Order & Chaos <> Chaos & Order [Klarion]

De sombres nuages tapissent lentement le ciel de New-York. Et il lève un instant les yeux sur ce phénomène climatique simple. « Tiens, ça se gâte. » Lentement, le jeune homme aux cheveux corbeaux baisse ses yeux sur la silhouette ayant prononcé ces quelques mots. Il hausse un sourcil. Il est humain de dire quelques évidences. Peut-être pour expliquer une chose qu'un imbécile n'aurait pas compris ? Mais dans ce petit parc, tous les deux semble former un duo solitaire. Serait-ce donc lui l'imbécile ?
Ses yeux se plissent légèrement. L'a-t-il réellement traité d'imbécile par cette seule évidence ? Que faire, que faire ? Tester la prise de risque de ce joueur d'échec – ah, oui, l'un comme l'autre entravent une table en pierre de leurs silhouettes – et voir jusqu'où il peut aller ? Ça changerait les modalités de la partie. Et administrativement, modifié les règles d'une partie déjà lancé, c'est aussi difficile … que … au hasard … annuler des élections en France !

Alors, le jeune homme hausse simplement les épaules. « Mui. Enfin, ça se pressentait. » Il plonge la main dans le paquet de bonbons qui traîne de son côté de la table, sortant quelques réglisses qu'il avale sans problème. Le mouvement est suivi des yeux de l'autre joueur, plus âgé. Qui attend que son partenaire joue.

Et il tarde.
Il croyait les jeunes plus énergiques.
Mais depuis le début ce gosse, qui semble en fin d'adolescence – tout dépend comment vous définissez l'adolescence –, n'est pas très rapide. Il préfère passer du temps à passer ses doigts dans la fourrure du chat qui dort tranquillement sur son banc, à côté de lui, ou au contraire les glisser dans son paquet de bonbons.

D'ailleurs, il était pas vide il y a quelques minutes ? Enfin, il aurait dû l'être. Il aurait dû.

Mais lorsqu'on fait face à Klarion Bleak, il faut apprendre à différencier le vrai du faux. Par exemple, l'échiquier. Est-il en train de gagner ? Non, et il le sait. C'est pour ça qu'il est pressé que le Lutin – qu'il appelle « Sale Gosse », dans sa tête – se dépêche. Est-il vraiment en train de jouer aux échecs ? Eh bien, là encore, oui. Et c'est mieux. Car franchement, il est encore plus nul à la belote qu'à ce jeu. Puis, ils ne sont pas quatre. Donc pas de belotes.
… Où en étions nous … ?

Ah. Donc oui, il perd.
Oui, il joue aux échecs.
Par contre, non, il ne voit pas les marques qui parcours son corps, dès un pion ou une figure tombée. Non, il ne sent pas sa peau devenir moins souple. Ses doigts difficiles à plier ? Mais non, c'est juste ses vieux rhumatismes qui refont parler d'eux ! D'ailleurs … « Vrai. Mes rhumatismes s'étaient réveillés hier. » Bon, c'est faux, mais il voulait éviter que le gamin lui lance un vieux proverbe – qu'il connaît par cœur – concernant le petit vent froid de Mars qui vient de l'Est où ces autres petites traditions de campagne. Fallait quand même pas qu'il pense pouvoir le battre dans les proverbes ou les petits signes de mauvais temps à la con !

Et, là encore, où en étions nous ?
Ah oui, à sa mort prochaine !

Comment ça, spoilers ?! Genre, il allait l'inviter à faire du patinage artistique alors qu'il est en train de le transformer en pièce d'échec à taille humaine à travers un rituel complexe ?
… Oui. Bon. C'était la finalité.

Qui n'arrive pas. Non pas à cause de la narration – enfin, si … mais non –, mais bien à cause d'un événement. Tout commence par le chat roux – Teekl – qui se redresse sur ses quatre pattes et pousse un doux miaulement intrigué. Au même moment, une vibration. Que Klarion ressent, bien entendu. Il cligne donc des yeux. Il tourne la tête. Et il voit l'invisible.

« Oh. » Et une lueur violacée l'attrape, l'attire. L'extirpe. Alors que son Roi tombe.
« Non ! J'AI PERDU ! » Les derniers mots. Ou les premiers. Alors qu'il apparaît là où il ne s'attendait pas à être.

Klarion bleak est un homme – qui ne fait pas son âge – avec un sens très particulier des priorités. Et tenir son Roi, pour le faire bouger. Pour créer un piège – un énième piège, bien plus violent que les précédents. Pour en finir avec cette partie … Bref, donc, tenir ce Roi justement quand une vibration magique traverse l'Espace et l'extrait de cette réalité pour l'accompagner dans une nouvelle – aux côtés de son familier -, voilà qui n'est guère bon pour la partie.
Car la pièce ne l'accompagne pas.

Et tombe dans l'herbe. Alors que la pluie commence à tomber. Face à un homme qui regarde le siège vide, sans savoir qu'il vient d'échapper à être un homme-pièce d'échec.
Il était rapide pour partir ce sacripant.

Sacripant qui laisse Teekl grimper sur son épaule, alors qu'ils commencent à tomber dans cet étrange décor. Un peu trop vite. « Mraouw ! » Les griffes s'enfoncent. Un peu. Le Witch-Boy réfléchi alors vite. Vite. « Ah ! Nounou ! » Ainsi apparaît un parapluie, qu'il ouvre. Ralentissant sa chute. Et la contrôlant. Alors qu'il observe une silhouette, en contrebas. Et qu'il observe dans la même direction. « Oh. »

Un air de déjà vu ? Mais non.
Vous vous faites des idées.

