Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Jeu 7 Fév 2019 - 12:08
Darkseid a été stoppé et vaincu sur Terre. Mais les Terriens ne l’ont pas arrêté seuls.
Même si la Justice League avait étendu sa compétence à l’Univers durant toute cette période abominable, c’est bien l’union de toutes les civilisations libres, de toutes les forces vives des êtres vivants voulant rester libres et fiers qui a pu faire tomber le tyran. Ils ont réussi, ensemble ; le jour de gloire est arrivé. Mais les semaines et mois qui ont suivi ont été beaucoup moins agréables, pour les extraterrestres n’ayant pu rentrer chez eux.
Parce que leur monde a été anéanti, parce que leur civilisation les rejette, parce qu’ils n’en ont pas eu les moyens, parce qu’ils ne l’ont pas voulu… énormément d’agents, de soldats, de badauds, de réfugiés ou même de criminels venus d’autres planètes sont restés sur Terre ; et n’ont pas bougé, depuis.
Rejetés par les Humains, qui ont évidemment peur d’eux, ces extraterrestres se sont enfuis… et ont fini par s’abandonner, s’échouer quelque part ; en Australie, dans le désert. Là où ils se sont établis. Là où ils ont créé… la ville de Mosaic.
Perdue au cœur du bush australien, la cité a été constituée en quelques heures, via les technologies extraterrestres ; mais beaucoup ne fonctionnent pas ensemble, donnant une impression de bric et de broc. Qui surprend. Qui intrigue. Qui inquiète, surtout, et qui attire, hélas.
L’A.R.G.U.S. n’a pas brillé durant l’attaque de Darkseid, et les instances internationales ont décidé de lui imposer une nouvelle mission : gérer Mosaic. Ce qui est une belle excuse pour évacuer l’A.R.G.U.S. de la scène internationale, et de la gestion des Héros ou Vilains – et même des métahumains, qui apparaissent désormais après l’attaque de Darkseid. L’A.R.G.U.S. est cantonnée autour de Mosaic, ses agents sont obligés d’être les gardiens de la ville… pour empêcher que quelqu’un en sorte. Ou que quelqu’un y entre.
En effet, la présence d’extraterrestres aux propriétés étonnantes, avec des technologies novatrices… cela attire ; l’attention, et l’appât du gain. De nombreuses personnes malintentionnées tentent régulièrement de rentrer dans Mosaic – et l’A.R.G.U.S. les stoppe, ainsi que le service d’ordre local. Qui est assez anarchique, car les peuples à l’intérieur s’entredéchirent régulièrement. Une anarchie plus ou moins maîtrisée règne, dans Mosaic ; qui est une cité violente, dure, brutale. Mortelle, même.
Mais merveilleuse, aussi. Pour ceux qui peuvent y voir la beauté – et savent se protéger de ses dangers ; surtout ceux cachés dans les endroits sombres… dont les bars, bien sûr. Là où tout se dit. Là où tout se sait. Là où tout se décide. Là où une fameuse extraterrestre, considérée comme une Héroïne sur Terre, vue légitimement comme une autorité royale dans les cieux, peut chercher celui qu’elle ne pensait sûrement pas trouver ici… sûrement surprise que les systèmes du Conseil de l’Univers l’aient localisé ici. Dans un bouge, clairement.
Où devrait, a priori, se trouver Mister Miracle. La Princesse n’est pas venue à Mosaic pour lui, mais les détecteurs du Conseil l’ont alerté de sa présence ; ici, donc. Dans un bouge. Dans les bas-fonds de Mosaic. Dans un endroit où on n’irait pas le chercher… et où il n’a peut-être pas envie d’être trouvé, en fait !
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Dim 10 Fév 2019 - 18:40
Voir Mosaic... et mourir
Mosaic portait bien des noms, dans bien des langues, répandus dans bien des médias différents. La Terre était une magnifique planète : immense, colorée et si diversifiée, mais elle avait autant d’avantages et de choses à admirer que de lacunes. La plus grande d’entre elle, et peut-être aussi un de ses plus grands atouts paradoxalement, était la race humaine. Ses êtres si chaotiques, bourrés d’émotions qu’ils passent leur temps à réprimer, à oppresser et ignorer… Koriand’r en avait vu faire des miracles, accomplir tellement qu’ils auraient été adulés comme divinité sur son monde. Mais, à son grand malheur, elle en avait également vu certains user d’une cruauté inédite et d’un manque d’humanité presque incroyable tant il était poussé. Mosaic, dans bien des cas, était le messager de ce manque de compassion. Une ville de réfugiés, de monstres, de menaces, voilà ce qu’on disait d’elle. L’empreinte de Darkseid était encore brûlante dans les esprits, mais ils manquaient de connaissance, ils manquaient de clairvoyance pour comprendre que tous avaient été touchés. La Terre n’avait été qu’une des cibles. Les humains avaient souffert, mais certains peuples avaient encore plus perdu. Koriand’r avait passé assez de temps sur Terre pour ressentir un certain sentiment d’appartenance, mais quoi qu’elle ne fasse, elle serait toujours un de ces aliens rejetés par le reste du monde parce qu’ils n’étaient pas chez eux.
Par conséquent, et plus ou moins consciemment, elle avait fait de Mosaic son affaire. Elle aiderait les peuples à s’unir, à travailler ensemble. Elle aiderait la ville à se stabiliser et à s’épanouir. Elle aiderait, surtout, les humains à l’accepter. Car tant qu’ils la rejetaient, ils la rejetteraient elle aussi d’une certaine façon. Et elle en avait fini avec ça, c’était décidé. Fini de s’excuser pour la couleur de sa peau et le sang dans ses veines. Mosaic était son affaire et voilà tout.
Elle était déjà donc dans les rues de cette dernière quand le Conseil la contacta et le message qu’elle reçut la surprit au plus haut point. Puis, elle y réfléchit et elle trouva une certaine logique à la possible présence de Scott à l’intérieur des murs high-techs de la cité. Lui qui désespérait de trouver un foyer, quoi de mieux que la ville de ceux qui n’en avait plus pour se faire oublier ? Koriand’r comprenait – plus que Diana, plus que le reste de la League, plus que tout le monde. Alors elle n’hésita pas et s’enfonça dans les entrailles de Mosaic pour trouver l’endroit parfait quand on fuit constamment.
Et, en effet, quand elle ouvrit les portes branlantes de ce bar des bas-fonds, elle trouva rapidement Scott. Seul, évidemment.
Elle s’approcha et s’assit sur un des tabourets dépareillés, à côté son ami.
« Alors ? » demanda-t-elle l’air de rien avant de tourner la tête vers Scott. « Ce n’est pas la destination que j’aurais choisi pour des vacances, mais je reconnais qu’il y a un certain exotisme à commander un verre dans un bar et risquer sa vie avec ce qu’on nous sert. » Elle désigna d’un petit geste de la main les bouteilles crasseuses qui traînaient sur le bar. « Tu es bien plus courageux que moi. »
Elle le dévisagea avec un petit sourire et inclina légèrement la tête.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Dim 10 Fév 2019 - 21:00
Le bar, situé au cœur de Mosaic, est un endroit dangereux – mais surtout plein de vie, d'abus, de folies, de rencontres et de passions. Et de surprises, surtout.
Si la venue d'une Tamaranéenne ne surprend pas, du moins surprend moins qu'ailleurs sur Terre, l'arrivée de Starfire attire néanmoins l'attention... et les regards. Pas forcément au regard de sa tenue et de ses formes, mais parce que les extraterrestres vivant ici savent ; ils savent qui elle est. Ils savent qu'elle est une agente du Conseil de l'Univers... et une Princesse. Le respect est évident, et profond pour elle. Même si elle doit être surprise quand, alors qu'elle s'est assise à ses côtés et lui parle, Mister Miracle... ne lui répond pas ; ne lui dit rien, même, figé dans une posture étrange et surprenante.
Il la fixe... mais ne bouge pas ; ne réagit pas. Cela ne dure pas, cependant – car le Néo-Dieu s'évapore, soudain, juste devant elle ! Sans Tunnel-Boum, sans autre dispositif de téléportation ; Mister Miracle s'efface, tout simplement. Comme s'il n'avait jamais été là... ou là, plutôt, à cet endroit du bar.
« Désolé. »
Une voix s'élève, derrière Koriand'r ; une voix qui couvre légèrement le brouhaha ambiant, et s'échappe d'un coin du bar. Une alcôve, réservée à une table – occupée par une seule personne, qui sort légèrement des ombres.
« Apparemment, ça... rassure les gens, quand cette image apparaît ; comme si les clients se battaient moins, avec elle. Surprenant, n'est-ce pas ? J'ignorais que Mister Miracle terrorise ceux qui veulent du grabuge – mais je crois que j'ignore beaucoup de choses, en fait. »
Starfire découvre l'origine de cette voix, un homme qui demeure assis à pianoter sur non pas un smartphone... … mais une Boîte-Mère – tenue par Scott Free, qu'elle finit par reconnaître, malgré son allure et sa barbe !
« Le propriétaire, et barman, est un cousin du Space Cabbie ; qui m'a souvent dépanné. Quand il m'a demandé d'organiser ça, pour éviter les bagarres, je ne pouvais pas refuser. »
L'image de Mister Miracle réapparaît, un peu plus loin. Scott, lui, relève son visage barbu vers Kory, et esquisse un sourire timide.
« Je n'ai rien de courageux, à siroter gratuitement des consommations, et à me cacher dans un cloaque, que tout le monde veut oublier ; c'est même tout le contraire, Princesse. »
Il hausse les épaules, et se tourne vers sa table, en lui faisant signe de le rejoindre.
« Bonjour, Princesse Koriand'r de Tamaran. Je vous remercie de vos mots de bienvenue... mais je doute de l'être vraiment ; car si mon image terrorise ceux qui veulent du grabuge, c'est bien que ma présence en amène, non ? »
Scott esquisse un sourire triste, puis amène son verre à ses lèvres, cachées sous son épaisse barbe ; il semble fatigué. Physiquement, et moralement.
« Bref. Que vaut le plaisir de votre présence ici ? Le Conseil me réclame déjà ? »
Il repose sa consommation, d'une couleur pourpre profonde et surprenante, et plonge un regard légèrement gêné dans les beaux yeux de l'Héroïne.
« Désolé... encore... de vous avoir abandonnées, avec Diana. C'est... ce n'était pas très fair-play, ou digne. Désolé. »
Il s'en veut ; mais il ne regrette pas. Il devait partir, s'enfuir... s'échapper. Encore. Toujours. A jamais, tout simplement.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Jeu 14 Fév 2019 - 21:04
Voir Mosaic... et mourir
Koriand’r eut un mouvement de recul quand Mister Miracle s’évapora sous ses yeux. Surprise, elle se tourna vers le barman puis le reste du bar avant de jeter un regard accusateur au verre qui attendait son propriétaire sur le bar. Se pourrait-il que les breuvages servis dans les bas-fonds de Mosaic soient encore plus dangereux qu’elle ne le pensait ? Elle attrapa le verre du bout des doigts et jeta un regard prudent à l’intérieur. Qu’est-ce qui pourrait avoir eu le dessus sur Scott Free… ?
