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Diplomatic Courtesies [PV. Wonder Woman]

Ex-Jace
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Diplomatic Courtesies [PV. Wonder Woman] Sam 21 Déc 2019 - 3:25

Il fait beau ce matin, à Amnesty Bay.
L'hiver vient, comme à son habitude, étendant doucement ses doigts glacés sur les grèves du Maine. De plus en plus régulièrement, les bords rocailleux sous le phare Curry se couvrent d'un vernis éclatant, parti en fumée dès les premières lueurs du soleil. Un joli ciel bleu laisse voir chuter quelques rares, mais hélas éphémères, flocons blancs, annonçant d'ores et déjà la venue prochaine des très redoutées tempêtes de neige.
L'air est vif, frais au point d'en être piquant et l'humidité du bord de mer n'aide pas à se réchauffer le petit bout de nez rosi par le froid de ce mois de décembre. Mais malgré tous les désagréments que peuvent apporter ce temps propice aux chocolats chauds-marshmallows, le plus grand d'entre tous reste la relative désertification annuelle des eaux de l'Atlantique, et la mise au chômage technique des nombreux marins bougons peuplant le joli village portuaire. Il y en aurait bien davantage sans toutes ces décennies de pêche intensive...

Confortablement installé dans le grand fauteuil du salon, Arthur recouvre lentement ses forces. Un feu de bois ronflant crépite de temps en temps dans la cheminée, et Salty profite de cette chaleur bienvenue pour piquer un petit somme aux pieds de son maître. Le reflet des flammes attire l'attention du maître des lieux sur son main gauche. Ou plutôt, le crochet d'or qui l'a remplacée. Bien que guérie, la blessure magique infligée lors du retour de Slizzath continue à le faire souffrir. Des douleurs fantômes, comme appellent ça les soigneurs royaux de Poséidonis. Encore un joli cadeau empoisonné d'Atlantis. Mais, cette fois... ce n'est pas la même amertume. Arthur n'en veut pas à ses frères et soeurs, car tout le monde a autant souffert que lui, voire beaucoup plus. C'est presque avec joie qu'il a consenti à ce bien maigre sacrifice pour... les siens ? Peut-il encore les appeler ainsi ?
Mais la joie d'avoir pu sauver des vies ne peut empêcher une idée, terrible, de s'insinuer dans son esprit. Celle d'avoir perdu en force et en respectabilité. Cette mutilation féroce le trouble grandement, transformant une douleur purement physique en quelque chose de plus spirituel. Une plaie mentale, que personne ne pourra colmater avec un crochet rutilant.

Alors, pour tromper le temps, Arthur se saisit de son téléphone portable.
Il y a des choses qu'il n'a pas encore dites qui devraient pourtant l'être. A celle qui l'a tiré de sa morosité il y a peu, pour rejoindre une nouvelle équipe mise à genoux par une entité magique venue d'ailleurs. Ce qui l'amène également à réfléchir sur le rôle qu'il pourrait et devrait endosser, maintenant qu'il n'est plus roi. Un rôle de protecteur. En la matière, le monde en comporte déjà beaucoup, mais si le versant magique a également ses grands noms, venir aider à combler les manques d'effectifs ne peut pas faire de mal.
Cela viendra en temps et en heure.
Arthur tapote tant bien que mal de sa seule main libre sur le clavier tactile de son téléphone, pour envoyer un message à l'Ambassadrice clandestine. Puis un autre après une première réponse. Puis un autre. Puis un autre. Pour finalement se conclure par une invitation à Gateway City, qui perturbe Arthur autant qu'elle le ravit.

Inspiration, expiration.
Finies les lamentations. Curry se lève lentement, et regarde autour de lui, perdu. La chaleur de la demeure couvrait les vitres d'une buée propre aux périodes festives de fin d'année. Festif. Cela fait bien trop longtemps qu'il n'a pas goûté à la saveur simple de ce mot.
Alors, que faire avant de partir ? Nourrir Salty. Et prendre une photo, à envoyer. Puis préparer quelques vêtements discrets pour les abords directs de l'Ambassade amazone. Et... éteindre le feu. Le phare subit déjà bien trop régulièrement des dégâts, il n'a pas besoin d'un incendie supplémentaire.

