, mais était une terrible manière d'entamer la conversation. Il prit sans s'en rendre compte un air abattu : Disons simplement que j'ai trop de choses en tête.

Des choses que la plupart des gens ne pouvaient pas comprendre. Au mieux, on le prendrait pour un illuminé et tenterait de le mettre dans une camisole. Si ça ne risquait pas d'arriver - déjà parce qu'il ne comptait pas se laisser faire -, cela mettrait certainement un terme anticipé à sa visite à Metropolis - et il ne pouvait, hélas, pas se le permettre. Pas maintenant.
Les gens d'ici avaient peut-être pu observer des curiosités plus souvent qu'à leur tour (qu'elle soit « la ville de Superman » voulait aussi dire qu'elle était au centre de bien des combats), mais ce n'était pas pour autant qu'on leur ferait avaler n'importe quoi - et il n'avait aucune envie de devoir leur offrir une démonstration. Or, si on l'énervait suffisamment... Il savait qu'il ne pourrait pas faire autrement, ne serait-ce qu'en fracassant le sol parce qu'il aurait tapé du pied. Autant donc éviter le terrain glissant.

Il n'avait pas besoin de boire ou de manger, non - mais de la même manière qu'il appréciait le goût sucré de sa boisson, un repas lui aurait été d'un certain réconfort. Il se sentit néanmoins dans l'obligation de refuser ; il n'avait pas tellement d'argent sur lui, et Metropolis était beaucoup plus chère que Smallville. Il avait encore nombre de déplacements à faire, et ne voulait pas risquer de se retrouver dans le besoin et de devoir demander à Clark de lui avancer de l'argent ; même si ce n'était que pour quelques jours, celui-ci était déjà bien gentil de l'accueillir sous son toit.

Non, merci. Je... N'ai pas faim, mais avant qu'il ait pu finir sa tirade, son estomac émit un grondement désapprobateur. Que ce ne soit pas une nécessité ne changeait rien au fait qu'il avait habitué son corps à avoir ses trois repas par jour, ne serait-ce que pour paraître normal, et avait fini par y prendre un certain goût. ...N'ai pas grand chose sur moi, conclut-il donc à la place, quelque peu frustré par cette trahison métabolique.

Je ne viens pas souvent dans ce genre d'endroit, lança-t-il pour détourner la conversation, jetant un œil dans la salle - majoritairement vide à cette heure, pour son plus grand bonheur. Encore que la présence d'autres assoiffés aurait pu lui éviter de devoir sociabiliser, mais il appréciait le côté brut de décoffrage de la serveuse - polyvalente, apparemment.
Celle-ci était d'ailleurs excessivement grande pour une femme - et quelqu'un ayant côtoyé des demoiselles aussi impressionnantes que Starfire ne porterait pas un tel jugement à la légère. Mais surtout, c'étaient ses yeux qui retenaient son attention ; d'un bleu limpide, cette nuance particulière... Tellement familière sans qu'il arrive à mettre le doigt dessus. Adressant un signe de tête à l'autre employé pour le saluer, il ne releva qu'à retardement l'identité que la jeune femme venait de déclarer.

Kent ? releva-t-il d'un air sceptique. Comme dans Clark Kent ?

Ce n'était pas un nom si rare, surtout dans une grande ville comme Metropolis ; qui plus est, il était tombé sur elle par hasard. Quelles étaient les chances ? Mais à bien y penser, il n'avait jamais pris la peine de poser la question. Pa et Ma n'avaient pas d'enfant bien à eux, mais peut-être avaient-ils de la famille dans quelque part ? Qu'est-ce qui, à l'époque, avait poussé Clark - et son alter ego - à choisir Metropolis plutôt qu'une autre ? Peut-être des « cousins » capables de l'accueillir ? Elle était un peu jeune pour tenir un tel statut... Ses parents, peut-être ? Conner était trop méfiant pour croire aux coïncidences - mais il n'y avait qu'un seul moyen d'être fixé. Imitant sans le vouloir la manière qu'elle avait eu de le faire, il se présenta à son tour, sans savoir quelle serait sa réaction :

Conner. Conner Kent.


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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Mar 27 Juin 2017 - 15:17



J’aurais bien envie de lui dire que ce n’est pas en fuyant ses problèmes qu’on les règle mais bon hein, je suis la videuse de bar et serveuse occasionnelle. Qui écoute le commun des mortels sans gros diplôme et sans vraie « importance » dans ce monde? Je vais vous le dire, moi : personne. Tout simplement. C’est pour cette raison que même si on prétend que les affaires de classes sociales, ça n’existe plus, bah, c’est un beau gros mensonge pour faire croire à l’égalité entre les membres d’une même société. S’il ne veut pas parler, je ne vais pas le forcer et c’est une chose de lui offrir gratuitement une boisson gazeuse, s’il n’a pas de quoi payer, je ne vais pas non plus que faire la charité. Ce n’est pas par méchanceté, attention, c’est juste qu’il ne faudrait pas prendre un peu de gentillesse pour une faiblesse à exploiter. Bref.

Pas trop bavard le mec mais nous sommes dans un bar, pas dans un cercle de poésie. Et j’ai déjà dû servir un type tellement à la ramasse qu’on se parlait par grognements, c’est vous dire. J’ai déjà dû escorter hors du bar un muet bagarreur, ça c’était quand même quelque chose. Le petit divertissement du mec c’est de se pointer au comptoir et de faire sa crise parce que le barman ne parle pas le langage des signes. Déjà, moi, jouer avec son handicap pour faire des misères aux autres, je trouve ça dégueulasse et ensuite, je le parle, MOI le langage des signes. Longue histoire et il me faudrait probablement un verre ou deux pour vous la raconter. Alors mon client du moment aurait pu s’exprimer uniquement de manière monosyllabique que ça ne m’aurait pas incommodé. Je suis Mia Kent, la videuse de l’Afterlife. Il en faudra plus pour me déstabiliser. Beaucoup plus.

Mon nom semble le faire réagir, ce qui me met automatiquement sur la défensive. Vieux réflexe. Surtout quand on prononce le nom de mon père adoptif. Correction. SON père adoptif à elle. À Cir-El. Celle qui pendant des années a volé mon corps pour accomplir les sombres projets, sans le savoir, de celui qui l’a créé et qui l’a implanté en moi. Moi, ma mère adoptive, c’est Lois Lane-Kent. Je ne me revendique aucune parenté avec un kryptonien, ça me ferait bien mal. Il y a eu de l’eau qui a coulé sous les ponts depuis le temps mais quand même. Je ne pardonne pas facilement, je suis comme ça. À chacun ses défauts et moi, je suis autrement une agressive asociale qui qui préfère se concentrer sur son travail pour faire quelque chose de constructif plutôt que de destructif. Donc mon gars, on va corriger un détail ou deux ou on ne va plus du tout s’entendre et…

Conner Kent? Ce nom me dit vraiment quelque chose… Mais alors là vraiment quelque chose. Bon il faut dire que quand vous crevez puis que vous revenez à la vie, certains souvenirs en prennent pour leur grade alors naturellement, je vais consulter ma colocataire imposée : Cir-El. Et oui, à mon grand dam, c’est un membre de la grande famille des S. Évidemment. J’aurais dû m’en douter. Bon bah c’est en quelque sorte un cousin adopté ou je ne sais trop. Fils adopté peut-être? Moins je pense aux Kryptoniens, mieux je me porte. Ce n’est rien de personnel, j’en ai juste après le fait qu’on m’ait volé mon corps et ma vie pour une expérience à la con dans le but de détruire le monde. Très longue histoire qui nécessiterait le contenu de ce bar. Mais bon. Je suis polie à mes heures perdues. Je préfère parler avec mes poings mais bon hein. Je bosse là.