Scott Free qui était en train de lui parler. Koriand’r virevolta en entendant les intonations familières – si ce n’est quelque peu alourdies – de son ami et elle ne put empêcher la pointe de soulagement qui l’emplit à la vue de Mister Miracle, en chair et en os cette fois-ci. Alors seulement, elle nota combien il avait l’air différent… triste. Désespéré, même. Il y avait tant d’espèces différentes à Mosaic, mais Koriand’r avait déjà subi le plus gros de ses chocs culturels quand elle était arrivée sur Terre. Les humains étaient si différents et leurs émotions si… bridées. Elle ressentait pleinement, douloureusement. Et à voir Scott de la sorte, elle ne put s’empêcher de se demander où ce dernier se situait sur l’échelle de l’affect. Plutôt humain ou Tamarannéen ? Ou était-il à un tout autre niveau, celui de Néo-Dieu… ?
Koriand’r resta plantée devant le bar, à l’écouter expliquer la raison derrière ce subterfuge et il lui sembla bien plus approprié de rire de la cocasserie de la situation que de se laisser emporter par l’inquiétude qu’elle ressentait à voir son ami si abattu.
« Et bien… tu jouis d’une certaine réputation, » confirma-t-elle avec un nouvel éclat de rire. « Les êtres qui vivent dans cette ville ont tendance à avoir une piètre image des humains, mais toi… Tu n’es pas terrien et par conséquent, tu as plus d’impact sur eux que l’A.R.G.U.S là, dehors. »
Elle lui adressa un nouveau sourire quand il l’invita à sa table, mais elle le rejoignit rapidement. Si son arrivée dans le bar avait suscité un petit moment de calme, les conversations reprenaient peu à peu bon rythme, et ce malgré les nombreux coups d’œil (que ce soit des paires d’yeux, des yeux perchés sur des antennes ou des yeux en solo) qu’on leur jetait. Scott ne se trompait pas : sa présence était respectée et le fait qu’on le laisse tranquille dans un tel bar en était une preuve évidente. La hierarchie de Mosaic était en pleine construction mais elle semblait déjà s’accorder sur quelques sujets bien précis. Et tant mieux, car si ce n’était pas dans un tel endroit qu’elle aurait aimé retrouver Mister Miracle, elle pouvait au moins se rassurer sur le fait qu’il ne risquait rien ici. Il faisait déjà, en quelque sorte, partie de la ville.
Egoïstement, elle ressentit une pointe de plaisir à cette idée. Mister Miracle était également connu du grand public, celui qui vivait en dehors de ces murs bien gardés. La réalité de Mosaic était dure à défendre, et si Koriand’r béénficiait d’une certaine popularité grâce à ses actions en tant que Starfire, elle n’était pas dans les cœurs de tous, ce qui faisait de sa cause improvisée une bataille parfois bien difficile à mener.
Mais, principalement, elle était contente de se retrouver face à Scott. La façon dont il était parti la dernière fois l’avait laissée sur sa fin – et l’avait inquiétée, surtout.
« Le Conseil n’a aucun droit de réclamation sur toi, » dit-elle d’une voix douce, après avoir pris place en face de Scott.
Elle tendit la main et la posa sur le bras du Néo-Dieu. Pas de barrières voulues par la bienséance pour elle.
« Et si j’apprécie rappeler mon titre à ceux qui s’estime assez important pour pouvoir me prendre de haut, je préfère que tu vois en moi une amie plutôt qu’une Princesse. Oublie le langage soutenu et les formules de politesse. J’en serais ravie. » Elle lui adressa un petit sourire. « N’avons-nous pas traversé assez de choses tous les deux pour nous considérer comme des amis ? »
Elle pressa son bras entre ses doigts puis se redressa doucement. Son regard parcourut de nouveau l’apparence de Scott, à des kilomètres de ce port et cette présence qu’elle lui connaissait. Mais qu’il le veuille ou pas, il restait la personne qu’il avait toujours été – et elle pensa que le problème était probablement là, justement. On peut être capable de fuir toute cage possible, se fuir soi-même c’est une toute autre histoire.
« Désolée d’avoir suggéré qu’Apokolips devait être attaquée immédiatement, » dit-elle à son tour.
Elle avait manqué de tact – comme souvent. Elle s’en rendait compte désormais.
« Mais je dois avouer que je ne comprends pas ce que tu fais. Tu as réclamé ta liberté, et voilà ce que tu en fais… ? »
Le ton n’avait rien d’accusateur. Il était sincère, confus également, mais surtout vibrant de son inquiétude et de son amitié. Si le Conseil lui avait en effet signalé la présence de Scott à Mosaic alors qu’elle aussi y était, elle n’accepterait aucune demande de leur part quant à Scott. Elle ne le forcerait à rien. Elle était juste contente d’avoir une chance de revoir son ami après leurs adieux chaotiques et de pouvoir s’assurer qu’il allait bien.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Ven 15 Fév 2019 - 11:47
Scott Free détourne, enfin, son attention de sa Boîte-Mère, pour relever les yeux sur Koriand’r. Il sourit, alors. Enfin, pourrait-on dire.
« Une réputation, hein ? »
Il hausse les épaules, légèrement, mais son expression positive s’évapore rapidement.
« Celle d’un lâche, je suppose ; celui qui a fui Apokolips, qui a brisé le Pacte entre Darkseid et le Haut-Père, qui a refusé son titre, son statut ou son nom. Ou… ou autre chose, non ? La réputation du tueur des Néo-Dieux. Génocideur de son peuple. »
Il baisse les yeux, puis soupire. Longtemps. Avant de reprendre, d’une voix lente et blanche.
« Mais… oui. J’imagine bien, la réputation que je peux avoir. Je fais peur. »
Mister Miracle redresse les yeux, et adopte une expression froide. Si différente, si divergente de celle qui l’habite, généralement.
« Je doute néanmoins que mon statut diffère de celui de l’A.R.G.U.S. ; enfin, soit plus positif que le sien. L’A.R.G.U.S. correspond aux gardiens de cellules, pour les peuples coincés ici. Moi, je suis alors le diable, enfermé au cœur de la prison, non ? Ha ! »
Il glousse ; mais sans joie, sans plaisir.
« Mais… excuse-moi. Je ne devrais pas t’accueillir aussi agressivement. »
Un sourire triste glisse sur les lèvres, qu’on entrevoit sous sa barbe.
« Excuse-moi, Koriand’r. Cela ne se reproduira pas. »
Quelques regards se tournent vers eux, avant de retourner à leurs conversations ; la forme des quelques mots prononcés par Scott a surpris. Parce qu’il n’a pas parlé en langue humaine ; mais dans celle de Tamaran, qu’il est l’un des rares à maîtriser, dans l’Univers. Starfire le sait, cependant. Elle s’en est rendue compte, quand elle a croisé sur Terre le Néo-Dieu, peu après son arrivée. Même si elle est restée longtemps auprès des Titans, sa véritable famille de cœur, elle a croisé quelques autres intervenants ici… dont Scott ; avec qui elle a noué une relation intense, bien que peu connue d’autrui.
« Et… d’accord. J’arrête avec le “Princesse”… je ferais comme vous le souhaitez, votre majesté ! »
Il glousse, légèrement. Bien moins que d’habitude ; mais bien plus que l’on pouvait l’espérer, dès le début de leur discussion.
« Mais ne t’excuse pas, pour Apokolips. Ta proposition… elle a du sens, évidemment. Elle n’est pas celle que je choisirais, elle n’est pas celle qui me viendrait naturellement – mais elle a du sens. Je dois bien le reconnaître. »
Scott sourit, encore. Tristement, toujours, mais il sourit ; c’est déjà une bonne chose.
« Après… je ne sais pas quoi te dire, Koriand’r. »
Il jette quelques regards autour de lui, pour vérifier que personne ne les écoute. Personne, a priori. Ce qui veut dire, donc, que tout le monde les observe et les étudie, en faisant semblant du contraire.
« Je fuis. Je fuis, tout simplement. J’ai fui Apokolips, puis Néo-Génésis. J’ai assumé mes responsabilités, et l’Univers me considère, à juste titre, comme un meurtrier de masse. Maintenant, j’ai voulu m’impliquer pour le Conseil… mais j’ai fui, encore. Je fuis toujours. Alors… pour une fois, plutôt que de chercher les ennuis, plutôt que de m’enfoncer dans le danger – je me suis arrêté. Pour une fois, je me suis arrêté. Et… je crois que ce n’est pas inutile, en fait. »
Il se penche légèrement en avant, et sourit en gloussant. Comme s’il racontait une blague, une plaisanterie.
« Certains, ici, veulent monter une attaque contre l’A.R.G.U.S. afin de s’enfuir ; et ça va se passer ce soir. Je crois que ta venue a du sens, Koriand’r. Cette ville cosmopolite va bientôt exploser – et il va falloir intervenir, pour éviter le pire. »
C’est un appel, évidemment. Un appel… autant à l’aide, qu’à l’intervention ; pour qu’elle agisse, ici, pour le mieux. Pour que Starfire soit, définitivement, l’Héroïne qu’il a toujours senti en elle.
Après tant d’années, Koriand’r n’était toujours pas sûre de maîtriser à la perfection le cerveau humain et tout ce qui pouvait se passer dans leurs têtes à tout moment. Dick, certains jours, continuait d’être un vrai mystère pour elle, mais ce n’était pas faute d’essayer. Les Néo-Dieux, c’était encore plus compliqué comme sujet. Leurs esprits renfermaient des secrets et une intelligence hors pair, le tout dans un labyrinthe de raisonnements et enchaînements parfois un peu trop pragmatiques pour être aux goûts de Koriand’r. Mais si elle n’était pas une spécialiste, elle voyait très clairement que Scott souffrait. Un mal qui n’avait besoin d’aucune blessure physique pour sévir et dont la profondeur, par conséquent, ne pouvait se mesurer en cicatrice et bandages. Il avait beaucoup accompli, et il avait commis beaucoup d’erreurs aussi, mais qui ne l’avait pas fait ? C’était quoi ce proverbe, déjà… ? Ah oui. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Et bien, Scott était actuellement en train de faire la pire promenade de sa vie dans son enfer personnel, et le sol était tapissé de décisions qui n’avaient appartenues qu’à lui.
Elle pouvait comprendre la douleur dans son regard alors, et le ton de sa voix, lourd et pesant. Mais elle n’avait pas à être d’accord.
« Scott, » finit-elle par intervenir. Elle posa sa main sur le bras de son ami. « La réputation de t’être toujours battu pour ce que tu voulais. C’est ce que je voulais dire. Tu es un extraterrestre, comme eux, mais tu n’es pas enfermé dans cette ville comme eux. Ca suffit pour eux. Et c’est ce qu’ils voient quand ils te regardent. »
Elle eut un léger mouvement de surprise quand il enchaîna, lui offrant ses excuses les plus sincères dans sa langue. Ce n’était pas la première fois qu’ils l’utilisaient entre eux, mais à chaque fois, elle ressentait la même surprise, la même reconnaissance. Il maîtrisait chaque intonation, chaque son, même ceux qu’un humain ne pouvait physiquement pas reproduire. Parce que Scott n’était pas humain, mais il n’était pas Tamaranéen non plus, et pourtant, ça ne l’empêchait pas de démontrer une linguistique parfaite. Elle en rougit de plaisir et redressa les épaules sans même s’en rendre compte. Elle était grande parmi les humains. Elle l’était encore plus quand Scott lui parlait de la sorte.
« Excuses acceptées, mon ami, » répondit-elle en délaissant elle aussi l’anglais et toutes les autres langues terrestres. Aucune n’était aussi belle que celle avec laquelle elle avait grandi.
Scott enchaîna, mais si ce qu’il disait faisait sens, Koriand’r était en partie distraite par les regards qu’il jetait autour de lui, comme s’il s’attendait à ce que quelqu’un ne se joigne subitement à la conversation. Il reprit rapidement dans sa langue natale, et elle comprit qu’elle se trompait… sans avoir tout à fait tort non plus. Il n’était pas là pour se cacher et il ne craignait pas qu’on vienne le pointer du doigt. Il craignait qu’on ne les écoute et qu’on ne comprenne ce qu’il lui disait – et avec raison. Car s’il disait vrai et si un plan se montait en effet contre l’A.R.G.U.S, c’était ici qu’il avait dû naître.
« Non … » souffla-t-elle en secouant la tête.
Elle crispa ses mains sur la table pour résister à la tentation de faire volte-face et sauter sur ceux qui les surveillaient plus ou moins discrètement. Après la première minute de peur, c’est une vague de colère qui la prit d’assaut, et là, encore, elle dû faire appel à tout son contrôle pour ne pas afficher son mécontentement. Au de froncer les sourcils, plisser le bout de son nez et montrer les dents comme elle en avait envie, elle fit mine d’étouffer un éclat de rire à son tour. Mais, par X’Hal, elle était bien loin d’avoir envie de rire !
« Ils ne peuvent pas faire ça, » pesta-t-elle à toute vitesse ensuite en se penchant à son tour au-dessus de la table. « Non ! Je me tue à leur répéter de prendre patience. S’ils attaquent, ils donneront raison à tout ces pseudo groupes politiques dehors, et les manifestations reprendront de plus belle ! »
Elle laissa échapper un soupir et se massa la tempe droite distraitement, une habitude prise à force de voir Dick souffrir de ces maux de tête et des conséquences de leurs vies si particulières.
« Cette ville… cette ville pourrait faire des merveilles, mais ils ont laissé tous ces êtres sans surveillance, sans aucune aide, et Mosaic n’est maintenant qu’une prison pour beaucoup d’entre eux. ». Elle releva les yeux vers Scott. « Dis-moi tout ce que tu sais sur ce coup d’état. Nous devons étouffer cette révolte dans l’œuf, avant que les dégâts ne soient irréversibles. »
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Mar 19 Fév 2019 - 10:30
« Ha-ha-ha-ha-ha ! »
Scott Free rit, lève légèrement les bras, et se tient même le ventre. Comme si Koriand’r venait de lui raconter une blague des plus exceptionnelles, qui le plonge dans l’hilarité la plus complète ; ce n’est pas le cas, bien sûr. Mais c’est une bonne chose que les autres clients du bar le croient.
« Ha… haaa… sacrée Kory ! »
Il glousse, encore, et semble se reprendre après un fou rire. Mais son regard, uniquement réservé à Starfire, confirme que tout ceci n’est qu’un jeu – et que des sujets bien sérieux sont discutés, entre eux deux.
« Ils ne veulent plus attendre, hélas, et je peux le comprendre. La Terre gère abominablement mal leur présence ici, et ils ont l’impression, fort légitime, d’être cantonnés dans une prison. En outre, de nombreuses technologies ont permis d’accéder aux archives humaines… et bien des habitants de Mosaic considèrent être dans des camps, de concentration ou soviétiques. »
Il soupire, et secoue légèrement la tête, réprimant difficilement une grimace.
« Je… ne saurais franchement contester leur position, Koriand’r. L’A.R.G.U.S. de Steve Trevor tente de faire au mieux, mais la situation est explosive. Mosaic n’est pas prévue pour accueillir tant de races, tant de peuples qui ne se connaissent pas, ou se connaissent mais se détestent – par la Source, Mosaic n’est même pas prévue pour exister ! »
Le Néo-Dieu glisse légèrement un coup d’œil derrière lui, et reprend. Avec un grand sourire, complètement en décalage avec la réalité de son discours.
« Le chasseur de primes galactique Bolphunga est coincé dans Mosaic, et pousse les autres habitants à la révolte. De nombreuses personnes le suivent, et préparent cette attaque ; ce soir. »
Il passe lentement ses mains dans sa nuque, et plonge un regard déterminé dans les yeux, magnifiques, de la jeune femme.
« Je te remercie d’avoir accepté mes excuses… mais je les réitère, ma chère ; je t’ai menti. Je suis ici autant pour me cacher, pour fuir – que pour essayer d’empêcher ça. On ne se refait pas. »
Mister Miracle hausse les épaules, en ne feignant pas son sourire, cette fois-ci.
« Cela va se passer ce soir, et ils vont enclencher ça… aux prisons. Dans les geôles de Mosaic, qui sont tenues pour partie par l’A.R.G.U.S. ; de nombreux gardes humains rôdent en ville, et Bolphunga ne le supporte pas. Il veut créer une bataille dans cette prison, afin de faire tomber les murs en bénéficiant d’un soutien populaire. Cela ne peut que mal se passer, Koriand’r ; cela va mal se passer – et des gens vont mourir, sans compter la réaction à venir de la Terre. Ce sera une catastrophe. »
Il soupire, et grimace. Avant de décaler légèrement sa tête sur le côté, avec une expression triste.
« Je… suis abominablement désolé, Kory. Vraiment. Pardon… pour ce qui va intervenir. »
Scott Free reste silencieux quelques secondes après – et laisse en suspend ses paroles, si mystérieuses ; avant d’agir. Avant de se redresser, soudain, et d’arracher la table qui le sépare de Koriand’r.
« Ca suffit ! J’en ai assez ! J’EN AI ASSEZ ! »
Il crispe ses muscles, et s’empare d’une chaise, pour l’envoyer violemment dans toute la salle.
« JE NE RESTERAIS PAS ICI ! JE REFUSE DE RESTER ICI ! »
Il hurle ; il hurle à se casser la voix. Et cela fait réagir la foule, bien sûr… qui ne comprend pas, puis qui s’inquiète très rapidement. Un mouvement chaotique s’enclenche – avec des cris, du bousculement, et une panique qui monte.
« ASSEZ ! J’EN AI ASSEZ DE MOSAIC ! »
Les hurlements continuent, l’anarchie règne… et une catastrophe pourrait intervenir, dans la cohue. Même si cela ne dure pas ; même si une voix, puissante, se fait soudain entendre.
« DU CALME ! QUE TOUT LE MONDE SE CALME ! »
La foule se fige, soudain ; se crispe, même. Car une forme vient d’apparaître… un homme vient d’apparaître. Un Humain, connu dans Mosaic – mais pas appréciée.
« Agent Liberty sur place ! Sur autorité de l’A.R.G.U.S., j’exige le calme et la collaboration de tous ! »
La foule se disperse, et Scott Free s’arrête lui-même d’anéantir le mobilier. Il commence à se tourner vers l’origine de la voix – mais il n’est pas assez rapide, car l’autre l’est bien plus. Une forme bondit depuis la masse des clients, en effet, et vient violemment le frapper au visage !
« Hughn. »
Le Néo-Dieu grogne, en s’écroulant ; le visage endolori, les lèvres sanguinolentes.
« Que personne ne bouge. Je commande, ici. »
L’agresseur se redresse, mais garde ses mains levées… … car le fameux Agent Liberty est en action.
« Quelqu’un d’autre veut y goûter ? Une autre racaille veut finir en cellule ? Hein ? Hein ?! »
Arrogant. Agressif. Violent. Brutal. L’Agent Liberty est désagréable… et fait peur, notamment à tous ceux qui l’entourent. Nul doute que cela va grandement plaire à Starfire, et à son caractère ! Même si son ami a sûrement un plan, qu'il vaudrait peut-être mieux ne pas gêner...
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Dim 3 Mar 2019 - 18:38
Voir Mosaic... et mourir
« Ce qui va intervenir… ? » reprit Koriand’r, confuse.
Confuse, parce que jusque-là, elle avait parfaitement suivi la conversation. Les enjeux, la précarité de la situation, elle avait tout suivi. Mais elle aurait dû se douter que Scott, s’il lui avait donné beaucoup d’informations, avait gardé quelques petits détails pour lui. Et ces petits détails prirent soudainement bien plus d’ampleur quand il se leva et envoya la table entre eux se fracasser contre un mur d’un simple geste de colère parfaitement orchestré. Koriand’r s’écarta vivement, les yeux ronds et une expression de surprise profonde qui n’était qu’en partie feinte. Etre amie avec Scott était un cadeau des cieux sur lequel elle n’était pas prête de cracher, mais bon sang, des fois… des fois il allait un peu trop vite pour elle.
« Hey ! » cria-t-elle dans sa direction en se reculant pour éviter une chaise volante.
Elle n’avait pas encore assez de recul pour comprendre le pourquoi du comment mais elle en savait assez sur lui, et surtout, elle avait suffisamment confiance en lui pour le suivre. Et dans l’immédiat, ça voulait dire ne pas s’interposer entre lui et ce qu’il avait en tête. Plutôt que de l’arrêter, elle tenta donc de calmer un minimum la frénésie qui s’était emparée de la clientèle du bar – en vain, pour la majeure partie. Elle se prit un coup d’épaule recouverte d’écailles dans la mêlée, et se fit même violemment pousser contre le comptoir, mais ça n’avait pas d’importance. Pas d’importance parce que l’Agent Liberty venait de débarquer et, surtout, elle venait de comprendre.
« AGENT LIBERTY ! »
Elle se décolla du comptoir, se faufila entre les plus brutes des clients du bar, qui avaient jugé plus intéressant de rester et de se joindre à la destruction du mobilier avec Scott que de s’en aller, et s’extirpa sans hésiter du cercle de spectateurs qui s’était formé autour de Scott et de l’agent envoyé par l’A.R.G.U.S. Que Koriand’r n’aimait pas, mais alors pas du tout.
