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Quand les claques se perdent [Bat - 4ML]

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Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Jeu 25 Jan 2018 - 15:11

[Suite du RP précédent, donc. Le lien sera édité pour s'y retrouver plus facilement.]

Astre de lumière parcourant l'encre étoilée ; nombreux étaient les jours écoulés, depuis l'altercation dans les Jardins de Gotham. Pas tant que cela, dans les faits. Toutefois, il arrivait que l'esprit des Hommes faussait la réalité, parfois. Une réalité faite de préférences, de points de vu divergents. Une réalité changeante, en somme. La faute aux réflexions, parait-il. Une manière de dissimuler cette faiblesse inavouée ; celle des ressentis, des affinités. Mais surtout, celle de la crainte. Ô les origines n'en demeuraient pas moins conséquentes dans leur nombre, nul doute à cela. Sans doute pourrait-on citer la faculté de jugement, bien qu'il ne s'agissait guère de son sens premier ; l’indifférence, le rejet tant de choses découlant de cela, utilisant l'appellation « Les Marginaux ». A tort, dans l'ombre d'un doute. Mais qu'importe, la vérité se rangeait du côté de la majorité. Toujours.

La protection du mensonge.

Des nuits durant, l'ardente Scientifique s'était éprise d'une réflexion certaine. Néanmoins, il ne s'agissait guère de toutes ces choses futiles qui faisaient d'ordinaire plier l'esprit. Car peu importait les remarques lacérants le dos ; celles-ci ne blessaient que ceux qui acceptaient d'y prêter de l'attention. Une attention non méritée, d'ailleurs. A l'instar d'une poussière sur un vêtement, les mots ne touchaient qu'une fois qu'on leur donnait le pouvoir d'être une nuisance.

En effet, la question n'était guère de savoir s'il devait y avoir agissement ou non. Plus que cela, il s'agissait de se décider de la méthode à adopter. Prendre un rendez-vous, ou bien pointer le bout du museau naturellement, usant de cette carte de Scientifique fournit par l'établissement. Une jeune femme qui, d'ordinaire, n'utiliserait pas les relations. Mais en l'état, cela ne la concernait pas elle. Ou plutôt, pas directement. Car la rouquine accepterait sans broncher les réclamations et brimades quant à cette visite non-autorisée. Cependant, le contexte changeait radicalement de paysage lorsque l'on abordait le sujet de la négligence.

Malgré les jours passés à ressasser, la trentenaire n'était pas parvenue à trouver la solution paraissant la plus adéquate. Tant est si bien que le sommeil s'en perdait, par moment. Fréquemment, une main passait la barrière des mèches carmines, les plaquant momentanément contre le crâne. Signe d'une Pamela pensive. D'une Lilian irritée. D'une Ivy remontée. C'en serait presque devenu une habitude, à vrai dire.

— J'me prends vraiment la tête pour des conneries, ces derniers temps.

Voix grommelant un mécontentement non assouvi. Un son grandissant alors, au moment où le téléphone commença à retentir dans la sombre pièce. Machinalement, les billes de jade se portèrent en direction de cette fenêtre, par laquelle nul lueur ne semblait percer. Tôt, ou bien tard. Dans tous les cas, une chose demeurait certaine : le temps n'était pas aux dérangements variés. Pas encore, tout du moins. Néanmoins, une main releva le corps, le séparant des tissus.

— C'est bon, j'arrive. Deux minutes. Comme si quelque chose allait répondre.

Quelques secondes, avant que les doigts ne se posent sur l'appareil, avant que les sphères ne scrutent l'écran. Une image lui rappelant les faits d'il y a quelques jours, occultant presque le numéro affiché.

—  Pamela, c'est toi ? Quelle question... Ecoute, ça m'embête de te demander ça, surtout que tu as l'air d'être ailleurs ces derniers temps, mais on aurait besoin de toi cet après-midi. Mais pas de toi qui est préoccupée. Plutôt la « toi » attentive, tu vois ? C'est un projet important, et on va avoir besoin de mains supplémentaires.

Soupir dissimulé, à l'entente de ces quelques mots. Un sous-entendu qui certes ne paraissait pas voulu, mais qui n'en demeurait pas moins présent. « En ce moment, t'es inutile ». Des paroles sonnant presque comme une insulte.

— Pas de problème, je serai là. Sitôt dit, sitôt raccroché. Bon, il est temps d'aller voir cette fameuse boite... Way-machin.

****

Longue marche dictée par cette carte qui gigotait entre des paires de doigts ; une entreprise vraisemblablement reconnue, au vu de l'importance des travaux, mais dont la Botaniste n'avait guère connaissance. Si ce n'était le nom. Pas très au courant, Pamela. Des lacunes datant de l'arrivée, et qu'elle n'avait toutefois jamais pris le temps de consolider. Des minutes de recherche en paraissant des heures, avant que la jeune femme ne trouve finalement ce qu'elle était venue chercher. Une partie, tout du moins. Le bâtiment, c'était déjà pas si mal. Une entrée sans éclat de voix, empreinte de sobriété. Parce qu'elle savait, cette rouquine, qu'il ne fallait pas faire de scandale dans l'immédiat. Attendre, et voir. Tout simplement.

Les prunelles olivâtres roulèrent de droite à gauche, cherchant l'indice pouvant la mener directement jusqu'à l'homme «en haut de l'échelle». Rien à première vue, si ce n'était les quelques gardes et les hôtesses d’accueil. Haussement d'épaule, vraisemblablement était-il préférable de passer par la voie « normale ». Dans un premier temps, tout du moins.

