[New York] Disturbing Discovery

Lors de la Nuit du Jugement de Metropolis une vie avait été prise, et une autre rendue. Hangman n’était plus, Sandman était revenu. Batman avait demandé à Wesley Dodds de reprendre contact avec lui, ce qu’il n’avait pas fait aussitôt. Il avait dût avant cela s’occuper des centaines de paperasses, car c’était un casse tête juridique sans nom que de ramener quelqu’un à la vie, surtout quand il était riche. Une bonne partie du patrimoine de Wesley était allée aux bénéficiaires qu’il avait désigné dans ses dernières volontés: La Justice Society of America. Mais en plus du groupe, une partie plus importante était allée à Sanderson Hawkins, son apprenti et neveu de Dian. Celui qui avait souffert des insuffisances de son mentor, mais l'avait pardonné. Wesley était cependant inquiet, car Sandy avait disparu en mission il y a quelques temps de cela. Il irait prochainement enquêter à ce sujet, mais cela était une autre histoire et demanderait en préalable des investigations poussées pour retrouver sa trace.

Cependant à son retour il avait convenu avec la JSA de ce qu’elle lui rendrait de son patrimoine, et qui représentait environ un dixième de sa fortune d’avant. La villa qu’avait fait construire son père, certaines actions de son portefeuille dans l’industrie chimique, ainsi que des possessions immobilières sur New York. Il était bien moins riche qu'avant, mais là n'avait jamais été le but de sa vie.

C’était ce soir qu’avait été prévue sa rencontre avec Batman dans les locaux de la JSA, à des heures ou le rez de chaussée et son musée était fermé au public. Bien qu’il soit désormais pleinement dans la ligue, Batman avait fait beaucoup pour la JSA et il avait ici un statut particulier. Tout le monde le voyait comme l’un des leurs, et Wesley n’y faisait pas exception.

Wesley avait revêtu une veste en tweed brune à la coupe sur mesure, un pantalon en tissu gris, et une chemise blanche. Il portait une cravate grise maintenue par une discrète épingle dorée; Celle ci était le caractère “Mèng”, une idéographie symbolisant le rêve. On calligraphiait cette idéogramme à l’aide de plusieurs traits. L’un signifiant un sourcil sur un œil, l’autre un lit, et le dernier le soir. Sandman marchait dans le musée éclairé par quelques spot de basse puissance mettant en valeur les biens exposés, attendant qu’arrive le justicier de Gotham.

La Justice Society of America est une légende.
Formée par les plus grands Héros des années 30 et 40, moteur de la lutte contre l'Axe, capable de s'enfoncer dans les pires défis de la Terre et de l'Univers pour défendre ce qui est bien et juste, l'équipe n'a jamais cessé de lutter, de combattre et de réussir ; mais toute légende, tout mythe a ses limites.
Le Temps en fait partie.

Si le groupe a eu plusieurs moutures, il est clair que la version actuelle est bien moins active, bien moins présente, et bien moins efficace que les précédentes.
Clairement, la J.S.A. n'est plus que l'ombre d'elle-même – et les récentes rumeurs, sur une attaque uniquement relevée par des systèmes informatiques qui ont été annoncés étonnamment défectueux, ne vont pas aider à raviver les flammes de cette légende, qui apparaît désormais bien ternie ; pour l'instant.

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Au sein d'un hôtel particulier de New York, la J.S.A. a établi son repaire, mais ce dernier est quasiment constamment vide, ces derniers temps ; mais cela change, déjà.
Wesley Dodds, l'un des membres fondateurs du groupe, est revenu à la vie. Sans raison, sans justification, et sans publicité, le premier Sandman a repris pied dans la réalité – et entend, désormais, reprendre le cours d'une vie si complexe, si compliquée, mais bien sûr si intense.

Après avoir réglé ses difficultés administratives et logistiques, l'enquêteur des ombres et des rêves les plus noirs est retourné ici, où il retrouve les souvenirs de son activité Héroïque... mais pas uniquement.
Cet hôtel fut le sien. Il l'offrit à l'équipe, mais... ce fut chez lui, ici ; chez lui. Il est alors légitime qu'il tienne à y retourner, pour essayer de reconstruire sa vie. Il est alors légitime que ça soit ici qu'il ait sollicité une entrevue déjà envisagée, mais dont le contenu pourrait ne pas forcément plaire.

En revenant à la vie, Sandman a découvert que sa résurrection était liée au trépas de Hangman, qui a lutté jusqu'au bout... et pas seul.
Le Batman, notamment, a été là lors de ce décès, mais aussi lors du retour de Dodds. Et s'il s'est réjoui, évidemment, de ce coup du destin, sa nature intime le pousse à une prudence paranoïaque, exigeant une entrevue lorsque Wesley se serait remis ; le moment est, alors, arrivé.

« Se rappeler le Passé permet de moduler le Futur. »

Une voix lourde et puissante s'élève, soudain, dans le silence qui règne au sein de l'hôtel de la J.S.A., et notamment dans l'aile du musée où évolue Sandman.

« Du moment qu'on n'oublie pas le Présent et ses problématiques. »

Wesley peut, alors, découvrir l'origine de cette voix – au-dessus de lui.
Une forme, une silhouette qui se découpe depuis les ombres, sur les vitrines...

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... celle du Batman, si à l'aise dans les ténèbres !

Sans un mot de plus, et sûr de son effet, il effectue un salto souple et efficace, qui lui permet d'atterrir juste devant son interlocuteur. Il se redresse lentement, sûrement, en laissant son aura faire la suite. Les pupilles blanches de son masque luisent, alors qu'il se penche en avant... et lève sa main, pour l'offrir à son hôte.