La dernière fois, il a dit « Oh » suite à une vibration magique. Là, il fait « Oh » face aux deux entités qui composent la dualité qui donne naissance à quasiment tous les concepts de cet univers !
Oui. C'est différent.

Et en contrebas … Il fronce un instant les sourcils. Il approche. Lentement. Doucement … « Nabu ! Attend un peu que je descende ! » Oui, ce n'est pas vraiment Nabu. Docteur Fate, tout ça. Mais tout ceci n'est qu'un détail. Qui n'intéresse guère le jeune homme – dont les vêtements se composent d'une tenue habillée, aux couleurs clairs. La réalité des choses est … qu'il commence à y avoir un peu trop de « Docteur Machin ». Nabu, c'est plus simple, plus direct. Tout ça. Puis ça a un côté ancien, genre, je connais des gens hauts placés, tout ça …

Et dire « j'ai flanqué une déculottée à Nabu » c'est mieux que « j'ai flanqué une déculottée à un vieillard qui s'appelait Docteur Fate ». Non ?

Arrivant au sol que Klarion Bleak remet correctement sa cravate. Alors que Teekl miaule en direction de Nabu. Enfin. De Docteur Fate.
Bref. Du gars qui porte cet horrible heaume jaune.
« Fais moi confiance au moins pour ça, le style Heaume Chatoyant, c'est pas vraiment XXIème siècle... » Il garde le parapluie dans sa main – gauche, car il est … bah gaucher hein –, couvrant d'ailleurs l'autre personnage.
Ah. Oui.

Ordre. Docteur Fate.
Chaos. The Witch-Boy.

Mais bon, autant couvrir tout le monde de la pluie – apocalyptique – qui semble vouloir venir en ces lieux.

« Bon. Se passe quoi ici ? Une nouvelle prophétie Maya ? » On s'attend très peu à voir les essences primaires du Chaos et de l'Ordre apparaître au même endroit. Surtout face à des Agents de l'un et de l'autre.
Au mieux, les Seigneurs, parfois … Et encore.

« Miaaouw ? »
« C'est vrai ça, tu veux pas nous ouvrir plutôt ? »
Bah quoi. Il lui prête déjà une partie de son parapluie !

Il fronce les sourcils. Il regarde un peu sa main. Bleue. Il n'aime pas ça. Depuis quand sa magie n'obéit que partiellement à ses ordres. Un grognement. Balance le problème d'un revers de la main, avant d'observer celui qui, finalement, ne semble pas plus vieux que lui – un fait difficile à réaliser. Et Klarion Bleak l'écoute. À la première question, le sorcier penche la tête sur le côté. « Newbie, donc. On m'appelle Klarion, le Witch-Boy. »
Il observe un instant la tenue portée par le jeune homme. Différente. Moins … m'as-tu vu. Plus jeune. Encore que, cette réalité semble bien différente du point de vue de l'histoire. S'il était arrivé à l'époque de la colonisation de ces terres, sûrement que certains de ses vêtements auraient été considérés comme contemporains et au goût du jour !

Encore que, ceux là, actuellement.
Bah ! Sommes-nous vraiment là pour parler tissu, chiffons et maquillages ?
Quoique, ce vernis noirs est quand même agréable à l’œil.

Qu'importe. Quand à la question suivante ? « Ça ? » Il hausse alors un sourcil … Le jeune homme le fixe. Avant que, lentement, une expression d'inquiétude – fausse ? Difficile à savoir – se pose sur son visage, demandant … « C'est si difficile de porter le Heaume … ? Oh mon pauvre … Je ne savais pas … Bon. Je vais essayer de t'expliquer avec des mots simples. » Le lancer ? Il ne fallait pas. Mais bon, l'être humain aime faire des erreur. Pas toujours les bonnes, certes.

Mais c'est ainsi qu'il apprend.
Mais il y a tant de choses à dire sur cela. Les raisons de son apparition. Sa principale caractéristique. De nombreux éléments gravitent autour de ceci. Alors, en une seconde, il refait toute son histoire, alors que ses yeux se posent un instant sur le phénomène magique. Non, c'est bon, ils ne sont toujours pas viser par une pluie de destruction aveugle.
Il réfléchi donc, alors que ses doigts libres viennent se perdre dans la fourrure de son adorable familier. Avant de se décider à faire, réellement, simple. Après tout, le pauvre semble perdu. Et jeune. « Bon alors … Ceci … Est ce qu'on l'on appelle … » Il pointe son parapluie en direction de l'Ordre et du Chaos, comme pour les montrer – bien qu'il ne fait guère que brouiller leur vision. « Un parapluie. C'est très utile pour se protéger de la pluie. Et pour voler aussi. » Il le redresse, couvrant ainsi de nouveau leurs silhouettes fragiles.

Oh, il pourrait en dire plus. Raison d'existence, passé, tout ça tout ça. Mais il semble déjà avoir oublié le sujet, son regard se tournant – à nouveau – vers les entités primordiales. Malgré une envie d'être éloigné de ce joyeux spectacle – cinq galaxies minimum –, le jeune sorcier ne peut s'empêcher d'être fasciné. Par les mouvements d'énergies. Par les sensations magique. «Eh bien … » Il hausse les épaules. Pourquoi il est là ? « Sûrement pour ça. » Et il montre le phénomène d'un mouvement de tête.

