[USA, Miami] Treasure Island

Un beau lever de soleil sur la plage déserte, voilà le genre de trucs qui faisait se lever Dolphin, sortir de son bassin privé et aller s'asseoir sur la plage. Ce soleil qui était si lointain qu'elle ne pourrait jamais le toucher, ce soleil qui était à la fois source de beauté mais aussi de danger pour la plus-si-jeune hybride qui risquait de se dessécher et de mourir si elle s'y exposait trop longtemps...

Mais les levers de soleil qu'elle préférait aux couchers étaient l'une de ces beautés de la surface qu'elle ne manquerait pour rien au monde.

Elle regardait le large, méditant sur le jour où elle aurait à le prendre... encore, laissant derrière elle le Dr. Riley et son centre aquatique, laissant derrière elle ce qui lui aura servi d'enfance, tout cela pour explorer des endroits et des mondes nouveaux.

Elle était allongée sur le sable, quand une vague un peu plus haute que les autres vint s'abattre sur la plage, lui mouillant les pieds. Quelque chose vint lui frapper la jambe. Elle se redressa : il s'agissait d'une bouteille.

Dolphin fit la moue : les surfaciens avaient leurs qualités mais ils étaient irresponsables et négligents vis à vis de leur planète. Ils jetaient dans la mer et les océans tout un tas de choses dont ils n'ont plus besoin et pensent - naïvement (et c'était elle que l'on considérait comme une idiote ?) - que les créatures des profondeurs arriveront à nettoyer leurs saletés ?

L'hybride aux cheveux blanc se saisit de l'objet et, se levant pour aller la jeter, son regard finit par l'examiner.

Il y avait un papier à l'intérieur.

Et cette bouteille était hermétiquement fermée.

Bizarre.

Avec ses mains aux ongles acérés ouvrir la bouteille ne fut pas compliqué.

Elle se saisit du papier et le déplia : il y avait des gribouillis dessus. Et de l'écriture. Et...

... elle ne savait pas lire.

Elle reconnut néanmoins sa propre signature. Une croix au milieu d'une série de dessins qu'elle ne pouvait comprendre.

C'était frustrant !

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“Je peux regarder ce que tu as trouvée?”

La voix se voulait douce et amicale. Une femme s’était approchée d’elle, d’abord intriguée par l’apparence de Dolphin puis par la bouteille fermée remplie d’un papier qu’elle transportait.

Zinda Blake portait un maillot de bain une pièce aux motifs rayés blanc et bleu marine. Elle était encore trempée du bain matinal qu’elle venait de prendre et essuyait ses cheveux blonds avec une serviette. Un peu plus loin se trouvait sa serviette de plage et un sac, et de l’autre coté d’une butte de sable sa voiture, parquée là où aucune autre se trouvait.

Cette plage était un lieu qui lui avait semblé tranquille quand elle venait à Daytona Beach pour s’entraîner pour la course dramatique à laquelle elle avait participé il y a quelques temps déja. A chaque fois qu'elle passait devant la mer en voiture elle s’était contentée de la regarder sans trouver le temps de s’y arrêter pour prendre un bain.

Ayant quittée la police elle prenait des vacances en Floride maintenant, dormant dans un motel pas trop miteux. Elle s’était réveillée ce matin là avec cette plage qui lui faisait de l’oeil depuis trop longtemps pour seul désir, et avait vite aperçu cette jeune femme qui dormait paisiblement. Cette bouteille qu’elle trouva avait piquée sa curiosité et réveillée des réflexes de Blackhawk: D'aventurière, quoi.

Elle approcha doucement de Dolphin en passant sa tête par dessus son épaule, y regardant ce qui était écrit.

L'inconnue était tout contre elle et Dolphin lui sourit. Dolphin était naïve et n'avait pas la moindre once de méfiance en elle...

... cela aurait pu être Starro qui s'approche d'elle que certainement elle l'aurait confondu avec le pote de Bob l'éponge, la petite étoile de mer (qu'elle avait en vain cherché au fil de ses pérégrinations sous-marines), et aurait voulu lui parler de sa relation bizarre avec Bob avant de lui faire un gros calin, faisant d'elle - peut-être - la seule et unique victime consentante de l'histoire de Starro !

