[Opal City] Demande d'enquête (Ralph Dibny)

Augustus Freeman était en train de monter avec la TeamAtom un dossier pour défendre Ray Palmer face à l'accusation. Mais si les idées et les éléments s'accumulaient, il leur manquait encore des preuves à apporter face à celles que présenteraient l'accusation. Retourner dans la zone 51 en tant que Neutrina serait trop dangereux, et l'armée retourner la situation en son avantage en se faisant passer pour des victimes... Ils n'auraient pas totalement tort, puisqu'elle serait entrée dans une base militaire sans autorisation. Et on se méfiait de Patty. Avec la résistance qu'elle leur opposait, ce n'était pas étonnant. Ils avaient besoin d'aide, en bref.

-C'est là que se trouve son agence de détective, Patty. Mais je ne suis toujours pas sûr que se soit une bonne idée.

-C'est un très bon détective, non ?

-Oui... Mais tu sais très bien...

Patty et Wally se trouvaient dans la rue adjacent l'agence de détective de Ralph Dibny, alias Elongated-Man. Le héros venait de revenir récemment et... Oui, Patty savait. Elle connaissait l'histoire et Wally la lui avait d'ailleurs réexpliquée dans tous les sens. Jean Loring, l'ex-femme de Ray Palmer, avait tué Sue Dibny. L'épouse adorée du héros qu'elle s'apprêtait à contacter pour qu'il les aide dans leur entreprise. C'était... Délicat. Et elle risquait de se prendre un refus pour oser faire une telle demande. Mais il fallait qu'elle essaie. Ils n'avaient pas le choix. Voyant qu'il ne pouvait pas la convaincre de renoncer, Wally fini par soupirer et par lui souhaiter bonne chance, avant de s'éloigner.

Une fois seule, Patty inspira et commença à marcher vers l'agence de détective du super-héros. Elle se demanda une nouvelle fois si c'était réellement la bonne décision, mais encore une fois elle se conclu qu'elle n'en savait rien. Et qu'elle ne le saurait pas avant d'avoir parlé à Ralph. Elle fini donc par entrer dans l'agence de détective où Dibny l'attendait. Elle avait prit le temps de le prévenir au préalable, même si elle lui avait juste dit avoir besoin de lui pour une enquête.

-Mr Dibny ?

Elle attendit que l'homme arrive et se présente à elle avant de commencer à expliquer les raisons qui l'amenaient ici. Elle ne pouvait plus reculer à présent.

Vite… Que quelqu’un se débarrasse de moi, s’il vous plait… !
...
...
Je tourne en rond. En faites, la définition même de tourner en rond prend du sens lorsque vous commencez à le faire dans votre tête, alors que vous êtes assis, sur votre lit. Le mois dernier, j’étais encore incapable de mettre les pieds dans cette chambre, je n’osais même plus penser à son existence. Mais par la force des choses, j’ai dû fouiller dans mes affaires, pour trouver des réponses… Parce que j’ai fait des choses dont j’ai dû mal à me souvenir. J’ai la tête encore plus en vrac qu’à ce moment-là où je découvre que je suis en train de devenir fou. Quoi ?! Conclusion hâtive ? Pfft ! C’est pourtant évident…
Ou alors j’ai vraiment dû prendre un coup sur la tête. Ceci dit… Au milieu des tentatives de me scarifier, c’aurait pu se produire.
Mais j’ai de nouveau dormi dans un lit, seul. La solitude est terrible, mais je me sens un peu plus reposé…

Ceci dit, je tourne toujours en rond… Je cherche quelque chose qui ne semble pas exister. Je demande des réponses sur des questions qui ne sont probablement qu’un produit de mon imagination. J’essaye de donner un nouveau sens à cette chienne de vie.

J’en suis donc venu à me donner un nouvel objectif. Dans ce long mois, j’ai passé des coups de fil. J’ai contacté une agence à Opal pour récupérer mon cabinet de détective. Ensuite, à mon oncle, parce qu’au milieu de tout ce bazar qu’est devenu ma maison, ma vie, ma tête, il n’avait plus eu de nouvelles depuis… Trop longtemps. C’est étrange, vous voyez, ma situation est horrible, tout le monde le sait. Lorsque vous téléphonez à vos proches, ils sont soulagés d’entendre votre voix ou alors ils sont surpris… Jack est de ceux qui sont empathiques, qui s’inquiètent énormément. Il a demandé cinq fois comment j’allais et au bout de la sixième j’ai cessé d’esquiver la question et j’ai répondu quelque chose du style : Oui, ça va, tout va bien.

Menteur.

Il le sait. Il sait que j’ai menti mais il a fait semblant de me croire. Il sait parfaitement que rien ne va, mais il a préféré croire, semble-t-il, que j’allais mieux… Parce que sinon je n’aurais pas appelé. Il m’a raconté beaucoup de choses, lui aussi, il a eu ce besoin de parler avec son neveu. Lui, par contre, il est en forme, et je suis content qu’il aille bien. Alors qu’il débitait son lot de parole et qu’il essayait de me faire parler ensuite, je cherchais un carnet que possédait ma femme… Dans toutes ses affaires, elle avait gardé cet album de photos, de notes, de pensées et ses petits secrets. Je n’ai jamais fouiné là-dedans… On ne fouine pas dans les petits secrets de sa femme, même un détective comme moi amoureux de tout savoir ! Sue n’avait aucune pitié envers ceux qui ne respectait pas ces choses-là… Haha.