Puis il l'écoute, simplement. Il tourne les yeux. Il regarde les poings qui se serrent. Klarion hausse un sourcil, à nouveau. Est-ce la colère qui parle ? Ou le désespoir ? Car à ce moment, des petits détails accompagnent ses mots. Mais que peut-il répondre ? Il pourrait lui dire que s'il veut se plaindre à quelqu'un, c'est à celui qui a donné ce Heaume a ses prédécesseurs. Que ça lui arrivera. Un jour. Et qu'il laissera cet héritage pourri à un autre.

Mais, eh. Chacun sa croix.
La sienne ? Secret.

Quant à l'autre question … « Eh b... » Eh bien non. Juste, non. Alors qu'il s'apprêtait à répondre. À dire qu'il n'en savait fichtrement rien et qu'ils pouvaient tout simplement s'asseoir au sol et regarder l'Apocalypse arriver, voilà qu'une silhouette intervient. Et parle. Pour lui. Et pour ceux qui peuvent tout briser. Ou créer. Ou dominer. Oui. Le deutéragoniste que tout le monde attend. « Ah … Il a fallu que ce soit vous. » Il baisse la tête. Déjà fatigué. Teekl elle-même préfère rester silencieuse. Elle aurait pu feuler. Mais, la survie est plus agréable.
Mais il l'écoute quand même. Car derrière cette attitude, finalement assez désinvolte, se cache un intérêt grandissant. Une curiosité étrange. Ses yeux se lèvent. Il écoute, oui.

Il lève légèrement ses doigts. Il claque ceux-ci.
Non. Et il n'est pas surpris. Pourquoi mentirait-il ?

Ses doigts viennent alors masser sa tempe. Récapituler tout ceci en vient à résumer les choses par un mot …
Problématique.

« Donc si je comprends bien. Une menace en vient à déranger suffisamment nos essences respectives pour que cet Agent de l'Ordre et moi-même devons nous allier, c'est bien ça ? Kid Eternity n'était pas disponible ? » Il cligne un peu des yeux. « Il est toujours en activité … ? » Peut-être pas … « Qu'importe. Doit-on jouer aux devinettes ou avons nous au moins le droit de connaître les éléments identifiés ? »
Il ferme un instant les yeux, il inspire, doucement.

Puis il ferme son parapluie. Alors que Teekl laisse entendre un miaulement.
« Leur demander directement ? Oui, bien entendu. Attend. Tu as une idée sur comment faire ? Ô grandes puissances cosmiques antédiluviennes, offrez-nous vos connaissances et guidez-nous sur les raisons qui vous ont poussé à nous convoquer en ces lieux. » Petit silence.

« Mraouw. »
« Si tu le dis. »

Désinvolte. Et pourtant il regarde de nouveau l'homme qui leur a donné les informations. Ce Phantom Stranger. « La magie demande à connaître. Il y a un déroulé. On ne fait pas sans savoir. C'est le meilleur moyen … » Un sourire. Plutôt froid. Qui efface finalement ces quelques secondes de comédie étrange. « De disparaître. Alors je poserai cette question : qu'est-ce qui lie le Chaos et l'Ordre dans autre chose qu'une opposition primordiale et oblige … une … utilisation de force conjointe ? »

Il glisse sa main dans sa poche. Ses yeux brillent, par la curiosité. Mais aussi par le sérieux de l'Agent du Chaos.
Qui n'aime pas être au pied du mur de cette façon …

Klarion Bleak regarde le jeune homme à ses côtés. Choqué. Non pas parce qu'il a définitivement brisé – en narration du moins – sa crédibilité en écorchant son nom. Pour une raison plus précise. Plus … intense, pour lui. Il approche, d'un pas. Le sorcier approche aussi sa main, légèrement tremblante. Mais il ne le touche pas – pourquoi le ferait-il ? Il pourrait attraper sa manche. Oh, ce serait si bon. Mais il a l'air quand même un peu sur les nerfs le petit … tout comme lui, oui, bien entendu. Mais c'est courant, chez le Witch-Boy.
« Mais … » Un petit sanglot dans la voix. Une légère tristesse qui vient lentement couler de son œil gauche. Une lèvre très légèrement tremblante. « Pourquoi … ? Je croyais que tu m'aimais … Chaton. » Et sa langue vient récupérer la perle salée qui tombe de son œil. Avant de se concentrer sur Phantom Stranger. Oubliant totalement ce rôle.

Plus sérieux. Attentif.

« Je ne peux pas lui donner tort. » La phrase est ponctué par le miaulement fatigué de la féline posée sur ses épaules, qui en vient à bailler, sa patte venant jouer avec une des mèches de son ami humanoïde. « Ça va pas dans sa tête. Il a un péage dans la bouche qui contrôle le débit et la quantité de mots qu'il lance. Et c'est pas vrai, je suis aussi chiant que ça, même quand tu n'es pas là pour venir agiter ton Ordre sous mon nez, Docteur P'tain. » Bon, pas autant. Le calme, il l'a parfois. Dans sa tête. Dans ses mots.

