[WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Lun 8 Jan 2018 - 10:59
Dans les profondeurs du domaine Wayne, dans les anciens souterrains ayant d’abord servis aux Manganis, puis après aux réseaux utilisés durant la Guerre de Sécession, une structure a été mise en place. La Batcave.
Un bijou de technologie, une merveille scientifique, un trésor d’armement et de véhicules qui feraient rêver quiconque sur la planète, et serait certainement une arme destructrice pour n’importe quel tyran ou Vilain qui mettrait la main dessus. Mais, surtout, elle est la somme des peurs, des névroses, elle est autant le foyer que l’illustration parfaite de l’âme sombre et torturée de son propriétaire.
Le Batman. Bruce Wayne. Qui va mal – qui est, même, au bord du gouffre.
« Maître Bruce… pensez-vous que cela soit une bonne idée de ressortir… cela… »
Une forme s’échappe lentement des ombres de la Batcave et s’approche du Batcomputer, sur lequel s’affichent de nombreuses images, qui vont et viennent en boucle, comme autant de lames constamment plantées dans le cœur et l’âme du spectateur, avachi dans le fauteuil.
« Oui. »
La réplique est lente, faible… presque un murmure, un souffle. Un râle. Les images montrent, actuellement, Double-Face – Harvey dent. Ancien procureur. Ancien ami. Vilain. Et assassin de son enfant. Il l’a sauvé. Il y a quelques jours, il l’a sauvé… et a perdu, pour cela, l’amitié, l’amour, le respect, la présence de Selina, celle qu’il aimera toujours, et de Jason, son fils.
« Il n’y a… pas meilleure… idée. »
Son ton est si faible qu’Alfred doit s’avancer pour l’entendre. Les images changent, alors, et se fixent désormais sur… autre chose ; pire, même. Le vieux majordome grimace, tandis que défilent les enregistrements des caméras de sécurité du siège des Entreprises Wayne. La veille, Bruce est sorti pour patrouiller, malgré les blessures subies pour sauver Harvey ; la veille, Alfred a appelé la Princesse Diana de Themyscira, pour lui demander de forcer son employeur, son fils même, à rentrer ; la veille, la jeune femme a réussi, car elle réussit toujours et qu’il ne peut rien lui refuser ; mais, la veille, le Dieu de la Guerre Arès s’en est pris à eux – et a, littéralement, tué Bruce.
Ce dernier, affaibli, fatigué, mais surtout Humain et Mortel, est tombé face au Dieu. Il est mort. Et il a été ramené… suite au sacrifice de Diana.
L’Amazone a subi et suivi le piège terrible posé par Arès, et a sacrifié sa liberté, son âme, ses valeurs et son destin pour ramener Bruce à la vie. Arès, allié avec Hadès, a ainsi pu le ressusciter, et le Chevalier Noir a alors assisté, impuissant et terrifié, atterré, au départ de son amie… et à la corruption de celle qu’il considère comme une Lumière. Du monde. De son monde, aussi.
Depuis, Bruce est rentré. Depuis, il s’est assis et fixe le Batcomputer. Depuis, il regarde en boucle les images d’Harvey, de Selina, de Diana, d’Arès, mais aussi de la torture subie par Barbara et Dick face à Amanda Waller, mais aussi de la mort de Jason face au Joker, mais aussi de l’enterrement de Sarah Essen, mais aussi de l’attaque du Joker sur Barbara, mais aussi de la mort du père de Tim, mais aussi la mort de Damian. Il regarde, oui. Il regarde tous ses échecs. Il regarde toutes ses défaites. En boucle.
« Maître Bruce… ce n’est ni sain, ni indiqué… il vous faut vous restaurer, et… »
« Non. »
A nouveau, la réplique est faible et dénuée de toute force, de toute autorité, de tout charisme ; de tout ce qui fait l’homme qu’il est devenu, qu’il a forgé, qui a inspiré autrui, et qu’Alfred a appris à admirer malgré ses peurs.
« Maître Bruce… cessez. Vous ne pouvez rester ainsi. Vous ne pouvez vous résigner. Vous devez… »
« Que dois-je faire, Alfred ? Me battre ? »
Un gloussement terrible, cruel, s’échappe de ses lèvres, alors qu’il continue de fixer le Batcomputer, sans un regard pour son père spirituel.
« Arès est un Dieu… et je ne suis qu’un Homme. Il l’a dit, il l’a montré, et je ne peux le contester ; je ne suis qu’un Mortel. Je ne suis qu’un grain de sable face à lui – et je n’ai rien pu faire contre lui. Clark le pouvait – mais il a disparu. Diana le pouvait – mais elle a dû se sacrifier. Pour moi. A cause de moi. »
Il soupire et secoue la tête, rongé par une culpabilité si forte qu’elle en paraît presque palpable, solide.
« Arès… a gagné. Il a gagné Diana. Il a gagné le monde. A cause de moi. »
« Maître Bruce, non ! Vous pouvez… vous devez… »
« Je ne dois rien, Alfred – car je ne peux rien. Je ne suis qu’un Homme. Je ne peux rien contre un Dieu, nous l’avons bien vu. »
« Le Batman n’est pas qu’un Homme, et… »
« C’est faux, Alfred. »
Nulle violence, nulle autorité dans ses mots ; cela est encore pire. Il n’y a que la lassitude, que la défaite en lui.
« Je l’ai cru… mais c’est faux. Le Batman n’est… n’était qu’un Homme ; qui a échoué. Qui est mort. »
Il pousse un soupir d’un désespoir absolu – et rejette, violemment, quelque chose sur le côté, qui flotte un peu avant de s’écrouler au sol.
« Et qui ne reviendra pas. »
Alfred, dans son dos, soupire, et secoue la tête. C’est trop. C’est trop pour lui. Lentement, doucement, il quitte le Batcomputer, et s’approche de ce que Bruce a repoussé comme un mouchoir usagé… … et récupère le masque et la cape du Batman, que ce dernier ne veut plus porter.
Sans un mot, le vieil homme se retire – le cœur lourd, serré, brisé. Il a mal. Et il a peur. Rarement a-t-il vu Bruce ainsi. Rarement l’a-t-il découvert ainsi brisé. Rarement n’a-t-il senti un tel désespoir chez lui.
Quelque chose s’est cassé, chez son employeur… chez son fils. Quelque chose qui semble impossible à reconstruire. Quelque chose de profond, qui lui échappe. Alfred a peur, oui. Il a peur que Bruce soit brisé… et qu’il n’arrive pas à se reconstruire, cette fois-ci.
Lunaya
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Jeu 11 Jan 2018 - 18:14
[WoA Rebuild the Bat
[PV Bruce, Tim]
Batman. Bruce Wayne. Ses deux noms désignés en réalité une seule et même personnes. Bruce avait autrefois été un enfant heureux de vivre, entouré de deux parents aimants et d’un majordome fidèle qui le couvait du regard comme le ferait un oncle. C’était un garçon de bonne famille, doué à l’école, fils aimant et digne héritier de la famille Wayne. Il avait tout pour lui, tout pour avoir une longue et belle vie heureuse jusqu’au soir ou, dans une sombre ruelle, la vie lui reprit ce qu’il pensait acquis. Son père et sa mère moururent sous ses yeux, brisant quelque chose en lui. Quoi, ce serait dur à définir. L’espoir ? La confiance ? En tout cas ce Bruce mourut et fut remplacé par un jeune homme aigri, triste et atone entre autre choses. Alfred vit celui qu’il considéré comme son fils changé du tout au tout. Alors bien sûr pendant quelques temps il fallut faire le deuil et après il fallut se relever. Alfred fit de son mieux pour pousser le dernier des Wayne a tourné la page sans résultat.
La suite nous la connaissons tous non ? Enfin tous ceux qui peuvent se targuer d’être proche du grand homme qu’est devenu Bruce Wayne. L’enfant décida de faire justice en retrouvant le meurtrier de ses parents et pour se faire de s’entraîner sans relâche. Ainsi naquit le Batman. C’est lui qui m’inspira autrefois, c’est lui qui m’accueillis presque malgré lui. C’est cette figure, cette vision incarnée de la justice et du bien. Moi, la fille adoptive du commissaire qui avait vu sa famille mourir dans un accident de voiture. Moi qui vis ma tante et son fils partir peu de temps après mon arrivée dans cette famille. Moi cette enfant perdu dans cette vie trop étroite pour moi. Je voulais faire plus, je voulais aider, je voulais sauver et protéger ceux qui perdaient tout.
Comme James Gordon, celui que j’aime appeler mon père depuis que j’ai débarquée dans sa vie, le faisait au sein de la Police, lui ce brillant commissaire reconnu par tous qui avait contribué à faire de Gotham un endroit plus sûre. Malheureusement à l’époque je n’ai jamais réussis à lui faire accepter cela et la seule solution qui me vint à l’esprit fut de faire comme le Batman : de me déguiser et de devenir une héroïne. Malgré mon haut niveau en combat au corps à corps, je serais sûrement morte si Batman n’avait pas décidé de me former. Que ce soit tuée dans un combat contre un méchant ou par inconscience avec du mauvais matériel…
Oui je ne serais sûrement plus ici aujourd’hui. Quand j’y pense, je me dis que les débuts n’ont pas été faciles. Batman me tolérée à peine, pour lui je n’étais qu’une gamine inconsciente des risques et sans motivations qui vaillent le coup. Et puis je ne sais pas, peut-être que Robin a plaidé en ma faveur, mais j’ai passé ses tests et au bout d’un certain temps, il faut croire que ce fut concluant puisqu’il accepta de me voir à ses côtés. Dès lors il devint mon mentor, mon modèle et je voulu élevé le nom de BatGirl au même rang que celui de Batman.
