[Grèce] Etranger en terre sacrée

La Grèce. Un pays au moins aussi riche en histoire antique que la Chine natale d’Apalala. Il ne s’était jamais vraiment rendu sur place, principalement car les différents artefacts et jeux de pouvoir qui pouvaient se tramer là-bas étaient bien souvent sous le contrôle de divinité actives et plutôt vindicte. Généralement, en conclusion, le panthéon était bien capable de se protéger lui même. Pour un Dragon, protecteur du Royaume Terre au service de la Cours Célèste et de l’Empereur de Jade, c’était à lui d’être en première ligne lorsque les terres sacrées d’Asie étaient mises en péril.
Mais la piste qui conduisait Apalala dans ces contrées si éloignées de ses montagnes n’était pas tant le fruit d’un danger immédiat pour la terre que l’offense faite à son maître. Si le Dragon Munmu pensait s’échapper avec son usurpation de pouvoir et transmettre une énergie interdite aux mortels, il se trompait. Car si Ao Xin, dit Apalala, avait été envoyé à ses trousses, ce n’était pas pour renoncer après autant de chemin.

« Les nuages couvrent peut-être ton envol, Munmu. Mais j’arriverais tôt ou tard à perçer à jour ta manigance ainsi que ta position. Sur le sang des Dragons, je ne peux laisser ton sacrilège impuni. » pensa t-il pour lui même.

Apalala survolait le mont Olympe, haut dans le ciel, au dessus des nuages. Se servant des différents courants magiques pour voler sans effort au dessus de la zone, tout ses sens de détection étaient en éveil. Ce n’était pas un hasard si il avait sélectionné cet endroit : Cette affaire n’était pas vraiment du ressort des divinités locales… Mais il avait besoin d’aide. Et qui de mieux pour lui donner quelques indices que d’autres dieux des cieux et de la mer ? Ao Guan eut sans doute régner sur les mers de Corée et de Chine, mais c’est Poséidon qui gardait l’océan de cette zone du monde.

Mais comment entrer en contact avec ce panthéon ?

Il n’était pas lié à eux comme il était lié à la cours Célèste. Impossible pour lui de rentrer en communication directe avec des divinités qui n’étaient pas désireuses de se montrer à lui. Peut-être aurait-il besoin d’un interprète, ou de quelqu’un d’assez proches de ces Dieux pour l’aiguiller.
C’était en tout cas là sa meilleure chance.

 « Entendez ma supplique, Rois de l’Olympe, Dieux anciens, Champions du firmament. Entendez la requête d’un serviteur de l’orient et de ses maîtres. Une grande offense a été orchestrée : Je cherche de l’aide. J’ai connaissance de promesses et héritages brisés en ces lieux. Je suis prêt à collaborer en échange de cette aide. »

Apalala faisait porter ses paroles non pas par la voix, mais par magie. Il était inutile de paniquer tout les citoyens Grecs à faire un vol de basse altitude en lançant de telles paroles.
Pour l’instant, il ne recevait pas de réponses.

Peut-être que quelqu’un finirait bien par répondre au Dragon ? En attendant, il continua son vol circulaire au dessus du Mont Olympe, dissimulé par delà les couches nuageuses.

Qu’est ce ? Une voix qui parvient à l’atteindre dans ce grand silence éternel ? Etait-il possible finalement que quelqu’un en ces lieux ne le boude pas ? C’était tout ce que le Dragon attendait. Il rétracta sa forme au dessus des nuages, se dirigeant vers le sol de part son apparence compacte. Hors de question d’apparaître aux yeux de tous en forme véritable. Au mieux, cela provoquerait la panique. Au pire, la colère des divinités locales. De part ces quelques vérités, Apalala avait donc jugé nécessaire de contenir son pouvoir. Il fila non sans grâce depuis le ciel vers le sol, finissant par atterrir devant celui qui avait accepté de le recevoir. Le Dragon, du haut de son petit mètre soixante de part sa forme bipède fit cependant une digne révérence en s’inclinant.

 « Je te remercie, noble âme, d’accéder à la requête d’un étranger en ces lieux saints. Je ne connais ni votre nom, ni votre allégeance, mais je sens en vous le potentiel caché de ceux que nous appelons entités supérieures. »

Apalala afficha soudainement une mine un peu plus inquiète, et pencha la tête sur le coté, relativement étonné. Il venait de sentir quelque chose…

« … Mais… Je peux sentir cette anomalie également. La négativité d’un statut insatisfaisant… Le reflet de votre être incomplet vous repousse. J’ignore qui vous êtes ou ce qui vous est arrivé, sire. Mais je peux sentir cet étonnant mélange de forces céleste et d’amertume de l’absence de plénitude. »

Le Dragon s’inclina de nouveau. Il ne désirait pas être impoli ou brusquer la personne. Mais cette énergie surprenante n’était pas l’apanage de ce dont il avait l’habitude de fréquenter.

