[6ML - Pôle Nord] Sooner or later God'll cut you down (Mr Freeze/ W.R. Wintergreen)

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Le Pôle Nord, étendue âpre et désertique où la rudesse des éléments ne ménage que de rares formes de vie. Un morceau de banquise se brise et une main émerge de l’eau, celle de Victor Freeze torse nu et en pantalon. Les lunettes thermiques qu’il porte et sa montre de plongée sont les seuls éléments rappelant la technologie en cet univers gelé où il luttait chaque jour avec la nature.

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Il pose sur la neige un harpon de bois sur lequel est embroché un poisson et s’assoit sur la glace, reprenant son souffle et regardant sa montre. Trente minutes d’apnée, il tenait désormais aussi longtemps que l’orque. Les nombreuses modifications physiologiques qui avaient refroidies son corps de méta-humain avaient aussi grandement ralenties son cœur, le faisant désormais battre aussi lentement que celui des mammifères marins.

Il prenait son harpon et son poisson et commençait à marcher dans l’immensité déserte pour retourner au lieu où il résidait. Il pensait à Nora, comme bien souvent. A elle qui vivait quelques part cachée, avec une fausse identité. Guérie par le professeur Palmer de sa maladie qu’on disait incurable. Il l'avait appris une fois qu’il s’était rendu dans une petite ville du Groenland. Apprendre cela lui avait fait verser des larmes et lui écrire et poster une lettre, ne sachant pas si elle la recevrait un jour. Une lettre où il lui disait qu’il lui souhaitait le meilleur sans lui. Puisqu’elle avait choisie de disparaître aux yeux du monde et des siens.

Mais il avait ignoré qu’a des kilomètres de là Nora Fries refaisait sa vie, ayant engagée depuis peu une vie commune avec quelqu’un. Des héros avaient fait suivre le courrier à Nora pour quelle sache que Victor était toujours vivant et quelques part. Mais son nouveau compagnon n’avait pas voulu qu’elle lise cette lettre, qu’elle découvre que Victor était vivant. Car malgré tout le mal qu’il avait pu faire en le nom de sa femme il sentait que celle ci l’aimait toujours au fond de son cœur. Pour cela il l’avait cachée, ne voulant pas qu’elle revienne sur le deuil dont elle s’extirpait à peine . Que son amour pour lui ne soit pas compromis et que le dangereux Mister Freeze ne les retrouve jamais.

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Mais elle venait de retrouver cette lettre et en voulait terriblement à son compagnon de lui avoir caché la vérité, que Victor était vivant. Et la vie de celui ci était à nouveau sur le point de changer...

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Car alors qu’il était peut être proche de la retrouver un jour et l’ignora, quelqu’un d’autre viendrait sur sa route et lui ferait prendre une certaine voie qu’il connaissait désormais très bien. Au terme d’une longue marche Victor Fries arrivait à l’entrée de sa caverne.

“ Koonak?”

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Koonak était ce jeune Inuit qu’il avait sauvé d’un naufrage il y a des mois de cela, alors qu’il venait d’arriver au nord du Groenland. Alors que sa famille avait tentée de fuir l’infection Darkseid et était partie s’isoler dans les glaces leur bateau avait percuté un iceberg et coulé. Tous périrent sauf le jeune garçon.

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Victor l’avait sauvé, receuilli, et pris soin de lui. Et cela continuait aujourd'hui. A ses cotés et isolé du reste du monde il s’humanisait. Il vit que Koonak avait pris ses raquettes et compris qu’il était lui aussi parti pêcher. La caverne meublée d’objets retrouvés dans une station météo désaffectée était silencieuse, rien ne viendrait troubler sa retraite loin du crime, loin de Nora, loin de tout et de tout le monde.

Le Pôle Nord.
Etendue aride, sèche, brutale ; mortelle.

Source de fantasmes, d’envies, de rêves et foyer de nombreux mystères. Zone méconnue, où la vie n’y est pas difficile, mais quasiment impossible.
Le Pôle Nord est l’un des derniers défis que le monde occidental n’arrive pas à relever. Malgré les efforts, malgré l’argent englouti, sa colonisation et son occupation ne sont pas encore possibles – et c’est pour lui.
Il serait dommage, après tout, que de telles beautés soient ravagées par une urbanisation hideuse.