« Monsieur Dodds, bonsoir. Un plaisir de vous revoir. »

Le ton est cordial, sympathique – mais qu'il n'y ait aucune illusion.
Bruce ne vient pas ici le cœur léger.
D'une part, la disparition de Hangman le hante, et le retour de Sandman l'inquiète. Mais, aussi, les rumeurs sur le bug informatique le gênent ; il doit savoir.
Même s'il est occupé, même si l'Univers est menacé, même s'il y a bien d'autres crises... il doit savoir. Il doit régler ça. Comme toujours.

Batman était tout comme Sandman de l’espèce des détectives nocturnes. Il était arrivé sans emprunter la grande porte dans un endroit pourtant étudié pour ne rien laisser passer. Une preuve de l’insuffisance des défenses, une preuve que si lui était venu jusqu’ici, quelqu’un d’autre pouvait l’avoir fait avant lui. Quelqu’un aux intentions beaucoup moins louables. Wesley tendait la main pour serrer celle du Batman.

“Plaisir partagé Batman.

Bien qu’il sache qu’il s'agissait de Bruce Wayne comme quelques rares personnes, Wesley l’appelait par son alias lorsqu'il portait son masque. S’il l’avait mis, c’est qu’il était Batman. Il respectait ce choix et lui même lorsqu'il ne portait pas son masque parlait de Sandman à la troisième personne du singulier. Comme s’il s'agissait d’une autre personne. Cela amusait beaucoup Dian en son temps, surtout quand cela faisait plusieurs années qu’elle avait découvert son secret et qu’il s’entêtait tout de même à maintenir une distance entre le Sandman et lui. Il reprenait avec un sourire, mais un sourire emprunt d’un certain dépit.

“Vous voir entrer si facilement ici ne me rassure pas franchement sur la sécurité du lieu.”

Wesley mettait les mains dans ses poches de pantalon et faisait quelques pas.

“Michael avait pourtant déployé des robots de veille sur les pourtours du bâtiment, je lui glisserais quelques mots sur leur remise à niveau...avec diplomatie.”

Terrific était un homme brillant et indispensable pour la JSA, il ne servait a rien de le rendre bougon. Wesley songeait aux mots du Batman lors de son arrivée.

“Vous avez raison. Je découvre un présent plein de problématiques et j’ai trop tendance à chercher dans le passé les solutions, alors qu’elles restent pourtant à inventer.”

En ouvrant sa main qui venait de serrer celle de Wesley, Batman y trouverait un origami que Wesley avait fait pendant qu’il l’attendait. Celui de la chauve-souris.

Le Batman acquiesce doucement, aux paroles prononcées par Wesley Dodds après les siennes ; pleines de sagesse, encore.
Si Sandman avait, depuis longtemps, quitté ce monde, son aura et son influence n’ont jamais cessé d’inspirer ceux suffisamment intelligents pour chercher dans le Passé des figures d’inspiration et des mentors ; Bruce en fait évidemment partie, et sait tout ce qu’il doit à l’homme devant lui.

« N’en voulez pas trop à Michael Holt : ce dernier a confié plusieurs codes à la Justice League, et j’ai eu la faiblesse de les utiliser, plutôt que de frayer mon propre chemin ici. »

L’ombre d’un sourire glisse sur ses lèvres strictes.

« Je n’ai plus la forme de ma jeunesse. Autant éviter les défis inutiles, quand je peux m’en priver… et quand je suis en présence amie. »

Ce qui est vrai – toutes ses paroles sont vraies.
Si la J.S.A. n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut, les rapports avec la Justice League demeurent, et la collaboration également. Evidemment, si Bruce a pris tous les codes de Mister Terrific, il n’a pas donné tous les siens… et il sait que l’inverse est vrai également.
Au loin, Michael Holt est informé de sa venue ici ; c’est le jeu. Lui ferait de même.
Non, en fait ; lui aurait fait pire, évidemment.

« Mais… la problématique de la sécurité demeure posée, Monsieur Dodds. »

Sa voix, presque sympathique jusque-là, se fige légèrement, s’assombrit ; se refroidit, clairement, alors qu’il avance sur un thème qui ne va guère plaire.

« Des rumeurs courent, sur ce lieu. Des rumeurs d’une attaque, qui n’est pourtant présente dans aucun rapport informatique, aucune déclaration de vos collègues. Seuls quelques témoignages indirects, de passants, font état d’un événement qui, à priori, n’aurait pas eu lieu – mais les déclarations concordent. »

Bruce soupire, légèrement. Il n’est pas à l’aise, clairement.
La J.S.A. fait partie des groupes légendaires, des grands premiers ; respectables et admirables. Sauf quand un mystère les entoure – sauf quand son instinct lui crie que quelque chose ne sent pas bon, ici.

Par réflexe, il laisse s’installer un léger silence, pour que son interlocuteur intègre ses déclarations. Il en profite pour baisser les yeux sur l’origami donné par Sandman – et se surprend à sourire, devant l’objet.
Mignon, et détaillé ; impressionnant, même, vu les trésors de patience que cela implique.
Mais son temps, hélas, n’est pas, ou pas encore, à une telle contemplation.

« Il est légitime que je vous pose la question, Monsieur Dodds. Et il serait légitime que j’apprenne ce qu’il se passe. »

Bruce se redresse, et plante ses pupilles blanchâtres sur l’autre Héros.

« Qu’est-il arrivé ? Que vous est-il arrive, ici ? »

Il n’aime pas interroger ainsi Wesley Dodds, surtout revenu aussi peu – mais il n’a pas le choix ; il doit savoir. Il doit agir, si besoin.
Il doit protéger le monde, de quiconque… même de la J.S.A., le cas échéant.