Mon oncle m’entend déglutir, puis souffler un coup, et je sens qu’il s’inquiète. Alors je le rassure, je lui dis que j’ai retrouvé les photos du mariage. Il me demande pourquoi je m’inflige tout ça… Je ne réponds rien. En vérité, dans cet épais carnet, je cherchais la partie de sa famille, les Dearbons. Encore des photos mais beaucoup de notes, ce qu’elle pense d’eux, pourquoi elle est partie… Et surtout, des numéros… Jim, l’oncle de Sue, est bien le seul qui me parle encore. Il appelle régulièrement, et pas plus tard que le mois dernier, justement, il me proposait son aide, à nouveau. Cette fois, j’ai dit que j’allais y réfléchir et que je le recontacterais. Malgré le fait que nous étions mariés, je n’ai pas eu procuration sur la fortune de Sue, et tout ce qui me restait a servi pour la maison. J’ai encore de quoi faire, mais autant dire que j’allais bientôt toucher le fond. Comme mes relations avec ma famille et celle de ma femme sont encore tendus, je me suis débrouillais jusque-là.
Tout ça pour dire que j’ai désormais retrouvé son numéro. A peine j’ai quitté le téléphone avec mon oncle que j’appelle un autre gars, qui se trouve plus au centre des Amériques, dans le Yucatan. On se connaît très bien, je lui ai plusieurs fois rendu service, et aujourd’hui il m’en doit une. Ce gars, personne ne l’appelle par son prénom et il ne donne jamais son nom. Je garde le secret depuis qu’on se contacte, j’ai même fini par croire qu’il changeait de pseudonyme tous les jours. Il fait la navette, entre autre, pour apporter des caisses de Soda Gingold, aux demandeurs qui ont le secret de son existence. Je ne suis pas son seul client, mais lorsqu’il entendit ma voix au téléphone, il m’a tout de suite posé la question que je redoutais : Alors, on remet le collant ?
Non, pas pour le moment… Non, en faites, jamais ! C’est ce que je lui ai répondu et il s’est mis à rire. Mes raisons de reprendre le gingold me regarde, mais j’avais besoin d’une réserve. Si je voulais à nouveau distiller le fruit pour produire l’élixir… Est-ce que c’est une bonne idée ? Je n’ai pas vraiment besoin de réveiller ces capacités pour redevenir un détective… Mais…

Quelque chose me dit que j’allais en avoir besoin.


Un mois est donc passé, très vite. Un mois entier où je n’ai pas retenté quoi que ce soit pour attenter à ma personne, ni contre quoi que ce soit d’autre… Il faut dire que je ne vois pas beaucoup de monde. Il faut que ça change… Je sais que j’ai les capacités pour m’en sortir…
Alors j’ai rouvert mon cabinet et je me suis mis au travail. J’ai déjà eu quelques appels. Au début, j’étais nerveux, je ne me pensais plus capable d’exercer. Mais l’angoisse passe toujours, je bosse dur dessus. Et un jour, je reçois un appel d’une certaine Patty Spivot, se présentant comme analyste dans la CCPD (Central City Police Department). Elle fût brève, me demandant de l’aide pour une enquête et j’ai accepté de la recevoir ici. J’ai repoussé les autres rendez-vous pour cette urgence… Pour plusieurs raisons qui me titillent…
Pour avoir déjà soutenu la police de Central City, je connais bien leur département. Et tout particulièrement parce que j’ai connu et aidé Barry Allen, le second Flash. Nous avons résolu beaucoup d’enquêtes ensembles. Sa présence me manque, il est un ami précieux, de bons conseils et un héros exemplaire. J’ai connu beaucoup de héros, certains brillaient par leur intelligence, d’autres par leur force. Lui, c’était les deux.

Alors, souvenirs du bon vieux temps et parce que c’est toujours un plaisir d’aider les autorités de Central, j’ai accepté. Mais par devoir, aussi. Surtout par devoir…
Je suis revenu et j’ai du pain sur la planche.
Et là, vous n’imaginez pas à quel point j’ai encore eu raison de le croire…

J’entends que l’on toque à ma porte. C’est sans doute elle, pile à l’heure. Lorsque j’ouvre, je découvre une jeune femme, cheveux courts et vêtue simplement et je ne peux pas m’empêcher de notifier dans mon esprit le côté pratique de sa tenue. Elle me fait penser à toutes ces personnes que j’ai pu rencontrer à la CCPD. Je lui souris et je m’incline légèrement :
- Bienvenue Mlle Spivot ! Je vous en prie, entrez.

Je la laisse entrer et je referme la porte. Le bureau devant elle est déjà bien aménagé. La paperasse est encore légère, mais la pile est ordonnée, triée. Je suis consciencieux, c’est plus simple de travailler lorsque tout est bien rangé. Il faut dire que dès que j’ai un moment tranquille, j’essaye de m’occuper, et presque de m’épuiser à la tâche… Je préfère vraiment occuper mon esprit. C’est devenu nécessaire.
Je l’invite à s’installer et à se mettre à l’aise, tandis que je range les papiers dans un tiroir. Je finis par prendre place en face d’elle, affichant toujours un léger sourire :
- Je suis Randolph William Dibny, mais appelez-moi Ralph. Vous disiez venir pour une enquête, alors, que puis-je faire pour vous aider ?

Peut-être qu’elle va me présenter quelque chose de suffisamment épineux pour m’obliger à me déplacer sur Central City, une perspective, je dois vous avouer, qui me tente vraiment, vraiment beaucoup ! Depuis que je suis revenu ici et que j’ai remis le pied dans le métier, retourner chez-moi est devenu… compliqué. J’y mange, j’y prends des douches, j’y dors, et j’ai un désir maladif de repartir aussi vite. Comme si rester sur place était une punition et que l’extérieur était rempli de cadeau de noël.
Mais là… Je sens que ce cadeau-là n’allait pas me faire plaisir. Hmm, oui, j’ai du nez pour sentir venir ces choses-là…

Patty était donc arrivée à l'agence récemment rouverte de Ralph Dibny. Barry et Wally lui avaient parlé de leur ami. Pour des raisons évidentes, elle n'avait jamais parlé de cela à Ray puisque le sujet le faisait encore énormément souffrir. Et lui parler de quel était sa relation avec Elongated-Man alors qu'il était en prison et au plu bas aurait été la pire des idées du monde. Sauf si on voulait voir si on pouvait enfoncer Atom encore plus loin que le fond du gouffre.
La réponse était oui, puisqu'on parlait d'un héros capable de rétrécir à l'infini.

