|
Magic is in the air [June] | Magic is in the air [June] Jeu 12 Sep 2019 - 10:05 | |
| L’Université de New York est connue dans le monde entier. Pour son efficacité. Pour ses performances. Pour la réussite de ses étudiants. Pour son aura. Pour l’ampleur et l’intelligence de ses intervenants.Toutes les branches sont exceptionnelles ; tous les professeurs sont bons. Notamment dans l’Ecole de Médecine, réputée mondialement.
Tous les étudiants rêvent d’y accéder. Même si tous n’ont pas le niveau pour. Même si la sélection est dure. Même si la compétition est brutale. Même si les élus sont peu nombreux.
C’est brutal. C’est violent. Ça fait mal. L’échec fait mal, oui. « Humf. »Surtout pour l’étudiant qui passe derrière la verrière de l’entrée de l’Ecole de Médecine ; qui soupire lourdement, en baissant les yeux. « Hem. »Il prend une grande inspiration, et marche. Les mains dans les poches de son pull à capuche bleu, pesant sur son jeans. Ses yeux sont baissés. Ses épaules sont voutées. Il grogne. Il grimace. Il va mal. Il déprime ; et pour cause.
Khalid Nassour vient à l’Ecole de Médecine pour la dernière fois. Il est ici pour récupérer son dossier, et acter la fin de sa présence ici ; son départ. Il est viré, comme on dit. Par manque de résultats aux examens. Par manque d’assiduité, surtout. Le jeune homme est viré ; et il s’en veut. Comme il en veut à l’Univers entier – car ce n’est pas entièrement sa faute. Mais il n’a pas eu le choix.
Depuis bien des mois, il est plus que Khalid Nassour, égypto-américain passionné de médecine et apprenti médecin. Il est Fate. Dépositaire du Heaume de Toth ; choisi par Bastet et Toth eux-mêmes. Ancien élève de Nabu, le Magicien immortel cruel qui a disparu de son existence. Ancien élève de Kent Nelson, précédent Docteur Fate et également son grand-oncle ; maintenant décédé.
Khalid est seul – seul avec ce Heaume, et cette responsabilité de devenir le protecteur mystique de ce monde. C’est dur. C’est violent. C’est terrible. Mais il s’en sort. Il gère. Au sein du Shadowpact, le commando mystique régulièrement convoqué par le Phantom Stranger. Au sein des Titans, les jeunes Héros en formation auprès de qui il peut partager ses galères. Au sein de la J.S.A., aussi, dans laquelle Docteur Fate a toujours été.
Ça fait beaucoup ; c’est beaucoup. Trop, pour concilier ça avec une vie normale. Et notamment les études, auxquelles il offre trop peu de temps. Mais c’en est terminé, maintenant. « Hrm. »Khalid grogne, en montant les escaliers ; c’est terminé, oui. Il est viré. Et il s’en veut. Et il en veut à l’Univers. Et se perd dans des pensées sombres… en ne faisant pas attention à ce qui l’entoure ; et notamment à la personne contre laquelle il trébuche, en montant les marches. « Hé ! »Khalid manque de tomber, mais se retient ; avant de relever les yeux. Pour voir. Pour voir qui l’a impacté.Avec un air troublé et surpris sur le visage. « Euh… »Il passe la main dans ses cheveux, et grimace ; gêné. « Par… pardon… »La journée s’annonçait pourrie ; ça se confirme. Il fallait qu’il trébuche dans les escaliers. Il fallait qu’il trébuche en outre sur une professeure – et l’une des plus jolies de l’Université de New York ! |
| | Re: Magic is in the air [June] Lun 16 Sep 2019 - 23:00 | |
| Premier jour. C’est le jour qui suit son retour à New-York, qui suit sa volonté de ne pas retourner sur le terrain. Qui suit sa volonté de passer autre chose, pour la tenir éloignée de la grotte. De sa grotte. Elle ne veut pas prendre le risque, ne veut pas se perdre, même si au fond il est déjà trop tard. Elle le sent, elle le sait. Elle la sent se développer en elle, prendre de l’assurance. Elle doit la tenir, encore un peu, encore.
C’est donc sans mal qu’elle a pris poser sa candidature à la faculté de New-York, sans mal qu’elle a eu un poste comme professeur d’histoire et d’archéologie. Une journée particulière pour June. Sa première journée dans une tentative de retrouver une vie “normale”. Mais plus rien est simple au final.