Mais, alors que les deux hommes discutent, échangent, avancent, une forme émerge, dans un coin sombre et discret du musée. Une forme qui se détache des ténèbres, et les fixe sans émotion…

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… une habitude, chez les Docteurs Fate – même si celui-ci peut sembler différent, dans sa posture et sa discrétion !

Spoiler:

Batman indiquait à Wesley que Terrific et lui avaient échangés des données et partagé leur travail ce qui l'avait grandement aidé pour entrer. Parce qu’en échangeant les bonnes pratiques la JL comme la JSA en sortaient toutes deux renforcées, ce qui était du bon sens, pour peux qu’on se fasse confiance. Il lui parla aussi de rumeurs. Des rumeurs dont Wesley n’avait pas encore eu écho, des paroles de passants...absentes de toute base de donnée informatique. Batman voulait savoir, il devait savoir. Il regardait Wesley droit dans les yeux et le New Yorkais prenait l’affaire au sérieux, du moins sa mine inquiète le laissait paraître. Il sortait l’une des mains de ses poches et la passait sur son menton en réfléchissant.

“Ce que vous dites là ne m’enchante guère Batman...je ne suis au courant de rien de ce à quoi vous faites allusion, et les questions informatique sont plus traitées par Michael d’habitude...mais si vous savez déjà qu’il n’y a rien à voir dans l'ordinateur central je suppose que vous aviez déjà communiqué avec lui à ce sujet, sans qu’il ne trouve rien…”

Wesley songeait au réseau informatique mis en place qui contrôlait tout ou presque, et entrevoyait une solution.

“J’y songe...lorsque Sandy a eu son accident, j’ai cherché à comprendre ce qui lui arrivait et j'avais acquis un détecteur sismique car j’avais remarqué des vibrations chez moi. Un de ces anciens modèle à enclenchement automatique qui tracent à l’encre les variations sur l’échelle de Richter.

Si un mur a été attaqué dans les sous sols l’appareil pourrait avoir gardé une trace des vibrations, et avoir imprimé une ou plusieurs feuilles. Je l’ai rangé dans une réserve au sous sol après avoir étudié les pouvoirs de Sandy, je l'ai toujours laissé branché au cas où. Je vous propose de voir s’il a enregistré quelques choses.”

Alors que Wesley relevait la tête pour aller vers l'ascenseur avec Batman il distingua Fate qui était resté là à les écouter. Il était silencieux, ce qui ne manqua pas de faire sursauter Wesley.

“Doctor Fate! Voilà une frayeur dont je me serais bien passé! “

Fate avançait doucement vers les deux héros en quittant l’obscurité, ne touchant même pas le sol.

“Wesley Dodds. Bruce Wayne. Quelle heureuse visite.”

Sa voix était neutre, ne rappelant rien du plaisir qu'aurait pu avoir un Kent Nelson de le revoir. Wesley fit une légère grimace devant l’accueil glacial de son collègue et repris.

“Cela fait longtemps mon ami.”

“Qu’est ce qui vous amène ici tous deux?”

Wesley pris un air surpris, n’appréciant pas l’attitude de son camarade. Si c’était une blague celle ci était de mauvais goût et surtout ce n’était pas le genre de Fate.

“Eh bien...je suis un peu chez moi ici. N’est ce pas?”

Fate approchait de quelques centimètres en avant. Sa présence en devenait presque...oppressante.

“'L'ordre des choses est que les morts le restent.

Je n’apprécie pas ton apparence Wesley Dodds, revenir ainsi rajeuni d’entre les morts ne peut qu'être l’oeuvre d’une force maléfique et rien ne m’assure qu’elle n’a pas encore une emprise sur toi.

Nous avons un nouveau Sandman désormais, tu as bien d’autres demeures où refaire ta vie, je t’invite à t'y rendre.”

Il venait littéralement de poignarder Wesley dans le cœur, puis se retournait sans ajouter un mot, prêt à repartir comme il était arrivé. Après avoir encaissé des mots si durs Wesley avait déjà surmonté l’épreuve. Quelle que soit la mouche qui avait piquée Docteur Fate il ne devait pas se laisser faire. Ce n’était pas au plus fort de faire la loi, pas dans la JSA en tout cas.

“Sauf ton respect Doctor Fate…”

Fate s’arrêtait, ne se retournant même pas. Il avait des yeux dans le dos de toute manière.

“...Sandy à disparu et que çà te plaise ou non je suis Le Sandman.”

Sans se retourner Fate administra alors son coup de grâce.

"Tu l’étais oui…”

Wesley baissait alors les yeux en ne sachant plus quoi répondre face à des échanges si durs.

Le Batman observe, guette et analyse les réactions de Wesley Dodds à toutes ses paroles, et surtout aux terribles questions qu’il pose sur son groupe.
Clairement, les réponses orales et les signes physiques qu’il laisse échapper ne lui plaisent guère.

Il n’en sait rien.
Aussi fou que cela paraisse, aussi inquiétant que cela soit, Sandman n’a pas été informé de ces événements, et ne peut donc rien révéler, rien répondre au Chevalier Noir.
Qui, évidemment, ne goûte guère ce rebondissement.

« J’ai fait le choix de ne pas échanger avec Mister Terrific à ce sujet. »

Sa voix est lourde, encore plus qu’avant. Même si les pupilles de son masque sont blanches, il fixe son regard vers Sandman, et toute son allure souligne sa crispation.

« J’ai considéré cet événement comme une enquête – ce qui justifie de limiter les révélations. »

Notamment aux suspects.
Bruce sait qu’il n’a pas besoin de le dire : Dodds a fait ce qu’il fait avant lui, et a tracé la voie dans laquelle il s’est infiltré ; la déduction est logique, mais il n’entend pas la formuler à voix haute.
Par prudence, envers Holt qui peut les écouter. Par respect, envers Sandman qui a, évidemment, un attachement plus profond que lui envers ses camarades du groupe.

