[Year of Evil] « Despiértate, Murciélago. » [PV. The Batmen]
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[Year of Evil] « Despiértate, Murciélago. » [PV. The Batmen] Sam 14 Déc 2019 - 18:29
21h32. La nuit est tombée depuis quelques heures déjà. Les bons citoyens de Gotham se baladent encore dans les rues, égayées par les quelques décorations disséminées ci et là dans les arbres, sur les réverbères, créant une illusion de sécurité bien malvenue. Les chiffres sont pourtant formels et martelés chaque année: le taux d'agressions explose des records à chaque nouveau mois de décembre, la faute à des porte-feuilles souvent trop garnis. Parer la criminalité des atours de Noël, voilà la dernière mode en ville. Il est impossible d'avoir de l'amour pour cette cité détestable. L'air y est irrespirable, les bâtiments tremblent sur leur fondations jusqu'à tomber en ruine. Les riches s'amusent avec leurs jets et leurs penthouse, pendant que les plus démunis subissent les brimades et agressions des gens plus puissants qu'eux. Certains luttent contre cet état de fait, mais ce n'est pas assez. La police est dépassée. Les politiciens se voilent la face en quête de votes faciles. Ce ne sera jamais assez. Sauf si... Sauf si Gotham retrouve sa légende. Sauf si le Batman revient. Oh, il y a bien des Batmen qui arpentent inlassablement les ombres nocturnes des immeubles. Des gens bien, à n'en pas douter, qui comprennent la nécessité d'avoir cette figure bien en vie dans le coeur des Gothamites. C'est noble. C'est honorable. C'est également insuffisant. Bien trop insuffisant. Ils ne sont que des copies élevées à la va-vite au rang de légendes. Ils ne sont pas prêts.
Quatre lieux emblématiques. Au pied de la Tour Wayne. Prise d'otages pour prouver que nul n'est inattaquable. A la Banque centrale. Contre-pillage d'un gang déjà en action, et affrontements avec la police. Au Gotham General Hospital. Explosifs posés pour semer la peur dans le cœur des citoyens. Tous cibles d'attaques coordonnées. Simultanées. Pensées pour attirer le maximum d'agents de police. Otages, menaces, tir à balles réelles, explosifs et explosions, de nombreux blessés mais pas encore de morts, chose ô combien étonnante considérant la violence employée. Des groupes d'hommes masqués lancent des assauts rapides, chirurgicaux avant de quasiment disparaître dans les ruelles alentours, une fois leur méfait accompli. Des ombres. Et pour les rares à s'être fait capturés: ils mourront. Au nom de leur leader. Avant qu'il ne les retrouve. Car ils savent quel châtiment les attend sinon. Ils savent que fuir jusque dans les recoins les plus inexplorés du monde ne suffira pas. Aucune grotte, aucun puits, aucun désert, aucune forêt ne les protégera de lui.
Ces trois "mises en bouche" sont méticuleusement calculées. Pendant plusieurs semaines, d'autres incidents de ce genre ont été reportés, à différents endroits de la ville. Bien plus mineurs cependant, sans que rien ne les relient entre eux, ils ont été négligés, mis de côté. Une grossière erreur. Qui mène, ce soir, au climax de ces attaques fantoches. Au quatrième lieu: le Commissariat Central. Quasiment vidé de ses hommes, partis intervenir sur le lieu des attaques, craignant que la panique ne vienne saisir la population et coûter au Maire Cobblepot des points de popularité. Et par extension, réduire le budget alloué forces de l'ordre. Jeux politiques et manœuvres mercantiles.
