Gotham City. Une ville à deux visages – forte d’un grand dynamisme économique le jour, terre d’opportunités et d’intenses réussites quand le Soleil règne ; mais hantée par le crime, la violence et le désespoir quand les ténèbres dominent. Si la cité est rongée depuis des décennies par une brutalité constante et une absence de réussite dans les politiques de répression du crime, l’apparition du Batman et des siens ont permis certaines avancées… qui semblaient avoir abouti à une pacification globale, dans les six mois suivant la chute de Darkseid.
Mais c’était faux. Un odieux mensonge, comme la disparition du Joker ou l’espoir d’un avenir meilleur pour la ville, ainsi que son fils le plus connu. Le bonheur n’est pas pour Gotham City, qui n’était pas pacifiée mais en vérité sous la coupe de Ra’s al Ghul ; et encore moins pour Bruce Wayne, qui a vu sa soirée de fiançailles être gâchée par une attaque du Clown du Crime – et la terrible affection de sa fiancée, désormais en mort cérébrale.
Une dizaine de jours est passée depuis cet événement ; Bruce Wayne est apparu peu. Mais le Batman beaucoup plus.
Désormais plus agressif, plus violent, plus direct, il enquête pour retrouver le Joker – et l’arrêter ; certains disent même définitivement. Beaucoup n’osent même pas en parler. Le Chevalier Noir a refusé l’aide de ses proches, et leur a assigné plusieurs rôles, plusieurs missions ; loin de Gotham City. Il ignore les sollicitations d’autres alliés, et a même anéanti le communicateur de la Justice League. Pour avoir la paix, enfin.
Gotham City vit mal, depuis l’attaque de la Tour Wayne. Les conséquences morales sont énormes, la déprime règne, et le crime semble avoir légèrement repris ; même si la Ligue des Ombres demeure, et maintient sous sa coupe ceux qui voudraient reprendre la main. Un voile sombre s’est abattu sur la ville, et personne ne semble vouloir le lever. Encore moins Bruce, hanté par les événements.
Le Batman rôde, et le Batman frappe ; avec une brutalité qu’on lui a peu connu. Il fuit tout contact, surtout. Même si, parfois, il n’a pas le choix et doit l’accepter.
Quelques heures plus tôt, le Chevalier Noir a adressé un courriel à la Justice League, à la Directrice du Département Magique. Bruce a envoyé des éléments évoquant le mystérieux Simon Dark, une créature à la psyché enfantine mais disposant d’un fabuleux pouvoir. Fabriqué par des sorciers avec les corps de vingt enfants assassinés par un culte maléfique, Simon protège depuis le Village, un quartier de Gotham City, et intervient comme shaman de la ville. Sauf que Simon Dark vient d’être retrouvé mort, et ne se relève pas de ses blessures.
Le Batman n’aime pas cela, mais… il a demandé de l’aide. Il a sollicité Madame Xanadu, Directrice du Département Magique, afin d’obtenir son expertise dessus. Il sait qu’il aurait dû, qu’il aurait été mieux de demander à Zatanna, son amie – mais il n’a pas pu. Bruce fuit, en ce moment. Il fuit les gens. Il fuit les proches. Il fuit les amis. Il se fuit lui-même, surtout.
Le Batman a donc demandé à quelqu’un qu’il connaît moins – et il attend. En silence. Dans les hauteurs de la ville. Juste pour embêter la personne que Xanadu va envoyer ; parce qu’il n’aime pas les Magiciens – et parce qu’il n’a plus envie d’être bon. Parce qu’il souffre. Et parce qu’il sait que, s’il abaissait son armure, s’il s’apaisait… il craquerait ; il s’écroulerait. Il ne le peut pas. Il se le refuse. A jamais.
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Re: Dark Magic [Zatanna] Ven 8 Mar 2019 - 18:31
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
- Je suis la personne qu'il te faut.
Bien sûr que c'était malsain. Bien sûr qu'elle n'aurait pas dû avoir besoin de quasi menacer une collègue de longue date pour approcher son ami. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Attendre que Bruce daigne lui parler ? Qu'il cesse de l'éviter comme quand elle gagnait à cache-cache quand ils avaient douze ans ? Ça n'arriverait pas, pas si de sitôt du moins. Elle savait qu'il avait besoin de temps, pour digérer ce qu'il lui était arrivé, mais elle savait aussi qu'il avait besoin de ses amis malgré ce qu'il prétendait. C'était à elle de faire un pas vers lui pour cette fois. À elle, et à personne d'autre.
- Non, Zatanna, tu n'iras pas.
La brune leva les yeux au ciel. Que devait-elle faire pour la convaincre de la laisser rendre ce stupide service ? Elle avait entendu parler de Simon Dark, elle pouvait s'en charger. Elle était largement assez qualifiée pour le faire, et elles savaient toutes deux pourquoi ce n'était pas à elle que la chauve-souris était venue demander de l'aide. C'était sans doute pour cette raison que Nimue ne voulait pas lui laisser la main. Sauf qu'elle était déterminée, et qu'elle ne comptait pas lâcher l'affaire.
- Je suis réellement désolée pour ce que je m'apprête à faire.
Elle ne l'était pas.
***
Forcément, monsieur était de mauvaise humeur, alors monsieur est allé se percher sur l'immeuble le plus paumé de Gotham. Incroyable. Comme si elle n'en avait pas déjà fait assez pour arriver jusqu'ici, il fallait maintenant qu'elle escalade en talons toutes sortes d'obstacles pour arriver jusqu'à lui. Parfait, merci beaucoup Bruce. Ce n'était pas déjà assez d'attacher et de bâillonner magiquement sa patronne pour pouvoir être celle qui viendrait se salir les mains dans les profondeurs pestilentielles de Gotham ? Zatanna décida de se téléporter directement sur le toit de l'immeuble indiqué par la chauve-souris, sachant très bien qu'il ne pouvait être ailleurs. Évidemment. Il ne pouvait pas sagement l'attendre avec une boite de chocolats au pied de l'immeuble. Non. Monsieur devait monter tout en haut. Au fond, Bruce Wayne n'avait pas réellement changé.
Ça la rassurait.
Et puis, elle n'avait jamais eu le vertige après tout. Ce qui restait délicat, c'était l'obscurité et les éventuels débris qui pouvaient joncher le sol dans un endroit pareil. Manquerait plus qu'elle...
- Aïe !
Se cogne. Par exemple.
- Pu... rée.
Mauvaise tactique, cela marcherait bien mieux avec un soupçon de lumière. Elle en fit naître une sphère dans sa main. Elle ne put s'empêcher de se faire pour la énième fois la réflexion que personne au monde n'avait de problèmes comme les siens. Heureusement, sa lampe de poche improvisée marchait plutôt bien et elle parvint à se repérer, à comprendre où est-ce qu'elle avait atterri. C'est à dire sur le toit, comme prévu, sauf qu'elle ne voyait toujours pas Bruce. La magicienne releva sa capuche et fronça les sourcils en comprenant que ce qu'elle avait en fait pris pour une ombre était bel et bien son ami. Elle poussa un soupir, à la fois soulagée et incroyablement attristée. Il s'envola, dans un nuage de chaleur au beau milieu de cette nuit glacée. Il s'envola et s'évapora.
- Bonsoir.
Elle savait qu'il ne voulait pas la voir. Elle savait qu'il ne voulait pas la voir et ça la blessait. Elle avait peut-être commis une erreur en venant ici tout compte fait. Peut-être qu'il la trouverait étouffante. Peut-être qu'un conflit éclaterait entre eux, ce ne serait pas la première fois. Peut-être qu'elle venait d'enterrer leur amitié pour quelques mois, quelques années en se rendant sur ce toit. Peut-être bien oui, mais elle s'en fichait. Elle voulait savoir. Elle voulait l'aider. Elle ne pouvait pas rester les bras croisés, assurément pas.
- Inutile d'hurler après moi, je ne partirai pas.
Zatanna osa faire un pas vers lui, abandonna sa sphère de lumière au profit de l'obscurité. Les étoiles brillaient peu ce soir là, la nuit aussi. Elle était plus sombre, plus présente. Même les éternelles lumières qui éclairaient l'ensemble de Gotham et témoignaient de sa constante activité semblaient étouffées. Elles l'étaient, assurément. Cette nuit là, tout n'était qu'ombres et monstres dissimulés dans l'obscurité. Cela lui sied à merveille, au Batman. Il semblait être fait pour les ténèbres. Il semblait en être habillé.
Ça ne plaisait pas à Zatanna. Elle ranima la lumière au creux de sa main gantée.