Cependant, alors que le Chevalier Noir se prépare à répliquer, à reprendre, quand le détective des songes se lance directement, en évoquant une idée… une piste.
Sandy, son ancien associé qui a pris sa place lors de sa disparition, est dotée de pouvoirs spécifiques, sur lesquels la J.S.A. et Dodds notamment ont travaillé. Wesley propose de vérifier les capteurs et relevés d’une machine à vibration, une suggestion fort intéressante qui ne fait que confirmer tout le bien que Bruce pense de Sandman.

« Bonne idée, Monsieur Dodds. Allons-y. »

Quel plaisir que Wesley Dodds soit revenu – quel atout, pour eux.
Mais quel dommage que le prix à payer ait été la disparition du Hangman.

Néanmoins, alors que le duo avance vers le sous-sol, ils sont empêchés d’aller plus loin par une apparition… quasiment un fantôme.
Docteur Fate.
Par réflexe, Bruce se place en retrait, derrière Sandman, tandis que ce dernier échange avec son camarade ; ça se passe mal. Les postures ne sont pas bonnes, le Docteur Fate semble passif-agressif, et en vient à lancer des piques violentes et fort désagréables – qui sont injustifiées mais, surtout, ne sont guère une habitude pour les porteurs de ce Heaume.

« Wesley Dodds a peut-être été Sandman – mais il l’est redevenu. Nous ne pouvons pas en dire autant de ceux qui sont présents. »

Aucun Docteur Fate n’a jamais été aussi agressif.
Mais Bruce a eu vent, dans ses recherches et archives, qu’une entité liée à ces protecteurs mystiques a, bien trop souvent, adopté une telle attitude.

« Tu as été, jadis, l’équivalent de Docteur Fate – tu as été le protecteur de ce monde ; mais tu ne l’es plus.
Tu n’es désormais que le mentor de tes successeurs… »

Le Batman s’avance, et le Fate se retourne alors, après s’être figé.
En fixant désormais le duo, le Heaume semble changer – devenir plus foncé, plus sombre ; plus menaçant.

« … Nabu. »

« Prends garde, Bruce Wayne. Révéler les secrets de l’un, peut le pousser à révéler ceux de l’autre. »

Une tension lourde s’impose, alors, tandis que le Fate s’élève, par réflexe, dans les airs. Pour se placer un peu au-dessus du duo – pour acter sa supériorité.

« Je n’ai rien à cacher, et rien à craindre de toi ; mais beaucoup à apprendre de celui qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas. »

« Je suis persuadé que Wesley Dodds et ses proches seraient ravis de connaître l’existence du Conseil de la Dern… »

« Assez, Nabu. Assez de tes menaces – tu vaux mieux que cela. »

Le ton monte, de chaque côté. Bruce s’avance encore, pour relever le défi physique.

« La J.S.A. a fait l’objet d’une attaque, dont personne ne se souvient. Personne, au monde, n’aurait pu bloquer les systèmes de cet hôtel – hormis Mister Terrific, au-delà de tout soupçon ; sauf s’il a été manipulé pour cela.
Par exemple par un Magicien millénaire, se faisant passer pour ce qu’il n’est plus, afin de cacher ses secrets. »

Le Heaume se fonce encore, et un silence pesant s’installe soudain.
Pendant un long moment, Nabu demeure muet – avant de reprendre, lui aussi lourdement, la parole.

« Tu ne sais rien, Bruce Wayne, et je ne saurais révéler de tells éléments à des mortels. Quittez ce lieu, ou craignez mes foudres. »

« Je prends note de ton refus de parler, Nabu… mais qu’en dirait ton jeune apprenti, le Fate de New York ? Ou qu’en dirait celui qui t’a fait don de ce corps, le temps de cette formation ?
Que diraient ces Héros de ton attitude, ô Mage ? »

Le Heaume est quasiment noir, signe clair de la fureur de Nabu ; mais celui-ci ne bouge pas, continue de flotter au-dessus du sol et réfléchit.
Devant lui, Bruce a conscience de jouer gros – autant du fait de la fureur de Nabu, que de ce qu’il peut dire ; mais il n’a pas le choix.
Quelque chose est arrivé, et c’est grave ; il doit s’en occuper. Quoi qu’il en coûte.

Alors que Fate avait clairement signifié à Wesley qu'il n’avait plus sa place dans la JSA, Batman avait pris le relais dans ce qui semblait de plus en plus être une dispute entre le puissant magicien et eux. Au fil de la discussion Batman révéla que c'était Nabu qu’ils avaient face à eux, élément que Wesley découvrait en gardant tout son calme, mais avec un soupçon d'inquiétude de circonstance. Un Nabu qui piqué dans sa fierté de s’être vu démasquer aux yeux de Wesley menaçait Batman de livrer l’un de ses secrets. Un conseil qui aurait intéressé Dodds, mais dont Batman se dépêchait de faire taire l’existence en interrompant le porteur du Heaume mystique. Une chose que peu de monde sur cette terre pouvait se permettre.

