Daily Planet - Numéro spécial : 6ème anniversaire du forum (28.11.18)

Et, évidemment, nous invitons tous les joueurs à répondre à la même question que nous nous sommes posés : pour vous, que représentent les comics et les super-héros ?
Il n'y a pas que nous qui nous ouvrons, nous espérons que vous suivrez également.

J'ai toujours aimé les BDs. Quand j'étais plus jeune, c'était Tintin, Achille Talon, Garfield, Lucky Luke, Spirou, mais surtout SURTOUT Astérix.

Au Québec à l'époque, il n'y avait que très peu de comics. Quelques tabagies (un magasin qui vendait que des produits du tabac et des magazines) en avaient à l'occasion et souvent de vieux numéro qu'il s'était fait refourgué. À Montréal, il y en avait sûrement plus, mais je viens d'une toute petite ville au nord de la province, donc pour moi c'était juste... tellement loin tout ça.

Mais je trouvais dans Astérix, ce plaisir du superhéros. Pour moi, il en était un. Il résolvait tous les problèmes et il se développait avec le temps. Certes Astérix reste surtout dans la surface et peu dans la profondeur, mais cela me parlait déjà.

Puis un jour, je suis tombé sur Lois et Clark... une émission qui passait en après-midi sur une chaîne non câblée. C'était Superman ! C'était la première fois, que je pouvais réellement avoir accès à un contenu comics. Je sais vous me direz que ce n’était pas la grande classe, mais c'est se qui m'a permis d'accroché. Puis vint Batman Adam West, sur la même chaîne. Puis la série Batman, mais là ou j'ai vraiment pris conscience de tout se que pouvait tenir le comics ce fut la série Justice League. J'y ai découvert Flash et je l'ai trouvé, drôle léger et sympathique. Peut-être me rappelait-il Astérix quelque part. Par sa légèreté et ce côté toujours prêt a aider même si "je sais pas trop comment".

Puis le comics est mort dans ma vie...Il y avait certes l'émission X-Men et Spiderman, mais le problème était l'horaire qui ne me permettait pas vraiment de profiter de leur diffusion. Après cela, la "mode" avait passé et je n'arrivais plus à trouver rien. Ce fut jusqu'au film Fantastic Four (le premier de tous avec Jessica Alba). Le comics était de retour . À partir de ce moment, je ne manquais plus aucun film. Comme je n'avais pas encore accès au médium du "comics". Je me mis à lire tout ce que je pouvais trouver, surtout sur le Web. Je lisais les biographies des superhéros, je lisais les fausses géographies, etc.

Puis un jour en allant dans un magasin de disque... j'ai trouvé des recueils de BD. J'ai pris un spider-man, un Fantastic Four et deux Hulks (c'est tout ce qu'il y avait). Je les lis, mais c'était un peu décevant, car ce n'était pas une histoire, c'était des "best of". Donc j'avais plusieurs comics, mais sans continuité, et cela m'a un petit peu rebuté au départ. Mais j'en appréciais le dessin et les efforts scénaristiques (spécialement sur The Hulk que je trouvais plus sombre et magnifique). Mais mon amour des comics passait essentiellement par les films (donc par Marvel).

Puis un jour, il y de ça 8 (p-e 9 je me rappelle plus vraiment) j'étais dans un café et j'ai vue qu'il vendait des magazines. Puis, à la hauteur des yeux il y avait un Comics, Green Lantern, avec Flash en couverture corrompu par Parallax. Ce jour-là, j'ai pris une décision. J'avais déménagé, j'étais dans une plus grande ville, je vivais seule dans un appartement, ma copine était loin de moi et je travaillais sans arrêt, que ce soit au travail ou à l'école. J'ai décidé d'acheter ce comics... et il n'y a plus jamais eu de retour en arrière.

Je l'ai dévoré en moins de quelques minutes. J'ai compris alors la profondeur que le comics pouvait avoir. Les images étaient magnifiques, rien n’a voir avec les modèles des années 80-90 que j'avais pu voir jusqu'à maintenant. C'était travaillé et soigné, un vrai travail artistique était donné. Le lendemain je revenais et j'achetais tout ce qu'ils avaient en comics. Rapidement, j'avais tout acheté, mais ma soif du comics n'était pas étanchée.

J'ai découvert Amazon à ce moment... mon premier achat fut : Justice League VS Avenger.

Je voulais choisir quel maison d'édition allait me plaire le plus. Je voulais vraiment m'investir dans le médium. C'était devenu ma nouvelle passion... et c'est DC qui fut mon coup de coeur.

Depuis, je lie du Comics, j'ai dépensé beaucoup pour acheter tout se qui avait existé avant sur mes héros préférés. J'ai réussi maintenant à me maintenir au nouveau, car j'ai tout ce que je voulais.