« Arrh. »

Un grognement s’élève, cependant, entre le souffle du vent et les tempêtes quasiment quotidiennes qui hantent le Pôle Nord ; un grognement, et quelques gémissements.
L’avancée est difficile, ici.
Et clairement plus de l’âge de celui qui s’astreint cette épreuve, clairement.

« Rah. »

L’homme avance, en effet. Sur la banquise. Entre les dangers. Entre les menaces.
Entre les pièges mortels.
Depuis plusieurs heures qu’il a entamé cette marche infernale, il n’a pas cessé de maugréer et de se maudire. En s’interrogeant, surtout, pourquoi un homme de son âge et de sa position doit s’imposer cela – pourquoi il a été stupide pour vouloir faire cela, surtout.

« Bloody hell. »

Il relève difficilement sa jambe, bloquée dans la glace. De rage, il frappe la glace du talon – mais voit une fissure se former, soudain.

« Ho, non… »

La suite est prévisible, mais peu agréable.
Il se met à courir, se précipite loin de la brisure – et coupe sa respiration, par réflexe ; il a peur. Il a peur que ça se rompe. Il a peur de tomber. Il a peur de mourir.
Il a raison, hélas.

« Allez… ALLEZ ! »

Il bondit, alors, et se projette – au moment où la glace craque. Il parvient à s’accrocher, à se sauver ; et se met à l’abri, alors que la banquise s’écroule, légèrement.
Il passe l’heure qui suit à se reprendre, à reprendre sa respiration et à calmer son vieux cœur ; avant d’y retourner. Avant de recommencer sa marche… pour le trouver.
Ce qui survient, enfin, deux heures après.

En effet, alors qu’il est dans sa caverne avec son proche, Victor Fries voit soudain débarquer une forme devant lui…

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… celle d’un homme en combinaison totale, pour tenter de lutter vainement contre le froid.
Il s’approche, et s’arrête à l’entrée de la caverne.

« Docteur Fries, je présume ? »

L’homme se redresse, et enlève légèrement son masque, pour révéler un visage vieux mais encore souriant, sous sa moustache blanche.

« William Randolph Wintergreen. Vous n’êtes pas un homme facile à trouver, docteur.
Eût égard à l’effort réalisé, oserais-je espérer que vous m’invitiez à rentrer ? »

Le vieil homme maintient son sourire, mais reste sur ses gardes ; il sait à qui il a à faire, et a conscience que Mister Freeze ne voulait pas être retrouvé.
Qui sait comment il va réagir, maintenant…

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Une silhouette était apparue dans les vents glacés. Celle d’un homme en combinaison intégrale exténué par la route qu’il avait fait. Le visage de Victor se tourna vers lui sans dire un mot ni exprimer d’émotions. L’homme le connaissait et dévoilait un visage mûr que ne lui disait rien. Le scientifique cru détecter chez lui un accent Britannique lorsqu'il se présentât, et le fait qu’il le fasse poliment comme qu’il demande s’il pouvait entrer avec confirmait cette hypothèse. Victor resta silencieux dix secondes. Dix secondes qui pourraient paraître une éternité avec le froid mordant le visage de William. Mais le fait qu’il ai dit avoir des difficultés à le trouver voulait bien dire qu’il le cherchait et Freeze n’aimait pas çà . Oh non il n’aimait pas çà, les anglais seraient certainement les derniers à le chercher au bout du monde jusqu’a trouver son cadavre, on ne participe pas au meurtre de la reine en pensant ne pas être puni un jour.

“Vous espérez bien Sir. Entrez.”

Il tendait le bras pour lui faire signe d’entrer dans la caverne. Une fois Wintergreen à l’intérieur et à l’abris du vent il l’y suivait puis s’approchait de plusieurs appareils ménager posés sur des meubles en ferraille et en bois composite. Il sortait une couverture chauffante reliée à un câble, celui ci partant le long de la caverne vers un panneau photovoltaïque faiblement alimenté par la nuit arctique. Le jeune Koonak arrivait derrière eux en portant quelques poissons dans un sac. Il scrutait Wintergreen avec une grande curiosité, semblant très heureux de voir un visiteur.