Ainsi, la scientifique à la blouse s'approcha de l'un des comptoirs, adressant l'un de ces sourires à la confiance. Tenter l'approche douce. Juste au cas-où.

— Bonjour, veuillez m'excuser pour le dérangement, mais serait-il possible de voir votre patron ? J'aurai quelques suggestions à lui soumettre concernant le Jardin de Gotham.

Bref, mais force était d'avouer que les gens n'avaient guère le temps pour de futiles bavardages lorsque le temps était au travail. Les prunelles cendrées de l'interlocutrice se levèrent ainsi brièvement, avant de retourner sur l'ordinateur.

—  Navrée, mais Monsieur ne reçoit pas sans rendez-vous. En avez-vous un ? Une fois encore, elles se relevèrent le temps de quelques secondes, avant de replonger. Il semblerait que non. Passez une bonne journée, au revoir.

Une main se posant alors sur le plateau, indiquant tacitement qu'elle ne partirait pas de la sorte. Pas encore. Pas avant de l'avoir vu. Pas avant d'avoir reporté les faits dont elle avait été témoin sur place. Une histoire de travail, mais aussi d'éthique. Alors, les doigts encore libres s'en allèrent dans une poche d'ivoire, afin d'en ressortir un bout de papier.

— Pamela Isley, scientifique. Le papier présenté devant cet autre. J'imagine que Monsieur Wayne a le droit de savoir comment est dépensé l'argent qu'il investit dans la reconstruction, hm ?

C'est qu'elle était insistante, parfois. Mais elle n'avait pas de temps à perdre. La faute au travail.

[HRP|| C'est pas top, mais ça fera l'affaire pour une intro j'imagine. N'hésite pas à utiliser le PNJ si tu veux Wink. Puis titre provisoire, le temps de voir un peu ou on va °°]
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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Ven 26 Jan 2018 - 10:14

Gotham City dispose de très nombreux immeubles et bâtiments qui attirent l’œil. De par son architecture étrange, mi-gothique, mi-moderne, mi-contemporaine, mi-incompréhensible, la ville surprend constamment, et a permis que le département Architecture de la Gotham University soit définitivement à la pointe des avancées dans ce domaine.
Cependant, le siège des Entreprises Wayne a, à chaque génération, eu une place particulière dans les cœurs des Gothamites.
Jadis situé dans la Tour Wayne, le centre financier et économique du conglomérat a déménagé, abandonnant l’antique construction à des associations et des expositions. Les Entreprises Wayne ont en effet investi le quartier des affaires, pour se développer et apparaître comme la puissance incontournable qu’elles incarnent.


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Gigantesque structure s’étalant sur plusieurs kilomètres, ce siège est quasiment une ville dans la ville, comprenant de très nombreux bâtiments collés et liés entre eux ; beaucoup d’employés plaisantent en indiquant qu’ils pourraient vivre quotidiennement dans les Entreprises Wayne, qui disposent autant de bureaux que de restaurants, de structures de logement, d’espaces de loisirs – ils en plaisantent, mais c’est une réalité.
Les Entreprises Wayne, sous l’impulsion de son actionnaire principal, incarnent une société où il fait bon vivre, mais où beaucoup est exigé aux collaborateurs ; Pamela Isley peut aisément s’en rendre compte, en voyant l’intensité des déplacements et des occupations de ceux qu’elle croise en arrivant à son rendez-vous.

Cependant, déterminée, sûre d’elle, la jeune scientifique s’avance directement vers le portail d’accueil principal, se présente et sollicite une entrevue avec le maître des lieux.
Refus, évidemment.
Même si elle est moins originale que d’autres venus ainsi, elle subit un rejet de la part des agents d’accueil, évidemment habitués à ces démarches surprenantes ; il s’agit même d’une source de plaisanterie, d’amusement entre eux.
Ha, Gotham et ses rêveurs. Voir crétins.

Cependant, Pamela Isley insiste, et vise directement le Jardin Botanique ainsi que la reconstruction ; le refus opposé n’a pas suffit, apparemment.
Carla Andrews saura y mettre bon ordre.


« Je vois. »

La jeune femme, vingt-sept ans, dont cinq aux Entreprises Wayne, placée à l’accueil depuis vingt mois, fière d’avoir monté ainsi la hiérarchie, aspirant à une ambition farouche, vêtue d’un tailleur strict mais élégant, espérant être remarquée par le maître des lieux en changeant de coupe chaque semaine, lève lentement son regard strict vers la scientifique.
Et reprend, d’un ton sec.


« Monsieur Wayne a le droit de connaître l’avancée de ses investissements, en effet. Mais Monsieur Wayne sait déjà. »

Sa prononciation est parfaite, disciplinée à l’extrême.

« Il sait déjà tout ce qu’il a à savoir, et est tenu informé par les référents de chaque projet. Il apparaît plutôt… improbable que des éléments importants de ces initiatives leur échappent, et ne soient détenus que par… »

Théâtralement, la jeune femme baisse et remonte les yeux sur Pamela, la détaillant comme un bout de viande. A priori peu attirant.

« … quelqu’un comme vous. »

Le mépris n’est même pas caché, tant il est évident.
Esquissant un petit sourire mauvais, Carla baisse les yeux et se reconcentre sur sa saisie informatique, pour signifier à l’inopportune de partir ; discrètement, elle appuie aussi sur un bouton et alerte la sécurité.
Au cas où.