Mais Zinda n'était pas Starro et ne ressemblait à aucun personnage de Bob l'éponge. Aussi, Dolphin ne lui fit pas de câlin mais se contenta de lui tendre le papier qu'elle avait essayé de déchiffrer.

"Ça dans bouteille. Porc jeté ça dans la mer. Je..."

C'était toujours aussi compliqué pour elle que de s'exprimer. Les idées, les mots, tout s'enchevêtrait dans sa tête... Elle était gauche et idiote, elle se sentait nulle car...

"Moi, je lis pas. Je sais pas. Je..."

Zinda pouvait voir d'elle-même ce qu'il y avait écrit sur le papier. Le papier lui-même était en relatif bon état de conservation bien que sentant un peu le moisi et l'humidité. Les mains humides de Dolphin l'avait en outre manutentionné et l'encre avait - du coup - un peu bavé...

... le papier était tellement peu ancien qu'il portait en son dos des caractères imprimés à l'ordinateur (une télécopie publicitaire pour s'équiper d'une cave à vin personnelle). Mais c'était surtout le recto qui était intéressant.

On y décelait la carte de ce qui semblait être une île. Une tour sur l'île semblait figurer un phare. Il y avait également des carrés qui pouvaient figurer des maisons. Et des gribouillis qui pourraient être de la forêt.

Bref, quelqu'un avait voulu faire le plan d'une île.

Des coordonnées GPS figuraient également en haut à gauche de la carte. Avec la mention "Dernière indication GPS avant le naufrage suite à la tempête Yolanda".

Il y avait également et surtout un symbole que Dolphin avait reconnu : un X à un endroit précis de la carte.

Dolphin ouvrit la bouche et dit, en pointant son doigt mouillé sur ledit X :

"Ma signature"

Elle ajouta :

"Moi Dolphin, toi quoi ? Toi comprendre blabla écrit ?"

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Zinda avait remarqué que la jeune femme semblait avoir des pieds palmés, ce qui laissait deviner qu’elle n’était pas une humaine ordinaire. Elle n’y connaissait rien aux atlantes mais elle avait déjà eu la désagréable expérience de rencontrer Corum Rath qui se serait bien vu l’inclure à son harem. Mais tout ce mystère autour des peuples de la mer lui faisait penser qu’elle pourrait en faire partie, à tord.

Elle lui tendit le papier en ayant quelques difficultés à s’exprimer, ne faisant que renforcer cette théorie de la pilote qui lui prit doucement le papier humide des mains.

“Oh...ne t’en fais pas.”

Avec un grand sourire elle découvrait le dessin d’une île sur laquelle un phare était dessiné. Il y avait des cordonnées GPS dessus et un message au sujet d’un naufrage ainsi qu’ une croix, la jeune femme désignait celle ci en lui disant que c’était sa signature.

“Moi c'est Zinda Blake, je comprend oui, ne t’en fais pas.”

Elle posa sa serviette mouillée sur son épaule puis se gratta la tête quelques instants.

“Hum...çà pourrait bien être le mauvais tour d’un plaisantin.”

Elle lui aurait rendu son papier et serait repartie jusqu’à sa voiture, puis aurait roulée vers son hôtel. Elle aurait finie sa journée à prendre le soleil au bord d’une piscine en sirotant une cachaça, repoussant les avances de dragueurs. Puis elle aurait finie par en trouver un à son goût et elle aurait fini sa soirée essoufflée dans ses bras, avant ou après le restaurant tout dépendrait d’à quel point ils seraient pressés. Mais pourtant...elle allait remettre çà à plus tard car quelque chose l’intrigue, et cette jeune femme semblant liée à la mer n’y est pas pour rien sans doute.

“J’ai un GPS dans ma voiture Dophin, tu veux que nous regardions où se situe cette île?”

Elle garde son papier en main, ignorant si elle ne risquait pas de se méfier d’elle. Ce qui pourrait être légitime, on invitait pas comme çà les inconnus à venir dans sa voiture.