Bref, tout ça pour dire que Patty n'avait que les versions des deuxième et troisième Flash pour se faire une idée du personnage. Mais il y avait toujours une différence entre imaginer, et voir la vérité. En le voyant, elle se fit la réflexion qu'elle l'avait déjà vu quelque part lorsqu'elle travaillait au CCPD. Il avait dû venir à un moment. C'était logique. Il était ami avec Barry, et les deux étaient des héros enquêteurs. Ils avaient certainement collaboré sur des enquêtes.
En tout cas, Ralph Dibny était un homme poli. Et qui prêtait attention au rangement avec un soin méticuleux, il fallait le dire.

-Bonjour monsieur Dibny.

L'homme était sympathique, ce qui faisait plaisir. Mais elle allait avoir du mal à l'appeler par son prénom aussi rapidement puisqu'elle ne le connaissait pas. Elle s'assied donc comme il le lui avait demandé et attendit qu'il soit prêt pour reprendre la parole. Ce qu'elle allait dire n'allait pas être facile, du coup valait mieux que se soit lui qui soit bien installé.

-Oui, j'aimerais vous demander votre aide sur une enquête épineuse et risquée. Votre... Collègue Atom a des ennuis avec la justice, vous en avez peut-être entendu parler.

Elle avait failli dire ami, mais c'était retenu. Le terme collègue était plus neutre et elle attendait de voir la réaction de Dibny pour la suite.

-Il est en prison en ce moment-même, accusé de trahison et de terrorisme par l'armée. Et nous aurions besoin de preuves pour démontrer que cette dernière n'est pas en reste en matière d'activités illégales et de mise en danger de la vie d'autrui.

Bon sang… Je crois que j’ai lancé quelque chose, chérie. Quelque chose de très gros. Tu as toujours été là pour me dire « Non, ce n’est pas une bonne idée et je me fiche pas mal de ce que peut en penser ton nez ! ». Tu pressentais lorsque quelque chose sentait vraiment la merde, prudente, tandis que je fonçais. Rien n’était capable de m’arrêter, tu le savais bien.
Et là, que m’aurais-tu dit ? Qu’aurais-je fait… ?

J’écoute attentivement Mlle Spivot, qui va droit au but. Elle a même les mots qui vont bien : une enquête épineuse et risquée. Je n’ai pas pu m’empêcher de lever très légèrement un sourcil, intrigué, curieux, ne doutant absolument rien de la suite. Si le côté risquée me chiffonne mais ne m’effraie en aucun cas, le côté épineux peut devenir vraiment intéressant. Résoudre des problèmes compliqués, j’ai eu fait et refait tant de fois !

Mais là… Là, mon vieux, c’est…
- Ray ?...

Mon visage est devenu plus grave. C’est quelque chose que je n’ai jamais su faire : cacher mes émotions. Mes sourcils se sont froncés et je bénis le moment où j’ai eu la bonne idée de m’asseoir. Je ne sais pas ce qui m’inquiète le plus entre ce que je viens déjà d’entendre ou ce qui va suivre. Elle a marqué une pause, comme si elle me laissait déjà le temps de digérer l’entracte. Pas sûr que j’ai envie d’entendre la suite… D’un seul coup, le cadeau devient un poids lourd à porter.
- J’ai entendu des nouvelles d’Ivy Town, oui, mais je ne savais pas pour Ray…

Je ne l’appelle pas par son nom de héros… C’est vrai. En faites, plus qu’un collègue et un super-héros, Ray Palmer est un ami. Même si… nous nous sommes plus vus depuis que… Depuis ce… Ce qui est arrivé. Ray avait disparu, personne n’avait pu le retrouver… Et le temps a fini par passer. De mon côté, eh bien, vous le savez bien, hein… J’ai arrêté de regarder ce qui se passait dans le monde extérieur.
La situation semble beaucoup plus dramatique que de simples ennuis.
La jeune femme reprend ce qu’elle a à me dire et j’ai intérêt à être bien accroché. Si mon cœur est déjà aux prises avec l’angoisse de la nouvelle et d’entendre à nouveau ce nom, elle n’avait pas idée de ce qui se produit dans ma tête…

Ray est en prison ?
Atom est en prison ?!
Que… Quoi ?
- Trahison… Et terrorisme ?

Comment est-ce qu’on en arrive là ? Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que l’on accuse un super-héros de choses aussi atroces ? Pourquoi… ? Pourquoi est-ce que ça tombe sur Ray Palmer ?
Alors qu’elle eut fini, j’ai posé mon dos au fond de la chaise pour passer mes mains sur mon visage. Non, ça ne devait pas se passer ainsi… J’ai entendu qu’il voulait ouvrir son Académie, et finalement il est… Merde. J’étais content pour lui, il avait l’air d’avancer, même si Ray a toujours l’air de quelque chose sans toutefois parler vraiment de ce qui le démange au fond. De ce côté-là, désormais, je le comprends un peu. Merde… Depuis combien de temps je n’ai pas parlé à qui se soit ?
Il se passe au moins trente longues secondes, dans lesquelles j’essaye de reprendre le contrôle de mes émotions, où mon cœur matraque ma poitrine, où mon cerveau tourne les informations dans ma tête. Mes mains laissent apparaître un visage hésitant. Puis… Petit à petit… Un sourire triste s’affiche. Vous savez, ce sourire « là ». Ce genre de trait que l’on donne aux plus désespérés. Elle est sans doute venue ici avec la ferme résolution de rencontrer un des meilleurs détectives du coin. Je ne suis probablement pas celui qu’elle attendait, sur le coup, mais ma réputation a dû l’aiguiller. Et tout est vrai. Je ne suis pas le meilleur au monde, mais tout ce que j’ai fait, toutes les enquêtes résolues, tous les mystères découverts et mis au grand jour. Tout est vrai. Elle a dû se dire que c’était une bonne idée de venir me prévenir, de me proposer cette enquête, parce que je connais Ray. C’est logique mais… C’est … compliqué. Et vraiment douloureux.