« Veuillez ne pas utiliser plus de force que nécessaire, » siffla-t-elle d’un ton acide. « Steve Trevor ne vous a pas engagé pour faire la brute, il me semble. »
Ses yeux se posèrent sur ceux de Scott et elle puisa de toutes ses forces dans leurs années passées à se côtoyer, sur le terrain et en dehors, pour trouver les réponses aux questions silencieuses qu’elle se posait. Qu’attendait-il d’elle exactement ? Quel était le rôle qu’elle était censée prendre dans le plan, probablement complètement fou, qu’il avait monté dans son coin ? L’objectif immédiat était les prisons, sans aucun doute, mais… Elle reporta son regard sur l’Agent Liberty et ne se rendit compte qu’à cet instant du nombre de spectateurs restant dans le bar. Elle ne pouvait pas l’attaquer. Qu’elle soit d’accord avec lui ou pas, elle était censée montrer l’exemple. Elle était là pour redonner espoir à tous ces gens. Pas pour leur apprendre que la violence est la seule réponse possible.
« Je suis responsable de la sécurité pour le Conseil de l’Univers, et je suis ici en mission. Laissez-moi vous aider à l’escorter jusqu’aux prisons, et nous pourrons parler, en privé. »
En mission oui. Vers les prisons, très certainement. Mais cette grosse brute ne faisait pas partie de l’équation. Inutile de le lui dire, cependant.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Lun 4 Mar 2019 - 15:33
Un silence pesant s’instaure au cœur du bar, après que Scott Free ait littéralement explosé de fureur – et, surtout, après que l’Agent Liberty soit intervenu violemment, pour le mettre à terre.
« Hughn. »
Le Néo-Dieu grogne légèrement, au sol. Son nez saigne abondamment, sa lèvre est fendue, et son crâne lui fait mal ; vraiment. L’Agent Liberty n’a pas feint, lui, sa réaction. Il est allé au bout, à fond. Et semble ne pas vouloir s’arrêter là.
« Le Conseil de l’Univers, hein ? »
La voix de l’Humain amélioré est froide, sèche ; pleine d’une arrogance crasse, celle des brutes qui se croient supérieures aux autres, qui se sentent au-dessus d’autrui par leur force, leur position sociale ou leur popularité.
« Le Conseil de l’Univers est né après que Darkseid soit tombé grâce à la Terre. Tous tes copains ambassadeurs peuvent dire ce qu’ils veulent, tout le monde ici peut dire ce qui lui chante… »
Il lève les bras, et tourne sur lui-même. En bandant les muscles, en grossissant le trait de chacune de ses remarques pour en intensifier l’impact ; et ça fonctionne. Tous les extraterrestres ici présents reculent, terrorisés par lui – moins par son discours, que par ce qu’il leur a déjà fait subir.
« … Darkseid est tombé grâce aux Terriens. Je me contrefiche du Conseil – comme il se contrefiche de Mosaic. Sinon, tous ces migrants ne seraient pas là, hein ? Hein ?! »
Son ton devient plus agressif, quand il achève son tour, et fige un regard brutal sur Koriand’r.
« Alors, à moins que vous ne soyez là pour ramener tous ces immigrés illégaux chez eux, à moins que vous ne veniez permettre à la Terre de se débarrasser de ceux qui pillent honteusement ses richesses et s’accaparent sans titre une place qui n’est pas la leur… »
Il se penche en avant, et esquisse une grimace une nouvelle fois brutale, repoussante.
« … fermez-la. Ou je vous mets en taule, comme l’autre délinquant, là. »
« Ack ! »
L’Agent Liberty a frappe Scott dans le dos, pour ponctuer sa phrase ; ça fait mal. Moins que le Néo-Dieu ne le montre, mais… ça fait mal, quand même. Il grogne, se replie sur lui-même, et apparaît comme un être définitivement faible, fragile. L’Agent Liberty fait signe à ses hommes de mains de venir le récupérer, et recule ; non sans se pencher un peu vers des clients extraterrestres, en gloussant. Comme une brute, qui provoque et pique les faibles.
« Du balais ! »
Mais sa patience cède, et il fait de grands signes pour inviter les gens à partir ; ceux-ci ne se font pas prier, et se dépêchent de fuir. Sans un regard en arrière.
« Et ça vaut pour toi aussi, gamine. »
L’Agent Liberty pointe un index agressif vers elle, tandis qu’un rictus mauvais glisse sur ton visage.
« A moins que tu veuilles me montrer ce que le peu de tissu que tu portes cache encore, je ne veux plus te voir. Mosaic est sous mon autorité, et j’entends qu’elle le reste ; tu n’as aucune compétence, ici. Dégage. Ne me donne pas d’excuse pour te prendre, aussi. Comme moi je le voudrais. »
Il glousse, encore. Comme un porc – non pas l’animal, mais bien l’insulte hélas si adaptée à l’attitude repoussante de cet homme. L’Agent Liberty rit, grassement, et se détourne de Starfire, sans lui permettre de répondre. Plusieurs soldats armés viennent faire barrage, et les quelques personnes encore présentes laissent leurs regards fixés sur elle… pour voir. Pour voir ce qu’elle va faire.
Koriand’r est piégée, hélas ; elle ne peut rien faire. Mais… seulement pour l’instant.
** * **
Plus tard. Ailleurs. Les geôles de Mosaic sont situées en dehors de la ville improvisée. Elles ont été logées à la base des murs entourant la cité, et sont elles aussi faites de bric et de broc. Même si, surtout, elles créent la terreur et l’horreur chez les extraterrestres – car de terribles rumeurs vont et viennent sur ces cellules, et notamment sur ce que l’Agent Liberty, seul compétent ici, y fait.
Scott Free s’y réveille… dans une cellule partagée avec d’autres, et gardées par des agents de sécurité surarmés et peu commodes. La sensation est désagréable, et même étouffante.
« Hem. »
Il grogne, et se masse lentement le bas du dos ainsi que le crâne ; ça fait mal. Et, franchement, tout ça semble mal parti. Son idée de se faire emprisonner pour observer le cœur de l’attaque de Bolphunga ainsi que les abus de l’Agent Liberty lui semblait bonne, mais… la réalité apparaît toute autre ; ce n’est ni agréable, ni porteur. Tout ça sent affreusement la mauvaise idée – et il voit mal comment s’en sortir là. Enfin. Il verrait mal comment s’en sortir si sa Boîte-Mère, capable de détruire tout bloqueur informatique, ne transmettait pas toutes les informations nécessaires pour que Koriand’r puisse le rejoindre. Et, surtout, il verrait mal comment s’en sortir… s’il n’était pas Mister Miracle.
« Héhé. »
Ivre de cette révélation, Scott esquisse un sourire entendu – et s’assoit aussi agréablement que possible, en passant les mains sur sa nuque ; une provocation pour ses geôliers, clairement, tandis que les autres détenus sont terrifiés. Une provocation insupportable, évidemment, et qui va bien entendu déclencher la fureur des gardes. C’est là exactement ce qu’il cherche, bien sûr. Sa vocation d’artiste de l’évasion ne se fait pas sans douleur, hélas – mais qu’il est bon de se jouer des brutes, assurément !
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Mar 12 Mar 2019 - 0:27
Voir Mosaic... et mourir
La colère de Koriand’r ne faisait qu’augmenter à chaque seconde qui passait. De l’outrance, elle était passée à la fureur. Ses doigts la démangeaient tant l’envie de frapper l’Agent Liberty suite à ses remarques avait été forte – et même maintenant, presque une heure plus tard, elle en ressentait toujours le besoin presque meurtrier. Le regard qu’il avait posé sur elle, ce qu’il avait sous-entendu… mais aussi sa haine et son rejet des cultures qui l’entouraient et dans lesquelles il baignait… Elle était fatiguée de voir les humains se complaire dans les mêmes comportements sélectifs et abominables comme ceux-là. Marre d’en être la cible et de voir son existence réduite à sa tenue, à son corps ou la couleur de peau et ses origines. Elle avait un devoir envers Mosaic et elle le voyait plus clairement que jamais. Si elle avait fini par s’attacher à la ville à la suite des nombreuses manifestations de colère et xénophobie qui s’étaient élevées contre cette dernière, et qui lui rappelaient les réponses qu’elle avait eu quand elle s’était montrée au reste du monde à l’époque, elle dépassait officiellement l’affectif maintenant. Grâce à ce porc de Liberty. Elle était là depuis plus longtemps, elle savait comment naviguer parmi les esprits étriqués et trop petits de certains humains pour ne côtoyer que les plus intelligents d’entre eux, et elle allait s’assurer que tous les réfugiés entre les murs de Mosaic n’ait pas à vivre ce qu’elle avait vécu. Ce qu’elle vivait toujours, parfois.
Elle était brûlante de rage, oui, mais aussi déterminée. Elle allait montrer à cet agent qu’il avait eu tort de la sous-estimer, qu’il avait eu tort de la prendre de haut de la sorte. Il était sa première cible, et elle savait exactement comment réduire en miettes le sol sous ses pieds.
Quand elle avait intégré l’équipe de sécurité du Conseil de l’Univers après les recommandations de Scott, on lui avait fourni une espèce de large bracelet métallique qui lui permettait de joindre – et d’être joignable – n’importe quel membre du Conseil. Et c’était ce bracelet qui clignotait désormais tandis qu’il recevait le flux d’informations que Scott lui transmettait. Ce même bracelet qu’elle avait relié avec la radio fournie par l’A.R.G.U.S quand elle était entrée (juste au cas où avaient-ils dit), histoire de s’assurer que Steve Trevor reçoive tout ce que Scott relevait. Tout ce qu’elle verrait elle aussi. Ses prisons terrifiaient tout le monde, et il était temps d’y mettre de l’ordre. Ce n’était pas un camp de concentration, ici.
Elle s’arrêta donc devant une des portes lourdement protégées, au pied d’un des nombreux murs qui marquaient la circonférence de la ville, et s’engagea sans hésiter.
« Hey ! » protesta un des gardes. « Vous ne pouvez pas entrer ! »
« Essaie donc de m’en empêcher, » répliqua-t-elle avant de faire sauter la serrure à haute technologie en pressant juste sa main irradiée d’énergie contre le scan digital. « Contacte ton chef, dis-lui que je suis entrée et que je vais faire un tour dans sa prison. »
Elle ouvrit la porte, fit un premier pas à l’intérieur avant de se figer et de se retourner vers le soldat – un mercenaire à ses yeux, à ce stade – bouche bée.
« Dis-lui qu’il peut venir me prendre quand il veut. Ou essayer, tout du moins. Je l’attendrai de pied ferme. »
Elle pivota et s’enfonça dans la prison. Elle allait retrouver Scott, et après direction Bolphunga. Aussi horrible était la gestion dans Mosaic, elle tenait toujours à éviter toute révolte sanglante. C’était des preuves des maltraitances et autres injustices qu’il lui fallait. Ca serait leur meilleure arme, mais rien ne devait se passer de leur côté avant qu’ils ne s’en servent, sinon tout serait trop facilement justifiable. La fenêtre de manœuvre était minime, mais elle avait fait plus dur. Et Scott aussi. Il était le partenaire qu’il fallait pour cette mission.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Mar 12 Mar 2019 - 14:52
Starfire est en colère – et ça sent. Mieux vaut ne pas se mettre en travers de sa route, et tous ceux qui l’ont croisé entre le bar et les murs de Mosaic l’ont compris ; la Princesse est pleine d’une rage et d’une fureur qu’elle ne maîtrise que difficilement… et tous la fuient, alors. Personne n’ose la regarder. Personne n’ose la défier. Et personne, au cœur de l’A.R.G.U.S., n’ose lui dire qu’elle n’est pas la bienvenue en cette prison.