Le Batman grogne, légèrement ; puis grimace. A raison. Quelqu’un vient de se téléporter. Quelqu’un vient de se téléporter… à ses côtés ; il l’a senti, dans l’air. Cette essence étrange, cette odeur surprenante, qui rappelle autant l’Orient que les rêves les plus obscurs, les plus fous. Il reconnaît l’odeur – il sait comment la personne arrive ; et il sait qui elle est, aussi, avant même qu’elle ne parle… ou, plutôt, qu’elle révèle sa présence par quelques grognements et jurons. Habituels, et généralement agréables ; mais pas aujourd’hui.
« Si j’avais souhaité t’appeler, je l’aurais fait. »
La réplique est sèche, brutale. Elle intervient en écho aux premiers sons de Zatanna, puis à ses salutations ; la réplique est sèche, oui. Trop, sûrement, et il s’en veut immédiatement – mais il ne la reprend pas ; il ne s’excuse pas. Et il ne se tourne pas, surtout. Il conserve son attention fixée devant lui, sur le vide. Sans la regarder. Sans se permettre la moindre faille, en la regardant.
« Mais… »
Il soupire ; et ferme les yeux. Il l’entend, bien sûr. Il l’entend, imposer sa présence – et vouloir aider ; juste aider, donc. Bruce prend une inspiration, et sent son corps se crisper. Il ne veut pas d’aide. Il ne veut pas d’elle. Il ne veut pas qu’elle l’aide. Il… veut être seul. Il veut gérer seul. Il veut se perdre seul. Il veut être seul ; pour souffrir… seul.
« Cette affaire dépasse mes compétences. »
Il reprend, cependant. Il parle. De sa voix lourde. De son ton puissant. De son approche caverne. Il parle – et il admet ; une faiblesse. Un manque. Une tare. Avant de se tourner. Avant de se tourner, enfin, vers elle, quand Zatanna fait disparaître la lumière qui l’agressait ; moins physiquement qu’émotionnellement.
« Je… »
Il ne veut pas d’elle ; il ne veut pas qu’elle l’aide. Car il sait. Il sait que s’il l’accepte, s’il la laisse approcher… il cèdera. Il s’ouvrira. Il baissera les armes. Il anéantira l’armure. Il s’écroulera. Et… il ne le peut pas ; il ne peut pas se le permettre. Gotham est en danger, rongée par la Ligue mais aussi la guerre à venir. Il ne peut pas se permettre de craquer, de tomber. Il doit tenir ; tout. Il doit tout tenir… tout retenir.
« Je suis prêt à tolérer ta présence. »
Même s’il n’a pas le choix, là. Même si l’ampleur de la crise potentielle est trop grande, pour qu’il puisse gérer seul ; il a besoin d’aide. Et, même s’il le nie, il sait au fond… qu’il a besoin de son aide, à elle. Bruce a besoin de sa meilleure amie, tout simplement.
« Suis-moi. »
Même s’il est loin de le montrer – et s’il est loin d’être facile, bien sûr. Sans attendre, le Chevalier Noir se projette en avant… et se laisse tomber. Sous les yeux de Zatanna, il joue avec la gravité et le danger, et n’ouvre sa cape qu’au dernier moment ; pour ralentir sa course, une seconde avant qu’il ne soit trop tard. Pour sentir le danger. Pour se laisser griser par le souffle mortel. Pour jouer avec sa vie, surtout. Parce qu’il va mal. Parce qu’il suit une mauvaise voie. Parce qu’il est mal, évidemment. Même s’il le niera, bien sûr ; comme d’habitude.
« Hrm. »
Il grogne, en se redressant ; ses genoux ont pris – mais il ne le dira pas, bien sûr. Lentement, il se relève et laisse son regard glisser autour de lui ; une grimace transparaît, alors que son cœur le ramène ailleurs… dans une autre ruelle, dans une autre époque. Mais il refuse ; il refuse tout cela – car il doit se concentrer. Il y a trop en jeu, ce soir, pour penser à lui… même s’il ne fait que plonger dans l’obscurité de son être, depuis des jours déjà.
Bruce prend une grande inspiration, et se tourne lentement vers Zatanna quand elle le rejoint ; mais il ne la regarde pas dans les yeux. Il ne peut pas. Il ne doit pas, toujours.
« Simon Dark a été retrouvé ici. »
Sa main se lève, et décrit une courbe pour désigner cette ruelle, sale et sombre ; une mauvaise rue, clairement. Dangereuse. Brutale. Menaçante. Comme beaucoup, dans Gotham City – mais peu, en fait, dans le Village.
« Je le connaissais… peu. J’avoue que je m’en tenais éloigné – je m’en méfiais, mais j’avais acté qu’il agissait positivement pour ce quartier ; je le laissais faire, alors. »
Ce qu’il n’appréciait guère – mais il n’avait pas le choix. Les journées n’ont que vingt-quatre heures, et ses forces déclinent ; notamment quand il commet l’erreur de se laisser du temps pour lui, ou quand il vient aider d’autres Héros. Cela n’arrivera plus… il le refuse ; il se l’interdit.
« Il a été retrouvé ici, en lisière des limites du Village ; mort. Mes… analyses n’ont rien donné. Aucune empreinte. Aucune trace. Aucun indice. »
Il soupire, encore. Admettre ses torts ou ses manques n’a jamais été chose aisée, pour lui ; encore moins en ce moment, où il s’enfonce dans un extrémisme généralisé.
« Peut-être… que tes méthodes pourraient donner plus de résultat. »
Bruce recule, alors ; il la laisse avancer – il la laisse faire. Ce qui est beaucoup, le concernant. Ce qui l’est encore plus, connaissant son état. Il va mal… abominablement mal. Mais une partie de lui-même semble vouloir avancer ; être aidée – par elle. Il s’en veut. Il s’en veut de penser cela, d’agir ainsi… mais il le fait, quand même. Il la laisse approcher. Il la laisse agir. Il la laisse aider. En espérant qu’elle finisse par l’aider ; et qu’il finisse par l’accepter, surtout.
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Re: Dark Magic [Zatanna] Dim 17 Mar 2019 - 1:50
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
Il était d'humeur massacrante.
Réellement massacrante. Elle n'était pas surprise, elle s'y attendait. Elle savait à quoi elle aurait le droit en le rejoignant, elle le savait. Elle n'était pas surprise, elle n'avait pas mal. Zatanna avait l'habitude d'être traitée comme une moins que rien par Bruce Wayne, elle avait l'habitude qu'il l'envoie balader, qu'il lui dise qu'il aurait préféré ne pas la voir, qu'il lui dise qu'elle n'était pas digne de confiance. Ça la faisait souffrir, avant. Aujourd'hui, elle avait simplement compris qu'il ne le pensait jamais.
- Oh, je suis touchée.
Elle tenta un brin d'humour, clairement sarcastique, plus pour elle que pour lui. De toute façon, elle avait bien compris qu'il n'était pas d'humeur à faire des blagues, à dire des bêtises avec elle. Elle avait compris ça aussi. Ce qui ne l'empêchait pas d'essayer de le faire sourire, ou au moins de détendre l'atmosphère.
Et c'était pas gagné.
Après lui avoir si gentiment admis être prêt à tolérer son insupportable présence magique près de lui, il lui ordonna tout aussi gentiment de le suivre.
Et il se jeta dans le vide.
Pas très étonnant, quand on était habitué à fréquenter Batman. Elle n'en sursauta même pas, elle en soupirait à peine. Zatanna observa la chute de son ami du haut de l'immeuble, un sourcil froncé en voyant qu'il n'ouvrait pas sa cape. Il n'allait pas se suicider. Elle le savait. Il voulait simplement lui faire peur, se faire peur, se montrer qu'il était encore vivant par le danger. Flirter avec la mort, pour se prouver qu'il pouvait le faire. Qu'il pouvait encore le faire, qu'il devrait peut-être s'en approcher bien plus. Pour se punir. Parce qu'il a mal.
Et définitivement, pour énerver Zatanna. Ça ne loupait pas.
- Bien sûr.
La magicienne eut un rire jaune, définitivement nerveuse et désormais sur les nerfs.
- Bien sûr qu'il se jette dans le vide et qu'il attend d'être à six centimètres du sol pour contrôler sa chute. Bien sûr.
Elle trépignait sur place, hésita même à hurler tant qu'elle le pouvait encore avant d'être face à lui. Pour se vider la tête et surtout pour éviter de lui arracher les yeux.
- Ma pauvre Zee... mais qu'as-tu donc fait pour mériter des amis aussi tordus...
Elle l'était elle-même, sauf qu'elle ne l'admettait pas. Ça devait être pour cette raison que ses amis l'étaient tout autant. Finalement, après avoir râlé toute seule pendant de longues secondes, elle finit par se téléporter à l'endroit où se trouvait cet imbécile de Bruce Wayne. Elle avait exprès de le faire patienter. Parce qu'elle n'allait pas le ménager ce soir là. Parce qu'elle ne comptait pas lui tapoter gentiment le dos pendant qu'il l'enverrait balader. Elle voulait qu'il craque. Elle voulait qu'il s'énerve. Elle voulait que ses mots dépassent sa pensée, parce qu'elle voulait qu'il sorte de ce mutisme insupportable. Parce que c'était dans ses moments là qu'il disait réellement ce qu'il fallait dire. Alors oui, elle serait tout aussi infecte que lui, peut-être même plus et n'en avait pas honte le moins du monde. Embêter Bruce Wayne était une discipline dans laquelle elle excellait.