Nous eûmes des durs combats à mener ensemble. A trois, en duo ou en solo, en tant que Batman, Robin et BatGirl ou en tant que Bruce, Dick et Barbara. Depuis le début, j’ai toujours fait de mon mieux pour aider, les soutenir et les protéger parce que dès lors nous devînmes une équipe, une famille, des amis. Tellement de mots, tellement de noms, tellement de sentiments…
Je suis sorti avec Dick. Pourquoi je dis ça ? Parce que je sais pourquoi on s’est séparés, je crois que lui aussi et je pense que nous avons tous les deux des torts mais… La vérité c’est que c’est un sujet de discorde qui revint à chacune de nos disputes de couples. J’ai eu des sentiments pour Bruce, il y’a très longtemps comme une étudiante aurait eu le béguin pour son professeur. C’est rapidement passé et il n’y a jamais rien eu : je le jure ! Néanmoins ce fut toujours un des seuls doutes de Dick. Bref, pourquoi je raconte ca : pour que vous compreniez que même sans avoir de sentiments romantiques, Batman et Bruce ont toujours eu une place à part dans ma vie. Je lui dois tellement !
Il a fait de moi celle que je suis, il m’a sauvée la vie tant de fois ! Quand j’ai fini à l’hôpital, handicapée par le Joker, Bruce est venu me voir et il m’a aidée à m’en sortir financièrement et émotionnellement. Il m’a conseillé, aidé, soutenue alors que mon père me surprotéger, Dick n’était pas là et j’avais peur, terriblement peur de ne plus… De ne plus pouvoir agir en tant que justicière. J’ai pu compter sur lui mais je sais qu’il s’est senti coupable de cet événement et malgré le nombre de fois où j’ai essayé de le rassuré, rien n’y fit. En retour j’ai fait de mon mieux pour être un exemple pour les générations suivantes de la BatFamily, pour assurer auprès d’eux quand lui ne pouvait pas. J’ai essayée d’être à sa hauteur. Le chemin est encore long si je veux y arriver un jour. La dernière fois que j’ai essayée, c’est Waller qui a réussie à nous attraper Dick et moi. Et encore une fois, qui est venu me sauvée ? Bruce en Batman. Oui ma dette est immense envers lui et je passerais sûrement le restant de ma vie à la payer mais je le ferais et c’est pour ça que je suis ici aujourd’hui.
J’observe le Manoir tel que je l’ai connu malgré les reconstructions, figure toujours gothique qui apparait régulièrement au palmarès des plus belles propriétés de Gotham. Bon en même temps, que ce soit le manoir ou le propriétaire, tous les magazines de Gotham en font des choux gras régulièrement. Si la tête de lion à l’entrée portant entre ses crocs un anneau est toujours là, il y’a désormais une sonnette émettant un délicieux « ding-dong » qui a la préférence d’utilisation. Je ne fais pas exception en appuyant deux fois et attends silencieusement dans l’air glacial. La porte s’ouvre sur le faciès épuisé d’Alfred. Epuisé mais souriant quand il réalise qui est derrière la porte.
« - Miss Gordon, dit-il d’un soupir.
- Alfred… »
Je m’approche et contre toute attente je l’enlace. Il m’a appelé il y’a quelques heures très inquiet pour Bruce. Inquiet comme toujours. C’est quelque chose que nous avons en commun lui et moi. Nous nous inquiétons toujours beaucoup trop pour cette famille, famille dont nous n’avons pas le nom contrairement aux enfants adoptifs que sont Dick, Jason, Tim et le seul biologique : Damian. En tout c’est cinq personnes qui aimes risqués leurs vies, cinq personnes qui m’occasionne déjà les quelques cheveux blancs que je possède. Que dois en ressentir Alfred… Ses mains se posent sur mes épaules et serre quelques secondes avant de m’écarter pour voir mon visage.
« - Miss Gordon c’est bon de vous revoir. Je sais que ça ne fait que quelques jours que vous n’êtes pas passés mais… Je ne sais plus quoi faire. Il ne m’écoute pas. Jusqu’ici je pouvais toujours essayer de glisser quelques mots et quelques phrases qu’il enregistré mais là… Il est absent et il se passe en boucle ses images-
- Alfred, de quoi vous parlez ? Quelles images ?
- Dans l’ordinateur, il garde des séquences des épreuves de sa vie. Des épreuves qu’il considère comme ses échecs personnels. Il est dans une sphère de tourments et il refuse d’en sortir. La mort de Jason, votre situation après l’attaque du Joker, celle de Dick et vous, la mort du père de Tim, la mort d’Helena, de Damian, les dommages émotionnels causés à Selina Kyle, l’enterrement de Mme Essen et des tortures d’Harvey Dent… Mais il n’y a pas que ça Miss Gordon. »
Aujourd’hui, dans cette maison plus lugubre et silencieuse que jamais, c’est moi qui tire Alfred jusque la cuisine et qui l’y assoit. Pendant qu’il m’explique, c’est mon tour d’effectuer ses gestes routiniers qu’il a tant fait pour nous. Sortir les tasses, le sucre, le lait pendant que le café s’écoule. Après un instant de réflexion je tire deux autres tasses que je place à part pour le moment. Une fois que tout est prêt, je m’installe face à lui et une main dans ma hanse, l’autre sur sa main froide et blafarde, j’essaye de me montrer rassurante.
« - Alfred, ça va aller, vous savez que vous pouvez tout me dire. Pourquoi maintenant ? Pourquoi d’un coup ?
- Mlle Prince… Je soupçonne Maitre Bruce d’avoir des sentiments un peu plus qu’amicaux pour elle. Hors… Mon dieu que c’est compliqué. Pour faire court, j’ai appelée Mlle Prince en pensant bien faire, en songeant que peut-être elle arriverait à lui remonter le moral après la soirée difficile avec Maitre Todd et Mlle Kyle. Il s’en est découlé des événements fâcheux. Arès, ce… Dieux de la Guerre, il l’a tué, Miss Gordon. Il a tué le Batman et Mlle Prince a sacrifié tout ce qui faisait d’elle quelqu’un de bien pour le ramener à la vie. Il est rentré et il est désormais sain et sauf… physiquement mais mentalement… »
J’avale ma salive en même temps qu’une gorgée de café et je me lève pour le serré de nouveau dans mes bras.
« - Si il y’a une chose que j’ai retenu de toutes ses années, c’est qu’on ne peut rien prévoir. Rien. Vous avez fait les bonnes choses à faire. J’aurais certainement agis de même. Les choses ont dérapés mais ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière. Alfred, vous êtes sa famille, vous avez toujours été là pour lui et vous n’avez pas à vous en vouloir. Comme nous, vous faites de votre mieux. Bruce le sait, ne vous en tiens pas rigueur mais sa colère, sa peine il la redirige contre lui. Le Batman est ainsi fait. Heureusement vous êtes là, nous sommes tous là. Ou presque tous. »
Je saisis mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et envoie un sms à l’un de mes contacts. Ce contact que j’aime comme un petit frère et à qui je tirerais bien les oreilles de temps en temps.
"Tu devrais ramener tes fesses illico presto. Je crois qu’on ne sera pas trop de deux."
Je sors le plateau et dépose ma tasse et les deux autres accompagnés d’un thermos de la substance marron encore brûlante dessus et m’apprête à soulager ma dette. Ou du moins d’essayer. Je réfléchis un instant à la façon d’agir mais il n’y a jamais de mode d’emploi.
« - Vous n’êtes pas seul Alfred et comme Bruce vous avez tendance à l’oublier. Je vais essayer de lui remonter les bretelles et de le ramener parmi nous. Tim ne devrait plus tarder, alors si vous pouviez lui dire que du café attend en bas, ça serait gentil », dis-je avec un sourire rassurant.
Très bien, je me dirige vers l’ascenseur qui mène au sous-sol, bien plus pratique que les escaliers quand on a les mains prises et rejoins l’espace central. Celui qui m’a accueillis pendant des longues journées et celui qui accueille aujourd’hui la personne torturé devant l’ordinateur. Je pose le plateau et mes lèvres forment un petit sourire en annonçant que non, ce n’est pas Alfred qui apporte de quoi se réchauffer cette fois. Je lève enfin les yeux vers le propriétaire des lieux et le trouve austère, froid et triste. Oui il est malheureux, c’est quelque chose que je conçois tout à fait surtout quand je lève les yeux sur l’écran géant un peu plus haut. Des photos s’alternent avec des coupures de presses et des vidéos. Je me revois alitée dans une chambre aseptisée et c’est comme si je m’y retrouvée l’espace d’un instant. Les odeurs me reviennent en mémoire et l’absence de sensation dans mes jambes. J’inspire et soudain c’est terminé, je suis de retour dans cet espace sombre au côté de cet homme que j’admire et auquel je tiens comme à un second père.
« - Oh Bruce… Je t’en prie éteins-moi ça. Dis-moi ce que je peux faire. »
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Jeu 18 Jan 2018 - 1:54
« Rebuild The Bat »
[ WoA ] ft. The Bat./ Barbara Gordon
_____Ce n’était pas la première fois que l’adolescent prenait de la distance avec ce qu’il lui restait de famille. C’était sa marque de fabrique, il prenait de la distance avec les gens qui l’entourent pour ne pas qu’ils se mêlent de trop de ses problèmes. En effet, le garçon était connu pour sa discrétion et son talent pour ne pas jouer carte sur table avec ses sentiments, même avec son mentor. Depuis quelques jours, le garçon n’était pas rentré à la maison depuis quelques jours. Toutefois, il parvenait à montrer quelques signes de vie, le strict minimum pour inquiéter personne. L’adolescent avait un second refuge au sein de son Université. Alfred avait eu la bonne idée de souligner à la chauve-souris qu’un pied à terre au sein de son établissement scolaire lui permettrait de se reposer plus facilement et dans un vrai lit au lieu de s’endormir sur sa table pendant les cours.
Tim possédait une chambre universitaire, sommaire mais sans colocataire. Il n’avait jamais dormi dans ce lit. La nuit, il n’avait pas le temps et les seuls moments où il parvenait à s’endormir restait toujours ces heures de cours. Pendant ces quelques jours de solitude, l’adolescent avait continuer ses patrouilles solitaires de quelques heures, grand maximum. Le jeune homme n’oubliait pas que son corps avait besoin de plus de temps et de davantage de repos pour panser ces blessures. Sa triste expérience avec le nouveau psychopathe de Gotham City ne l’avait pas laissé indifférent aussi bien physiquement que mentalement. Toutefois, l’adolescent était coriace et ne se laissait pas abattre aussi facilement. Lentement, il augmentait la durée des patrouilles et reprenait un entrainement un peu plus intensif aussi bien physique que mental. Tim avait accentué les nuits blanches, Derrière son masque, il avait une mine fatiguée.