Si elle est attentive, elle peut voir la tristesse passer et laisser place à l’anxiété. Mais, très rapidement, je reprends le dessus. J’essaye de faire de gros efforts, je continuerais à le faire. C’est le moment de revenir sur le terrain…
Peut-être que tu aurais eu raison Sue, ma douce, là je te l’accorde. Parce que ça ne sent vraiment pas bon cette affaire.
Mais Ray a besoin d’aide.
- Vous avez frappé à la bonne porte, Miss Spivot.

Je rassemble le peu d’éléments que je possède dans ma tête et mon visage a des traits plus appropriés. Concentré, déterminé, laissant de côté les démons. Je me suis redressé sur ma chaise et je la regarde à nouveau avant de reprendre :
- Vous dites que l’armée accuse Ray de trahison ? C’est un héros mondialement reconnu, qui a sauvé bien plus de vie qu’on ne peut en compter sur les doigts. Je le sais, j’ai longtemps été à ses côtés. Et… de terrorisme ? Ils doivent avoir des arguments solides pour avoir réussi à le mettre en prison… Mais je peux les démanteler.

Ma voix ne tressaille plus, ma stature est droite. J’ai beaucoup plus d’assurance et on peut même croire que rien ne peut m’arrêter. D’ailleurs, si nous faisons les choses bien, absolument rien ne peut m’empêcher d’agir. Le doute ne m’est plus permis.
- Si vous êtes venue ici, c’est que vous avez déjà de quoi aider Ray, ou au moins des pistes… Je peux vous aider. J’ai plus de capacités que vous pouvez l’imaginer – Je parle bien évidemment de mes dons de méta-humain, mais elle doit déjà connaître ces détails là … - … et j’en ai déjà vu des gros problèmes à résoudre.

D’accord, nous parlons de l’armée, mais ce détail ne semble pas m’arrêter. Mais… Pourquoi, alors, ais-je toujours ce pincement à l’estomac ?
- Il est à Iron Heights ? Je veux dire… Ray… Est-ce qu’il… Comment il va ? Mal, j’imagine, mais… Est-ce qu’il tient bon ?

Et merde… Reprends-toi vieux. Concentration. Imaginer Ray dans cette prison-là, tout particulièrement... C'est...
Je connais cet endroit. Pour y être déjà allé pour des enquêtes ou tout simplement pour y avoir envoyé quelques un de leurs résidents, avec Flash...
- Montrez-moi ce que vous avez, Miss Spivot.

Concentration… Focus…

Patty était inconsciente des questionnements de Ralph à propos de sa femme. Mais elle pouvait voir l'expression de son visage changer à mesure qu'elle commençait à expliquer pourquoi elle se trouvait ici. Au départ, il avait réellement eut l'air intéressé parce qu'elle disait, et évidemment il avait réagi lorsqu'elle avait parlé de Ray. Il avait réellement l'air inquiet, comme on pouvait l'être pour un ami. Ce qui était plutôt rassurant... Même si Ralph paraissait choqué.
Et ignorant de tout ce qu'il s'était passé à Ivy Town.

-L'armée n'a pas fait un grand bruit de cette affaire. Ils sont venus et ont tout fait pour rester discret. Ce n'est que très récemment que j'ai pu savoir où ils l'avaient emprisonnés.

Après quelques semaines de conflits cordiaux mais acharnés, qui n'étaient toujours pas fini d'une certaine manière. Parce que l'armée voulait plus qu'enfermer Atom, et elle avait malheureusement des adversaires acharnés face à elle. La criminologue hocha simplement la tête lorsque Dibny complètement choqué répéta les mots qu'elle avait prononcé. Oui, elle aussi n'y croyait pas du tout. Et elle se demandait comment on avait pu laisser passer ça. Elle observa la tête de l'enquêteur héroïque.
Il avait réellement l'air choqué.
Et triste aussi. Mais étais-ce pour Ray ou parce que parler de tout ça devait le ramener à une époque où il était toujours avec sa femme ?

Elle écouta ensuite les paroles d'Elongated-Man. A son grand soulagement, il était déjà tout prêt à aider si on lui en disait plus. Elle s'était fait du souci pour rien, il fallait croire. Et Wally et Ryan aussi. Ralph était déjà prêt à se mettre au travail et lui posait des questions sur ce qu'ils savaient à propos des accusations de l'armée contre Ray et les pistes qu'ils avaient. Ils avaient des pistes de défense oui. Et des éléments capables de repousser les autres accusations.
Puis il pose des questions sur Ray et s'inquiète visiblement de son état. Évidemment, il le connaissait comme elle. Il savait comment Atom se comportait quant il était mis en cause. Elle eut un sourire désolé, confirmant les soupçons que Ralph devait avoir concernant l'état de son ami.

-Oui, il est à Iron Height. Et il... disons que ça peut aller. Compte tenu des évènements, je crois que ça pourrait être pire. Il tient autant que possible.