 « Je m’égare. Vous désirez sans doute savoir ce qui attire un être dans mon genre en ces lieux si éloignés des montagnes qui m’ont vu naîtres. J’espérais qu’une force naturelle de la mer soit en mesure de me guider quand à un potentiel intrus qui aurait pût être observé dans les parages. Le dénommé Munmu, faux dragon et usurpateur des pouvoirs de la cours Célèste. »

Une nouvelle révérence et inclinaison ponctuée par un petit instant de silence, qu’il brisa afin de faire offre de son aide.

 « Je ne peux payer ou proposer quoique ce soit de valeur. En revanche, j’ai eut vent par le biais de mes camarades des cieux qu’il existerait dans cette région des voleurs de relique qui se dissimuleraient en pleine mer, sur leur navire. Je ne sais point si cela vous conçerne, mais il n’est pas impossible qu’ils eurent dérobés plusieurs affaires faisant outrages aux Dieux locaux. Ne pouvant laisser de potentiels artefacts contenant une force inconnue entre les mains des mortels… Je me disais que nous pourrions peut-être ensemble nous occuper de ce cas, en guise de bonne foi de ma part. Ces voleurs ont déjà pillés plusieurs musées à travers le monde. Notamment un site de fouille archéologique de la province de Macao. Je crains que leurs activités n’aient réveillés et mécontentés plusieurs divinités de ma région. Je ne voudrais pas que cela arrive ici également. »

Était-ce là une poignée de main ? Par tous les ministres de la cours céleste ! C’était la première fois qu’il allait pouvoir en fournir une. Ce n’était pas de la tradition de s’incliner comme par chez lui. Apalala tendit une main un peu griffue et la plaçe dans celle du jeune homme… Avant de serrer. Ave relativement peu de forces, mais de serrer quand même.

 « Je suis honoré, Jason. J’espère que tout les deux, nous saurons faire compter les choses afin de rétablir l’ordre et la stabilité. »

Il lâcha finalement la main et se permit de se détendre un peu. Ouf. Au moins il y avait quelqu’un ici qui pourrait potentiellement l’aider. Maintenant, il s’agissait d’honorer le marché initial avant de pouvoir se pencher sur les affaires réciproques. Mieux valait expliquer à cet homme, ou plutôt ce surhomme, la situation.

 « Comme je l’ai mentionné plus tôt, je suis à la recherche du Dragon Munmu. Son histoire est teintée de mystères et d’un voile certain. Mais j’ai pour volonté de résoudre cette énigme. Voilà bien longtemps, dans le royaume de Silla, qui a pour nom terrestre la Corée aujourd’hui, vivait un roi qui répondait au nom de Munmu. Si ce poste est relativement singulier pour lui, c’est car l’histoire se remémora de Munmu comme le roi ayant unifié le Royaume. Un acte crucial pour la fondation de la Corée. »

Il pivota alors pour observer la vue depuis cet endroit. C’était un bien joli endroit, la Grèce. Différent de ses montagnes chinoises, mais ma foi charmant et plein de promesses.

 « J’interviens dans le cadre d’une chimère qui s’avère pourtant être bien réelle. J’ignore encore les conditions et les raisons de tout cela, mais il apparaît que suite à la disparition de Ao Kuang, Munmu a été en ascension vers un pouvoir interdit. Il aurait usurpé la force des dragons pour en devenir un. Ce qui est naturellement une défiance auprès de mes maîtres et de mon genre. »

Si seulement cela pouvait être aussi simple, mais non. Munmu avait en plus veillé à faire cela depuis une situation pourtant impossible.

 « Pire encore : Il a été en mesure d’accumuler ce pouvoir… Dans la mort même. Par delà son enveloppe physique morte depuis des siècles. Aujourd’hui, la force usurpée de Munmu s’est élevée. Mon analyse m’a rapporté qu’il serait en quête d’un corps, d’un mortel, dans lequel éveiller sa force, lui conférant nombreux pouvoirs et capacités réservées à un auditoire spécialisé et très particulier. Celui des Dragons de l’Orient. Je pense que vous comprenez désormais la raison pour laquelle je traque le moindre indice quand à Munmu. »

Il leva alors le doigt et se mit aussitôt à pointer l’horizon, le regard droit et fixant la ligne des nuages.

 « Par là. Nous trouverons les pillards des temples du monde sur la mer, dans un navire circulant en bordure des eaux internationales. Mais il existe un petit problème... »

Le dragon regarda ses mains puis tourna la tête vers Jason.

 « Je ne puis me transformer. Je risque de créer un mouvement de panique si l’on m’aperçoit dans le ciel. Cela risque en plus d’alerter les voleurs de la présence de personnes pour les traquer. Et de part les artefacts sur lesquels ils ont mit les mains, je suis prêt à parier qu’ils seront en mesure de se défendre… Comment allons nous rejoindre leur navire sans les alerter de notre présence ? Je suis trop gros pour passer inaperçu dans mon apparence naturelle, et je ne peux pas voler sous cette forme. »

Il espérait que Jason serait en mesure de proposer un plan quand à cette situation .