Après une grosse journée, voici venir une grosse nuit pour le fameux commissaire James Gordon. Qui ne supporte plus l'ambiance étouffante de son bureau. Qui a besoin d'air frais. D'un horizon plus autre que ses armoires pleines de vieux dossiers. Et d'une cigarette, bien qu'il ait promis d'arrêter de fumer. Pas après pas, il gravit donc l'étroite cage d'escalier menant au toit. Bien qu'encore un robuste quinquagénaire, son âge se fait de plus en plus sentir. Coeur fragilisé. Poumons encrassés. Corrections de plus en plus importantes pour ses yeux. Le moment n'est pas encore venu pour la retraite, mais les soucis se font nombreux. Et ça le préoccupe. Mais moins que les lumières qui viennent toutes de s'éteindre d'un coup. Prudent, et à raison, il dégaine immédiatement son arme. S'il n'a plus la dextérité de ses vingt ans, l'expérience se charge de compenser.
Après d'interminables minutes, la délivrance: la porte du toit. D'une main ferme, il tourne la poignée et l'ouvre. Personne. Les lumières de l'héliport clignotent bien. Il ne doit donc s'agir que d'une simple coupure localisée, rien de bien neuf. Juste une nouvelle panne à signaler à la mairie. Encore une.
- Bonsoir Commissaire.
Fidèle à sa réputation, Jim Gordon pivote, arme déjà ressortie, pointée vers les ombres d'où nait la voix. Une voix familière. Qui n'a pas laissé que de bons souvenirs au commissaire. Loin de là même. Elle fait remonter une bien sombre époque à la surface.
- C'est vous.
Le silence, d'abord. Qui semble durer des heures. Qui remplit les oreilles, et fait travailler l'esprit.
CLONK CLONK CLONK CLONK
Des pas, lourds. Le métal qui tape contre le métal et le béton. Il s'approche. Des ténèbres émerge alors une silhouette massive, puissante, qui ne peut que forcer le respect. Mais ce n'est pas ce à quoi Gordon s'attend. Pas de masque de Luchador. Pas de bottes de combat, ni de treillis militaire. Mais un costume d'acier. Forgé par sa main. Qui le rend plus impressionnant encore, par la légende qu'il convoque. Un casque à oreilles pointues, et un symbole de chauve-souris sur le torse. C'est aussi ce que les témoins des trois autres attaques au Marché, à la Banque et à l'Hôpital décriront tous. Ces hommes masqués se sont tous parés de chauve-souris stylisées.
- Bien sûr, Commissaire. Moi.
Son sourire est caché par les ombres. Et il ne s'efface pas quand un premier coup de semonce résonne. Bien au contraire même: il s'agrandit alors que la cape fait claquer l'air, suivant le mouvement de son porteur. C'est donc cela qu'il ressent, lorsqu'il fond sur ses cibles apeurées ? Dans l'obscurité relative de la grande ville, la silhouette en armure semble se fondre dans le noir, uniquement trahie par le claquement métallique des bottes renforcées. Le cœur usé du Commissaire rate un battement. L'instant d'après, la silhouette est là, devant lui.
- Sachez que c'est pour Lui que je fais ça.
Gordon se sent soulevé de terre, alors que des mains massives viennent enserrer son cou et sa taille. En désespoir de cause, il crie, et tente de frapper la masse qui le domine. Visage, cou, plexus solaire. Sans succès. Il ne reçoit en retour qu'un coup de tête qui l'amène aux dernières limites avant l'inconscience. Mais pas suffisamment pour lui éviter ce qui se profile.
- Le savoir rendra votre souffrance plus supportable.
Et la masse le jette sur le Batsignal, qui se craquèle. Des chaînes attendent de chaque côté, clairement prévues pour un sombre dessein.
- Aaaaah !
Impassible, l'ombre en armure de Batman termine sa besogne. Les chaînes cliquètent, les os craquent, le sang coule, le Commissaire hurle. Ce qui ne déclenche pas la moindre réaction chez son bourreau. Rien. Hormis un:
- Ne vous débattez pas. Vos tendons n'y survivraient pas.
Et il s'écarte pour allumer le Batsignal, la désormais sinistre lumière se reflétant sur son casque de combat. Fissuré, perverti, le symbole rendu rougeâtre par le sang fend les cieux et s'affiche clairement sur les nuages, visible aux quatre coins de la mégapole côtière.