Mais depuis qu'il est là. Ça bouillonne. Pas seulement parce que l'endroit pue l'Ordre. Ou parce qu'il pue le Chaos – parce que ça pue quand même hein, faut pas le nier. Mais parce qu'il est proche. De tout ceci. De ce mélange de force. Et que ça a un effet chez lui. Ça peut rendre fou. Ça peut rendre dépendant. Et il n'a pas envie. Pas envie de finir comme une créature famélique qui se balade dans les souterrains de ce monde en criant Précieux à chaque idée de conflit d'énergie.
Il contrôle, donc. Pas par besoin d'ordre. Mais parce que il a l'expérience que certaines choses n'apparaissent pas par hasard. Et que ce conte que leur propose cet homme n'est pas commun. Même pour lui. Surtout pour lui. Alors il faut éviter que ça dérape. Oui. Éviter que les choses n'en viennent à lui péter à la figure.

Sa main vient grattouiller de nouveau la fourrure de sa rousse amie, alors qu'il écoute l'échange qui commence à naître. Bien, des informations. Voilà ce qu'il manque. Et la première l'intéresse. Une auto-alimentation. Un instant, il lâche du regard l'homme. Qui continue de parler. Pour observer le cœur de cette rencontre d'énergie. Et oui, cette façon de faire … peut apporter … une puissance partic...

Il s'est de nouveau tourné vers Phantom Stranger. Qui a fait apparaître une image. Ses pensées se sont arrêtées. Devant cette forme. Il n'en faut pas beaucoup plus pour qu'il recule. D'un pas. Teekl, elle, s'est redressée. Fêlant. Après cette apparition. Car même si ce n'est qu'une image, elle sait. Ils savent. Tous. Que ce protagoniste n'est aucunement là pour apporter Chaos ou Ordre. Même à travers une image, il le ressent. Pas parce qu'il l'a déjà vu. Mais par les premières choses qu'il entend concernant cette Horreur Incarnée. Issue des replis de l'Univers. Une créature qui a réussi à travers le tissu entre Sa Réalité et la Leur. Et parce qu'il ressent. Naturellement. À quel point cette chose est fondamentalement écœurante, pour la magie. Son lien. C'est ce lien, profond, génétique, qui lui murmure une telle chose …

Quant à la suite …

Son cœur bat fortement dans sa poitrine. Il ne bouge pas, quand il voit l'Homme Inversé. Il fixe cette créature. Remarque la réaction du jeune homme à côté de lui. L'Horreur Incarnée et son Éclaireur. Teekl feule à nouveau. « Bienvenue à la fin des Temps est peut-être une bonne expression … » Il appuie sur sa lèvre inférieure. Il mord son doigt. Pas fait tout ça. Pas fait tout ça pour que ces choses ne viennent bouffer son seul plaisir.
Il mord. Il saigne. Son regard s'assombrit. Car les émotions sont violentes, chez lui. La Peur. Il veut fuir. Se cacher. Loin. Très loin. La Rage. Car ils sont au pied du mur. Lui. Mais aussi Khalid. Et toutes les forces du Chaos ou de l'Ordre. Car à l'heure actuelle, les deux mouvements de ces forces opposées sont figés. Concentré sur ça.

Et la frustration d'être ainsi mis au pied du mur. Aussi.
Et la colère de voir son terrain de jeu autant attaqué.
Et la haine de ne pas avoir invoqué Hécate lui-même pour la balancer en pâture à cette chose. Ou Trigon. Ou un autre truc qui est tellement lié à la magie qu'il ferait de l'ombre à tout le monde.

Ses traits se creusent. Un instant. Plus démoniaque que jeune homme. Il fixe cette chose. « Tu l'as déjà combattu … non ? Vu ta réaction ... » Il ouvre. Ferme ses doigts. Alors que ses traits deviennent plus doux. « Tu as survécu. C'est à souligner. Comment as-tu fait ça ? » Puis, il lève les yeux vers Phantom Stranger. « Que savons-nous actuellement sur le Héraut de l'Horreur Incarnée, cet Homme Inversé ? Que savons-nous des désordres cosmiques ? La question à se poser est si ces deux créatures sont liés à ces désordres. Peut-on les … éjecter dans leur propre Réalité en corrigeant ces désordres ? Où sont-ils fermement ancré dans notre Réalité, hors des règles qui les ont fait apparaître ? » Sa voix est vive, ses mots le sont aussi. Il réfléchit. Vite.

Car il est au pied du mur. Avec un Agent de l'Ordre. Et un seul mot sort de ses lèvres, à cet instant. Telle une empathie comportementale …

« P'tain. »

« Tu es violent avec moi Chaton. J'aime ça. Mais je ne crois pas que ce soit vraiment le moment pour débattre sur quelque chose que tu ne peux maîtriser. » Un sourire, mutin, vient se déposer sur ses lèvres suite à ces quelques mots. Oui, bien entendu, il s'énerve et en a, sûrement, totalement le droit. Après tout, le Chaos est sur les terres de Docteur Fate. Et plus que tout, on ne lui laisse guère le choix. Mais il faut faire avec. Peut-être est-ce là la grande différence entre l'Ordre & et le Chaos. Les Agents de l'un s'adapteront plus facilement aux errances qui viennent parfois s'extraire du Destin.

Ces petites perles temporelles. Ces petits fragments d'existences. Nées du hasard.
Des occasions. Des opportunités. En somme … le Kairos.