Zatanna frissonna lorsque ses talons rencontrèrent le sol froid de la ruelle. C'était à glacer le sang, ça puait la mort. C'était Gotham. Elle avait l'habitude, moins que Batman, mais l'habitude tout de même. Zee resserra tout de même dans un geste de protection inutile les pans de la cape en laine qui lui recouvrait les épaules et s'avança dans la gueule du monstre. Elle sonda rapidement les environs, observa autour d'elle, restait attentive à toutes formes de magie qui pourrait être ou avoir été présente. Elle n'oubliait cependant pas son objectif principal :
- Évidemment que mes méthodes donneront plus de résultats, je suis Zatanna Zatara.
Faire chier Bruce. En vérité, c'était quelque chose qu'elle s'appliquait à faire quotidiennement mais particulièrement dans les moments difficiles. Son mutisme la rendait folle. Voir qu'il se fermait à elle, ça c'était douloureux. Bien plus douloureux que tout ce qu'il aurait pu dire.
Seulement, les méthodes si efficaces de Zatanna Zatara ne l'étaient pas tant que ça dans ce cas précis. Elle ne sentait rien, rien qu'une immonde sensation de malfaisance tout autour d'elle. Elle fit un pas et quelque chose changea. Elle venait de trouver quelque chose. Quelque chose... de magique effectivement. Méchamment magique. Tristement magique. Une mauvaise magie, définitivement. Elle en frémit de nouveau et se rembrunit. Elle ignorait ce qu'il s'était passé, mais quelque chose de terrible se tenait là où elle se trouvait il y a peu. Elle le sentait.
Le Batman grogne, quand elle le rejoint ; car elle a mis du temps, pour cela. Volontairement. Il le sait. Elle sait qu’il sait ; elle s’en fiche. Et ça l’énerve. Même s’il refuse, définitivement, de le montrer ; de le dire. De s’ouvrir. De laisser la porte de son cœur au moins un petit peu… par peur de ce qui pourrait en sortir. Et qu’il n’arriverait pas à contrôler.
« Jolie… téléportation. »
Il tente ; il essaye. D’être gentil. Mais il a encore beaucoup d’efforts à accomplir – dans le discours, si faible ; dans le ton, si sec encore ; et dans la posture, si crispée et hantée par la douleur. Il échoue, évidemment… mais il essaye. C’est déjà beaucoup, le connaissant.
« Humf. »
Bruce soupire, cependant, à la réplique de Zatanna ; qui rappelle qui elle est, et place ses méthodes au-dessus des siennes. C’est de bonne guerre – mais il n’entend quand même pas cela.
« Je vois. »
Il croise les bras, et recule. Un peu vexé, il doit bien l’admettre.
« J’admire, donc. »
Une petite pique, une petite provocation. Comme avant. Comme avant la douleur. Comme avant la perte. Comme avant la culpabilité. Comme avant, en fait ; mais cet avant est passé, maintenant. Et il est loin d’espérer pouvoir y revenir, encore.
« Mmh. »
Bruce se crispe, cependant, quand Zatanna change. Elle devient sérieuse. Elle ne plaisante plus ; elle rentre clairement dans la partie, et laisse ses pouvoirs et son expérience prendre le relais. Soit. Mais elle… n’a pas l’air bien. Elle a l’air troublée, inquiète. Ce qui n’est jamais bon signe, clairement.
« A la morgue. Au G.C.P.D. »
A plusieurs kilomètres de là.
« Il devra être transféré à l’Asile d’Arkham, pour le conserver. »
Il hausse, très légèrement, les épaules.
« C’est la seule structure qui dispose des équipements nécessaires pour ça ; et pour protéger les corps, aussi. »
Certains criminels meurent, parfois ; beaucoup d’innocents, aussi. Et, malheureusement, Gotham City regorge de fous et de vicieux suffisamment acharnés pour voir récupérer les cadavres… hélas.
« Pourquoi ? Que sens-tu ? »
Bruce grimace ; il n’aime pas ça. Il n’aime pas, quand Zatanna ne sait pas – quand elle s’inquiète. Et il va encore moins aimer la suite.
« Hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi. »
Un rire, soudain, se fait entendre. Un rire étrange. Un rire surprenant. Un rire massif. Un rire cruel. Un rire… qui n’a rien d’humain.
« Attention. »
Bruce se place devant elle ; protecteur. Noble… mais stupide. Il n’est pas le spécialiste, ici. Il n’est pas le guerrier. Il n’est pas le protecteur, en matière magique. Il est le novice. Il est… la cible. Et il le comprend, soudain, quand… les ombres s’animent ; quand les ténèbres bougent. Quand des créatures s’échappent de l’obscurité.
« Bon sang. »
Ses poings se serrent, son corps se crispe – quand il les voit. Les monstres. Les ténèbres, qui s’animent. Les ombres… qui s’échappent, et bondissent vers eux – crocs et griffes dehors !
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Re: Dark Magic [Zatanna] Sam 30 Mar 2019 - 22:50
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
Il essayait de faire des efforts.
Il essayait... d'être gentil avec elle. Elle en était reconnaissante, mais n'en avait pas besoin. Elle n'était pas venue pour qu'il lui lance des fleurs, pour qu'il lui dise à quel point elle était une fantastique amie (ce qu'elle était assurément) ou à quel point ses téléportation étaient esthétiquement plaisantes (ce qui était ça aussi tout à fait vrai). C'était gentil oui, et c'était un progrès. C'était déjà mieux que le Bruce froid et expéditif qu'elle avait affronté sur le toit il y a de cela quelques minutes. Mais ce n'était pas encore lui. Elle ne l'avait pas encore ramené. Elle n'y arriverait sûrement pas seule de toute façon.
- Merci.
Mais bon, un compliment étant un compliment, il devait être remercié. Aussi étrange, forcé et inattendu soit-il. Et en plus, il s'était mis à bouder depuis qu'elle l'avait légèrement provoqué. Pas étonnant. Rassurant en fait. C'était ce Bruce là qu'elle voulait voir réapparaître. Précisément, celui-là.
Sauf que malheureusement, elle ne pouvait pas passer sa vie à essayer de ranimer son ami étouffé par une méchante chauve-souris. Elle devait aussi s'occuper de ce pourquoi elle était officiellement là et écouta attentivement les information que lui fournit Batman. Elle apprit que le cadavre de Simon Dark était loin, mais qu'il allait bientôt être amené à Arkham, afin qu'il soit conservé. Bien. Ça ne l'arrangeait pas beaucoup sur le moment, mais bien. Elle ne savait pas non plus quoi répondre à la question de Bruce, tout simplement parce qu'elle n'était pas certaine de ce qu'elle sentait. Une forte empreinte magique se trouvait sur le lieu, mais c'était quelque chose d'inhabituel même s'il s'agissait déjà d'un domaine pour le moins original. Ce n'était pas seulement magique. C'était...
- Le problème a une source magique, tu avais raison. Mais il s'agit de quelque chose de sombre, de mauvais. J'ignore précisément quoi, peut-être un genre de magie sacrificielle ou bien...
Elle est interrompue. Elle est interrompue par un rire à glacer le sang, dont elle ne parvient pas sur le moment à déterminer l'origine. Elle eut à peine le temps de jeter un coup d'œil inquiet à Bruce qu'il avait déjà bondi devant elle pour la protéger d'un danger qu'elle avait à peine eu le temps de voir.
Cet espèce d'incorrigible adorable imbécile héroïque et machiste.
Ah... il avait toujours été ainsi. Pourtant, c'était évident qu'il s'agissait de sa popote. Il avait la sienne lui, les malfrats, les fous, les psychopathes, tout ça c'était de son rayon. Elle ne s'en occupait pas, elle n'aurait pas su s'en occuper, et puis ils l'effrayaient un peu aussi. Mais ça, ça. Ces petites bestioles malfaisantes... ça, c'était exactement le genre de choses qu'elle pouvait gérer. Et quand bien même il aurait été question d'un malade sanguinaire les attaquant au couteau de cuisine, elle aurait été capable de se défendre. Parce qu'elle était une magicienne qui pratiquait son art à un niveau qui était de l'avis général plutôt bon et parce que, bon sang, elle n'était pas une demoiselle en détresse. Elle n'avait jamais été une demoiselle en détresse, il le savait, elle le taperait plus tard pour ça. En attendant, Zatanna se précipita pour dresser un bouclier magique autour d'eux, qui se dissipa en dispersant les immondes petites bestioles plus loin.