Alors qu’il parcourait les rues de Gotham, se baladant sur les toits des immeubles, veillant sur la cité, l’attention du jeune justicier s’arrêta sur un détail, le Batsignal. Il était rare que ce dernier soit éteint à cette heure ci de la soirée. En plein élan, il fronça les sourcils, hésita pendant quelques longues secondes avant de faire demi-tour et de se rendre sur les lieux. Son instinct avait vu juste. Il s’était effectivement passé quelque chose en ces lieux, quelque chose de grave. L’adolescent enjamba la barrière qui le protégeait du vide pour poser ces deux jambes brutalement sur le sol. En frappant ces jambes sur le sol, il entendant comme le craquement de débris de verre sous ces semelles. Il baissa les yeux pour observer ces mêmes débris. Cette situation était loin d’être habituelle. Doucement, il se rapprocha du Batsignal, ou de ce qui en restait. Il avait été complètement détruit par une force surhumaine. Une partie du métal composant cette lanterne géante avait été complètement modifiée, pliée. L’adolescent passa doucement ces mains sur ce qu’il restait du Batsignal, cherchant à assembler les indices et les éléments qui l’aideront à comprendre ce qui s’était passé. Des morceaux de tissus, de chairs encore collées sur les quelques débris de verre qui tenaient encore sur la structure métallique. Le jeune homme récolta quelques échantillons et finit par comprendre qu’un individu avait été pratiquement encastré dans la structure, voir fixé sur cette dernière. La méthode est plutôt radicale et les rares indices présents sur la scène de crime témoigne de la violence de la scène. Les morceaux de tissus présents lui semblaient familiers et c’est bien cela qui l’inquiétait davantage.
Il scanna les quelques échantillons qu’il avait récolté sur l’ordinateur présent dans son uniforme. Le jeune héros était particulièrement silencieux et attentif aux moindres détails. Sans aucun bruit, il enquêtait sur les lieux et cherchaient à comprendre qui se trouvaient ici, pourquoi et comment tout cela était arrivé. Red Robin jeta un coup d’œil à la flaque de sang présent juste devant le Batsignal. Le sang était sec et la quantité perdue était importante, trop importante pour espérer la moindre chance de survie de la part de la victime. Pourtant, aucun cadavre ne se trouvait dans la scène de crime et les échantillons de sang récoltés et analysé laissait paraître qu’il appartenait pourtant au même individu. Les derniers résultats d’analyse laissaient paraître que le propriétaire de ce sang n’était autre que son mentor et Chevalier Noir, Bruce Wayne. Les résultats de ces analyses sont assez surprenants et laisse échapper la stupeur dans le regard de Tim.
« Non… Je ne comprends pas… » lança Tim, fronçant les sourcils et reculant d’un pas pour tenter de comprendre et prendre du recul sur la situation. « C’est impossible… Comment… Pourquoi ? » continuait de se demander l’adolescent.
Il était au courant au sujet du passage de Wonder Woman dans l’armée d’Arès. Il restait attentif aux dernières nouvelles. Pourtant, il ne parvenait pas immédiatement à faire le lien, totalement perturbé par ses résultats. Tim est désorienté, son regard se promène à la recherche de nouveau indice, en vain. Son ordinateur se mit à le rappeler à l’ordre sur sa vie sociale. Un nouveau message de la part de Batgirl. L’adolescent hésita un instant, de peur de se déconcentrer dans son enquête. Toutefois, il finit par céder et lire ce fameux message.
« Tu devrais ramener tes fesses illico presto. Je crois qu’on ne sera pas trop de deux »
Le message est clair et finit par faire comprendre la situation. C’est bien la chauve-souris qui a fait basculer Diana dans l’armée d’Arès. Il s’est servit de lui, de ses sentiments pour lui pour l’atteindre, elle. L’adolescent se détourna du Batsignal. Il est temps de rentrer à la maison.
Il ne traine pas pour rejoindre la Batcave. L’adolescent arriva juste derrière Batgirl et resta complètement silencieux. Il n’a pas les mots, mais il salua sa sœur aînée d’un mouvement de tête, lui faisant comprendre qu’il avait fait au plus vite pour les rejoindre, avant d’orienté cette dernière en direction de son mentor. Il ne l’avait jamais vu dans cet état et pourtant, il ne le voyait que de dos, les yeux rivés sur son Batordinateur. Doucement mais surement, il se rapprocha de la chauve-souris pour tenter une première approche.
« Bruce, je suis au courant. Tu ne voulais sûrement pas que je le sache mais je sais et j’ai vu. » Ces pas sont lents, il continue à se rapprocher tout en adressant la parole à son mentor. « Arès s’est servit de toi et tu te sens coupable de la situation de Diana. Tu penses avoir échoué. Bruce, tu ne dois pas te morfondre. Ce n’est pas le moment. Tu n’es pas resp… » Il se rend compte des images qu’il diffuse en boucle : ces échecs. Dans l’une d’elle se trouve celle de la mort de son père, Jack Drake. Pendant un instant, Tim se fige et prend un mouvement de recul loin d’être discret. En quelques secondes, il se ressaisit et continue d’avancer. « Tu n’es pas responsable de ce qui est arrivé. Diana ne t’a pas sauvé la vie pour rien. Elle sait que tu l’aideras. Elle sait que tu pourras faire face à Arès. Bruce, écoute-moi je t’en prie. »
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Jeu 18 Jan 2018 - 13:03
Barbara Gordon pénètre à l’intérieur de la Batcave, portant un plateau pour offrir un peu de nourriture et de chaleur au maître des lieux. Elle s’approche, donc, du Batcomputer et de son fauteuil, se fige en découvrant les images qu’il s’impose de fixer en boucle, et glisse quelques mots pour lui demander ce qu’elle peut faire pour l’aider. La démarche est belle, pure, sincère ; touchante. Un lien profond unie Barbara et Bruce, dépassant les relations habituelles au sein de la Batfamily. Sûrement parce qu’elle n’avait pas besoin d’une présence paternelle, la jeune femme a un statut à part, et dispose d’une estime particulière de la part du Batman.
Le fait qu’elle vienne ainsi, qu’elle lui propose son aide, qu’elle veuille l’aider est donc touchant. Le silence qui suit, plein de pression, de douleur et d’une forme de mépris lâche, n’en est alors que plus difficile à subir.
Barbara, néanmoins, n’a pas l’opportunité de réagir – car Tim Drake la rejoint quelques instants après, et s’approche également du fauteuil, s’arrêtant dans le dos de leur mentor pour, lui aussi, glisser quelques mots à son attention. Le jeune homme, plus bavard, plus direct aussi, révèle ses découvertes récentes, évidemment riches et impressionnantes. Les déductions faites par Red Robin sont justes et bonnes, et même s’il se fige en découvrant les images de la mort de son père, il continue et propose aussi son aide à son père adoptif. Tim et Bruce ont aussi une relation particulière, différente de celle avec Barbara, et différente des autres ; le plus vieux se reconnaît bien plus dans le plus jeune qu’en ses autres apprentis, et c’est pour cela qu’il veille autant à ce qu’il ne devienne pas comme lui.
Le fait que Tim vienne ainsi, révèle tout, propose son aide et soit à sa disposition est également touchant. Mais, là aussi, le silence apparaît très vite comme une réplique très désagréable, et très lâche, de leur mentor.
Plusieurs longues secondes s’écoulent alors, qui se transforment en minutes ; les deux jeunes justiciers ressentent sûrement un profond malaise s’installer, et hésitent sûrement à enchaîner – mais, enfin, Bruce parle, et vient briser ce moment désagréable.
« Rien. »
Mais sa prise de parole ne va pas forcément plaire.
« Je ne veux rien. »
Sa voix est lasse, fatiguée. Presque un murmure, un souffle, une plainte.
« Et je ne veux rien écouter. »
D’un geste lent, fatigué, il bouge la main, et semble agir comme si c’était un acte d’une douleur terrible ; il la bouge, et leur fait signe de partir, avec si peu de force qu’il semble mourant.
« Partez. »
Un profond soupir s’échappe de lui. Brisé, vaincu, anéanti, Bruce repose sur son fauteuil, avachi et presque pathétique. Il n’a même pas la force de se tourner, de fixer ou même confronter les siens ; il ne peut plus, tout simplement.
Cependant, alors que ces quelques mots ne peuvent que provoquer une forte réaction chez Barbara et Tim, un bruit se fait entendre du Batcomputer – et une fenêtre bondit sur un écran. Une communication est transmise, identifiée rapidement ; le message apparaît, accompagné de l’image de l’envoyeur :
Salut, Comment ça va mal ? Soyons franc…. Navré de te déranger en pleine Goth-attitude, l’avantage c’est que t’as déjà la tenue. Ce serais vraiment sympa que tu ne refasse pas les mêmes conneries que mon père : te terrer. Alors, je vais te le faire en accéléré pour gagner du temps : Tu déprime donc tu raccroche... Tu va assister devant un écran à la guerre et tu va t’en vouloir et donc te dire que tu est le responsable et que tu aurais dû bouger. Tatata, Non Bruce, même si nous n’avons ni sang ni édredon en commun je te connais quand même un peu. Je ne sais pas ce qui est arrivé entre vous trois. Mais pour qu’elle retourne sa veste en te laissant en vie il doit y avoir un sacré moyen de pression. Et comme je ne t’entend pas sonner le rassemblement pour leur mettre sur la gueule, j’ai comme une idée. De plus les hommes deviennent toujours un peu con quand c’est une histoire de fille. Et franchement, t’es le meilleur d’entre nous. Mais uniquement à cause de ton esprit et c’est bien là ton point faible et aussi ta force. Superman pris par surprise à poil ben……...faut quand même réussir à le descendre. Toi pris par surprise sans plan, navré de te le dire mais cela fait moins peur. Donc oui t’es faible si on te balance une armée dans la tronche tu peu pas la gérer seul si t’es pas préparé……..(et si t’aurais été capable de le gérer franchement tu nous mettrais tous au chômage.) Mais bon c’est bien pour celà qu’il existe plusieurs round dans un match, alors merci de te grouiller de te relever merci, j’attend le justiciers rassemblement. Ps : Tu ne va quand même pas laisser un crétin qui ignore tes talents gagner ? Un imbécile qui en plus se fait arnaquer par un autre dieu comme un gadgo au craps !