ZindaBlake avait l'air amical aussi Dolphin ne se méfia pas. Cependant avant d'aller la rejoindre vers sa voiture, elle alla se rouler dans les vagues, histoire de bien garder son corps hydraté. Car, on ne sait jamais jusqu'où les surfaciens sont prêts à l'emmener à l'intérieur des Terres, ce continent mystérieux et à la fois fatal pour la petite hybride qu'elle était... Le Dr. Riley l'avait d'ailleurs - souvent - mise en garde contre le fait de suivre des inconnus... mais inconnue elle ne l'était plus, elle savait comment maintenant elle s'appelait !

Dolphin gambada sur ses pieds palmés joyeusement jusqu'au véhicule en question, ignorant tout de ce que pouvait être un GPS mais faisant instinctivement confiance à sa nouvelle amie !

Entrant les coordonnées de la carte dans le GPS, Zinda se rendit compte qu'elles pointaient vers une zone proche de l'Archipel des Bermudes. En farfouillant sur le net, elle put également dater le passage de la tempête Yolanda à environ 6 mois. Voilà pour les informations qui avaient pu être trouvées.

En revanche, aucune île dans le secteur des Bermudes ne correspondait au tracé de la carte... était-ce un canular ?

Dolphin, qui ne comprenait pas exactement ce que faisait sa nouvelle copine, demanda de sa drôle de voix émise par un pharynx pas réellement adapté pour la parole :

"Tu as trouvé quoi ce blabla vouloir dire ?"

Elle se dandinait d'un pied sur l'autre. Se maudissant d'être aussi bête, d'être aussi... animale. Pourtant un truc la dérangeait. Un truc qu'elle n'avait pas compris. Une étape qu'elle avait sauté.

"Pourquoi toi parler d'île ? Tu veux posséder une île ?"

Dolphin - et le Dr. Riley le lui avait bien expliqué - savait que les surfaciens aimaient posséder des choses inutiles. Comme des vêtements ou des voitures. Alors, pourquoi pas des îles ?

Elle se gratta la tête de manière peu distinguée et ajouta :

"ZindaBlake, si toi aimes les îles, moi pouvoir te conduire à île jolie-jolie et déserte où on pourra se baigner et jouer toute la journée ! Enfin, si toi capable de respirer sous l'eau..."

Dolphin baissa les yeux, un peu triste. Leur physionomies respectives étaient un obstacle que nul pont jeté entre deux rives ne pourrait rejoindre... et cela accentuait son sentiment de solitude et d'isolement...

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Dolphin accepta de la suivre jusqu’à la voiture, là Zinda pu faire des recherches avec son GPS et l’ordinateur portable dont elle disposait dans la boite à gants. Le naufrage datait d’il y a six mois à en juger par la date de cette tempête.

Il n’y avait aucune île à l’emplacement indiqué sur la carte mais pour avoir vécu en garnison sur Blackhawk Island quelques années et y retourner quelque fois elle savait que ce genre de lieu existait encore de nos jours. Bien qu’avec Google Earth a disposition de chacun on pouvait se demander s’il n’existait pas en haut lieu quelques personnages influents pour masquer ces îles mystérieuses des images satellitaires.

La portière ouverte Zinda continuait ses recherches pendant que la jeune fille de la mer gambadait sur l’herbe parsemée de sable où la voiture était garée, celle ci lui demanda ce qu’il avait été écrit, ou du moins c’était comme çà que la pilote en vacances comprenait le terme “ blabla”.

“C’est un emplacement, celui d’un navire naufragé. Mais l’île n’est sur aucune carte. “

Puis Dolphin lui demandait pourquoi elle recherchait cette île, Zinda leva les yeux vers elle avec un sourire, ne cessant de s'étonner de la candeur de cet être.

“Peut être que des gens ont survécus à ce naufrage et vivent sur cette île, si personne n’en a connaissance on ne les aurait pas cherché là bas. Et puis...il a bien fallu quelqu’un pour lancer cette bouteille à la mer tu crois pas?”