Il y en avait beaucoup.
Il y en avait beaucoup mais ça ne l'effrayait pas pour autant. Depuis qu'elle avait affronté ce dragon en Irlande, il était désormais impossible de l'effrayer. Elle s'estimait prête à tuer toute les atrocités présentes sur cette Terre. Dos à la chauve souris, Zatanna les fit pivoter pour se retrouver en première ligne face aux méchants et désobéissants petits animaux de compagnie.
- Zelûrb sout, ednab ed seirepolas ! *Brûlez tous, bande de saloperies !
Le Batman grogne, alors que Zatanna Zatara refuse qu’il se mette en avant et s’occupe des monstruosités noires ; prévisible. Il savait bien, en se plaçant devant elle, que la Magicienne ne supporterait pas qu’il agisse ainsi, qu’il veuille tout gérer ; il le savait, oui. Mais il l’a fait quand même. Comme d’habitude.
« C’est… »
Il se tourne lentement vers elle, et esquisse une légère grimace en voyant l’effet du sortilège lancé par la jeune femme.
« … distingué. »
Une abominable odeur de brûlé se fait sentir, malgré le bouclier magique de Zatanna ; car les créatures se sont embrasées, suite à la demande mystique de l’Héroïne. Qui s’est débarrassée de la menace en un temps record, qui impressionne directement le Chevalier Noir.
« Mais efficace. »
Même s’il ne le dira pas directement. Bien qu’il le fasse sentir, par un léger hochement de tête et des mots bien choisis.
« Les connais-tu ? »
Bruce s’approche de la limite du bouclier, et plisse les paupières pour fixer les cendres, qui filent encore dans les airs et viennent lentement s’écraser au sol. Plusieurs tas s’organisent ainsi, créant des monticules surprenants, troublants par leurs masses, leur nombre mais aussi leur existence.
La Magie, pense-t-il ; il déteste ça. Définitivement.
« Ils ne nous ont pas attaqués par hasard. Quelqu’un savait que nous serions ici – ou que quelque serait ici. »
Il s’accroupit, à proximité de la limite du bouclier, et sort un appareil ; pour scanner la zone, et faire le lien avec les systèmes et bases de données de la Justice League. Ce qui ne donne pas grand-chose, hélas.
« Hrm. »
Bruce grogne, quand l’appareil lui confirme qu’il ne reconnaît rien ; qu’il ne sait rien, de tout ça. Fichue Magie.
« Bon. »
Il se redresse, et se tourne vers Zatanna.
« Qu’est-ce que tu proposes pour la s… »
« Hey. »
Une voix se fait entendre, et l’interrompt. Ce qu’il n’aime pas ; ce qu’il n’aime vraiment pas, et encore moins quand cela concerne un sujet qu’il ne maîtrise pas, un domaine dans lequel il se sent perdu. Ça l’énerve, même. Et ce n’est jamais bon de l’énerver.
« Je ne pensais pas que tu faisais dans le jeune compagnon. »
Une forme apparaît, soudain ; là où il n’y avait personne, avant. Magie. Il déteste ça.
« Même s’il n’est plus si jeune… et s’il n’a pas l’air disposé à apprendre, surtout. »
La silhouette se spécifie, se dessine mieux… … et le terrible Papa Midnite fait soudain son apparition, inondant la ruelle de sa fumée morbide.
« Salut, Zee. »
Il esquisse un clin d’oeil vers la jeune femme, et envoie volontairement la fumée de sa cigarette vers Bruce ; le bouclier magique la laisse passer, et le Chevalier Noir est soudain entouré par ladite fumée. Ce qui le met en joie, définitivement.
« Il y a une belle saloperie qui se prépare, ici. Je me doutais que tu serais là, mais… tu devrais larguer le boy-scout. Ça ne le concerne pas, et il pourrait se faire mal. »
Bruce ne dit rien, reste de marbre ; en apparence. Intérieurement, il boue – et serre si fort ses poings gantés que ses phalanges blanchissent, en dessous. Mais il prend sur lui. Il ne bouge pas. Il ne réagit pas. Il fixe, juste, Papa Midnite, et entend ne pas lui donner satisfaction en se laissant aller ; il ne le fera pas. Pas encore, en tout cas. Même si l’envie ne cesse de le ronger… et s’il entend bien, un jour, lui faire ravaler ces insultes. Boy-scout ; pff. Il déteste définitivement les Magiciens.
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Re: Dark Magic [Zatanna] Sam 20 Avr 2019 - 16:52
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
Beurk.
Dégoûtant.
Zatanna brisa son bouclier magique lorsque la dernière des créatures fut consommée par le feu. Visiblement, son choix n'avait pas été le plus mauvais puisque tous les petits monstres avaient pris feu en un temps record. Une bonne nouvelle. Ce qui l'était moins, c'était l'odeur nauséabonde que dégageait les cadavres desdites bestioles. Heureusement, elle n'avait pas l'air toxique. Avec une moue profondément dégoûtée, Zee rajusta ses gants en marmonnant des choses inaudibles et sans aucun sens pour elle comme pour les autres. Elle était contrariée. Ces petites choses immondes l'avaient contrariée. Elle n'aimait pas être interrompue dans ses recherches et mise en danger alors qu'un très bon ami se trouvait près d'elle. Elle ne voulait pas que ce très bon ami soit en danger. Elle ne voulait qu'un de ses amis ne soit en danger, mais encore moins celui là.
Ah, si seulement elle avait pu l'enfermer dans une boite, la fermer à triple tour et la ranger dans son sac à main.
- Bien sûr que je les connais, on joue au Bingo ensemble chaque vendredi soir et Robert, troisième monstre carbonisé en partant de la droite, fait partie de mon club de lecture.
Elle n'avait pas pu s'en empêcher. Déjà parce qu'elle était contrariée et parce qu'elle réagissait ainsi lorsqu'elle était contrariée et ensuite parce qu'elle aimait follement emmerder Bruce et que c'était encore une fois son but ultime de la soirée.
- Non, je n'ai jamais croisé ces trucs immondes. Maintenant je...
Sauf qu'un nouvel événement aussi improbable qu'imprévisible qu'imprévu qu'agaçant venait d'apparaître. Le vieux. Génial. Maintenant, ils se coltinaient le vieux qui avait visiblement décider de jouer lui aussi avec les nerfs de son très bon ami. Sauf que si la chauve-souris tolérait ses taquineries, elle n'était pas sûre qu'il en serait de même pour celles du chaman.
- C'est sa ville, alors ça le concerne.
Elle avait fait de son mieux pour paraître aussi nonchalante et détachée que possible, mais ne trompait personne. Elle était sous tension, gravement, parce que les deux hommes avaient raison malgré leur bêtise infinie. La situation était bien plus grave qu'elle ne le pensait et commençait à sérieusement l'inquiéter. Une magie aussi noire lui faisait froid dans le dos. Quant à sa remarque, elle avait pour but d'apaiser Bruce, en partie du moins. Elle ne tenait pas à ce qu'il ne fonde sur le magicien en l'injuriant de mille et une façons. Il était loin d'être un idiot, mais il était blessé. Il était capable de tout lorsqu'il était blessé.
- Je te préviens le charlatan, si tu as quelque chose à voir avec ça...
Trouver une menace, vite, trouver une menace.
- Je t'enferme dans une boite et je la mets dans mon sac à mains. Tu seras perdu à jamais entre les tampons, les tubes de rouges à lèvres et les baguettes magiques.
Et bien quoi ? Réserver le même sort à ses meilleurs amis qu'à ses ennemis est souvent la clé du succès.
Un silence terrible suit les quelques mots de Zatanna Zatara. Papa Midnite semble s'amuser de la situation, tandis que le Batman prend sur lui ; difficilement. Son rejet naturel de la Magie le pousse à une certaine crispation, qui accompagne idéalement son humeur déjà lourde. Il est une boule de nerfs prête à exploser ; littéralement. Et s'il est prêt à accepter les piques de son amie, qui peuvent même le faire légèrement sourire... tel n'est pas le cas quand les tacles viennent d'un autre ; encore plus quand il s'agit d'un Magicien.
« Hrm. »
Bruce grogne. Il serre les poings. Il jugule sa respiration. Il... prépare quelque chose. Ce que Zatanna peut sentir ; ce qu'elle peut craindre – même si Papa Midnite est le premier à répliquer, directement.
« Hoooo, ma chère Zee. »
L'homme esquisse un sourire mauvais, plein de vice et d'amusement.
« Ne fais pas des promesses comme ça à un homme, ma sœur. »
Il pose ses doigts sur le bord de son chapeau, et l'abaisse légèrement ; tandis que son regard va-et-vient sur tout le corps de la Magicienne, en s'attardant sur ses formes.