Et le Chaos s'adapte plus facilement à ces petites interprétations de l'existence, à ces nouvelles pages, étranges, particulières, mystérieuses. Où peut-être est-ce juste Klarion ? Qui a toujours aimé raconté une histoire. La sienne. Celle du Docteur Fate. Celle de Phantom Stranger. Celle de l'Horreur Incarnée. Celle du Héraut de la Fin de l'Ère de la Magie … l'Homme Inversé. Qu'il observe, alors que son image danse devant ses yeux. Son esprit bouge, rapidement. C'est vrai. Le Conteur qui leur apporte des réponses a raison. Ordre comme Chaos n'apporte pas de véritables réponses concernant cette engeance.
Pire, encore. Simple hypothèse. Qu'il ne pourrait vérifier. Mais le Chaos tout comme l'Ordre pourrait refuser même l'idée de comprendre l'existence de ces créatures. Un refus. Naturel. Viscéral. Car pour l'Ordre, cet appétit signifie la fin de toute construction durable. De toute frontière précise. De toute idée de moralité magique. Et pour le Chaos … ? La fin de l'idée même du Chaos.

Ce mouvement. Ce conflit entre chaque atomes de magie.

Ouais. Les Forces Primordiales refusent. C'est sa théorie.
Elles refusent cette existence. Qui est capable de les pousser à l’écœurement.

Et en ça … elles sont fascinantes. Ces créatures. Monstrueuses, certes … mais fascinantes. Malgré tout, cette fascination ne l'empêche pas de rester concentrer sur les mots de Phantom Stranger. Le sort est le bon. C'est une chose qu'il a noté. Qu'il a assimilé. Et les mots continuent de danser entre eux … jusqu'à ce qu'ils viennent être parasités par une voix désincarnée.

Klarion Bleak fronce les sourcils. Teekl laisse entendre un feulement. Face à ces créatures qui apparaissent. « Mignons. » L'Homme Inversé s'est montré suffisamment efficace. Suffisamment efficace pour montrer à quel point ces entités pouvaient être particulièrement abominables. Ainsi, malgré ce commentaire, il reste attentif. À cette avancée, lente. Il hausse un sourcil …

« Méditer ?! » Le mot, il l'a prononcé au même moment que le mage au heaume. Et il abaisse sa tête. Déjà épuisé. Est-ce vraiment le moment de méditer. « Uhm ? » Il ouvre un œil. Il regarde le jeune homme. Puis tourne son regard vers les créatures, qui avancent.
Sa tête penche un instant sur le côté. « On va voir … On a pas vraiment le choix de toute façon. Désolé ... je ne suis pas un de tes amis. Il faudra faire avec moi ... et Teekl. » Un petit rire traverse ses lèvres.

Alors que les créatures approchent. « Remercions cet endroit et nos amis cosmiques. » Ses mains se tendent alors, tandis que son regard pulse d'une lueur irisée. Ses majeurs et annulaires se replient, maintenues par les pouces. La roche tremble. La roche elle-même semble se tordre. La roche de ce sol, emplie de force magique. Qu'il impose à sa maîtrise. Il n'a pas le heaume. Oui. « La magie est enracinée dans ce lieu … Nous n'avons plus qu'à lui donner un petit coup de pouce. Pour grandir ! » Et la roche se transforme. Une mutation, dans sa nature. Une transmutation ! La roche devient bois. Branches. Brutales, épaisses. Qui se dirigent avec une certaine férocité vers certaines créatures. Animées par la magie de Klarion. Qui puise dans le sol. Qui puise dans l'air ambiant. La magie est partout.

Mais viennent-elles entraver ? Non. Les pointes acérées semblent rechercher l'acte le plus létal qu'il soit. S'enfoncer. Bourgeonner. Plus. Encore plus. Qu'une forêt de gui s'élève. « Baldr n'aurait pas apprécié. N'est-ce pas, Teekl ? » Ouvrant complètement ses doigts, il tend alors ses mains vers les cibles de cette horde végétale. Pour impulser une célérité plus importante. Son familier, lui, laisse entendre un miaulement. avant de sauter de ses épaules.

Elle se prépare, elle aussi. À réagir. Avec Son Witch-Boy.

« Et je m'occupe après de la popote de Monsieur ? » Il abaisse une main, tandis que l'autre bouge légèrement, des mouvements tranquilles, et pourtant menaçant, tant la flore semble gagner en intensité, et en dangerosité. Il écoute la suite. Les mots. Un ordre rapide. Cohérent avec l'actuelle situation. Klarion hoche la tête. Sans autres mots. Il a bien compris la situation. Un seul échec ne le pousserait pas dans une quelconque prison. Non, ce serait pire. Bien pire.

Ils sont obligés. Alors ils le font. Et il en profite, il ne le cache pas. De voir les émotions de Dr Fate exploser. De le voir frapper. Attaquer. Plus une bête qu'un mage. Même à travers cette énergie, plus féroce. Et son sourire s'étire. Ses iris fixent un instant cette silhouette. Plutôt sauvage. Un frisson traverse sa nuque. « Il me ferait presque complexer … ce P'tit Con. » Ses traits se durcissent. Il tourne sa main. Des vignes se rassemblent violemment, en une vrille qui vient frapper un premier démon. Pour tenter de l'empaler. Le Witch-Boy fronce les yeux. Si le mouvement a bien repoussé la créature, le corps du démon est suffisamment résistant pour briser l'écorce des végétaux magiques.