(HJ/ Ah, c’est un bon début, et ça me permet de diverger ! Merci ! /HJ)
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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Sam 27 Jan 2018 - 18:25

– Monsieur Wayne a le droit de connaître l'avancée de ses investissements, en effet. Mais Monsieur Wayne sait déjà. Il sait déjà tout ce qu'il y a à savoir, et est tenu informé par les référents de chaque projet. Il apparaît plutôt... improbable que des éléments importants de ces initiatives leur échappent et ne soient détenus que par... quelqu'un comme vous.

Plutôt sûre d'elle, cette secrétaire de misère. Autant que l'homme vraisemblablement à la tête des entreprises. Et force était de constater que celui-ci faisait confiance aux mauvaises personnes. Un comble lorsqu'on occupait une telle position. Car ce Monsieur Wayne n'avait guère le droit à l'erreur. Ainsi, jouer les omniscients n'était assurément pas la meilleure des options. Toutefois, il s'agissait là d'un problème récurrent, chez ceux qui détenaient « le pouvoir ». Puissance à la fois empreinte du sombre et de la lumière ; les deux faces d'une même pièce, oscillant entre réputation et finances. Hélas, il suffisait parfois d'une seule bavure pour que le travail préalablement construit retombe tel le château de carte emporté par la brise. Et, si l'on en croyait les événements survenus quelques jours auparavant, savait que les coupables d'un tel désastre jonchaient encore les allées du Jardin, allant et venant librement avec leurs appareils de malheur, il était fort à parier que le supérieur n'était guère au courant de tout ce qui se passait sur les terrains.

Coite face à ce mur de glace, les perles de Jade toisèrent cette femme tapant frénétiquement sur le clavier, tandis qu'une paire d'yeux allaient et venaient en une mine satisfaite. Parait-il que l'on avait les subordonnés que l'on méritait. Ou alors était-ce ceux qui nous ressemblaient ? Pour autant, Pamela ne saurait l'affirmer pour le moment. Pas tant qu'elle n'aurait pas vu ce fameux Monsieur dont Gotham parlait si souvent. Mais si les dictons s'avéraient corrects, cela n'engageait rien de bon concernant cette entrevue imprévue. Dans tous les cas, il arrivait parfois que les Hommes se trompent, emportés par l'illusion d'une certitude.

– Il semblerait pourtant que le référent n'était guère sur les lieux au moment des faits. Monsieur Wayne perd actuellement de l'argent, et il va sans dire que sa réputation risque d'être entachée si les erreurs commises continuent à se répandre, reculant l'ouverture annoncée. Mine sérieuse contrastant cet étirement mutin des lippes. Il semblerait que vous sous-estimez l'influence que pourrait avoir ce genre de publicité, voire même les rumeurs circulant ici et là.

Bien entendu, ce n'était guère l'unique raison. Bien loin de là. Toutefois, les raisons énoncées étaient celles qui parleraient le plus à ces hommes en quête d'argent et de pouvoir ; à côté de cela, la préservation des espèces pouvait bien attendre, n'est-ce pas. Délaissée par la technologies et leurs machines destructrices, qui irait s'en préoccuper ? Assurément, la Scientifique ne saurait laisser tomber. A vrai dire, ce n'était pas véritablement à l'ordre du jour.

Corps se mouvant légèrement, bras s'appuyant sur cette plaque ; des paires de doigts s'approchaient discrètement vers cet écran, dérivant finalement jusqu'à la chair de l'employée, la frôlant presque. Elle n'avait pas froid aux yeux, Ivy. Pas plus qu'elle n'hésiterait à employer cette fausse manière forte, qui n'avait de fort que le nom. Lentement, l'ambiance se détendait d'une manière que l'on ne saurait qualifier. Des changements survenus sans qu'elle ne le veuille réellement, Pamela. Toutefois, maintenant que ces transformations étaient ancrées en elle, était-ce mal d'en user afin de sauvegarder ce qu'il restait de doux dans ce Monde ? De naturel.

– Vous comprenez maintenant, en quoi cette entrevue est importante, n'est ce pas ?

Souriante Lilian, ravageuse Ivy, n'hésitant pas à user discrètement des charmes afin de parvenir à ses fins. Un but loin d'être mauvais, en soi. Seulement, les notions de priorité différait pour chaque homme. Et Pamela n'y faisait guère exception. En somme, chacun défendait ses propres valeurs. Autant que cet homme qui approchait lentement, vêtu de son uniforme, sans pour autant entrer dans un contact physique ; une simple vérification afin de s'assurer qu'il n'y avait aucun problème.

Toutefois, la secrétaire semblait comprendre, finalement. Et, en une fraction de secondes, un papier préalablement écrit passa d'une main à une autre. Ne restait que les dernières preuves de politesse, avant de prendre la direction des ascenseurs. Une porte s'ouvrant, pour se refermer à nouveau.

Bientôt.

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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Sam 27 Jan 2018 - 21:55

Carla Andrews a l'habitude des imbéciles qui pensent pouvoir passer outre l'accueil pour joindre les têtes pensantes des Entreprises Wayne ; certains mêmes espèrent ainsi pouvoir échanger directement avec Bruce Wayne, parce qu'ils se considèrent toujours comme les meilleurs, les plus importants, les plus intéressants, et donc ceux qui doivent être pris en priorité pour les rendez-vous.
Imbéciles. Crétins. Nuisibles.

La jeune femme qui lui fait face, qui exige de rencontrer son grand patron, celui dont Carla rêve souvent et pour qui elle essaye de se faire si belle... elle l'énerve.
L'hôtesse d'accueil sait, sent bien que l'inconnue se croit supérieure, meilleure qu'elle. Parce qu'elle a sûrement plus de beauté, plus de grâce, plus d'intérêt, plus de charme ; parce qu'elle a quelque chose à dire à Bruce Wayne, et parce que cela doit être important.
Carla sent la suffisance, de l'autre - et elle ne la supporte pas.