“Bonjour monsieur.”

Victor posait la couverture chauffante prés de William sans dire un mot puis fouilla dans un bric à brac pour sortir une bouilloire. Sans regarder le jeune garçon il s’adressa à ce dernier.

“Tu peux me laisser un peu avec le monsieur Koonak ?”

Le pré-adolescent hochait la tête puis passait dans un autre couloir de la caverne, un couloir d’où semblait émaner une température moins glaciale et agréable au professeur Fries qui ne portait aucune combinaison. Une fois tous deux seuls Victor s’adressait au visiteur en allumant la bouilloire.

“Je vous fait du thé. Mais je ne pense pas que vous soyez venu pour çà.”

Pas vraiment une question posée dans les règles de l'art mais c’en était bien une, et ce que William répondrait risquait de grandement déterminer l’attitude de Victor vis à vis de lui.

« Well. »

Les mains du vieil homme tremblent, et il a l'impression qu'elles pourraient se briser s'il les frappait l'une contre l'autre. Il tourne son regard vers la bouilloire, avec un regard plein d'envie.

« L'o... l'objet de ma venue n'est... pas de siroter une tasse en votre compagnie, professeur. »

Un sourire fatigué glisse sur les lèvres percées du vieil homme.
Celui-ci a longuement attendu que Victor Fries accepte sa venue dans sa grotte... et a failli se jeter à ses pieds pour le remercier, quand il a accepté ; mais il ne l'a pas fait. Son vieux corps ne l'aurait pas supporté.

« Mais... je ne saurais refuser. Ce n'est pas comme si je pouvais me réchauffer par moi-même, n'est-il pas ? »

Wintergreen hausse légèrement les épaules, et s'en veut de suite ; ça fait mal. Comme bouger. Comme respirer, même.
Vire, tout simplement, fait mal ici... quel enfer, pense-t-il. Quel enfer... blanc.

« Et... ha. Belle journée, jeune homme. A... bientôt. »

Le mercenaire n'a guère le temps de s'habituer ou de saluer l'enfant a priori proche de Mister Freeze, car ce dernier le congédie déjà ; ils sont seuls, donc.
Seuls, dans cette abomination polaire, au cœur d'une caverne avec quelques vagues équipements électriques. Le confort est spartiate, mais étonnamment technologique avec quelques éléments modernes ; surprenant, mais très agréable après les trop nombreuses passées dans le froid.

« Professeur, je... ha, bloody hell. J'ai trop souffert pour venir ici, et je gèle bien trop pour prendre des gants. Ne m'en veuillez pas de ma franchise, Sir. »

Il lève un regard amusé vers Victor, et enchaîne.

« Je suis le nouveau logisticien et organisateur de la Secret Society of Evil, professeur – et même si je continue de considérer ce titre comme ronflant et navrant, j'entends professionnaliser le fonctionnement de cette institution.
J'envisage que l'organisation dispose de plus de sérieux, de plus de logique et d'automatisme dans son quotidien. Je veux rendre cela moins... amateur, en fait, et surtout bien plus sécurisé pour ceux qui y participent. »

Sa voix est calme, tranquille ; mais c'est difficile.
Il a froid, abominablement, et sent que son corps s'affaiblit – mais hors de question de le montrer ; surtout pas à un Vilain aussi connu que Mister Freeze, surtout pas avec quelqu'un qui s'est tant signalé dans sa carrière. Surtout sur le sol britannique, récemment.

« Je suis là... pour vous faire revenir, professeur. La S.S.E. a besoin de vous, et je refuse de m'y impliquer sans vous.
Revenez, professeur. Déjà, car nous avons besoin de vous, et parce que nous pouvons vous offrir des conditions bien plus... agréables, pour vivre. Ensuite... »

Wintergreen soupire ; il n'aime pas ça. Il n'aime pas ce qu'il va dire.
Même s'il sait qu'il n'a pas le choix.