Il était prêt à se déclarer coupable de tout ce dont on l'accusait la dernière fois qu'elle l'avait vu, mais avait finalement décidé de se défendre... Pour les autres. Comme d'habitude. Quelque part ça voulait dire qu'il était toujours lui-même mais de l'autre... Sa manie de se flageller plus que de raison brisait le cœur et aurait bien fait l'affaire de l'armée.

-Nous le soutenons de notre mieux et veillons à ce qu'il soit bien traité. Le directeur de la prison a dû retenir ce que Wally lui a dit durant sa visite.

Les Flash étaient des héros gentils et serviables, mais comme tous les héros il valait mieux éviter de les mettre en colère. La réplique pouvait venir très très rapidement avec eux.
Elle eut un sourire, apparemment Ralph ne se tenait pas très au courant des dernières nouvelles. Il ignorait encore à quel point la situation des héros n'est pas au beau fixe, et s'aggravait de jour en jour. Il allait donc falloir qu'il encaisse de nouvelles mauvaises informations.

-Les héros ont très mauvaise presse depuis quelques temps. Le sort s'acharne sur eux aux profit des supers-vilains depuis que la Justice League a été mise à mal par le Sinestro Corps et la Legion of Doom. Ce qui arrive à Ray n'est qu'un des maillons de cette chaîne, bien que j'ignore à quel point tout est lié.

La Justice League et les Teen Titans étaient tombés. Superman a disparu, Batman est gravement blessé, Wonder Woman est recherchée par toutes les polices du pays et l'A.R.G.U.S, Flash a été aspiré dans la speedforce... et Atom est en prison et soumis à de graves accusations par l'armée, au détriment de tout ce qu'il a fait pour le bien de sa communauté et de l'univers en général.

-Ray Palmer et une autre héroïne, Neutrina, se sont introduit dans la Zone 51 afin de libérer des créatures du Microvers retenues à l'intérieur et utilisées pour des expériences scientifiques. J'ai quelques photos prises de l'une de ces espèces capturées. Des Wurms, des créatures qui produisent assez d'électricité pour alimenter une base... Seulement si on les drogue pour les obliger à s'accoupler en permanence. Ce qui provoque leur mort à court terme. Et cela dure depuis des semaines à présent.


Patty laissa une nouvelle fois un petit temps de silence pour laisser le temps à Ralph d'observer ce qu'il voyait. Elle ne savait pas s'il connaissait le Microvers et avait vu des créatures issues de ce monde étrange... Mais elles commençaient à être davantage connues du grand public. Et puisque l'enquête devait tourner autour de la zone 51, il aurait été amené à en entendre parler.

-Il doit exister des enregistrements montrant ces créatures ainsi que des fichiers retraçant les différentes expériences auxquelles elles ont été soumises. Est-ce que vous avez déjà dû résoudre ce genre de gros problèmes ?

Le ton était un peu plus léger, Patty plaisantait un peu. Pour dérider l'atmosphère. Consciente malgré tout qu'elle en demandait beaucoup à ce héros à peine revenu d'on ne sait où.

Ma question précédente, lorsqu’on y pense, est assez malvenue… J’ai cessé tout contact avec les héros, j’ai quasiment disparu du secteur, à ne même plus savoir ce que j’ai pu faire le mois dernier...Je ne me suis pas demandé une seule fois si Ray était revenu, s’il allait mieux, s’il s’était trouvé un nouvel objectif à accomplir. Lui ou les autres héros allaient-ils bien ? La réponse est non et je le découvre au fur et à mesure depuis mon retour…
Je me sens égoïste, incapable de ressentir de la sympathie à mon égard après tout ce que je viens d’entendre. Mais j’espère pouvoir me rattraper…

Elle me rassure en soulignant que Ray est soutenu au mieux dans cette prison. Hmm… J’ai eu l’occasion de croiser la route de Gregory Wolfe, directeur d’Iron Height. Taciturne, mais tranchant lorsqu’il s’exprime, il dégage quelque chose de dérangeant comme s’il pouvait lire la moindre de vos vilaines pensées. C’est un homme que je pense posséder un grand intérêt pour l’ordre, qu’il maintient avec force et il considère qu’une personne commettant des vices n’a pas le droit à une seconde chance. Il pense que ces gens finissent toujours par remettre le pied dans sa prison… Heureusement, les Flash sont présents pour veiller à ce qu’il mette à disposition les meilleures conditions pour Ray. Wally a du caractère, il n’a pas dû insister bien longtemps. Ha, sacré Wallace.

Mes doutes sont fondées lorsque Miss Spivot m’informe un peu mieux sur les conditions des supers-héros. Je m’enfonce un peu plus dans ma chaise et une main vient se poser quelques instants sur mes yeux. Ô misère, ô migraine… La situation est bien plus que dramatique, elle est chaotique, désespérante, troublante, et l’avenir de ce monde est devenue incertaine. Mais…
Malgré ce qu’elle me révèle, malgré les quelques informations recueillis ça et là sur Superman. Batman. Wonder Woman… Barry… Ray…
J’ai besoin de croire qu’on peut encore sauver quelqu’un de bien, qu’il existe encore une grande cause à défendre. Que tout n’est pas devenu que discorde et vilenie. Sinon, pourquoi est-ce qu’on a donné nos vies pour un monde pareil ?!
Si j’ai besoin de retrouver des raisons pour rattacher les wagons dans mon existence, il ne m’en faut pas pour aider un ami dans le besoin. Pour le reste ? On verra plus tard…
Pour ce qu’il en restera.