Les lèvres pincées, le corps crispé, elle est sur le point d'appuyer sur le bouton d'urgence... elle est sur le point d'activer les systèmes de sécurité, de faire venir des agents entraînés et brutaux, pour faire partir cette crétine ; oh, oui, elle est sur le point de le faire, et elle en a absolument envie.
Mais elle ne le fera pas.

Alors que l'autre parle, alors que l'autre se lance dans une explication plus sèche, Carla pose la main sur le second bouton... mais le lâche, rapidement.
Sa colère s'évapore. Sa jalousie s'évapore. Son envie s'évapore. Sa rancune s'évapore.
Un léger sourire s'esquisse, timidement, sur son visage, alors qu'elle... acquiesce. Accepte. Se laisse faire. Se laisse prendre. Se laisse... charmer.

Quelques mots sont échangés avec des collègues, quelques consignes données, quelques mots sont prononcés pour rassurés ; des vérifications sont faites, des confirmations sont envoyées en interne, et on indique à l'autre d'attendre. Mais pas longtemps.


"Si vous voulez bien me suivre."

Carla Andrews se lève, esquisse un autre sourire, puis mène directement Pamela Isley vers un ascenseur. Quelques mètres suffisent, quelques instants s'écoulent, et elle appelle elle-même la machine, avant de laisser rentrer dedans.

"A bientôt."

Un dernier sourire, un clin d'oeil, et l'hôtesse d'accueil voit l'ascenseur partir.
À regret.
Mais elle s'en détourne rapidement, et retourne à son poste, surprise des derniers instants, et d'un arrière-goût âpre dans la gorge ; étrange, pense-t-il. Il faudra penser à se laver les dents, pour éviter une mauvaise haleine si jamais elle devait croiser Bruce...


**
*
**

Quelques instants plus tard - la porte de l'ascenseur s'ouvre.
Et Pamela Isley peut arriver à destination... un grand couloir, menant à une grande porte, au fond.
Parvenue au dernier niveau, elle est accueillie chaleureusement par une secrétaire, qui la laisse pénétrer dans le bureau, seule et unique pièce de cet étage.


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Une ambiance étrange règne ici, dans cet endroit si aride, si sec, si superficiel. Pamela peut sûrement avoir quelques secondes d'hésitation - mais elle se reprend certainement, quand elle entend une voix à proximité.

"Bonjour."

Une silhouette s'échappe d'un angle, silhouette vêtue d'habits luxueux mais sombres...
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... la marque de fabrique de Bruce Wayne, fringant quadragénaire qui s'approche les mains dans le dos.

"Il est proprement anormal que vous ayez pu venir jusqu'ici, au regard des protocoles de sécurité et des obligations qui sont les miennes ; pourtant, vous êtes là."

Il l'a reconnu, bien sûr. Il sait qui elle est, et il s'est préparé à cette entrevue.

"Pourquoi ? Comment ?"

Bruce est un homme prudent, et même paranoïaque. Depuis le début du Batman, il s'injecte régulièrement des doses, des éléments, des médicaments qui le protègent des manipulations, notamment les phéromones.
À Pamela de jouer, maintenant. À elle d'enchaîner !
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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Jeu 8 Fév 2018 - 22:34

Mélodie jouant sur la patience ; la Scientifique consultait tantôt le cadran numérique de l'appareil, tantôt les aiguilles de temps défilant à son poignet. Impatiente, pas tant que cela, dans les faits. En effet, la crainte résidait ailleurs, et notamment dans l'éventualité de rater le dernier train de la science. Lentement, un soupir brava la barrière des lippes ; alors même que l'astre de lumière dormait encore paisiblement, un contrat avait été tacitement passé. Et Pamela ne manquait jamais à une parole accordée. Jamais. Toutefois, la trentenaire ne pouvait pour autant pas se permettre de laisser le doute s’immiscer une fois de plus. Ou plutôt devrions-nous qualifier cela d'hésitation. C'était par ailleurs pour cette même raison, que la jeune femme se trouvait désormais dans cet ascenseur puant de déodorants multiples.

Une porte s'ouvrant finalement sur ce long couloir, où seule une ouverture semblait trôner à son bout. Lentement, l'ancienne citoyenne de L'Emerald City s'avança. Une démarche nonchalante, patiente, jusqu'à parvenir à l'unique frontière qui la séparait sans doute du but préalablement fixé. Un souffle, une brève attente, et déjà la main se posait sur cette poignée métallique, entrouvrant légèrement le passage obstrué.

S'offrit ainsi à sa vue l'esquisse d'une sobre pièce, toutefois empreinte d'un aspect impersonnel. Une superficialité qui interloquerait assurément, si la jeune femme n'avait guère l'habitude de travailler dans une situation similaire. Cependant, une remarque lui vint aussitôt à l'esprit, tandis que les mirettes toisaient les lieux : Certains se font pas chier, apparemment. Une zone professionnelle anormalement grande, pour une utilité sans doute moindre de la superficie. L'excessif matérialisme des hommes, en somme.

Une voix résonnant dans la pièce ; un son ramenant les orbes de Jade dans cette même direction, jaugeant en tapinois la silhouette qui s'offrait à eux. Nul inquiétude, nul réticence de se dégageait de cette lueur olivâtre. Après tout, la présence de Lilian n'était gère guidée par des envies malsains. Pas à sa connaissance, tout du moins. Sensibiliser, faire comprendre que les décisions prises n'étaient parfois pas les bonnes ; on pourrait l'affubler de bien des choses, cette ardente rouquine, mais pas de remettre en cause les fondements de ses actions.