Un silence de plomb se réinstaure durant et après la lecture du message. Bruce, toujours dos à Barbara et Tim, fixe ces quelques mots – puis pousse un profond soupir, avant de serrer fermement son poing.
« Grumf. »
Il grogne, avant de lever lentement sa main, pour l’abattre brutalement sur un bouton du clavier ; le message disparaît, et les images en boucle tournent à nouveau en boucle.
« Partez. Prenez ce que vous voulez, pillez ce que vous voulez… tout sera détruit demain, de toute façon. Partez. Et ne revenez pas. Voilà ce que je veux de vous. »
Bruce ne se retourne toujours pas, quand il prononce ces mots terribles et violents ; il ne se retourne même pas, quand ses paroles frappent au cœur de ses proches et peuvent avoir un effet terrible. Il s’en moque, en fait. Il n’est plus en capacité de s’en préoccuper, hélas.
Lunaya
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Jeu 18 Jan 2018 - 18:10
[WoA] Rebuild the Bat
[Avec Bruce et Tim]
Batman sans son masque a laissé place à Bruce Wayne mais il est loin, très loin de l’image que la jetset a de lui. Le play-boy n’est pas là, l’homme ouvert et sociable qui inspire les citoyens de Gotham non plus. Non vraiment, il est méconnaissable et porte son air des pires jours. Je déteste le voir comme ça. Bruce a vu tellement de choses lui arrivés, tellement de malheurs et de pertes, bien plus qu’une personne ordinaire. En même temps, il est loin d’être quelqu’un de banale et de commun.
Vous savez, j’aime tellement cette famille que parfois… Parfois j’ai eu des pensées égoïstes. Certains jours et combats on était si durs que tout ce que je souhaitais c’est que nous soyons tous une famille normale. Bruce aurait été le collègue de mon Père, Alfred le grand-père, Dick, Jason, Tim et Damian ses fils. On se serait retrouvés pour des parties de base-ball le dimanche, pour Thanksgiving, Noel et toutes les autres fêtes. Les soirées films cultes, les après-midi jeux de sociétés… Je regarde ma main désormais ornais de cinq croissants de lunes, les empreintes de mes ongles. Les larmes me brûlent les yeux et mon cœur se serre à n’en plus finir. Oui il y’a eu des temps ou j’aurais tout donnés pour qu’aucun de nous ne soit des justiciers et que nous ayons une vie paisible.
Mais même là, ce n’est pas quelque chose qui ne dépende que de nous. On peut rêver pour nous mais il y’aurait toujours eu des méchants, des malfrats pour occasionné des pertes. La douleur aurait été présente également comme dans toutes vies. C’est la douleur d’une vie qui m’étreint en voyant cet homme que je respecte rester avachie. Pire : abandonnant. Bruce Wayne et Batman n’avait jamais été des lâches. L’idée n’était même pas concevable ! Lui qui nous avait tant de fois remis le pied à l’étrier, sauvés, aidés, soutenus… Comment osait-il nous dire de partir ? Nous dire que ce pourquoi nous nous battions s’arrêter ici et maintenant ? « La Justice, pas la vengeance », « Se battre pour ceux qui sont trop faible pour le faire » et tant de belles phrases !
« - D’accord. »
Je fais quelques pas jusqu’à une chaise un peu plus loin. Dans mon dos j’entends une le son d’une communication se déclencher sur le BatComputer. Plus un message qu’une communication. Je me refuse à laisser couler les larmes parce que serait trop facile. Oui je suis blessée, profondément choquée et marquée du peu d’estime qu’il m’accorde mais je n’ai plus rien à perde. En fait si. Je pensais souffrir mais j’étais loin du compte. Ses derniers mots sont plus blessants que n’importe quel coup. Je n’ai jamais volée, je ne suis PAS une pilleuse et je n’étais certainement pas ici pour profiter de lui ! Partir et ne pas revenir ? Est-ce qu’il met fin à notre relation de cette façon ? Aux relations qu’il entretient jusque ses propres fils ?! Oui, définitivement. Je n’ai plus rien à perdre.
« - Tim. Tu as entendu ce que t’a dit ton « ex-père adoptif ? » J’insiste bien sur le dernier mot d’un air moqueur et continu : « Je te laisse annoncer à Lucius Fox qu’il est viré ainsi qu’Alfred. Le graaaand Bruce Wayne veut crever seul et comme un foutu chien galeux dans le trottoir. Comme ses parents. » Je laisse un rire narquois m’échapper et rajoute : « Au fond, ils ont bien fait de mourir. C’est mieux que de voir leur propre fils leur faire honte et viré leurs précieux amis Fox et PennyWorth. Pauvre Alfred, Bruce restera son échec personnel vu qu’il a été incapable de faire de lui un homme avec des valeurs et prêt à se battre pour elles. » Je saisis une chaise à l’un des bureaux et la traîne dans mon sillage jusqu’à l’ordinateur. « Il me semble avoir demandé quelque chose. Tim, je te prie d’allumer les lumières, ce serait dommage de le laisser dans le noir afin qu’il ne voit pas le dernier et le plus grand de ses échecs. »
Je fini ma phrase et ne perds pas une seconde pour écraser le siège contre les PC s’étant remis à diffuser ses images horribles en boucle. Je recommence encore et encore jusqu’à ce que tous les écrans soient en miettes et les claviers inutilisables. Enfin je termine avec les sources audio qui s’éteignent dans un grincement aigu.
« - Tu sais le nombre de fois où j’ai souhaité que chacun d’entre nous cesse ses activités ? Trop de fois parce que j’ai toujours eu peur de vous voir dans la tombe en me disant que j’aurais pû, que j’aurais DÛ vous sauver ! » Avec un profond dégout et un tout aussi grand dédain je pose les yeux sur la cause de tout ceci pour finir : « Réjouis-toi. Tu ne risques plus rien. Tu peux te cacher tel un lâche mais ne compte pas sur nous pour t’imiter. J’espère que tu te remettras de nos morts et que ça ne te pèsera pas trop sur la conscience de savoir que tu aurais pu nous sauver. Mais puisque tu nous congédies comme… J’allais dire comme des chiens mais un chien à une caresse avant qu’on l’euthanasie. Apparemment nous ne valons même pas ça. » Je marche jusqu’à un table recouverte de gadgets en tout genre et la balaye de la main. « Je te laisse tout ça. Je n’étais pas ici pour eux, mais pour un homme que j’aimais sincèrement et que je respectée. Un homme qui m’a sauvée à de nombreuses reprises et qui m’a relevée parfois lorsque je frôlée l’idée du suicide. Oui, au fond t’aurais peut-être dû me laisser crever, hein ? Vu le résultat… J’aimais cet homme à qui je devais beaucoup. Je rêvais d’être comme lui mais tu as raison. Il est mort parce que cet homme, comme moi, aimais gagner et savait que la victoire n’était que plus belle après une défaite, surtout quand cela lui permettait de renverser les situations et de sauvés les gens. L’espoir est mort. Wonder Woman va mourir également quand Arés en aura assez d’elle. J’espère que ça arrivera vite pour qu’elle ne voie pas la loque qu’elle a ramenée. »
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Kent Nelson
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Lun 22 Jan 2018 - 0:59
« Rebuild The Bat »
[ WoA ] ft. The Bat./ Barbara Gordon
_____Contrairement au reste de la famille, Tim avait l’habitude des paroles dures de la chauve-souris. L’adolescent avait connu son mentor lors d’une période très difficile. Son premier échec, la mort de Jason Todd, fut un énorme traumatisme pour le Chevalier Noir. S’interdisant désormais de prendre en charge un nouvel acolyte sous son aile. Le jeune héros avait tout fait pour convaincre Batman de prendre sous son aile, un autre Robin. Toutefois, il ne s’attendait pas à ce qu’il porte ce masque un jour. Il avait pris sur lui. Les paroles de la chauve-souris était dure. Pendant plusieurs mois, il avait dû faire face à aux remarques plutôt pessimistes du justicier, des paroles qui lui ont appris à se surpasser malgré leur violence psychologique. L’adolescent, à l’époque, aurais pu être jugé trop jeune pour supporter le comportement froid et distant de son mentor durant les premiers instants. Cependant, Tim avait tenu bon et son mentor avait finit par accepter le potentiel de son nouvel acolyte.
Le petit message laisser par Rose Wilson ne laissa pas le garçon indifférent, laissant échapper un petit sourire d’une micro seconde entre ses lèvres. On va dire que son aide n’était pas de refus pour remoraliser le Bat. Les paroles de la chauve-souris n’était pas tendre, mais comparé à Barbara, il ne semblait pas avoir atteint le jeune héros. Tim fronça légèrement les sourcils sans avoir le moindre mouvement de recul. Il leva les yeux vers sa sœur aînée, beaucoup plus atteinte que lui et prêt à contrer les paroles jugées stupide de la part de leur figure paternelle. Le garçon resta complètement spectateur de la fureur de Batgirl. Plusieurs fois, il tenta de s’interposer, mais estima que cela n’était pas nécessaire. Les paroles de Barbara, malgré leur violence assez poussée pourraient rebooster la chauve-souris. Elle le laissa commencer à renverser toute la Batcave, restant aussi passif que Bruce. Il laissa échapper un sursaut lorsqu’il entendit le fracas des gadgets chuter. Il ferma doucement les yeux avant de laisser échapper un soupir. Il attendit que la jeune femme se laisse un moment de répit pour observer la réaction de la chauve-souris pour intervenir. Il posa sa main sur l’épaule de Barbara, un simple signe pour lui demander de se calmer.
« Barbara… Tu vas trop loin. Calme toi… » lança-t-il d’une voix calme, très calme.
Tim était bien l’un des pilliers de la Batfamily, celui qui faisait preuve d’un sang froid hors du commun. Alors que l’image de la mort de son père planait encore dans son esprit, il faisait de son mieux pour cacher ses émotions pour se concentrer sur la perte de confiance de la chauve-souris. Il baissa doucement les yeux avant de les orienter en direction de son mentor. Il était temps pour lui de passer à l’action. Son regard était plus strict, beaucoup plus froid qu’avec sa sœur.