Et Gordon souffre. Quasiment crucifié sur le symbole le plus emblématique de cette ville. Et il ne murmure qu'un nom, entre deux râles de douleur:
- Bane...
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Re: [Year of Evil] « Despiértate, Murciélago. » [PV. The Batmen] Dim 15 Déc 2019 - 18:42
Despiértate, Murciélago
Les liens étaient trop évidents – et ils étaient faits pour l’être, il n’en doutait pas.
Perché sur le rebord d’un immeuble, un genou à terre et l’autre jambe pliée, Jason restait immobile, le regard balayant la rue en contre-bas. Il y a avait une beauté simple dans le relief fracturé de Gotham maintenant que le mois de décembre avait officiellement ouvert les festivités. Il fallait avoir un œil bien aguerri pour la voir et rares étaient ceux qui prenaient le temps d’observer de toute façon, mais Jason le voyait. Pour être honnête, il le voyait depuis qu’il était tout gamin et qu’il avait fait de ses rues géométriques et humides sa seule maison. C’était dans les gargouilles, dans les reflets des néons et dans l’architecture si particulière à chacun des quartiers. Oui, on parlait du mal qui oeuvrait à Gotham, on parlait de ses démons et travers, mais il y avait plus, bien plus. Et Jason redécouvrait tout ça, son attachement à sa ville natale et les raisons de ses multiples retours en son sein depuis qu’il avait accepté d’endosser le rôle de Batman intérimaire.
Mais cette nuit-là n’était pas faite pour la nostalgie ou pour le scintillement des décorations alors qu’il tombait en chute libre du haut des grandes tours du quartier des affaires. Non, ce soir-là, quelque chose de grave était en cours, et il sentait la menace de plus en plus proche, comme si elle était juste là, à portée de main. Tangible et pourtant invisible.
« C’est un message, » souffla-t-il sous le masque, et le système de communication se chargea de le relayer à Tim qui se trouvait à quelques blocs de rues, près du Gotham General Hospital. « C’est un foutu message qu’on nous envoie là. »
Il se déplia et se releva. Une brise glaciale vint agiter la cape dans son dos.
« Je sais pas de ton côté, mais les coupables ont disparu chez moi. » Il jeta un nouveau regard vers l’attroupement de voitures du GCPD et le patchwork de cordons policiers qui encerclaient la banque de Gotham. « J’ai fouillé les alentours, mais aucune trace d’eux. Le gang qui était en plein cambriolage est là, par contre. Ils vont être interrogés, mais je sais déjà qu’ils ne sauront rien. C’était pas prévu. Enfin… pas par eux. »
Parce qu’il était évident que les véritables assaillants, ceux qui avaient piraté la tentative de cambriolage d’un gang un peu trop confiant pour la retourner contre ses derniers avaient tout planifié. Leur arrivée, l’attaque puis leur disparition. C’était surprenant, mais pas nouveau. Pas trop nouveau. Jason et Tim avaient gardé l’œil sur tous les crimes ces dernières semaines, et il y en avait eu d’autres, des comme ça. Mineurs, ceci dit. Hors, rien de ce qu’il s’était passé ce soir n’était mineur.
Preuve de plus que quelque chose allait se passer. Qu’ils avaient atteint le point culminant d’une menace qu’ils n’avaient pas encore identifié, malheureusement.
« Ca a été encore plus rapide à la Tour Wayne, » reprit-il dans son communicateur. « Le temps que j’arrive, les otages étaient déjà libérés et personne ne savait rien. Juste que leurs assaillants portaient des symboles de chauve-souris sur leurs tenues. »
Il ne le sentait pas. Mais vraiment pas. Déjà, sans le détail des symboles grossiers de chauve-souris, ça craignait, mais avec ? Ca le mettait presque mal à l’aise, en fait. C’était comme un blasphème en langage d’anciens Robins. Ils savaient mieux que personne que la chauve-souris était censée instiller la peur, et maintenant des criminels s’en affublaient ? Jason avait l’impression de frôler la vérité du bout des doigts, que chaque réflexion l’en approchait encore plus et qu’il y était presque – tout en étant aussi intimement convaincu que le temps lui manquait.
