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[Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala)

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[Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Mar 17 Juil 2018 - 20:28

Spoiler:

Il marchait sur le pont de bois reliant deux pics de la montagne sacrée, tenant son chapeau pour qu’il ne s’envole pas. Emmitouflé dans son imperméable il se penchait par dessus les cordes du pont surplombant une mer de brumes. Le temps et l’espace semblaient se suspendre en ce lieu mystique. Il portait son masque à gaz à la ceinture et avançait le visage découvert vers l'arrivée de son long périple.

La tête collée à la vitre du train Wesley se réveille en sursaut car un dragon squelette effrayant emplissait tout l’espace de son rêve, phagocytant la lumière autour de lui pour le plonger dans les ténèbres. Il regarde le paysage qui défile, les tours, les immeubles, les usines. Des installations et des autoroutes, des champs et des machines, des hommes et des femmes. Un monde qu’il redécouvre après vingt ans, qui pourrait sembler ne pas avoir changé et pourtant.

New York, il entre dans le musée des super héros a visage découvert, revêtu d’un costume à bas prix. Il demande à parler au conservateur du musée, se présente, et réclame ce qui lui appartiens. Le conservateur déborde d’émotion, Wesley Dodds est de retour dans le monde des vivants. Sa voiture, ses costumes, ses masques à gaz, ses outils...sous le regard médusé de dizaines de touristes qui le filment et photographie avec leurs portables un super héro décédé en 1999 apparaît à nouveau au yeux du monde. Il en a des milliards d'yeux, il les transporte dans les poches de ses résidents.

Il n’aime pas çà, il est un homme discret et réservé. Jusqu’à sa mort Wesley avait gardé son identité de Sandman secrète et son anonymat avait été levé à sa mort, pour que les américains sachent quel héro avait veillé sur eux depuis les années 30. Pourtant on le poursuis avec ces étranges téléphones, demande à se prendre en photo avec lui, on lui met la main dans le dos, on est familier. Il n’aime pas çà non, Wesley n’aime pas çà.

Il entre dans la synagogue et cherche en dieu des réponses, il est silencieux comme à son habitude. Ce serait à lui de comprendre pourquoi il était là. Que Satan l’ai ramené n’aurait pas eu de sens, car il a passé sa vie a mettre des criminels derrière les barreaux. Il devait y avoir un autre sens à tout çà.

Il regarde la tour qui remplace World trade center, et pleure. Il marche devant le cimetière américain où sont enterré les victimes de l’Irak. Il marche, roule, prend un train. Il voit le cimetière des victimes de Brainiac. Il prend l’avion, retrouve Gateway et voit le cimetière des victimes d’Arès.

Il voit des gens sur leurs téléphones qui se mettent en scène, les vois répondre et écrire à chaque instant, dans le métro, dans le bus. Dans la rue. Tout le monde est disponible pour tout le monde, doit répondre vite. Livre sa vie accompagnée d’artifices, se met en scène. Une femme lui explique, il fait un compte facebook. Il se fait un compte twitter il a cinq cent mille abonnés en vingt quatre heures. On salue son retour parmi les héros, on l'interpelle , lui dit bravo, l'insulte de vieux schnock et de sale juif. Il ne répond pas, il ne comprend pas. Il se désinscrit.

Il rêve de dragon squelette, il marche, il signe des papiers pour récupérer sa villa. Il y range sa voiture, il croise des journalistes. Tout le monde le connait, il se sent mal, il avait si souvent lutté pour demeurer dans anonymat, il revenait dans un monde bavard et saturé d’informations où il ferait l’attraction quelques jours avant d'être oublié par qui le voulait bien. Son visage, ils lui avaient volé son visage. Partout on le partageait sur l’internet. Ce temps n’avait plus de secrets, c’était comme si il appartenait aux gens.

Dans le métro, un jeune homme l’interpelle, lui le héro d’entant revenu d’entre les morts. Une photo avec ce téléphone. Ils sont familiers, ont le tutoiement facile. Il ne se sent pas bien, il doit sortir. Il cour, il fuit. Ce temps n’est pas le sien pour le discret Wesley, les choses vont trop vite, les informations circulent trop vite. On parle des files Kardashian comme si elles avaient trouvées le remède contre le cancer, des démocraties vont en guerre sans mandat de l’ONU. Les héros sont les derniers remparts contre des menaces effroyables et multiples et on attend d'eux le salut.

Il arrive au bout du pont de bois l’amenant au lieu sacré, un lieu empli de spiritualité à la beauté sauvage. Il se sent mieux, le mont Hua le calme, à moins que ce ne fut l'oeuvre de l’ancien qui y a élu domicile il y a des millénaires de cela.

Il est adolescent dans le Hong Kong des années 20. A genoux sur un tapis de sol face à des bâtonnets d’encens il médite les yeux fermés, le visage ensanglanté. Son vieux maître pose sa main sur son épaule. Le jeune Wesley parle en cantonais.


“Je vous demande pardon maître. J’était indigné par ce qu’il s’est passé. Si on laissait faire ce genre d’hommes ce serait le chaos... ”

“Un monde juste n’aurait pas besoin d’être bon. L’ordre n’a pas de sens sans chaos tels sont les enseignements dispensés sur le mont Hua. Tu dois accepter la part chaotique et injuste du monde car elle le défini.”

Il marchait jusqu’au pavillon oriental, il n’y avait personne, la journée était trop avancée. Un sentiment de quiétude parcourait son corps de la tête aux pieds, le faisant frissonner. Il était arrivé à destination, il n’en doutait plus. Peut être trouverait il lui aussi au Mont Hua des enseignements pour accepter ce monde qu’il n’arrivait pas encore à assimiler. Peut être aussi qu’il était revenu d’entre les morts pour une raison. Et peut être enfin qu'il n'y avait rien à comprendre de ce monde de fou et du fait qu'il y soit de passage à nouveau.

Les sables du temps s’écoulaient si vite entre les doigts, presque vingt années manquées en ce millénaires équivalaient à un siècle du précédent. Les gens n’étaient plus les même, des égoïstes pourchassant des chimères et brûlant leurs rêves sur l’autel de la réussite. Mais n’oubliez pas vos rêves , qu’est ce que vous faites! Vous perdez tout ce qui compte en espérant devenir ce que vous ne serez jamais, vous acceptez les rêves des publicitaires et des politiciens pour en faire des substituts des vôtres, le temps de cerveau disponible ne l’a jamais tant été, le mal n’a jamais été si proche de revenir, vos esprits sous analgésique en l’attente d’être modelé par des systèmes corrompus prônant la haine de l’autre...pour que vos regards ne les effleure pas du bout d’un cil. Et que le mal revienne, à nouveau.