« Difficile de se retenir, quand tu proposes d'être au plus près de toi... dans un endroit sombre, chaud, humide. Près de toi, oh, ouais. Au cœur de ton intimidté. Au cœur de ton être. Au cœur de... hum. Au cœur de tes... dessous. »
Sa langue claque, vulgairement ; salement, aussi.
« Je... sais, oui, ma sœur. Je sais que j'adorerais ce que tu me proposes. Je sais qu... »
« Assez. »
La réplique de Bruce est sèche, brutale ; il n'y tient plus, et le fait sentir.
« Mmh ? »
Papa Midnite se rappelle enfin son existence, et dévie son regard vers le Batman. En esquissant un sourire plein de suffisance, d'arrogance assumée et crasse.
« Quelque chose à dire, boy-scout ? »
« Non. »
« Parfait. Laisse donc les adultes fai... »
« Quelque chose à faire, plutôt. »
Et, sans attendre, Bruce franchit le bouclier de Zatanna et les quelques pas qui le séparent de Papa Midnite ; pour allonger son bras, et écraser son poing sur le nez du shaman. Qui tombe. Qui chute, alors que l'os de son nez est brisé ; Papa Midnite en est le premier surpris, n'ayant absolument pas vu venir ça... mais Zatanna si, peut-être. Car elle connaît celui avec qui elle traîne, ici.
« Bon. »
Le Batman tourne rapidement son regard vers elle, et hausse les épaules ; le message est clair. Il ne pouvait pas ne pas le faire – et elle le savait. Et, il doit bien l'avouer, ça fait quand même du bien, de faire ça.
« Parle, maintenant. Dis-nous ce que tu sais – qui agit, ici. Qui a tué Simon Dark. Qui a envoyé ces... monstres. Et quelle est la suite. »
« Put... putain ! Mais t'es un malade ! »
Papa Midnite, au sol, se tient le nez en grimaçant. Bruce se penche vers lui, et esquisse un sourire terrible à son attention.
« Non. »
Un léger gloussement s'échappe de sa gorge.
« Je suis Batman. »
Il s'empare du col de Papa Midnite, et le redresse, en esquissant une expression fort menaçante.
« Et tu vas parler. »
Papa Midnite grimace – mais la douleur est remplacée par la colère.
« Zee... c'est par amitié, que je ne lui fais rien ; j'espère que tu le sais. »
« Et c'est par amitié que j'ai visé le nez. »
Les deux hommes se jaugent, se lancent dans un défi de regard ; terrible, abominable et monstrueusement machiste. Cela ne dure pas, heureusement. Car même s'il le niera, Papa Midnite sent qu'il vaut mieux ne pas en rester là – et enchaîne, très vite.
« Cette ville est maudite ; vous le savez, vous le sentez, et c'est vrai. La ville a une histoire lourde et désagréable, tragique et brutale... et cela n'est pas anodin. Il y a des millénaires, un mauvais Sorcier a été enterré après avoir été vaincu ; on l'a cru mort – on s'est trompés. Il a survécu, et sa nuisance a transpiré dans le sol au-dessus de lui. La ville en a été impactée... et c'était Gotham. Ce Sorcier va sortir, Zee. Le Docteur Gotham revient, après avoir été vaincu jadis par le Shadowpact ; il revient. Et il veut récupérer tout le Mal qu'il a insufflé dans cette ville... pour anéantir le monde. Il veut aspirer toutes les âmes de ta ville, boy-scout, pour supprimer l'Humanité entière. »
Papa Midnite glousse, avant de repousser les mains de Bruce pour se redresser ; avec une certaine classe, même si son costume est désormais taché de son propre sang.
« Voilà ce qu'il se passe ; voilà ce que je sais. Voilà... ce que vous allez devoir gérer. »
Bruce recule, alors ; et se tourne vers Zatanna. Il... ne sait pas quoi dire. Il ne sait pas quoi faire ; il est perdu. Et ça l'énerve. Autant que ça le terrifie, il doit bien l'avouer...
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Re: Dark Magic [Zatanna] Sam 27 Avr 2019 - 19:37
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
Beurk.
Dégoutant.
Bien plus dégoûtant que les monstres carbonisés. Si Zatanna n'avait pas eu la force de s'offusquer, elle n'avait pas pu s'empêcher de grimacer ostensiblement. Elle n'en avait même pas fait exprès, c'était simplement venu naturellement. Parce que son dégoût était naturel. Parce que son dégoût... était puissant, aussi.
- Mais...
Les mots ne venaient pas, parce qu'il n'y avait rien à dire, et parce que le chaman l'interrompait sans cesse. Elle aurait pourtant bien aimé lui rappelé qu'elle l'avait MENACÉ d'être perdu PARMI ses tampons et non pas de DEVENIR un tampon mais au fond... peu importe. Le cas de Papa Midnite était déjà perdu depuis bien longtemps, elle ne pouvait rien y faire. Néanmoins, elle se rendit très vite compte que la situation allait dégénérer entre les deux hommes et prendre des proportions qu'elle ne voulait pas. Alors elle avertit.
- Batman...
Mais une nouvelle fois, c'était trop tard. Les hommes ne réfléchissent plus avec leurs cerveaux dans de telles conditions et elle était désormais impuissante face à la bataille de coqs qui se jouait devant elle. Ah, l’ego masculin... elle n'avait même pas tenté d'arrêter Bruce quand elle comprit ce qu'il comptait faire. Ça non elle n'en avait pas la force. Et... il ne l'avait pas volé. C'était peut-être honteux, c'était peut-être indigne d'elle mais... ça faisait du bien. Et puis il l'avait aussi un peu cherché le...
Non.
Non, ne pas rire.
Il ne fallait pas qu'elle rit, déjà parce que ce n'était pas drôle et ensuite parce que si elle se mettait à rire, elle ne pourrait pas s'arrêter, perdrait toute contenance, toute crédibilité et que ce n'était pas du tout le moment pour. Elle. Ne. Pouvait pas. Rire.
Alors elle étouffa le tout dans une toux factice, qui l'avait subitement prise lorsque Batman rappelait qu'il était Batman. Elle se tut cependant immédiatement lorsque les deux boulets qu'elle se traînait semblaient avoir tout simplement oublié sa présence. Oui, ils étaient là, à lui assurer que c'était parce qu'ils avaient de l'affection pour elle qu'ils ne se mettaient pas à se cogner dessus en poussant des cris de bêtes, et elle, elle devait subir ça. Alors qu'elle était parfaitement capable de les réduire à néant tous les deux en un claquement de doigt et quelques formules récitées à l'envers.
Rester. Calme.
Et ça, ce n'était plus très compliqué. Parce que Midnite s'était mis à parler et qu'il était bien difficile de l'ignorer, d'avoir envie de rire ou de s'énerver. Ce qu'il disait, c'était terrifiant. Ça annonçait les ténèbres et un nouveau défi pour eux. Un défi de taille dont elle savait qu'il aurait des conséquences. Et elle ne le voulait pas. Zatanna fit quelques pas jusqu'à arriver en face de son confrère magicien, et elle le fixa. Gravement, presque sévèrement.
- Regarde moi dans les yeux Midnite et jure moi que tu ne mens pas.
Il ne mentait pas, elle le savait, il n'était pas fou à ce point. Mais elle avait besoin de l'entendre. Elle aurait tant préféré qu'il mente.
- Merde. Putain de merde.
Ce n'était pas vraiment son genre de dire des trucs pareils, mais là, la situation n'était pas habituelle. Elle recula, reprit sa place et tourna comme un lion en cage dans la ruelle, sauf qu'il n'y avait aucun moyen de s'en sortir. Cette noirceur était partout, et même si elle avait toujours été présente, elle lui collait désormais à la peau comme de la poix.
- Comment l'as-tu appris ? Quand ? Quand pourra t-il agir ? Combien de temps il nous reste ?
La réplique de Papa Midnite est d’une sécheresse absolue. Elle cueille les cœurs de Zatanna et de Bruce, qui pressentaient une telle sentence, mais pouvaient espérer mieux ; un peu d’espoir. Un peu de temps, pour se préparer, et donc un peu d’espoir. Mais non. Non. Pas de temps. Pas d’espoir.
« Hrm. »
Le Batman grogne ; se crispe, encore plus. Ses poings le démangent. Le visage de Papa Midnite leur manque – mais il se retient. Pour l’instant.
« Explique. »
La réplique est fraiche, aussi ; mais il est en demande. Il quémande, quelque chose. Papa Midnite le sait. Papa Midnite entend en profiter, après que son nez ait été maltraité par le justicier. Fichu Sorcier, et son ego.
« J’parle pas aux boy-scouts, mec. Les collants m’mettent mal à l’aise. »
Il glousse, s’amuse. Fait fi de la douleur, et verse dans la provocation. Bruce se tend, encore ; mais ne dit rien. Ne fait rien. Pour l’instant, encore. Il la laisse faire. Il laisse Zatanna faire. Il laisse la jeune femme, juste en face de Papa Midnite, prendre la suite. Pour qu’ils obtiennent quelque chose. Plus que du sang et des os brisés, bien sûr.