Depuis son retour elle partage un appartement avec Rick, il est celui qui veille sur ses nuits et l’aide à parler d’autre chose. Il s’assure qu’elle ne manque de rien, et ne s’enfonce pas dans sa solitude. Il est le regard bienveillant dont elle a besoin ce matin là. Celui qui lui souffle avec calme ce matin là
« Ca va aller, je te le promet. »
Mais comment cela peut-il aller, quand certains des étudiants ne sont pas beaucoup plus jeune qu’elle. Elle ne se sent pas à l’aise, pas à sa place. Elle préférait voyager, fouiller, fouiner. Pas être là, en plein milieu d’une ville grouillante de monde, pas là, en tailleur, sur des talons, à tenir une besace en cuir. Un cadeau que lui a fait Rick, encore une fois, pour lui donner du courage, pour l’aider. Elle est littéralement terrorisée, impressionnée. Elle avance au milieu de cette foule d’étudiant en se rappelant du moment où elle était elle même étudiante. Replaçant ses lunette sur son visage elle s’enfonce dans les couloirs, cherche sa salle. Comme ce jour là comme cette première fois, encore une fois elle se perd et cherche son chemin.
Son pas est plus lent, elle n’est pas habituée aux talons hauts, sa démarche est plus chaloupée, elle s’était dit qu’une jupe fourreau l’aiderait à paraître plus “sérieuse”, plus professeure. D’un geste rapide elle sort le papier qu’elle avait glissé dans sa veste. Relisant les indications qu’elle avait noté pour accéder à sa salle.
Mais June ne fait jamais une chose après l’autre, elle fait plusieurs choses en même temps. Elle cale son thermos de café, et ressort les notes de son premier cours. Elle, donner un cours, elle ne va pas y arriver
« Bonjour je m’appelle June… Bonjour je suis votre nouveau professeur…. Enchantée… Eh salut… »
Elle ne l’avait pas vu arriver, elle n’avait pas prévu l’impact, pas prévu que sa route croiserait celle de quelqu’un d’autre. Pas prévu que son corps frêle et fragile percute celui de quelqu’un d’autre. Rien ne pouvait prévoir cela, rien ne pouvait lui prédire ce qui allait se passer. Il aurait simplement fallu qu’elle lève les yeux, qu’elle regarde face à elle, qu’elle ose regarder ce qui se déroulait devant elle et elle aurait compris, elle aurait vu et pu éviter l’impact. Mais il est trop tard.
BOOM
C’est un son rapide, à peine audible, la percussion de sa tête contre le torse de cet inconnu. Le son de ses affaires qui chutent sur le sol. De son mug qui vient de tomber.
« Oh… Je… Je suis désolée ! »
Elle s’accroupit, et ramasse ses affaires, essaye de retrouver le fil de ce qu’elle possède et continue de s’excuser.
« Je ne regardais pas devant moi, je suis désolée, vraiment. Je ne vous ai pas brûlé avec le café ? Je suis maladroite pardon. »
Avant qu’elle ne relève les yeux, avant qu’elle ne murmure
« Est-ce que ça va ? »
|
| | Re: Magic is in the air [June] Mer 18 Sep 2019 - 12:25 | |
| Khalid Nassour grimace. Il est accroupi, aussi. Il est près du sol. Il s’acharne à récupérer des éléments, sur les marches, afin de réunir au maximum ses documents.
« Ha. »
Il relève les yeux – et il croise son regard ; à elle. Une jeune femme. Une très jeune femme, même. Mais il la connaît. Mais il sait qui c’est.
« Bon… bonjour. »
Le jeune homme grimace un sourire.
« Je… ça va. »
Sa voix est faible, à peine un murmure ; juste un souffle.
« C’est… y a pas d’mal. »
Et c’est vrai : le café a débordé, mais ça ne l’a pas touché. Heureusement. Ça aurait été de trop, même pour une journée pourrie !
« Et… et vous ? »
Khalid se relève, en ayant récupéré ses affaires.
« Vous… vous allez… b… b-bien ? »
Il bredouille. Ses joues rougissent. Il est gêné. Khalid sait ; il sait qui elle est. La jeune professeure de l’Université, spécialisée en archéologie. Elle va commencer ses cours, mais… tout le peuple étudiant la connaît déjà.
Jeune. Jolie. Sexy. Bien sûr que tout le monde la connaît ! Surtout les affamés de Médecine, jamais avares de conquêtes. Et ça parle suffisamment dans la cafétéria ou les amphithéâtres pour que même un serial-absent comme Khalid en soit informé.
« Tout… tout va bien. »
Il baisse les yeux ; il ment, ça se sent. Et, en baissant le regard, ses joues rougissent encore plus – car il voit quelque chose, au sol. Un document. Un papier. Un de ses papiers. Celui qui confirme son exclusion de l’Université de New York.
« Heu. »
Khalid pâlit, puis se précipite au sol ; il le récupère, de manière précipitée.
« Par… pardon. »
Il grimace, relève les yeux ; grimace encore.
« Je… j’vais vous laisser. Aller en cours. Vous. Bref. »
Khalid soupire, et détourne le regard ; triste. Il se décale, pour laisser June passer. Mais sa détresse est évidente. Elle doit aller en cours, oui. Elle. Elle doit y aller. Lui… n’a pas à le faire. Lui ne peut plus le faire. Plus jamais. Plus. Jamais.
|
| | Re: Magic is in the air [June] | |
| |
| | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |