Star-crossed fathers (Star City Forrest)

Star City est une ville en proie perpétuelle à de violents changements, visibles et invisibles. À peine huit nuits plus tôt, la ville était dévastée, en proie aux flammes du Shéol. Les démons de la suite de Nyx étaient venus en cortège célébrer la noce de la démone avec Stanley Dover dans un véritable bain de sang.


En dépit du carnage, l'univers avait sa façon de réveiller les forces les plus brutales. Un équilibre brut ; au feu profane avait succédé la férocité végétale de la Vie.


La forêt de Star City est revenue, en écho à la manifestation des enfers, après avoir été si vite oubliée. Chaque fois que la Dame du Lac disparaît du bois affectueusement surnommé Sherwood, les promoteurs reviennent. Pourtant, elle revient. Elle est revenue, et les habitants délogés par l'attaque des démons ne sont pas revenus.

Le temps passe différemment, ici. Oliver ne se fie pas aux changements de température et d'humidité. Ni aux variations de la lumière, et encore moins à ses propres rythmes biologiques.
On ne peut se fier à rien dans ce bois.
Aucune règle ne s'applique.

Une femme démon est prisonnière du plus profond sous-sol de la plus haute tour de la ville, gardée au secret par les soins de Green Arrow, en attendant de savoir quoi faire.
Mais lui, ne revient en ville que sporadiquement.

Il chasse, dans l'atmosphère changeante de ce lieu hors du temps.
La vie de la cité lui amène régulièrement des voyous en fuite, persuadés d'échapper à la police en s'enfonçant dans les bois.
Parfois, il laisse la forêt jouer un peu avec eux. Il les laisse tirer en vain leurs armes à feu. Il les laisse voir ce que la magie sylvaine veut leur faire voir.
Ici, ni technologie, pas même un fusil, ni super-pouvoirs ne fonctionnent. Non pas que les métahumains soient légions à Star City, néanmoins certains parmi ces rares phénomènes l'ont déjà découvert à leurs dépends, lorsque la forêt s'érige à nouveau.

Le temps s'écoule différemment, dans ces bois. Seule l'habileté, la souplesse de corps et d'esprit, comptent.

Les sens aigus d'Oliver détectent une nouvelle présence. Ou peut-être est-ce encore un nouveau tour que la forêt lui joue.

Il s'approche de la silhouette bien connue.


Sa voix, rauque et râpeuse, ne souffre dans ces lieux aucun modificateur ni amplifieur vocal. Elle est pourtant cassée, telle l'expression orale d'un robot.

"On dirait que tu as vu un fantôme."

Une pauvre soirée d'infestation démoniaque et il s'est puni, il a fui, comme indigne de sa ville. Il s'est mis en marge, comme pour retrouver la douce insécurité du naufragé qu'il fut autrefois. Comme pour affûter sa résilience, comme une retraite de survie, de chasse, harcelé tour à tour par la forêt enchantée elle-même. Le coeur fermé à ses concitoyens, l'esprit confortablement deglingué par les éléments mystiques.
Au coeur de ce labyrinthe cosmique, l'Arbre de Vie, le lac de Renaissance et de transcendance. Mais il ne l'a pas trouvé, il n'en est pas digne, alors il accepte l'errance en ces lieux perdus.

Son cœur reconnaît le fils, sa plus grande trahison, son apprenti, son assistant, son échec ultime. Son âme veut aller vers lui.
Il n'est pas prêt.
Le sens du mot ensemble ne lui est plus connu, depuis une semaine qui a duré une éternité.
Il accueille la présence de son pupille déchu comme une bénédiction et une malédiction.
Son regard est hagard, même si son verbe lui, semble moqueur. Toute brisée que soit sa tessiture.

Et, erreur, il lui sourit.

«Papa»

Cette petite voix me vrille les oreilles depuis si longtemps. Les minutes passent comme des heures dans cette satané forêt. Oliver m'a déjà dit de ne jamais croire ce qui pouvait se passer dans cet endroit mais je ne peux m'empêcher de penser à elle. À penser qu'elle est la, derrière un arbre. À se caché pour que je puisses la trouver. Je hais cette forêt. Je la hais de tout mon être pour me faire subir cela.