« … il serait pertinent que vous suiviez l'évolution de Nora, professeur. Je crains qu'elle ne soit liée à une personne malintentionnée, qui... a intercepté votre lettre. Les choses vont tourner au vilain, et... et je ne saurais supporter de voir quelqu'un ayant déjà tant souffert replonger dans les ténèbres, professeur. Et je sais que vous partagez mon avis. »

Le vieil homme est sincère : il s'inquiète, vraiment, pour Nora Fries ; mais il s'en veut, malgré tout, d'évoquer cela à Victor – il est assez vieux pour savoir ce que cela coûte, de renoncer à l'amour, et aurait aimé éviter de sortir cet argument. Il n'a pas le choix, cependant.
La S.S.E. a besoin de Mister Freeze... et Nora Fries a besoin de Victor.

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Préparant du thé pour réchauffer Wintergreen Victor l’avait écouté lui parler. L’homme d’âge mur était le nouveau logisticien de cette grande machine de conquête mondiale tapie dans l’ombre qu’était la Secret Society. Il la voulait mieux organisée, peut être moins hasardeuse dans ses décision. Il était vrai que jusqu’ici avec Sportsmaster ils avaient plus livré des match de football qu’effectué des opération digne des commando. Ils faisaient une stratégie globale et la formation puis entraient dans le stade pour affronter des équipes de héros, comptant sur le fait que chaque joueur connaisse son rôle et s’y tienne pour remporter le match. Tout ce qui s’ensuivait n’était qu’impro, s’en tenant à un plan de départ les situations se bouclaient souvent dans un bordel sans nom. Il s’agissait de mettre le but de la victoire avant que des prolongations ne soient sifflées car elle ne tourneraient jamais à l’avantage de la SSE. Pas pour le moment en tout cas, pas avec tant de super-héros vivants.

Ainsi le visiteur voulait changer les choses et indiquait à Victor qu’il refusait de s’y impliquer sans lui. Le savant n’était pas sensible à la flatterie, ce genre d’attitude procurant normalement de la fierté chez l'auditeur était comme bien d’autres engourdi par le froid qui saisissait ses émotions. Elles étaient pourtant toujours là ces émotions, juste ...difficiles à réchauffer. Mais quand elles étaient là Freeze n'était pas particulièrement agréable à côtoyer, alors autant ne pas le tenter. Victor grimaçait en prenant la bouilloire pour remplir la tasse, l’écoutant en train de chercher à le ramener dans l’entreprise de domination mondiale de Vandal Savage. Pas convaincant non. Pas du tout. Il était bien ici, on lui foutait la paix au moins.

Puis l’Anglais parla de Nora et la poignée de la bouilloire se brisa entre les doigts de Victor qui venait subitement de la serrer fort. Beaucoup trop fort tant et si bien que de l’eau bouillante s’était versée sur sa main. S’ébouillanter était déjà terriblement douloureux pour n’importe qui alors pour quelqu’un ne supportant pas les températures supérieures à zéro…

“Grrr!”

Il secoua la main et mis un coup de poing dans une bibliothèque en acier à coté de lui, déformant le métal sous l’impact. Un coup complètement gratuit pour réorienter la douleur, aussi bien celle procurée par l’eau bouillante que celle de penser que Nora faisait confiance à quelqu’un qui l’avait empêchée de lire ce qu’il avait pu lui écrire il y a quelques mois. La laissant penser à tord qu’il était mort alors qu’il avait su au prix d'un effort exceptionnel lui dire qu’il tolérait son choix de disparaître, lui souhaitant le meilleur. L’effort était bien surhumain pour lui tant il avait été possessif envers sa femme gelée. Mais elle n’était plus gelée. Leur amour n’était plus figé dans le froid et le temps comme s’il ne changerait jamais. Quand elle revint à elle en écosse le court instants qu’ils passèrent ensemble lui montrèrent qu’elle était perdue, ne le reconnaissait plus. Et...il avait compris. L’amour ne se congèle pas pour rester éternel.

