L'enterrement de Kent Nelson [Rose Wilson + Libre]

(HJ/ Le personnage de Kent Nelson/Dr Fate meurt dans un sujet actuellement en cours ; le présent sujet se passe après, nous pouvons déjà « acter » sa disparition. Bien évidemment, celle-ci n’est jamais définitive en comics. Wink

Le sujet a été lancé en lien avec Rose Wilson, mais quiconque intéressé, et notamment les anciens camarades de Kent, peuvent passer ! /HJ)

Kent Nelson est mort.
Un des plus grands explorateurs et archéologues de la première partie du XXe siècle, qui a réalisé des découvertes parmi les plus fameuses de son temps ; avant de disparaître. Avant que cette carrière, si bien lancée sous l’égide de son père Sven Nelson, ne subisse un coup d’arrêt brutal… et que plus personne n’entende parler de Kent Nelson, né en 1900 et qui aura stoppé son avancée professionnelle dans les années 20.
Car un autre destin s’ouvrait à lui.

Un destin qui le mènera à côtoyer des dieux et démons. Un destin qui l’amènera à trouver l’amour de sa vie – à la perdre, à la retrouver parfois, aussi. Un destin qui le portera dans les plus grands rassemblements de Héros, et à découvrir la noblesse chez bien des guerriers. Un destin terrible, fait de luttes, de drames, de sacrifices ; de sauvetages héroïques.

Un destin immense ; qui s’est achevé.
Car Kent Nelson est mort.
Et ce jour est celui de son enterrement, au cœur d’un cimetière de New York ; un endroit choisi par l’homme lui-même, à proximité de sa famille… et de sa chère épouse, hélas disparue depuis longtemps.

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L’Humanité ignore que Kent Nelson était le Docteur Fate – celui qui l’a été le plus longtemps, qui a été le plus grand des porteurs du Heaume de Nabu.
La faible affluence à son enterrement est donc crédible… mais demeure triste. Le monde ignore quel Héros vient de partir – et seuls quelques vétérans, quelques soldats croisés dans des guerres où Kent est intervenu, quelques Héros vieillissants ont fait le déplacement.
C’est bien ; mais trop peu.
Et cela plonge notamment un invité dans une fureur sourde, qui prend racine sur une colère qui ne s’apaise pas.

« Humf. »

Khalid Nassour est Fate.
Il porte le Heaume de Thot, différent et plus puissant que celui de Nabu ; mais il demeure en formation. Il n’est pas encore Docteur, même s’il a suivi des études de Médecine. Il est formé… il était formé, en fait.
D’abord par Nabu ; ensuite par Kent Nelson.
Qui vient de mourir.

« P’tain. »

Le jeune homme a perdu son mentor – et son grand-oncle, aussi ; hasard du destin, comme d’habitude.
Il le vit mal. Il le vit mal… car il se sent encore responsable de son décès, malgré les bons mots et l’accompagnement de Zatanna Zatara.
Il le vit mal ; et il se crispe.

« Conneries. »

Le Magicien prend une grande inspiration, et tente de se calmer ; c’est difficile.
Il n’est pas près de la tombe. Il n’est pas dans la masse.
Il est à côté.
Il est sous des arbres – et flotte, avec une illusion qui rend sa présence moins visible. Il flotte, dans son apparence nouvelle… dans ce costume nouveau, qu’il a décidé de porter en hommage à Kent Nelson.
Qui est mort. Qui l’a quitté. Qu’il a perdu.
Il le vit mal.
Et maintient de moins en moins sa douleur, pleine de fureur, sous contrôle…