Il respirait, enfin. Fermant les yeux il écoutait le vent chanter dans la montagne.



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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Mer 18 Juil 2018 - 18:49

[Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Bordur10
Le mont Hua était pour la plupart du temps une destination touristique pour ceux qui désiraient s’évader un peu. La montagne se présentait comme un paysage de carte postale : ou bien encore celui des anciennes fresques antiques, peignant monts et cascades dans une harmonie paradisiaque et tranquille. Nombreux pavillons anciens reposaient dans ces lieux, bien que la plupart eurent été inaccessibles en raison des chemins s’étant bouchés par les éboulements, ou bien simplement parce que la route y menant avait été victime d’un glissement de terrain.

Pourtant, il restait ici un sentier, encore bien dégagé et parfaitement praticable : après ce pont de bois suspendu au milieu du vide.

La piste en question était gardée par deux petites balises-lanternes. Des piliers de roche, entourés par la silhouettes de dragons de jade inspectant les environs, comme souhaitant la bonne fortune aux voyageurs qui passaient dans le coin. En suivant ce sentier, on empruntait alors une sorte de montée en colimaçon autour d’un pic culminant de la montagne Hua. Parfois quelques traces de pas par terre : ce chemin était encore fréquenté, mais bien peu. Dans la roche le long de la route, parfois, se cachait un petit abri avec un banc de pierre, a l’image de ces points d’arrêts pour les pèlerins. Parsemées sur cette même route : Des stèles de pierre. Sur la plus proche une inscription, déchiffrable par ceux qui connaissaient la langue locale.

Un millier de monts, mais aucun oiseau en vol,
Dix milles chemins, mais aucun personne à suivre.
Un voyageur solitaire, vieil homme au chapeau de paille,
Marchant seul le long de la route de roche.


Plus loin encore, et finalement : La destination : Après une série de ponts et de belles portes larges. Au sommet du pic se trouvait le Pavillon du dragon. Le lieu semblait ancien et pourtant entretenu. Se trouvait sur le flanc de la montagne faisant face à la structure une tour, une pagode, comme marqueur des environs. Pour accéder au bâtiment, il convenait de passer par des escaliers de pierre, surveillés par deux statues : des lions impériaux. Impassibles, les deux gardiens fixaient la route et semblaient garder à l’œil les visiteurs qui se décideraient à approcher.

Aussi étonnant que cela puisse paraître : La porte du pavillon ne semblait pas verrouillée. En réalité, elle était même entre-ouverte au niveau du coté droit, un peu comme si l’occupant du pavillon était au courant d'un potentiel voyageur dans les environs … Une odeur d’encens régnait autour du lieu, et on avait visiblement veillé aux règles du Feng Shui dans l’installation et l’aménagement des lieux : L’entrée était claire, dégagée, et cette porte entre-ouverte n’attendait simplement qu’une chose : Qu’on la pousse.

Une petite mélodie d’erhu pouvait se faire entendre soupirer…
Pas de doute : Quelqu'un occupait bel et bien ce pavillon. Et ce quelqu'un avait visiblement prévu la visite de Dodds.


« Vous avez fait un long voyage, mais vous avez pourtant gardé claire votre destination. Est-ce la providence ou le destin le plus simple qui vous a conduit en ces lieux ? A moins que ce ne soit votre force de volonté ? Qu'importe soit la raison : Vous voilà arrivé. Entrez dans cette modeste demeure : Vous y êtes chez vous. » fit une voix.
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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Jeu 19 Juil 2018 - 19:27

Wesley avait marché entre les bâtisses du pavillon orné d’un dragon, son esprit réfléchissant un temps aux quelques inscriptions qu’il avait pu lire. Passant la porte entrouverte il pouvait sentir les effluves d’'encens mais aussi distinguer une mélodie d’erhu, un instrument qu’il affectionnait particulièrement tant il charriait de souvenirs à travers ses variations.

Il ôta son chapeau et réajusta ses petites lunettes rondes, puis enlevait son imperméable pour tenir à la main celui ci soigneusement plié. Le chapeau entre ses doigts il s’apprètait à avancer quand une voix se fit entendre. Une voix qui savait le chemin qu’il avait parcouru. Au sens propre bien entendu, mais aussi peut être au figuré. La voix profonde et masculine l’invitait à avancer plus en avant dans cette demeure, lui annonçant qu’il était chez lui.

Un accueil tout ce qu’il y avait de plus agréable pour Wesley, qui ne savait pas vraiment s’il avait trouvé le lieu où au début du siècle dernier celui qui deviendrait son maître dans les arts du Tao reçu lui même des enseignements.

Dodds répondait en Mandarin avec un léger accent américain, sa pratique en étant quelques peu rouillée par les ages.

“Votre hospitalité m’honore, je ne veux pas en abuser “

Il cherchait du regard où se trouvait l’homme qui lui parlait, son regard se posant sur les sculptures de bois finement effectuées décorant chaque parcelles d’un dragon ornant la porte.

“Je suis venu ici car un sage m’appris autrefois qu’il s’y était dispensé un enseignement, une bien grande richesses pour qui sait l'écouter.”

Il se focalisait sur le son de l’erhu, ne sachant pas s’il lui serait donné l'honneur d’apercevoir l’illustre ôte des lieux. Il s'avançait plus en avant dans le bâtiment, suivant la recommandation qui lui avait été faite: Il marcherait en ce lieu comme en son logis, avec le même respect pour ce qui y était agencé.
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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Ven 20 Juil 2018 - 1:14

Les lieux étaient propres et bien rangés, mais il y avait des étagères ainsi que des bibliothèques ici et là. Elles débordaient de parchemins, livres et autres écrits en tout genre. Certaines de ces bibliothèques montaient très haut, jusqu’à frôler le plafond. Il y avait dans ce pavillon presque un millénaire d’études et de recherches. Pas étonnant que le stockage eut été quelque peu saturé. Le son de l’erhu semblait provenir du hall principal. Il y avait ici, dans le coin, une statue de pierre qui semblait être armée de l’instrument. Ses mouvements étaient limités, et seuls ses bras bougeaient de manière fluide, le reste étant fixe : le musicien de pierre semblait avoir été infusé par la magie.

Apalala sortit de sa cachette une fois son invité rentré. Il était là, dans ses habits presque trop grands pour lui de part sa forme bipède, petit et frêle, mais le regard pourtant droit et résolu. Le dragon lissa sa moustache droite un instant à l’aide d’un doigt griffu.


 « Mmh… Vous n’êtes pas de la région. Je sens des flux étranges qui gravitent autour de votre personne. Seriez vous donc une nouvelle énigme qu’il me conviendrait de percer ? » dit-il.