La croix indiquer un trésor? Le cadet des soucis de Zinda. Elle savait déjà où se trouvaient multitude de trésors, de technologies, d’artefacts mystérieux.

Les Blackhawks avaient vécu des tonnes d’aventures rocambolesques et c’était çà qui lui faisait être heureuse dans la vie, les aventures. Les trésors? Pour le mystère, pas pour la richesse. Zinda c’était un peu Tintin avec l’alcoolisme du capitaine Haddock et la combativité du général Alcazar. Elle sourit à Dolphin.

“J’aime les îles désertes oui, tu sais j’en ai même une à moi où je range des avions. Je ne sais pas respirer sous l’eau malheureusement, mais quand on aura trouvé cette île et résolues ce mystères on pourra s’y baigner et jouer autant que tu veux, j'aimerais beaucoup faire çà!”

Elle se leva de son siège de voiture puis récupéra sa serviette de plage pour se diriger vers le coffre de l'auto. Là elle se couvrait le corps pour enlever son maillot de bain et enfiler sa jupe plissée noire et ses vêtements de cuir de la même couleur.

“Comme je ne respire pas sous l’eau que dirais tu que je loue un bateau à voile et qu’on aille trouver cette île? Après...je peu devenir une sirène tu sais, j'ai ce qu'il faut pour çà. Mais je dois boire un élixir que je ne maîtrise pas très bien et après je dois attendre pour récupérer mes jambes...le bateau çà irait?”

Elle aimait beaucoup la navigation à voile, ce serait des vacances parfaites. Et avec une intrigante compagnie qui semblait un peu perdue, débarquer comme d'un autre monde. De la mer, sans doute oui.

ZindaBlake était une drôle de surfacienne ! Si Dolphin avait correctement compris que respirer sous l'eau n'était pas normalement dans les talents de sa nouvelle amie, en même temps, cette dernière semblait avoir plus d'un atout dans sa manche !

Bon, la plupart de ce qu'elle racontait étant relativement nébuleux pour l'hybride elle aurait pu - tout aussi bien - se trompait dans l'interprétation du "blabla".

Mais ce qu'elle retint - outre la gentillesse de ZindaBlake qui se proposait d'aller ramener la bouteille à son propriétaire - c'était que sa nouvelle amie n'avait pas mieux à faire que d'aller jouer avec elle en partant à l'aventure...

*
* *

... et aussitôt dit, aussitôt fait !

Les deux femmes se retrouvèrent dans un navire de location à voile (et avec un moteur d'appoint néanmoins), le tout pour parcourir le bon millier de kilomètres les séparant de l'archipel des Bermudes.

Dolphin en profitait - par moments - pour aller se rafraîchir, jouer dans l'eau et s'exerçait à nager à une vitesse proprement surhumaine dans la flotte.

Alors que le lointain archipel n'était plus qu'à quelques dizaines de kilomètres, Zinda réalisa que sur la radio des Bermudes...

... cela faisait bien une heure que l'on n'entendait que du Elvis Presley.

Puis, la radio finit par ne plus émettre que du bruit parasite... comme si l'émetteur était en panne ou avait fait l'objet d'une fausse manipulation.

"Musique cassée ?" se hasarda Dolphin.

*
* *

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Finalement, quand les deux femmes accostèrent au port de la ville de Hamilton, elles trouvèrent un endroit... pour ainsi dire désert.

Bien que cette ville soit censée être le paradis fiscal idéal pour immatriculer un yacht ou un bateau de luxe, il n'y avait... personne.

Un agent du fisc aurait certainement crié à la fraude ! Mais la réalité était toute autre...

Dolphin montra un homme dans la force de l'âge avec une casquette de capitaine et un bel uniforme à quatre pattes en train, non loin de là... de jouer aux billes.

Pire ! Il marmonnait des paroles que les jeunes femmes eurent un peu de mal à reconnaître mais qui faisait :

"Love me tender / Love me true / All my dreams fulfill..."

