"Nous avons échoué." [Justice League]

Etre de retour à l’intérieur du Mont Justice éveillait de vieux souvenirs dans l’esprit de Diana, et elle s’y perdait avec une certaine mélancolie. Si l’extérieur de la montagne était sensiblement le même, l’intérieur, lui, avait complètement été remis à la page, ce qui, en quelque sorte, allait de paire avec la version de la Justice League qui se tenait en son sein. Diana se rappelait de bien des réunions sous les tonnes de roches, certaines plus détendues que d’autres, elle se rappelait d’éclats de rire dans ces mêmes couloirs mais aussi de mines assombries par le chagrin ou la gravité. Certaines des personnes qui l’entouraient avaient été à ses côtés également à l’époque mais beaucoup, la plupart même, étaient comme l’intérieur refait de leur ancienne base. Un peu de renouveau ne faisait jamais de mal, et leur grand nombre lui donnait espoir. Ils avaient perdu le Mont Justice, il y avait des années de cela, et voilà qu’ils y revenaient, plus nombreux et toujours debout. Elle y voyait un angle d’approche bien plus lumineux que celui qu’ils semblaient tous prendre. Mais elle comprenait que ça ne soit pas si facile à voir. L’heure était grave, après tout. L’heure était au désespoir.

C’était bien pour cela qu’elle ne devait pas se laisser emporter.

La situation en Amérique du Sud était effarante et terrible, mais ce n’était qu’un chapitre malheureux dans ce qui arrivait actuellement – comme John Stewart le leur rappela de but en blanc. Une chaîne d’évènements avait mené à ce moment, et ils avaient échoué à tous les stades possibles. L’important maintenant était de se regrouper et de s’assurer qu’ils en avaient fini avec les défaites. Pour cela, il fallait passer au-delà de la culpabilité, de la honte et de la douleur. Les bras toujours croisés sur sa poitrine, Diana jeta un regard vers Jade, qui se tenait à quelques pas d’elle et dont le mal-être était parfaitement lisible sur son visage. Ils avaient tous des choses à se reprocher, mais s’il y avait jamais un temps pour les remords, ce n’était pas maintenant. Jade était forte, et elle ne manquait pas de cœur – elle s’en sortirait, Diana en était parfaitement consciente. Mais Jade n’était pas la seule.

Le regard de Diana parcourut l’assemblée avant que ses yeux ne se reposent sur John Stewart. Puis sur le portail de téléportation devenu agréablement familier au cours des années, et sur celui qui en émergea, fidèle à lui-même et ses habitudes théâtrales.

« Ravie de t’avoir parmi nous, Miracle, » lança-t-elle en guise de salut. « Ne t’inquiète pas, nous commencions à peine. »

Elle hocha la tête pour accompagner ses paroles avant de se tourner vers Jade et John. L’idée de Jade était… elle était dangereuse. Terriblement dangereuse. S’ils venaient à perdre Jade… Diana refusait même de l’envisager. Mais ça restait une possibilité, une des actions qu’ils pouvaient reprendre.

« La Yellow Lantern Lyssa Drak a également été vue sur Terre, il y a quelques semaines de cela, » dit-elle finalement. « Et bien qu’elle ne soit apparemment restée dans notre atmosphère que quelques courts instants, elle a tué la Green Lantern Cruz. »

Elle marqua une pause, les sourcils légèrement froncés.

« On nous attaque. Pas seulement nous, la League, mais cette planète toute entière et le Corps de Sinestro ne se cache plus. Invasion ou destruction, nous n’en savons pas plus pour le moment, mais une chose est sûre : nous sommes en situation de crise. Ce n’est pas le commencement – nous sommes en plein dedans. Nous devons rester unis et bouger ensemble, décider ensemble. »

Elle tourna la tête vers Jade.