« Non, comme Lois Lane-Kent. Ma mère adoptive. Clark et moi, c’est une relation… Compliquée. C’est l’autre la fille adoptive de Clark. Fais pas attention, c’est pas important. Et toi, tu en fais partie aussi ou tu as juste, par hasard, le même nom que ma famille d’accueil? Et si tu fais partie de la famille, je t’appelle comment? Cousin? Frérot? Enfin bon. Bienvenue à Metropolis et je suppose que je devrais prendre un verre aussi pour célébrer ton arrivée en ville… »
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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Dim 23 Juil 2017 - 9:48

Lois ? Il ignorait que Lois avait une fille adoptive... Mais il ne la connaissait pas elle-même plus que ça. En fait, lorsqu'il venait en visite à Metropolis et qu'il avait besoin de loger chez Clark, il s'arrangeait pour le faire quand elle n'était pas là. Cela éviterait qu'elle lui pose des questions. Car si l'Homme d'Acier avait bien dû la prévenir vaguement à son sujet, il n'était certainement pas entré dans les détails - soit parce qu'il ne l'estimait pas nécessaire, soit parce qu'il préférait lui laisser le soin de le faire.

Par ailleurs, il ne savait toujours pas comment se comporter face à elle ; s'il n'était déjà pas doué pour les relations sociales, il l'était encore moins face à celle que Kal considérait comme la femme de sa vie. Conner n'était peut être pas fait comme lui à cent pour cent, mais il ne voulait pas courir le risque d'être influencé par sa vie sentimentale.
Il lui ressemblait déjà beaucoup trop pour que ce ne soit pas malsain sur les bords, même s'il s'efforçait de s'en distinguer un peu plus chaque jour avec plus ou moins de succès. Si certes sa première relation était très loin de ressembler à celle de son « cousin », un excès de prudence ne lui semblait pas superflu étant donné la délicatesse de la situation.

Son esprit erra un instant du côté de Cassandra, de leur première rencontre, de sa séparation, de son manteau qu'il avait pris avec elle ; s'il avait accepté, nul doute que celle-là aussi aurait été très différente... Mais il n'était pas en mesure de répondre à ses sentiments. Ce qui ne l'empêchait pas d'être inquiet à son sujet ; si robuste qu'elle soit, et si peu expert en sentiment qu'il soit, elle lui avait tout de même semblé particulièrement bouleversé. Hélas, il ne pouvait pas faire grand chose de plus que d'y penser, n'ayant aucun moyen de la contacter - et même si c'était le cas, il était très probable qu'elle aurait préféré un moment de solitude.

Il se demandait s'il avait vraiment géré ça de la meilleure des manières ; sans doute que non, mais ce n'était pas comme s'il aurait pu faire beaucoup mieux même en ayant disposé d'un temps de préparation... Il savait que Lois n'était pas la première femme dans la vie de Clark, même si ce n'était pas de lui qu'il l'avait appris (Martha Kent était parfois plus loquace qu'elle ne devrait) ; sans être un bourreau des cœurs, il avait indubitablement plus d'expérience que lui en la matière. Avait-il lui aussi rencontré ce genre de situation par le passé ? En excluant bien sûr la donnée selon laquelle la prétendante en question serait la fille d'une des meilleurs assassins du monde.... Quoique.

Et donc, concernant la jeune femme qui se tenait face à lui... Si elle était la fille de Lois, pourquoi s'appeler Kent ? Il devait y avoir anguille sous roche. Lane-Kent, à la rigueur ; il ne savait quelle était la norme pour les enfants adoptés en cas de mariage... Mais Kent uniquement ? Non qu'il soit le mieux placé pour remettre en cause une curiosité généalogique ; nul doute que l'état civil s'arracherait les cheveux si son cas devait être porté à leur attention.
Par chance, les personnes à même d'aller faire quelques ajustements dans leur base de données ne manquaient pas dans le milieu héroïque ; Batman, qui était le premier à avoir dû s'occuper de lui avant que Clark se décide à prendre la relève, en faisait évidemment partie. Quant à sa question... S'il avait rapidement mis au point une version officielle quand leur ressemblance avait commencé à se remarquer, lui-même continuait encore à ce jour de s'interroger à ce sujet. Fils ? Frère ? Cousin ?

Cousin fera l'affaire. décida-t-il finalement, conforme à ses habitudes. Rien de tout ça, aurait-il préféré répondre - et ç'aurait été la vérité vraie, mais ça n'aurait soulevé que davantage de questions. Et bien qu'elle fasse partie de la famille, il ne savait dans quelle mesure elle était au courant ; et si elle semblait jusqu'ici respecter son intimité, il n'était pas à exclure que les instincts de Lois aient déteint sur elle dans une moindre mesure. Mieux valait ne pas avoir à le vérifier.

Merci. Je vis assez loin d'ici habituellement, mais je vais devoir m'installer en ville pour continuer mes études. Et toi ? Tu es d'ici ? Puisqu'elle l'avait tutoyé, il ne voyait pas de raison de ne pas retourner la politesse. Se repassant sa réplique mentalement, ce n'est qu'alors qu'il remarqua une donnée qui lui avait jusque là échappé, lui faisant hausser le sourcil du même coup. Attends... L'autre ?

Combien y avait-il de membres dans cette famille dont il ignorait l'existence ? S'il pouvait comprendre que Kal se soit mis en couple pour pallier à la solitude qu'il devait se ressentir, si loin de son défunt foyer, et qu'il projette sans doute d'avoir des enfants, l'on aurait pu croire qu'il aurait souhaité garder le cocon familial à une taille raisonnable.
Même s'il ne s'en rendait pas vraiment compte - et que sa perplexité suffisait pour l'heure à le maquiller -, il ressentait aussi une part de jalousie à l'idée d'avoir à partager l'attention de Clark (qu'il avait eu tant de mal à obtenir) avec toute cette marmaille. Déjà qu'il y avait un doute quant au fait que ses - futurs - enfants légitimes disposent de pouvoirs et constituent donc autant de rivaux potentiels...