Je savais que je n'aurais jamais dut venir ici. Chasser la fontaine de jouvence pour son retour était une idée stupide. Malgré tout, je ne n'arrêterai pas. Pas avant d'avoir réussi ou d'être mort. La dernière option risque même d'arriver plus vite que prévu.

«PAPA»

Tout devient noir. Les arbres ont disparus. Un froid glaciale vient me frapper lorsque je vois ces tiroirs au milieu de la noirceur. Je les reconnais très bien. Seul l'un d'eux est ouvert. Je n'ai pas besoin d'enlever la couverture pour savoir qui est dessous. Elle m'a l'air encore plus petite et fragile que de son vivant. Les larmes coulent sur mes joues comme un robinet. J'abaisse légèrement la couverture et vois enfin ce fin visage d'ange. Elle a l'air si calme. Comme si elle dormait. Je sers ce tout petit corps contre le mien en espérant qu'elle se réveille en riant. Je me rappelle pas de tout mais son rire cristallin est et restera toujours ancré dans mon esprit.




Pourquoi merde ! Pourquoi dois-je encore revivre le pire moment de ma vie. Comme si j'avais besoin de cela pour me rappeller. C'est à ce moment. À ce foutu moment que j'entend une voix. Probablement la dernière voix que j'aurais voulu entendre à cet instant. Elle est plus rauque que d'habitude mais j'ai passé assez de temps avec ce connard pour le reconnaitre.



"On dirait que tu as vu un fantôme."


Je lâches ma fille pour me retourner. La noirceur a disparu. Les arbres sont revenu et je n'ai pas besoin de regarder derrière moi pour comprendre que Lian n'est plus la. L'homme devant moi est bel et bien Oliver Queen. Il ressemble plus au Oliver naufragé qu'au CEO de Queen's Industries mais c'est lui. Enfin si la forêt ne joue pas encore avec ma tête. Ça pourrait être un autre mirage mais quelque chose me dit que c'est mon ancien mentor qui est la.

Je bandes mon arc et le vise droit au coeur. Il ose me sourire après tout ce temps. Après tout ce que j'ai vécu depuis qu'il m'ait jeté comme une vieille chaussette. Depuis qu'il m'a abandonné. MOI ! Son fils adoptif. C'est la première fois que je le revois réellement depuis cette fameuse nuit.


Oli était partie avec Hal, dieu sait ou et j'ai décidé d'organisé une fête. Il devait y avoir plus de 200 personnes dans le Penthouse. C'est lors de cette soirée que tout s'écroula. On venait de m'offrir de l’héroïne pour la première fois et je me suis dit ''Pourquoi pas ! Ça fâcherait Oli !'' En effet.... Oli était bien fâché. Surtout quand il est arrivé plus tôt que prévu pour trouver tout ces inconnus dans son appartement luxueux et sa pupille, défoncé comme une balle dans son lit avec une fille. Même après plusieurs années en tant que justicier, à combattre les pires criminels, je n'ai jamais reçu de baffe comme celle qu'Oli me donna.




''Qu'est ce que tu fous la, Oliver ? Donne moi une seule bonne raison de ne pas lâcher cette flèche...''

Il aurait pu prendre son bâton de pèlerin. Il y a songé. Mais la ville lui a offert une alternative. Une tentation, loin de la traversée du désert nécessaire au salut de son âme et de sa ville. Proche de la solitude de son âme, une introspection dont ne se fige jamais le sens. Une fuite en-dedans.

Et voilà que le fils longtemps perdu, l'abandon et la violence plus que symbolique qui pèse sur sa conscience, revient. Roy revient. Il s'est planté là, devant lui, sortant de Dieu sait quelle rêverie offerte par la Forêt. Revenu d'une vie de vétéran des forces spéciales, d'une vie noyé au fond d'une bouteille, son message à jamais enterré sous le deuil et les regrets.