« Elle a été dure avec toi, mais elle n’a pas tort sur certains points, Bruce. Je peux comprendre ce que tu as ressentis. Mais tu ne peux pas nous laisser comme cela. Tu ne peux pas laisser Arès gagner. Ne crois-tu pas que c’est cela qu’il attendait de toi ? Et que va penser Diana quand elle saura que le grand Batman est en train de pleurer sur son sort. Bruce, tu ne peux pas ressassez toutes tes erreurs après tout ce que tu as fais pour les habitants de Gotham, pour nous. Bruce, tu m’as enseigné ton savoir malgré la mort de Jason Todd. Tu as su trouver la lumière dans cet échec et tu as su apprendre à vivre avec ça et à te relever pour te battre. Tu m’as sauvé la vie… de ce psychopathe. Vous m’avez sauvé la vie, l’aurais-tu oublié ? Bon sang, Bruce. Regarde-nous dans les yeux. Tu nous laisserais affronter Arès et à nous regarder tenter de remettre de l’ordre sur le chaos que va semer Arès avec Wonder Woman comme bras droit ? Vas-tu nous laisser mourir et te morfondre encore davantage sous terre, sous les fondations de ton manoir en pensant que tu n’allais être d’aucune utilité ? »
Le jeune homme commença à avoir quelques mouvements de reculs. Il s’éloigna doucement mais surement du siège sur lequel s’était collé le justicier. L’adolescent leva les yeux en direction de Barbara. Il se rapprocha d’elle pour lui saisir doucement le bras d’un geste fraternel.
« Cela ne sert à rien, Barbara. Tu ne fais que te faire du mal pour pas grand-chose. Il ne réagira pas, il ne se lèvera pas, il ne fera rien. Il n’en fait qu’à sa tête. Tu le connais depuis bien plus longtemps que moi, non ? »
Il n’aimait pas agir comme cela. Tim avait l’impression de baisser les bras face à un obstacle, et pas un n’importe lequel. Durant ce bref instant de silence, il hésita, se posant des questions, se remettant lui-même en question sur ses agissements, sur la meilleure solution pour tenter de faire réagir cet homme brisé qu’était devenu Batman. Il baissa les yeux, laissa échapper un soupir et finit par décrocher son bras de la jeune femme.
« A croire que le grand et puissant Batman a peur de se battre. » soupira Red Robin avant de commencer à prendre ces distances avec le reste de la Batfamily. « Tu vaux mieux que ça Bruce. Le mentor que je connais n’aurais jamais baissé les bras, même face à La Mort. Tu as échoué, Batman. Personne ne pourra te dire le contraire, pas même Barbara. Eh bien, si ce n’est que cela, recommence. Echoue encore. »
Sur ces mots, le jeune homme finit par tourner les talons et tourner le dos à son mentor et à Batgirl. Il avait fait de son mieux pour convaincre la chauve-souris, mais il ne pouvait rester une minute de plus dans la Batcave, il perdrait son temps.
Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Lun 22 Jan 2018 - 12:08
Barbara et Tim font face à un cauchemar – l’abandon du Batman par Bruce Wayne. La fin de sa mission décidée par lui, non pas parce qu’il aurait vaincu le crime, non pas parce qu’il se considérerait trop vieux et laisserait la main pour espérer une retraite juste et méritée… mais parce qu’il n’en peut plus ; n’en veut plus.
Si Barbara et Tim sont d’extraordinaires Héros, des justiciers émérites, des combattants du crime impressionnants, dotés d’un courage et d’une ténacité au-delà des standards habituels, il est évident que beaucoup de leurs détermination tient sur lui ; sur Bruce. Sur le Batman. Leur repère moral. Leur balance interne. Leur base, leur phare, leur mentor.
Et voir ce dernier ainsi… brisé… vaincu… anéanti… lâche et faible… c’est trop, pour eux. Trop, bien trop pour empêcher Barbara Gordon d’exprimer violemment sa frustration, sa douleur, sa déception, mais surtout sa peur ; sa peur d’être seule, d’être abandonnée, de n’avoir plus ce repère, et d’être livrée à ce monde cruel sans ce soutien constant. Trop, bien trop aussi pour empêcher Tim Drake d’aller et venir entre la raison et la douleur, entre les mots d’apaisement envers son amie et les tentatives pour forcer son mentor, son père adoptif à revenir à lui-même.
Tous deux sont touchés, choqués ; déboussolés, et presque anéantis. Alors qu’un silence terrible s’abat après les mots, les cris, les gadgets jetés, les claviers brisés, les sanglots étouffés, et les discours déclamés… alors que, plus loin, Alfred Pennyworth ne retient plus des larmes de peine et de rage en voyant son fils être amené à cet abandon pathétique… alors que le terrible advient, que la confiance est rompue… Bruce ne bouge pas.
Le maître des lieux, le mentor, le père, le soutien ne dit rien. Il ne réagit pas. Prostré dans son fauteuil, les yeux fixés sur les écrans qui ne cessent de ressasser les images de ses échecs, de ses failles, de ses défaites, il ne change pas de spectacle, même quand ces souvenirs disparaissent sous l’impulsion de Barbara.
Ce silence de plomb qui suit l’ultime réplique de Tim n’a de cesse d’étouffer les personnes présentes, d’augmenter leurs rythmes cardiaques, et de les crisper. Même Bruce, même au fond de son enfer, ne peut le supporter – et il parle, alors.
« La psychologie inversée est un ressort pertinent et une arme intéressante, pour choquer un interlocuteur négatif, forcer une réaction, et le faire ainsi sortir du carcan sombre dans lequel il s’est enfermé. »
Sa voix est froide, sèche. Inhumaine, à bien des degrés.
« Hélas, ce ressort et cette arme fonctionnent mal face à quelqu’un qui connaît la technique – et l’a déjà utilisée, comme tu le sais. »
Lentement, Bruce se relève… et se retourne. Barbara et Tim peuvent donc apercevoir, découvrir le visage de leur mentor, et l’expression de vide absolu qui règne dans ses yeux ; l’effet est saisissant, terrible. Si sa voix et son discours notaient déjà l’anéantissement de son âme, son regard, son reflet, ne fait que confirmer le diagnostic. Il est brisé ; littéralement brisé.
« L’homme que vous tentez d’atteindre – le justicier, le Héros, le mentor, le fils des Wayne, celui qui a juré de les venger, de défaire le crime, de combattre l’injustice… est mort. »
La réplique est abominable de sincérité cruelle.
« Il… j’ai… je suis mort. Arès m’a piégé, m’a vaincu, m’a tué ; parce que je n’étais qu’un homme, qu’un Mortel, en plus affaibli par l’affrontement avec Harvey Dent. Affaibli par les blessures, mais aussi parce que Selina et Jason m’ont fui quand j’ai sauvé l’assassin de ma fille, pour des principes qui m’ont conduit jusque-là. »
Il soupire, mais ne bouge pas. Debout, redressé, calme, il parle comme un automate, comme une créature sans âme.
« J’ai quarante ans, ou presque. J’ai passé plus de trente ans à ruminer quelques secondes abominables, dans une ruelle sordide, et un serment qui m’a hanté et a dicté chacun de mes actes. J’ai vécu plus de vingt ans à combattre le crime en collants, à bâtir une légende et un mythe, pour apparaître comme plus qu’un Humain. J’ai intégré des équipes de Héros, de Mages, de Dieux ; j’ai combattu et vaincu des monstres et des créatures de cauchemar. J’ai affronté tout ce qui arrivait sur mon chemin, j’ai formé des alliés, j’en ai perdu ; j’ai tenu, malgré les drames et les chutes. Mais je suis mort. »
Un soupir, encore plus profond et désespéré.
« Je suis mort. Littéralement. Ce n’est pas comme les autres fois – contre Bane, contre Darkseid ou les autres. Je suis mort en combattant, et je suis réellement mort… parce que je n’étais pas assez bon, pas assez fort, pas assez adéquat pour cette menace. J’ai combattu. J’ai échoué. J’ai perdu. Et je suis mort. »
Lentement, son regard sans vie quitte ses deux élèves, ses deux proches pour glisser sur la Batcave ; ses mains tremblent en découvrant son foyer, le reflet de cette âme qu’il pense avoir perdu.
« Batman est mort ; je suis arrivé après, sans le vouloir. Je suis le cadeau empoisonné d’Arès. Je suis le piège de Diana. Je suis la raison qui justifie que le Dieu de la Guerre contrôle Wonder Woman. Je suis mort – et je suis revenu, contre mon gré. La seule solution serait… d’en finir. »
La réplique est terrible, pour tout ce qu’elle sous-entend ; il en a conscience, et reprend en fuyant leurs regards.
« Mais je ne le puis – tout comme je ne peux lutter, car la lutte est vaine. J’ai essayé. J’ai combattu. J’ai échoué. J’ai perdu. Et je suis mort. »
Tremblant, encore, Bruce se décale du siège, et s’avance lentement, pathétiquement vers les ombres.
« Batman est mort. Ce qu’il incarnait est mort. Et rien ne doit y survivre. »
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Lun 22 Jan 2018 - 17:29
[WoA] Rebuild the Bat
[Avec Bruce et Tim]
La seule réaction que je reçu suite à mon geste puéril fut un sursaut et un soupir de Timothy. Bruce resta immobile, silencieux, mortellement absent. J’eu envie de tomber à genoux et de pleurer, d’extérioriser toutes ses émotions trop violentes en mon cœur, de les laisser simplement couler jusqu’à ce que mon cœur cesse de m’étouffer. Cette sensation, cette émotion poignante, cela devait être une pâle copie de ce que ressentait réellement Bruce en ce moment. Parfois pleurer est le meilleur remède. Hurler et pleurer, se défouler pour passer à l’étape suivante. J’aurais aimée être autre chose qu’un punching-ball pour Bruce mais si c’était là le meilleur moyen de l’aidée… Si il fallait l’enfoncer plus profond et lui faire plus mal pour que sa colère éclate alors soit, je serais la méchante.
