Smiley, even though it's breaking (Pv Harley Quinn)

Middletown High. Lycée comme il en existe des dizaines et des dizaines à Gotham City. Il accueillait un bon millier d'élèves de tout horizon social. Grâce aux bourses de la fondation Wayne, de nombreux démuni avait la possibilité de payer l'inscription, pour peu qu'on avait décelé du talent chez lui. Mais à part ça, rien d'exceptionnel. Pourtant, il allait être le centre de l'attention aujourd'hui. Le centre de la violence, de la conspiration, de la folie. Parce qu'un de ses élèves de dernière année, John Bender Jr., détestait ce lycée. Ces professeurs. Son directeur. Ces élèves. Bref, il détestait Middletown High brique par brique.

Et il n'était pas venu seul. Il avait recruté de nombreuse petites frappes qu'il connaissait. Son « gang » était grimé en clown, maquillage blanc, lèvres rouges. Tout comme Johnny. Il détestait ce nom aussi d'ailleurs. Il s'en était trouvé un nouveau. Smiley. Il s'en était gravé un sur le dos de sa main. La raison de ce surnom ? Il était né avec le syndrome de Möbius. Une paralysie faciale qui l'empêchait de changer d'expression, ou de cligner des yeux. Mais ses abrutis de parents l'ont forcé à effectuer une chirurgie esthétique qui le défigura. Pour qu'il affiche un sourire. Il avait toujours détesté ses parents. Qu'il repose en paix, aujourd'hui. Eux aussi avait désormais une expression figé à jamais.

Et c'était aussi ce qui attendait les élèves et le personnel de Middletown High. Eux qui s'étaient tous moqué de lui, sans exception. Désormais, Smiley et les Jokers de son crew allaient leur montré qu'on ne se moque pas impunément d'un handicap comme celui-là. Il essayait d'imaginer ce que son idole, le Joker, ferait. Mais la réponse était simple. Il les massacrerait.

Smiley regarda alors vers l'un de ses collègues, qui tenait son portable à l'horizontale, pour filmer la scène. Hors de question que Gotham rate ça. En live sur le net, ils pourraient tous voir ce qu'il en coûte de se moquer de lui. Et le Joker lui-même pourrait voir ça. Il en serait fier. Peut-être même que ça le ferait rire. Smiley arma alors son arme, et donna l'ordre d'y aller. C'était l'heure.


Ce lycée avait une autre particularité. Riko Sheridan était l'une de ses élèves. Qui était Riko ? Personne, pour beaucoup de monde. Mais elle était surtout Robin. D'un groupe de jeune, réuni par le Nid, d'abord. Mais suite à la « Loi Robin », et à plusieurs autres faits, ils ont dû arrêter leurs activité. Mais pas elle. Et elle avait croisé Batman. Un vrai bonheur. Elle est depuis la véritable Robin. Et ça, c'était vraiment trop cool. Malgré tout, elle était obligée de suivre ses cours ennuyeux. Elle passait le temps sur son portable, à vérifier toute les cinq minutes si elle ne recevait pas de messages de son nouveau mentor, s'il n'avait pas besoin de lui. Mais non.

Elle était aussi costumière, et faisait elle-même son propre costume de super-héros. Habituellement, elle sortait rarement avec. Au cas où des flics ou la sécurité voudraient fouiller son sac. Mais là, elle était trop excitée à l'idée d'être Robin qu'elle avait pas pu le laisser à la maison. Elle espérait qu'une catastrophe surviendrait, une attaque terroriste, ce genre de chose. Bien sûr, c'était pas cool de penser ce genre de chose. Il pouvait y avoir des blessés et des morts. Un sentiment partagé donc. Mais bon, aujourd'hui, ça risquait d'être une journée particulièrement ennuyeuse.

Que font les héros, les vrais, quand il ne se passe rien. Elle tourna la tête vers la chaise voisine, qui semblait vide pour n'importe qui d'autre, mais pas pour Riko. Batgirl était assise là. Elle fixait Riko. Que faisait Batgirl de ses journées ? Elle était une fille normale ? Elle allait en classe, au travail, rencontrait des mecs ? Elle sortait en boite ? Non... un héros avait d'autre chose à faire. Elle devait améliorer ses gadgets, vérifier que tout était clean en ville, surveiller les bandits en liberté, ce genre de chose. Riko était Robin depuis trop peu de temps pour savoir ce qu'était la journée lambda d'un vrai héros. Ou d'une vraie héroïne.