Doucement, quelques doigts passèrent dans les mèches de coquelicots, les replaçant derrière l'oreille. Puis, dans un geste parsemé de cette même sensation, une main prit possession de cette poche issue d'une blouse blanche, pour finalement tendre le contenu.

— Mr Wayne je présume ? Pamela Isley, Scientifique, principalement. Une carte indiquant également l'aspect Botaniste et Toxicologue, les deux domaines d'expertise. Après explication des raisons de ma visite imprévue – et je m'en excuse – vos employés ont eu la gentillesse de me laisser passer.

Un moment de latence, attendant de savoir si l'inconnu prendrait la peine de recevoir la carte ou s'il était préférable de simplement la poser sur le rebord de la table.

— Ne blâmez pas vos employés, j'avoue avoir été quelque peu insistante. A vrai dire, j'aimerai discuter avec vous du projet de reconstruction des Jardins de Gotham. Une pause, courte. Vous n'êtes pas sans ignorer que l'ouverture est annoncée prochainement. Toutefois, il est probable qu'un retard – au mieux - puisse être engendrer suite à quelques problèmes survenant sur place. Bien entendu, je ne vous oblige en rien à tenir compte de mes informations, mais veuillez au moins jeter un œil à ce document, à défaut de bien vouloir m'écouter.

Un dossier fût ainsi sorti d'un sac, avant d'être tendu vers l'homme. Un document comportant des analyses, ainsi que des images des désastres causés par les machines. Et bien d'autre encore.
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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Ven 9 Fév 2018 - 13:16

Pamela Isley pénètre à l’intérieur de la pièce, le bureau de Bruce Wayne – l’un des hommes les plus connus au monde, l’un des plus puissants aussi.
Etrange, surprenante, bluffante, ladite pièce attire l’attention, et les questions ; mais moins que celui qui s’y trouve, et se dirige doucement vers la nouvelle venue, quelques mots s’échappant de ses lèvres plissées.

Bruce Wayne.
Maître des lieux ; et, a priori, guère en joie de la découvrir ici.

S’il sait très bien, en vérité, qui elle est, lui doit jouer ce petit tour, ce rôle désormais bien rôdé ; habituel. Classique.
Il déroule donc son numéro, d’abord du dirigeant froid et sec, avant d’attendre les réponses qui ne tardent pas à venir.

Après quelques instants d’hésitation, de surprise, Pamela Isley se lance. Elle remet quelques boucles de cheveux en place, puis lève sa main afin de la présenter, de la proposer au milliardaire.
Suivent alors quelques mots, une présentation, une carte tendue, un silence, d’autres explications, et enfin un dossier.
Le tout en moins de trois minutes ; impressionnant. Pour certains.


« Je vois. »

Sa voix est calme, posée.
Trop calme, trop posée pourrait-on dire.


« Les blâmes et les éventuelles sanctions internes à mon entreprise, lors de l’irrespect des procédures imposées, ne vous concernent pas, Miss Isley. J’apprécie, néanmoins, la sollicitude exprimée envers mes employés. »

Il a serré la main, anonymement ; ni trop fort, ni trop souple.
Puis il a pris la carte, à laquelle il n’a prêté une attention que polie, puis l’a rangée dans une poche de sa veste, dépliant ainsi les bras croisés dans le dos. Politesse, encore.


« Etant donné que vous êtes là, Miss Isley, et que votre présence m’ait été imposée, je considère que votre dossier est loin de suffire. »

Après un petit sourire, factice, l’homme se détourne de la jeune femme, et s’en va directement derrière le meuble-bureau. Il s’assoit dans son épais fauteuil, agréable, avant de croiser les jambes, puis de placer ses doigts en clocher sous son menton.

« Votre venue est motivée par un besoin fondamental de me transmettre des informations sur un domaine qui vous touche. Votre détermination a permis d’outrepasser des ordres stricts, dont l’irrespect fait peser un risque réel de licenciement pour les employés qui vous ont laissé venir. Votre intérêt vous a mené à rédiger un dossier, afin de me convaincre que quelque chose doit être changé.
Vous êtes motivée, déterminée, intéressée ; et vous ne renoncerez pas, c’est une évidence. »


Le discours est maîtrisé, fluide ; son attention est pleinement tournée vers elle, et ses paupières ne clignent quasiment pas.

« Dix minutes, Miss Isley. »

Un petit sourire – le premier sincère.

« Vous avez dix minutes. Pour présenter vos idées et observations. Pour argumenter. Pour me convaincre. »

Pour la première fois, il jette un œil au dossier, fruit du travail de la jeune femme.

« Je ne lirais cela que si vous réussissez.
Dix minutes, donc.
Elles ont déjà commencé. »


Il se tait, alors, et attend – en faisant disparaître son sourire.
Il attend, et étudie.
Leur précédente rencontre, qu’il est le seul à connaître, a provoqué des troubles et des interrogations chez lui ; il est temps d’en savoir plus.
Il est temps de commencer à lever le mystère de Pamela Isley.