Le dragon finit par s’incliner poliment en joignant les mains, dans un salut traditionnel impeccable. Il fit volte face et approcha d’un rideau de perles épais pour le dégager et s’enfoncer par delà ce dernier.

 « Vous devez être épuisé de votre voyage. Venez : Asseyons nous et prenons le temps. Gravir ces montagnes n’est pas une activité de tout repos. »

Par delà les rideaux de perles se trouvaient une sorte de petit salon. Si il ne payait pas de mine, il avait le mérite d’être somme tout à fait charmant. Peut-être un peu trop cliché ? Difficile d’en vouloir à Apalala. Il était plus en phase avec les modes antiques et féodales que les récents changements sociétaires… Le temps est passé si vite…
Le dragon fit lui même le service avant de s’asseoir sur un coussin d’assise destiné à cet effet, juste en face de celui de son invité.


 « Vous êtes donc un esprit en quête de ressources spirituelles et éducatives ? Bien. Très bien. Je dois cependant vous avertir : Si vous cherchez un maître ou un sage, je crains que vous ne soyez tombé sur un perpétuel étudiant. »

Il fit glisser une boite de gâteaux secs en avant.

 « Mais nous n’avons pas encore été présentés, et je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà fréquenté par le passé… Je sens… Bien des choses auprès de votre présence. Des choses bien singulières, mais je ne suis pas du genre à sonder mes invités pour connaître leurs intentions ou leurs histoires. Que diriez vous de me parler de vous, cher ami ? »


Il secoua un instant la tête et se frotta la barbiche.

 « Dans ma curiosité, j’en oublie mes manières. Vous vous trouvez en présence du Fucanlong Apalala. Oui : Apalala. Tel est le nom que l’on me prête d’une bouche commune, mais sachez qu’il s’agit d’un nom public. On tend parfois à m’appeler Ao Xin, lorsque la personne est bien renseignée. Comprenez cependant que la langue des créatures du Royaume Terre aurait bien du mal à produire les sons nécessaires à l’établissement du nom d’un être du Royaume Céleste. Apalala si vous désirez faire dans la politesse : Ao Xin si vous êtes plutôt un aventurier. Nul n'est mon véritable nom, mais plutôt un pseudonyme d'usage. »

Le dragon afficha doucement mais sûrement un sourire discret, dissimulé dans sa moustache et sa barbiche.

« J'espère que mon apparence ne vous perturbe pas trop : Il est fort peu pratique de posséder des pattes de dragon pour ouvrir des livres ou écrire quelconque mots. Il n'est pas non plus des plus appréciables de détruire une merveille d'architecture comme ce lieu sous le prétexte d'avoir le désir d'opter pour ma nature réelle. Les mains des bipèdes sont remarquables pour le travail de précision. »

Il but une gorgée de thé.


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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Lun 23 Juil 2018 - 18:38

En avançant de quelques pas le New-yorkais avait découvert un véritable temple du savoir rempli de livres, de parchemins et d’antiquités. L’ôte des lieux était finalement apparu, sans pour autant que le mystère s’amenuise. Lissant sa moustache il lui avait parlé de flux gravitant autour de lui, peut être que, si Wesley n’était pas un Homo Magi, le dragon avait senti qu’il était investi d’un pouvoir de l’Endless Dream, une entité plus puissante que bien des dieux. Un seul pouvoir, bien peu spectaculaire et qui pourtant avait grandement influencé la vie de Wesley.

“Une partie de moi est sous influence d’un monde dont nous ne faisons qu'effleurer les contours. C'est peut être de là que viennent les flux que vous ressentez.”

Le dragon s’inclinait en joignant les mains, geste aussitôt imité par Wesley. Puis il marchait vers un salon à l’abris d'un rideau de perles, non sans l’avoir invité à venir s’y reposer. L’habitant des lieux servait alors du thé et prenait place sur un coussin, là encore Wesley s’exécutait sans discussion. Tout semblait couler de source, et pourtant ce n’était pas le cas. Mais il se sentait très à l’aise, et ce n’était pas l’oeuvre d’une magie quelconque. Ça s’appelait l’hospitalité, et c’était un art. Dodds posait sur un coussin à coté de lui son manteau et son chapeau, puis resserrait quelques peu sa cravate pour ne pas paraître débraillé. Le mystérieux dragon faisait montre d’une saine humilité et lui offrait une boite de gâteaux. Il n’était qu’un étudiant selon lui, et non un maître.

Wesley eu un grand sourire en attrapant un gâteau. Le dragon l’invita à se présenter en lui confirmant qu’il ressentait quelque chose émanant de lui. Mais avant que Wesley n’aie à parler de lui il se présentait. Son nom était Fucanlong Apalala, il lui expliquait qu’il avait une apparence de dragon humanoïde sans opter pour sa taille réelle qui détruirai le bâtiment, mais aussi par commodité et pour l’usage des livres et de l’encre. Le visiteur gardait un visage intéressé en l’écoutant parler et buvait à son tour une gorgée de thé. Reposant sa tasse il prenait la parole.


“Je m'appelle Wesley Dodds, je réside en Amérique. Mais j’ai vécu une partie de ma jeunesse à Hong Kong où j’ai suivi des enseignements de Leung Renyan au temple de Wong Tai Sin. S’il vénérait le grand immortel Wong il s’était aussi soucieux de découvrir d’autres écoles spirituelles de la chine, et serait selon lui passé par ici il y a prêt...d’un siècle maintenant. Une époque lointaine j’en conviens, et j’ignore si vous même étiez déja là en ce temps.”

Il croquait dans un biscuit et attendait d’en avoir avalé et savouré chaque grain pour reprendre.

“Je me suis rappelé qu’il m’avait parlé de ce lieu il y a peu. il s’agissait pour Leung d’accepter le désordre du monde, et si avant je ne m’étais pas engagé dans une réflexion métaphysique sur le sujet j'y suis bien amené depuis quelques semaines.”

Wesley se tassait sur son coussin en réajustant ses lunettes, ne sachant pas trop s’il serait compris par Apalala.

“ Je suis né il y a plus de cent ans de cela, et je me suis découvert un don pour les rêves prémonitoires. Je voyais les criminels dans mes rêves, et disposait d’indices sur leurs crimes. J’avais alors pris la décision de les arrêter moi même la nuit, et les livrer à la police avec des évidences sur leurs intentions. Puis sont apparu les super-héros, j’ai fais partie de la première équipe formée, la Justice Society of America. Si je vieillissait plus lentement que la normale je peux vous dire que peux avant ma mort j’avais tout de même quelques rides de plus que maintenant. “

Wesley eu un sourire, lui qui faisait la trentaine bien tassée désormais. Mais il sentait que l’entité face à lui était beaucoup...beaucoup plus ancienne.