Une vieille Plymouth noire avait longée les allées du cimetière pour s’arrêter à une centaine de mètres du lieu de l’enterrement. Wesley avait mis un costume noir et marché jusqu’au corbillard le pas lent. Le jour était triste, Kent Nelson avait été quelqu’un qui compta beaucoup pour la Société de Justice comme le monde. Et il ne pouvait que regretter de ne pas avoir plus parlé avec lui. Comme quoi vois pouvez avoir une vie longue, voir même une deuxième, et toujours arriver devant le cercueil d’un homme et vous dire. “ J’aurais aimé mieux le connaitre.” C’était pourtant la vérité, il aurait aimé mieux le connaitre. Oh Dodds ne se faisait pas d’illusion, c’était avant tout de sa faute car il n’avait jamais tissé de lien très rapproché avec les autres membres fondateurs de la JSA. Mais cela n’enlevait en rien le fait qu’il les considère comme des membres de la famille. Kent était mort, c’était quelqu’un de sa fratrie qui partait maintenant.

Les pompes funèbres sortirent le cercueil du corbillard et Wesley attrapa l’une des poignées de celui ci avec des membres de la JSA, puis le souleva avec eux pour le porter jusqu’au lieu où il serait enterré. Marchant à leurs cotés dans le silence il savait qu’il n’était pas vraiment mort. Qu’il était quelque part, dans une amulette ou un autre mystérieux artefact. Dans une dimension différente avec sa femme, et ils continuaient leur petite vie dans un petit pavillon. Quelque chose lui disait au fond de lui, Kent n’était mort qu'ici et pour eux.

Une fois le cercueil posé un prêtre s’approcha de celui ci pour dire quelques paroles religieuses, puis proposa à Wesley de dire quelque chose à son tour. Celui ci fit “ non” d’un signe du doigt car il ne voyait pas quoi dire. Il voulait juste être là pour se recueillir avec les autres. Il eu une pensée pour le jeune Khalid qui avait pu trouver chez Kent un Mentor moins retors que Nabu et venait de le perdre. Pauvre gosse, parce qu'au fond ce n'était qu'un gosse çà se sentait. Tenait il le coup? L'important serait qu'il ne soit pas seul.

Je porte une longue robe noire, une fleur blanche accrochée sur mon bustier et une grande gerbe de lys blanc. J’ai parfaitement lissé mes cheveux pour en faire ressortir leur blancheur et je marche lentement dans l’allée du cimetière. Je sais bien que ainsi cela en jette particulièrement car c’est parfaitement assorti mais le blanc et dans les coutumes de ma mère la couleur du deuil.
Lentement dans la file des anonymes je dépose ma gerbe avec les autres fleurs avant de glisser quelques mots aux familles. Je vois des regards intrigués et des questions silencieuses mais heureusement le sujet est assez lourd pour que nul opportun ne trouve le courage de gâcher la cérémonie.

Et soyons honnête, je ne connais absolument pas la personne que l’on met sous terre aujourd’hui. D’après ce que l’on m’a dit c’est certainement un géant de son domaine d’activité, une somme de connaissance monstrueuse ; mais un grand inconnu pour moi.

Mais pas pour Fate,

Je ne l’ai jamais trop questionné sur son Oncle car cela aurait été vite embarrassant pour nous deux comme c’était son mentor. Et je ne doute pas de nombres de sujets qu’il ne doit pas aborder avec moi, mais ça cela fait partie du travail. Mais je sais qu’un mentor c’est souvent encore plus important que votre propre sang. Alors je cherche sans le trouver, le jeune homme du regard. Il ne se trouve pas au côté de sa famille… Non, impossible qu’il se soit enfermé dans la tour, il doit être brisé, il ne peut réfléchir à autre chose. Alors je tourne au milieu des invités, les dévisageant alors que je marche lentement et silencieusement. Pas lui, non plus, là c’est un groupe…..

S’il regarde la cérémonie j’espère seulement qu’il se soit déguisé et que ce n’est pas une caméra magique. Je continue en vain mon manège avant de me retrouver à cour de personne à dévisager. Alors je me tourne vers le reste du cimetière et je continue mon manège tournant lentement autour du groupe et en m’éloignant petit à petit pour analyser chaque brin d’herbe du cimetière. Ce n’est pas pour les morts que je m’inquiète. Et étrangement j’ai comme une sensation, un instinct qui me pousse dans une direction. Un chuchotement étranger à mes grognements habituels.