Diplomatic Courtesies [PV. Wonder Woman] Ugeh

Une fois cela fait, une descente jusqu'au bord de mer s'impose. L'écume des jours se déroule comme une bien pâle langue de belle-mère sur le sable et les galets polis. A moitié avachi sur plaque de glace à moitié fondue, Tusky barbote joyeusement, gardien de souvenirs ô combien précieux d'un passé aujourd'hui révolu. Révolu, mais entretenu et conservé par le morse à l'esprit si agile que parfois, Arthur croirait parler avec un humain. Encore une véritable merveille de l'océan, qui le rend si magique, si imprévisible.

Surtout quand le morse en question se retourne pour exhiber à son seul spectateur un surprenant mais néanmoins superbe déguisement d'éléphant d'Afrique en feuilles sous-marines. Impossible de ne pas lâcher un éclat de rire; Arthur y succombe tout en servant à pleines poignées de petits poissons au volumineux mammifère.

Diplomatic Courtesies [PV. Wonder Woman] Jv3y

Sur le chemin vers le petit port de pêche, des badauds le reconnaissent, et le saluent sans l'embêter davantage. Voilà pourquoi il aime tant ce petit bourg. Que tu sois un "super-héros en collants" ou un vaillant et sympathique armateur, tu seras traité avec la même simplicité. Bien évidemment, il y a toujours des gens qui ne veulent pas de cette manière d'être, et c'est tant mieux. Mais cela ne représente toute de même qu'une minorité à Amnesty Bay, figée dans son propre temps malgré les récentes et terribles attaques.

Quelques minutes d'une vive marche suffisent ensuite pour gagner le ponton auquel est amarré son voilier, et c'est un pied sur terre et un pied dans le bateau qu'Arthur envoie ses derniers messages avant d'embarquer direction Gateway City !

__________________________________________________

Le temps s'est couvert depuis Amnesty Bay.
La dernière fois que la cité des arts l'a accueilli, Curry a dû affronter Cheetah en combat presque singulier. Il espère de tout coeur ne pas avoir à réitérer l'exploit très satisfaisant d'y avoir survécu. D'avoir battu la fiancée d'Urzkartaga.

Cette fois cependant, personne pour l'accueillir. Logique. Après tout, se priver de deux Amazones après avoir révélé au monde une résistance active contre Luthor aurait été une bien belle erreur; évitée, fort heureusement.
Les odeurs du port cèdent leur place à celles de la circulation et des stands de hot-dogs parés de guirlandes et de loupiottes rouges, vertes et blanches. Arthur ne profite même pas de ces jolies rues piétonnes illuminées à l'occasion de Noël. Son pas rapide, inhumain s'il ne le réfrénait pas, l'amène à les traverser à toute allure, la main gauche dissimulée dans un repli sombre de son grand manteau sorti pour l'occasion. Avec un béret vissé sur la tête et sa longue queue de cheval blonde, cela lui donne l'air d'un poète maudit, torturé par les vicissitudes de la vie. Que les gens se rassurent: ils sont encore bien loin de la vérité.

Enfin, il s'approche discrètement de l'arrière de l'Ambassade, espérant se faire voir des gardiennes et ainsi éviter les éternels photographes et reporters envoyés camper au pied de la façade du bâtiment. Au moins les requins ont la décence de ne se nourrir que quand ils ont faim, eux.
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Re: Diplomatic Courtesies [PV. Wonder Woman] Lun 30 Déc 2019 - 22:47

Diplomatic Courtesies


Il régnait une tension certaine à Gateway City, et Diana était consciente d’en être en grande partie responsable. Elle avait pris parti devant le monde entier, et avait lancé un appel aux armes contre une des plus grandes personnalités du monde des Hommes. Elle ne savait que trop bien que parfois, dans l’esprit populaire, de trop nombreux raccourcis étaient pris et elle ne s’était pas trompée. Sa responsabilité avait été étendue, modifiée et transfigurée jusqu’à ce qu’on ne la pointe plus seulement elle du doigt, mais aussi ses sœurs. Son ambassade. Sa ville.