« Mais… tu sais que j’peux rien te cacher, Zee. Ma Zee. Ma Zee d’amour. Ma Zee qui fait la musique d’mon cœur. Ma Zee. Maaa Zee. »
Il glousse ; s’amuse, encore. Mais s’arrête. Papa Midnite n’est pas stupide. Même s’il aime se jouer des Héros, il connaît leur valeur… leur utilité. Qui va être mise à contribution, dans les prochains temps, hélas.
« J’l’ai appris par les Esprits, ma Zee. Parce qu’ils ont peur. Parce qu’ils ont senti, son retour, et ont peur. Ils fuient. Les esprits fuient, ma Zee, et ils s’échappent d’Gotham aussi vite qu’ils le peuvent. »
Son visage et son ton redeviennent sérieux. Rendant ses paroles et leur sens encore plus terribles.
« Il n’aura aucune pitié, ma Zee ; il veut anéantir la ville, puis le monde. Pour tout recommencer. Comme lui le veut. Et… il veut anéantir toute opposition. »
Papa Midnite soupire, puis grimace en tournant la tête vers la zone où Simon Dark a été assassiné.
« L’gamin a été tué pour ça ; parce qu’il allait s’opposer à lui. Gotham est perdue. J’pense même que cette Réalité est perdue, maiiiiiis… j’sais pas. A voir. Z’allez bien tenter quelque chose, et ça pourrait bien marcher. »
Il sourit ; un peu tristement. Comme s’il n’y croyait pas lui-même.
« J’suis venu… t’avertir, ma Zee. Pour qu’tu quittes cette ville maudite. »
Papa Midnite se tourne vers Bruce, et hausse les épaules ; amusé.
« Sans rancune, hein. Là, c’est plutôt bien dit, quand même. »
« Assez. »
Le ton est dur, encore. Comme le regard, adressé au Sorcier, qui diverge ensuite lentement vers Zatanna ; pour s’adoucir, légèrement.
« Il a cependant raison ; tu dois partir. »
Bruce prend une grande inspiration, puis se tourne légèrement. Pour ne laisser que son profil, à la vue des deux Mages.
« Le Docteur Gotham va vouloir s’en prendre à toi ; je le refuse. Je refuse que tu restes ici. Tu dois prévoir un plan avec les autres… Magiciens. »
Il déteste ce mot ; il déteste dire ce mot. Fichue Magie.
« Ta place n’est pas en première ligne. »
Sans attendre, le Batman se détourne d’eux ; se détourne d’elle. Pour s’enfoncer dans les ténèbres de la ville. Il a conscience que Zatanna ne va guère apprécier son attitude – mais il s’en fiche. Hors de question de la laisser en danger ici, alors qu’un Sorcier millénaire entend s’en prendre aux créatures magiques à Gotham City. Il a déjà trop perdu. Il ne supporterait pas de la perdre, elle aussi ; mais il a une manière bien personnelle de le montrer.
« J’adore son style. »
Papa Midnite glousse, puis recule vers les ombres.
« Mais il a raison, ma Zee ; c’te ville n’est pas sûre pour les gens comme nous. Fais comme nous. Prends la tangente. Tant qu’tu l’peux encore ! »
Il disparaît, alors ; dans un ultime rire provocant. Laissant Zatanna seule. Alors que Bruce s’enfuit, déjà. Loin. Pour mettre de la distance entre eux. Pour la convaincre, de partir. Pour la pousser, à partir. Pour la sauver. Même si elle va sûrement vouloir rester… le rejoindre. Lui tirer les oreilles. Si elle en a l’opportunité.
« Mademoiselle ? »
Une voix, cependant, l’arrête ; l’interpelle.
« Veuillez me pardonner, mais… j’aimerais m’entretenir avec vous. »
Une voix étrange. Une voix intemporelle. Une voix inhumaine.
« Cela me semble indiqué dans votre position, en outre. »
Une silhouette apparaît, et s’approche d’elle… … avec une allure étrange, surprenante ; datée. Dangereuse.
« Prescription du Docteur. »
C’est lui ; c’est vraiment lui. Il est là. Devant elle. Près d’elle. Contre elle. Le Docteur Gotham est là. Et il entend lui parler…
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Re: Dark Magic [Zatanna] Dim 5 Mai 2019 - 20:43
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
Elle n'en revenait pas.
Les aveux de Papa Midnite la terrifiait bien sûr, son comportement aussi était terrible. Elle ne comprenait pas comment il pouvait se conduire avec autant de légèreté alors même qu'il leur annonçait la fin du monde. Mais au delà de cette nouvelle, au delà du comportement du chaman, Zatanna était déçue du comportement de son ami.
Bien sûr qu'il faisait ça pour la protéger, et bien sûr qu'elle en avait conscience. Bruce souffrait déjà, elle pouvait comprendre qu'il tente de se protéger d'une perte supplémentaire, sa perte en l'occurrence. Elle pouvait le comprendre, elle l'avait déjà fait. Cela ne l'empêchait pourtant pas d'être déçue, terriblement déçue d'être ainsi mise à l'écart par deux hommes qu'elle respectait sous prétexte de la protéger. Zatanna était une grande fille, elle pouvait prendre ses décisions toute seule. Elle pouvait faire ses erreurs seule, elle n'avait pas besoin qu'on les lui épargne. Et si sa place n'était pas en première ligne, alors où était-elle ?
- Attends, je...
Il était déjà parti, disparu dans les profondeurs de Gotham. Sauf qu'elle n'avait pas dit son dernier mot, qu'elle comptait bien le retrouver et lui faire regretter ce qu'il lui avait dit. Elle n'avait même pas eu le temps de se défendre, il ne lui avait laissé qu'un seul choix. Elle détestait ça. Elle détestait qu'il choisisse pour elle, qu'on choisisse pour elle. Midnite aussi s'éclipsa, la laissant seule dans cette ruelle sombre et froide, imprégnée de magie aussi mauvaise. Zee eut soudainement la sensation d'être gelée, comme si tous ses os sans exception avaient été congelés instantanément. La magicienne porta ses mains gantées à ses bras, tentant tant bien que mal de les frictionner pour les réchauffer. Elle voulut prendre la fuite elle aussi, s'en aller aussi vite que possible et quitter cette ville comme on lui avait finalement conseillé. Sauf que ses jambes étaient elles aussi engourdies par le froid, elles ne voulaient pas courir. Sans le savoir, les deux hommes l'avaient précipité dans la gueule du loup et Zee le comprit bien avant d'entendre sa voix. Cette dernière lui glaça définitivement le sang, mais elle avait senti sa présence bien avant. Elle avait compris. La brune pivota lentement sur elle-même, fit de son mieux pour ne pas s'affoler, pour ne pas faire quelque chose qu'elle aurait sans aucun doute regretté. Désormais nez à nez au Docteur Gotham, Zee déglutit lentement et fit de son mieux pour répondre sans trembler.
- Je vous écoute.
Avait-elle un autre choix ? Non. Alors oui, elle allait écouter. Elle allait écouter et ne surtout pas oublié que malgré le froid, la magie coulait toujours dans ses veines. La magie était là, tout près, électrifiait chacune de ses terminaisons nerveuses. La magie était une part d'elle, et rien ni personne ne l'arrêterait. :copyright: 2981 12289 0
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Re: Dark Magic [Zatanna] Lun 6 Mai 2019 - 11:14
Un sourire entendu glisse sur le visage ridé du vieil homme, présent devant Zatanna Zatara. Il est petit, d’ailleurs. Beaucoup le considéreraient comme un nain, beaucoup se moqueraient de lui, d’ailleurs ; une pratique dangereuse. Car ceux qui se moquent réaliseraient ainsi leur dernier acte sur cette Terre, avant une éternité de souffrance infernale. Du moins, pour ceux qui ne l’auraient pas trop vexé ; les autres subiraient pire, encore.
« Je vous en remercie. »
Le Docteur Gotham hoche la tête, puis tend la main en direction d’une ruelle sombre et oubliée, à quelques mètres. Complètement sale, définitivement terrifiante, proprement dangereuse. Une destination de choix, bien évidemment.
« Voulez-vous bien m’accompagner pour quelques pas ? Je vous remercie. »
Le vieil homme glisse ses mains dans le dos, et pousse un profond soupir. Son regard coule tout autour de lui, il s’abandonne à l’observation des immeubles décrépis, des tags, des signes de misère et d’oubli ; la tristesse. La tristesse absolue, qui touche l’âme et fait trembler, notamment ceux qui croient y avoir réchappé. Pour le moment.