Il avait beau ne plus pouvoir prendre son traitement contre sa maladie mentale à vivre ici ainsi retiré du monde, il était au Pôle Nord dans un état d’esprit plus sain que nulle part ailleurs sur Terre. Avec tout le temps qu’il fallait pour réfléchir sur ses troubles, Koonak étant par bien des aspects un rappel de ce qu’était quelqu’un de “normal”. Le jeune garcon n’avait pas peur de lui au contraire, Victor voyait qu’il avait confiance depuis qu’il l’avait sauvé. Ce gamin voyait en le docteur Fries quelqu’un de bien et ne le jugeait pas à son passé, ignorant tout de celui ci. Le criminel avait besoin de cela, d'oublier son passé et que rien autour de lui ne lui rappelle Nora. Et d’un coup ce Wintergreen arrivait pour remuer tout ce qui aurait du rester figé dans les glaces arctiques.

“Je ne vous demande pas comment vous l’avez retrouvée j’ai participé à mettre en place les moyens pour faire ce genre de choses.”

N’importe où dans le monde la plupart des messages écrits, mails, conversations écrite ou audio n’échappaient pas aux super-ordinateurs de la SSE capables de croiser les données récoltées par les composants espion équipant la majorité des téléphones et ordinateurs. Des croisements de mots clés utilisés dans des conversations pouvaient permettre de retrouver le profil de Nora et ce même si elle avait changée de nom. Il le savait car il y avait pensé, ayant tout le temps qu’il fallait ici pour ruminer et être tenté de chercher à la retrouver malgré sa lettre écrite alors qu'il était plein de bonne volonté et d’intentions noble. La voix froide de Freeze se fit entendre. Une puissante voix à la fois caverneuse et métallique qu'on reconnaîtrait entre mille une fois entendue.

“Et votre prédécesseur monsieur Wintergreen. Lui as t’on trouvé un nouveau corps plus approprié où est il toujours un titan radioactif? Ce n’était certes pas un stratège né mais il avait du talent pour improviser, avez vous cela vous? Et Luthor, avez vous retenus la leçon qu’il nous a donné, comment il a fait pour tenter de prendre le contrôle? Les cavernes de Neandertal sont elles enfin éclairées à tous les étages? “

Freeze se retournait en récupérant la thermos de thé qu’il avait remplis et s’approchait de W.R pour lui tendre sans lâcher un sourire.

“ Savez vous au moins où elle est?”

Victor avait un air parfaitement antipathique et pour cause, il bouillonnait déjà à l’intérieur. Le regard caché derrière ses lunettes rouges l'homme de forte stature voulait entendre les réponses de cet anglais qu'il croisait pour la première fois de sa vie et proposant de replonger dans le crime. C'était risqué. Freeze n'aurait même pas à l’affronter pour le tuer. Juste...a le pousser dehors.

« Mmh. »

Wintergreen soupire, légèrement ; mais il ne dit rien.
Il ne réagit pas, non plus, au fil des secondes qui s’écoulent – même s’il gèle de froid, même s’il grelotte, même s’il sent que ses membres pourraient se briser si quelqu’un les frappait trop fort… il ne fait rien.

Il demeure de marbre ; car il étudie Victor Fries.
Qui redevient de plus en plus Mister Freeze.

Le Britannique a senti, bien évidemment, que son interlocuteur refuserait sa demande, présentée classiquement ; prévisible. Il savait très bien que le professeur ne reviendrait pas, sur la seule demande de la Secret Society of Evil – son passage y a été remarqué, mais il n’en a pas retiré que des bonnes choses.

Evidemment que Victor ne reviendrait pas, non.
Mais… évidemment, aussi, que Mister Freeze ne supporterait pas ses révélations sur Nora.

Le vieil homme n’a donc pas été surpris des réactions, et notamment de son explosion de violence. Il a étudié le scientifique, et William est plus fin que beaucoup ne le pensent. Il savait très bien que Fries réagirait ainsi, en ne supportant guère les menaces sur son épouse adorée ; la laisser partir a déjà dû être une torture, l’imaginer avec un tel homme est inacceptable.

« Merci. »

Sa voix est faible, son sourire est calme et poli quand l’autre lui tend la thermos.
Ne pas trop en faire – la clé du succès.

« L’organisation a en effet maintenu les systèmes mis en place par vos soins, professeur. Nous avons aussi voulu… vérifier que Nora allait bien, même plusieurs semaines après ses soins. »

Toujours assis, Wintergreen relève des yeux fatigués vers Victor, et hausse légèrement les épaules.