“C’était il y a environ vingt ans de cela. Je n’ai été ramené du monde des morts que par un...accident. Ou en tout cas ce que je perçoit comme un accident. Et cela me...perturbe j’en ai peur.”

Wesley qui jusque là était posé et réfléchi prenait une intonation plus sensible, plus émue.

“Comprendre ma place sur terre de mon vivant aura été une énigme à laquelle je n’aurais jamais répondu, et tout le monde doit vivre avec celle ci. On naît, on rêve , on meurt...cet ordre chacun y est confronté. Mais quelle est notre place quand on vit à nouveau, et que notre retour ne semble du qu’au fruit du hasard? qu'il y a t’il a comprendre?”

Il aurait voulu éviter de le faire, et pourtant il questionnait déjà Apalala rien de moins que sur le sens de la vie, ou du moins le sens que pourrait avoir un retour à la vie après la mort.
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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Mer 1 Aoû 2018 - 0:31

Apalala écouta son interlocuteur s’exprimer en se contenant de boire son thé, et hocher de temps en temps la tête. Lorsqu’il eut terminé de parler, le dragon posa sa tasse avant de se lever de son assise et d’approcher d’une porte coulissante annexe du pavillon.

 « Je pense qu’il est nécessaire de nous plonger un peu plus dans le problème. Venez. Je dois vous emmener par delà ces murs si nous voulons progresser dans le fond de cette histoire. »

Apalala se glisse à l’extérieur du pavillon et disparut, laissant le temps à son invité de se lancer à sa poursuite. Mais nul trace du dragon dehors désormais, seulement un jardin qu’on avait entretenu avec soin et qui abritait une arche menant vers un petit sentier. Encore un. Mais point de longue piste en vue, on dirait que cela menait simplement vers la pagode qui se trouvait derrière le pavillon.

 « Rejoignons la pagode. La vue y est magnifique. » énonça Apalala d’une voix plus grave, et sans être en vue.

Sur le chemin qui menait à la pagode, simplement des lanternes ainsi que des petites stèles sur lesquelles reposaient quelques poèmes laissés par des voyageurs. Il y avait également plusieurs petites statues de dragons sur des sortes de petits autels. On y avait parfois laissé de la nourriture, quelques pièces, ou même des plantes, sans doute comme des formes d’offrandes.

« Ainsi vous désirez saisir votre position face à ce monde complexe et étrange qui nous entoure ? Je présume qu’un retour à la vie après avoir connu le décès fut un élément déclencheur, une expérience probablement mémorable, quoique traumatisante, mais également un vecteur de doutes, de questions et de peurs. Mais les émotions peuvent être de très bons professeurs. Comment gérer l’inévitable fin ? »

Un peu de raffut commença à se faire entendre au niveau de la pagode et le sol se mit à trembler légèrement.

« Il n’existe pas de réponses pré-construites ou évidentes à votre questionnement. Vous donner une réalité, une certitude, est au-delà de mes pouvoirs. Mais je peux peut-être vous aider à y songer. Admettons une simple chose : Et si la vie, qu’elle soit après ou avant la mort, n’avait en elle même pas d’intérêt mais n’était que le résultat d’une précédente cause. Et si la vie n’avait justement ni objectif, ni sens ? Je sais cette possibilité abrupte, mais elle est pragmatique. Si nous considérons que nous venons à l’existence pour y suivre un schéma : Naître, vivre, mourir ; Nous créons une prison de directions. C’est contraignant et sclérosant. Le savoir nous encourage à devenir autonomes et à nous déconditionner de notre éducation. Concevoir par delà la vie et la mort, concevoir l’existence comme un tout qui ne commence pas forcément par la naissance, et ne prend pas automatiquement fin par le décès ; est la portée de tous. Cela demande de la patience et du courage. Mais c’est vivre en cohérence de l’impermanence. Tout est en perpétuel mouvement : Le sens que nous donnons aux choses, même notre propre vie, se déplace également. »

Apalala surgit des montagnes environnantes, non point en tant que bipède, mais dans son apparence naturelle et réelle. En dragon. Il commença à s'enrouler de tout son long autour de la pagode au bout du sentier en évitant délicatement de trop la serrer afin de ne pas la détruire. Il tourna sa tête hirsute doucement vers le sentier et l'invité.

« La plupart des gens sont perturbés face à ces questions, car ils veulent posséder la réponse, au lieu de la consommer. Existe t-il réellement un message à votre retour, cher ami, ou bien n'est-ce ici qu'un énième mouvement d'un engrenage de la grande horloge universelle ? Le monde est dirigé par la peur. La peur des autres, la peur du futur, la peur d'un nouveau départ, la peur de la fin imminente. Mais être en vie, et surtout, être conscient de soi même, c'est être en capacité de constituer ses propres choix. Entre craindre ou chérir, tendre la main ou utiliser son poing. Il n'existe de réponses faciles, cher ami. Nous devons tous à un moment ou un autre faire face à l'abysse de nos pensées : Il est d'usage de ne se faire consumer. La vie comprend une grande part de souffrance. Nous souffrons et nous avons peur car nous vivons. Cette souffrance est causée par le changement, le conditionnement, la réflexion. Elle imprègne tout les niveaux de l'existence.»

Il laissa un instant son regard fixer et se perdre sur l'étranger, néanmoins invité.

« Pourquoi avoir choisit votre vocation ? Pourquoi combattre le crime ? Pourquoi lutter contre une nécessité a la justice ? Pourquoi avoir fait de votre vie l'étendard de cette cause, cher ami ?»


Dernière édition par Apalala le Sam 4 Aoû 2018 - 0:34, édité 1 fois
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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Jeu 2 Aoû 2018 - 19:02

En conservant toujours cette aura charismatique qui l’avait caractérisé dès leur rencontre, Apalala l’avait invité à le suivre à l’extérieur. Wesley eu le sentiment de l’avoir perdu un instant, évaporé dans la beauté d’un aménagement Feng Shui invitant à la rêverie. Il continuait à avancer et la voix du dragon l’invitât à rejoindre la pagode. Des autels étaient disposés avec quelques offrandes et des statuettes représentant des dragons. Wesley mis la main dans la poche de son pantalon et en sortir un origami qu’il avait conçu dans le train. L’origami était une grande passion de Wesley avec les poèmes. Il s’agissait d'une construction illustrant le rêve qu’il avait eu lors de son trajet. Celui d’un dragon, mais un dragon effrayant, aux attentions bien moins pacifiques qu’Apalala. Il hésita à le poster sur l’autel mais se ravisa. Non. Si son sens des rêves prémonitoire ne le trompait pas celui là ne mériterait surement pas qu’on le vénère. Il le remit donc dans sa poche et Apalala lui parla à nouveau, avec des mots d’une grande sagesse.