La vibration de son portable et le message de son amie la sortit immédiatement de ses rêvasseries. Elle observa une vidéo, le lien que lui avait envoyé Shug-R. C'était... une image de son lycée ? Avec des mecs déguisés en Joker et armée qui avançait vers l'entrée ? Qu'est ce que ça signifiait... Peut-être que la journée ne serait pas si ennuyeuse, finalement.

Harley s'ennuyait. Il ne se passait jamais rien d'intéressant pour elle.

Cloîtrée dans sa piaule sordide de l'East End, elle avait d'abord fait le ménage. Plusieurs fois de suite. Et son taudis était au moins propre !

Sauf que le ménage de 30m² ça allait relativement vite.

Puis, elle avait essayé d'enfiler le costume de Wonder Woman qu'elle avait acheté par correspondance. Et elle réalisa - avec une pointe de tristess - qu'elle n'était pas taillée comme Wonder Woman. Un peu plus petite (bon OK... beaucoup plus petite), un peu moins musculeuse (bon OK... un peu plus flasque) et elle flottait un petit peu niveau poitrine. Quant aux bottes... Wondy devait faire du 46 au moins !

Harley fit la moue. Il faudrait qu'elle se commande plutôt le costume de Wonder Girl.

Puis, Harley - toujours dans son costume qui ne lui allait pas (mais qu'elle avait rembourré avec du papier pour essayer de faire en sorte qu'il tienne) - s'allongea sur son canapé et se prit à s'imaginer faisant équipe avec Wonder Woman (elle pouvait aussi - tout simplement - se rappeler la fois où, à Londres, elle avait fait "équipe" avec Wondy [ce qui avait impliqué de droguer cette dernière et d'avoir profité de son inconscience pour échanger de costumes])...

... à l'issue de sa micro-sieste, elle conclut qu'elle aimerait vraiment être la faire-valoir d'un héros célèbre. Elle était très à l'aise dans ces rôles de numéro 2. Elle fit alors la liste des gens dont elle aimerait bien tenir le cartable...

... en 1) Wonder Woman, en 2) Batman (mais elle préférerait l'épouser), en 3) Green Arrow (s'il rase son bouc), en 4) Martian Manhunter (tout ça parce qu'elle aimerait se peindre en vert), en...

... elle finit par se rendormir : compter les héros lui avait toujours fait cet effet !

Quand elle se réveilla (toujours grimée en Wonder Woman), elle arrosa sa plante (morte) et nourrit le castor (empaillé). Puis, elle jeta un œil sur le téléphone portable qu'elle avait chouré à une gamine dans la rue et...

... elle sourit ! Il allait y avoir de l'action pour elle !


Ce qu'Harley avait vu était tout simplement la vidéo de Joker Junior. Il avait l'air d'un gamin dérangé et il se prenait pour Biquet. Bref, il avait - au choix - 1) besoin d'un psychiatre (elle l'avait été), 2) besoin d'un side-kick (elle l'avait été pour Biquet) ou 3) besoin de se faire taper dessus par une super-héroïne (ce qu'elle était, a fortiori, avec le costume de Wonder Woman [acheté par correspondance] sur le dos).

Bref, alors qu'elle était à bord dans la Harleymobile (en fait un taxi qu'elle avait hélé dans la rue), Harley se préparait. Elle allait devoir faire honneur à Wonder Woman, Sigmund Freud et... Biquet.

Elle allait devoir l'aider psychologiquement, lui prêter main-forte et aussi l'arrêter.

Bref, c'était une mission pour Wonder Quinn !


Arrivée devant le lycée, Harley paya la course puis clopina dans ses bottes trop grandes de son costume de Wonder Woman vers l'entrée du lycée... elle cherchait où se trouvaient Kid Joker et ses sbires, espérant bien être la première super-héroïne sur les lieux...

Habituellement, les élèves regardaient tous impatiemment l'heure qui s'affichait sur leurs téléphones, guettant le son de cloche providentielle qui annoncerait la fin des cours. C'était sans doute le son le plus réjouissant que pouvait écouter un adolescent. Le son de la liberté, de la fin de l'ennui mortel, du début du week-end ou de l'heure du déjeuner. Beaucoup de notion plaisante était ainsi associé à ce bruit. C'est pourquoi, s'il était déjà cruel d'entré dans un lycée armé jusqu'au dents pour y faire une tuerie, privé ces lycéens de ce plaisir quotidien était encore plus hilarant pour Smiley.