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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Jeu 29 Mar 2018 - 14:07

Grands étaient les hommes, sombres étaient les consciences. Un fait assurément corroboré par les nobles noms inscrits dans l'histoire, à l'image d'une encre sur la peau. Et, plus le Monde avançait dans les siècles, plus la philanthropie disparaissait, laissant place au dévouement égotique. Or, la Scientifique ne saurait qualifier correctement l'être lui faisant face, en l'instant. Car plus que quiconque, la trentenaire comprenait les dangers de la première impression ; souvent trompeuse, elle agissait tel un miroir déformé par moult coups. Tant est si bien qu'il s'avérait plus prudent de rester sur ses gardes, pour le moment. Le temps de le toiser discrètement de ses perles de Jade, le jaugeant presque. Discrètement, mais pas silencieusement. Car il ne fallût pas plus de quelques minutes pour que le dossier soit tendu vers le propriétaire des lieux, abordant d'ores et déjà l'épineux sujet que représentaient les Jardins de Gotham.

Liasses de papiers préparées durant ces journées faites de ressassements, de questionnements. De tête ailleurs, en somme. Tellement qu'une réprimande avait fini par tombée, d'ailleurs. « On veut l'ancienne Pamela, nous » avaient-ils dit. Risible. C'était tout bonnement risible, venant de la bouche de ces autres ignorants que l'ancienne petite rouquine s'en était allé depuis longtemps déjà. Des années, pour être correcte.

Une main ainsi serrée, presque normalement. Geste guère troublant, mais certainement aurait-il pu l'être, si la toxicologue n'était pas si forte de son expérience. Forte, un mot tout aussi risible que cette phrase tournant inlassablement dans l'esprit ; de celles que l'on souhaiterait balayer d'un revers de la main. Impossible réaction. Puis l'inconnu repartit en direction de ses bureaux, de cette allure qui faisait assurément comprendre sa position. Ça promet, pensait-elle, observant ces mouvements se calquant presque.

Les hommes et leur assurance ; funestes présomptions, falsifiées.

Une ombre en suivant alors une autre, le massif dossier sous le bras. Quelques instants durant, la scientifique demeura de marbre, emmurée dans un succinct silence. Juste le temps de scruter de ces brillantes perles, posant l'amas de documents au centre du bureau. Calme, assurément fallait-il le rester. Clair, également. Et en cela résidait tout le challenge, à vrai dire. Motivée par un besoin fondamental de lui transmettre des informations sur un domaine qui la touchait, certes. Cependant, ce n'était pas véritablement tout. Pas vraiment.

— J'aurais volontiers laisser le dossier à votre personnel si j'avais eu la certitude que celui-ci termine bel et bien entre vos mains, et non pas dans une corbeille à papier. Un soupir passant la barrière des lippes, inaudible. Malheureusement, les choses ne fonctionnent pas toujours comme on le souhaiterait. Et les chances allaient en faveur de cette dernière option. C'est bien pour cela que je suis ici en ce moment même.

Courte pause durant laquelle les orbes olivâtres se fixèrent dans les prunelles de l'homme à la tête des « grandes » entreprises Wayne. Nul écart, pas plus qu'un clignement de paupières ; l'impertinente plante semblait insensible à la peur, pas plus que la douce Pamela ne le craignait, lui. Ainsi, une main s'en alla en direction du document, fouillant en son intérieur sans même prendre ne serait-ce qu'un instant pour vérifier les papiers qu'elle en sortait. Inutile, la flamboyante scientifique connaissait chaque page, chaque image, chaque mot de ce document sur le bout des doigts.

— Avant toute chose, vous allez certainement me dire que je n'avais rien à faire sur les lieux. Et cela est effectivement vrai. Mais regardez-ça, plutôt. Car ce n'était pas un mal, au final. Et, à ces maigres paroles furent déposées quelques photographies.

Des couleurs bloquées dans le passé, ternies par les imposantes machines. Des traces de roues, de plantes écrasées, abandonnées dans un recoin. Mais surtout, cette racine naissante déchiré par l'homme et ses technologies sans l'ombre d'une hésitation.

— Le but de votre manœuvre, la raison de ce projet de reconstruction, n'est-ce pas justement de reconstruire l'endroit ? Soyez certain que j'apprécie la démarche, et votre engouement à redonner aux Jardins de Gotham sa splendeur d'autre fois. Nous avons besoin d'espace comme cela, tout comme les plantes en ont la nécessité pour se développer. Les hommes et les végétaux sont étrangement complémentaires, vous savez ? Pourtant, lorsqu'on s'y attarde, il en ressort davantage la destruction. Une à une, les éléments des différentes copies furent pointées du doigt. Employer des machines, c'est bien. Pourquoi pas. Cela facilite le travail et permet d'effectuer plus en moins de temps, je vous l'accorde. Toutefois, celles-ci ne sont pas adaptées aux travaux à effectuer. Voyez la racine, juste ici. N'aurait-il pas été plus bénéfique de prendre le temps de la replanter, plutôt que de la détruire à coup de roues ? Elle n'est pas la seule dans ce cas-là, d'après mes observations. Certaines plantes ont été placé dans des endroits ne correspondant pas à leurs besoins ; une terre aux nutriments peu appropriés, trop ou pas suffisamment d'eau, de lumière également. Tout cela, se sont des plantes qui ne dureront pas, qui n'écloront pas.

Finalement, une main remonta une mèche derrière l'oreille, avant de prendre une nouvelle liasse de feuilles.

— J'avoue que la finance n'est pas mon domaine d'expertise. Mais j'ai tout de même réalisé une évaluation des coûts et du retard que tout cela peut causer. Si mon domaine de prédilection est effectivement les plantes, celui d'une entreprise réside dans les finances, les bénéfices, les pertes, l'image qu'elle renvoie, n'est-ce pas ? Il est vrai qu'au vu de votre chiffre d'affaire, il n'y a pas grande crainte sur de possibles pertes en l'état. Pas au sens strict du terme. Cependant, les coûts à supporter pour remettre les destructions originelles sont déjà plus que significatif. Et, au final, vous allez devoir mettre la main à la poche une fois de plus pour remettre en état ce genre de bêtises. Mais vous pouvez les limiter si vous rectifiez la barre rapidement.