Et Ollie songe un instant que la Forêt n'est pas revenue pour Star City, ni pour lui. Mais pour Roy. Qui, lui, a déclenché semble-t-il un puissant mirage, dont Oliver l'a manifestement tiré.

"C'est ma ville. Ma forêt. Tire, mon garçon. C'est ce que tu es venu chercher, non? Quoi que je te dise tu as déjà réfléchi à une contre-argumentation. Alors vas-y, fais ce pourquoi tu es venu en ces lieux. Paie-toi Green Arrow."

L'enfant prodigue, revenu, avec un message pour lui caché dans ces bois enchantés. À n'en point douter. Oliver qui était en quête de spiritualité, voit en face de lui un esprit brisé, une âme perdu, un croyant qui s'ignore. Tandis que pour lui, la forêt n'a offert que tours de passe et jeux de labyrinthe depuis une semaine qu'il s'y est enfoncé.

Il campe sur ses positions, écarte les bras, son poitrail exposé. Et il crie.

"VAS-Y ! TIRE !!!"

Qui, à lui, lui apportera du sens après une vie de superficialité et de cris creux au nom de l'humanité ?
Est-ce la délivrance qu'est venu lui offrir son premier protégé ? Il ignorait jusque-là, espérer la délivrance. L'Enfer, ou plus probablement les Limbes. Il a étudié le sujet, de façon très théorique et non théologique.

Une silhouette apparaît cependant, dans un nuage de flammes qui rappelle les événements de l'incursion des enfers quelques nuits plus tôt.


S'agit-il d'Hannibal Bates, de Simon Lacroix, de Malcolm ou Tommy Merlyn ?
Le temps que l'image s'affine, il apparaît évident puis facile à oublier qu'il s'agit d'une illusion, et chacun des deux hommes finit par y voir et entendre un archer en noir selon son cœur, une ombre du passé qui impose comme une chape de plomb.
Une présence résolument corrosive et surtout, une étape destructrice sur son chemin.
Un vis-à-vis maléfique.
Ou un simple reflet de l'âme noire des archers de Star City?

Ollie pleure devant ce lui que, lui, voit. Et pendant une fraction de seconde, son coeur s'accélère à la question de quel visage porte le tueur en noir pour Roy.

Il était la, devant lui et sans défenses ! Roy en rêvait depuis si longtemps. Il lui serait si facile de laisser aller cette flèche. Elle se planterait directement dans son coeur. S'il en a déjà eu un. Malgré tout cette rage qui ronge le coeur du rouquin, il n'en est pas capable. Tout au fond de lui, il sait parfaitement qu'Oliver n'est pas celui à blâmer pour ses propres mésaventure. Il n'est pas responsable de la mort de Lian. Seul Darkseid est à blâmer.


Alors que ses mains tremblantes hésitait à faire un trou dans la poitrine de l'homme le plus puissant de Star City, une nouvelle illusion apparut. Au début, ce n'était qu'une silhouette vaguement humaine mais elle se précisa rapidement. La forme semblait très familière pour Roy Harper. Beaucoup trop familière. C'est une forme qui revient dans son esprit chaque fois qu'une aiguille lui charcute l'intérieur du coude.


Un Speedy de 15 ans sortie de l'ombre. La même tête rousse, le même costume mais portant des couleurs sombres. Ses yeux, autrefois illuminé et rieurs sont maintenant ternes. Une profonde tristesse lui déformait le visage. C'était Roy lorsque Oli l'abandonna. Arsenal recula, horrifié. Il le voyait en esprit mais jamais devant lui.


Arsenal ne se demanda même pas si Oliver voyait la même chose que lui ou un autre archer. Peut-être se voyait t'il, lui même aussi. C'est alors que deux autres nuages de flammes apparurent. Deux nouvelles formes. La première est une forme énorme qui se précisa rapidement pour devenir Killer Croc. Ce super vilain qui a sauvé la vie de Roy lorsqu'il essaya de se suicider. Pourquoi était t'il la ? Roy ne le savait pas. La deuxième se glissa devant Croc. C'était une jeune femme que Roy n'avait jamais vu auparavant. Par contre, ses traits lui semblait si familiers. Une tête toute aussi rousse que lui. Les mêmes yeux verts. Il réalisa qu'il avait, devant lui, une version plus vieille de Lian. Il le réalisa lorsqu'il vit l'arc qui n'était nul autre que celui qu'il tenait dans ses propres mains. Comme Roy, la tristesse et même la haine, déformait son beau visage.