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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Dim 23 Juil 2017 - 14:05



« Comme je l’ai dit, c’est compliqué. Et douloureux. Et ce n’est pas le genre de truc que je veux aborder en public. Et oui, moi je suis d’ici. Enfin bon, je ne suis pas très polie. Peut-être ne connais-tu pas la coutume? C’est le barman ou la serveuse qui écoute le client se vider l’esprit, pas l’inverse. Si tu veux qu’on apprenne à se connaitre davantage, ce sera après les heures de bureau. S’il te plait… »

Comment lui expliquer qui je suis, ce que je suis, sans le faire paniquer? Ou le rendre encore plus méfiant? Je vois bien que mon « cousin » ne semble pas du genre ou dans le bon état d’esprit pour « juste » me faire confiance et s’ouvrir à moi. Il serait donc plus sage de ne pas parler de Brainiac 12 et des expériences faites sur moi. En fait, je préfèrerais presque que ce soit Clark qui lui en parle. Il a le tour avec les mots, lui. Moi… Je dis ce que je pense avec la délicatesse d’un char d’assaut. Et ça me convient parfaitement. Juste que ça rend certaines interactions sociales plus difficiles. Mais en même temps, Lois me dit tout le temps qu’il faut de tout pour faire un monde. Difficile à croire, par moments mais bon. Faites confiance à une mère pour savoir ce genre de choses. Ça fait partie de leur aura mystique de maman. Un de leur « pouvoir », quoi!

Mais bon. Nous ne sommes pas ici pour parler de moi. Nous sommes ici pour nous intéresser à mon cousin. Si je suis la grande gueule avec des poings qui la démange facilement, lui c’est le Batman de la famille. Taciturne sur les bords, avare de parole, l’air tourmenté… Allez Mia, un bon geste. Peut-être qu’il a juste besoin que tu lui tendes la main et lui de quelqu’un qu’un ne va pas briser en deux accidentellement si jamais il se fâche. Vous me prenez pour une conne ou une grosse conne? Il s’appelle Kent. Il se définit sans hésiter comme un cousin. Et il ressemble beaucoup trop à Clark, physiquement, pour que ce soit une coïncidence. Le mec est un kryptonien et de ce que je sais, ça ne court pas les rues ces petites bêtes. Je vais donc faire un effort supplémentaire pour être gentille. Pas parce que je dois le faire. Parce que je veux le faire.


« Tu sais quoi cousin? Il faudrait vraiment qu’on prenne le temps de se connaitre. J’ai mon petit chez moi dans cette ville, ça te dirait de venir souper? Tu sais, toi, moi, une bonne bouffe, une discussion de famille et l’occasion de mettre sur la table des trucs plus personnels? S’il y a une chose que Lois m’a apprise c’est que parler libère d’un poids. Je suppose que c’est pour ça qu’elle est devenue journaliste… »

Quelque part je dois être masochiste parce que s’il faut causer famille, je devrai obligatoirement impliquer Cir-El qui elle est la fille de Superman. Adoptive au sens de la loi, par son ADN selon Brainiac 12 mais… Indubitablement, une intrus dans mon corps. Et bon, en général, je laisse Cir-El se manifester dans ma petite vie d’Humaine quand son grand ami Garfield Logan vient faire son tour. Pas quand la famille s’invite. Et elle est curieuse celle-là. Surtout quand la famille est impliquée. Couchée, Cir-El. C’est ma journée. Je suis capable de faire mes trucs sans que tu n’interfères. J’envie vraiment les gens qui n’ont pas à partager leur tête avec un colocataire. Si encore elle payait le loyer… Mais ce serait rêver en couleur là, c’est une évidence, ça, monsieur. Squatteuse va. Je ne dirais pas que je l’aime bien mais je ne la déteste plus, en fait.

En tout cas une chose est bien certaine. Je suis sincèrement intéressée à faire la connaissance de ce cousin que je viens de découvrir. Ou de redécouvrir. Il me semble avoir le souvenir flou de déjà l’avoir rencontré mais quand vous commencez à entrer dans les détails de trame temporelle, ce qui malheureusement fut fréquent à une époque avec moi, vous finissez malgré vous à vous y perdre. Qu’est-ce qui est un souvenir et qu’est-ce qui est un effet secondaire de deux lignes temporelles qui se croisent? Moi je l’ignore, je ne suis pas une scientifique. Je laisse des gens plus patients que moi se pencher sur la question. Mais là, maintenant, tout de suite, je suis votre sympathique armoire à glace qui ressemble effectivement énormément à Clark Kent mais qui se dit la fille de Lois Lane. Ça aurait presque l’air normal mais… Qui peut dire ce qui est normal en ce bas monde?
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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Jeu 7 Sep 2017 - 3:42

Conner se contenta de hocher sèchement la tête ; ayant lui aussi horreur qu'on se mêle de ses affaires, il pouvait comprendre qu'elle préfère ne pas en parler - ici, du moins. Lui-même aurait probablement refusé dans la situation inverse ; et s'il doutait - à tort - que sa situation soit aussi compliqué que la sienne, ce n'était pas une raison pour insister.
Non seulement ç'aurait été une bien mauvaise manière de lui revaloir ce verre gratuit, et pour peu qu'elle se soit imprégnée de ne serait-ce qu'une partie de l'obstination de sa mère adoptive... Conner n'avait que peu fréquenté la journaliste, mais en avait assez vu et entendu la concernant pour savoir à quoi s'en tenir.

D'ailleurs, quel pouvait bien être son âge ? Lois et elle ne devaient pas avoir plus de dix ans d'écart... Il ne put s'empêcher de songer que cette explication lui semblait aussi crédible que celle voulant qu'il soit le neveu de Clark - laquelle n'avait pas manqué de soulever quelques rumeurs à Smallville ; il avait - hélas - l'ouïe un peu trop acérée pour ne pas le savoir.

Mais une fois encore, il était mal placé pour faire la moindre remarque - qu'il soit un clone mi-Superman mi-Lex Luthor étant plus difficile à faire avaler au commun des mortels que de juste leur faire croire qu'il était un membre de la famille éloignée.
C'était la vérité, certes - mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Malgré le temps depuis lequel les héros parcouraient le monde, il y aurait toujours des détails qu'il vaut mieux garder secrets, si frustrant que ça puisse être parfois.

Je ne viens pas souvent dans ce genre d'endroit, confirma-t-il, détournant le regard sans en dire plus - à quoi bon traîner dans des bars quand on pourrait vider l'entièreté de leur réserve sans en ressentir le moindre effet ? De fait, il ne connaissait pas la coutume - n'aurait même pas su expliquer ce qu'il était venu faire ici pour commencer, sauf peut-être chercher un exutoire.

Malgré tout, elle voulait prendre le temps de le connaître - lui proposait de venir dîner alors qu'ils se connaissaient depuis dix minutes, même moins. Sa démarche le prit de court : s'il était lui-même du genre à aller à l'essentiel, parfois au mépris des convenances, il était trop réservé pour ne serait-ce qu'envisager inviter quelqu'un de la sorte.
S'il faillit refuser, moins par réel déplaisir que par réflexe, il devait reconnaître que c'était une bonne occasion d'en apprendre plus à son sujet - des choses qui ne peuvent-être évoquées en public, notamment, à commencer par cette ressemblance qui n'avait pas lieu d'être.