Alors je me dirige dans la direction pour tomber nez à nez avec un fantôme de docteur Fate. Silencieusement je lui tends les bras pour le serrer contre moi. Je ne parle pas pour l’instant car je pense que ce serait de trop pour l’instant. Néanmoins après nos retrouvailles mon regard débordant d’amour et de compassion se change en glace en descendant sur sa tenue.

« Triche, t’es en retard ta famille et toi avez besoin de l’autre… » J’essaye de lui prendre la main.

« Je suis là, appuis toi sur moi autant que tu veux tant que je serais là, je ne te laisserais pas tomber. »

(…)

« Viens »

Inscription : 07/05/2018

Un grand héros était tombé récemment. Kent Nelson membre fondateur de la J.S.A et Docteur Fate depuis un peu moins d'un siècle avait trouvé la mort récemment. Ce n'était pas la première fois qu'un héros tombait ou même que Kent mourrait. Mais la nouvelle était toujours affligeante lorsqu'elle vous tombait dessus. Et même après avoir vécu des millénaires, on était toujours attristé par ce genre de de choses. Avec Sandman et d'autres membres de la J.S.A, Hawkman avait transporté le cercueil contenant le corps du défunt jusque devant le prêtre.

Une fois le corps amené devant le religieux, Carter recula en essayant de se faire aussi discret que possible, pour une fois. Mais ce n'était pas simple lorsqu'on portait un costume tel que le sien, même s'il avait fait disparaître ses ailes. Il garda la tête basse pour respecter la mémoire du premier Docteur Fate connu et de l'homme qui avait de nombreuses fois secouru l'Amérique et le monde face à des menaces diverses et variées... Avec ou contre son gré d'ailleurs. Car Nabu n'était pas un tendre envers les Porteurs de son Heaume. Lorsque l'envie lui prenait, ils devenaient des pantins au service de l'Ordre. Il jeta un regard à Sandman qui se trouvait près de lui. Tous deux représentaient la vieille branche de la JSA. Les premiers. Ceux qui avaient le plus côtoyé Kent en tant que Fate.
Même si aucun des deux n'avait vraiment été proches de lui.

"Pauvre gars."

Cette pensée s'adressait autant à Kent qu'à Khalid, le tout nouveau Fate qui avait été abandonné par Nabu et qui venait de perdre son oncle et mentor. D'ailleurs, le p'tit Fate n'était pas visible aux alentours. Mais il ne devait pas être loin. Il n'était pas dans la masse des civils, mais sa vision d'aigle lui permettait de percevoir un costume jaune, différent d'ailleurs, et le Heaume caractéristique de la fonction. Et il n'était pas seule, une fille était avec lui et semblait déjà lui parler. Il n'entendait rien mais elle avait l'air de vouloir le soutenir, c'était bien.
Avec la charge qu'il allait avoir à porter et les épreuves qui s'annonçaient, c'était toujours bien.

***

Spoiler:

Merci Tim pour la signa ^^

"Un guerrier ne meurt pas facilement. La mort, pour le trouver, doit livrer bataille avec le guerrier. Et le guerrier ne cède pas souvent à la mort."

La Roue du Temps, Carlos Castenada

Il l'a vue.
Bien sûr qu'il l'a vue.

Au-delà de sa tenue, de son allure, de l'impression terrible qu'elle laisse dans le cimetière, en avançant et en allant déposer quelques fleurs, Fate la repère à peine arrive-t-elle ici ; il la sent.
Parce qu'il la cherchait inconsciemment, au fond. Parce qu'il l'espérait.
Et elle est venue.
Mais ça ne le rend pas heureux pour autant ; la douleur est trop grande pour cela.