Je la regarde à nouveau, un léger soupire pour décompresser. On se concentre et on écoute. La suite en vaut la peine et je ne peux pas m’empêcher de me pincer la lèvre inférieur. Elle a piqué là où il fallait, hé … La zone 51, hein ? L’armée y fait du développement en aviation et autres armements, créé et supervisé par… Richard Bissell ? Dans ce goût-là… Il existe un complexe sur place où même le Gouvernement ne se prononce pas sur ce qu’ils y font. Ceci est officiel, mais il se peut qu’ils fassent des choses qu’on ne soupçonne même pas. Et c’est là que tout devient beaucoup plus intéressant, non ?
Ray avec l’aide de Neutrina, nom qui m’est inconnu, sont entrés dans cette face cachée de la Zone 51. Miss Spivot me montre des photos que je visualise, mémorisant chaque détails. C’est la première fois que je vois ces créatures, mais je n’ai aucun mal à deviner que ce sont des êtres exceptionnels. Ce qu’elle me dit sur leurs comptes est très intéressant et je comprends pourquoi l’armée s’attarde à faire des expériences sur eux. De la torture sur des êtres vivants pour créer de l’électricité… Pour des raisons scientifiques, il est déjà arrivé que l’on fasse des expériences sur des animaux, mais pas sur des êtres doués d’une conscience. D’où mon air dubitatif lorsque je décroche enfin les yeux de cette photo.
- Ces Wurms possèdent-ils une intelligence ? Ou l’armée s’amuse non seulement à torturer ces pauvres bêtes mais aussi d’autres êtres vivants du Microvers ?

Dans le même temps, mes questions répondent peut-être à certaines restées dans l’ombre. J’ai déjà entendu parler du Microvers, bien que je ne saches pas grand chose dessus… Mais savoir que c’est un monde où peuvent vivre ces formidables anguilles sur-développées, ma curiosité n’en est que plus grande !
La question de la jeune femme me fait sourire. Je la regarde, répondant avec un air de défi. Mon nez s’allonge un peu, difficile de le louper alors que je réponds, taquin :
- Pour être honnête, j’ai dû résoudre bien des problèmes, ni plus gros, ni moins gros que celui-ci. Ceci dit, je suis prêt me surpasser s’il venait à être vraiment gros. A contrario, ce sera facile, mais j’ai appris dans la vie que rien n’est simple.

Sinon on ne se retrouverait pas dans des situations complexes ou farfelus, selon si vous avez affaire à l’armée ou à un héros qui fait des conneries avec un objet magique. Tant que rien n’est magique, tout ira bien…
Mon nez finit par revenir à sa place, mon sérieux aussi :
- Si ces enregistrements existent, ils seront essentiels pour la défense de Ray, surtout si ils retracent leurs procédés : torture, drogue, décès prématuré… S’ils s’amusent à faire ça en plus sur des êtres doués de raisons…

Et bien, ce pourraient devenir des preuves accablantes ? Mais est-ce qu’elles seront suffisantes ? …
- Mais est-il possible que l’on puisse découvrir d’autres secrets qui… - Je hausse machinalement les épaules - … peuvent les convaincre de retirer leurs accusations contre Ray, hm ?

Je finis par un nouveau sourire. Assez curieux, assez intéressé pour prendre même des risques… Mais je ne suis pas complètement fou non plus. Je sais que me rendre en zone interdite aux publics sans une autorisation solide peut me conduire à être emprisonné à mon tour…
- Je pourrais me rendre là-bas et récupérer ces enregistrements, et dans le même temps mettre mon nez là où il ne faut pas pour notre enquête. Mais… - J’hésite un instant… Et si … - … Si nous pouvons acquérir une autorisation officielle pour entrer dans ce secteur, la manoeuvre sera moins risquée. Je peux même me faire passer pour quelqu’un d’autre ou passer sous n’importe quelle porte qui peuvent garder leurs archives, s’il le faut vraiment...

Hé, lorsqu’on veut quelque chose, il faut s’en donner les moyens ! J’ai déjà dû déverrouiller des portes pour mener mes enquêtes. Quand à ma capacité à changer de visage… Je préfère éviter.
Je peux le faire.
Mais je préfère vraiment éviter !
La fin justifie les moyens, tant qu’elle ne met pas la vie d’autrui en danger. En l'occurrence, ici, je dois aider Ray qui est déjà dans la mouise. J’y mettrais les moyens.
- Pensez-vous que nous pourrons avoir cette autorisation, Miss Spivot ?

En posant cette question, je me mets à réfléchir à une potentielle réponse. Je vois très bien des personnes capables de nous donner satisfaction… Mais sont-ils prêts à le faire ? N’importe qui ne pourra pas nous la procurer, je le crains… La personne devra avoir suffisamment d'influence sur l’armée pour nous faire passer et qu’ils nous laissent mener notre enquête tranquillement.
Est-ce possible que ça marche… ? Lui. Il est pourrait…
Alors que je fais marcher mes méninges, mes yeux sont rivés vers elle, attentif à la suite.

A voir la réaction de Ralph... Il avait réellement été coupé du monde pendant tous ces derniers mois. Il n'avait eut aucune conscience de ce qu'il s'était produit ni même de ce qui était arrivé à ses anciens amis. Peut-être n'était-il même pas au courant de l'allocution de Lex Luthor qui avait pourtant fait au mieux pour que tout le monde sache ce qu'il avait en tête. Dibny laisse Patty commencer à expliquer certaines choses. La criminologue ne dit pas tout mais donne suffisamment d'éléments pour que l'enquêteur puisse commencer à se poser des questions et à lancer des pistes.

-Selon les fichiers de Ray... Non, les Wurms ne possèdent aucune forme d'intelligence. Mais il existe des créatures intelligentes et douées de consciences ayant été enfermées là-bas. Neutrina a libéré l'une d'entre elle avant d'être obligée de fuir.