KLANG
Un bruit lourd et métallique s’ouvre, quand la porte de la prison s’ouvre sous l’influence de l’attaque de Koriand’r. Derrière plusieurs écrans, les agents chargés de la sécurité du lieu grognent, grimacent… mais n’hésitent pas ; ils ne feront rien. Ils ont trop peur de ce qui leur arriverait, si jamais ils osaient s’en prendre à elle.
Ils ont raison ; elle en a châtié pour bien moins que cela. Même si, soudain, Starfire se retrouve dans un endroit bien plus désagréable que tout ce qu’elle a rencontré dans Mosaic, jusque-là.
La jeune femme débouche dans un couloir, complètement métallique et artificiel ; sans aucun élément organique, sans aucune once de vie. Définitivement froid. Abominablement inhumain. Idéal, pour une prison ; terrifiant, pour n’importe lequel de ses prisonniers.
« Ils ne vous laisseront pas continuer loin, vous savez. »
Une voix émerge à ses côtés, soudain.
« Ils vous laissent rentrer… parce qu’ils ont peur. Mais très vite, leurs chefs vont hurler, et ils vont vous attaquer ; ils iront la Loi de leur côté, car vous causez des dégâts dans une structure internationale, et surtout américaine. »
Une silhouette approche, soudain ; glisse dans l’obscurité avec la grâce d’un félin.
« C’est un piège, en fait. L’Agent Liberty savait ce qu’il faisait, en vous provoquant – car il veut votre scalp à son mur, Princesse. Mais tout n’est pas perdu. »
Un homme s’approche, alors, et se laisse découvrir… … même s’il pourrait ne rien lui dire, au premier regard.
« L’ennemi de mon ennemi est mon ami, mmh ? On peut donc considérer que l’Agent Liberty vient de se faire une sacrée Némésis, en me forçant à sortir des ombres pour vous aider. Ha-ha. »
L’homme glousse, puis hausse les épaules avant de présenter sa main à Koriand’r.
« Bref. Je suis Thomas Andrew Tresser – Suicide Squad, Shadow Fighters, Global Peace Agency, Département des Affaires Métahumaines et bien d’autres affiliations. Appelez-moi Némésis, sinon. »
Il sourit, et baisse légèrement sa paire de lunettes colorées sur son nez.
« Je suis un espion, Princesse, et j’ai été envoyé ici pour court-circuiter le shérif local ; sauf que je n’ai jamais pu m’empêcher de courir derrière les ennuis qui poursuivent les jolies filles. »
Charmeur, un peu lourd, mais pas méchant.
« Bref. Maintenant que vous avez ruiné ma couverture… vous comptiez faire quoi ? »
BOOM
Son attention est détournée, alors, par une puissance explosion – qui fait vibrer toute la structure, et déclenche bien des alarmes. Une légère grimace glisse sur son visage.
« Ha. Ça vient du quartier des nouveaux arrivants. Un… ami à vous pourrait être capable de provoquer un tel grabuge aussi vite ? Ou il faut s’attendre à pire ? »
Sans attendre, Thomas se projette vers l’avant, et sort divers éléments ; des cartes, des pass, qu’il glisse devant des scanners. Les ports s’ouvrent, et le passage leur est facilité ; mais les explosions continuent, s’accumulent, et son air serein commence à disparaître.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Mer 13 Mar 2019 - 18:36
Voir Mosaic... et mourir
Koriand’r s’était attendue à se faire freiner tôt ou tard, et elle était prête. Les poings serrés, la démarche vive et les mâchoires crispées, elle avait un surplus d’énergie en elle prêt à libérer sur le premier idiot qui oserait lui couper le chemin et la prendre de haut. Et elle priait en boucle pour que ce soit ce sale porc de Liberty, histoire de renvoyer à ce dernier le dur prix de sa bêtise. Malheureusement (ou, avec du recul, heureusement pour elle) ce n’est ni l’agent Liberty qui l’arrêta, ni un de ses sous-fifres.
Quand la voix s’éleva dans son dos, elle se retourna, les poings s’enflammant immédiatement et les yeux lançant des éclairs, mais la tenue différente et l’attitude étrange de l’homme qui lui parlait la coupèrent dans son élan. Si elle fit disparaître l’énergie qui vacillait autour de ses poings, elle garda un regard noir et méfiant posé sur ce dernier.
« Et maintenant ? » releva –t-elle après qu’il lui ait listé son curriculum vitae. « Pour qui travaillez-vous ? Qui vous a chargé de l’agent Liberty ? »
Elle était méfiante, oui. Et toujours très en colère ce qui, foi de bonne Tamaranéenne, la rendait particulièrement instable et prompte à s’enflammer – au littéral comme au figuré. Mais s’il était là contre l’agent Liberty, alors il était de son côté, ne serait-ce que temporairement. Il venait de lui donner une information des plus utiles en tout cas : elle avait réagi au quart de tour et avait répondu à une provocation qui n’avait eu d’autre but que de… et bien, la provoquer, parce que l’autre idiot la voyait comme une menace. Par-fait. Au moins, ça c’était clair.
Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais elle fut coupée dans son élan par une première explosion qui venait des profondeurs de la prison. Des quartiers des nouveaux arrivants, selon Tresser. Un sourire se dessina sur son visage.
« Si vite ? » releva-t-elle. « Je suis même surprise que ça lui ait pris autant de temps ! »
Elle s’élança à sa suite et le laissa ouvrir les portes les unes après les autres moyennant tout un tas de cartes magnétiques et de pass qu’il avait probablement mis des jours, voire des semaines à se procurer. Il lui avait dit qu’elle avait mis en péril sa couverture, ce qui était probablement vrai, mais il semblait malgré tout bien déterminé à griller le moindre doute lui-même. Elle aurait pu leur faire passer tous ces murs qui les séparaient du quartier des nouveaux arrivants, mais elle préféra le laisser utiliser la manière douce. Au moins, ça leur donnerait un semblant d’effet de surprise, étant donné que toute l’attention des agents serait très probablement braquée sur la source de ces multiples explosions.
C’était Scott. Pour elle, en tout cas, ça ne pouvait être que lui. Dans une prison pensée par un nombre incalculable de scientifiques afin qu’elle tienne face à une multitude d’espèces aliens différentes, il n’y avait que Scott pour sortir son épingle du jeu aussi vite. Sans oublier qu’il s’était laissé entraîner dans cet endroit de son plein gré. S’il n’avait pas partagé son plan complet avec Koriand’r, il n’était pas compliqué de deviner qu’il avait quelque chose derrière la tête.
« Dites-moi, pendant votre enquête dans le coin, vous n’auriez pas relevé quelque chose sur un prisonnier du nom de Bolphunga ? »
L’espion ouvrit une énième porte, et à la proximité du son, elle devina que les quartiers des nouveaux arrivants étaient juste de l’autre côté. Elle s’était lancée dans cette course déchaînée sereine, mais l’agitation et l’inquiétude de celui qui s’était appelé Némésis avaient fini par la gagner, et maintenant, elle avait juste hâte de retrouver Scott. Entier. Et sain et sauf, de préférence.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Jeu 14 Mar 2019 - 13:04
« Bolphunga ? Non. »
Némésis réplique avec détachement, alors qu’il ouvre une nouvelle porte et pénètre dans un nouveau couloir ; toujours abominablement froid et métallique. Les vibrations s’enchaînent, néanmoins. Et ils se rapprochent, tant les chocs se font plus intenses – plus près.
« J’ai tenté de me faire recruter parmi les gardes, mais j’ai échoué ; l’Agent Liberty a des critères stricts – basés sur la bêtise, la brutalité et la soumission complète à son autorité. »
Thomas s’arrête, pour activer une nouvelle serrure, et baisse légèrement ses lunettes sur son nez, avec un sourire plein de charme et de séduction.
« Et si je sais goûter les plaisirs secrets de la soumission… les gros bras stupides ne sont pas mon public préféré. »
Un petit clin d’œil, et il enchaîne en reprenant sa course ; en sachant bien que son petit numéro ne rime à rien… mais il ne peut se refaire, après tout. Il est déjà satisfait que Starfire le croit, et qu’elle ait abaissé ses poings enflammés. Il craignait que la jeune femme refuse entièrement son discours et s’en prenne à lui – ce ne fut heureusement pas le cas. Enfin un motif de satisfaction, dans une semaine de journées pourries.
« Quant à vos autres questions… je ne peux vous répondre, Princesse. Je suis un agent en mission, et mes supérieurs n’aiment pas la publicité. L’anonymat est autant un goût qu’un besoin, dans mon domaine. »
Némésis hausse les épaules, en esquissant un sourire niais, avant d’activer ce qui semble être la dernière porte avant la crise.
« Bien entendu, je vous assisterai dans la mesure de mes capacités de ma miss… ho. »
Il s’arrête, cependant ; il s’interrompt, quand la porte s’ouvre. Et quand il voit ce qu’il y a derrière.
« Ho bordel. »
Des explosions. Des cris. Des coups. Des attaques. Dans les cellules… et en dehors. Une révolte. Une révolte, une insurrection au cœur même des prisons de l’A.R.G.U.S. autour de Mosaic !
« C’est… bordel. Rappelez-moi, qui est votre ami ? Qui est celui qui peut provoquer ça en si peu de temps ?! »
Némésis se tourne vers Koriand’r, troublé et presque inquiet. Son attention est changée, cependant, quand une explosion intervient à proximité – et qu’une voix terrible se fait soudain entendre.
« A MORT ! MORT AUX GEÔLIERS ! MORT AUX HUMAINS ! »
Un des gardes tente de stopper l’avancée de plusieurs prisonniers – mais une lame vient brutalement le trancher en deux… … parce que Bolphunga n’entend subir aucun blocage, dans son approche !
« A MORT ! »
« Hem. »
Thomas grogne, puis se tourne vers Starfire en grimaçant.
« J’espère que ce n’est pas votre ami, Princesse… »
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Lun 18 Mar 2019 - 18:15
Voir Mosaic... et mourir
La confiance de Koriand’r envers cet étrange personnage dont certaines remarques frisait le poing dans la figure était plus que limitée. Assez pour qu’elle se laisse guider et accepte de marcher à ses côtés dans les couloirs, mais définitivement pas assez pour qu’elle échange ce qu’elle savait sur Bophunga, la révolte et surtout Scott avec Némésis. Surtout après que lui-même ait refusé d’aller plus loin dans ses explications. Il semblait sincère dans son dégoût de l’Agent Liberty, mais ça n’aurait pas été la première fois qu’un humain la trompait. Et, de toute façon, dans le feu de l’action et prise par l’adrénaline, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Alors elle décida de le tolérer mais de garder un œil sur lui, dans la mesure du possible.