Il la suit des yeux, et frissonne quand il comprend ce qu'elle fait ; quand elle le cherche.
Il tremble, ensuite, quand il la voit s'approcher... quand elle s'approche.
Rose ; Rose Wilson.
Guerrière. Héroïne, souvent. Vilaine, un peu. Titan.
Sa... petite-amie, surtout. Qui vient le rejoindre, alors qu'il a lancé un sort d'invisibilité ; duquel elle semble protégée. Sûrement par vœu inconscient de sa part, ou du Heaume de Toth ; foutu Heaume.

« Humf. »

Il soupire et grogne, quand elle le rejoint ; il se pose.
Et se laisse faire, quand elle le prend dans ses bras – mais ne réagit pas. Ne bouge pas.
Figé, comme une statue ; comme une chose, sans émotion.

Même si cela ne peut durer... car elle parle, et il tremble.
Il tremble, car ses mots touchent – et son regard aussi ; qu'il voit, bien sûr, même si son attention demeure figée en face. Sur le défilé des personnes endeuillées, sur quelques soldats encore vivants, et les membres de la J.S.A. encore debouts.
Fate tremble, car Rose le touche ; et il n'aime pas cela.

« Non. »

La réponse est plus vive et sèche qu'il ne l'aurait voulu.

« Sa femme est morte ; ils avaient pas d'enfants. Beaucoup ici l'connaissaient pas vraiment – et ceux qui l'connaissaient vraiment n'ont pas besoin d'moi. »

Mensonges. Excuses.
Fuites.

« Ma mère a mon père. Si j'y allais, elle voudrait m'réconforter – et j'refuse d'lui prendre sa douleur, car c'est c'qu'elle ferait ; elle ferait fi d'sa douleur, pour s'concentrer sur moi. J'refuse. »

Il soupire lourdement.
Et ne se rend même pas compte qu'il serre les poings, crispé.

« Ses vieux amis d'la J.S.A. n'ont pas besoin qu'un autre Fate s'pointe, là. »

Il baisse les yeux et le Heaume.
Tandis que ses pieds quittent le sol ; il s'élève légèrement au-dessus du sol.
Et refuse la main de Rose, implicitement.

« Surtout... un Fate qui n'a pas su protéger Kent. »

Voilà ; voilà le cœur de l'affaire.
La culpabilité.
Il est rongé et hanté par une culpabilité terrible, et injuste ; mais l'injustice est la base des pires maux, notamment personnels. Le Magicien se considère responsable du trépas de son grand-oncle, et ne se le pardonne pas. Il se condamne avant tout procès, et exécute lui-même la sentence ; l'exil. La douleur de l'exil volontaire.
Fate se tue lui-même, ainsi. En se refusant le deuil, le contact des proches et leur amour.
Fate se punit ; et tente d'oublier Khalid Nassour, piégé sous ce Heaume et ce nouveau costume... comme un gamin perdu, et plein d'une douleur trop forte pour lui.

Alors que mes mains le touche je sens sa réaction défensive, il veut m’éviter…partir où me repousser.
A la première fraction de seconde je lui obéis car je me sens un peu étrangère à cette cérémonie. De quel droit je débarque ici sans son invitation ? C’était à lui de venir me chercher si il voulait mon épaule, il est tout à fait en droit de vouloir pleurer seul avec ses proches cette perte aussi tragique. De quel droit je m’impose ici, devant sa famille en ce moment aussi privé ?

Un peu blessée je recule légèrement mes ses paroles interrompes mon geste. Car ses mots déclenchent en moi toutes mes alarmes. Je reconnais le ton et le genre de discours plus que les paroles…

Parfaitement,

C’est tout à fait les discours suicidaires habituels, je réagis plus avec mes tripes qu’avec mon cerveau en le sentant s’éloigner, mon touché amical deviens une prise de l’ours. Mon regard d’amour devient un regard d’acier.

« Docteur rend moi Khalid »

Je ne comprends pas grand-chose à ce heaume.