La théorie de Batman se révéla alors. Une théorie que l’ordinateur central de la JSA avait était nettoyé d’informations compromettantes concernant une attaque des lieux. L’ordinateur de la JSA était une copie du Batcomputeur, un modèle fourni par le justicier de Gotham il y avait des années de cela et donc peux de personnes auraient pu faire ces modifications. Terrific en tant que troisième homme le plus intelligent du monde ayant des connaissances extrêmement poussés en informatique en était capable. Mais Batman ne doutait pas de lui, bien qu’il savait qu’ils étaient sans doutes écoutés par ce dernier. Il n’avait pas tord car une petite sphère appartenant à Terrific flottait silencieusement dans un coin obscur du musée

le heaumme de Nabu s’assombrissait et il en venait à les menacer. Bien qu’il fut désarmé Dodds réfléchissait déjà à un moyen de réagir par simple réflexe tactique et instinct de survie. C'était inutile, il n’aurait eu aucune chance. Batman cessait l’escalade, sachant probablement que les conséquences seraient des plus dramatiques. Il tentait de raisonner Fate en lui parlant de son plus jeune apprenti, et de l’image qu’il donnait à lui et l’hôte de son esprit. Celui ci restait silencieux, suspendu dans l’air au dessus d’eux. Il allait répondre mais fut interrompu par le ding de ascenseur.

Un ascenseur dont sortait Michael Holt Alias Mister Terrific. Terrific qui avait tout écouté des conversations depuis le début à l’aide d'une sphère cachée dans la pièce. Terrific qui tenait des feuilles dans les mains et semblait lui aussi, dans une colère dont il serait difficile de le sortir.

“6,9 sur l'Echelle de Richter.”

Lança t’il en regardant Fate, puis les héros à coté de lui. Entendant Sandman parler du sismographe il y était allé sans tarder pour mettre fin aux doutes qu’il commençait à avoir en écoutant Batman. Ses sphères s’approchaient de lui et il montrait les feuilles.

“J’ai vérifié la date sur ces relevés et les archives vidéo de mes sphères ce jour là. Il n’y en a pas. Il manque trois jours à compter du séisme qui a du menacer tout le quartier vu sa magnitude et dont personne ici ne se rappelle. Le matériau utilisé pour le béton du sous sol à changé entre avant et après cette coupure.”

Il serrait le poing. Il avait vraiment envie de fracasser son camarade et celui ci le lirait dans ses pensées.

“QU’EST CE QU’ IL S’EST PASSE MAGICIEN?!?”

Il n’aimait pas être pris pour une prune et le manifestait clairement en balançant les feuilles pare terre. Wesley se posait entre les deux en jetant un rapide regard à Batman, comptant sur lui si les choses tournaient encore plus mal.

“Attendez! Quoi qu’il se soit passé je suis sur que vous avez une réponse Nabu. Il n’est pas trop tard pour bien faire et tout nous dire. Pas trop tard pour montrer que vous êtes l'un des nôtres.”

Était il naïf? Non. Rêveur conviendrait mieux à définir Wesley. Mais ses rêves devenaient bien souvent réalité.

Une tension terrible, dans l’hôtel particulier de la J.S.A. et entre les différentes personnes présentes.
D’un côté, Sandman et Batman entendent obtenir des réponses, et vite, de la part de leur interlocuteur. De l’autre, Nabu ne se soumettra pas à des mortels, et encore moins du fait de la situation. La pression commence à devenir étouffante, les positions se figent, les cœurs s’accélèrent, et les regards deviennent plus durs.
Ils ne céderont pas ; aucun d’entre eux.

Mais, alors que le Heaume de Nabu est quasiment noir, alors que la nervosité gagne chacun et que, tous, ils le sentent, quelque chose va se passer – quelque chose de mauvais et de désagréable… un événement survient, oui.
Ce n’est, cependant, ni l’explosion du Magicien, ni l’ultime menace du Chevalier Noir ; c’est une arrivée, en fanfare.

Mister Terrific, le troisième homme le plus intelligent au monde, régulièrement président de la J.S.A., et chargé grosso-modo de la gestion logistique et administrative du groupe au quotidien.
Clairement, le référent de la J.S.A. ; et totalement enragé, après ses découvertes sur les manipulations de Nabu, qui se confirment.

« Michael. »

Un léger hochement de tête, et le Batman fixe à nouveau son attention sur Nabu. Ce dernier n’a pas bougé, flottant toujours au-dessus du sol… le Heaume toujours assombri.
Le regard du Magicien s’est décalé, et vise désormais uniquement Mister Terrific, qui liste tous les éléments de ce qui ressemble à un immense mensonge, quasiment une conspiration. Michael Holt explose finalement, littéralement – cela ne lui ressemble guère, mais peu savent combien son caractère peut s’emporter quand l’on touche à ce à quoi il tient le plus.
La J.S.A., qui lui a permis de retrouver goût à la vie, en fait partie ; gare à ceux qui s’en prennent à elle.

Finalement, Wesley Dodds se relance, reprend la parole… et tente d’agir comme diplomate, négociateur dans cette discussion brûlante.
Bruce, par un regard en biais, signifie inconsciemment ses doutes sur la réussite de la démarche – mais cela permet, au moins, d’occuper Nabu ; le temps suffisant pour que lui récupère, dans son costume, un Batarang spécial, qui pourrait servir si cela continue dans cette veine…

« Je n’ai jamais été l’un des vôtres, Wesley Dodds. Seuls les Docteurs Fate ont fait partie de la Justice Society of America. Nabu n’en a jamais été mem… »

« Dois-je appeler Carter ? »

Mister Terrific reprend la parole, sur un ton toujours agressif.

« Khufu Maat Kha-Tar. Ton Pharaon et ton ami, lors de ton existence physique. Ton seigneur et ton camarade. Tu sais qu’il est parmi nous, comme Carter Hall… dois-je l’appeler, pour que quelqu’un puisse te rappeler à tes sens ? Dois-je présenter au plus grand archéologue de l’Histoire, au plus grand détective historique, mes indices et doutes ?
Dois-je confronter ton plus vieil ami à tes actes, Nabu, pour obtenir enfin des réponses ? »

Le Heaume de Nabu devient, soudain, d’un noir absolu.
L’effet est saisissant et Bruce, par principe, recule d’un pas ; pas par peur, mais pour réagir au cas où.
Pendant plusieurs secondes, la tension augmente encore, et devient littéralement insupportable ; avant que l’impossible ne se réalise.