« Veuillez me pardonner, Mademoiselle, mais mes… capacités m’ont permis d’entendre vos échanges avec vos camarades ; non pas que je voulais, d’ailleurs. Mais mon réveil m’a doté d’une forme d’omniscience, au sein de cette cité maudite. Rien de ce qui s’y déroule ne m’échappe. C’est une malédiction. »
Sa voix est calme, presque douce. Terrifiante, définitivement.
« Et j’ai entendu, donc. Je suis… désolé qu’ils aient fait des choix sans vous consulter ; une attitude fort peu digne, bien que peu surprenante. »
Le vieil homme s’arrête, soudain, et lève les mains ; pour désigner toute la zone qui les entoure. Tout Gotham.
« Cette ville est perdue ; cette civilisation est perdue. »
Son regard change, alors. Plongé dans les yeux de Zatanna, son expression se modifie – et des flammes semblent naître, dans ses iris ; des flammes sombres, comme les cauchemars les plus obscurs de son enfance.
« J’ai été banni. Vaincu, humilié, enterré ; banni. La terre de ma sepulture a nourri cette cité, pinacle de ce temps selon beaucoup… et pour quoi ? Pour que des gens meurent dans la misère, sans que cela dérange les élites ? Pour que les faibles soient abusés par les forts, avec l’autorisation du système ? Pour que les pseudos Héros s’abandonnent à des luttes consanguines contre des Vilains, qui ne diffèrent que par des positions de forme ? Cette civilisation est perdue, Mademoiselle. J’entends la purger. »
Il soupire, alors, et secoue la tête ; les flammes disparaissent. Comme s’il se contrôlait. Comme s’il essayait de le faire, plutôt.
« Je… tenais à vous prévenir, cependant ; pour que vous vous prépariez. Par égard à… »
Une légère grimace glisse sur son visage. Le Docteur Gotham se détourne, légèrement ; fait quelques pas, croise les bras. Se gratte légèrement le menton. Il hésite. Il réfléchit. Il finit par décider, enfin.
« J’ai été emprisonné des siècles, Mademoiselle. Mais certains Sorciers ont réussi à me joindre – à échanger avec moi. Pour m’informer, pour m’aider ; pour éviter que je devienne fou. En contrepartie, je leur ai confié quelques… connaissances. Des astuces, dirions-nous. »
Le vieil homme finit par se retourner, et lance un regard presque doux vers elle.
« Comme l’Art des sortilèges inversés. »
Ceux-là mêmes que Zatanna utilise.
« Je tenais à vous prévenir… eût égard à votre père, Mademoiselle ; un ami cher à mon cœur. Dont je pleure la disparition – et qui aurait pu, qui aurait dû me libérer avant, s’il n’avait pas été fauché dans la force de l’âge. Nous aurions alors pu mener ce projet de purge, ensemble, comme il le souhaitait. Cela ne se fera pas… mais je vous promets d’être digne de ce plan commun, Mademoiselle, et de rendre honneur à Giovanni ! »
Le choc est terrible ; la révélation est abominable. Le Docteur Gotham en a conscience… et laisse Zatanna comme ça. Il se détourne d’elle, s’avance vers les ombres – pour en profiter ; pour disparaître, après un tel choc. Pour poursuivre son entreprise de démolition de ceux qui pourraient lui résister.
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Re: Dark Magic [Zatanna] Sam 11 Mai 2019 - 3:05
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
Le coeur de Zatanna Zatara avait cessé de battre.
Zee avait de nombreuses convictions, bien ancrées en elle. Comme tous les héros, elle se raccrochait à ces convictions pour justifier ses actes, pour se donner une ligne de conduite, pour avoir l'impression de poursuivre un but, pour ne jamais aller trop loin. Parmi ces convictions, le respect de ses ancêtres et particulièrement de son père était la plus importante. Si Giovanni n'avait peut-être pas été l'homme idéal, il avait été le père idéal. Et à vrai dire, c'est ce qui le rendait intouchable aux yeux de sa fille. Sa perte avait été terrible, destructrice, elle avait mis des années à s'en remettre, à définitivement tourner la page. Encore aujourd'hui, son coeur se serrait lorsqu'elle entendait ou lisait son nom quelque part. Son père lui manquerait éternellement, et aurait son respect à jamais.
Alors elle ne pouvait tolérer ce qu'elle entendait.
- Comment vous...
Sauf qu'elle ne pouvait pas couper la parole à ce cher Docteur. Tout d'abord parce qu'il était un véritable moulin à paroles, ensuite parce qu'elle avait bien malgré elle envie de savoir ce qu'il avait à dire. Un peu pour pouvoir utiliser ses mots pour sauver Gotham, un mieux pour entendre ce qu'il avait à dire de son père. Sauf qu'elle n'aurait pas dû. Elle aurait dû s'en aller, courir le plus vite possible, fuir ses ombres et retrouver Bruce. Elle aurait dû mais elle ne l'avait pas fait.
Et elle le regrettait amèrement.
Ce que cette créature lui avouait, c'était comparable à un coup de poignard dans le coeur. Ça remettait en question tout ce qu'elle savait sur son père, tout ce qu'elle avait toujours su, qui elle était. Ça remettait en question sa vie entière, celle de sa famille et elle ne le permettait pas. Elle ne l'avait jamais permis et ce n'était certainement pas un vieux sorcier centenaire qui allait la faire douter.
Alors pourquoi avait-elle le ventre noué ?
- Écoutez moi bien vieille chose décrépite, puisque vous entendez apparemment tout dans cette foutue ville, écoutez bien ça.
Sa voix tremblait, parce qu'elle était furieuse. Elle était furieuse et touchée dans son honneur. Elle tentait de se contenir, mais n'en était pas capable. Malheureusement pour le vieux sorcier, le feu brûlait en elle aussi. Et il était dévastateur.
- Je suis Zatanna Zatara. Je suis la fille d'un magicien extraordinaire qui a fait des autres l'œuvre de sa vie. Je sais qui était mon père. Je sais à quel point il me manque.
Elle ferma les yeux, pour empêcher les larmes de couler. Ce n'était pas le moment de pleurer. Pas ici, pas devant lui. Elle devait faire preuve de courage, et pour ça, quoi de mieux que la colère ?
- Je sais très bien que mon père avait ses secrets et ses propres démons à combattre.
Bien sûr qu'elle admettait, quand bien même elle continuait sans aucun doute à idéaliser cet homme. Mais elle se souvenait de ces semaines de deuil après la mort de Martha et Thomas Wayne. Elle se souvenait de l'odeur insupportable de grappa dans la maison, et de sa négligence à son égard. Sauf que s'il se sentait aussi mal, c'était parce qu'il n'avait pas pu les sauver. C'était parce qu'il n'avait pas pu empêcher le meurtre de deux êtres vivants, et parce qu'il n'avait pas pu empêcher un enfant de devenir orphelin.
- Mais je sais qu'il n'aurait jamais voulu la mort d'innocents.
Sa voix tremblotait encore un peu alors qu'elle avait la sensation que les ombres se dissipaient. Peut-être que c'était simplement parce qu'elle était prête à les défier désormais.
- Et je ne permettrai pas que l'on tue en son nom.
Le message était implicite mais pourtant clair. Il ne la compterait pas parmi ses alliés, pire encore, elle le combattrait. Elle le combattrait jusqu'à en laisser la vie s'il le fallait et ne comptait certainement pas fuir cette ville. Parce qu'il y avait encore des gens à sauver. Parce qu'il y avait encore des gens qu'elle aimait à l'intérieur.
Puis elle disparut.
Sans un mot de plus, sans attendre qu'il se manifeste. Il n'avait pas eu cette délicatesse pour elle, elle ne comptait pas l'avoir pour lui. L'incantation qu'elle récita alors lui parut avoir un drôle de goût, quelque chose d'âpre et d'inédit. Zee s'en voulait. Elle s'en voulait de croire ne serait-ce qu'un mot de ce disait cet homme, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle avait toujours été curieuse, trop peut-être pour son propre bien.
- Bruce.
On aurait dit un animal blessé qui suppliait qu'on l'achève. Elle eut envie de se ruer sur lui comme une enfant pour espérer trouver un peu de chaleur, mais elle avait bien trop peur qu'il la repousse. Elle ne l'aurait pas supporté. Elle fit néanmoins un pas vers lui, les yeux égarés et son coeur battant de nouveau. Trop fort. Bien trop fort.
- Bruce, c'est terrible.
Elle sut à l'instant qu'elle n'aurait pas dû. Qu'elle aurait dû rester loin de lui, parce qu'être près de lui c'était le rapprocher du danger. Elle n'aurait pas dû céder à ses pulsions de petite fille désirant être rassurée par ce à quoi elle se raccrochait depuis trop longtemps. Elle aurait dû être brave jusqu'au bout et l'affronter seule. Elle aurait dû, mais elle n'avait pas pu.