Artefact magique, d’accord.
Capable de faire des choses qui défient mon imagination, d’accord.
Mais je ne sais toujours pas si ce casque à une conscience hostile où amicale. Parfois il en parle comme un compagnon, parfois comme un ennemi.

Alors, certes j’aurais pu lui poser la question. Mais justement j’ai peur de le faire. Car je sais que bien du monde doit penser que je cherche à profiter de lui. Que ce n’est que par intérêt, alors je ne veux pas leurs fournir d’arguments. J’essaye d’éviter toute question où il serait obligé de choisir entre sa confiance en moi et ses secrets professionnels.

« Regarde la boite en bois… Khalid DOIT lui rendre hommage. Alors TU me LE rends.
Ouais je ne le connais pas non plus cet homme.
T’es docteur, Fate, et moi un soldat, et un soldat sait qu’il finira allongé dans une boite et la dernière chose qu’il veut c’est de voir ses proches s’entre tuer. Alors si tu penses que je vais te laisser aller te suicider sans rien faire. »

Je le regarde bien dans les yeux tout en affermissant ma prise alors qu’il flotte en s’éloignant.

« Rend moi Khalid où bute moi. » Les mots sortent avec le tranchant de l'acier, quand on est dans ce genre de trip, c’est un peu comme de la drogue, on plane sur un nuage pour descendre il faut toujours un ….coup de fouet. Or, les casques cela renforce ce sentiment de bulle et pour en sortir je ne vois pas beaucoup de solution en robe de cérémonie. Putain je suis en train de la pourrir.

« Rend »
Je lui claque un coup de tête dans le casque. Rien d’amical où de gentil, le coup est armé et déterminé. J’ai bien l’impression de venir de taper dans un mur mais je le regarde dans ses fentes lumineuses, collée à son casque. alors que les derniers neurones qui me restent vibrent encore sous le coup.

Indistinctement,

je sens les larmes couler le long de mes joues,

je sens le sang chaud qui commence à perler et à poisser mon front,

Je sens la tension de mes muscles pour réussir à me retenir à sa hauteur sans tomber.

Mais j’ignore tout cela royalement. J’ai autant peur qu’il se fasse mal que de le perdre en lui montrant ma facette aussi instinctive. Mes réactions à l’emporte-pièce quand je suis prise de cours. Et pourtant je parle plus avec mon cœur qu’avec mon cerveau.

« Il a besoin.. » de moi Où du moins c'est ce que j’espère

« J’ai besoin.. » de lui

Les mots sortent sans vraiment les peser, puis je murmure en ignorant totalement la scène improbable que je suis en train de donner en spectacle.
« Je veux pas te perdre.» J’ai la gorge nouée et je n’arrive presque plus à parler malgré ma détermination.

« S’il te plait » Les derniers mots ne sont qu’un murmure car je n’ai pas l’habitude de supplier souvent.

Fate demeure dans les cieux, quand Rose Wilson recule ; elle a compris.
Elle a compris, et une part de lui le regrette.

Il aimerait qu’elle reste. Il aimerait qu’elle insiste.
Il aimerait qu’elle le force à s’ouvrir… mais elle recule ; il a réussi.
Il l’a fait fuir. Comme il fait fuir tout le monde.
Et il reste seul.
Comme il est destiné à l’être, depuis que Kent Nelson est mort. Depuis qu’il l’a laissé mou…

« Hey ! »

Khalid Nassour interrompt ces pensées sombres, cependant, quand Rose hurle ; elle hurle, littéralement.
Au point que, même s’ils sont dans un coin du cimetière, quelques personnes de la cérémonie se retournent. Ils ne voient rien, bien sûr – le sortilège d’invisibilité enrobe désormais la jeune femme ; mais ils ont entendu.
Il a entendu.
Et il est suffisamment perdu, perplexe, pour ne pas savoir quoi faire… pour se laisser faire, quand elle s’empare de sa jambe pour le ramener au sol ; ce qu’il fait.