« - Tu n’es qu’un abruti. » , c’est un murmure qui m’échappe et je plisse les lèvres aussitôt. « Non. Nous n’allons justement pas assez loin. »
Il n’y avait rien de mal à tenter sa chance alors je laissais Tim essayer, me contentant d’observer. Comme pour moi, il ne récolta qu’un profond mutisme de notre mentor plus si mentor que ça. C’était terrifiant et profondément triste. Tim étais… différent d’il y’a quelques mois. Moins heureux, moins joyeux. Trop calme et distant. Ma bouche se remplit de sang quand mes dents percent ma joue. C’est douloureux mais moins que de me rendre compte que ce jeune homme change trop vite sans que je ne m’en aperçoive.
« - Oui je le connais depuis plus longtemps. » Je lève ma main jusque sa tête que je secoue de façon dynamique. « Tu devrais faire attention à ne pas finir comme lui. Lâche et seul sur une chaise. »
La forme affalée se redresse et bouge -enfin- son fessier du fauteuil. Bruce est agressif dans sa façon de parler, de nous faire la morale. Ce n’est pas tant le ton employé mais les mots utilisés qui me font tiquer. Aucuns combats n’est identiques et chacun d’eux nous transforme, en bien ou en mal. Certains héros n’y survivent pas, certains s’en sortent mais se retrouve irrémédiablement touchés dans leurs âmes. C’est quelque chose qui nous touche tous, qui que nous soyons. Premiers héros, anciens, nouveaux ou futurs.
« - Tu es mort et alors ? Oui tu as été victime de la folie d’Arès mais aujourd’hui tu es vivant parce que Diana s’est battue pour toi, pour te sauver. Et elle ne vaudrait même pas la peine que tu en fasses de même pour elle ? Tu tiens donc si peu à cette femme ? Tu. Est. En. VIE Bruce ! » J’effectue deux pas et le pointe du doigt avant de continué : « Tu te rends compte le nombre de personnes, le nombre hallucinant de héros morts au combat et qui aurais tout donné pour VIVRE et retrouver les leurs ? Familles qui donneraient n’importe quoi pour avoir le pouvoir de les ramener ? »
J’effectue encore quelques pas jusqu’à ce qu’il soit a porté de main pour saisir son tee-shirt et m’y agrippée.
« - Tu es mort mais des tas de gens meurt. On t’a offert une occasion de te rattraper, de te venger et de secourir Diana. Tu vas tout gâcher ? Je ne suis pas d’accord. Tu te comportes comme un lâche, comme le dernier des abrutis. Et tu nous menacerais en plus ? Tu regrettes à ce point-là de ne pas être resté dans la tombe pour nous menacer de nous tuer si on te rappelle la justice chez les héros ? » Je frappe d’un coup de poing, assez fort pour qu’il le sente mais pas assez pour lui causer un bleu. « Nous sommes ta descendance. Nous sommes sûrement tes plus belles réussites et nous avons un peu de toi en chacun de nous, génétiquement ou non. Jason est comme il est. Tu SAIS comment il est. Crois-moi qu’il va morfler pour ce que je viens d’apprendre. Nous sommes une famille et nous avons des valeurs. La justice avant la vengeance. C’est ce que nous sommes, ce qui nous différencie de ceux que nous combattons. Tu as combattu, tu as échoué, tu as perdu et tu es mort. Et alors ? La vie est constituée d’échec, faut juste se relever, apprendre de ses erreurs et repartir plus préparés au combat. C’est ça qu’aurais voulu Diana. Sauve là, rends lui hommage, débrouille toi. Agis bordel ! Ne la rejette pas, ne dénigre pas son geste. »
Comme pour Tim, je relève la main jusqu’à sa tempe grisonnante pendant que la seconde se pose sur sa poitrine, à l’emplacement de son cœur. Cherche et trouve, c’est ce que signifie mon geste.
« - On sera là à chaque fois que tu en aura besoin, conscient ou pas. On t’aidera mais je refuse de t’abandonner Bruce. » , dis-je plus bas dans un piteux sourire. Dans un mouvement fluide je me retourne jusqu’à rejoindre Tim.
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Jeu 1 Fév 2018 - 9:07
« Rebuild The Bat »
[ WoA ] ft. The Bat./ Barbara Gordon
_____Il ne s’attendait pas vraiment à ce que de simples phrases suffisent à remonter le moral de la chauve-souris. Les paroles de cette dernière ne le firent aucunement réagir. Red Robin était resté immobile, le visage toujours aussi fermé et les bras croisés. Si son masque ne dissimulait pas ces deux yeux, Bruce aurait pu distinguer deux iris le foudroyer du regard, voir le mépriser. Le costume de Red Robin cachait chaque brin d’émotion que le jeune homme ne parvenait pas à dissimuler, comme cet immense mépris et frustration qu’il ressentait soudainement envers son mentor. Bruce avait toujours été un exemple pour l’adolescent, que ce soit en tant que Batman qu’en tant que tuteur et désormais père adoptif depuis quelques années déjà. Il avait beau avoir vécu les pires souffrances et dilemmes avec le Joker, ou les autres psychopathes qui errent encore à Gotham City, il parvenait toujours à se relever aussi bien physiquement que mentalement.
Aujourd’hui, c’est probablement la goutte de trop malgré tous les discours prononcés pour tenter de le raisonner. Rien ne semblait pouvoir le faire revenir à la raison. Au bout de quelques secondes, après le dernier monologue de Barbara, Tim laissa échapper un bref soupir de lassitude, la seule émotion qui laissa échapper et qu’il ne put dissimuler derrière son masque cette fois ci. Il décroisa les bras, détourna le regard et finit par baisser légèrement la tête. Cet homme n’était pas Bruce Wayne, encore moins Batman.
« L’homme qui m’a entraîné et à moitié élevé m’aurait déjà corrigé pour moins que ça. » soupira le jeune garçon
Il n’adressa pas le moindre regard envers celui qu’il visait, comme s’il n’arrivait plus à le regarder en face, ne souhaitant plus voir son mentor agir ainsi. Quelques secondes supplémentaires passèrent, le calme régnait dans la Batcave et l’adolescent tentait tant bien que mal de trouver les mots face à cette immense déception qu’était devenu son mentor.
« Mais ai-je réellement la force et la volonté de persister à te convaincre que tout ce que tu nous sors est un tissue de mensonge et qu’il y a longtemps que tu mériterais plus qu’un simple discours. » Le jeune homme laissa encore traîner le silence, cherchant à puiser toutes les dernières forces qui lui restaient pour convaincre une dernière fois la chauve-souris. « Tu crois que l’on ignore ce que cela fait ? Qu’il y a un prix à payer ? Je le sais. Elle le sait, nous le savons tous ! J’ai perdu des amis, des proches. J’ai perdu des équipiers. J’ai vu des villes brûler, des gens mourir. Bruce, quoi qu’on fasse, il y aura toujours un prix à payer et cela fera toujours mal. Après tout ce que j’ai vu, tout ce que j’ai vécu, les remarques que j’ai pu recevoir de ta part quand je me suis imposé dans le rôle de Robin, toutes les difficultés que j’ai eu à marcher dans l’ombre de la mort de Jason Todd. J’aurais pu faire demi-tour, j’aurais sauvé la vie de ma mère, de mes amis, et surtout celle… de mon père. Pourtant je suis là, j’ai pris ma décision et il n’est pas question pour moi de reculer. Je n’ai pas oublié ce que Batman et Robin représentaient pour moi avant que je ne rentre dans cette vie et je sais ce qu’ils représentent pour tous ces gens à Gotham et dans le monde. On dit que peu importe qui tu es, tu peux te lever et rendre le monde meilleur. Je ne pense pas que cette vie doit être solitaire. Je pense que l’on peut faire ce que bon nous semble de la vie. On peut se lever et se battre malgré les échecs avec des gens qui nous renforcent et nous tire vers le haut. Ou on peut se morfondre sur sa vie et ses pertes et rejeter le peu de personne qui croit encore en nous. Bruce, je… bon sang… tu vaux mieux que ça. »
Les poings se serraient doucement, les traits de son visage se crispèrent, les dents se resserrèrent entre eux. Le garçon, pourtant considéré comme le plus calme de la famille, était sous le point de laisser sortir une colère qu’il tentait de dissimuler au fond de lui depuis son arrivée. Ces bras tremblaient, et il finit par laisser tomber cette colère, une colère que peu d’individu avait connaissance. Tim se tourna vivement en direction de son mentor et se mit à frapper la table qui se trouvait à quelques centimètres du cadavre vivant qui lui servait de mentor. La puissance de ce coup était tellement intense qu’il fissura sous son poing la table high-tech qui maintenait debout les centrales du bat-ordinateur. Le garçon hurla, laissant pour une fois parler sa colère, une colère qui pourrait peut-être faire réagir le justicier.
« BON SANG, BRUCE. LEVE TOI !! »
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Jeu 1 Fév 2018 - 11:44
Bruce s’est levé. Bruce a parlé. Bruce a fini par réagir. Mais Bruce les a repoussés. Et, après des mots durs, après des paroles terribles, après un rejet absolu, il s’est détourné – pour disparaître. Pour s’enfoncer. Pour s’immerger dans les ombres.
Mais. Mais Barbara et Tim ne sont pas d’accords. Mais ses héritiers refusent. Mais il les a trop bien formés, il les a trop bien accompagnés, il les a trop bien couvés. Mais ils ne se laisseront pas faire ; pas aussi facilement.
« Hrm. »
Il grogne, quand il entend la voix de Barbara résonner à nouveau dans la Cave ; quand elle continue, quand elle insiste, quand elle embraye, et encore plus quand elle joint le geste à la parole en le rejoignant, en s’emparant de son vêtement pour le forcer à se tourner, à la confronter.
Il grimace, alors, au fil des paroles, au fil des mots, au fil des arguments et des piques. Il grimace, quand elle le frappe, sans douleur, mais avec un impact psychologique réel et puissant, pour lui ; pour celui qui la force à faire cela. Il grimace, enfin, quand elle ne cesse de parler, quand elle soûle de paroles, quand il n’arrive plus à suivre, quand il se perd dans tout cela – quand il ne voit plus que dire, et surtout comment dire, comment maintenir sa position.