Un silence terrible répond aux paroles de Zatanna Zatara. Autant au cœur de Gotham City, où ses terribles répliques contre le Docteur Gotham ne bénéficient d'aucun retour, d'aucune réponse de ce dernier. Qu'à l'endroit où elle se téléporte, où elle sollicite son ami... mais n'obtient que le silence. D'abord. Pour commencer. Pendant ces premières longues et terribles secondes. Qui ne durent pas, heureusement.
« Zee. »
La voix est calme, traînante ; mais elle n'est pas modifiée par le masque, pas rendue plus dure et plus brutale... et pour cause. Zatanna Zatara découvre où elle vient d'arriver, elle reconnaît l'endroit – la Batcave. Et si elle y est d'abord seule, terriblement seule... cela ne dure pas.
Une silhouette descend les escaliers, et la rejoint ; sans costume. Bruce. Bruce vient la rejoindre, les mains dans les poches d'un pantalon large. Avec un t-shirt blanc, posé sur son torse balafré ; qui approche. Qui s'approche. Qui vient finalement se poster devant elle, à quelques centimètres à peine.
« Je... sais. »
Il prend une légère inspiration, et soupire ; lourdement. Son visage est encore marqué par la fatigue de la nuit, et de toutes les nuits d'avant. Il vient à peine de rentrer, et a encore quelques traces de maquillage, sous les yeux ; il s'en fiche. Il la voit... Zatanna. Anéantie. Brisée. Terrorisée. Rongée, même, par ce qu'il vient de se passer – par ce qu'il a entendu.
« J'ai entendu. »
Le Batcomputer surveille la ville entière, et Bruce n'aurait pas laissé une amie seule dans la ville ; pas sans surveillance.
« Je... »
Il s'arrête ; il ne sait pas quoi dire. Puis secoue la tête – il se sent impuissant. Il se sait impuissant.
« Humf. »
Bruce soupire... puis agit. Il ouvre les bras, il s'approche ; il la prend dans ses bras, finalement. Et ferme les yeux, en sentant la douleur et la tristesse de Zee.
« J'ai entendu. Je sais... ce qu'il a dit. »
Ses mains bougent lentement, sur le dos, les épaules, les cheveux de Zatanna ; il veut la rassurer. Il veut la consoler. Il veut l'aider. Même s'il n'en a pas l'habitude. Même s'il ne sait pas vraiment comment faire.
« Il... »
Bruce grimace, et respire lentement ; il s'en veut. Énormément.
« Je... n'aurais pas dû te laisser. Je te présente mes excuses. »
Mais ça ne suffit pas ; ça ne suffira pas. Il n'aurait pas dû la laisser. Il n'aurait pas dû jouer l'imbécile, vouloir la protéger... et la laisser, finalement, au plus près de l'ennemi. Il l'a su, bien sûr ; il a voulu la rejoindre – mais il était déjà ici, via l'étonnant et efficace réseau de circulation souterrain, mis en place par Tim Drake sur la base de l'ancien métro de la ville. Il a failli sortir... quand le Docteur Gotham est parti ; et qu'il a compris où venait Zatanna. En vie ; mais pas forcément intacte.
« Je... je suis désolé. »
Bruce la tient contre lui ; encore. Il s'en veut. Il s'en veut d'avoir été aussi stupide – autant replié sur lui, sur sa douleur. Il n'aurait pas dû. Il n'aurait pas dû penser uniquement à lui. Il... doit changer. Il doit changer d'attitude. Il doit changer de méthode, et surtout d'attitude. Pour lui ; mais surtout pour ses proches, dont elle. Qui souffre beaucoup trop, par sa faute, il en a conscience.
« Mais. »
Il se crispe, légèrement ; module sa respiration.
« Il ment. »
Sa voix se fait plus dure, plus déterminée.
« Giovanni n'était pas ainsi ; n'était pas avec lui. »
Il recule, finalement ; il la lâche. A regret. Mais il recule – et plonge un regard déterminé dans les yeux de Zatanna.
« Je... je n'aurais pas dû, te laisser. Je... je suis désolé. »
S'excuser n'est pas dans ses habitudes – mais il sait reconnaître quand c'est indispensable ; quand il a été trop loin, tout simplement.
« Mais... il a tort. Vraiment. »
Ses paupières se plissent, légèrement.
« Et nous le prouverons... et nous l'arrêterons. »
Il hoche la tête – puis tend sa main, directement vers la jeune femme.
« Ensemble. »
Ce qui sonne autant comme une affirmation – qu'une interrogation, envers la Magicienne. Qui compte, pour lui ; qui compte énormément. Et pour laquelle il est prêt à beaucoup... et notamment en s'excusant, en changeant d'attitude. Zatanna Zatara fait peut-être face à une abominable attaque psychologique du Docteur Gotham, elle fait l'objet d'une pression terrible... et a dû gérer la déception de l'attitude du Chevalier Noir ; certes. Mais elle peut, au moins, tirer un motif de fierté. Elle fait changer Bruce ; elle parvient à pousser le Batman à changer d'attitude. Une sacrée victoire. Même si cela ne fait que lancer la terrible confrontation à venir du duo contre le Docteur Gotham ; un ennemi d'envergure. Mais qui n'a, objectivement, que peu de chance face au Duo enDiablé !
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Re: Dark Magic [Zatanna] Dim 26 Mai 2019 - 6:12
Dark MagicBruce & Zatanna Well, there's broken silence by thunder crashing in the dark. And this broken record spin endless circles in the bar. This world can hurt you, it cuts you deep and leaves a scar. Things fall apart, but nothing breaks like a heart
Il y avait quelque chose de rassurant là-dedans. Dans leur relation. Peut-être que c'était simplement le fait qu'ils aient les mêmes convictions, les mêmes valeurs, la même façon d'agir. Ou alors que c'était simplement le fait de s'être connus, avant. Avant tout ça, avant de devenir les légendes qu'ils sont. Peut-être aussi que Zatanna éprouvait une gratitude immense à son égard, parce qu'il avait connu son père, parce qu'il le connaissait, parce qu'il était d'accord avec elle à son sujet. Ou alors, peut-être que c'était le fait qu'il fendillait sa carapace pour lui donner ce précieux réconfort, qu'il lui offrait une brèche à travers la chauve-souris pour trouver Bruce. Ou alors c'était cette étreinte, qui lui rappelait bien trop qu'elle n'avait pas de frère de sang mais qu'au fond, elle n'en avait pas besoin. Qu'elle l'avait déjà lui et que cela suffisait amplement.
- Ouais, t'es un imbécile.
Dit-elle, en reniflant bruyamment dans son t-shirt. C'était hors de question de lui dire le contraire, il l'avait tout de même laissée seule, dans les rues affreuses de Gotham, avec pour seule compagnie un sorcier millénaire. Si Zee était sans aucun doute une femme puissante, forte, et indépendante, ce n'était pas vraiment le genre de traîtements qu'elle aimait se voir affliger.
- Mais ça va, je suis géniale, alors je suis vivante.
Dit-elle, toujours accrochée à Bruce comme une naufragée à une bouée de sauvetage. C'est ce qu'il était au fond, sa bouée de sauvetage. Ça avait toujours été le cas, pour lui comme pour elle.
- Merci quand même, d'être là, je veux dire.
Elle s'embrouillait, pas parce qu'elle pleurait, elle ne pleurait pas. Mais elle était encore sous le choc, et avait froid. Elle eut froid lorsqu'il s'éloigna, et qu'il aborda le sujet ô combien sensible de Giovanni Zatara. Zee se détourna, lui tourna le dos, posa ses mains gantées sur ses bras, entreprit de les frictionner doucement, pensivement.
- Je le sais. Je n'en ai pas douter.
C'était faux, et c'était honteux. Elle n'aurait jamais dû douter. Elle n'aurait jamais dû. Elle connaissait son père, mieux que quiconque elle le connaissait. Elle savait quel genre d'homme il était, quel genre de légende il était. Ce n'était pas ce genre là. Finalement, Zatanna se retourna vers son ami mais continua d'éviter son regard. Elle ne voulait pas qu'il sache qu'elle avait douté, même si ça devait déjà être le cas. Bruce lisait en elle comme dans un livre ouvert. Cela avait toujours été le cas. C'était énervant.
- Je devais être seule avec lui, il ne se serait jamais confié ainsi si tu avais été là. Maintenant, on sait comment le toucher. On sait comment attaquer.
Avec un tel ego, le plan était tout tracé. Même si sa magie était d'une noirceur incroyable, sa puissance n'était pas supérieure à celle de Zatanna. Elle savait qu'elle pouvait le battre. Elle savait que s'il lui avait dit tout ça, c'était pour qu'elle doute, c'était pour qu'elle perde sa confiance, sa magie.
Il avait échoué.
- Bien sûr qu'on l'aura, ensemble. Comme toujours.
Zee pressa sa main, et lui sourit. Un peu hésitante certes, mais elle lui sourit tout de même. Elle était heureuse de le retrouver, ce Bruce là. Vraiment heureuse.