Si Zinda s'approchait de lui elle pourrait remarquer qu'il avait dans le regard une innocence et une candeur absolue. De même, cet homme - pour rester pudique - aurait pu se qualifier comme handicapé mental un peu partout dans le monde tant il avait l'air affligé (là, il jouait avec ses crottes de nez, yeurk !).

"Quoi se passer ZindaBlake ?" se hasarda Dolphin qui, elle aussi, sentait bien qu'un truc était louche. Surtout qu'elle se mit à marmonner un truc qu'elle avait entendu avec ses super-sens...

"Be-bop-a-lula, She's my Baby / Be-bop-a-lula, I don't mean maybe..."

Devant le regard surement interrogateur de Zinda, elle se sentit obligée de préciser :

"Ça être chanson, type-qui-aime-les-armes chantait, là- bas, plus loin..."

De son doigt palmé, elle désigna ce qui semblait être un policier et qui... avait l'air de faire un puzzle au milieu de la chaussée.

Bizarre, bizarre...

Mais une jeune femme se dirigeait vers elle, d'un pas assuré depuis la capitainerie, présentant un visage qui n'avait l'air déformé ni par la folie, ni par l'idiotie...

"Faites moi plaisir et dites moi que vous êtes les secours américains que nous attendions ?" lança-t-elle, tout de go.

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Comment pouvait on faire vacances plus imprévisible? Zinda avait mise en plan sa réservation à l’hôtel sur un coup de tête, récupérant ses affaires elle était partie retrouver Dolphin sur l’un des ports le long de la côte. Là elle avait trouvée un assez beau bateau a voile avec deux cabines, cuisine...et bien évidement moteur d’appoint. Car il ne s'agissait pas là de naviguer le long des rivages de Floride mais dans l’Atlantique, vers les mystérieuses Bermudes.

A la barre du voilier la pilote eu la joie de sentir les embruns sur sa peau, l’odeur du large. Le voyage fut long, elles dormirent même une partie alors que le pilote automatique maintenait la barre. Dolphin nageait souvent autour du navire et la Blackhawk sentit une profonde nostalgie l’envahir durant son trajet. Celle de l’époque où elle et les membres de son escadron d’élite partaient pour des missions toutes plus incroyable les unes que les autres dans les océan Atlantique et Pacifique. Affrontant des nazi, des dinosaures, des monstres marins des extraterrestre et des Japonais. Bref que du gratin.

Puis elles arrivèrent un jour en vue de l’archipel, entendant alors toujours les mêmes morceaux de musique.

“J’aime bien Elvis mais là...”

Elle soufflait en baissant le son du poste radio...qui finissait carrément par s’interrompre. Dolphin demanda alors si la musique était cassée.

“J’sais pas celui qui passait çà s’est peut être rendu compte qu’il y avait eu autre chose après le rockabilly.”

Elles accostèrent ensuite au port de Hamilton et la blonde passa elle même sur le ponton pour amarrer le voilier quand Dolphin lui montra un capitaine à quatre pattes.

“J’ai vu, jolies fesses oui.”

Répondit elle avec un grand sourire avant d’abaisser sa casquette noire pour que la visière masque un peu le soleil qui venait l’éblouir. Mais...mais...il jouait aux billes? Et il chantait du Elvis?

“Ce doit être lui qui s’occupait de la programmation radio…”

Dit elle à Dolphin en finissant de faire le nœud du cordage pour s’assurer que le navire ne bougerait plus, avant de grimacer en louchant pour imiter la foldingue.

“...ceci explique cela.”

Elle allait ensuite prendre son sac à main qui contenant son calibre 45 ( on est jamais trop prudente dans les mystérieuses villes désertes, même en vacance) puis elle approcha avec Dolphin du bonhomme à quatre pattes qui avait l’air vraiment simplet. Celle qui l’accompagnait lui demanda ce qu’il se passait.

“Je ne sais pas...et tu sais Dolphin tu peux m’appeler Zinda. Juste Zinda.”

La metha-humaine lui désigna ensuite un policier qui selon elle chanterait du Elvis aussi, eh bien...on était pas sortit de l’auberge. Une femme arriva cependant sans chanter, ce qui était un progrès immense. Et elle n’avait pas l’air zinzin aussi.