La pagode bougeait et l'hôte des lieux lui livrait sa pensée ou plutôt lui proposait des questions invitant Wesley à réfléchir par lui même. Car c’était par ce mécanisme que ce qu’il penserait lui conviendrait le mieux. Au fur et a mesure que le dragon millénaire parlait le New-yorkais songeait au fait qu’il ne devait pas confondre l’opinion, simple idée prémâchée récupérée à partir de l’esprit d’un autre, et la réflexion; qui par sa racine rappelait en elle même son concept: Réfléchir c’est se voir tel dans un miroir, il ya un rapport à soit. Pour toutes ces raisons Apalala interrogeait plus qu’il ne répondait, et c’était très bien vu.

Apalala avait surgit des montagnes sacrées napées de brumes, sous la forme d’un immense dragon. Wesley sentait son cœur se soulever, a la fois impressionné et fasciné. Il écoutait parler la créature céleste enroulée autour de la pagode, jusqu’a ce qu'elle s’arrête de lui parler quelques instants, le fixant. Puis le dragon lui demanda pourquoi il avait fait ce choix de vie, celui d'être un justicier.

“Parce que je savais que les crimes allaient se réaliser. Je ne pouvais pas rester sans rien faire avec la certitude que des gens mourraient alors que j’avais réellement le pouvoir d’agir. Réellement. J’aurais eu le sentiment que...dieu...ou quelques choses d’autre m’avait donné une pouvoir dont je n’était pas digne.”

Wesley faisait quelques pas sur le sol pavé, approchant du dragon mais modérément. Il songeait à l’éducation judaïque qu’il avait reçu mais aussi avec quelle aisance il s’était affranchi des règles toute sa vie. Il était aussi le produit d’une éducation c’était certain, mais elle ne l’avait pas forcée à agir en justicier. C’était son choix intime, une capacité à s’indigner de l’inacceptable qui avait fait de lui un justicier.

“Je ne pouvais pas rester à contempler chaque nuit la noirceur de l’âme humaine sans essayer de faire cesser la souffrance. Certains s’en accommoderaient, mais pas moi. Je voudrais dormir d’un sommeil sans mauvais rêves. Cette nuit là je n’aurais plus besoin d’être le marchand de sable.”

Wesley repensa a son rêve de dragon, et au fait que son intervenant serait sans doute l’un des seuls dans ce monde à pouvoir le renseigner.

“J’ai rêvé d’un autre dragon, il semblait animé de mauvaises intentions. Un autre dragon venu des royaumes célestes serait il descendu sur terre ?”

Wesley guettait la réaction d’Apalala et écouterait sa réponse avec attention.
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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Sam 4 Aoû 2018 - 1:24


 « Wesley Dodds, je ne suis pas un justicier. Il serait particulièrement ignorant de ma part de juger votre manière d’être. Vous êtes un homme de valeur, comme le montre votre conscience et votre cri devant l’injustice. Mais une grande interrogation est portée dans mon esprit : Vous combattez le crime car vous dites que vous avez le pouvoir d’empêcher la souffrance des autres, et qu’il vous paraît inconcevable de ne pas agir.

Mais avez vous déjà songé au futur, Wesley ?
Combien de temps pouvez vous endurer ces visions ?
Combien d’années avant que cela ne devienne sclérosant, pesant, et finalement acide et insoutenable ?
Pouvez vous assurer que vos valeurs seront inatteignables ?
Comment concevez vous l’inévitable fin ? Le temps ne dévorera peut-être pas votre enveloppe physique, mais qu’en est-il de votre esprit ?

Un monde sans ces crimes est un monde imparfait, un monde illusoire, un monde mal équilibré. Au mieux : Cela serait une utopie… Au pire, cela serait un enfer…
Nous avons besoins de héros, Wesley. Nous avons besoin de courage, de compassion, d’honneur, d’empathie, de décision. Mais toutes ces qualités n’existent que confrontées à la couardise, le chaos, la violence, l’impie, la destruction et l’injustice. Ne vous méprenez pas de mes dires : Je ne considère pas que vous agissez en mal, et je ne vous suggère pas de cesser vos activités… Mais j’aimerais connaître la perception que vous avez… De vos propres capacités, de votre aptitude à vous projeter et vous concevoir dans un lointain avenir.»


Apalala commença à se passer une patte dans la barbe afin de la lisser et de la peigner tout en émettant un grognement doux.

 « C’est étrange… Quand tout se passe bien, nous ne remettons pas en cause notre façon d’être ou notre rapport a l’univers. En revanche, dès que quelque chose cloche, nous commençons à douter de leur pertinence. Ressentir le négatif est une chose : Subir et s’y identifier en est une autre. Préservez vous, Wesley. Les civilisations bipèdes enseignent à rejeter les émotions négatives et la douleur ces derniers temps. La colère ou la tristesse ne vous mèneront pas vers la destruction. La rage, la passion et le désespoir le feront. Contrôler son amour, sa colère, sa tristesse... Voilà ce que nous devrions apprendre. Chérir leurs existences sans se rendre esclave de leurs caprices. Ressentir en soi-même ne vous condamnera pas... Cela vous sauvera. Et si vous doutez encore de la raison de votre retour sur cette terre, peut-être que vous devriez estimer cela comme une nouvelle chance... un choix à faire. Pas celui de devenir un héros, ou un criminel, Wesley. Le choix de devenir meilleur. »

Il écouta attentivement les dires de son invité quand à ce fameux dragon. Un dragon maléfique ? Compte tenu des prouesses de son note, Apalala n’avait pas besoin de chercher bien loin pour deviner ce dont il parlait. Hélas… Cela signifiait aussi qu’il avait raison depuis le début : C’était une mauvaise nouvelle. Apalala ferma doucement les yeux.

 « Oui. Je sais à quoi vous faites référence. Vous parlez du Roi Munmu. Mes maîtres et la cours céleste se doutaient bien qu’il se tramait quelque chose, et j’avais déjà formés plusieurs théories et possibilités quand à ce fait… Le fait que vous veniez ici et que vous m’en touchez mot est une terrible nouvelle cependant. Car cela implique que mon raisonnement était juste. Munmu est bel et bien sur Terre. Du moins : Son essence, son énergie. C’est une terrible nouvelle, Wesley… Pour moi... et peut-être pour vous aussi... »

Apalala resta cependant calme et ré-ouvrit les yeux. Il y avait une pointe de tristesse dans son regard. Peut-être que la venue de Wesley n'était finalement pas le simple fruit d'un hasard, mais bel et bien un signe supplémentaire de la nécessite d'accomplir sa destinée.