Après une excuse mentale à un certain Swampy, le jeune homme envoie de nouvelles vignes venir couvrir les différents assauts, vifs et rapides, de son associé de l'Ordre. Il rigole, légèrement. Pensé qu'un jour il aiderait un Dr Fate … Eh, le hasard réserve des surprises. Parfois bien étranges.
Les mots de Khalid résonnent. Teekl miaule, plus fortement. Alors qu'elle saute sur l'épaule de son maître. « T'inquiète. Je ne vais pas laisser des petites saloperies te croquer. » Et il disparaît. Un instant de silence. Mais bien trop court pour qu'une pensée ne viennent se former complètement. « Je te réserve, Chaton. » Il est apparu. Proche de l'Agent de l'Ordre. L'Agent du Chaos, dos à lui.

Alors que des démons arrivent brutalement sur eux deux. Que certains se sont mis à hurler, leur dos se déformant pour laisser voir de terribles ailes. Qu'importe où ils se trouvent. Qu'importe comment ils sont placés. Ces monstres s'adapent.
Et il lève ses mains. Formant des demi-cercle par le simple mouvement. Une vibration traverse l'espace qui les entoure. Une barrière se dressant, formée d'énergie magique. Qui vient repousser les démons.

« Attends encore. » Ça peut ressembler à un ordre, oui. Un ordre ou un conseil, qu'il donne. Alors qu'il ferme ses mains. Ses paupières. « Attends le bon moment. » Puis, d'un coup, il ouvre ses doigts. Les plantes se dressant alors brutalement.

Elles s'étirent. Elles se divisent. Encore. Encore. Alors que le regard de l'Agent du Chaos brille. Les vignes s'accrochent aux démons. Attrapent les ailes cartilagineuses de certains. Les paralyser. Maintenant, c'est le but. Les paralyser. Car ils sont résistants, ces cons. Et qu'ils pourraient avoir un tour dans leur sac. Alors il fait ce qu'il fait. Il guide certains appendices végétaux sous la chair, pour bloquer les tendons.

Un rire traverse les lèvres de Klarion, alors que ses doigts bougent, encore un peu. Qu'il fait en sorte qu'ils ne puissent pas se défendre. Pire …
Qu'ils s'ouvrent totalement à Dr Fate.

« Les patients sont prêts, Docteur ! » Une petite voix d'infirmière aurait été parfait mais là … pas vraiment le temps !

Les surprises, ça prend plusieurs formes. Parfois, celle d'un cadeau explosif. Parfois, celle d'un véritable cadeau. Et, parfois, celle de voir Docteur Fate réunir l'essence la plus pure de la magie. Sans transformation. Sans l'idée même d'art arcanique. Juste, cette essence. Et c'est une belle surprise, en fait. Brute, hein. Quand même, faut pas se le cacher. C'est brute et ça laisse entendre quand même que le p'tit gars, faut pas trop le chercher. Quoique, cela n'a jamais réellement empêché ce cher Witch-Boy de faire ce qu'il pouvait, ou voulait …
Mais oui, belle surprise. Qu'il ne peut voir. Car il obéi tout de même à l'ordre. Et ferme ses yeux. Tout comme Teekl, qui a été bien plus rapide. Les yeux clos. Mais l'esprit aiguisé. Il ressent.

Le mouvement. Dans l'espace.
L'espace. En mouvement.
Chaque particules de magies qui s'étirent, violemment, puissamment. Qui viennent nourrir ces monstres dévoreurs.

C'est une magnifique danse que l'espace et la magie est en train de vivre. Au moins peut-il en profiter ainsi. Par ce simple lien, inexorable, qu'il a tissé avec les énergies qui forment la matière – entre autre. Puis, le spectacle fini par s'effacer, un silence, seulement brisé par la respiration difficile du Dr Fate. Alors, il ouvre les yeux. Pour poser son regard sur la silhouette fatiguée du jeune homme au heaume. Pour regarder autour, ensuite. Un sifflement appréciateur résonne entre ses lèvres.

« Belle idée … Content de voir qu'il y a des esprits amusants chez les forces de l'Ordre. » Le jeune homme observe, encore. Comme pour vérifier que les différentes entités soient bien toutes absentes. Ce qui semble être le cas.

Et il hausse un sourcil, à la question du jeune homme. Le Witch-Boy penche la tête sur le côté. « Euh … ça va. Oui. » Un peu fatigué ? Oui. Pas tant que son associé de fortune. Les dégâts émotionnels ? Il doit encore redescendre un peu. Ce que n'aide pas Khalid, avec cette question. Car Klarion, après le stade du plaisir d'utiliser la magie et la fascination de ressentir les mouvements de celle-ci … est maintenant perplexe.
Bien la première fois qu'un mage de l'Ordre – un Dr Fate qui plus est –, ne lui demande réellement son état. Un instant, il se gratte l'arrière de la tête. Il détourne les yeux. « T'es encore jeune toi. Mon p'tit conseil. Si un lieu possède une énergie magique, y a des moyens d'en profiter. Enfin, pour ce que j'en dis. » Il grogne, légèrement.

Que ceci soit vite oublié de l'Histoire. Et pourtant, c'est un conseil qu'il veut donner. Aussi pour sa survie. Car s'ils doivent combattre, ensemble … autant qu'ils ne meurent pas. Que ce soit séparément, ou ensemble hein. Genre, la mort c'est bien. Mais pas quand on combat une créature à deux – enfin à trois – si c'est pour finir à être en solitaire.

Ils sont obligés. D'être alliés. Pour le moment.
C'est agaçant. Et c'est ce qui le fait grogner.