Les larmes se mirent a couler comme un torrent sur ses joues. Speedy et Lian se mirent à parler d'une même voix.


''Tu nous as abandonné Roy Harper. Nous sommes morts par ta faute.''

Le silence de Croc était de plus en plus inquiétant. Il est difficile de jauger son degré de rage car il était toujours enragé mais il semblait vouloir attaquer. Les genoux d'Arsenal tremblait. Ça ne lui était jamais arriver. Avoir peur comme cela. Il en avait même oublié que ce n'était que des illusions.

Il tomba enfin à genoux en pleurant. Incapable de le supporter plus longtemps.


''Je suis désolé. Je suis désolé pour tout. Je vous en pris. Tuez moi que mon mal s'arrête enfin''


Il voulait mourir. Rejoindre sa fille. Redevenir ce qu'il était. Il avait tellement honte de s'être écrouler devant Oliver. Il se tourna enfin vers son ancien mentor.

''Tue moi, Oliver. Fini ce que tu as commencé''

En l'archer sombre, l'apparition mystique, Oliver voit nul autre que son père. Robert Queen, qu'il n'a jamais vu mis en bierre.
Un homme qui le hante.
Un homme terriblement ressemblant. La même moustache, les mêmes rides, seulement plus prononcées.

"Elle t'a gardé faible. Immature. Mou."

S'il était mort, il n'en avait pas l'air.
Mais dans cette retrouvaille, de joie aucune.

"Moira a cet effet sur les hommes Queen."

Son regard dur sous-entendait son échec comme père. Son amertume.
Ollie aurait été découpé vif en petits morceaux qu'il n'aurait pas autant souffert que maintenant.

Il tombe à genoux.
Comme une prière.
Pour ne pas péter les plombs.
Comme une supplique.
Démontrant toute cette faiblesse que la figure de son père semble voir en lui.

Et il se relève.
Les prières ne servent pas.
Il ne sait pas implorer.
Il ignore comment le faire.
Alors il fait la seule chose qu'il sait faire.
Il ferme la porte à l'introspection.
Et charge.
Comme un enfant sait faire.
Comme un dégénéré sensible et violent sait faire.
C'est qui il est. Le Poing de la Ligue. L'As de Carreaux.
La Flèche. L'arme.
Alors il transperce. Il confronte, à la force de l'épaule.

Et, muet, crispé, traverse l'illusion.

Pantelant, il lâche alors un hurlement libérateur.

"NYAAAAAARRRGH !!"

Et, la bave aux lèvres, il voit Roy.
De ses yeux vitreux il le regarde.
Roy, non pas en colère. Non pas en quête de violence.
Mais Roy en souffrance.

Il plonge son regard dans le sien.
Et le prend dans ses bras.

"Serre-moi fort, petit con. Je suis là."

Ses larmes se déversent et lui inondent la barbe.

"Je suis là."

Et ils ont à peine le temps d'échanger quelques mots - mais le font-ils vraiment, ou est-ce simplement la seule chose qu'ils font réellement - que tout change.

L'héritier des Queen sent la chaleur de son pupille, corps contre corps, se désagréger, se diluer.
Il écarquille ses pupilles trempées, effrayé que Roy Harper ait disparu entre ses bras.
Roy est toujours là. Green Arrow aussi.
Mais Oliver Queen, Oliver est celui qui a disparu.

Il sent ses sens s'éveiller. S'étendre et répondre à sa pensée.
Mais il perçoit autrement.
Il est le Green, mais Arrow n'est plus.
Il est la Forêt.



Et il ressent une présence féminine, forte et magique. Puissante. Une force qui l'a porté en son sein jusque dans le monde. Qu'il accepte d'avoir comme son univers à nouveau.