« J’retourne à la cave. Le lien est juste là, devant nos yeux. Il faut que je repasse en revue les crimes de ces dernières semaines. On a loupé un truc, Red. »
Tim n’était plus vraiment Red Robin. Et il n’avait plus vraiment de rouge sur lui. Mais les vieilles habitudes ont la peau dure.
« Tu préfères rester avec les démineurs un peu plus longtemps ou… » Jason se figea, sur le point de sauter du haut du toit sur lequel il avait passé la dernière heure perché. Sauf qu’il ne regardait plus vers le sol, mais vers le ciel. Vers la lumière qui s’était ajouté à l’espèce de halo violâtre qui bravait l’obscurité de la nuit au-dessus de Gotham. « Putain. »
Nul doute que Tim, lui aussi, l’avait vu. Tout le monde à Gotham l’avait vu. Le projecteur sur le toit du GCPD était fait pour, après tout. Une histoire de peur, mais aussi d’espoir selon les yeux qui se posaient dessus. Sauf qu’encore une fois, le blasphème était marqué, évident. Jason avait eu raison sur tous les fronts : un, on leur envoyait un message. Deux, ils manquaient de temps.
Il bondit du toit, colla ses bras contre son corps pour gagner en vitesse puis tira avec son grappin pour se propulser en avant. Le GCPD n’était pas très loin, et il était conscient de courir droit dans un piège, mais que pouvait-il faire d’autre ? Le projecteur était allumé, et que cela lui plaise ou non, il était, après tout, ancien Robin. Avec les blasphèmes venaient tout un tas d’écritures divines et l’une d’entre elles stipulait clairement que quand le projecteur est allumé, on se bouge. Et s’il est allumé mais quand plus il apparaît fendu et comme déformé dans le ciel ? On se bouge encore plus vite !
« C’est Bane, Red, » grogna Jason en se posant sur le toit le plus proche du GCPD. « Il a Gordon. »
Recroquevillé dans l’ombre et le vent sifflant encore dans ses oreilles, il le voyait très clairement. Difficile de louper une telle masse, pour être honnête.
Jason voyait aussi Gordon enchaîné au projecteur. Il voyait le sang, les bleus qui déjà ressortaient sur la peau tirée par la fatigue et les coups durs du Commissaire. Il voyait sa douleur et sa colère. Il avait toujours trouvé Gotham belle, après tout. C’était un observateur aguerri. Il voyait tout.
Y comprit à quel point ils s'étaient plantés.
« C’est Bane, putain, » répéta-t-il. « Il est fringué comme Batman, et ça lui donne l’air d’une pinata géante, mais pas de doute, c’est Bane. »
Il s’autorisa une grimace qui se perdit dans la nuit.
« Du coup, c’est mexicain ce soir, Timmy. On n’a pas le choix. »
Valait mieux en rire, non ? (Non.) Ca n’était pas comme si Bane avait annoncé son arrivée depuis plusieurs semaines mais que Jason et Tim avaient rien compris. (Haha.) Putain. (Putain) Tu parles d’un blasphème.
Situation : Kent Nelson reprend du service après quelques années loin du heaume de Fate.