 « Wesley. Que savez vous des dragons ? Pouvez vous deviner pourquoi cette affaire me cause autant de soucis ? »

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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Lun 6 Aoû 2018 - 20:38

Si Apalala ne montrait pas une aussi grande sagesse, probablement Wesley n’aurait il pas pris au sérieux les avertissements qui lui étaient fait. Combien de temps endurerait il cette vie? Il ne se posait pas vraiment la question a vrai dire, car il était tourné vers l’avenir et positif. Mais il savait que Hangman avait fini par craquer, ne supportant plus son pouvoir et ce qu’il devait en faire. La mort lui avait semblé la seule solution, pour Wesley si la mort était parfois une délivrance et qu’il l’avait affrontée sans broncher il n’en était pas là. Il allait bien mentalement même si son retour parmi les vivants le perturbait.

“Je comprend que le monde ai besoin d’une part de chaos et d’ordre, de justice et d’injustice comme d’un Yin et d’un Yang. Je suis plus souvent du coté du Yang car j’ai eu trop souvent à me poser cette question: Si je n'agis pas pour arrêter le mal, qui le fera? Je suis peut être un matérialiste mais je prend mes décisions d’action sur cette base: Est ce que je favorise la vie ou est ce que j’y nuis? Je suis sans doute trop influencé par des penseurs naturalistes occidentaux mais je pense qu’une valeur morale peux être qualifiée de haute ou de basse grâce à çà. Après mes capacités...sont limitées, j’en ai peur. Mais comme tous les mortels.“

Les paroles d’Apalala sur l’acceptation des émotions dans leur ensemble pour vivre avec étaient à nouveau pleines de sagesse. Devenir meilleur. S’il était une chose noble à poursuivre dans cette nouvelle vie, cette chance, c’était bien cela.

“Vos paroles sont précieuses Ao Xin, j’y méditerais dans les moments de quiétude comme dans l’adversité”

Puis Sandman lui parla de ses rêves concernant un dragon mauvais, et Apalala lui expliqua qu’il s'agissait du roi Munmu. Et l’attitude comme les mots du dragon face à lui n’auguraient rien de bon sur l’arrivée de cette essence.

“Je ne connait des dragons que ce que vous m’en avez conté et Tiamat, une déesse des océans que mes camardes on eu a affronter. Mais je connais des magiciens qui pourraient peut être vous aider plus que moi. Je ne peux que vous décrire mes rêve et ceux ci doivent être interprétés. C’était un dragon décharné, squelettique, sans corps pour ainsi dire mais bien reconnaissable. Peut être cherchait il une proie humaine, il en avait aprés moi dans ce rêve mais je doute que ce fut le cas. Il m'arrive d'avoir le point de vue des victimes.”

Il ne savait pas quoi ajouter. Les rêves étaient bien symboliques, et on en comprenait jamais vraiment le sens exact.

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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Sam 11 Aoû 2018 - 0:21

Apalala hocha doucement la tête avant d’abaisser un peu celle-ci pour la rapprocher. Il se lissa un peu la barbe en réfléchissant, avant de cracher un peu de fumée par les narines. Très bien. Il pouvait sans doute lui raconter, cela ne présentait en tant que tel pas vraiment de désavantages ou inconvénients.

 « Mmh… Très bien. Je vais vous raconter l’histoire du Roi Munmu, et vous éduquer un peu sur les dragons. Écoutez bien, car rares sont ceux qui sont en mesure d’accéder à ce genre de savoir. Certaines vérités sont mieux gardées secrètes. »

Les moustaches du dragon se mirent à flotter un peu dans le vent lorsqu’il commença a donner accès à son esprits et son souvenir à son hôte, dans une brise magique douce mais étrangement concentrée. Il y avait de nombreuses images à voir. Le sommet d’un pic, une cascade de montagne, la surface d’un lac, une plaine enneigée… Mais ce n’était pas le plus intéressant. Voilà que défilait maintenant les paysages d’une ancienne contrée asiatique… Des villes fortifiées, des champs labourés et des fermiers troquant des marchandises sur une sorte de place de commerce, sous le regard de sentinelles en armure légère. 

 « Notre histoire prend source dans l’ancien Royaume de Silla, au septième siècle. En ces temps anciens, alors que l’humanité ressemblait à une masse grouillante en quête d’âge d’or et de châteaux toujours plus hauts, Munmu était roi. De part ses efforts et ses grandes contributions dans les guerres locales, il fut le premier seigneur de Silla à parvenir à unir le pays. Cet exploit, quoiqu’il fut critiqué par les royaumes avoisinants, lui valut une grande popularité auprès de son peuple. Munmu devint donc le roi unificateur, mais aussi le roi parangon. Il s’était jurer de protéger son pays de tout envahisseur, mais aussi du vice, de la corruption, et du mal-fait. Sa volonté était grande. Son esprit imbrisable. »

Il prit une pause, et la vision se dirigea vers la grand mer. Les vagues, les mouettes, les nuages hauts dans le ciel…

 « Ao Guan était le Roi Dragon des mers de l’Est. A ce titre il était en charge de faire respecter la volonté de mes maîtres et l’équilibre sur les contrées environnantes. Je ne peux vraiment m’aventurer beaucoup sur ce sujet, Wesley, car nombreuses vérités du Royaume Céleste ne sont pas destinées à tomber entre les mains de mortels bipèdes. Sachez cependant que les dragons ont reçu de mission divine cette surveillance. Comprenez que la Terre est… Un protectorat. Dont nous sommes les gardiens, au nom de l’Empereur de Jade. Quand bien même il existe de nombreuses autres entités ayant des rôles similaires, d’origine diverses et variées. »
La vision découvrit la silhouette serpentine d’un dragon qui glissait parmi les nuages, telle une ombre flottante dans le firmament.

 « Nous sommes liés par notre mission, et notre objectif. Nous composons des forces naturelles, et nous ne pouvons nous soustraire aux obligations que cela apporte. De ce fait, il aurait été en temps normal à Ao Guan de régler ce problème, et non à moi, Ao Xin dit Apalala. Hélas… Ao Guan avait disparut. Les circonstances de cette disparation m’étaient étranges, quoique cela impliquait un certain Ne Zha. Disons les choses comme elles le sont : En l’époque de Munmu, il n’existait de Dragon des Mers de l’Est. Et c’est ici que notre bon roi entre en jeu. Voyez vous Wesley, j’ignore tout de cet individu, ou de son pouvoir. Mais ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’un mortel du Royaume Terre eut été capable de prodiges défiant l’autorité même de mes maîtres. »

Le dragon émit un léger grognement. Visiblement, Apalala avait un peu de mal à se faire à l’idée que les créatures du Royaume Terre même soient en mesure de s’élever au point de dépasser les prévisions des dragons.