Devrait-il contacter Clark au préalable pour savoir dans quoi il mettait les pieds ? Non ; l'Homme d'Acier était occupé, et il pouvait gérer ça par ses propres moyens. Il était méfiant - il l'était toujours -, mais ce n'était pas comme s'il n'était pas capable de s'en sortir seul si les choses devaient tourner au vinaigre.
Après tout, la raison de sa présence à Metropolis était qu'il était en train de grandir - au moins en âge, son corps ne semblant toujours pas décidé à suivre le mouvement ; gérer ses problèmes par ses propres moyens en faisait partie, si surnaturels qu'ils soient. Bien sûr, il n'y avait pour le moment aucune raison de croire que ça puisse mal se passer... Mais mieux vaut prévenir que guérir.

Qui plus est, manger dehors lui éviterait d'être à la charge de Clark, au moins pour un soir - certes pour être à celle d'une autre personne, mais l'idée le dérangeait moins que d'en demander encore à quelqu'un qui avait déjà tant fait pour lui. Alors... Pourquoi pas, après tout.

C'est d'accord, dit-il après un moment de réflexion. Il finit promptement son verre : Mais je préfère prévenir : je ne suis pas du genre bavard.

S'il y avait des chances qu'elle ait déjà pu le constater, il ne coûtait rien de le souligner ; si elle s'attendait à un repas festif, il risquait de la décevoir. Cette fille était de sa famille plus ou moins proche - le physique ne trompait pas, quelle que soit la vraie nature de leur relation. Savoir qu'elle vivait dans cette ville et y avait un travail ne faisait qu'accentuer son malaise de n'être nulle part en comparaison, même s'il tâcha de n'en rien montrer.
Pourquoi est-ce que personne ne lui avait parlé d'elle auparavant ? Combien d'autres « cousins » avaient-ils qui soient à ce point meilleur que lui ? Il avait beau savoir que ce n'était pas une compétition, il ne pouvait s'empêcher d'être déçu de lui-même - de la faiblesse de sa résolution.

Certes, il savait que le sevrage ne serait pas tous les jours faciles s'il cessait d'être un héros, mais qu'avait-il accompli en deux ans ? Était-ce la seule chose dont il soit capable ? Il s'accouda au bar, s'efforçant de chasser ces idées noires - tout en sachant qu'elles reviendraient hélas à la charge bien assez tôt. Il fallait se rendre à l'évidence : peut-être n'était-il tout simplement pas fait pour être un humain.

Où et à quelle heure ? dit-il en relevant finalement les yeux vers elle, recouvrant un peu de son assurance naturelle. Il fit un effort de mémoire pour se rappeler les us en vigueur, mais son air sceptique témoignait du peu d'occasions qu'il avait eu de les mettre à profit : Est-ce que je dois ramener quelque chose... ?


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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Jeu 7 Sep 2017 - 6:35



Je ne me considèrerai jamais comme une grande psychologue mais je dirais que ce cousin ou membre de la famille super a besoin de parler. Sans doute ne le sait-il pas encore, c’est un grand classique : moi-même ça m’est arrivé et parler au chat de Mia… Ce n’est pas forcément sain d’esprit. Moins pénible que parler à notre colocataire. Ça… Elle aurait pu prévenir, cette garce d’Humaine, avant de prendre une telle décision sans m’en parler. Oh d’accord, c’est le domicile de Mia et l’autre est plus comme… Une invitée de longue durée donc je pourrais m’en débarrasser quand je veux mais quand même. Mieux vaut ne pas me disputer avec la propriétaire d’origine de ce corps. Partager la même tête, ce n’est pas forcément un avantage. Loin de là même. En même temps, je n’ai pas d’enveloppe corporelle propre alors où irais-je, au fond?

Peu importe. Je pense que changer d’air, pouvoir discuter avec de la parenté sans se prendre la tête sur ce qui est héroïque ou non (et en tant que fille adoptive de Superman je me bouffe au moins une fois par semaine le discours sur l’utilisation responsable de ses pouvoirs) ça va lui faire du bien. Il n’est pas super bavard, d’accord, il me l’a bel et bien dit. Sauf que des fois le silence en dit plus que tous les mots du monde. Et on peut alors en apprendre énormément. Ça je le sais car Lois m’a arraché plus de confessions et de secrets quand je refuse de dire ce qui m’embête que quand je le dis. Les mères et leurs pouvoirs presque magiques, c’est fou. Percée à jour par une femme humaine. Et pas n’importe quelle femme humaine, celle qui fait battre le cœur de Superman. Il faut le faire quand même. Ce n’est pas donné à tout le monde, ça c’est sûr et certain!

J’ai déjà une bonne idée de ce que je vais cuisiner. En fait que Mia va cuisiner. C’est elle qui est une artiste derrière les fourneaux. Moi… Cru ou cuit, tant que ça se bouffe… Le nombre de fois où j’ai entendu Mia se lamenter de mes choix culinaires déficients. Quand on est kryptonienne et qu’en plus on a faim, on peut parfaitement manger une pizza surgelée tel quel sans la réchauffer. Sinon bah… On a un pouvoir qui fait de la chaleur, autant s’en servir. Sauf qu’évidemment, madame Mia ne le voit pas du même œil alors c’est sûr qu’elle va hurler à la mort. Je commence à la connaitre, forcément, à la longue. Au moins elle ne s’oppose pas à ce que nous ayons de la visite à notre table ce soir. C’est que parfois, elle peut être vachement caustique, Mia. Elle a beaucoup souffert, en partie par ma faute alors ses paroles ne sont clairement pas trempées dans le miel. Oh non.

Bon, il me demande où et quand. Je lui donne mon adresse et lui donne rendez-vous pour dix-huit heures. Oh allez, la Terre ne va pas arrêter de tourner parce que je reçois de la visite, ce serait complètement débile. Ça va me laisser amplement le temps de faire à manger et de mettre à la porte la coloc. Il a dit qu’il n’était pas très bavard, la dernière personne que je veux à la maison, c’est bien elle! Par-dessus le marché, la bonne humeur, c’est bien, à outrance, ça me donne envie de frapper quelqu’un. Donc… Une heure. Un lieu. Pas d’erreur possible car, maline comme je suis, je lui ai même donné un trajet sommaire. Qu’est-ce que j’en sais, peut-être que c’est sa première fois à Metropolis! Ce n’est jamais une mauvaise chose que de se montrer prévoyante dans la vie! Et puis pour le reste… Très bonne question. Dois-je accepter son offre ou non? Hum…


« Bien honnêtement, tu amènes un cadeau d’hôte seulement si tu veux, ne te force pas. Et je t’annonce que ce soir c’est pizza maison avec frite, ma… Enfin. Sa recette secrète. Tu vas voir, ça se mange tout seul. Et tu vas la rencontrer aussi. Encore une fois : je ne suis pas confortable d’en parler ici. Donc mon condo, dix-huit heures. On va voir si tu es du genre en retard ou non. Oh et pour ce que ça vaut : je suis vraiment contente que tu acceptes de venir! »
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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Sam 14 Oct 2017 - 10:33

Et bien... À ce soir, donc.

Une fois son verre terminé, Conner s'en alla sans demander son reste, empochant le papier où il avait inscrit l'adresse de Mia pour retourner se perdre dans les rues de Metropolis. Il ne servait à rien de s'éterniser ici : elle n'était pas libre de s'exprimer autant qu'elle le voudrait, et les clients n'allaient pas tarder à arriver. Quoi qu'elle puisse avoir à lui dire, cela attendrait le soir.