Des albâtres feuilles alors éparpillées, représentant différents graphiques portant, cette fois, sur un tout autre aspect.

— Comment expliquerez vous le retard à la population, qui attend la réouverture de son Jardin ? Ne pensez pas à demander à votre service de Relations publiques d'omettre la vérité. Les mensonges, les omissions finissent toujours par ressortir un jour où l'autre. Ne rien leur dire, et juste annoncer un « retard sans explication » ? Dans tous les cas, cela portera atteinte à l'image que vous renvoyez aux citoyens. Autant celle de votre entreprise que la votre. Un soupir, inaudible. Un souffle qui n'était pas tant causé par la lassitude, que par la triste véracité dans les propos tenus. Vous savez, les gens tendent malheureusement à se souvenir davantage de ce qui permet de blâmer, plutôt que de féliciter. Il suffit d'une seule fausse manipulation pour que l'on oublie le bien qui a été fait auparavant. J'imagine que votre entreprise est cotée sur les marchés ? Attendez-vous à la voir drastiquement baisser. Bien entendu, il y a de fortes chances pour que vos comptes soient impactés. Mais seuls vos services pourront évaluer un chiffre approximatif.

Ainsi donc, pour le bien de tous, sans doute était-ce préférable d'écouter. Puis d'agir. Pour les plantes, pour l'entreprise. Pour la population. Suite à cela, un coup d’œil furtif vers ce cadran indiquant l'heure. Dix minutes. Il en restait encore quelques unes, semblait-il. Néanmoins, sans doute était-ce plus sage de les conserver pour d'éventuelles questions, plutôt que de les perdre à l'énonciation d'évidences.

— Pour les détails, je vous invite à lire le dossier plus attentivement. Prenons plutôt le temps qu'il reste pour les questions que vous pourriez éventuellement avoir à poser. Cela vous convient-il ?



Spoiler:


Dernière édition par Pamela Lilian Isley le Lun 9 Avr 2018 - 8:14, édité 1 fois
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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Ven 30 Mar 2018 - 17:48

Bruce Wayne ne bouge pas – ne réagit pas.
Assis à son magnifique bureau, dans son extraordinaire fauteuil, engoncé dans des vêtements de luxe, le milliardaire demeure de marbre. Les jambes croisées, les doigts positionnés en clocher sous son menton, son regard terrible et froid reste fixé sur le visage de la jeune femme… et son visage n’exprime aucune expression.

Il est calme, concentré.
Presque inhumain.
Mais attentif, aux moindres éléments évoqués par Pamela Isley – aux moindres indices que sa conduite et son naturel laissent échapper.

Il ne réplique pas, donc, quand elle évoque les difficultés qu’elle aurait eue à lui transmettre directement le dossier ; c’est vrai, mais il ne veut pas le lui confirmer.
Elle continue, alors, et exprime clairement sa détermination et son contrôle ; impressionnant, et troublant. Elle enchaîne sur l’évidence, sa présence interdite sur les lieux, mais elle en fait fi… et il la suit sur ce terrain, intéressé par sa démonstration. 
Intéressante, elle aussi.

Des photographies, des bilans, des pièces ; nombreuses et variées.
Le discours qui les accompagne est bon, en fait. Bon et passionné, et bien sûr passionnant. Si le visage de l'homme riche demeure imperturbable, son esprit est affûté – et suit l'argumentaire, en comprenant où elle veut en venir ; ce qu'elle veut dire.
Elle veut protéger le jardin... la Nature.
Et vu sa façon de parler, d'échanger – elle peut y arriver ; au moins avec lui.

La scientifique dispose d'une réponse à chacun des questions qu'il pourrait poser. Incapable de pouvoir répliquer, de pouvoir même l'interrompre, mais surtout de pouvoir apporter quelque chose, Bruce reste de marbre... toujours, par principe.
Mais il est impressionné ; réellement.


 « Hum. »

Il grogne, puis soupire.
Avant de bouger lentement ses doigts, pour les poser sur la table.


 « Difficile d'imaginer des questions... après un tel monologue. »

Son regard, jusque-là centré sur le visage de la jeune femme, glisse ensuite sur les différents documents. Chaque coup d'oeil lui rappelle les arguments de Pamela Isley – et ses difficultés à les contester.
Clairement, il n'est pas habitué à cela... il n'aime pas cela.
Même si, beau joueur, il doit reconnaître que l'autre est douée avec tout ça.


 « Je dois reconnaître que vous êtes une femme... pleine de surprises. Et qui travaille son sujet, évidemment. Diverses questions pourraient naître dans mon esprit, au fil d'une discussion – loin des impératifs financiers ou de communication ; mon objectif est d'aider la ville, pas de valoriser mon image de marque. Cependant... »

De manière théâtrale, Bruce regarde sa montre hors de prix.

 « … le délai accordé est terminé. »

Lentement, il se relève et esquisse un sourire factice.

 « Je vous remercie pour tout cela, professeur Isley. Ce fut... surprenant, mais très complet. »

Le milliardaire lève sa main, et vise ainsi la sortie de son bureau.

 « Ma réponse vous parviendra demain. »

Il s'échappe de son siège, et s'avance vers elle pour l'accompagner – mais lui pose la main sur son épaule, pour esquisser un sourire un peu plus sincère.