« J’y tenais, en fait. Afin d’être sûr que tout se passait bien. »

Ce qui est vrai, et sincère : son vieux cœur est depuis longtemps touché par les Fries, et tenait à s’assurer que la survie de Nora soit complète.
Il a donc été aux premières loges pour découvrir l’évolution de sa situation… et a légitimement pensé à l’utiliser, au profit du recrutement de Victor. Pas de cynisme, juste du business.

« Quant au reste… cela demeure des informations confidentielles, uniquement réservées aux membres de l’organisation. Mais… well, je ne saurais rien refuser à quelqu’un qui me sauve la vie, hé ? »

Le vieil homme ne boit pas encore, mais réchauffe ses mains autour de la thermos ; ça fait mal, mais il le faut, il le sait.

« Lawrence Crock est dans un coma artificiel ; un corps cloné est en cours de réalisation, mais les… contacts avec sa conscience sont difficiles, voire impossibles. Lex Luthor est considéré comme un traître ; s’il est déjà poursuivi par les autorités, il est également pisté par nous – pour le sanctionner, définitivement. »

Son regard est glaçant… le message est clair.
Lex mourra si la S.S.E. le retrouve ; et cela ne pose aucune difficulté au Britannique.

« Et… oui, professeur. Oui, nous savons où elle se trouve – nous savons tout de son existence et de son quotidien. »

Il se relève difficilement, en sentant encore de nombreuses faiblesses et douleurs dans son corps. Il se présente devant Victor, et acquiesce lentement.

« Revenez, et vous aurez accès à toute la puissance de l’organisation pour… régler ces difficultés ; et lui offrir ce dont elle a besoin.
Loin de la moindre ingérence – du moindre danger. »

Wintergreen hoche la tête, puis lève sa main affaiblie vers Fries.

« Revenez, Victor. Le monde a besoin de changements, la S.S.E. a besoin de quelqu’un qui sache réfléchir… et Nora a besoin de vous.
Revenez. »

Le mot est lancé ; l’invitation aussi.
Et il espère, il croit même être sur le point de réussir…

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Freeze grimaçait en écoutant William parler. Ils avait retenus les leçons Luthor, réparaient les dégâts causés dans l’organisation et les corps de certains abîmés. Lawrence avait encore une valeur pour eux alors ils tenteraient un nouveau transfert de conscience, Hordr_root aurait du travail. Même mort la SSE pourrait toujours vous ramener à la vie si elle vous voulait dans ses rangs, devait on s’en réjouir ou trembler? C’était par Victor que son esprit avait survécu à voir si Lawrence lui en serait reconnaissant ou voudrait le transpercer avec un javelot en le voyant approcher à cent mètres.

Ils savaient où était Nora et ne lui dirait que s’il acceptait le deal de bosser à nouveau pour eux. Sans les moyens matériels de se concevoir une nouvelle armure il ne pouvait même pas quitter le cercle polaire, savoir où elle était ne lui aurait pas suffit même s'il l'avait forcé à lui dire. Il lui fallait du matériel.

Le scientifique joignit ses mains dans son dos et marcha lentement dans la caverne en regardant tout ce qui l’entourait. Tous ces objets récupérés pour fabriquer une nouvelle vie qu’il allait peut être devoir quitter. William avait assurément été le bon choix pour venir parler à Freeze, bien des agents de la SSE se seraient échiné à le convaincre sans y parvenir et çà aurait peut être même pu se finir en bain de sang gelé. Mais ce vieil homme avait une certaine sagesse dans le regard malgré le fait qu’il bossa pour un mec totalement taré projetant de dominer le monde lui ne semblait pas fou. Il rassurait sur ce que l’organisation pourrait être. Une vraie machine à prendre sa revanche contre tous ces hypocrites s’évertuant à protéger un monde injuste et hypocrite alors qu’un monde seulement injuste suffirait amplement à Victor Fries. Ce monde ou les " hommes" comme Batman se retrouvent du coté des “bons” plus par accident qu’autre chose ne lui convenait pas. La chauve souris avait faite le choix de le garder tel qu’il est, il était le gardien de cet ordre établi. Enfin le gardien...plutôt le chien de garde de ce que leur dernière rencontre leur avait donné l'impression.