  « De ce fait… Lors de sa mort, Munmu est parvenu à usurper un puissant pouvoir draconique. Il était donc le premier Dragon non issu de la Cours Céleste, même si cela eut lieu dans sa mort. Probablement frappé par une comète du haut de sa nouvelle puissance, Munmu a observé son royaume se développer et évoluer, jusqu’à former ce que vous appelez aujourd’hui la Corée. Hélas… Munmu ne se reconnaît plus dans ce pays. Il considère qu’il est devenu souillé par la corruption et le vice qu’il chassait au temps de son vivant. C’est… Une aberration à l’ordre des choses. Et cela mécontente fortement mes maîtres. Il est d’une affligeante réalité qu’un mortel puisse ainsi usurper la place du grand Ao Guan après sa disparition, et se mette aujourd’hui en quête de porter jugement sur une partie du Royaume Terre, utilisant cette force usurpée et non légitime. »

Apalala hocha doucement la tête. Voilà la raison pour laquelle il était sur terre, désormais, et pour laquelle il enquêtait et rassemblait autant de savoir que possible.

 « Ne vous y trompez pas, Wesley. Tout le savoir encaissé dans ce pavillon est partie intégrante de ma recherche active de Munmu, dont nous avons totalement perdu la trace. Et maintenant que vous venez, avec ce cauchemar en tête… Vous pourriez bien apporter la première piste à ce jeu d’enquête. Mais… Vous devez comprendre mes intentions et ce que cela implique, Wesley. Car mes actions provoqueront le mécontentement de nombreux de vos semblables. Voyez vous : Tout me porte à croire que Munmu est en quête d’une âme afin de transmettre son pouvoir, et d’en faire son bras armé. »

La vision se coupa et revint au regard un peu morne et triste du dragon.

 « Je ne peux laisser une telle chose se produire… Et si la passation de Munmu s’effectue… Je n’aurais d’autres choix que de détruire l’innocent qu’il aurait sélectionné pour ce rôle. Cette puissante est illégitime. Il est de mon devoir sacré de la détruire. De fait, Wesley… Vous rêvez de ce dragon « malfaisant » qui est en réalité un homme zélé et malheureux. Sa quête est sans doute pétrie de bonnes intentions… Mais comme je l’ai déjà dit : Je ne peux laisser un tel acte se produire… »

Il y avait véritablement quelque chose en Apalala. Il était vraiment désolé et ne cachait pas sa lamentation de devoir en venir à de telles extrémités.

« Alors, Wesley ? Que ferez vous le jour où vous verrez dans vos rêves moi : Apalala, déchirant de ses crocs et de ses griffes la chair d'un innocent avant de me repaitre de sa carcasse ? Tout cela car Munmu aurait placé ses bonnes intentions et sa force en lui ? Que ferez vous, si il s'avère que ces visions de Munmu ne sont pas des illustrations de votre pouvoir, mais bel et bien lui qui compte vous choisir ?»

Il secoue doucement la tête.

« Ce n'est pas un choix de cœur. Croyez moi quand je dit que la possibilité que j'ai un jour à dévorer un être du Royaume Terre, une place que je suis censé protéger et non détruire, m'attriste au plus haut point. Nul ne devrait avoir à subir un sort si cruel, déterminé à l'avance par des puissances bien supérieures... Mais je suis un dragon, Wesley. Je ne peux me soumettre aux lois de ma création, et à l'objectif sacré que j'ai reçu. L'équilibre doit être atteint, par un moyen, ou par un autre. »

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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Sam 11 Aoû 2018 - 10:25

Wesley s’était vu conter par Apalala l’histoire du roi Munmu et du royaume de Silla. A grand renfort d’images transportant littéralement Sandman en des contrées éloignées remémorant une époque pétrie de mythes et de légendes, le dragon avait pu lui expliquer ce qu’il avait peut être vu. Ce qu’il serait contraint de faire si effectivement, le Dragon des mers de l’Est trouvait une enveloppe charnelle pour y renaître. Dévorer quelqu’un pour empêcher ce retour, quand bien même se serait Wesley qui serait plus concerné qu’il ne l’imagine par ce crime. Mais Wesley ne croyait pas que ce puisse être lui le réceptacle de cette “ réincarnation” . A sa connaissance il n’avait aucun ancêtre coréen et si Munmu jugeait sévèrement la perte de repères de la Corée vis à vis de ses traditions probablement préférerait il quelqu’un issu de sa propre contrée pour accueillir son âme et ses pouvoirs. Apalala l’avait prévenu, il devra peut être le voir agir tel un dragon et non tel un justicier correspondant à ses critéres de membre de la JSA.

“J’essaierais de vous empêcher de tuer le nouvel hôte de Munmu, voilà ce que je ferais.”

Sandman n'empêcherait rien seul, c’était une certitude. Mais le fait qu’il agisse pourrait être déterminant.

“Et je ne pense pas qu’il me choisisse. Si la Corée a trop oubliée ses traditions à son gout je doute fort qu’il choisisse un juif de New York pour revenir.”

Wesley avait l’impression pour la première fois qu’Apalala avec toute sa sagesse, se résignait a être l’instrument des puissances qui l’avaient fait émerger des royaumes célestes. S’il disait cela il fallait ne pas oublier qu’il avait eu des siècles pour y méditer, et que Sandman ne le ferait pas changer d’avis. Aussi le Marchand De Sable n’essaya pas de le convaincre, car cela aurait été à son avis une perte de temps. Et si le dragon avait l’éternité c’était loin d’être son cas à lui. Tout au plus donc pouvait il répondre aux interrogations soulevées par son interlocuteur et lui laisser entrevoir une autre solution.


“Des puissances divines sont ébranlées par la volonté de mortels. Des mages deviennent des dieux et des dieux se font enfermer dans leurs propres royaumes dont on fait garder la clé par des mortels élevés au rang de divinités.”

Zatana Zatara, Artemis of Bana-Mighdall, ...des mortels que Wesley savait élevés au rang de dieu qui prouvaient que les forces pouvaient être inversées. Et que le dragon du Mont Hua faisait peut être erreur de croire que sa destinée était écrite et inévitable.

“Ils n’ont sans doute rien de la sagesse des dieux originels. Et je comprend même la crainte bien fondée qu’il pourrait y avoir à ce que des êtres aussi inconstants que les créations même des dieux discutent leur pouvoir et les remplacent. Mais il est un un fait. Vous l’avez dit vous même, Munmu n’était pas un dragon céleste à l’origine, c’est un pouvoir autre qui l’a élevé à ce rang. Ce qu’il a fait peut être défait de la même manière, sans que la force divine dont vous êtes l’avatar aie a tuer pour rétablir l’équilibre. Les dieux n'ont pas élevés Munmu à ce rang, rien n'oblige à ce que ce soit eux qui le stoppent par votre entremise et avec leurs méthodes.”