Il tremble, néanmoins, quand elle le touche, quand elle vise le cœur et la tête, quand elle tente de le joindre dans son âme et son esprit. C’est terrible ; le moment est terrible. Mais le pire est à venir.
Car, alors que Barbara achève son discours enflammé, sa diatribe passionnée, sa supplique enragée dans un souffle, une demande… alors que lui se prépare à répliquer, à refuser, à contester… Tim réagit. Tim réagit d’une façon qu’il n’envisageait pas, qu’il n’appréhendait pas ; mais qu’il craignait.
Tim explose, en fait. D’abord, le jeune homme glisse une pique que Barbara n’aurait pas reniée, puis se lance dans son propre discours, utilise des arguments raisonnés plutôt que passionnés… puis explose. Littéralement.
Il hurle. Il rage. Il bondit. Il frappe la table, l’endommageant au passage, et se blessant sûrement. Tim explose. Barbara est une femme passionnée, dont les émotions affluent souvent dans ses réactions ; mais Tim est mesuré. Tim est calme. Tim est sage et patient. Mais Tim explose – par sa faute.
Eberlué, surpris, stupéfait, Bruce le fixe pendant de longues secondes, Barbara venant de le lâcher et de le libérer ; il ne s’y attendait pas. Il ne s’attendait pas à cela, et il est autant impressionné que choqué, presque sur le point de céder. Presque.
« Tim… Barbara… »
Sa voix est un souffle, un murmure. Il les fixe pendant quelques instants, le visage rongé par la tristesse, la douleur – et le désespoir. Puis, n’y tenant plus, il secoue la tête, et détourne légèrement le regard.
« C’est trop tard. »
Il soupire, puis laisse ses épaules se voûter, son corps se relâcher dans un réflexe de défaite.
« Je suis mort. J’ai échoué. Et je ne suis… rien. Qu’un homme. Qu’un Mortel. Je ne peux rien, contre un dieu – et il m’a prouvé que je ne peux plus rien, tout court. Je suis vieux. Je suis usé. Je ne suis plus en forme, et je n’ai plus le feu sacré… je n’ai plus rien. »
Lentement, douloureusement, il se détourne d’eux.
« Je n’ai plus de force. Je n’ai plus de vie. Je n’ai plus rien. Arès m’a vaincu – brisé. Je suis tombé sur plus fort que moi… je suis tombé. Et c’est terminé. »
« Hrm. »
Un grognement, une quinte de toux ; une présence signalée. Alfred. Qui émerge des ombres, et vient s’avancer entre Bruce et ses héritiers.
« Maître Bruce… Miss Barbara, Monsieur Tim. Je n’ai guère l’habitude d’intervenir, d’interagir, de m’impliquer – je le fais, mais j’évite, car je considère que ce n’est pas toujours à moi de le faire. »
« Alfred, vous êtes autant légitimes que… »
« Mais. »
La réplique est sèche, et force Bruce au silence – comme lorsqu’il était enfant, comme lorsque le majordome lui apprenait les bonnes manières. L’effet est saisissant.
« Mais je ne puis continuer, ainsi. »
« Alfred, rien de ce que v… »
« Maître Bruce, pourquoi tombons-nous ? »
Bruce, qui fuyait le regard de son employé, se tourne soudain vers lui – et si ses yeux expriment d’abord la surprise, une flamme de colère s’y glisse rapidement.
« Non. Non, Alfred. Pas ça. »
« Pourquoi tombons-nous, Bruce ? »
Le Chevalier Noir se détourne, rage, se crispe ; mais il réagit. Mais il se débat. Mais il ressent une émotion. Et Alfred n’entend pas s’arrêter.
« Alfred, assez. »
« Bruce. »
Le ton est calme, doux – mais autoritaire. Et Bruce doit se retenir de ne pas se retourner, de ne pas obéir à son instinct.
« Je vous laisserais tranquille après. Je vous laisserais disparaître. Je vous laisserais vous enfermer, verrouiller la porte, jeter la clé. Je le promets. Si vous répondez. Si vous répondez à cette simple question. Pourquoi tombons-nous ? »
Bruce grogne et se crispe, souffre et rage. Et Alfred, calme, doux, posé, et impérial, esquisse un très léger sourire – en espérant que les enfants comprennent, et l’appuient. Tout espoir n’est pas mort.
Lunaya
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Mer 14 Fév 2018 - 20:18
Mon coeur se gonfle d'allégresse, une fiertée immense me remplit comme un ras de marée qui entraîne tout sur son passage. Tim réagis et il le fait si bien que je laisserais presque une larme m'échapper.
Presque.
Tout n'est peut-être pas encore perdu pour le jeune homme. Il y'a encore matière a le pousser vers la lumière, vers les gens qui l'aime et qu'il aime certainement en retour. On ne s'emporte pas pour les personnes qui nous indifférent. Je suis d'autant plus ému quand Bruce réagis enfin. Il aura fallut un événement rare pour le réveiller: un rugissement de lionceau devenu un jeune lion.
Bruce parle, il nous répéte bien plus gentiment et plus ouvertement et moi j'ai le sourire du chat ayant mangé la souris.
"- Un jour quelqu'un a demandé si les Dieux saignait. Tout le monde saigne, c'est la réponse. Tu nous a nous," dis-je en nous désignant du doigts alternativement Tim et moi. "Crois-moi, c'est déjà énorme qu'une chauve-souris solitaire ait des amis, que dis-je, des enfants aussi formidable !"
Quoi ? Ca fait du bien de s'auto-complimenté parfois, surtout quand votre estime de vous-même est traînée dans la poussière.
Je tourne la tête vers la soudaine prise de parole et souris doucement. En quelques pas je rejoins le vieil homme et enlace son bras, appuyant ma tête un instant sur son épaule avant de le fixé.
"- Il n'est jamais trop Bruce, sauf si tu décide que c'est le cas." Un échange de regard et j'approuve Alfred, tournant la tête vers Bruce. "On se relève Bruce. Toujours. Tomber c'est naturel, on est des hommes, juste des hommes et des femmes mais on est des humains tenaces. Alors relève toi Bruce, parce-qu'il y'a tellement de personnes qui t'aime, qui sont là pour t'aider, tellement de personnes qui te tendent la main. Saisis-là, relève toi et bats-toi"
Ma main autour de la manche de smoking descends jusqu'à la main et la serre dans l'attente.
Kent Nelson
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Dim 18 Fév 2018 - 23:24
« Rebuild The Bat »
[ WoA ] ft. The Bat./ Barbara Gordon
_____Un visage complètement statique, remplis de haine et de colère fusillant du regard la seule personne qui n’arrivait pas à lever le cul de son siège pour se battre. Un rictus de douleur s’échappa au coin de sa lèvre. En frappant la table comme il l’avait fait, non seulement il avait endommagé toute la technologie présente dans ce meuble, mais à l’entente du violent fracas, il s’était également fracturé quelques os. Ce n’était pas l’idée la plus brillante qu’il est pu trouver jusque-là, mais c’était probablement la seule qui ferait un minimum réagir un Bruce et un père adoptif aussi mou et qui n’avait rarement vu la colère de son fils se tourner vers lui.
D’un air plutôt condescendant, sans faiblir ce regard toujours orienté vers Bruce, Tim recula d’un pas en essayant de déplier ces doigts fins et douloureux sans laisser paraître la moindre trace de souffrance sur son visage. Pendant le speech d’Alfred, il se permit de faire mouvoir ces doigts abîmés à l’aide de sa seconde main pour comprendre l’étendu des dégâts. Superficiel, il s’en remettra vite et oublia machinalement la douleur au bout de quelques minutes. Les paroles d’Alfred avaient beau agacé le justicier, Tim ne décolérait toujours pas du comportement improbable de Bruce. La colère semblait se fixer sur son visage froid. Il avait beau avoir pris de la distance avec son père adoptif ou avec Barbara, il ne parvenait pas à retrouver son calme légendaire.
Les paroles d’Alfred et de Barbara sont beaucoup plus calme, opposé à eux, dos à l’ancienne chauve-souris qui avait focalisé son attention sur les mots soigneusement sélectionnés du majordome pour le toucher en plein cœur. Tim les laissa argumenter leur propos sans chercher à intervenir. L’adolescent était resté figé, attentif à leur parole en espérant que cela parviendrait à le calmer. Rien n’y fait, le jeune héros se massa les poings et sentait toute l’agressivité de ces muscles contractés qui ne demandaient qu’une chose c’était de remettre les pendules de Bruce à l’heure à l’aide de quelques coups de poings en plein visage.
Mais l’adolescent fait toujours preuve d’une certaine retenu et alors qu’un long silence se fit entendre après les dernières paroles de soutiens qui tentèrent de faire ramener le petit Bruce à la raison, le jeune homme se permit de laisser échapper un soupir, exprimant autant une volonté d’en finir que celle de contenir toute la rage qui bouillonnait encore en lui.
« Alors… Reste avachit sur ce fauteuil si cela te chante, si tu estime réellement n’être plus bon qu’à ça. Fous en l’air la confiance qu’on t’a tous accordé, la moralité que tu nous a enseigné, les codes que tu nous a imposé. Prouve à Diana quel grand homme tu fais à pleurer sur ton sort alors qu’elle comptait sur toi pour la faire sortir de ce merdier, ça ne m’empêchera pas de dormir et j’espère que cette dernière vision d’elle hantera tes nuits quand tu continueras à pleurer sur ton sort. » Un ange passa. « Tu ne veux plus être Batman ? Bien. Tant mieux. Quelqu’un d’autre prendra la relève parce que si tu es réellement le Bruce Wayne que j’ai connu… J’aurais préféré que tu restes mort. »
Tim persiste pour faire réagir la chauve-souris et la pousser dans ces derniers retranchements, lui prouvant que son comportement n’était pas digne de la chauve-souris, lui montrant à quel point il était misérable en agissant ainsi. L’adolescent frappait là où ça faisait mal, le poussant à se remettre lui-même en question puisque les quelques paroles d’encouragement qu’on lui avait cité ne parvenait pas à le faire suffisamment réagir, du moins pas aux yeux de Red Robin.