Victor se foutait bien de changer ce monde par la voie douce il avait humblement essayé à son niveau avant son accident, il fallait voir ce que çà rapportait d’être le gars qui demande gentiment si on peux lui donner de l’argent pour sauver sa femme mourante. Ce monde ne comprenait que la puissance et l’argent qui va avec, le rapport de force où les "gens sympa" sont broyés sous les bottes de ceux qui s’affranchissent des principes moraux. Que les faibles jouent dans les règles que les forts ont écrites eux mêmes, et que les héros marchent là dedans avec leur bonne conscience à vomir. Voilà le monde que les Super-héros imposaient.

Un monde avec la SSE s'affranchirait de cette hypocrisie. La vérité éclaterait au grand jour: oui si vous êtes gentil on profitera de vous. Oui on a du mal avec la pitié alors si vous voulez défendre ce que vous aimez battez vous jusqu’a la destruction de votre corps, jusqu'à la mort. Vous serez un cadavre mais respecté, et ceux que vous avez aimé peut être saufs. Ce modèle lui allait car pour Victor on ne lui avait pas laissé d’autre choix que celui là. Il cessait de marcher dans la caverne en s’ adressant à WR.

“D’accord. Je vais vous donner une liste de matériel à m’amener pour que je me construise une armure pour vous rejoindre.”

Il baissait la tête en pensant à Koonak.

“Je pourrais vous rejoindre environ deux semaines après la réception du matériel. J’ai aussi quelques choses à régler ici avant de partir.”

Il fallait du temps pour amener le jeune inuit à Qaanaaq afin qu’il y trouve des gens pour l‘accueillir et un orphelinat, sur le continent pour le recevoir. Il ne voulait pas trop y réfléchir mais cette pensée lui faisait mal, il devait le laisser voler de ses propres ailes maintenant. Victor était désormais sa seule famille et même lui ressentit quelque chose à cette pensée car il se sentait responsable de lui. Mais il ne pouvait pas le laisser ici, il mourrait et...çà lui ferait mal. Il n’y avait pas beaucoup de monde sur cette terre pour qui Victor pourrait dire çà. Il ne pouvait pas non plus l’amener avec lui dans la SSE. Koonak était pas fait pour çà, les choses...les choses pouvaient peut être encore bien se passer pour lui, même si çà n’avait pas bien commencé dans ses jeunes années. Qu'il ne suive pas la même voie que lui, qu'il trouve un jour quelqu'un qu'il aime et qui l'aime en retour. Qu'ils soient tous deux en bonne santé...que demander de plus? Victor Fries serait la meilleur personne pour vous dire de vous contenter de çà et d'être heureux ainsi car c'était tout ce qu'il aurait voulu. Il s’approcha de Wintergreen pour serrer sa main gantée.

“D’accord, je compte sur vous pour me prévenir si elle était en danger. Je peux attendre pour savoir où elle est mais si il lui arrive quelques choses avant que vous me disiez où elle est je vous tuerais.”

Ceci dit avec un ton parfaitement neutre ils pouvaient partir sur de bonnes bases et projeter ensemble et en parfait collaboration un futur glorieux pour la Secret Society Of Evil.

Hj:

Spoiler:

« Professeur Fries. »

William demeure debout, devant Victor.
Il tremble. Il a froid. Il a mal, même.
Mais... il reste debout ; devant son interlocuteur – par respect, d'abord.
Par ego, ensuite.

« Que... les choses soient claires. »

Les extrémités de sa moustache sont gelés. Il sent même que ses phalanges brûlent, au simple contact de la chaleur de la thermos.
Mais il continue ; avec son accent britannique, ainsi que calme et détachement.

« Je... goûte peu les ordres. Je les ai subis trop longtemps à l'Armée, et cela ne me plaît plus ; et je n'entends pas en subir, au sein de l'organisation.
Cependant... »

Son regard est déterminé : il ne plaisante pas, et il avertit Victor.
Même s'il module son discours, ensuite.

« J'ai aimé, Victor, et j'ai été attaché. Je... comprends, alors. »

Il hoche la tête, virilement.