Patty sorti une photo où l'on voyait une créature ressemblant énormément à l'idée que l'on pouvait se faire des extraterrestres il y a quelques décennies. Sauf que ces créatures ne vivaient pas quelque part dans l'univers, mais bien dans le Microvers. La femelle Andyrsn que Patty avait libérée avait accepté, après discussion, de se laisser photographier afin que la criminologue puisse montrer une image d'elle à l'enquêteur. On pouvait voir les marques des expériences qu'elle avait subit.


-C'est une Andrysn, une créature humanoïde s'exprimant par télépathie. Elle a été mise à l'abri pour sa sécurité, mais elle a accepté de nous aider de son mieux.

Malgré ce que les humains lui avaient fait, elle acceptait d'avoir toujours affaire avec eux. Même si en réalité, la créature n'avait pas vraiment le choix. Non pas que ses sauveurs l'ai forcée à faire quoique se soit, mais elle avait une excellente raison qui la poussait à les aider.

-Nous savons qu'il y a quelques autres Andyrsns emprisonnés là-bas. Dont un enfant. L'enfant de l'Andyrsn dont nous parlons. Il y a également une autre espèces intelligentes retenues.

Ralph tente de plaisanter à son tour et Patty pu observer son fameux nez s'allonger , ce qui lui donnait un petit air de Pinocchio.

-J'ai appris cela aussi. Et elle se complique encore plus lorsque Ray Palmer est impliqué.

Ce n'était pas comme si le Micro-Héros était spécialiste de se mettre dans la mouise et de s'enfoncer encore plus profondément lorsqu'il en avait l'occasion. Il avait fallu lui expliquer que son jugement serait un moyen de juger la communauté héroïque dans son ensemble pour que ce dernier se décide à se défendre face à ses accusateurs.

-Ils doivent exister. Nous avons la preuve qu'il s'agit bien d'expériences et ces scientifiques doivent conserver des traces de celles-ci pour pouvoir approfondir leurs recherches ou effectuer des comparaisons.

D'autres secrets inavouables concernant la zone 51... ? Non pour l'instant Patty ne voyait pas grand chose, à part retenir contre leur gré des créatures pensantes et les torturer au nom de la science. Mais s'il trouvait... Alors se serait bienvenue. Il restait la dernière question, celle de la protection du détective qui se risquerait à tout ça. Evidemment. Pénétrer dans un tel endroit pouvait valoir de graves ennuis au pauvre Elongated-Man, même dans le cadre d'une enquête.

-Ce qu'il y a de bien avec les héros, c'est dont toujours prêt à venir en aide aux autres, peu importe comment. Et l'un d'eux a accepté de nous aider... Et a réussi à nous avons une autorisation venant de suffisamment haut pour que l'accusation ne puisse pas la remettre en cause.

Patty explique à Ralph comment le héros ayant accepté de leur prêter main forte afin de consolider la défens de Ray Palmer avait pu obtenir ladite autorisation nécessaire pour fouiller dans les ordinateurs de la Zone et à qui il avait pu la demander.
Les choses avançaient bien et se mettaient en place.
Le dossier allait pouvoir se renforcer.

Bon sang… Tant de travail et si peu de temps. Il va falloir mettre les bouchées doubles pour monter le dossier de Ray et le tirer de cette fichue prison avant qu’il ne soit trop tard ou avant qu’il ne lui arrive quelque chose de fâcheux… Non pas que je n’ai pas confiance en … Certes, je n’ai pas entièrement confiance. Après tout, on est pas certain de ce qui s’y produit, entre ces quatre murs bien gardé.

La jeune femme observe mes réactions et elle doit s’imaginer que j’ignore beaucoup de choses. J’en ignore encore, oui. J’en sais pas mal, aussi… Par contre j’ignorais l’existence de pareille être. Elle me dit que les Wurms n’ont pas d’intelligence contrairement à celle-ci, l’Andrysn, illustrant ses propos avec une photographie. L’héroïne Neutrina aurait réussi à libérer un de ces habitants du Microvers. Si au début j’eus de grands yeux surpris, mon visage exprime très vite la curiosité. On se croirait dans un film de science fiction et la pensée collective imaginerait ces créatures dans l’espace plutôt que dans un autre monde. Mais je veux bien croire qu’elle puisse exprimer une intelligence et avec ceci son lot d’émotions et de consciences. On le voit à ses yeux…
- Une Andrysn… , répétais-je alors que je repose la photo sur mon bureau. Ils ne sont pas allés de mains mortes…

J’ai en effet remarqué les marques d’expériences vraiment nombreuses et à peine cicatrisées pour certaines... Imaginer que tout ceci se passant dans le dos de tout le monde met à mal mon côté bienveillant de super-héros. Mon visage s’assombrit et je fronce les sourcils vers la criminologue alors qu’elle ajoute que d’autres de ces êtres sont enfermés… De plus un enfant… Pourquoi un enfant… ?
- Une autre espèce intelligente ? Ils n’ont donc aucun remords à faire subir tout ça à ces gens ? …

Ces gens… Ils ne sont pas comme nous, mais je ne juge pas ni par l’apparence ni par leurs origines. Un enfant reste un enfant, peu importe ce qu’il est. Et si plusieurs espèces sont enfermées et utilisées à des fins expérimentales et de tortures, il nous faut agir. Je n’avais pas besoin de plus d’éléments pour me convaincre et pour commencer mon enquête mais ces dernières preuves et informations que Miss Spivot m’a montré pourront faire pencher la balance en notre faveur. Et qui sait, on ne réparera pas tous les pots cassés et les dégâts que l’armée et les scientifiques de la zone 51 ont fait, mais pourrons-nous au moins faire respecter la justice et la liberté… Encore des valeurs bafouées par des humains qui se pensent au dessus de tout ça…
Quel monde pourri.
- Ray Palmer... est toujours là au mauvais endroit au mauvais moment ou il attire les ennuis… Et il doit encore penser qu’il doit porter les fardeaux du monde sur ses épaules.