Dernière édition par Timothy Drake / Red Robin le Ven 2 Mar 2018 - 11:57, édité 1 fois
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Re: [WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim] Lun 19 Fév 2018 - 16:07
Un silence de plomb s’installe après les dernières interventions. Assourdissant. Terrible. Brutal. Etouffant. Et inquiétant.
Alors que Bruce s’enfonçait dans les ténèbres, abandonnant ses proches, ses principes, sa mission, son serment, sa vie… il a été retenu. Au dernier moment. Sur le fil. Par Alfred. Par son majordome. Par son tuteur. Par son mentor. Par son père.
Et alors que la colère couve chez le milliardaire, alors que ses muscles tremblent, les paroles du Britannique ne cessent de résonner dans son esprit. Pourquoi tombe-t-on, lui a-t-il demandé ; a-t-il osé lui demander.
« Hmf. »
Il soupire, grogne. Tremble, toujours. Et essaye de ne pas se retourner – de ne pas les regarder. De ne pas les écouter. En vain.
Barbara enchaîne… plus douce, plus tendre ; plus touchante. Elle parle, et elle vise juste. Elle évoque les dieux. Elle évoque leurs faiblesses, eux qui semblent invincibles et indestructibles – divins, définitivement ; mais pas invincibles. Jamais, invincibles. Elle évoque, ensuite, ses proches… ses amis ; sa famille. Exceptionnelle, oui. Sans s’en rendre compte, il acquiesce. Discrètement, oui, mais il le fait, malgré tout. Et elle continue, encore. Elle insiste. Elle se rapproche d’Alfred, ce qu’il entrevoit du coin de l’œil, et elle continue ; elle l’accompagne. Elle l’aide. Elle le soutient.
Malgré ce qu’il a fait – malgré son échec, sa défaite, sa mort. Ses mots. Son rejet. Sa haine, et surtout sa douleur… elle le soutient. Elle l’aide. Elle est là. Pour lui.
Elle se tait, alors, et Tim prend la suite. Différemment. Plus dur. Plus froid. Plus brutal. Mais pas moins efficace. Red Robin a toujours été considéré comme le plus doux, le plus sympathique, le plus tendre de la famille ; à tort. S’il est ainsi, s’il souhaite être ainsi, sa nature peut être toute autre. C’est un lion, oui, qui choisit d’être apprivoisé ; mais qui sait sortir les griffes, et vient brutalement égratigner l’âme de son mentor.
« Hmf. »
Un soupir. Un autre. Un de plus. Un de trop.
Ses muscles tremblent. Son esprit s’échauffe. Son cœur bat vite, trop. Sa respiration est sifflante. Il ne sait que dire. Il ne sait que faire. Il est perdu.
Il ne cesse de se remémorer les moments… les mots ; la douleur. La souffrance. La défaite. L’échec. L’abandon. La déception. La trahison. Il l’a trahie. Il a trahi Diana, quand elle avait le plus besoin d’elle ; il n’a pas été à la hauteur. Il n’a été… qu’un homme. Faible. Faillible. Mortel. Insuffisant.
Il a échoué. Il n’a pas pu. Il n’a pas su. Et il ne saurait que faire… quoi faire… comment faire.
« Même… »
Sa voix n’est qu’un souffle, un murmure. Toujours dos à eux, toujours tremblant, il parle à peine – mais parle. Et fait un pas, un vrai, vers eux.
« Même si je… j’essayais… je… je ne saurais pas quoi… enfin… »
Il soupire. Un long, terrible et désespéré soupir s’échappe de lui.
« Je… c’est un dieu, et… je… je ne suis qu’un homme… je… je n’aurais même pas accès à l’Olympe, je… »
« Maître Bruce. »
Alfred, qui a serré avec puissance et tendresse la main de Barbara, sourit à la jeune femme – puis s’avance, de quelques pas. Il s’arrête à distance raisonnable de son employeur, mais reprend avec une douceur infinie.
« Les dieux reposent dans l’Olympe, et l’ennemi se trouve à l’Olympe ; en effet, nul homme ne peut rejoindre l’Olympe. Mais la mythologie, les récits antiques regorgent d’exemples d’hommes ayant atteint l’Olympe. Pourquoi ? Comment ? »
« Alfred, je… ce n’est pas le moment… d’une leçon… »
« Maître Bruce. Pourquoi. Comment. »
Les répliques sont sèches ; car elles doivent l’être.
« Certains hommes ont atteint l’Olympe, ont été reçus par les dieux, ont été admis auprès d’eux. Comment ? Pourquoi ? »
Les tremblements de Bruce s’intensifient. Mais il acquiesce, et… parle. Un pas, encore. Un grand pas.
« Parce que… parce que c’étaient des Héros. »
« Et qu’est-ce qu’un Héros, Maître Bruce ? »
« Un… »
Il soupire. Il ne veut pas. Il ne peut pas. Il refuse. Il sait où cela va le mener, mais il ne veut pas. Mais il parle, quand même.
« Un Héros, c’est… c’est… »
Il soupire, encore, et secoue la tête. Mais continue, encore.
« Un Héros, c’est un guerrier ayant… un courage remarquable, et réalisé des exploits dignes de légende. Un Héros est celui qui a vaincu l’impossible et conquis l’improbable. Un Héros a réalisé des exploits, et est admis auprès des dieux pour le récompenser. »
« Bien. »
Alfred s’avance, encore – et pose sa main sur l’épaule de son fils. Qui frissonne, tremble ; mais se laisse faire. Un pas, encore.
« Vous êtes Bruce Wayne. Vous êtes le fils de Thomas et Martha Wayne, vous êtes un enfant qui n’a pas été pourri par sa richesse. Vous êtes un garçon ayant vécu le pire, l’abominable, et avez décidé de former un serment… de forger une destinée qui m’a apporté bien des peurs, des drames, des douleurs, mais qui n’a cessé de me remplir de fierté. Vous êtes le jeune homme ayant parcouru le monde pour connaître et maîtriser chaque discipline, chaque forme de combat, chaque science, chaque domaine nécessaire à son serment. Vous êtes l’homme revenu à Gotham City pour se confronter à ses peurs – pour devenir ses peurs, et en faire une arme. Vous êtes le justicier masqué. Vous êtes celui qui, malgré ses pertes et drames, n’a jamais abandonné, et a recueilli des enfants perdus pour en faire des êtres d’une force et d’un courage exceptionnels. Vous êtes l’homme qui a affronté des énigmes, des épouvantails, des monstres, des démons, des clowns, des créatures du démon. Vous avez côtoyé les dieux parmi les hommes, et avez fait votre place en leur sein. Vous êtes la raison qui fait douter le voleur ou l’agresseur avant de se lancer sur sa victime. Vous êtes ce qui permet aux criminels de respirer plus aisément quand le jour se lève, car ils savent que vous ne rôdez pas. Cela me coûte de le dire, car cela implique que je vous reperde à jamais, mais… Maître Bruce. Vous êtes la peur. Vous êtes la nuit. Vous êtes la terreur des criminels, vous êtes l’espoir de la Justice League. Vous êtes le mentor d’une force de frappe terrifiante, et vous êtes le cauchemar de vos ennemis. Vous êtes le Batman. »
Le discours a été prononcé avec une fougue, avec un emportement terrible. Et alors qu’Alfred hurle ces derniers mots – Bruce se redresse. Discrètement. Lentement. Faiblement. Mais il se redresse, malgré tout.
« Superman a disparu. Votre fils a perdu pied. Wonder Woman a disparu – car elle s’est sacrifiée. Pour vous. Je me fiche de ce que vous ressentez pour elle. Je me fiche de ce que ça vous a fait, de périr face à un dieu ; vous êtes le Batman. Les dieux de dix mondes vous connaissent et vous craignent. Des civilisations entières vous doivent la vie – ou savent que vous pouvez les anéantir. Vous n’êtes pas qu’un homme, qu’un mortel ; vous êtes le Batman. Et si la seule chose qui vous retienne d’agir, le seul élément qui vous bloque est le fait que vous ne pourriez accéder à l’Olympe… »
Doucement, mais avec fermeté, Alfred pousse Bruce pour qu’il se retourne et lui fasse face. Et Bruce accepte. La tête encore basse, mais les épaules redressées ; un pas, toujours.
« … alors ouvrez les yeux. Vous êtes un Héros, Maître Bruce. Il est juste temps de le prouver à ces dieux pathétiques qui se couchent devant un guerrier trop lâche pour frapper de lui-même. »
Lentement, le regard de Bruce se relève – puis se pose dans les yeux d’Alfred. Qui acquiesce, doucement, et prononce sa dernière réplique.
« Il est temps de vous en souvenir, surtout. Qui êtes-vous, Maître Bruce ? Qui êtes-vous, vraiment ? Un homme ? Un mortel ? Un faible ? Un… »
« Je sais qui je suis. »
Il reparle. Mais sa voix ne tremble plus ; elle grogne. Explose. Tonne.
« Je suis votre fils, même si je ne vous mérite guère. »
Il ne sourit pas, mais adresse un signe de tête. Puis se tourne vers Barbara et Tim, et les fixe – et si son regard est soudain terrible, brutal, d’une puissance absolue, eux peuvent y lire autre chose ; de la reconnaissance. De l’amour. Et, surtout, de la fureur.
« Je suis votre mentor, même si je ne vous mérite guère. »
Le ton monte. Comme l’orage qui approche.
« Mais je suis plus. »
Son torse se gonfle. Ses mains se crispent. Et ses yeux… ses yeux ne souffrent ni contestation, ni défi.
« Je suis celui qui ramènera Diana. Je suis celui qui cherchera et trouvera Clark. Je suis celui qui défiera Arès. Je suis celui qui répliquera. Je suis celui qui vaincra. Je suis celui qui fera tomber un dieu. »
Sa voix tonne, toujours. Comme l’éclair qui frappe ; comme l’orage qui explose, enfin, après une nuit de tension, âpre et insupportable. L’éclair frappe – dans la Batcave, et en lui.
Barbara, Tim et Alfred ont réussi. Arès a tué Bruce – mais eux l’ont ressuscité ; ramené, réellement.
« Je suis Batman. »
Bruce est de retour. Et Arès se damnera d’avoir commis l’erreur de l’avoir laissé vivre…
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[WoA] Rebuild the Bat [Barbara, Tim]
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