« Nora est constamment sous surveillance, professeur. Nora est surveillée, oui, et protégée – non pas par l'organisation, mais... par des hommes à main.
Des hommes d'honneur. »

Pour autant qu'on puisse l'être dans leur métier ; mais le message est clair.
Nora est protéger.
Et elle le restera, jusqu'à ce que Victor puisse s'en occuper seul.

« Quant au reste... vous aurez ce que vous voudrez, quand vous le voudrez. »

Lentement, difficilement, le vieil homme plonge la main dans une poche de son manteau, et la ressort en tenant un téléphone-satellite, qu'il tend à Victor.

« Appelez. Demandez. Indiquez la localisation voulue.
Et vous aurez. »

A nouveau, il hoche la tête, puis dérive son regard en direction du jeune garçon.
Il acquiesce encore, puis enchaîne.

« Nous pourrons nous... organiser. Pour que tout soit fait dans le bon ordre. »

Wintergreen soupire, ensuite ; il est fatigué.
Mais il ne peut pas rester.

« Nous nous retrouverons. »

Il recule, alors. Et commence à remballer son corps sous plusieurs couches chaudes.

« Nous ferons au mieux, ensemble, pour elle. »

Il se tourne vers l'extérieur – et prend une grande inspiration.

« Et, ensuite... nous ferons au mieux. Ensemble. »

William jette un coup d'oeil vers Victor, et hoche la tête.

« Pour le monde. »

Même si c'est faux ; car ils s'en fichent du monde.
Ils ne pensent qu'à eux.

Le vieil homme se détourne, ensuite – et s'en va.
Il quitte la caverne, sans un regard en arrière ; pour le froid. Pour la glace. Pour la solitude.
Pour la marche.
Jusqu'au point de rendez-vous. Jusqu'au point de départ.
Jusqu'à... pouvoir repartir ; au chaud.
Enfin !

(HJ/ Merci pour ce très bon sujet, et encore désolé pour le retard initial ! /HJ)

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Elle avait trouvée ce village du Groenland où a la lettre fut postée et y rencontra ce jeune Inuit en partance pour un orphelinat Américain. Ce fut lui qui l’interpella, reconnaissant cette femme sur toutes les photos de Victor. Lui qui lui parla de ce qu’il avait fait pour le sauver.

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La route fut longue même accompagnée pour une bonne partie. Froide, dure. Elle avait tout oubliée de ses années cryogénisée, et subissait la douleur de sa brûlure comme n'importe qui. Elle n’était pas préparée à çà et risquait sa vie pour le retrouver. L’espoir était son moteur pour avancer. Un faiseur de miracles. Il n’était peut être pas trop tard et n’était il peut être pas déjà parti rejoindre ce vieil homme décrit par le jeune Inuit.

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Pas trop tard pour lui dire qu’elle l’aimait toujours malgré ce qu’il avait fait. Malgré celui qu’elle avait rencontré et qui l’exhortait à haïr Victor Fries. Perdue et croyant son mari mort elle s’était convaincue de refaire sa vie pour oublier tout le malheur qui les avait frappé, et celui que Mister Freeze avait causé. Pourtant elle savait qu’elle avait survécus uniquement grâce à l'acceptation de devenir un monstre dans ce but, et pensait que tout cela avait été de sa propre faute, a elle. Nora avait tord. Victor et elle avaient certes subis des épreuves terribles mais ce qu’il était devenu était en grande partie le résultat de ses mauvais choix. Il pourrait encore faire demi tour. Il était d'ailleurs plus prés que jamais de faire demi tour.

[6ML - Pôle Nord] Sooner or later God'll cut you down (Mr Freeze/ W.R. Wintergreen) Rco00710

Elle arrivait devant la caverne en la trouvant vide. Son occupant était parti quelques jours plus tôt pour replonger au cœur d’un monde peuplé d’hommes et de femmes ayant déjà sombré. La morsure du froid attaquait le corps de Nora. L’Amour ne se congelait pas non. Mais il pouvait parfois franchir des montagnes infinies , des déserts glacés et pourtant demeurer intact. Elle aimait toujours ce cœur de glace oui, espérant qu'il redevienne le cœur d'or qu'il était.

HJ:

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