Et cette mesure du possible se prit un coup non négligeable quand ils pénétrèrent enfin dans la cour centrale de l’austère pénitencier et que le chaos les accueillit à bras ouverts. Elle avait été presque sûre que Scott avait été derrière tout ce boucan, mais maintenant… maintenant, il lui semblait évident qu’il y avait là bien des variables en jeu. Et le pire ? Scott n’était nulle part en vue.
« Non, c’est… c’est ce que nous voulions empêcher, » laissa-t-elle échapper, avant d’ajouter une injure dans sa langue natale, bien sentie.
Elle s’apprêtait à s’élancer pour essayer de retrouver Scott quand l’intervention de Bophunga la stoppa dans son élan. Elle fut trop lente, trop surprise aussi, pour empêcher l’horrible meurtre de se passer sous leurs yeux, et c’est avec l’horreur de cette réalisation qu’elle poussa un cri de refus.
« NON ! »
Ses pieds se détachèrent du sol et elle plongea en avant. Ses poings s’enflammèrent de nouveau et elle lança un jet d’énergie en direction de Bophunga pour l’éloigner du reste des gardes. Il traversa un des murs des cellules du rez-de-chaussée et Koriand’r profita de cette courte pause pour se tourner vers Némésis.
« Evacuez tous ces gens ! » cria-t-elle en direction de Thomas. « Sortez les humains de là avant qu’ils ne soient tous tués ! »
Elle bondit ensuite en avant et reprit son envol à travers le mur traversé par Bophunga un peu plus tôt. Elle passa par une autre émeute d’aliens qui formaient un cercle de plus en plus menaçant autour d’un garde au sol et de toute évidence blessé à la jambe. Koriand’r envoya une boule d’énergie aux pieds des aliens pour les forcer à s’écarter.
C’était le chaos. Les conséquences seraient terribles, même pour ceux qui n’avaient pas été mêlés, ceux qui tentaient de profiter de cette nouvelle chance à l’extérieur de la prison et qui s’efforçaient de faire de Mosaic un nouveau foyer. La colère de Koriand’r monta d’un niveau. Elle n’arrivait pas à repérer Scott, mais elle était persuadée qu’il allait bien. Elle aurait juste donné cher pour l’avoir à ses côtés.
Mais elle avait autre chose à faire d’abord.
Elle se tourna vers Bophunga et serra les poings.
« Idiot, » maugréa-t-elle. « De toutes les créatures de l’univers, tu dois être la plus stupide ! »
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Mar 19 Mar 2019 - 11:36
« Traînée de Tamaran ! »
L’insulte est directe – sèche, brutale ; vulgaire. Mais sûrement efficace, pour une Princesse si noble mais si vive de réaction, aussi.
« Ta mère suce des Schlogs dans l’Autre-Monde ! »
Bolphunga se redresse difficilement ; fâché, et blessé. Il rejette un peu de sang noir qui coule de son nez, et tapote légèrement les éléments de son corps qui ont été brûlés par les attaques de Starfire ; ça fait mal. Mais beaucoup moins que ce que son ego subit, en étant ainsi maltraité par une femme devant les autres prisonniers.
« Et c’est bientôt mon Schlog que t… AAAAARGH ! »
Un cri de douleur s’échappe de la gorge de Bolphunga, qui s’avançait de manière fort menaçante vers Koriand’r ; mais il est stoppé, et s’écroule brutalement au sol. Car quelqu’un l’a frappé.
« Tss. »
Quelqu’un qui s’approche de l’Héroïne, les mains dans les poches et le visage marqué ; par la barbe, et les coups. Même s’il ne se départit pas de son éternel petit sourire provocant.
« Je déteste la vulgarité ; ça a tendance à me rendre violent – et définitif, dans la violence. »
Scott Free grandit son sourire, en fixant Starfire.
« Salutations, Princesse. »
Derrière lui, l’émeute continue – mais les gardes sont évacués par Némésis, et les systèmes de sécurité s’en prennent aux prisonniers ; le chaos commence à être jugulé, même si les explosions perdurent encore.
« Heureux de voir que tu as su me retrouver, avant même que je me mette en marche. »
« Hughn. »
Bolphunga grogne, tente de se redresser – mais Mister Miracle pose son pied, et sa basket, sur la tête du criminel intergalactique ; et avance, sans se soucier de ce sur quoi il marche.
« Bon. Donc. »
Il tourne sur lui-même, avec détachement, les mains toujours dans les poches.
« Sacrée crise, mmh ? »
Une grimace glisse néanmoins sur ses lèvres.
« Je ne l’ai pas déclenchée ; je viens de me libérer. Bolphunga a dû enclencher son attaque plus rapidement, mais… »
BOOM
« Ha. »
Un mur explose, et plusieurs agents en armes de l’A.R.G.U.S. arrivent ; évidemment menés par leur admirable leader.
« FERMEZ-LA ! »
L’Agent Liberty bondit, et frappe violemment un des prisonniers. Au point de le faire chuter, et de le laisser au sol ; son crâne jaune ouvert, se vidant de son sang beige.
« FERMEZ-LA, SALOPERIES EXTRATERRESTRES ! »
L’Agent Liberty est enragé. Cela n’augure rien de bon pour la suite…
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Jeu 21 Mar 2019 - 19:59
Voir Mosaic... et mourir
Elle l’aurait tué. Elle l’aurait tué, elle le savait. Ces injures, son regard – par X’Hal, ces insultes ! Elle l’aurait tué sans hésiter. Elle avait passé le plus clair de sa vie terrestre chez les Titans à œuvre pour le bien, et Koriand’r se rappelait de chaque enseignement qu’on lui avait inculqué, et du plus important d’entre eux. Mais elle l’aurait oublié, sans soucis, pour Bolphunga. Elle l’aurait détruit, non sans lui laisser assez de temps pour réaliser que sa fin ? C’était elle qui la provoquer. Elle ne ressentait aucune culpabilité, aucune honte à savoir que oui, si Scott n’était pas intervenu, elle aurait fait de la bouillie de cet idiot qui ne se rendait même pas compte de la catastrophe qu’il venait d’engendrer.
Et c’est avec cette certitude brûlant encore dans le fond de son regard qu’elle releva la tête vers Scott tandis que ce dernier s’avançait vers elle. Le soulagement qu’elle ressentit à la voir était sincère, ceci dit, et il permit à sa rage meurtrière de baisser en intensité.
« Scott, » soupira-t-elle. Elle s’avança vers lui et l’enlaça pour le serrer contre elle en guise de je suis contente de te revoir. Vieille habitude de Tamaranéenne. Tout comme la main qu’elle posa sur sa joue pour inspecter brièvement les plaies sur son visage.
Une fois assurée qu’il n’était pas grièvement blessé, elle se tourna vers le reste de la prison, le cœur lourd. Némésis venait de prendre plusieurs galons dans son estime grâce à son efficacité, mais ils étaient arrivés trop tard et rien n’y ferait. Les corps des gardes et des aliens au sol lui brisait le cœur, et tout ce sang, toute cette horreur… Elle en avait la gorge serrée et ça faisait terriblement mal d’assister à tout ça. C’était tout ce contre quoi elle avait décidé de lutter jusque-là, tout ce qu’elle craignait plus que tout, et surtout un gâchis terrible de vies…
« Quelle horreur, » souffla-t-elle.
Elle écouta Scott en hochant doucement la tête, mais incapable de détourner son regard du spectacle macabre tout autour d’eux. La tristesse qui enserrait son cœur passa rapidement au deuxième plan quand le mur du fond de la salle explosa et que les agents de l’A.R.G.U.S s’engouffrèrent dans la cour commune, mené, évidemment, par l’Agent Liberty.
« NON ! » cria-t-elle quand elle le vit s’acharner sur un des prisonniers sur son chemin.
Elle serra ses poings et fila dans les airs vers ce dernier, sans plus aucune retenue. En avait-il eu pour cette pauvre créature qui gisait maintenant au sol ? Certainement pas. Il était la cause plus ou moins directe de tout ce bordel. Sa haine, sa grossièreté et toujours cet esprit étriqué si propre aux humains… Elle adorait son monde adoptif, elle aimait cette planète qui l’avait accueillie et sur laquelle elle avait tant vécu, mais eux… eux ne l’accepterait jamais complètement, et c’était cette vérité terrible qu’elle regardait droit dans les yeux à cet instant.
Elle attrapa l’Agent Liberty par le col de son uniforme et s’éleva en tenant ce dernier fermement. La cour s’étalait sur plusieurs mètres, mais bénéficiait aussi d’un haut plafond, étant donné que les cellules y étaient arrangées sur deux étages, sans séparation distincte. Et Koriand’r l’amena aussi haut que possible, le poing si serré que les jointures de sa main étaient passés de l’orange profond au jaune canari.
« Ca suffit, » siffla-t-elle d’une voix venimeuse.
Le voile vert qui recouvrait ses yeux quand elle utilisait ses pouvoirs bloqua le regard noir qu’elle rivait sur l’Agent, mais ses mains restèrent éteintes. Pour le moment. Elle baissa la tête vers les agents de l’A.R.G.U.S dont tous les canons étaient braqués sur elle désormais.
« Baissez vos armes avant que quelque chose de regrettable n'arrive ! »
Elle redressa la tête et souleva un peu plus l’Agent Liberty pour qu’il soit à sa hauteur.
« Vous avez failli à votre mission, » lui dit-elle. « Vous n’avez jamais été équipé pour la réussir. Vous êtes bien trop… arriéré et préhistorique pour ça. »
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Ven 22 Mar 2019 - 11:40
« Ack. »
L’Agent Liberty grogne, et essaye de respirer ; c’est difficile. La poigne de Starfire est extraordinaire. Si elle le tient via le col de son équipement, le choc du contact est tel qu’il a eu le souffle coupé – et il continue de se sentir mal, en ayant même des sensations désagréables dans tout le corps. Il n’en dit rien, cependant ; mais ses yeux… ses yeux expriment complètement les sentiments qui l’animent.
« T… tu… »
La haine. La haine à l’état pur ; définitive et totale.
« Tu… t’es… »
Il grogne. Il respire difficilement. Il devrait se calmer, s’apaiser, et retrouver ses fonctions normales ; mais il refuse. Il ne le peut pas. Il ne l’accepte pas.
« Tu… n’es pas… habilitée… à cela. »
L’Agent Liberty parle, cependant. Il se force. En conservant son regard plein de fureur et de rage, braqué sur Koriand’r.
« Tu… tu nous juges… tu nous donnes des ordres… »
Qui sont suivis, d’ailleurs. Car les hommes de l’A.R.G.U.S. ont baissé leurs armes ; déjà parce que la situation est soudain pacifiée par leur arrivée. Ensuite parce que son attaque sur l’Agent Liberty occupe désormais toutes les attentions.