Et Roy est devenu quelqu'un d'autre. Quelque chose d'autre. Car se mêlent en lui deux vies, deux identités.
Il est... Green Arrow.



Et une voix résonne en Roy. Ses harmoniques sont celles d'Ollie, et d'une autre personne. Plus âgée, plus féminine. Mais pas moins une Queen.

**Avance en eau profonde. Tout sera réparé.**

Roy s’accroche à son père adoptif comme un noyé à une bouée. Son dernier espoir de passer au travers de cette douleur qu’a laissé, la mort de Lian. Il le sert dans ses bras sans rien dire. Il n’y avait pas de mots pour décrire ce qu’il ressentait, à ce moment-là. C’est la première fois en 6 ans qu’Oliver prenait son ancien protégé dans ses bras et ce dernier ne savait pas réellement quoi faire. Il ne fait que profiter du moment en oubliant les fantômes qui l’entourent depuis plusieurs années.

Il se sentait bien. Un sentiment bizarre qui sonnait faux dans l’esprit de Roy Harper. Il n’arrivait pas à y croire. Il était certain que ce sentiment allait disparaitre et il avait raison. La chaleur de son mentor s’estompa et Roy recula d’un pas. Un seul car une force invisible s’introduit dans son esprit. Il la sentait fouillé sa mémoire dans tous les recoins. C’était un sentiment très étrange de se faire examiner comme cela. Presque douloureux même. Heureusement, la présence avait une douceur féminine. Aussi délicate qu’une infirmière avec un nouveau-né. Malgré tout, l’entité maintenant fermement l’esprit de Roy. Impossible pour le héro déchu de s’en défaire. Il est à sa merci.

Après ce qu’il lui parût être des heures, Roy est enfin libéré de la prison mentale. Tout à changer autour d’Arsenal. Une aura sembla rayonné autour d’Oliver. Il semblait écouter. Comme si le vent, les arbres et chaque êtres vivants de la forêt lui communiquait des informations. Roy ne savait pas pourquoi mais il le savait. La forêt est Oliver. Une autre forme blanche fit son apparition. Une lumière encore plus pure émanait d’elle. Une lueur presque aveuglante. Les longs cheveux argentés cachaient le visage qui lui semblait si familier sans la reconnaitre.
Il remarqua alors ses propres vêtements. Il n’était plus Arsenal. Le rouge avait été remplacé par le vert. Il était devenu The Green Arrow. Rôle dont il est techniquement l’héritier. Un peu comme Dick ou Jason le sont pour Batman.

Une voix se fit alors entendre dans la tête du héro à la chevelure de feu

**Avance en eau profonde. Tout sera réparé**

Mais qu’est ce que ça pouvait dire !? Roy se le demandait. Aussitôt, il vit un étang entre les branches. Avait-il toujours été la ou venait tout juste d’apparaitre, Harper ne le savait aucunement mais il s’avança d’un pas décidé, se laissa tomber à genoux et s’enfonça la tête dans l’eau glacée.

Tout se passa dans un flash mais chaque image se grava dans la tête du jeune homme. Ça ressemblait à une vision mais il n’en était pas certain. La première image était clairement Gotham City. Ça se voyait au symbole lumineux flottant dans les nuages. Le deuxième semblait être un bassin dont le liquide éclairait la salle d’une lueur verte. La dernière image confirmait les vêtements qu’il porte, en ce moment. Il se vit dans les rues de Star City non pas en tant qu’Arsenal, Red Arrow ou même Speedy. Il est Green Arrow.

Le garçon recula vivement en haletant comme un bœuf et retomba sur les fesses. Les deux premières sont évidentes. Jason avait parler du puit à Roy et le lien semblait facile à comprendre. *Je dois me rendre à Gotham. Ils m’aideront à ramener Lian avec le puit ! * pensa-t-il

Roy Harper se plaça devant son ancien mentor. Il ne savait même pas s’il était encore là, dans ce corps. Il le prit la les épaules et cria.