Et en effet, malheureusement pour eux, aujourd'hui , c'étaient les sons lourds et puissants de tirs de mitraillettes et d'autres armes à feu qui sonnait le départ précipité des élèves de leurs classes respectives. Mais pour autant, la classe n'était toujours pas finie, oh non. C'était le jour où les élèves de Middletown High allait recevoir leur plus importante leçon. Cette leçon, c'était John Bender Jr., ou plutôt Smiley, qui allait leur donner. Ses hommes bloquaient toutes les issues. Il les connaissait toute par cœur, à force d'avoir fuit cet établissement un nombre incalculable de fois pour éviter la cruauté de ses occupants.

Et personne n'allait gâcher cette magnifique et horrible journée. à moins que... le téléphone de Smiley sonna.

« Patron, y a une... euh... femme... déguisée en Wonder Woman qui s'approche de l'entrée principale. On fait quoi ?

« Haha... voilà que même les folles se prennent pour des super-héroïnes. S'ils pensent qu'un déguisement suffit à me faire peur, c'est qu'ils sont encore plus drôle que je l'imaginais. Ne la laissait pas entrée ! Butez-là s'il le faut. Personne ne doit gâcher la fête.

Maintenant que l'alarme était enclenchée, le plan vigi-pirate était lancé par le proviseur Weiner. Il allait réunir tout les élèves dans le gymnase, tout barricader, et attendre l'arrivé des forces spéciales. C'était donc le moment idéal pour réunir tout le monde, et montrer qui était le véritable boss, l'héritier du Joker, le futur de la criminalité de Gotham. Il portait un nouveau nom depuis l'assassinat de ses propres parents. Et aujourd'hui, tout le monde le connaitrait.

* * *

Riko observa tous ses camarades paniqués autour d'elle dès que les premiers tirs se firent entendre dans tout le lycée. Ils n'avaient pas attendus de suivre le professeur comme le voulait les consignes en cas d'attaque terroristes. Depuis le 11 Septembre, tous les lycées d’Amérique avait ce genre de consigne, et chaque année, il y avait une ou deux fausse alerte programmée pour que tous le monde soit au parfum. En général, ces journées étaient appréciés, car elle interrompait les cours. Aujourd'hui, comme le voulait la célèbre phrase, ce n'était pas un exercice. Le danger était réelle. Et plus aucune consigne n'était respectée. La panique envahissait Middletown High. Et la panique ne résolvait que rarement les problèmes. D'ailleurs, en règle général, elle les aggravait.

Riko était une héroïne, elle avait l'habitude de faire face au danger. Pourtant, la panique montait chez elle également. Peut-être parce que tous ses camarades la contaminait, en quelques sortes, ou parce que le danger était particulièrement effrayant. Elle s'était entraînée quelques fois déjà avec Batman, et il lui avait pourtant déjà dit qu'elle n'était pas prête, encore, à être vraiment Robin. Sa formation venait donc de commencer, et pourtant elle devait déjà agir.

Si tous les élèves se dirigeait vers le gymnase, qui semblait être la seule issue qu'avait laissé les Jokers de libre, Riko se dirigea vers les toilettes de l'aile Est et se dépêcha de vêtir son costume rouge, jaune et noir de Robin. Elle avait également emprunter un petit bâton métallique, fait dans un alliage à la fois léger et très résistant, dans l'arsenal du Bat-Bunker, qui remplacerait efficacement son ancienne arme, un bâton de majorettes. Elle avait aussi emprunter d'autre petite chose, qu'elle avait entreposé dans son fameux sac, mais elle se les réserverait pour plus tard. Tout ça devait coûter très cher, il ne fallait pas le gâcher.

Alors qu'un des hommes de Smiley, grimé en clown lui aussi, fouillait les toilettes pour vérifier que personne ne se cachait là, il leva son arme dès qu'il vue Riko, ou plutôt Robin. Elle sortit rapidement une bombe aérosol d'auto-défense, qui diffusa un gaz lacrymogène en direction du vusage du « Joker ». Efficace pour gêner son adversaire, elle en profita pour le frapper violemment entre les jambes. Un endroit toujours sensible pour les mecs. Il ne se lèverait pas de sitôt. Elle le désarma, retira le chargeur et jeta l'arme dans les toilettes. Ce n'était qu'un très léger avant goût de ce qui attendait Robin. Et sur ce coup là, elle risquait d'être seule. Pas de Batman, ni d'autre Robins.