« H… hey… »

La suite se passe de mots.
La suite n’a que peu d’explications – hormis les émotions.

Rose hurle, oui ; elle hurle, elle s’énerve, elle s’emporte. Elle exige.
Mais pas contre Khalid… pas vraiment.
Contre le Heaume de Toth.
Contre ce casque, qu’elle juge responsable de la situation.
Contre cet artefact, dont elle exige qu’il libère le Magicien – qu’il le laisse vivre son deuil ; rejoindre sa famille. S’ouvrir. Souffrir.
Avec eux. Avec elle.
Avec elle, surtout.

« Hey ! HEY ! »

Le jeune homme hurle, encore, quand les mouvements sont plus extrêmes ; plus directs.
Elle se frappe.
Elle se projette contre le Heaume… et frappe son crâne dessus ; le choc est terrible.
Autant pour elle que pour lui.

« ARRÊTE ! »

Mais aussi pour le Heaume de Toth ; qui comprend.
Qui comprend l’ampleur du moment, la puissance de la cérémonie.
Et qui agit en conséquence.

« ROSE, ARRÊTE ! ARRÊTE ! ARR… arrête ! »

Fate hurle ; mais c’est Khalid qui finit le hurlement.
Car le Heaume de Toth l’a quitté.
Car le casque s’est levé de lui-même, s’est retiré de lui-même du jeune homme ; et flotte au-dessus du sol, bien loin du jeune homme.
Qui se retrouve à genoux, au sol. A tenir Rose contre lui, qu’il a menée au sol dans le choc de la séparation et de la chute.
Et qui pleure, silencieusement.

« Ro… Rose… »

Les larmes coulent en silence, sur ses joues fatiguées ; depuis ses yeux cernés.
Il n’a pas dormi depuis des jours, s’est à peine nourri.
Il va mal. Il est fracassé par l’événement… et il s’est caché derrière le Heaume de Toth, pour éviter de souffrir ; pour ne plus souffrir.
Mais c’est terminé.

Alors que Khalid est à genoux, et souffle lourdement, cette fuite est terminée ; le Heaume l’a quitté, temporairement. Le Heaume le force.
Le Heaume a écouté la supplique de Rose Wilson… et y a répondu.
En forçant Khalid à faire face à ses émotions ; en le sortant de sa cachette. En l’opposant à sa douleur.
Qu’il le veuille ou non.

Le cris de Rose avait été un premier motif de surprise et le retrait du heaume de Fate avait révélé sa présence à Wesley qui leva les yeux pour le voir avec la jeune femme, quelques mètres derrière le prêtre qui avait fini son homélie. Des coups de pelle commençaient alors à recouvrir le cercueil de Kent Nelson, les membres de la famille se détournant peu à peu de celui. Puis ce fut les anciennes connaissances du Doctor Fate qui s’éloignaient alors le pas lent, n’ayant pas aperçu Khalid et Rose un peu plus loin. Ne restait qu’une jeune fille portant un voile à leurs cotés et Wesley s’adressa à Carter.

“J’ai envie d’essayer de lui parler, même si la présence de Rose me fait me sentir de trop.”

S’il voulait exprimer son soutien à Khalid il ne voulait pas interférer entre les deux jeunes gens. Aussi tâcherait il de capter les signaux lui disant de partir s'il y en avait. Il allait se diriger vers Khalid peut être accompagné d’Hawkman quand la jeune fille prit la parole.

“Rose...c’est comme cela qu’elle s’appelle...”

Dodds se tourna vers la jeune fille voilée pour voir des larmes couler sur ses joues. Le New-yorkais ne comprit pas qui elle était et cru qu’elle pleurait Kent mais elle pleurait un autre Fate. Elle aussi l’avait vu sous un autre visage avec ce heaume, çà avait tué leur amour. Ou du moins...l’avait elle cru. Elle s’était attendue à le revoir lors de cet enterrement mais certainement pas de cette façon, et pas avec cette fille. “ Docteur rend moi Khalid”, voilà ce qu’elle aurait peut être du dire avant qu’il ne soit trop tard.