« … soit. »

Le casque s’éclaircit – quitte les ténèbres, pour retrouver son doré vif classique… et réconfortant.

« Je ne saurais échapper plus longtemps aux conséquences de mes actes. »

Un puissant soupir s’échappe de Nabu, avant qu’il ne lève ses mains, pour créer une image entre ses doigts.

« Un événement a eu lieu ici, en effet. Une attaque, d’un commando de ceux que vous appelez Vilains. Ils sont venus s’emparer d’un artefact – et la J.S.A. a voulu les en empêcher ; elle a échoué. »

L’image illustre ses paroles, et détaille la fameuse attaque.

« J’ai, alors, pris la décision de supprimer les souvenirs et traces de cet événement ; et je ne regrette rien. »

L’illusion disparaît, et Nabu fait alors face au trio devant lui ; fier et fort… mais conscient d’avoir mal agi, et donc prêt à subir les foudres de ses interlocuteurs.
Le Batman, lui, reste silencieux pour l’instant. Il n’a pas été le plus impacté, le plus insulté ; ce n’est pas à lui de réagir. Pas tout de suite…

Une trahison. Sous la colère c’était la seule chose qu’on pouvait ressentir dans une telle situation. Alors que tout ne faisait qu’empirer et que Nabu était confronté dans sa dissimulation de la vérité, la tension chuta. Brusquement. Pour laisser place à l'inquiétude. Car alors que Nabu faisait le choix de révéler ce qu’il avait fait, le visage de Terrific se décomposa. Celui de Wesley n’avait pas tant changé que cela depuis le début, il n’était pas un homme débordant sur le spectre des émotions, bien que cela n’enleva rien à la grande empathie dont il pouvait faire preuve. Les images finirent d’êtres dévoilées, ils avaient compris. Batman aussi découvrait qu’un objet avait été volée par une équipe de vilains dont il connaissait la plupart pour les avoir affronté.

Et il vit Jason, la lance du destin à la main. Peut être l’artefact terrestre le plus dangereux par le passé, comme au présent et probablement au futur. L’arme qui avait permise à Hitler de repousser la première JSA comme s’il s'agissait d’une bande de garnements qu’on repousse avec un martinet. Son apprenti qui avait tant souffert était parmi ce groupe à forte consonance Gothamite. Le silence se fit, et Nabu repris.

“Tu n’aurais pas du voir çà Bruce. Personne n’aurait du voir çà.”

Nabu descendait enfin de son piédestal, et les héros se rapprochèrent pour parler, sans posture défensive. Wesley passait ses doigts sous ses lunettes pour se frotter les yeux. Bon sang...combien de temps ils avaient perdu? Des mois? Des mois de retard pour la retrouver? Nabu brisa le silence à nouveau.

“Je sais ce que tu pense Wesley Dodds. Je ne regrette rien.”

“Je sais que tu sais. “

Terrific finissait enfin de desserrer sa mâchoire pour sortir quelques mots, contenant sa colère qui heureusement allait en diminuant.

“Pour moi tu as eu tord Nabu et avec toute tes certitude tu nous a mis dans une merde d’ampleur cosmique.”

Wesley regardait Batman en essayant de savoir comment il prenait les choses, puis ajoutait derrière Terrific.

“On peux continuer à regretter ce qu’il a fait ou se mettre dès ce soir à enquêter, et retrouver la lance. Le monde comptait sur nous pour la garder, et il compterait sur nous pour la retrouver. Que Fate prenne cette décision ou pas, on avait déja échoué, ils l’avaient. Maintenant le temps ne jouera pas avec nous c’est un fait. Mais soit on reste là dessus à se lamenter soit on réagis et on porte le combat sur leur terrain.”

Terrific hochait la tête par la négative.

“Facile à dire pour toi t’étais même pas de ce monde quand c'est survenu. C’est pas toi qui t’es fait manipuler le cerveau par celui en qui tu avais confiance et respect. ”

Wesley cherchait ses mots, puis se ravisa en regardant Batman qui aurait certainement un avis.

Le Batman reste silencieux, après l’aveu de Nabu, ses révélations et les réactions des deux membres de la J.S.A. ; longtemps.
Les pupilles blanches de son masque sont restées figées sur l’image retraçant l’événement précédent, qui a justifié la tenue de cette réunion improvisée et de ces révélations difficiles. Puis, elles se sont tournées pour se concentrer sur Nabu, sur le Magicien caché derrière ce Heaume, et derrière le visage de son hôte ; sûrement pas si volontaire que cela.

Alors que Sandman se tourne vers lui, en cherchant ses mots mais surtout en attendant une réaction de sa part, il prit conscience que c’est à son tour ; à son tour de dire quelque chose, d’exprimer son avis, de participer.

« Vous avez tort. »

Ce n’est, cependant, certainement pas cette réplique, prononcée en outre froidement, que Wesley Dodds pouvait attendre.

« Plutôt, Mister Terrific a tort. »

Lentement, le Chevalier Noir se détourne enfin de Nabu, pour épouser de son regard les deux autres Héros.

« Tu n’as jamais eu confiance et respect envers Nabu, Michael. Nabu n’a jamais fait partie de la J.S.A., et Nabu n’est pas, stricto-sensu, un Héros, comme peuvent l’être les Docteurs Fate ; Nabu est Nabu. Magicien millénaire, imprévisible et incontrôlable. Je doute même que nous puissions réellement comprendre sa nature et ses besoins. »

« La sagesse de Toth se lit dans tes mots, Bruce Wayne. »

« Mais cela ne rend pas pour autant sa conduite inacceptable. »

Pour une seconde, le Heaume s’obscurcit – mais retrouve son allure normale ; Nabu est piqué au vif, mais l’accepte. Et le Batman continue, lentement et froidement.