On avait voulu tuer Wonder Quinn mais cette dernière était toujours vivante. Car les sbires de Joker Jr. n'étaient que du tout petit et très menu fretin fasse à celle qui avait survécu à tant de sévices de la part du véritable Joker...

... bref, les capacités martiales du Dr. Quinzel alliées à ses talents d'ex-gymnaste et mises en batteries avec un esprit pervers et retors et...

... quelques membres de la Team-Joker-Junior risquaient de ne plus jamais marcher normalement pour un bon bout de temps.

Un peu de violence gratuite, ça dégourdissait un peu les jambes et les articulations !

Bref, Harley avait réussi à entrer dans le lycée et déambulait gaiement à la recherche de Joker Jr. pour lui proposer ses services. Le crépitement des armes à feu et les cris étouffés des gamins en quête d'un refuge (en l'espèce un gymnase) avait le doux son du chaos à ses oreilles...

... les larmes, le sang et la poudre... quel bel apprentissage pour toutes ces chères têtes blondes ? Peut-être même que le Dr. Quinzel allait animer un cours ou deux ?

Quoiqu'il en fut, Harley avait d'abord envie de se rincer la figure et de boire un coup avant de repartir faire ce qu'elle avait à faire. Aussi, elle entra dans les toilettes et vit...

... un type KO et une sorte de cosplay de Robin. Elle lança, toute ravie :

"J'adore ton costume, c'est toi qui l'a fait ?"

Puis, réalisant qu'elle était déguisée en Wonder Woman, elle précisa à son propre sujet :

"Moi ? Le mien, je l'ai simplement volé !"

"C'est super bien fait !" s'extasia Harley en s'approchant de la jeune femme. Elle tendit même la main pour tenter de toucher ses épaulettes, parce que c'était doré et que c'était joli et qu'elle avait soudainement envie d'avoir les mêmes...

... mais elle se ravisa et annonça, très sérieusement :

"Robin ? Enchantée, moi c'est Wonder Woman, princesse des Amazones et ambassadrice de paix. J'étais venue aujourd'hui pour... euh... parler de la paix dans le monde et de la nécessité d'être gentils tous ensemble, de se tenir par la main pour faire des farandoles dans le parc et euh..."

Harley ne s'était jamais réellement demandée ce que faisait une amazone pour se détendre, s'amuser ou même dans la vie de tous les jours. Elle était une fan débile de Wonder Woman mais ignorait tout d'elle. Elle se sentit, soudainement...

... minable.

Bref, elle avait été coupée dans son élan. Et elle en aurait presque oublié de tenir avec la main son haut de costume qui menaçait à tout instant de tomber et de la rendre coupable (fichu costume volé !) d'exhibition sexuelle sur mineur de 15 ans.

Elle tint bon et le costume tint en place. Elle demanda néanmoins :

"Robin, tu as déjà vu Batman tout nu ?"

Mais le castor qui était dans sa tête lui hurla - en bon petit surmoi survitaminé bien qu'inefficace - que là n'était pas la question et que c'était même hors de propos. Parce qu'en plus Robin, tout le monde savait que c'était un mec. Peut-être le mec à Batman. Ce qui rendait d'ailleurs hypothétique les velléités sentimentales de Harley sur ledit Batman. Bref.

Robin était autant Robin qu'elle était Wonder Woman.

Bref, l'imposture était en liberté dans le lycée. Et l'imposture menaçait même de tuer plein de gamins à la manière du vrai Joker. Donc...

"Non, j'suis pas avec eux. Je suis Wonder Woman, Robin, rappelle-toi ? Il nous faut arrêter le Joker avant qu'il n'arrive à ses sombres fins et desseins. Nous ne pouvons attendre l'arrivée de Batman alors... euh... Le plan, c'est... euh..."

Elle patinait dans la semoule. Comme si elle marchait dans des bottes trop larges pour elle. Ce qu'elle faisait d'ailleurs et tout le papier mâché du monde dans ses godasses ne pourrait rien y changer...

"Robin, en tant que jeune héros en héroïsme accompagné... quel est ton plan ? Steup', dis-le et je te dirais s'il est bien ton plan..."

Les Jokers Jr. allaient avoir droit à une grosse prise de tête en perspective. Du genre à regretter que la vraie Wonder Woman ne soit pas plutôt venue !