C’était donc par respect et en guise d’excuses silencieuses que Diana continuait de se cacher. Tout le monde savait où elle était, mais personne n’avait encore agi – et c’était tant mieux. Noël n’était pas une des nombreuses traditions que Themyscira fêtait, mais la fête comptait réellement pour les humains qui vivaient au sein de Gateway City, et Diana aurait détesté la gâcher pour eux. Elle repayait donc son dû comme elle le pouvait. En gardant le silence, en gardant son capuchon levé sur sa tête quand elle sortait et en applaudissant aussi fort que les autres chaque chorale d’enfants qui s’arrêtait dans la rue pour s’élancer dans les envolées lyriques de Noël.

Elle ne fêtait pas Noël, non. Ses dieux et déesses n’étaient pas nés en ce jour, mais elle en appréciait la douceur plus que jamais cette année-là. Il lui semblait que les lumières accrochées aux lampadaires et qui clignotaient dans tous les foyers étaient les meilleures armes que Gateway City aie contre la tension et la menace dormante qui grandissaient dans les coins sombres.

C’était de cette vue dont elle se nourrissait, assise au bord du toit de l’Ambassade, quand elle le vit. Comme beaucoup de ceux qui vivaient une double vie (parfois même une triple vie), il était maître dans l’art du camouflage, mais elle avait l’œil bien trop entraîné, et surtout bien trop l’habitude de se tenir à ses côtés pour ne pas le remarquer. Elle le remarqua par sa carrure, la silhouette qu’il cachait dans un large manteau et même par sa démarche, contrôlée à la perfection pour qu’elle ait l’air détachée et relaxée.

Alors qu’elle s’était embourbée dans de bien sombres pensées jusque-là, elle ne put s’empêcher de sourire en le voyant s’approcher. L’enceinte de l’Ambassade était étroitement gardée, et les rondes que les Amazones s’étaient décidées d’elle-même à faire dans les rues avoisinantes dissuadaient une grande partie des journalistes et autres rapaces de la presse, mais Diana préférait ne pas tenter le Diable plus qu’il ne le fallait.

Elle se laissa tomber en avant pour atterrir plusieurs mètres plus bas avant de rejoindre Arthur en courant.

« Pile à l’heure, » lui lança-t-elle avant d’attraper son bras pour l’attirer derrière elle.

Elle ne ralentit pas et l’entraîna dans le dédale de rues piétonnes qui formaient le vieux cœur de Gateway City et qu’elle empruntait d’habitude pour remonter jusqu’à l’Ambassade. Sauf que là, elle s’en éloignait. Avec Arthur.

Elle ne s’arrêta que lorsque l’océan apparut à l’horizon. Les côtes de Themyscira lui manquaient. Celles-ci étaient bétonnées, contrôlées et forgées d’une main de fer. L’océan, lui, restait inchangé, et cela la réconfortait toujours.

Elle se tourna finalement vers Arthur pour lui adresser un petit sourire.

« Pardonne-moi. Tu as navigué pour venir jusqu’ici, et je ne t’accueille pas vraiment dans les règles de l’art mais je n’en peux plus de rester cloîtrée dans l’Ambassade. Je me suis dit qu’une petite promenade au bord de l’océan me ferait du bien. Et tu es toujours de bonne compagnie, » conclut-elle.

Elle désigna son propre manteau cape et celui d’Arthur.

« Nous passerons tous les deux inaperçus. Il n’y aura personne avec le vent froid d’hiver, et c’est tant mieux. Un peu de calme ne fera pas de mal. »

Elle avait besoin de s’éloigner un peu de ses sœurs et de réfléchir. Et quelque chose lui disait qu’Arthur n’était pas juste là pour faire passer le temps non plus. Ils ne se voyaient jamais pour remplir leurs emplois du temps. Il y avait toujours une urgence, un danger, une crainte. Mais s’ils se voyaient dans ces moments-là, c’était… et bien, parce que c’était toujours plus facile à deux.

Elle était contente de le voir.


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Re: Diplomatic Courtesies [PV. Wonder Woman] Jeu 9 Jan 2020 - 4:57

- Hrm.