Localisations : Inconnu
Re: [Year of Evil] « Despiértate, Murciélago. » [PV. The Batmen] Dim 15 Déc 2019 - 22:40
« Despiértate, Murciélago. »
ft. Bane / Batmen
_____Cette soirée aurait pu ressembler à n’importe laquelle à Gotham City. Le plus jeune des Batman n’était pas inquiet de la situation au début. L’activité criminelle était beaucoup plus forte que prévue. Il ne fallait pas céder à la panique. Heureusement, la vile ne comptait plusieurs justiciers, deux anciens Robin. Il se balançait de toit en toit pour se rendre en direction du Gotham General Hospital. Des explosifs ont été détecté en alentours, poussant les employés et les patient à quitter le bâtiment d’urgence. Ils n’ont pas eu besoin de se concerter bien longtemps pour savoir qui allait se rendre à tel endroit. Sur le chemin, il avait toujours Alfred en conversation vidéo. Ce dernier avait besoin de l’avis du futur marié pour choisir sa tenue pour le jour J. Malheureusement, le jeune garçon était souvent occupé et avait du mal à accorder un peu de temps pour préparer cette cérémonie. Il essayait de faire son maximum pour passer du temps avec Stephanie mais certains éléments se sont dressés sur leur chemin, poussant le jeune couple à repousser la date.
Alfred profita du temps de trajet du jeune homme pour lui montrer quelques tenues. Non seulement, cela permettait au Batman de se détendre, de se calmer juste avant d’entrer dans une scène de crime tendu, de l’autre cela lui permettait de gagner du temps. Malheureusement, Tim était du genre difficile et ne trouvait rien de bon à ce que lui suggérait le majordome, à moins que l’ancien Red Robin n’est la tête ailleurs.
« Je dois vous laisser Penny-One, la justice m’appelle. » rétorqua le jeune homme avant de poser ces deux pieds sur le sol et de ranger son grappin.
« Vous direz ça à Madame Drake aussi quand elle vous verra en caleçon le jour de la cérémonie. » soupira Alfred avant de raccrocher.
Les démineurs sont à ses côtés pour lui donner un petit coup de main. Les explosifs sont disposés de manière stratégiques mais elles ne sont pas compliquées à désamorcer. C’est louche, très louche et aucun suspect n’a été appréhender par les forces de l’ordre. Il entendait bien les communications de son grand-frère et il commençait déjà à avoir quelques théories qui se promenaient dans son esprit. Jason lui demanda s’il souhaitait rester un peu plus avec l’équipe de déminage pour trouver d’éventuelles indices. Tim semblait vouloir rester un peu plus longtemps, sa curiosité et son instinct lui suggérant que tout ceci n’était qu’une simple mascarade. Il voulu répondre à son partenaire mais quelque chose semblait avoir attiré son attention.
Le Batsignal était allumé mais le symbole était défiguré par un corps suspendu sur le projecteur. Le jeune héros fronça les sourcils avant d’abandonner l’équipe de déminage. Ils n’avaient plus besoin de lui, le danger était écarté et la théorie de l’ancien Red Robin se concrétisait.
« Tu as vu ? Tu l’as vu ? Tu es sur place ? » lança Timothy, inquiet. Il sortit son grappin et se mit en route en direction du commissariat. « Qu’est ce qui se passe ? »
L’adolescent utilisa son écran holographique pour retrouver la trace de son partenaire qui avait déjà un coup d’avance sur lui et s’était perché non loin de là, témoin de la scène. Bane, c’était Bane, déguisé en chauve-souris qui utilisait le commissaire Gordon comme otage pour attirer les justiciers. Aux yeux du jeune homme, Bane se différenciait des criminels de Gotham City car il avait réussi là où tout le monde avait échoué. A cette époque, c’était lui qui avait endossé le rôle de Robin à l’époque. Il avait été le témoin principal de ce qu’était capable ce tas de muscle. Une chose est certaine, il ne fallait pas le sous-estimer mais il fallait l’arrêter au plus vite.