« L’une des armes les plus puissantes au monde a disparu, alors que la J.S.A. en avait la garde. Par honte, Nabu l’a fait oublier à tous, offrant ainsi aux responsables une discrétion supplémentaire, et imposant un retard dans l’enquête ; c’est regrettable et condamnable, mais cela doit être géré après. S’il y a un après à cela. »

Les piques et sous-entendus sont clairs. Ils ne sont absolument pas appréciés par Nabu… mais il encaisse. Pour l’instant.

« Il faut prendre acte de la situation, et enquêter rapidement, en se basant sur les faits. »

Lentement, Bruce commence à marcher, à tourner autour du trio, en listant les éléments sur ses doigts ; la leçon commence.

« Par une téléportation inconnue mais efficace, des criminels ont pénétré ici. Ils sont parvenus à lutter contre un contingent important de la J.S.A., et ont pu s’enfuir. On peut compter, dans ce groupe, Sportsmaster, qui a été un ancien adversaire régulier de votre groupe ; Black Mask, qui n’a jamais jusque-là dépassé Gotham City ; Terra, une ancienne Teen Titan devenue littéralement folle, associée précédemment à Deathstroke ; le Docteur Alchemy, lié généralement aux Rogues et à personne d’autre ; et… Red Hood. »

Il soupire, puis se tourne vers ses interlocuteurs.
Ils savent ; ils savent tous qui est Red Hood. Qui est le criminel, tueur de criminels. Qui est l’ancien Robin, mort et ressuscité. Qui est le fou. Qui est le fils, qui s’est retourné contre le père.
Ils savent ; il ne dit rien, alors.
Par pudeur, par émotion… par calcul, aussi. Car ils ne savent pas tout.

« Au minimum, la composition interpelle, comme l’utilisation d’une technologie inconnue. Mais elle fait, surtout, craindre le pire : pourquoi ont-ils agi ainsi ? Pourquoi se sont-ils organisés comme un commando, aussi efficace ? Comment ont-ils eu autant d’informations sur la J.S.A. et votre hôtel ? Où sont-ils partis ? Que font-ils de la Lance, que l’on n’a pas revue depuis ? Et comment ces criminels, si diversifiés, si déconnectés, ont-ils pu se retrouver ainsi… et travailler aussi efficacement ? »

Une grimace glisse sur son visage ; il devra parler à Jason.
Les autres ne le savent pas, mais il a demandé à Red Hood d’enquêter sur de mystérieuses rencontres entre Vilains. Depuis, les nouvelles se font rare… et le récent événement provoqué par le Joker, qui a impacté la Batfamily quand le proche de chaque membre a été retourné par le Joker, jusqu’à ce que certains en meurent, a provoqué une fracture avec son fils. Une de plus.
Bruce craint le pire, ici ; mais pas pour les mêmes raisons que ses camarades.

« Il faut enquêter. Il faut les retrouver. Il faut les interroger. Il faut récupérer la Lance – mais, aussi, analyser les attaques, les vols, les agressions, et voir s’il n’y a pas des indices, des plans, des recoupements.
Je crains que, sous notre radar, quelque chose s’organise ; que les Vilains s’organisent. Je crains qu’ils ne profitent de la crise cosmique que la Justice League tente de gérer, pour donner une ampleur jamais vue à ce qu’ils mettent en place… »

Et il craint, surtout, que la Justice League, par manque de temps, ne puisse s’en occuper.
Qui, alors, pourrait prendre le relais ?

Sandman le montra peut être peu, mais il était satisfait des mots prononcés par Batman. Il n’avait jamais créé de lien particulier avec lui et avait quitté ce monde alors que le justicier de Gotham était plus jeune et moins “important” si on peux dire. Aujourd’hui personne ne douterait de l’importance de Batman parmi les super-héros, et plus encore ce jour là, car il était l'élément perturbateur qui avat sorti la JSA de la brume dans laquelle Nabu l'avait plongée. De plus et cela ne gâchait rien, il tenait des propos similaires aux siens quand à la nécessité de s’activer à trouver des solutions plutôt qu’a pester sur la décision de Nabu. Sur les jeunes vilains énumérés par Batman, Wesley en connaissait bien peu. Mais il rattraperait son retard en étudiant les dossiers de la JSA, et en parlerait avec ses camarades.
Qu’un mouvement d’ampleur soit en marche n’était pas impossible. Voilà une théorie conspirationniste qui n’aurait pas déplu à The Question, pensait Wesley.

“Ce que tu dis est très probable Batman. Vous avez affronté des menaces terribles il ne m’ étonnerait pas que des criminels s’organisent un peu mieux dans ce laps de temps, comme une armée réorganise ses sections en temps de paix, préparant la prochaine guerre.”

Wesley se déplaçait pour ramasser les feuilles de papier imprimées par le sismographe et approchait de l’ascenseur.

“Si vous voulez me suivre, l’enquête commence maintenant.”

Wesley n’était pas du genre à en faire des caisses dans ses effets, il était plutôt discret. Mais çà n’enlèverait rien à l’attitude décidée qu’il avait à cet instant. Décidé à comprendre, décidé à les retrouver. A retrouver la lance, et peut être même Sandy si sa disparition était liée. Nabu resterait dans le musée, silencieux, avant de s'évanouir comme il était apparu.

Ils arrivèrent dans la salle où se trouvait l’ordinateur de la JSA et Wesley demandait l’aide de Terrific pour l’utiliser, bien que Batman aurait pu le faire sans aucun soucis, l’appareil étant un pur produit de pointe de chez Waynetech. Wesley numérisait par laser les courbes sismologiques sur la feuille et s’approchait derrière le siège de Michael.