“Vous êtes de la famille de Kent?”

L'enterrement de Kent Nelson [Rose Wilson + Libre] Rco01710

Shaya Halim hocha la tête par la négative avant d’essuyer ses larmes d’un revers de la main et se retourner pour s’éloigner d’un pas rapide des deux membres de la JSA. Wesley regarda Carter avec un regard triste car il comprenait qu’elle connaissait le jeune Khalid. Il s'approcha enfin de Rose et du jeune Fate qui était essoufflé et à genoux. Il se découvrit de son chapeau pour le tenir entre ses mains contre sa poitrine.

“Bonjour Khalid, bonjour Rose. Je sais que ce n’est pas facile de trouver les mots dans ce genre de situations et n’ai jamais su. Mais je voulais seulement te dire que...si tu as besoin de moi ou Carter pour t’aider nous sommes là.”

Bien qu’il savait que la douleur devait être trop grande pour qu’il puisse aider suffisamment , il devait savoir qu’il n’était pas seul.

Je ne sais plus à quel moment je ne regardais plus ce casque mais enfin ses yeux explosés.

Je ne sais plus à quel moment nous nous sommes retrouvés l’un contre l’autre à nous tenir l’un l’autre, le visage plongé chacun dans l’épaule de l’autre. Mes doigts encore accrochés à lui comme une louve.

Mais je sais que j’ai réussi, je n’y croyais pas trop, j’avais un peu peur de réactions magiques violentes où à une fuite expéditive mais rien de tout cela ne s’était produit. J’avais réussi à le garder ici avec moi et c’est tout ce qui importait.

Une impression de gueule de bois avec ma tête qui résonne comme une cloche fêlée. L’impression de m’être vidée nerveusement en quelques secondes. Et alors que mon esprit commence à revenir sur terre, à mesure que je me calme, une peur en s’endormant en réveille plusieurs autres. Je me suis un peu donné en spectacle et alors que mon regard craintif s’attend à retrouver des dizaines d’yeux lourds de reproches braqués dans notre direction je ne vois qu’une cérémonie en train de doucement se terminer. Je note dans ma tête cette étrangeté pour plus tard mais j’en suis un peu rassurée car je n’ai jamais été aussi nue qu’à ce moment. J’ai clairement ouvert mon âme en quelques instants. Sans artifices ou calcul, car j’avais trop peur qu’il parte et je ne sais pas si j’aurais été capable d’aller le chercher là où il se serait réfugié. C’était sorti comme une explosion ne sachant pas comment m’y prendre autrement.

Je le regarde un instant, alors qu’il se reprend et effectivement il a une bonne tête du gars prêt à faire de grosses boulettes. Je suis légèrement rassurée, je n’ai pas fait tout cela en vain.
Je vois deux héros s’approcher de nous et je me demande ce qu’ils ont bien put entendre de nos hurlements. Mais alors qu’ils viennent apporter leur soutien à Fate, je me contente de le retenir. De lui apporter mon épaule et mes cheveux pour se cacher, mes bras pour le tenir et l’empêcher de tomber. Je reste une étrangère à cette cérémonie. J’ai déjà beaucoup parlé, et j’ai l’impression que je n’ai plus rien à dire. Aucun mot ne peut être plus clair que ce que je viens d’exprimer à ma façon.

HJ :
Je voulais répondre avant mon départ en vacance, navré de ne pas avoir attendu Hawkman. Mais mon action est assez passive.

Il ne dit plus rien.
Car Khalid Nassour n’a plus rien à dire.

A genoux, le visage rongé par la fatigue, la malnutrition mais surtout la douleur et des larmes qui coulent silencieusement, il… ne peut plus parler ; il n’a plus rien à dire.
Il est vaincu.
Par la souffrance, bien sûr. Par le deuil, évidemment.
Mais aussi par la puissance des mots et actes de ceux qui se sont rapprochés de lui.