''OLIVER ! REVIENT VERS MOI. J’AI BESOIN DE TON AIDE''

Roy ne pouvait y arriver seul. Il aura besoin de tout l’aide disponible. Il ne peut perdre son père pour la deuxième fois. Cela le tuera de subir une autre perte en si peu de temps. C’est peut-être égoïste de penser que cet esprit n’est la que pour lui mais il voulait simplement parler à Oliver. Lui demander conseil. Ces conseils qu’il aurait dû demander, il y a si longtemps. Roy serra sa poigne et regarda l’homme barbu dans les yeux.

''Je t’en pris Oli. Ne me laisse pas tomber. Pas cette fois.''

Le Green est la force végétale mondiale de notre planète. Elle est vivante, et elle prend des Avatars, des champions. En particulier, son entité indétrônable, l'indécrottable Swamp Thing. Le héros de la sève à l'échelle mondiale, qui faillit détruire toute vie sur la planète lors d'un passage à Star City, mais aussi Black Orchid, à l'époque agent d'ARGUS, Poison Ivy qui a visité la précédente incarnation de la Forêt de Star City, ou le vilain Floronic Man.
Et, ici, dans cette forêt, avec sa magie disruptive, en cet instant, très localement, Oliver.

Ollie et Roy se débattent dans les projections mentales, inconsciemment, avec toute leur morgue et leur rébellion naturelles.
Et Arrow est devenu la conscience de la forêt.
Mais pas seul.
Une autre conscience, qu'il reconnaît instinctivement.
Une personne qui est là, et est responsable de ce moment très bizarre que vivent les deux archers héroïques.

Une personne qui n'est pas seule, accompagnée d'un homme armé bien connu des héros de Star City : Merlyn. Archer, Assassin, antagoniste.


"C'était supposé fonctionner. "

L'instigatrice ne relève pas la morgue du Dark Archer, mais se contente de répondre froidement.


"Je crains que l'arme ne soit malheureusement perdue. Il est temps de couper nos pertes et de s'effacer."

Moira Queen. Mère, épouse bafouée et héritière d'un empire. Instigatrice de l'expérience onirique. Manifestement déçue par le tour pris par la situation.
Et qui part, flanquée de son homme de main aux flèches et épée.

Tandis que Oliver ressent les limites de la réalité simulée, prenant le contrôle du Green à un niveau très localisé.

Car il est très têtu.
Car il est instable.
Et Roy nourrit cette instabilité par sa colère et son égarement.
Alors, Ollie se libère.



De la Black Mercy.
Une version de Black Mercy, du moins.
Créature végétale psycho-active employée plusieurs fois contre les héros de la Terre pour exploiter leurs peurs et leurs espoirs en générant des réalités illusoires.

Mais Roy et Oliver sont trop obstinés, aujourd'hui en particulier.
Alors, Ollie s'est libéré, et inconsciemment Roy et lui ont refusé le récit qui leur a été offert par la chose végétale.

À une exception.
Leurs souvenirs ont changé, à leur insu.

Car la créature souhaite vivre, et être aimée.

"ROY !!!"

Ollie arrache les lianes du parasite du torse de Roy Harper.
La créature se forme, avec une forme très très étrange.
Forme qui révèle le visage juvénile de White Mercy.


Mais dans l'esprit des deux héros, bien qu'ils la voient pour ce qu'elle est, elle est associée à jamais à un souvenir qu'elle a implémenté dans leur psyché, à leur insu.
Désormais, dans ses souvenirs, Oliver a perdu une soeur.
Désormais, dans son esprit, Roy a vécu la perte d'une amie, d'une amante.
Un souvenir créé et indiscernable par White Mercy, celui de Thea Queen.

Par un jeu d'implémentation psychique et de phéromones, ils voient en elle un rappel de Thea.
Thea qui jusque là n'a pas existé.
Thea dont désormais ils se souviendront avec affection.

Pour l'heure, Ollie aide son ami, son enfant, son frère d'armes à se relever.

Et le serre contre lui.
Dans son dos, l'enfant se relève, et fixe Roy comme un poussin sortant de son oeuf regarderait sa mère.


"Roy... C'était pas réel. Mais je suis là, je suis vraiment là. L'oublie pas. Je suis là, toujours."