L'idée qu'il puisse y avoir des Kent dont il ne connaisse pas l'existence restait troublante - mais quelle raison aurait-elle eu de lui mentir ? Et surtout, comment aurait-elle été au courant ? S'il voulait connaître le fin mot de l'histoire, il n'avait d'autre choix que de s'y rendre.
Bien sûr, il aurait pu confronter Clark - mais si celui-ci lui avait caché son existence jusque là, il n'était pas dit qu'il soit enclin à éclairer sa lanterne.

Quelle que soit l'honnêteté que l'on prêtait au soi-disant dernier fils de Krypton - un surnom qui perdait de sa véracité d'année en année -, il n'était pas forcément contre un mensonge blanc s'il estimait que c'était la meilleure chose à faire dans une situation donnée.
Qu'ils gagnaient à ne pas savoir.
Mais ce n'était pas à lui d'en décider : Conner était assez grand pour faire ses propres choix en la matière - et aurait probablement mieux pris la nouvelle en l'apprenant de sa bouche plutôt qu'en poussant par hasard la porte d'un bar. Quelles étaient les chances ?

Oui, ils auraient une petite discussion à ce sujet quand il rentrerait - pourvu qu'il réussisse à lui mettre la main dessus, ce qui, ces derniers jours, était tout sauf certain. Son taux d'absentéisme crevait le plafond, même pour qui en avait l'habitude.Si bien que Conner se demandait parfois comment Lois faisait pour ne pas avoir l'impression d'être mariée à un courant d'air.
Certes, il n'était guère différent à l'époque où il « travaillait » encore - mais évitait pour sa part de traverser la moitié du globe pour faire descendre des chats coincés dans des arbres (du moins jusqu'à nouvel ordre ; il n'excluait pas la possibilité que ça lui vienne en vieillissant - notamment quand il pourrait voler sans risquer à chaque seconde un fâcheux accident).
Et de toute façon, il préférait les chiens.

Le social n'était pas son point fort, mais il possédait tout de même quelques notions de politesse - comme celle d'arriver à l'heure. Aussi partit-il avec suffisamment d'avance pour ne pas avoir à craindre de retard, peinant encore à s'y retrouver dans l'immensité de cette mégapole.
Il trouva sans trop de difficultés : sans être aussi pimpant que celui où Clark s'était installé - ses allées et venues rendant hautement préférable un secteur calme -, le quartier était assurément plus fréquentable que les Slums qu'il avait visités un peu plus tôt dans la journée.
Mia ne devait pas rouler sur l'or, mais c'était, selon toute vraisemblance, plus qu'il n'en faut pour lui payer tout le confort dont elle avait besoin. Il toqua à la porte après avoir vérifié une dernière fois les coordonnées pour s'assurer d'être au bon endroit.

Bonsoir, fit-il quand elle finit par s'ouvrir devant lui, réprimant sa nervosité. Il leva à mi-hauteur le six pack de bières qu'il avait acheté pour l'occasion - une bouteille de vin lui ayant semblé trop formelle pour ce qui se voulait, jusqu'à preuve du contraire, une réunion familiale. Je ne savais pas vraiment quoi prendre. J'espère que ça ira.


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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Dim 15 Oct 2017 - 3:05



Évidemment, on ne se prépare pas à recevoir de la visite à la dernière minute de la dernière heure donc dès que j’ai été en mesure de me libérer, je me suis libérée et je me suis dépêchée de rentrer. Il va sans doute falloir que je fasse du ménage, que je vire l’autre cruche de l’appartement et que je condamne sa chambre le temps d’une visite de famille. Avec le demi-million de trucs bizarres qu’elle serait bien capable de ramener… Et puis elle va être contente, je lui laisse la charge du Chat et d’Edgar Allan Pug. Elle va être tellement surexcitée qu’elle irait sur la lune si je le lui demandais. Que voulez-vous, elle est comme ça. Pas forcément une mauvaise personne, attention, mais d’une exubérance à toute épreuve, c’est moi qui vous le dis. Ma coloc est comme le vin : on finit par l’apprécier avec le temps si on ne l’aime pas immédiatement.

Donc… Virer la coloc et les animaux? Check. S’assurer qu’on ne puisse pas voir dans la chambre de ladite coloc (comme dirait l’autre, ce qu’on ne sait pas ne peut pas nous nuire)? Check. Courses de dernière minute pour que la soirée se passe sans encombre? Check. Vérifications de tout type pour vraiment, vraiment, vraiment s’assurer que tout ira bien? Check, check, check et recheck. Je reçois peu mais quand je reçois, je reçois bien. Surtout que là, d’une part, c’est de la famille et d’autre part… Il ne semble pas forcément super à l’aise, ce qui va rendre les choses un poil tendues. Mais je relève le défi. Je suis Cir-El. La badass de la famille Superman. Le tank sur pattes. Celle qui se moque bien de ce que papa Clark dit quant au traitement des méchants. Je suis convaincue de pouvoir mener à bien une visite de famille, franchement, ce n’est pas sorcier. Enfin. Je crois.

Évidemment, vous me connaissez. Je ne suis pas robes ou mode. Donc je vais recevoir mon cousin avec mes bottes d’armées, un jeans, un t-shirt avec un gag de pop culture qui laisse bien voir que ces bras-là, mon bon monsieur, ne sont pas les allumettes de la cousine Supergirl mais bien les armes d’une botteuse de cul professionnelle. Je n’ai rien à prouver et je ne cherche pas à l’impressionner : c’est juste mon style. Je ne suis pas une personne très forte sur la subtilité. Je suis qui je suis, point final. On aime ou on déteste. Je m’en fous dans un cas comme dans l’autre. Je ne cherche l’admiration de quiconque. Enfin bon. Mes préparatifs sont terminés, il ne me reste qu’à attendre mon invité qui ne devrait pas tarder. Avec une super ouïe, on entend de très loin venir les gens… Bingo. Le voilà. Je vais ouvrir la porte et je rigole en voyant le pack de bière.


« Tu sais, j’étais sincère quand je te disais que tu n’étais pas obligé d’amener quoi que ce soit. Et cette délicieuse odeur que ton super odorat détecte, c’est notre repas qui cuit dans le four. En tout cas il faudra plus que ces trucs pour me rendre saoule. Considérant que je travaille dans un bar... Allez entre, fais comme chez toi. Je te sers quelque chose à boire? Eau, jus divers, un verre de vin, peut-être? »

Recevoir, ce n’est pas mon truc. Je ne suis pas forcément sociable. Mia un peu plus, surtout que c’est elle qui a insisté pour qu’on ait une coloc. On ne va pas passer notre vie à s’engueuler de temps en temps et à s’occuper de nos animaux, qu’elle a dit. J’ai bien sûr argumenté que botter des culs offre une excellente distraction mais elle est autant sinon plus obstinée que le côté humain de la famille. Je suis une badass de première catégorie mais même moi j’écoute Clark sur ce point. Cir-El, qu’il a dit, arranges toi pour ne jamais contrarier Lois. Il y a des choses pires que la kryptonite ou la magie. Et pour que l’homme d’acier donne ce genre de conseil… On n’emmerde pas Lois Lane Kent. Pas si on veut rester hors d’atteinte des ennuis. Et puis bon. Recevoir de la famille, c’est un cas spécial, bien différent de recevoir de la visite normale!