“A vrai dire on est venues ici pour trouver une île mais on peux aussi faire les secours, enfin je peux faire les secours moi…”

Elle n’osait trop inclure Dolphin là dedans, la jeune femme de la mer n’avait peut être pas grand chose à voir avec tout cela. Son innocence et sa grâce lorsqu'elle bougeait dans l'eau rendait la nymphe presque irréelle de toute manière, était elle réellement là où Zinda parlait elle a quelqu’un qui n’existait pas depuis le début? Ce ne serait pas impossible, même si pour en arriver là il faudrait vraiment abuser du rhum banane.

“Que se passe t’il dites le nous. Pourquoi les gens sont dans cet état, pourquoi c’est presque désert. Et surtout le plus important de tout: Quelle est l'adresse de votre radio locale pour que je leur envoie quelques CD? Faut faire quelque chose là c'est plus possible.”

Dolphin fronça des sourcils quand ZindaBlake lui demanda de l'appeler ZindaJusteZinda mais réalisa rapidement sa méprise : les surfaciens avaient une multitude de façons de les appeler, toutes trop similaires pour pouvoir se distinguer clairement dans l'esprit de Dolphin mais...

... le Dr. Riley le lui avait expliqué (du moins tenté) le plus court était souvent le mieux !

"Zin-da !" lança Dolphin, un peu mal à l'aise.

Puis, s'excusant quelque peu elle précisa :

"Je... m'exprimer pas bien. Moi... idiote"

Et à propos d'idiotie, la nouvelle arrivante soupira et haussa les épaules aux questions de Zinda. Puis, regardant le type qui jouait aux billes avec un air désespéré, elle entreprit de donner les éléments d'informations dont elle disposait...

"Je m'appelle Annie... Annie Larris. Et lui, là bas, c'est le Capitaine Larris, le responsable de la capitainerie du port..."

Elle désignait bien évidemment le type qui était à quatre pattes avec la jolie casquette.

"... les billes sont à moi, en revanche. Je n'ai trouvé que ça pour l'occuper et éviter les crises de larmes, d'agressivité ou les incessantes querelles avec les autres "gamins" du quartier..."

Le ton était amer et un peu sarcastique. La femme était fatiguée. Très.

"Il faut vous préciser qu'avant d'être garde de grands enfants je suis médecin généraliste. Et que cette épidémie d'idiotie qui a frappé l'ensemble de la population masculine de l'île et des environs nous occupe à plein temps !"

Elle se passa la main dans les cheveux puis fouilla ses poches pour en sortir une cigarette qu'elle alluma, un brin fébrile.

"Au début, ça commence par des oublis apparemment sans importance... Où ais-je mis mes clés ? Ah, dans ma poche... et mes lunettes, elles sont où ? Sur mon nez... Bref, vous voyez le genre..."

Annie aspira une grande bouffée puis reprit :

"Et après la maladie s'accélère. Ils ne veulent plus aller travailler. Ou bien s'habiller. Ou alors juste pour mettre une casquette de capitaine et faire n'importe quoi. Et à la fin, voilà le résultat..."

Elle étendit les bras pour désigner tant son idiot de père que l'idiot de policier qui faisait des puzzles.

"Agressifs, capricieux, incapables de pourvoir à leurs besoins essentiels, ils ont - en plus - développé une passion immodérée pour Elvis Presley. Le responsable de la radio locale s'est d'ailleurs retranché dans le studio de diffusion pour passer en boucle le King jusqu'à ce qu'il ne sache plus comment faire fonctionner l'émetteur et qu'il le bousille..."

Annie soupira.

"Je ne sais pas ce que c'est. Si c'est dans l'air ou l'eau, si c'est une bactérie ou un virus, mais les femmes sont clairement immunisées vu qu'aucune n'est touchée. Mais notre sort n'est pas réellement avantageux : non seulement, nous avons du remplacer tous les hommes, nous avons pas mal de réparations à faire sur le matériel qui a été dégradé par ses messieurs, et nous devons - en plus - les surveiller... Je ne vous dit pas la galère que ça a été pour récupérer le pistolet de l'autre idiot, là-bas..."