 « Je le redis... très bel exposé. Bonne fin de journée. »

Pamela Isley est donc exfiltrée, de force.
Avec l'obligation d'attendre jusqu'au lendemain pour la réponse – mais cette dernière ne se fera pas attendre.

Au réveil, à son arrivée à son emploi... la jeune femme reçoit la réponse des Entreprises Wayne.
Qui est positive.
Qui accepte les changements proposés. Qui conçoit un rallongement des délais, pour servir les intérêts de la Nature. Qui propose, même, un poste de consultante à Pamela Isley – qui a pu réussir à convaincre un milliardaire de renoncer à des bénéfices pour une plus grande cause ; pas une mince victoire pour elle !


(HJ/ Pas de problème Smile je me suis permis de conclure rapidement, selon nos échanges privés. Merci pour ces très bons sujets, et à bientôt ! /HJ)
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Re: Quand les claques se perdent [Bat - 4ML] Lun 9 Avr 2018 - 10:04

Orbes de Jade toisant la silhouette masculine assise là ; Pamela restait en attente d'un quelconque signe adverse, corroborant ou infirmant ses propos. Sans doute pourrait-on croire à l'existence d'une fierté mise en jeu comme l'on jetterai des jetons au Casino, mais la réalité demeurait à mile lieues de là. Car, au delà de la notion d'expertise, d'assurance et de fierté, résidait celle de protection. Une protection telle que l'on pourrait aisément offrir son âme au Diable. Si tant est que l'on puisse croire à cette seule notion – ce qui n'était guère dans ses habitudes. En somme, la scientifique estimait que l'erreur résidait en cette simple croyance ; l'existence d'un Monde dominé par les tâches ébènes ou cristallines. Pourtant, une multitude d'entre-deux s'y imposait en cette complexité nommée « vie ». Ni bien, ni mal : juste des êtres vivants de leurs propres convictions, de celles des autres. Pour autant, tous n'étaient guère pourvu d'intérêt, et les sombres couleurs semblaient s'installer chaque jour un peu plus dans le cœur des hommes.

Or, des exceptions subsistaient, tapies dans l'ombre. Et il appert que le dénommé Bruce Wayne soit l'un deux, si l'on prenait quelques minutes pour l'écouter. Précisément, l'emplacement de la faille, de la rupture ; des mots dénotant avec les gestes, des sons témoignant d'un gouffre comportemental. Tendre paradoxe humains, tantôt étonnant, tantôt rageant, mais rarement encourageant.

Évidemment, la scientifique s'était donnée corps et âmes dans les évaluations. Toutefois, le leader des entreprises Wayne paraissait s'en étonner, étrangement. N'ayant eu l'accès à toutes les données privées, il s'avérait cependant naturel que le dossier n'en reste pas moins incomplet. Mais celui-ci aurait le mérite d'introduire les différentes pistes. Une fouine, assurément l'était-elle. Et d'éventuelles questions sociales avaient d'ores et déjà été prévues. Seulement, la scientifique estimait préférable de voir ce qui en ressortirait, en fonction de ce que les aiguilles du temps voulaient bien leur accorder, à l'un comme à l'autre.

— Vous êtes sans doute des mieux placés pour savoir qu'il n'y a nul intérêt à présenter un projet, une évaluation de risque ou tout autre recherche sans travailler un minimum son sujet, n'est ce pas ? Lentement, une main remit en place quelques fils de coquelicot sévissant par delà le visage. Dans votre domaine comme dans le mien, ce genre d'incertitude n'est malheureusement pas permis.

Car des gens comme nous dépend l'avancée de ce monde. Et la manière dont celui-ci tournera, jusqu'à ce que l'ombreuse silhouette de noire vêtue ne vienne prendre ce qui lui revient, apportant avec elle la fin de ce que l'on penserait éternel.

Un sac finalement récupéré, et la blouse faussement immaculée se retourna presque aussitôt, se redirigeant vers la porte par laquelle la trentenaire avait préalablement imposé sa présence. Main puissante posée sur son épaule, assurément était-il temps pour elle de s'éclipser ; sensation croissante à la vue de cette aiguille tournant inlassablement dans son cadran. Puis, enfin, ce téléphone vibrant dans sa poche, tandis qu'elle imaginait déjà son collègue lui remonter les bretelles, non sans un certain sourire mutin au coin des lippes. A cette image, les lèvres s'étirèrent presque malgré elles, laissant entrevoir l'enfant d'autrefois. A jamais envolée, pensait-elle dans son entière erreur. Car le naïf enfant vivait encore par-delà les barrières charnières, à n'en point douter.

— On m'attend au Laboratoire... Une main alors tendue. Je vous remercie d'avoir accepté de me recevoir, Monsieur Wayne, et reste donc en attente de votre réponse. En espérant que nous aurons d'autres occasion de converser. Des pas s'arrêtant alors, brièvement. Si vous avez la moindre question, mon e-mail est sur la carte. Bonne fin de journée, également.

Ne restait qu'à quitter les lieux.

Des lieux précédemment scrutés, intensément ; une lueur à l'égal de la détermination d'une femme. La détermination de faire bouger les choses. Et assurément reviendrait-elle un jour en ces bureaux. Peu importe la raison, la scientifique demeurait persuadée que ce n'était que le début. Le début de quelque chose de plus grand encore ; la graine avait été plantée, après tout.

Il faudra désormais s'armer de patience pour que la pousse devienne l'arbre robuste du soutien. Tel un corps revêtant l'armure et la lame, le jour viendra où le choix de la protection se prononcera. Ou, peut-être, celui de la destruction.


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