Dernière édition par Cir-El / Mia Kent le Mar 14 Nov 2017 - 16:35, édité 1 fois
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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Mar 14 Nov 2017 - 14:56

Conner jeta un oeil prudent à la décoration. Celle-ci ne comportait à priori pas de piège tueur de héros, ce qui, de son point de vue, était un point plutôt positif. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre : la seule famille qu'il ait jamais connue était celle des Kent, ses parents adoptifs. Bien sûr, Clark était pour lui une sorte de modèle, il n'était pas présent dans sa vie de tous les jours.

Il serait toujours là pour lui, le clone ne s'en faisait pas - ou plus - à ce sujet, mais ce n'était pas vraiment comme avoir un grand frère à proprement parler. Quant aux Kent - les véritables Kent ; pas les aliens tombés du ciel ou autres clones qu'ils pourraient accueillir sous leur toit -, ils n'avaient depuis longtemps plus d'arbre généalogique à proprement parler ; il était probable que celui-ci s'éteindrait avec eux.
Et quand bien même, ils n'auraient été qu'une famille adoptive - non qu'il sache vraiment où situer son hôte de ce soir dans ce schéma qui, le concernant, ne serait jamais simple. Le défaut d'être né dans un tube à essai. Il préférait en général ne pas trop se poser de questions à ce propos ; se contenter de la satisfaction de ne pas être seul au monde. Mais se découvrir un parent qui n'était semble-t-il pas si lointain l'obligeait à déterrer quelque peu le sujet.

De fait, Conner n'avait aucune idée de ce qu'il était censé porter à ce genre de réunion ; l'idée-même de se changer en conséquence ne lui avait pas effleuré l'esprit. Ainsi arborait-il toujours les mêmes jeans et tee-shirt qu'il portait quand elle l'avait rencontré tout à l'heure. La seule différence réelle avec son « costume » de Superboy étant l'absence du sigle de la maison de El ; la discrétion n'avait jamais été son fort.
Et puis, cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas repris du service - du moins pas devant un large public - que personne ne devait se souvenir de lui. Il n'avait jamais été plus que l'ombre de Superman, après tout ; une doublure destinée à ne jamais servir. Oui, quelle raison aurait-il de se cacher alors que les portes de la gloire lui seraient à jamais fermées, qu'il les avait lui-même scellées à double-tour en abandonnant tout ce qui faisait de lui ce qu'il était ?

Il n'était plus Superboy, il n'était que Conner Kent.

Et c'est Conner Kent qui s'avança dans cet appartement à pas lents, scannant minutieusement son environnement - cette fois pas tant par méfiance que par curiosité. Il n'avait pas souvent eu l'occasion de visiter le lieu d'habitation de qui que ce soit. C'est un problème inhérent au concept d'identités secrètes ; rares sont ceux qui seraient prêts à vous inviter à venir boire un verre chez eux après le travail.

Qui plus est, les seuls qu'ils puisse considérer comme des amis faisaient partie des Titans ; pour visiter leur « chez eux » tout ce qu'il avait à faire était de franchir la porte et traverser le couloir au sein de la Tour - même si ce n'était plus vraiment d'actualité.
Même si elle était supposément de la famille, cette Mia était une étrangère - et une femme faite, de surcroît ; s'il avait trop de lacunes sociales pour en être réellement embarrassé, il avait néanmoins le sentiment de n'être pas à sa place en sa demeure. Avec un peu de chance, cela lui passerait au cours de la soirée.

De l'eau, ça ira très bien. répondit-il quand elle l'interrompit dans son inspection pour lui demander s'il voulait boire quelque chose. Cette allusion à son odorat tenait-elle de la blague, ou avait-elle réellement détecté ses pouvoirs ? Si elle avait vécu avec Lois et Clark à un moment ou à un autre, ce dernier avait dû avoir du mal à cacher ses pouvoirs...
Mais même si c'était le cas, comment pouvait-elle savoir qu'il en avait aussi ? À moins que ce ne soit justement un moyen de le tester ? Dans le doute, il décida de ne pas relever ; mieux valait laisser planer le doute, surtout tant qu'il n'en savait pas plus lui-même à son sujet.

Je ne voulais pas avoir l'air de... Enfin, je n'ai pas l'intention de te saouler. crut-il bon de préciser le plus sérieusement du monde. Son « cadeau » n'était que pure courtoisie ; il préférait qu'elle en soit consciente avant de lui prêter d'autres intentions - même si là encore, il n'était (et c'était peut-être pour le mieux) pas tout à fait capable de prendre la mesure de ce qu'elle aurait pu imaginer. Se séparant de sa veste, il la posa sur le dossier de l'une des chaises qui trônaient autour de la table. Tu, euh... Tu vis ici depuis longtemps ?


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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Mar 14 Nov 2017 - 17:52



Bon sang j’ai rarement vu quelqu’un aussi mal à l’aise. Le mec peut faire de la musculation avec un porte-avion nucléaire et on dirait qu’il a de la misère à se tenir physiquement dans mon salon. Relaxe vieux, tout va bien aller, le seul danger ici, c’est moi. Luthor ne viendra pas nous emmerder ici, il faudrait qu’il sache où j’habite et le quartier est calme. Le pauvre, c’est le genre de plan à chopper un malaise cardiaque, à force… J’avoue que je ne comprends pas trop. J’ai adopté une attitude relaxe, décontractée, j’ai été sympa avec lui et tout… Comment il peut sembler encore tendu à ce point? Allez, je vais faire le premier pas et on verra bien ce qu’il en résultera. Je vais lui chercher un verre d’eau, je l’invite à s’asseoir après avoir mis la bière au frais et je me décide à me lancer tête baissée dans la discussion. Brisons la glace.

« Bon, on va pouvoir faire de vraies présentations maintenant et je t’avertis, dans le pur style Superman, où tu te demandes comment il fait pour toujours se retrouver à côtoyer le bizarre et l’étrange, tu vas être servi. Non sérieux, un roi des mers, une Amazone et un Martien, juste pour commencer la liste… Bref. Je m’appelle vraiment Mia Kent. Sauf qu’à la base, je ne suis pas la fille de Lois Lane. Je suis une orpheline.