“Sandy à une signature sismologique propre, peut être que c’est aussi le cas de cette jeune géokinesiste. “

“Pas la peine d’en dire plus Wesley. J’ai compris ce que tu veux faire.”

Terrific sourit un peu, pour la première fois de la soirée. Il avait un QI bien supérieur à lui mais il appréciait toujours ces petites fulgurances de Wesley. Elles rappelaient que le QI ne fait pas tout, et que parfois le pif du détective n’était pas qu’une légende. Terrific superposait la signature de Terra avec un recettage des relevés sismiques partagés par les scientifiques des USA, les seuls qui envoyaient tous leurs relevés à la Justice Society of America. De nombreux résultats apparurent sur la carte des états unis et Wesley reprit avant que Terrific n'affine la recherche.

“Ôte les résultats situés autour des zones de contact lithosphériques.”

Il restait un petit point rouge situé à Metropolis. Les yeux de Michael Holt se plissèrent, il zoomait et trouvait comme épicentre l’immeuble Lexcorp.

“Je crois que notre amie Tara Markov a piquée une crise chez Luthor peu de temps après chez nous…”

Wesley souriait en relevant ses lunettes.

“Carter n’est pas loin je propose de le prévenir.”

Terrific acquiesçait et Dodds sortait un petit diamant de sa poche. Un diamant hors de prix qu’il avait transporté dans son pantalon comme s’il s'agissait d’une clé de voiture. Il le posait dans le scanner laser.

“C’était dans le bureau de Sandy. Michael? Tu peux comparer sa pureté avec les résultats de ceux de la base de donnée Interpol, et la coupler avec celle des diamantaires officiels?”

En quelques manipulations sur l’ordinateur un zomm s’effectuait sur la carte.

“Il y a 85% de chances qu’il vienne d’une région de Tanzanie en Afrique de l’Est.”

Wesley se retournait en regardant Batman.

“Tu aurais des noms de personnes qui pourraient nous aider? Je pars en Afrique chercher Sandy.”

Wesley était décidé a retrouver Sandy Hawkins son fidèle ami. Peut être aussi qu'ils seraient sur la piste de ceux qui avaient volé la lance, car Sandy ne laissait rien au hasard et ne prenait rien à la légère. Peut être avait il compris que la lance avait disparue, et était il parti la chercher seul. Alors que Terrific prévenait Hawkman Sandman eu une pensée au sujet de la révélation avortée de Nabu concernant un conseil, révélation que Batman s'était empressé de faire taire. Intrigué il était loin de se douter qu'il était le seul dans cette pièce a ignorer de quoi il s'agissait...

Hj:

Spoiler:

Le Batman a pris la main, pour orienter la discussion non pas sur la trahison de Nabu, qui certes dommageable est actée et irréversible, mais sur les conséquences de celle-ci, et ce que l’on peut envisager des événements concernés.
Le détective s’impose, donc, et liste autant les pièces, les indices, que les possibilités qui en découlent ; et elles n’ont rien d’agréable.

Mais, autant parce qu’il admet douloureusement que la Justice League ne peut gérer cette crise-là, que parce qu’il se trouve dans l’hôtel de la J.S.A. et que c’est bien ce groupe qui est concerné en premier, il se tait, ensuite. Il laisse cette main qu’il venait de prendre, et offre ainsi à Mister Terrific et Sandman le soin de gérer, et décider.
Et, sans surprise, ils le font très bien.

Wesley Dodds est le premier à réagir, et admet la pertinence des observations de Bruce. Il emmène ensuite ses camarades ailleurs, et le Chevalier Noir le suit – mais non sans observer la disparition de Nabu.
Ce dernier s’évapore, littéralement, et se téléporte ailleurs ; sûrement parce qu’il est très occupé, mais surtout parce qu’il n’entend pas se confronter plus longtemps à ses fautes.
Compréhensible. Lâche, mais compréhensible.

Ainsi, ils parviennent tous à la salle des ordinateurs principaux de la J.S.A., et le Batman vient se placer derrière les deux Héros ; présent, mais en retrait.
Holt et Dodds parviennent, ainsi, à remonter la piste de Terra, jusqu’à un incident à LexCorps ; Luthor, donc. Plusieurs Vilains, et Luthor concerné. Surprenant. Désagréable.
Par la suite, ils enchaînent en évoquant le cas de Sandy, ancien assistant mais aussi Sandman actuel, en dehors de l’original. La piste semble pouvoir être remontée – et nul doute que cela mènera la J.S.A. vers les criminels qui les ont cambriolés.

Alors que Sandman interroge le Chevalier Noir, celui-ci le fixe, et se demande si la J.S.A., cette J.S.A. exsangue et fatiguée, peut être à la hauteur ; s’ils peuvent gérer cette crise.
Mais il évacue rapidement cette pensée – autant parce qu’il a confiance… que parce qu’il n’y a personne d’autre qu’eux, sur ce front.

« J’ai quelques noms, oui. Je te les transmettrais. »

Certaines idées naissent dans son esprit, en effet ; certains Héros, qui ne font pas partie de la Justice League par choix ou parce qu’ils n’y seraient pas adaptés, mais qui ont en eux ce qu’il faut pour aider – et notamment pour aider la vieille garde, toujours vaillante.

« Bonne chasse, Monsieur Dodds. Et bonne chance. »

Bruce adresse un signe de tête au vieux Héros, puis à Michael ; et en profite, ensuite, pour se retirer… et les laisser gérer.
Pour l’instant, au moins.

(HJ/ Merci pour ce très bon sujet ! Smile

Je me suis bien amusé, et la fin ne me paraît pas précipitée. Au plaisir de poursuivre ! /HJ)