« Je… Je ne sais pas Je ne sais même pas comment il est entré à Gotham City, comment il a pu échapper à nos radars. » Il se retourna vers Jason. « Il faut que l’un d’entre nous fasse diversion, le second pourrait être un effet de surprise… en supposant qu’il ignore qu’on est deux Batman… » Il pencha la tête sur le côté, pensif, les souvenirs font irruption dans son esprit et le rendait paranoïaque ou plutôt vigilent. « Est-ce judicieux de prendre ce risque… ? »
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Re: [Year of Evil] « Despiértate, Murciélago. » [PV. The Batmen] Mar 17 Déc 2019 - 3:15
Sur le toit du GCPD, le Commissaire Gordon a cessé de s'agiter. La douleur est trop grande. Son ego est aussi fracturé que le signal qu'il participe bien involontairement à souiller. Impuissant, brisé, il assiste à la dernière étape d'un plan retors, dont la vocation est de rééquilibrer les forces à Gotham City. D'abattre le mensonge et les faux-semblants. De pousser le seul adversaire digne d'intérêt à remettre cape et masque. Grâce à la provocation. Grâce au blasphème iconoclaste. Grâce à l'ordalie par Bane. Qui n'est d'ailleurs pas là. Enfin, plus exactement là. Ne reste au sommet du GCPD qu'un homme, massif, équipé d'une armure bien trop lourde pour lui de par la mythologie qu'elle convoque. Un simple homme, oui, un sbire imposant, ressemblant à s'y méprendre à son chef. Mais si Bane n'est plus auprès de Jim Gordon, où peut-il bien être ?
- Fort peu judicieux en effet, Timothy Drake.
Tim sent un étau se refermer autour de son cou. Cinq doigts qui enserrent sa nuque avec une force suffisante pour la briser. Qui auraient pu. Qui s'en abstiennent, pour plutôt le jeter à terre aux pieds de l'autre encapé, comme une vulgaire poupée de son. Les deux Batmen peuvent alors découvrir leur agresseur, qu'ils ont déjà reconnu grâce à sa voix. Débarrassé de son armure de métal, paré d'un grand manteau et d'un gilet de combat, le colosse observe ses deux adversaires, adoptant une posture étonnamment nonchalante compte tenu de la situation. Comme si au final, tout n'était qu'une simple rencontre entre de vieilles connaissances. Une réunion impromptue sur un toit balayé par les vents froids de ce début d'hiver. Il n'en est cependant rien. Ce qui n'échappe à personne.
Un silence se fait alors. Bien qu'invisible sous le masque de Luchador santa priscain, le regard de Bane se fait sentir tour à tour sur chacun des deux Batman, rendu plus lourd encore par l'âpreté de la situation. L'Homme qui a brisé la Chauve-Souris. Ici. Face à eux. Un piège, à n'en pas douter, pour les attirer, pour les rencontrer. De nouveau, ses mots s'élèvent.
- Et toi, tu es Jason Todd. Cette tenue te va bien.
Bane se positionne en face de ses adversaires, les dominant complètement de son assurance, de sa stature, de son calme apparent. Il se joue d'eux, les manipule depuis des semaines, et a décidé que le moment était enfin venu de se révéler. Il est le maestro indiquant au reste de l'orchestre la symphonie à jouer. Dans le cas présent, celle qui conclut cette mascarade. L'humiliation n'en sera que plus grande. Décroisant les bras, le colosse lâche dans un bref soupir:
- Mais tu n'en es pas digne.
Et sans signe avant-coureur, il bondit. Si des gens comme Gordon sont superstitieux au point de succomber au théâtral et aux subterfuges, Bane sait pertinemment que les deux anciens Robins sont des initiés, tout comme leur mentor. Alors il ne jouera pas avec eux. Pas de la même manière, en tous cas. Il ne leur laissera pas la moindre chance. Car ils ne sont pas Batman. Ils ne le seront jamais. Et le simple fait qu'ils portent ce symbole est une insulte au nom de celui qui a été brisé... et qui s'est relevé.
- Personne ici ne l'est.