Le truc, c’est que je ne suis pas seule dans ma tête. Nous sommes deux. Lois m’a adopté moi, l’Humaine. Mais il y a aussi une… Kryptonienne artificielle, si on veut. Cir-El. La fille adoptive de Superman, elle. Ça a l’air compliqué mais ça le devient encore plus donc disons qu’on est deux dans le même corps à cause d’un Brainiac du futur et… Et merde, je viens de tout complexifier, pas vrai? Désolée. Cir-El? Tu veux bien… »


Un instant il regarde Mia, avec une expression faciale spécifique et un regard spécifique. La seconde suivante, physiquement, il regarde la même jeune femme mais le regard n’est plus tout à fait le même, idem pour l’expression faciale. C’est subtil mais il a vraiment l’impression de regarder quelqu’un d’autre. Et ce n’est pas qu’une impression, c’est effectivement le cas. C’est au tour de Cir-El de parler. Enfin. C’est à mon tour. Parler de soi à la troisième personne, c’est bizarre… À ce qu’il parait, il y en a qui aiment ça. Pas moi. J’ai eu la chance de pouvoir observer au travers des yeux de Mia mon cousin. Enfin. Notre cousin. Sans doute Clark l’a-t-il déjà mentionné mais avec les journées de fou que j’ai en ce moment, je n’ai pas forcément le temps de me rappeler de tout, d’absolument tout, vous comprenez? Les criminels, tout ça…

« Salut cousin! Moi c’est Cir-El. Et comme Mia l’a dit, à la base c’est son corps et moi bien… Disons que je suis le résultat d’une expérience d’un Brainiac du futur et qu’en dehors d’une éprouvette, je n’existais pas avant d’être greffée à mon… Hôte, si on veut. Mais hey, on ne va pas laisser des détails du genre gâcher ce premier contact! Je suis super contente de te rencontrer. Un autre homme dans la famille…

Ça va me changer de l’escouade des cheerleaders blondes. Power Girl est sympa mais Kara, des fois… Bordel, est-ce que quelqu’un dans cette famille, à part moi, a compris que le seul langage que les criminels comprennent, c’est la violence? Si on leur bottait plus le cul, ils auraient moins envie de recommencer, à commencer par le connard chauve dans sa tour. Mais Clark m’interdit de lui faire sa fête, c’est enrageant… »


Mouais… Peut-être que ce n’était pas l’entrée en matière la plus conventionnelle qui soit, encore moins si l’objectif était de faire en sorte qu’il se sente plus à l’aise. Mais bon. Mia comme moi sommes deux badass. La subtilité n’est pas trop dans nos cordes, s’il faut dire la vérité. Mais bon, s’il faut dire les choses telles qu’elles sont, comptez sur nous. Espérons juste qu’il ne va pas partir en courant en nous prenant pour deux folles, si tant est qu’il nous voit comme deux personnes différentes. En fait à bien y penser, Mia, on est un peu connes, non? Cir-El, c’est-à-dire moi, est une Kryptonienne en partie fausse créée pour manipuler Superman. Qui me dit que mon cousin est vraiment mon cousin et pas un plan tordu, de Luthor par exemple, pour semer la discorde ou je ne sais trop encore? Je viens de lui révéler mon identité secrète!

Quoi qu’en même temps, honnêtement? S’il faut commencer à jouer à l’inquisition pour un oui, pour un non, pour savoir si quelqu’un est vraiment qui il prétend, où va le monde, je vous le demande. Partons du principe qu’il est vraiment qui il dit être et cessons de se casser la tête! Je me suis présentée, il réagira comme il l’entend mais la politesse ce serait encore des présentations complètes. Les secrets, c’est bien beau mais au final, il faut savoir regarder la réalité en face et l’accepter. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, etc., etc. Chose certaine, à mes yeux, une certitude. Il est chez moi. C’est mon invité. Je suis contente qu’il soit là. Fin. J’ai peu de compagnie en dehors de la coloc et honnêtement, Mia l’apprécie. Moi… Pas tant que ça. Alors rencontrer quelqu’un d’autre, surtout que Beast Boy semble avoir disparu depuis un moment, ça fait du bien!
Conner Kent
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Happy Hour [Conner - Mia] 386562Rien
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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Jeu 11 Jan 2018 - 8:16

Au moins avait-elle eu la gentillesse de prévenir. C'est ce que se dit le demi-kryptonien alors que Mia se lançait dans une explication à laquelle personne n'aurait pu être réellement préparé - et il avait pourtant vu plus que sa part d'étrange et d'absurde.
Néanmoins, Conner doutait que même les mieux renseignés sur leur « univers » et ses curiosités aient été en mesure de créer de toutes pièces une histoire pareille - ce qui, par conséquent, lui conférait au moins un fond de vérité ; trop fantasque pour ne pas être vrai.

Et effectivement, même s'il devait être difficile de s'en rendre compte pour qui n'a pas des sens surdéveloppés, la subtile modification dans son attitude, l'infime variation dans sa voix semblait abonder dans le sens d'un changement de personnalité, confirmant au moins cette partie.

Hum. Et bien... Enchanté, fit-il encore circonspect, tâchant de convaincre un sourcil sceptique de se rabaisser. Je suppose que je n'ai pas besoin de me représenter ?

Son alter ego n'ayant pas l'air surprise de se retrouver tout à coup aux commandes ou même devant lui, il supposait qu'elles avaient un moyen interne de communiquer ; que le fait que l'une contrôle le corps qu'elles semblaient devoir partager - après tout, pourquoi pas : Firestorm était lui aussi composé de deux personnes - ne voulait pas dire que l'autre était mise en veille en attendant son tour.
Somme toute, ce que l'une voyait, l'autre le voyait également : c'était en tout cas la conclusion qu'il pouvait tirer de ce premier échange. Certes, il aurait tout aussi bien pu lui - ou leur - poser la question, mais il préférait dans un premier temps s'en tenir à ses observations ; au moins le temps de se faire à l'idée.

Dans la mesure où il n'avait jamais entendu parler d'elle - d'aucune d'entre elles - avant leur rencontre quelques heures auparavant, Conner ne s'était pas attendu à ce qu'elles abordent la question des autres kryptoniens qui leur étaient directement liés ; par le sang, pourrait-on dire, mais ce n'était pas tout à fait la vérité - ou peut-être qu'à moitié.

Je n'ai pas vraiment de contacts avec le reste de la famille, admit Conner. Je travaille mieux de mon côté, et... De toute façon, j'ai arrêté.

Il éprouvait toujours une certaine difficulté à le dire, à émettre cet aveu d'échec, mais ça n'en était pas moins la vérité : bien qu'âgé d'à peine quatre ans, il était déjà un héros retraité. C'était mieux pour tout le monde ; du moins était-ce ce dont il essayait de se convaincre, même si la conviction lui manquait par moments.
Notamment quand il tentait - comme cela avait été le cas ces derniers jours - de se fondre dans la masse, de mener une « vie normale » - du moins aussi normale qu'elle peut l'être quand on peut soulever un continent en guise d'haltère. Conner n'était pas un m'as-tu-vu, loin de là, mais il lui était difficile de s'astreindre à devenir monsieur-tout-le-monde, à ne rien faire de ses dons extraordinaires, quand bien même c'était sa décision.
Il avait été conçu pour être un héros ; et autant qu'il se soit juré de ne pas laisser l'ambition de Luthor le définir, il est difficile d'ignorer l'appel d'une vocation lorsqu'elle est directement gravée dans votre code génétique.