« Tu nous insultes. »
Une grimace glisse sur son visage ; les mots prononcés par l’Héroïne font mal et marquent, clairement.
« Mais… »
Le corps de l’Humain se crispe, elle peut le sentir.
« Tu n’es pas légitime, pour cela. »
Malgré la douleur, malgré la hauteur, malgré la peur qui s’empare de son âme instinctivement, l’Agent Liberty lève des mains tremblantes et les pose sur celles de Kory.
« Tu… n’as pas d’autorité ici. Tu nous juges comme des inférieurs, des arriérés… des préhistoriques. Mais tu n’as… aucune légitimité pour ça. »
« Princesse. »
La voix douce et sympathique de Scott Free suit le ton acide de l’Agent Liberty. Mister Miracle est ici, oui ; à la même hauteur que Starfire, flottant bien au-dessus du sol avec ses Aéro-Disques. Mais toujours avec son allure civile, presque négligée.
« Cela me peine, mais… il a raison. »
Son visage, légèrement marqué, s’est illuminé quelques minutes plus tôt, quand Starfire s’est calmée après la folie vulgaire de Bolphunga, et l’a étreint comme elle le fait souvent ; comme il l’apprécie. Mais ce même visage n’exprime qu’une peine sincère, en prononçant des mots terribles.
« Le Conseil de l’Univers ne préside pas à la destinée de la Terre. Et même si nous relevons des abus de la part de l’A.R.G.U.S., il n’est pas de notre compétence de nous considérer comme juges, jurys et bourreaux. »
Le Néo-Dieu s’avance, et pose une main lourde sur l’épaule de la jeune femme.
« Kory. »
Il ne l’appelle jamais comme ça ; il préfère toujours ”princesse”, dans son style ancient et faussement bourgeois. Il ne l’appelle jamais ainsi ; sauf quand ça ne va vraiment pas.
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Ven 22 Mar 2019 - 19:52
Voir Mosaic... et mourir
Les doigts de Koriand’r se resserrèrent sur le col de l’uniforme de l’Agent Liberty et elle entendit le tissu protester. Sans ciller, elle le souleva encore plus à bout de bras, parce qu’il n’était rien. Juste un homme parmi tant d’autres quand elle, elle était Princesse de Tamaran. Elle le tenait à bout de bras, et pourtant, elle ne sentait pas son poids peser sur ses muscles parce qu’il n’était pas à sa hauteur, et il ne le serait jamais. Toujours brûlante de colère, elle prit plaisir à voir la confusion puis la peur dans le regard de sa prise, un plaisir qu’elle n’oserait jamais admettre par la suite mais à cet instant bien réel. Il était en train de se rendre compte, lui aussi, qu’il ne serait jamais de taille. Il avait eu peur de ce moment depuis que les premiers aliens étaient arrivés sur Terre, devina-t-elle. Peur d’être surpassé, de ne plus rien contrôler, et ça s’était transformé en haine sans fond, en haine meurtrière. Maintenant, elle lui rendait la monnaie de sa pièce. Elle lui montrait qu’il avait eu raison. Elle faisait de cette haine la peur la plus glaciale qu’il ne ressentirait jamais.
Comme il l’avait fait avec bon nombre des réfugiés de Mosaïc.
« Mais c’est ce que tu es, » répliqua-t-elle les dents serrées. Elle rapprocha son visage de celui de l’Agent et plongea son regard dans le sien. « C’est ce que tu es. Un être primitif, une brute de bas étage. Tu ne comprends pas, tu ne peux pas comprendre car c’est au-dessus de tes capacités. »
Sa mâchoire se crispa.
« Et ne me parle pas de légitimité. Quelle est la tienne ? De quel droit maltraites-tu… »
Elle fut coupée par l’intervention de Scott, dont elle avait oublié jusqu’à la présence dans le feu de sa colère. Elle pinça les lèvres et plissa un peu plus ses yeux vers l’Agent Liberty. Les mots de Scott soulevaient peu à peu une toute autre émotion jusque-là éclipsée par la colère qu’elle avait ressenti en voyant tous ces morts, mais elle la repoussa autant que possible en préférant se concentrer sur le visage du… du tyran devant elle et en évitant celui de son ami. Mais quand il souffla son prénom et qu’il posa sa main sur son bras, elle ne put résister. Happée par la douceur et la peine sincère qui pesaient sur les intonations de Scott, elle tourna finalement la tête vers ce dernier.
« Je n’agis pas au nom du Conseil de l’Univers, » siffla-t-elle en retour, mais elle savait, elle sentait déjà sa colère s’éteindre. Ce n’était là que les remous d’un dernier sursaut de vie pour la fureur en elle. « Ce monde se fiche de ce qu’il se passe ici, alors si je ne fais rien, qui les protègera ? Qui ? »
Son regard se reposa sur le visage de l’Agent Liberty et elle le revit, déformé par le dégoût et la haine, quand il était entré dans la cour et avait massacré de sang-froid le premier alien qui lui avait barré le chemin. Elle le revit la lorgner d’un œil lubrique et l’insulter pour asservir son pouvoir sur elle. Mais elle s’était promis que jamais plus elle ne se laisserait dominée, que jamais plus elle ne courberait l’échine devant de tels tyrans. Ca lui avait déjà trop coûté.
Elle s’était aussi promis qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour aider chacun des réfugiés qui avaient vu en Mosaïc une seconde chance.
Koriand’r détourna le regard et, sans ajouter un mot, entama sa descente jusqu’au sol. Elle reposa l’Agent Liberty près de ses hommes sans le jeter, ni le pousser. Mais elle ne lui accorda pas un regard de plus. Elle se détourna de lui, vers Scott et une partie des corps de ceux qui n’avaient pas réchappés au chaos qui avait suivi l’action de Bolphunga.
« Je ne peux rester sans rien faire, » dit-elle à Scott, les yeux remplis de larmes. Elle secoua la tête, ferma les yeux et prit une profonde inspiration. « Ce n’est pas ce pour quoi je me bats. »
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Lun 25 Mar 2019 - 9:48
« Non. »
La voix de Scott Free demeure douce, tendre. Comme Starfire, il a suivi le mouvement et est descendu. Loin des hauteurs extrêmes où la jeune femme avait amené l’Agent Liberty, qui demeure étonnamment silencieux depuis l’intervention de l’autre extraterrestre ; la peur, sûrement. Même s’il ne l’avouera jamais, bien évidemment.
« Ce n’est pas pourquoi nous nous battons. »
Il esquisse un léger sourire, et hoche la tête. Lentement, le Néo-Dieu s’avance vers la Princesse. Quelques instants avant, il l’a lâchée, quand elle-même a libéré l’Agent Liberty. Ce dernier retrouve le sol, hésite un peu sur ses jambes, mais s’avance vers ses troupes ; qui baissent les yeux, devant lui. Son charisme vient d’en prendre un coup.
« Et je ne te demande pas de ne rien faire, Kory. »
Il repose ses mains sur les épaules de l’Héroïne, qui ferme les yeux et prend sur elle ; autant pour repousser la colère, qu’apaiser la douleur et la peine qui l’habitent. Et en font l’une des personnes les plus extraordinaires qu’il ait la chance de connaître.
« Je te demande d’agir selon les règles ; car ce sont elles qui protègent les innocents et les faibles, ici. »
« Hrm. »
L’Agent Liberty grogne, en les fixant ; avec un air mauvais, et les mains crispées.
« Les règles… les règles me donnent tout pouvoir, ici. Et j’exige que vous foutiez le c… »
« L’O.N.U. a sollicité l’A.R.G.U.S. pour gérer la situation de Mosaic ; mais la résolution A/RES/4201 a imposé à l'A.R.G.U.S. diverses règles, pour cette mission. Et notamment l’obligation de respecter les Droits de l’Homme, applicables à toute forme de vie dans Mosaic. »
Nemesis réapparaît, depuis les ombres ; comme par magie. Tenant un smartphone de dernière génération, dans les mains – un wPhone, des Entreprises Wayne.
« Mais… »
« Bonjour. Thomas Andrew Tresser. Agent du Département des Affaires Métahumaines des Etats-Unis d’Amérique, détaché auprès de l’O.N.U. ; intervenant comme agent de surveillance des actes de l’A.R.G.U.S., ici. »
Un grand sourire glisse sur le visage amusé de Nemesis.
« Tout a été enregistré. Tout vient d’être transmis à l’O.N.U., ainsi qu’aux instances de l’A.R.G.U.S., dont vous relevez. »
DRING-DRING-DRING-DRING
Une sonnerie suit, soudain, ses quelques mots ; une communication. Qui concerne l’Agent Liberty et son équipement.
« Ho. »
Nemesis glousse, en haussant les épaules.
« Je crois que vous avez un appel ; Steve Trevor, je suppose. »
Il adresse un clin d’œil provocateur à l’Agent Liberty, soudain blême, puis se tourne vers Kory et Mister Miracle. Il s’approche d’eux – et surprend son monde, en claquant la main au Néo-Dieu ; dans un high-five bien sonore.
« Eeeeet encore une victoire pour Nemesis & Miracle ! »
« Ne fais plus jamais ça, Tom – mais bien joué, oui. »
Scott se tourne vers Starfire, sûrement surprise.
« Je connais Tom depuis longtemps, je savais qu’il enquêtait ici ; mais il ne répondait plus à ses supérieurs, et je savais que Bolphunga voulait lancer sa révolution. J’ai dû agir – mais je ne pouvais pas évoquer Tom, par crainte qu’un quelconque dispositif puisse comprendre nos échanges. »
Il grimace, puis hausse les épaules.
« Et… voilà. Mes excuses pour ne t’avoir rien dit, mais… »
« Je le lui ai demandé. L’O.N.U. avait conscience des débordements ici, mais l’A.R.G.U.S. ne pouvait rien prouver ; j’ai été envoyé pour gérer ça, et j’ai demandé à Scott de rester discret. »
Nemesis croise les bras, tandis que Mister Miracle est aux côtés de la Princesse ; pour la soutenir, au cas où.
« L’Agent Liberty va être viré… mais le problème va demeurer. Mosaic est une poudrière. Il faudrait quelqu’un pour gérer la ville – et représenter ses intérêts ; en ayant connaissance et à cœur, aussi, ceux de la Terre. »
Scott Free ne dit rien, alors ; mais regarde directement Starfire. En attendant. Et en sachant très bien, au fond, ce qu’il attend… et ce qui va intervenir.
Koriand’r resta figée tandis que l’échange plus que surprenant entre Scott et ce Némésis prenait place. A chaque phrase, chaque mot, elle réalisait qu’elle était la moins bien informée de ce trio improvisé. Certes, elle n’appréciait pas, mais si elle mettait de côté son égo et la colère toujours brûlante qu’elle ressentait pour l’Agent Liberty, elle devait bien admettre que Scott et Némésis avaient œuvré pour le bien de Mosaïc et que, encore mieux que ça, ils avaient réussi, d’une certaine façon. L’état de Mosaïc avait été transmis à des personnes qui pourraient avoir un réel impact sur ce qu’il se passerait ensuite dans la ville. Si elle était prête à accepter ça, à leur laisser cette victoire, elle ne voyait pas du positif partout où elle regardait. La bataille avait été gagné, certes, mais c’était une victoire amère, car malheureusement, malheureusement… ils étaient arrivés trop tard.