« J'imagine que tu as tenté la crise de foie contre l'Homme Inversé la dernière fois ? » Le problème est là. Ils vont devoir travailler ensemble. Contre ça. Contre l'Homme Inversé. Contre la chose qui pourrait les dévorer assez facilement s'ils ne font pas attention. Rien qu'à l'idée d'en parler, il tourne légèrement la tête. Pour observer. S'il n'est pas dans un coin. Dans un angle physiquement impossible de l'Espace-Temps, à les observer. Car il l'imagine bien. Oui, il l'imagine avancer dans ces formes impossibles. Dans ces agglomérats cartilagineux de l'Univers. Qu'un Seigneur du Chaos éviterait.

Teekl miaule. Car elle sait à quoi il pense. À l'Homme Inversé. Et aussi à celui qui est allé médité. « Faut que Phantom Stranger se ramène. Qu'il nous donne plus d'informations. J'ai une possible idée. Pour le sortilège. Faut juste beaucoup d'informations. Et genre … du Temps aussi. Avec des rituels, nous pouvons manipuler l'énergie et la matière d'un sortilège. L'adapter. On isole le principe qui a affaibli le sortilège. Et on trouve une solution pour protéger notre sortilège de ça. » Il réfléchi, à voix haute. Son index tapote sur sa tempe, alors qu'il fait les cent pas en vas et viens. « Méditer. Mon cul. »

Silence. Le jeune homme regarde alors le mage de l'Ordre. Ses yeux se plissent. Klarion Bleak le fixe. Longuement … « Attends … Tu m'as vraiment demandé comment ça allait ?! »

Capable de garder une chose en tête ?
Quelle est cette diablerie ? !

La Tour du Destin, ou plutôt son environnement, vibre. L'Agent du Chaos le ressent. À travers chaque parcelle de sa peau … Il sent. Et il observe, aussi. Ses yeux sombres qui viennent se poser contre les différents mouvements invisibles. Il observe, cette danse. Des mouvements, qui cherchent à s'unir avec la silhouette de Dr Fate.

Qui arrive à s'unir avec celle de l'Agent de l'Ordre. Dont le corps, lentement, se connecte à la nature particulière de cette énergie fondamentale. Qui compose ce lieu. Qui le fait vivre. Qui lui donne sa stabilité. Un lien déjà formé. Un lien qu'il intensifie. Avec lequel il nourri non pas son besoin d'Ordre. Si seulement cela n'était que cela.
Car la Tour du Destin, son environnement, oui, vibre. Son essence tremble. L'Agent du Chaos la ressent. Elle vibre face à une colère. Profonde. Qui rend la voix du jeune homme … plus …

Plus puissante.
Plus humaine.
Plus … chaotique.

Des décisions. Non. De simples mots. Menaçant. Tout comme l'est sa démarche. Sa posture. Et l'ambiance. L'Ordre déborde du Docteur Fate. De l'héritier du Heaume. De Thot, ou de Nabu. Qu'importe. À cet instant, l'artefact n'est plus un outil de Sagesse. Ni la protection. Contre le Mal. L'Enfer. Ou le Chaos. Il est juste un putain de heaume. Puissant. Menaçant. Et il le fixe. Il fixe maintenant ce regard, débordant de magie.

Et il écoute. Les mots d'un gamin. Les mots de celui qui est prêt à crever juste pour … quoi … ? Le faire partir. Ou plutôt. Le menacer à partir. Lui laisser le choix. Sans prendre de réelle décision. Il balance des mots. Comme lui. Comme Klarion Bleak. Et celui-ci sait ce que sont des mots. Et ses sourcils se froncent. Après la réalité que s'impose son ancien associé de fortune. Seul. Il sera seul. Seul, comme à son dernier combat ? Seul, comme le tocard qui se perd près d'un ruisseau, pour s'éloigner du monde ? Ou seul, comme celui qui est prêt à disparaître et à ramper ?

Et il hurle. Il lui somme de partir. De dégager. De le laisser seul, finalement. Dans ce lieu. Face à cette situation. Qu'il a dit pouvoir gérer. Qu'il a dit pouvoir réparer. Il hurle … et cela arrache un feulement à Teekl. Dont le cœur s'excite. Autant par la rage et la crainte. Une menace, de la part du familier …

Que Klarion arrête, d'un geste de main autoritaire. Une main que Teekl regarde. Avant de poser la tête. Et de fixer ses yeux vers le Dr Fate. Qui s'est muré dans le silence.

« Lâche. » Juste un mot. Un seul. Une insulte. Une attaque. Assumée. Sans peur. Sans une once de crainte. Envers un lâche. Qui lui donne l'occasion. Encore. De parler. De défendre ce qu'il est. De corrompre encore cet endroit. Par sa simple présence. Cet Agent du Chaos, qui le fixe. Avant de retirer les mains de ses poches.
De les ouvrir, légèrement. Sans trembler. Dans un calme étrange. Tout est différent. Jusqu'à son regard … figé. Sur lui. Un regard neutre.

D'habitude, il serait parti. D'habitude, il aurait cherché la situation qui lui aurait permis de ressentir le moins de dommages. Il aurait fuit, ouais. Comme le lâche qu'il est. Car habituellement. Le lâche. C'est lui. Car c'est ce qu'il fait. Pour survivre. Mais là, ils sont face à quelque chose qui peut bouffer une loi fondamentale de l'univers. Sa magie. Créer un déséquilibre. Complet. Briser. Son jouet. Le monde. Les mondes. Les étoiles. Qu'il veut continuer de regarder.