Bref, ce fut un long cheminement, mais au voilà ou j'en suis aujourd'hui

Super vos témoignages ^^

Bon, comme je suis une impénitente bavarde, la place me manquait pour dire tout ce que je pensais sur les comics. Bref, voilà la version longue...

Je distingue, grosso modo, trois moments dans ma découverte des comics.

Le premier, toute petite : je lis les vieux Superman (y'a du Batman aussi dedans) de mes parents, publiés chez SAGEDITION. J'adore les couleurs des Superman, le N&B de Batman me rebute un peu. Je suis vraiment petite (je dois pas avoir 10 ans), et ça m'emballe grandement tout cela. Je me souviens aussi de pas mal d'albums que mon père avait acheté au poids après la liquidation judiciaire d'AREDIT : du coup il y a du New Titans, de la Légion des Super-Héros, du Infinity Inc. (avec Solomon Grundy qui me foutait la pétoche et une certaine Jade qui allait me fasciner pendant un bon bout de temps...)...

Deuxième temps avec la découverte des X-Men de Claremont : je découvre le côté soap-opera des comics, cette durée dans l'action et l'intrigue propre aux comic-books américains (même si les mangakas sont prolixes, l'absence de droits d'auteur lors de la création des grands héros américains va créer cette situation inédite : des personnages comme Superman peuvent fêter leur 80 ans alors que leurs créateurs sont morts depuis belle lurette). Et puis, il y a une profondeur chez les X-Men de Claremont (je pense à "God loves, man kills" par exemple). Au fond c'est ce que nous répète Mister Miracle : si les héros de DC, leur point de fort c'est d'être inscrit dans une généalogie (presque une mythologie) ; les héros de MARVEL ont pour avantage d'être inscrits dans le réel : d'où un Spiderman qui a du mal à payer ses factures, un Iron Man alcoolique, un Daredevil qui a franchement la lose (Ah, la période Frank Miller ^^)... et des X-Men qui sont confrontés au racisme.

Le troisième temps arrive pendant l'adolescence. J'ai déjà lu Watchmen qui est une claque absolue. "V for Vendetta" aussi. Et je découvre tout un tas de comics plus "adulte" comme Sandman ou Miracleman. Ou le Batman de "Year one", "Dark Knight Returns" ou "Killing Joke". Je me passionne pour les auteurs (la sainte trinité : Moore, Miller, Gaiman). Et à partir de là, je découvre...

... "Cerebus" de Dave Sim, "Love & Rockets" des frères Hernandez, "Sin City" de l'éternel Miller, "Strangers in Paradise" de Terry Moore, "Next Men" de John Byrne et encore et encore plein de trucs pour finir avec les oeuvres de Chris Ware, Charles Burns ou Chester Brown !

On l'aura compris pendant ces quasi 30 années de lecture assidue de comics - allant du mainstream le plus absolu à la free-press la plus obscure - je ne me suis jamais lassée de tout ça.

Tout d'abord parce que :

- le comics n'est qu'un mot pour décrire la BD réalisée par des américains ou à tout le moins par des anglo-saxons. Et il est évident que dans le lot il y a des créateurs passionnants (Chris Ware aurait pu être papou, cela n'aurait rien changé au caractère gigantesque de son oeuvre)
- le comics - même de super-héros, même mainstream - a pu attirer des créateurs talentueux et passionnants. Clairement lire du Gaiman ou du Alan Moore, c'est se donner l'occasion d'apprendre et de découvrir des trucs. Rien qu'en lisant Watchmen, on peut avoir l'idée et l'envie d'écouter du Elvis Costello, du John Cale ou du Bob Dylan. On peut aussi découvrir William Blake ou William S. Burroughs. On y cite même le nom de John Cage pour la musique expérimentale, c'est dire si la référence un peu pointue / obscure peut trouver son chemin via un média populaire ! Idem pour Gaiman : j'ai découvert l'existence d'Andy Warhol, grâce à son Miracleman. Quant à Sandman, faire la liste de tous les trucs que l'on peut avoir envie de lire / écouter / voir après avoir lu cette BD... cela serait trop long ^^
- le comics de super-héros a également l'immense avantage de pouvoir développer un personnage sur des années (enfin des décennies même : le personnage le plus durable en matière de comics indépendants est Cerebus de Dave Sim et - avec ses 300 numéros sur 25 ans - c'est un petit joueur comparé au moindre super-héros de chez DC ou MARVEL) et des (dizaines de) milliers de pages. Même si parfois c'est mal dessiné, même si parfois c'est pas intéressant, même si parfois c'est clairement du repiquage de vieux scénarios...

... quel auteur peut se permettre de développer son personnage à raison de 288 pages par an ? Les auteurs de BD français qui sortent péniblement un album de 48 pages une fois tous les 3 ans ?

Alors que les ricains... comme le disait Miss Martian, les héros existaient avant nous et quand nous serons très très très vieux existeront encore !

Longue vie aux comics !