Wesley n’espérait pas faire changer d’Apalala d’avis, et à vrai dire il n’avait pas envie de trop le contrarier car le voir en colère devait être terrible et dangereux pour l’intégrité physique. Mais si au moins il pouvait semer une graine dans l’esprit de quelqu’un qui semblait savoir déjà tant. Une idée,ce serait bien. Celle que peut être ce choix si difficile de tuer un terrien, l'objet de sa protection, n’est pas inéluctable.
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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Lun 20 Aoû 2018 - 15:17


Apalala hocha doucement la tête. Il n’était pas insensible à ce genre de paroles. Hélas, il ne pouvait vraiment se résoudre à faire autrement que le plan indiqué.

« Je comprends et vois où vous voulez en venir avec vos paroles. Hélas, être un dragon n’est pas une question de choix, de pouvoir, ou bien de libre chemin. C’est une question de règles pré-établies et de soumission à un devoir naturel et immuable. Tenter de m’extraire de cette ligne de vie… Est simplement en dehors de mes pouvoirs. En un sens, je vous envie, vous, mortels et bipèdes du Royaume Terre. La Cours Céleste est bien plus regardante quand à ses sujets et leur rôle dans l’univers. Vous avez accès à une liberté que je ne pourrais jamais obtenir. »

Il glissa un peu le long de la tour de manière à se positionner un peu plus bas, pour mettre finalement pied à terre et se secouer un peu. Il passa de nouveau ses griffes dans sa barbe, comme un peigne, afin de la recoiffer un peu. C’est un geste très fréquent chez lui. Il doit être partiellement obsédé par cette recherche de propreté.

« Cette grande volonté et liberté du Royaume Terre pourrait être la perte de la Cours Céleste. J’apparais grand et puissant en comparaison des humains normaux, pourtant, ma force magique ou physique n’est qu’un grain de poussière en comparaison avec d’autres. C’est aussi cela, la tragédie des Dragons désormais. Que pouvons nous faire lorsque ceux que nous étions censés protéger finissent par devenir plus forts et plus aptes à combattre que nous ? Avons nous simplement le droit de nous défendre, lorsque ces mêmes personnes de notre protectorat acquièrent un jour ou l’autre le désir de se débarrasser de nous ou de nuire à la stabilité du Royaume Terre, d’une manière ou d’une autre, et même avec les meilleurs intentions possibles ? »

Il émit un souffle un peu rauque avant de finalement s’allonger par terre, les moustaches tombantes. Probablement un signe de fatigue.

« Il n’existe pas de réponses faciles, comme je l’ai déjà dit. Peut-être le savez vous, mais je porte parfois l’étiquette du Shadowpact, lorsque les choses s’avèrent nécessaires. C’est ce fameux Phantom Stranger qui m’y a introduit. Il est le genre d’acquabit qui font trembler mes maîtres et la Cours Céleste entière. Je serais bien incapable de l’arrêter si il devait un jour mal tourner. Mais je ne pense pas que ce soit possible pour lui d’arriver. En un sens, il est proche de moi. Il est sans doute lui même prisonnier de sa propre omniscience. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j’ai de l’empathie pour lui et ait accepté de l’aider à différents moments. Je ne doute pas que j’aurais bientôt à reprendre ce badge d’équipe tôt ou tard. »

Il se redressa un petit peu, ses moustaches volant au gré du vent environnant, et prit un air un peu plus fier et plus résolu.

 « Je vous remercie de vos mots, Dodds. Quand bien même ils ne pourront changer mon destin et mes mains liées par mes maîtres, il est toujours agréable et une aide morale de recevoir ce genre de considérations. Je sais que beaucoup de mortels auraient tendances à me considérer comme quelque chose plutôt que quelqu’un. Ou bien, pour les pires d’entre eux, comme une source de trophées et morceaux de valeur. Si un jour vous avez besoin de mon aide, ou de conseils, n’hésitez pas à revenir. C’est toujours un plaisir de recevoir et de raisonner avec des invités. »

Il se gratta aussitôt le cou a l’aide de sa patte arrière dans un frottement audible. Cela propulsa quelques écailles vertes sur le col.

« Prenez en une avec vous. Et si un jour vous avez besoin de me parler ou d’un peu de chance, saisissez là et… Espérer. Je vous offre ma bénédiction. Que prospérité vous accompagne. »

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Re: [Chine] La montagne sacrée (Sandman/Apalala) Sam 25 Aoû 2018 - 10:07

Sans surprise pour Wesley le dragon lui répondit qu’il n’avait pas le choix. Il n’y avait pour lui aucune alternative à la mort de l’enveloppe humaine que Munmu trouverait, et cela n’avait rien de plaisant à l’affirmer. Apalala réfléchit un moment à ces habitants de la terre devenus plus puissants que ceux du royaume céleste, à Phantom Stranger notamment. Sandman découvrait que son interlocuteur était un membre du Shadowpact, il était ainsi bien qu’il l’ignora certainement une sorte de “super-héro” lui aussi. Un super héro qui s’ignorait.

Il remercia Wesley d’être venu, et l’invitait à revenir quand il en sentirait le besoin. Il fit chuter quelques écailles vertes de son coup en s’y grattant puis l’invita à en prendre une. Le visiteur s’approchait doucement de celles ci puis se baissait pour en prendre une un eu plus grosse que la paume de sa main. Le sage du mont Hua lui souhaitait le meilleur pour la suite, ignorant qu’il avait déjà fait beaucoup. En conversant avec lui le New-yorkais avait pu se recentrer sur des choses essentielles mais aussi trouver de la paix. Ce lieu, cet être céleste, étaient un baume à l’âme qui lui feraient aborder les mois qui viendront plus sereinement.


“Merci pour tout Ao Xin. Pour l’hospitalité, le thé, vos invitations à la réflexion et cette part de vous même.”

Le membre de la JSA inclinait doucement la tête et laissait l’hôte des lieux pour traverser à nouveau le grand jardin, puis après avoir longé les murets il quitta le pavillon pour entamer sa décente vers le village. Il emporterait avec lui un peu de cette tranquillité, de cette incitation à la méditation qui ferait relativiser sur les soubresauts du monde contemporain. Il avait toujours eu un lien avec l’orient, bien qu’il soit né américain. Peut être avait il été un habitant de ces contrés dans une autre vie?


Hj:
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