La factrice dépose une lettre

Une moto s’arrête devant le portail, j'en descend en prenant le temps d'observer cette impressionnante propriété. Je sonne au portail, et alors qu'une voix se détache :

"Mademoiselle Wilson, j'apporte un courrier pour monsieur Wayne, je le glisse dans la boite au lettre. Au revoir Alfred portez-vous bien."

Citation :: Monsieur Wayne,

Je me joins à l’armée de lettre de condoléances pour vous apporter mon soutien dans ces moments difficiles. Certes j’aurais pu le faire bien avant, où venir en personne, mais je ne suis pas sur ces sujets la personne la plus agréable à vivre pour vous égayer la journée. Aussi à coté de votre famille j’aurais été déplacée.

En effet, si nous n’avons aucun lien de sang en commun notre ancienne relation me pousse à vous considérer comme un père adoptif. Je sais bien que pour un bienfaiteur tel que vous je ne suis pas la seule mais c’est pour cela que je ne m’intéresse absolument pas aux femmes de votre vie et que je ne suis pas présente et n’étais pas présente.

Aujourd’hui, les miracles se produisent parfois j’ai enfin le courage de finir cette lettre et je peux vous rappeler que je suis clairement en dette du soutient que vous m’avez apporté dans les moments les plus sombres. Aussi et même si ce n’étais pas le cas, si dans les taches qui vous incombent vous avez besoin d’aide cela me serait un honneur de vous apporter mon bras.

Néanmoins et avec tout l’amour que je porte à une personne aussi bienfaitrice que vous, je ne peux que vous prier d’écouter Alfred. Si certes je ne l’ai pas vu depuis longtemps, je devine clairement ses paroles qui sont toujours avisés.

De plus je trouve que monsieur Wilson senior est déjà une personnalité forte et je ne suis pas sûr que la terre soit assez grosse pour en supporter un frère jumeau. Après, je suis clairement le dernier exemple à prendre et la première à critiquer facilement certains sujets. Mais rappelez-vous que votre maison n’est pas vide. Vous avez plus d’amis et d’alliés qui vous sont fidèles que n’importe qui sur cette planète. Alors tournez-vous vers eux, ils vous aideront à porter votre fardeau. Nul homme ne doit porter ce genre d’épreuves seul.

Sincère amitié

Rose Wilson

Il est assis dans un fauteuil, dans son salon ; ce qui est rare, mais il a tenu à le faire après avoir récupéré le courrier. Pour lire. Pour découvrir les mots laissés à son attention.
Pour en être touché, et esquissé l’ombre d’un sourire.

« Mmh. »

Il soupire, cependant. Et secoue la tête.
Il est surpris – mais pas vraiment, en fait. Il est surpris sur le principe, mais se rend compte que son inconscient n’est pas choqué par l’événement ; cela lui semble logique, crédible. Appréciable, surtout.
Et il apprécie, vraiment. Plus qu’il ne le dira jamais.

« Alfred. »

« Monsieur. »

Le majordome est à ses côtés, et réprime difficilement un sourire.
Il a lu les mots, au-dessus de l’épaule de son employeur. Et il a beaucoup apprécié aussi – même s’il sent que l’homme qu’il a élevé retient difficilement une émotion qui s’empare de lui ; cela le touche, aussi.
Cela veut dire que son chemin dans la violence n’est pas plein, qu’il peut encore être ramené.

« Veuillez prévoir la livraison d’un bouquet de fleurs, chez Mademoiselle Wilson. »

« Bien sûr, Monsieur. Un souhait particulier, pour le contenu ? »

« Oui. »

Il se redresse, et se tourne vers Alfred.
En formant un véritable sourire, pour la première fois depuis des jours.

« Des roses. Blanches. »

Il s’évapore, alors ; il disparaît – mais Alfred n’est pas dupe.
Ça lui a fait du bien. Ça l’apaise. Ça le calme.
Et Bruce Wayne avait absolument besoin de cela… que Rose Wilson en soit remerciée, alors. Et qu’elle apprécie les fleurs, surtout !