« Ton idée est dangereuse mais tu soulèves un point sensible. Nous avons été à la traine ces derniers mois et cela s’est soldé par de nombreuses défaites. Nous devons découvrir quelles seront leurs prochaines actions. » Elle hésita un instant, puis rajouta finalement. « Je préfère croire, pour le moment, que nous pouvons œuvre dans cette direction sans prendre le risque de sacrifier qui que ce soit de notre côté. »

Des cris de paniques, de souffrance et d'horreur. Des gens qui courent, recherche leurs familles pour les mettre à l'abri. Savoir s'ils sont encore en vie, même si la chance est faible, l'espoir est la force qui les fait encore avancé devant cette horreur. Des tas de cendre, de fumée, de feu. La chaleur est atroce, et avance sans que rien ne puisse vraiment l'arrêter. L'odeur n'aide en rien, un mélange de souffre, de chair calcinés, de bois brûlés... Un spectacle que l'on pense possible uniquement dans les films ou les séries télévisés. Mais cela est arrivé. Par le passé, puis aujourd'hui, au Congo. Le Nyiragongo, un volcan situé à l'est du pays, à la frontière avec le Rwanda, est en éruption depuis 2002. Ce n'est pas la première fois que cela se passe ainsi. Il avait déjà provoqué plus de deux cents morts lors de sa dernière éruption, qui s'est terminé par une coulée de lave inarrêtable, considéré comme la plus rapide du monde. Mais la dernière fois, il n'y avait personne pour sauver les congolais et les rwandais.

Car dans le ciel, un habitant peu attentif à pu apercevoir un oiseau. Un autre, plus perspicace, a pu se dire qu'il volait trop vite, que c'était peut-être un avion, envoyé par les secours. Après tout, les oiseaux ne volaient pas à la vitesse du son. Mais ceux qui savaient, ceux qui avaient pu voir, et observer... Ceux là, la peur et la panique les avaient quitté, remplacé par un vive espoir que finalement, tout se terminerait bien. Qu'ils auraient la vie sauve. Qu'ils retrouveraient leur famille, à la fin de la journée. Car ils n'avaient pas vu un oiseau, ni un avion. Ils avaient vu des collants bleus, une cape rouge. Ils avaient vu Superman.


Tout de suite, l'Homme d'Acier souffla pour éteindre les incendies, souleva des briques et des planches pour aider une victime bloquée, aida de jeunes enfants à retrouver leurs parents. Emmena les blessés aux hôpitaux les plus proches de la région, évitant de surcharger l'un ou l'autre des établissement pour que chaque blessé soit pris en charge le plus vite possible. A l'aide de plusieurs roche pesant plusieurs tonnes, il barra la route à la coulé de lave. Il creusa un canal à l'aide de ses uniques mains comme outil pour qu'elle puisse se déverser là où il n'y avait personne. Tant de chose faite par un seul homme, qui n'avait pas le temps d'écouter les remerciement sincère des populations de Goma et Gisenyi. Il n'avait pas non plus le temps de participer au début de la réunion avec la Justice League.

Car à plusieurs milliers de kilomètres de là, se tenait une réunion, présidé par le directeur John Stewart, à Happy Harbor, dans le Mont Justice. Un autre volcan, éteint celui-ci depuis bien longtemps, qui avait servi de toute première base d'opération pour l'équipe. Superman avait reçu plusieurs appel de John, mais n'avait pas le temps d'y répondre. Alors ils durent commencer sans lui. Mais ils comprendraient. C'étaient tous des héros, de grands héros, digne de protéger sa Terre et l'Univers. Chacun d'entre eux auraient fait la même chose que Clark, à sa place. Même si les choses étaient graves. Et Stewart avait raison de faire intervenir la Justice League. Sinestro préparait quelques choses. Et il fallait agir.

Alors que les discussions battaient leur pleins, chacun choisissant où il pourrait être le plus efficace, Superman se présenta à ses amis, couvert de souffre et de cendre, à peine remit de son escapade africaine.

« Un volcan au Congo. Lisez le Daily Planet demain, vous comprendrez.

Clark avait tout de même tout entendu, et avait, tout en protégeant la population africaine, réfléchit également aux plans d'actions proposer par ses camarades. C'était de bonnes idées. Protéger Jade, intervenir à Ooloong... Il ne fallait pas céder à la peur, c'était ce que cherchait sans doute Sinestro. Même si les apparences peuvent être trompeuses, et qu'il avait sans doute une idée derrière la tête. Et la meilleure personne pour savoir comment contrer les plans d'un stratège tel que le leader des Yellow Lantern, c'était bel et bien un ami proche à Clark. Bruce.

« J'irais là où on a besoin de moi. Mais Flash, je pense que c'est à moi d'aller le chercher. De le faire revenir. Tu sais comment il est. Je pense que je peux le convaincre.