C'est à peu près tout ce que répond Arthur à son amie, quand celle ci l'attrape pour l'emmener... ailleurs. Mais ce "maigre tout" n'est pas un "rien" pour autant. Un petit mais sonore grognement affirmatif suffit, témoin solitaire de l'infinité de sens qu'on peut lui prêter, selon les circonstances. Passé maître dans cet art, Arthur pouvait décliner à l'envie et en variant le ton s'il vous plaît.
Dans cette situation, il signifie très précisément: "eh bien en voilà une sacrée surprise ma chère ! Eh bien soit, emmène moi donc là où tes pas te mènent, que ce soit deux rues plus loin, à l'autre bout de la ville ou sur une autre planète même, je ne m'y oppose point." Ce grondement entretient d'ailleurs d'étonnantes similitudes avec celui de l'ennui total et absolu, nuances que seule une oreille entraînée, celle de l'Amazone en l’occurrence, peut apprécier sans verser dans la paranoïa.

Bien qu'entraîné dans le vieux quartier à vive allure, Arthur ne peut s'empêcher de profiter des façades historiques, des petites cours intérieures garnies ci et là de plantes persistantes couvrant presque de leur odeur les effluves citadines de bitume et de béton rendus humides par la proximité avec l'océan. Et les chutes de neige occasionnelles à n'en pas douter. Mais, car il y a toujours un mais, ces parfums d'ordinaire si désagréables au fin nez d'Arthur ne le gênent pas tant que ça ici. Est-ce d'être en bonne compagnie, ou bien la période des fêtes exhale de quoi neutraliser l'artificialité des matériaux de construction ?

Une bonne question.
A laquelle aucune réponse ne vient. Autant par faute de connaissance que de temps, parce qu'à leur rythme de marche tout bonnement surhumain, ils arrivent enfin en bord de mer. Loin des lumières festives de la ville en hiver. Loin des passants et des obligations. Loin de tout, sauf d'eux deux. Enfin, de leur amitié, n'est-ce pas.

Ce qui fait sourire Arthur.
Le destin, ou une quelconque force présidant sa vie, le mène encore et toujours vers ces étendues encore mystérieuses. Mais cette fois, pourquoi pas ? Il ne s'agit pas de porter sur ses épaules le poids d'un royaume. Il ne s'agit pas de responsabilités. Il suffit simplement de se focaliser sur le moment, et profiter.
Cela passe notamment par se détendre les nerfs. A travers, peut-être, de l'humour. Quelque chose qu'Arthur n'a guère l'occasion de pratiquer. Même si une idée lui vient à l'esprit. Un trait correct, avec un peu de chance, qu'il sort avec un léger sourire rendu doux par le sel dans le vent:

- Ici ou ailleurs, peu importe Diana. Mais n'oublie pas...

Petite pause pour ménager son effet.
L'art du théâtral lui a été inspiré par les plus grands.
Qu'ils soient encore en activité... ou pas. A son grand dam.
Mais ce n'est pas le moment de se lamenter. Ils viendront bien assez tôt comme ça. Place à la chute !

- Aquaman ne sera jamais vraiment seul sur une plage.

Délicatement, il porte deux doigts de sa main valide à sa tempe.
Le sable remue sous eux.
L'eau clapote.
Quelques crabes dansent
L'océan et toute sa vie répond à l'appel. Se manifeste. Prouve en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire sa volonté et surtout son pouvoir. C'est quelque chose qu'Arthur a toujours trouvé fascinant. Cette force vitale gigantesque au service du grand cycle lui même. Qui le fera toujours frissonner résistant au froid ou pas.
D'entre ses lèvres, à chaque respiration, petite ou grande, un épais nuage de vapeur blanche s'échappe, témoignant encore une fois de l'incroyable constitution sur-humaine, non; sur-atlante dont il bénéficie grandement.

- Alors Princesse, comment trompes-tu la solitude dans cette si petite Ambassade ?

Encore une fois, une réaction banale. Sur un bord de mer banal.
Mais la banalité n'a jamais voulu d'eux. Et Arthur sous-entend bien plus derrière cette question que: "ça va, tu t'ennuies pas ?" L'état de son amie l'inquiète profondément, et ça se sent à la simplicité apparente de son discours, dénué de toute trace de morbide curiosité malgré les risques certains.
Plus encore: voilà une question avec main sur l'épaule, sourire et hochement de tête compréhensif ! La totale, le trio du bien, de quoi faire apparaître l'ombre d'un rictus jusqu'au visage buriné de Darkseid.

Lui aussi est content de la voir.
Même s'il cache encore bien inutilement sous son grand manteau bras gauche rendu dur par les douleurs fantômes..
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Re: Diplomatic Courtesies [PV. Wonder Woman]

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