Elle désignait le policier.

"... pour remplacer son arme par un pistolet à eau"

Annie soupira à nouveau.

"Bref, vu que vous savez rien de ce qu'il se passe ici, je ne sais pas trop quoi vous dire... Sinon, bienvenue à Hamilton. Je suis - provisoirement, très provisoirement j'espère - la responsable de la capitainerie d'Hamilton. Vous pouvez y stationner votre navire. Et pour le reste... euh... si vous avez besoin de quelque chose, je suis soit sur le port, soit à mon cabinet en ville, soit en train de patrouiller pour voir si ces messieurs ne font pas n'importe quoi..."

Dolphin tira Zinda par le bras pour attirer son attention.

"Zinda..."

C'était plus assuré que la dernière fois et elle en sourit.

"Zinda, j'entends un bzzz-bzzz dans mes oreilles"

Annie haussa un sourcil interrogateur avant de préciser :

"Des acouphènes ?"

Mais ce qu'ignorait le Dr. Larris, c'était que Dolphin disposait de super-sens...

"Quoiqu'il en soit soyez les bienvenues ici... Je dois admettre que voir de nouvelles têtes ça fait plaisir. Depuis, la tempête Yolanda, on n'a pas eu grand monde dans les parages, efin même personne sauf les types de la compagnie du téléphone, le groupe de catcheuses et - euh - les moines"

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Dolphin avait mal comprise son nom et lui disait qu’elle était idiote. Zinda fronça les sourcils sans pour autant vouloir montrer autre chose que de la gentillesse à sa compagnonne de vacances.

“Pardon? Idiote toi? Qui t’as dit çà?”

Elle croisa les bras réellement embêtée par ce qu’elle venait de dire.

“Quand j’ai commencée à piloter ils étaient plein à me considérer comme une idiote, souvent des garçons. Même quand je leur sauvait les fesses ils ne me traitaient toujours pas comme leur égal. Même encore quand ils semblaient sincèrement bien m'aimer, à vrai dire. Mais on est plus au siècle dernier Dolphin alors écoute, si quelqu’un te dis çà encore tu me le montre du doigt ok? Et il te demandera pardon.”

Ceci dit elle écoutât Annie Larris attentivement sans décroiser les bras. Cette épidémie d’idiotie était des plus surprenante, d’autant qu’elle ne semblait toucher que les hommes! On rejoignait peut être bien les propos tenus par Zinda à Dolphin un peu plus tôt… La pilote réajusta sa casquette quand la médecin eu terminée d’exposer la situation.

“Merci pour votre accueil et pour les explications Lady Larris, nous n’avions prévues que de passer. Mais c’est vrai qu’il faudrait faire venir des spécialistes féminines du continent pour leur faire des analyses avant que çà ne tourne mal, et que l’un de ces zigoto se blesse.”

Elle sortit son téléphone portable de son sac et y récupérait un numéros dans le répertoire, qu'elle nota avec un crayon sur un petit papier. Elle le tendit à la médecin.

"C'est le numéros d'Elizabet Chapel, elle est chirurgienne mais elle connait vraiment des tonnes de trucs médicaux...une des meilleurs médecin de la planète! Dites lui que c'est Zinda Blake qui vous a conseillé de l’appeler, je suis certaine qu'elle pourra vous aider..."

Dolphin lui attrapa le bras en lui expliquant qu’elle entendait un bruit dans ses oreilles.

“Pas moi, bizarre. Ça a l’air plutôt animal ou çà ressemble à une machine?”

Puis Annie leur disait que peu de monde était passé à part elle depuis la fameuse tempête Yolanda. Zinda leva le doigt en y pensant.

“Oh oui puisque vous en parlez...les phénomènes qui touchent les hommes ont il débutés avant où après cette tempête?”

Avant d’ajouter:

“Et les moines ils sont repartis ou ils essaient de fabriquer des bilboquet avec leurs goupillons?”