Et l'autre prend une décision. Mais une demi-décision. Des mots. Juste des mots. « Frappe. » Il avance, d'un pas. « Utilise la. » Un autre pas. Alors que l'obscurité de ses iris coule, telle de l'encre. Qu'elle vient tâcher. Imbiber, ses sclères. Qu'elle coule, oui. Pour dévoiler un cœur écarlate dans ses iris. À vif. Pulsant. Alors que le bleu de sa peau s'accentue, un instant. Sa voix, elle même, semble gagner un âge … indéterminé. « Éjecte moi. Fait ce que tu as à faire. Mais fais le. » Il cesse d'avancer. Alors qu'il continue de le fixer.
«  Ne me laisse pas parler. Frappe ! C'est ça, prendre une décision. C'est ça, vivre ! Nabu ne t'as pas appris ça ? Si je dois partir, ce sera par ta main … Et ce sera par ta décision … » Ses mains s'ouvrent. Se ferment. Tout est calme … et intense à la fois.

« Ta décision. Tes conséquences. À ce jour, Dr Fate, si tu m'éjecte … tu pourrais bien être … le seul responsable de la destruction complète de toute chose … » Silence. Ses lèvres s'étirent. En un fin sourire … « De nombreux Seigneurs du Chaos seraient jaloux de cet exploit … de cet honneur. » Et il glisse de nouveau ses doigts dans ses poches. Il le fixe, encore. Un regard qui, finalement, ne s'est pas détourné. Car il ne lâche pas. La décision de Dr Fate. Les actions de Dr Fate. Les intentions de Dr Fate.

«  L'Enfer n'est-il pas pavé de bonnes intentions ? »

Surpris ? Il ne l'est pas vraiment. Non, franchement, même un ange de la miséricorde aurait fini par péter un plomb. L'Agent du Chaos, le héraut de l'Horreur Incarnée. Leurs forces démoniaques. Et l'Agent du Chaos. Encore. Non parce que, il compte quand même pour deux. Il s'est entraîné, pour. Faire péter les plombs.
Ce n'était pas vraiment le projet du moment, certes. Mais c'est arrivé. Et ce qui arrive, eh bien. Se produit. Ou se réalise. Qu'importe le verbe : ce qui arrive, c'est actuellement une décharge d'énergie. Pure. Brute. Il tend les mains. Instinctivement. Pour concentrer les résidus chaotiques nés du conflit. Né de la présence du Chaos dans les frontières de cette dimension.

Instinctivement, oui. Mais il se donne le temps de lancer quelques mots. « Apprends à fermer ta gueule maintenant, Klarion. Ce serait bien. » La barrière dressée tremble, violemment. Un éclat magique se brise, tel du verre. Il se plante dans sa main. À cet instant, plusieurs choses passent dans l'esprit d'un être humain – ou de quoique ce soit, ne soyons pas spécistes !

Déjà, un très beau Oh merde. Car franchement, il pensait que ça tiendrait plus longtemps.
Ensuite un Putain de Chaos t'aurait pas pu rester plus longtemps ? ! Après tout ce que j'ai fais pour … blabla

Et il se le dit. Assez rapidement. Mais après une autre pensée. Car quand il voit sa barrière se briser, son premier réflexe est d'attraper Teekl. De tourner en partie le dos à l'assaut. Et d'essayer de concentrer son énergie magique. Pour que la barrière tienne. Pour que le choc ne soit pas trop violent. Et c'est à ce moment-là que les autres expressions viennent. Quand il est frappé, repoussé. Quand il plonge dans ce portail, issu de l'Ordre. Il pourrait. Essayer de s'agriper à la magie dimensionnelle. Avec ses propres talents. Essayer de garder un contrôle de la situation.

Mais elle tremble. Entre ses bras. Car l'énergie de l'Ordre est intense en ces lieux. Qu'il n'a pas l'avantage.
Et qu'il ne veut juste pas … qu'elle soit blessée. À cause de ça.

L'énergie magique de l'Ordre est puissante. Elle ne devrait pas l'être autant, animée par des émotions aussi chaotiques. Et pourtant elle l'était. Car il n'a fait que rassembler celle qui existait déjà. Car Khalid a pris sa décision. D'Ordre.
Allongé dans l'herbe humide d'un parc New-yorkais, Klarion ne regrette pas ses mots. Alors qu'il tient Teekl contre lui. Qu'elle n'est pas blessée. Mais qu'il l'est, lui. La magie a touché son corps. Bien que cela ne soit pas le plus violent. Des tremblements. Ceux de Teekl. Qui a encore peur. Qu'il tient contre lui.

« Là … » Sa voix est difficile. Mais il est là pour elle. Alors que certaines parties de son corps sont brûlées. Pas calcinées. Pas brisées. Mais brûlées. Par la magie de l'Ordre. « Je suis là … » Et il n'a pas le temps. De dire plus. De se dire qu'il avait raison pour la météo, quand il jouait aux échecs. De se dire que c'était peut-être mieux, de continuer de jouer aux échecs. De se demander s'il va mourir. Où même si Dr Fate va mourir dans son entreprise.

Car Phantom Stranger arrive.
Et l'extirpe de cet endroit. Pour qu'il soit pris en charge.