« C’est triste, » souffla-t-elle en regardant autour d’elle.
Certains aliens avaient perdu leurs vies pendant cette querelle idiote, et certains humains aussi. Tous n’avaient pas été de méchants hommes, elle en était persuadée. Guidés par un être aussi répugnant que l’Agent Liberty, ils n’avaient pas eu le choix. Tout comme les populations réfugiées entre les murs de Mosaïc n’avaient pas plus de choix. Tout ça… Tout ça était bien trop dommage.
« C’est vraiment triste, » reprit-elle. Elle se tourna vers Némésis et Scott, dont le regard était déjà braqué sur elle. « Votre manœuvre était risquée mais vous avez réussi. Ceci dit, ce n’est qu’une amélioration de surface. Il y a tant à faire, et il y a déjà eu tellement de dégâts… »
Son regard croisa une nouvelle fois celui de Scott, et l’insistance de ce dernier l’empêcha d’aller se perdre de nouveau dans la contemplation des dégâts autour d’eux. D’abord un peu perplexe, elle soutint le regard de Scott, cherchant à comprendre dans les profondeurs de ses yeux ce qu’il cherchait à lui dire … tout en sachant pertinemment ce qu’il attendait. Némésis avait raison - elle avait raison. Cet endroit avait besoin de tellement d’aide, et le renvoi de l’Agent Liberty n’était qu’une action minime parmi les dizaines, les centaines qu’il fallait prendre.
Elle avait passé des heures à lire les articles, à regarder les reportages sur Mosaïc et à regretter les réactions des humains, des aliens, de tout le monde. Cet endroit… elle y était attachée. Elle était attachée à ce monde et, qu’elle ne l’avoue à voix haute ou pas, elle était également intimement liée à ce qu’il se passerait avec Mosaïc. C’était l’histoire de sa vie sur Terre. Elle contre le monde entier, mais aussi elle avec le monde entier.
Elle esquissa un petit sourire, les yeux toujours plongés dans ceux de Scott.
« Je n’étais que consultante pour le Conseil de l’Univers, après tout, » dit-elle. Son sourire prit un peu plus d’ampleur. « Ils trouveront quelqu’un d’autre. »
Elle jeta un regard par-dessus son épaule vers l’Agent Liberty qui était toujours au téléphone et l’interpella d’un signe de la main.
« Hey, toi ! Dis à Steve Trevor que je veux lui parler après, tu veux bien ? »
C’était triste, oui, mais elle pouvait faire en sorte que ça reste dans le passé. Elle le devait. Elle était Koriand’r, Princesse de Tamaran.
Elle allait leur montrer.
Elle se retourna vers Scott et l’enlaça étroitement, toujours aussi Tamaranéenne face à ce pauvre Néo-Dieu, mais elle s’en moquait – et faisait allégrement mine de ne pas comprendre que le côté tactile de sa communication pouvait déranger. Elle lui était redevable.
« Merci, » souffla-t-elle, dans sa langue natale. La langue qu’il connaissait aussi et qu’il employait toujours quand elle se sentait perdue et délaissée, rejetée par son monde d’adoption. « Mon ami. »
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Mar 9 Avr 2019 - 14:37
Plus tard, le lendemain. L’Agent Liberty a été amené en détention, et croupit dans une geôle sordide du Pénitencier Iron Heights ; déjà, pourrait-on dire. Même si les habitants de Mosaic savent que cela sonne plutôt comme un enfin, après tous les dégâts causés par le fameux surhumain ici.
Ces dommages seront réparés, bien sûr ; les blessures seront soignées, les morts seront enterrés. Mais cela prendra du temps – et beaucoup d’investissement. Avec du courage, aussi, de la douceur, de la détermination ; de l’amour, et de la poigne. Ce dont la nouvelle responsable de la sécurité de Mosaic dispose grandement, bien heureusement.
Seulement vingt-quatre heures sont passées, depuis la tentative de rébellion de Bolphunga et la chute de l’Agent Liberty, mais bien des choses se sont déroulées. Les services de l’A.R.G.U.S. sont intervenus, et Steve Trevor s’est déplacé lui-même. Quinze heures sonnent à une horloge humaine, rapidement suivie par plusieurs dispositifs issus de nombreuses civilisations ; toutes donnent une heure différente, mais le principe demeure. L’après-midi est bien entamée ; et si la météo est assombrie par des nuages, une pointe de rayons solaires apparaît au loin – et englobe entièrement Mosaic, notamment l’immeuble annexé le matin même pour accueillir les locaux des forces de l’ordre locales.
L’horizon est superbe ; la vision, magnifique. Mais nul doute que la nouvelle responsable des lieux se perd dans d’autres réflexions – desquelles elle est tirée par une voix douce, et bien connue.
« Bien. »
Une forme s’échappe du coeur du bâtiment, et avance sur le toit pour la rejoindre.
« Comment puis-je t’appeler, alors ? Cheffe de la sécurité ? Responsable ? Patronne ? Sheriff ? Shériffette ? Hooo… j’aime bien, ça. Sheriff. Je prends. »
La silhouette glisse à ses côtés, et esquisse un grand sourire… … car Scott Free, en plein costume de Mister Miracle, s’amuse encore une fois avec les mots.
« Ce… sera difficile, Princesse. »
Il se tourne vers elle, et reprend un visage grave ; avant de glisser lentement sa main sur son épaule.
« Mais… je ne voyais pas de meilleur choix, pour Mosaic et la Terre ; mais surtout Mosaic. Les gens, ici… ce sont des pauvres gens. Ils souffrent. Ils ont peur. Ils ne savent pas quoi faire, mais… mais ils peuvent reprendre confiance. Ils peuvent se reprendre – avec toi. Grâce à toi. »
Le Néo-Dieu sourit, puis hoche la tête.
« J’aurais dû… t’expliquer, tout ce que j’avais prévu ; mais je craignais la présence de télépathes, ici. Mais j’aurais dû te prévenir, malgré tout. Je te présente mes excuses. »
Ce qui est rare, le connaissant ; et donc assez précieux.
« Et… je me mets à ton service. »
Il lâche Starfire, et effectue une petite révérence distinguée.
« Où que je sois – et quand que je sois ; je suis à ta disposition. A la disposition de la sheriff de Mosaic, pour aider au mieux. »
Scott se redresse, avec un regard malicieux.
« Même si je doute que tu aies besoin de moi. Mosaic est entre de bonnes mains ; les meilleures. »
Il se penche légèrement, et colle quelque peu son épaule à la sienne, avant de hausser ladite épaule ; malicieux, encore.
« Tu es à ta place, ici ; et tu réussiras. Et tu n’es pas seule. »
Il se tourne vers elle, et adresse un rapide clin d’œil.
« Mon amie. »
Et, sans attendre, Mister Miracle glisse un bras autour des épaules de Koriand’r – et reste ainsi. Même s’il n’est pas à l’aise. Même s’il ne goûte guère les contacts physiques. Parce qu’il sait qu’elle, oui ; et il veut l’aider. Il veut lui être agréable. Il veut être là, pour elle. Toujours. Comme il le peut. Comme il le faut, surtout !
Re: Voir Mosaic... et mourir [Starfire] Mer 10 Avr 2019 - 14:36
Voir Mosaic... et mourir
Debout au sommet du toit du premier bâtiment désormais officiel de Mosaïc, Koriand’r laissait courir son regard sur l’horizon si étrange de la ville reconstituée à ses pieds. Quand elle était arrivée sur Terre, elle avait tout d’abord déploré les différences entre ce monde et celui qui avait été le sien depuis sa naissance, puis elle avait fini par les apprécier à leur juste valeur. A voir, justement, leur valeur. Mosaïc ne payait pas de mine, et nul doute qu’avec ce qu’il s’était passé la nuit dernière et ce qui continuait de se murmurer dans les recoins les plus sombres, la ville était loin d’être apaisée, mais Koriand’r ne pouvait s’empêcher d’être prise par ce sentiment de déjà vu intense. Il y avait de la beauté ici aussi, elle en était convaincue. Et elle allait tout faire pour aider les habitants de Mosaïc à en prendre conscience aussi.
L’arrivée de Scott la coupa dans ses pensées. Elle tourna la tête pour le regarder s’approcher d’elle et ne put s’empêcher de répondre au ton de ce dernier par un sourire malicieux.
« On m’a laissé entendre que Princesse était peut-être un peu trop pompeux, » répondit-elle avant d’hocher la tête. Shériff ? Pourquoi pas. Pourquoi pas. « J’aime bien aussi patronne, pour être honnête, » conclut-elle avec un petit clin d’œil.
Elle vit la transition dans l’expression de Scott aussi clairement que s’il ne portait pas son masque, et, encore une fois, elle le suivit sans s’en rendre compte sur ce même chemin. Son sourire s’évapora et elle jeta un nouveau regard pensif vers la ville en contrebas. La tâche qu’elle s’était choisie elle-même n’était pas moindre, et elle en était consciente. Mais elle savait aussi que son choix avait été réfléchi, aussi réfléchi que possible, mais même si elle était passionnée, révoltée ou offusquée, ou tout un tas d’autres adjectifs, et bien, ça ne faisait que la rendre encore plus apte à cette mission.
« Je les comprends. Je sais ce qu’ils traversent. »
Et ça suffirait. Peut-être. Si ce n’était pas le cas, elle travaillerait pour combler ses lacunes, aussi durement qu’il le faudrait. Cette mission serait une réussite, elle s’en faisait le serment silencieux.
Elle tourna la tête vers Scott, un peu surprise de ses aveux, mais définitivement amusée par la forme qu’il y mettait et la façon dont il tentait, inconsciemment ou pas, de mélanger cet instant de vulnérabilité à sa malice habituelle. Elle lui sourit et lui tapota l’épaule en réponse.
« J’accepte tes excuses. Tes intentions étaient louables, et je ne peux pas t’en vouloir si tu n’es pas aussi sage que moi. » Elle sourit un peu plus et hocha la tête. « Je saurais me rappeler de ton offre, Mister Miracle. »
Il croyait en elle, sincèrement, et elle en ressentait déjà les effets. Elle avait l’impression de pouvoir faire face à tout ce qu’on pourrait mettre en travers de son chemin. Elle comprenait ce que les habitants de Mosaïc vivaient, oui, mais lui… Lui la comprenait mieux que quiconque. Et ça allait bien au-delà de ses connaissances linguistiques et de son Tamaranéen parfait. Il refermait la boucle, clôturait la chaîne.
Elle lui jeta un regard en coin un brin surpris quand il passa son bras autour de ses épaules mais elle se laissa aller et appuya doucement sa tête contre celle de Scott.