Il est temps de changer sa situation…
- Si elles existent, je les trouverais. Et si je trouve autre chose, je vous apporterais ces éléments. Comptez sur moi.

Je lève à nouveau des yeux intrigués et lentement, à mesure qu’elle m’assure avoir une autorisation de pénétrer dans la zone 51, un sourire se dessine. Le genre qui comprend et qui partage un secret. Le genre de sourire qui est légèrement amusé et rassuré de savoir que de vieux amis sont derrière nous. Ils nous aident, du mieux qu’ils peuvent, même de loin. Toujours là lorsque nous en avons le plus besoin. Les derniers mots de la criminologue sont censés et corrects, me rappelant les valeurs de la Justice League. Aider les autres, quoi qu’ils nous en coûtent.
A la fin, mon regard se perd dans des souvenirs et il se reconcentre sur la demoiselle, accompagné d’un sourire plus large. Le ton est plus léger et plein d’assurances :
- Je vois que nous avons les même amis, Miss Spivot ! - Je rassemble ce qu’elle m’a apporté et je me lève de la chaise - Comme vous l’avez souligné, les héros viennent en aide aux autres. Ce sont des valeurs que j’ai défendu toute ma vie aux côtés de ce genre de héros, tous aussi honorables que compétents. Même si la situation est dramatique pour les supers-héros, ils en existent encore qui se battent. Et je me battrais pour aider Ray. Pour aider ces Andrysn. Et ceux qui seront en danger.

J’hésite un instant… Mon pouce, à la main gauche, touche et caresse machinalement la bague d’alliance sur mon annulaire. Peu importe le danger, d’accord ? Peu importe ce qui se passera ensuite… Et qu’est-ce qui peut m’arriver de pire, de toute façon… hein ?
- Je suis de votre côté !

Il est temps pour moi aussi de réveiller les capacités d’Elongated Man, détective et méta-humain élastique.

Au nom de ceux que nous avons perdu et de ceux qui peuvent encore être sauvés...

Le temps pressait et ils allaient devoir réunir les preuves dans ce laps de temps. L'autorisation qu'ils avaient d'enquêter allait pouvoir leur faciliter le travail, mais ça ne ferait pas tout. Dibny semble touché par ce qu'avait subit l'Andyrsn et par la perspective que d'autres espèces intelligentes, même des enfants se trouvent là-bas. Patty eut un sourire triste. Si elle l'avait pu, elle serait retournée là-bas pour libérer les autres créatures... Mais on l'en l'avait dissuadée. Et elle s'était aussi rendue à l'évidence. Libérer les prisonniers de la Zone 51 sans passer par les voies réglementaires provoquerait plus de mal que de bien. Surtout en cette période où l'héroïsme était fortement remis en question.
La loi primait sur le bien-être de l'individu.

-J'ai... Discuté avec des scientifiques ayant fait partie d'une mission organisée par Ray Palmer au sein du Microvers. Ces mêmes scientifiques font aussi partie du projet de la Zone 51. Ils considèrent les créatures de ce monde comme des êtres inférieurs que l'Homme peut se permettre d'exploiter à loisir. Ils ne leur reconnaissent pas les mêmes droits que nous.

Un peu comme les esclaves noirs du temps du commerce Triangulaire. Des sous-êtres que l'on traitait souvent moins bien que des animaux. D'une certaine manière la supériorité ressentie par l'Humanité sur certains êtres n'avaient pas disparue. Mais puisqu'elle ne pouvait plus s'appliquer entre hommes ou aux espèces extraterrestres, elle s'était trouvé un autre exutoire.

-Il veut toujours bien faire mais... Oui. Il a un don. Ou plutôt une poisse.

A se demander comment il avait fait pour survivre jusqu'ici. Quoiqu'en fait elle le savait. Ray Palmer faisait partie de la vieille génération de héros. Une génération qui savait s'entraider, et qui se battait pour ses convictions quel-qu’en soit le prix. Une génération qui avait inspiré les foules, mais qui est bien malmenée ces derniers temps.
Mais qui continuait, comme elle l'avait toujours fait.

-Vous avez travaillé avec Barry et Ray et ils vous considèrent comme un ami. Je vous fais amplement confiance pour faire de votre mieux et tirer le maximum d'informations qui nous permettraient de sauver notre ami.

En frôlant les ennuis, voire en tombant dedans. Ça elle ne le disait pas, mais elle le pensait très fort. C'était le lot quotidien des héros comme le lui avait dit Ryan Choi, un jour. Elle voit dans le sourire du héros qu'il comprend qui est intervenu pour les aider. Qui a fait en sorte de leur faciliter le travail au point que l'armée ne représenterait plus une menace pour le vaillant détective héroïque d'Opal City. Qui est prêt à aider, comme elle l'avait espéré. Et comme on pouvait espérer de ces héros porteur de valeurs si souvent bafoués dans leur monde.

-Ravie de vous l'entendre dire. Si vous avez besoin de moi n'hésitez pas.

Organiser la défense juridique avec Icon et faire front face aux militaires venant l'interroger était bien, mais il fallait croire que Barry et Ray avaient déteint sur elle puisqu'elle avait envie d'en faire plus. D'agir plus qu'elle ne le faisait déjà. Patty se leva et serra chaleureusement la main de Ralph, heureuse d'avoir trouvé un nouvel allié. Un de plus dans le combat juridique qu'ils menaient.
Et qu'ils allaient gagner. Afin de prouver que ces valeurs que certains se plaisaient à écraser copieusement n'étaient pas mortes !
Et pour que les innocents en danger soient enfin sauver.