Lentement, maladroitement, le jeune homme se redresse et aide Rose à faire de même ; un geste rapide devant son visage soigne son nez. Comme ça, aussi rapidement que cela. Le Heaume de Toth améliore ses pouvoirs pour un instant, afin de régler ce détail.
Il s’évapore, ensuite. Le casque disparaît – et n’entend réapparaître qu’au moment où son porteur aura besoin de lui ; sera prêt pour lui.
Ce n’est pas pour tout de suite.

Khalid tient Rose contre lui, l’entourant de son bras ; il la quitte à peine des yeux.
Il se force, cependant, pour poser le regard ailleurs. Sur eux.
Sandman & Hawkman.
Wesley Dodds et Carter Hall, surtout.
Guerriers. Héros. Légendes.
Mais… des hommes, surtout. Des hommes qui sentent la douleur, la violence de la disparition ; et veulent aider, par des mots simples mais doux. Qui changent beaucoup. Qui aident beaucoup.

Le Magicien esquisse un sourire timide, fugace – mais sincère.
Il sourit, vers eux ; hoche la tête, pour accepter leur aide. Il ne peut rien dire de plus, cependant. Il n’en a plus la force.

Il avance, alors.
En tenant encore Rose. En lançant des regards réguliers vers elle. En la serrant contre lui.
Il avance.
Chaque pas plus difficile que l’autre. Chaque avancée plus douloureuse.
Mais il continue ; il avance.
Puis s’arrête – et reprend sa respiration, se rendant compte qu’il l’avait stoppée en approchant.

« Humf. »

Il soupire… et baisse les yeux ; sur la terre.
Sur la tombe.

Il tremble, alors, et il veut s’enfuir. Il n’en fait rien.
Il reste là.
Il fixe la tombe. Il tremble, se sent fébrile – se sent nul, honteux, horrible, coupable, désagréable, méchant, égoïste, égocentrique. Il est sur le point de céder… mais il ne cède pas.
Il reste là. Il fixe la tombe.
Il… dit au-revoir.

Khalid Nassour, tenant fermement Rose Wilson, entouré de Héros valeureux et humains, avec quelques membres de sa famille, dit au-revoir ; à Kent Nelson.
Son grand-oncle. Son mentor.
Son Héros.
Qui… est parti. Qui a disparu. Qui l’a laissé.

Il tremble. Il vacille – mais il tient.
Grâce à eux.
Grâce à Wesley. Grâce à Carter.
Grâce aux parents.
Grâce à Rose, qu’il resserre contre lui… surtout quand, en relevant les yeux, il croise son regard ; elle. Shaya. Shaya Halim.
Son ex. La fille qu’il a aimée… et qui est morte, par sa faute ; qui est revenue. Et avec qui tout a cessé, alors.

Un léger sourire glisse sur son visage, quand il hoche la tête en sa direction – puis détourne la tête ; au-revoir. Au-revoir, aussi.
Au-revoir Shaya.
Au-revoir Kent.
Au-revoir… l’enfance. L’adolescence. La jeunesse.
Au-revoir l’innocence.

Bonjour la suite. Bonjour l’adulte. Bonjour les responsabilités, les drames et les douleurs. Bonjour la résilience. Bonjour la suite, oui.
Bonjour Docteur Fate.
Ce moment est celui où Khalid Nassour devient clairement Docteur Fate ; il ne le sait pas encore, mais ce moment est celui qui change tout.
Et offre au monde un nouveau Héros, chargé de soigner cette dimension… et d’empêcher que d’autres subissent le même drame que lui.

(HJ/ Toutes mes excuses à Hawkman, je poste aussi avant mon départ. Je vous remercie pour ce sujet, court mais extrêmement intense ; j’ai adoré ! Au plaisir de se recroiser ! /HJ)