Curieusement, que Cir-El et Mia se soient ouvertes à lui sur leur nature véritable l'avait quelque peu détendu. Sans doute qu'une petite partie de lui le faisait se sentir moins seul à leur contact - celle qui le faisait se voir comme une anomalie, le mouton noir de la famille.

Je vois juste Clark de temps en temps, et... C'est à peu près tout. reprit-il en haussant les épaules.

Et ça lui convenait très bien comme ça. L'ex-Superboy n'était pas une créature sociable, et cela pouvait facilement donner lieu à quelques frictions ; ses premiers jours chez les Titans - et les dommages qu'ils avaient causé à la Tour - l'avaient amplement prouvé.
Si les choses avaient - par chance - légèrement évolué depuis, le laisser trop longtemps dans la même pièce que des gens dotés des mêmes aptitudes que lui et d'un caractère tout aussi fort n'en devenait pas pour autant une bonne idée ; pas sans être sûr que ça ne tourne pas à la catastrophe.
À ce titre, venir jusqu'ici pour y passer ne serait-ce que quelques heures était déjà une prise de risque en soi - et si le premier contact avait été suffisamment positif pour l'en convaincre, c'était l'une des raisons faisant qu'il avait du mal à se détendre.
Ça, et probablement le fait qu'il vienne de se découvrir une - deux ? une et demi ? - demi-soeur adoptive altérée génétiquement par un alien du futur. Le genre de choses qui, même dans leur monde, n'arrive pas tous les jours - et qu'il croyait avoir laissé derrière lui en rendant son tablier. Il fallait croire qu'il s'était trompé, mais était-ce une si mauvaise chose ?

Je suis aussi une expérience, finit-il par dire après un instant d'hésitation. Je suis un clone de Clark.

Puisqu'elle avait révélé son secret, ce n'était que justice de lui rendre la pareille. De toute façon, elle devait bien se douter qu'il n'était pas simplement son cousin ; ce n'est jamais aussi simple dans leur milieu. Il se garda toutefois d'entrer dans les détails, notamment ceux qui incluraient le nom de Lex Luthor dans son carnet de naissance.
Cette partie de la chose était autrement plus délicate, et suffisamment de personnes étaient déjà au courant, d'autant que Cir-El ne semblait pas le porter dans son coeur - comme tout le monde, à dire vrai.

Mais « cousin » fera l'affaire, ajouta-t-il après un moment de silence ; il n'était pas sûr que même Batman puisse venir à bout des mystères de recelait leur arbre généalogique, alors mieux valait n'en pas trop secouer les branches. Ce n'est pas comme si j'étais vraiment lui.

Juste une copie, renchérit une petite voix dans un recoin de son esprit.



« It's time to start acting like the man I'm going to be tomorrow. »
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Re: Happy Hour [Conner - Mia] Ven 12 Jan 2018 - 4:15



Bon, là on arrive à quelque chose de bien plus sympa et de convivial. Pas que je doute qu’il puisse être sympathique, le cousin, simplement, et ne me demandez pas pourquoi, on dirait que le mot « malaise » flotte telle une bannière au-dessus de notre famille. Comme si chacun avait son petit secret honteux et tout. En même temps, quand votre famille est essentiellement composée de survivants d’une planète morte, de clones, de doubles d’une autre dimension ou d’expériences de tout type… Tu m’étonnes qu’on passe pour tourmentés et un poil antisociaux. Je voudrais bien vous y voir tiens! Enfin bon, ce n’est pas vraiment le concours de qui a le passé le plus pénible, pas vrai? C’est « retrouvailles de famille » et « profitons de la soirée ». Plusieurs personnes voient les clones d’un mauvais œil. Pas moi. Pourquoi? C’est simple.

Ce sont des gens comme les autres, créés à partir d’un modèle donné mais avec une vie propre. Mon cousin est peut-être un clone de Clark mais on voit tout de suite un certain nombre de différences, ne serait-ce que comportementales. Et c’est très bien comme ça. Clone ne veut pas forcément dire copie conforme en tout point. Et en plus si j’ai bien compris, il a raccroché la cape, lui. Ne comptez pas sur moi pour le lui reprocher en tout cas. Sauver le monde, c’est excessivement demandant, vous savez? Juré, craché. On aura beau avoir tous les pouvoirs de l’univers, c’est un éternel recommencement. Il y aura toujours quelque part un imbécile de criminel ou un imbécile tout court pour faire une connerie. Toujours. De temps en temps on a le droit à un merci, à un sourire mais ça ne compense en rien pour tout le mal qu’on se donne. J’en sais quelque chose.


« En tout cas ce n’est pas moi qui te jetterai la première pierre. Raccrocher la cape, je pense qu’on y pense tous, Clark inclus. Moi je le fais principalement parce que j’ai besoin de me défouler. Je ne sauve pas le monde parce que c’est ce qu’il faut faire. On a tous nos raisons de porter le costume. C’est probablement pour ça que je ne m’entends pas forcément super bien avec le reste de la famille.

Oh, je ne suis pas à plaindre. J’ai mon boulot au bar, mes journées et mes nuits sont bien remplies, j’ai la chance d’avoir trouvé un certain équilibre. Des fois, je prends congé. Je ne sauve pas tout ce qui bouge. Derrière le costume il y a un cœur. Il y a une âme. Il y a une personne. Et Cir-El, si elle ne veut pas devenir cinglée, a besoin d’un congé de temps en temps. À mon avis? Tôt ou tard tu vas renfiler le costume. C’est clair. »


Je dis ça avec le sourire. Un coup de super vitesse plus tard, j’ai bières fraiches et des nachos avec trempettes diverses pour en profiter. Une petite collation plus digne de deux amis qui se retrouvent qu’un repas de famille et c’est précisément l’effet que je recherche. Comme dit plus tôt, faire partie de la famille des super, ça a un poids considérable. Mais Cir-El et Conner, eux, peuvent aussi être un jeune homme et une jeune femme faisant causette dans un environnement décontracté. S’il fallait que je vive et que je meurs pour le costume… Oulah… Non seulement je finirais névrosée mais psychopathe par-dessus le marché. Là je suis juste… Belliqueuse et généreuse dans la distribution des coups de poing sur la gueule, c’est déjà nettement mieux si j’ose dire. Et si vous n’êtes pas d’accord, ça vous regarde. À chacun son opinion, après tout.

On fait tous des choix dans la vie et le mien est de vivre comme je l’entends en ne me souciant pas globalement de l’approbation des autres. Oh certes, je suis très proche… Enfin, Mia est très proche de Lois et moi j’essaie le plus possible d’être à la hauteur des attentes de Clark mais… Difficile d’oublier que vous êtes morte une fois pour sauver le monde de terribles modifications capables d’en changer le futur. Et c’est justement parce que j’ai décidé que je méritais bien un petit quelque chose que ce dîner sympa a lieu plutôt que moi qui cours après des criminels. Je reçois peu de visiteurs donc… J’en profite. Je suis souriante, je suis sympathique, je l’encourage à prendre du bon temps… Un super héros, même à la retraite devrait avoir le droit à tous les petits plaisirs de la vie. Car au fond, ce sont ces choses qui font qu’on se lève le matin. Qui mettent un peu de saveur dans notre quotidien…
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