Que le massacre commence, alors. Bane n'est pas intouchable. Bane n'est pas invulnérable. Bane sue sang et eau. Bane est seul, contre deux des plus redoutables justiciers de cette ville. Mais cela ne suffit pas pour l'arrêter. Cela ne sera jamais assez. Il est inarrêtable, inéluctable. Mille fois dans son esprit, durant ses méditations, il a affronté les démons ailés, protecteurs de Gotham. Et il les vaincra, encore. La lutte ne s'éternise pas, d'ailleurs. Elle n'a pas vocation à le faire. Usant de sa force formidable et de sa maîtrise des arts martiaux, le colosse frappe (foie, visage), pivote (repositionnement), pare (bras droit, déviation). Ses gestes sont précis, puissants. Agiles même. Il encaisse patiemment, subit les ripostes, pour finalement libérer un enchaînement brutal qui vient tordre la jambe de Drake et déboiter complètement l'épaule de Todd, dans de sinistres craquements. Qui viennent clore l'affrontement.
Les deux Batmen sont dépassés.
Ils le voient. Ils le sentent, au delà de leurs orgueils respectifs. Et pourtant, leurs blessures sont minimes par rapport à ce qu'ils auraient pu subir. Comme si une forme de retenue avait empêché la main de Bane de leur fracasser le squelette. Une provocation, supplémentaire. Bane n'a à aucun moment joué sa vie, ou son arrestation. Ce toit n'était pas un toit. Il s'agissait plutôt d'un bloc opératoire. Et le colosse masqué en était le chirurgien, seigneur en son fief, maître de sa discipline là où tant d'autres ne font que s'en vanter.
- Allez donc quémander Son aide. Dites Lui... que je L'attends. Dites Lui... que Gotham souffrira tant qu'Il ne me fera pas face en personne.
Le triomphe de Bane bat son plein. Ses ennemis sont vaincus, jetés au sol. Ces deux jeunes hommes ne sont pourtant pas incompétents, loin de là. Ils font de fringants héros, dont Wayne peut être fier. Combattants accomplis, adeptes de la guérilla urbaine, cultivés, forts de spécificités particulières, Todd et Drake font de bien beaux héritiers pour porter le masque. Mais ils ne sont pas Lui. Ils ne peuvent rivaliser. Pas encore tout du moins. Pas sans avoir passé des années enfermé dans une pièce dont la seule nourriture disponible est à capturer jour après jour. L'évidence se fait alors:
Il leur faut le Batman. Le seul, le vrai, celui qui n'officie pourtant plus derrière le masque. Il leur faut demander de l'aide. Rompre la plénitude à laquelle leur mentor, leur père s'était doucement habitué. Et ça fait mal. Bane fait mal, plus que ce qui aurait pu être attendu. Et cela uniquement parce qu'il n'a pas voulu tuer ce soir là. Humiliation et défaite pour les chauve-souris. Quelle délicieuse nouvelle.
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Re: [Year of Evil] « Despiértate, Murciélago. » [PV. The Batmen] Mar 17 Déc 2019 - 9:51
Un silence terrible s’impose sur le toit du GCPD. Quelques râles se font entendre, cependant ; quelques grognements. Mais l’essentiel est calme, posé. Brisé.
Comme les corps. Comme, un peu, les âmes, aussi. James Gordon s’est évanoui. Incapable de tenir face à la douleur – face aux événements, aussi. Il n’est pas le seul.
Jason Todd et Tim Drake sont au sol, aussi ; vaincus. Maltraités. Blessés. Touchés. Fauchés, même ; à l’extrême. Avec une férocité totale. Avec une haine absolue. Avec une sauvagerie complète.
Bane les laisse, après son acte ; après sa démonstration. Il les laisse. Car il sait. Il sait quel message il passe ; il sait quelle est sa communication – il sait qu’elle sera entendue. Et comprise.
Cela ne tarde pas. Un bruit de moteur puissant se fait entendre ; une silhouette file dans les cieux. Une armure. L’armure de Batwing ; bijou de technologie mis au point notamment par Luke Fox. Qui ne la pilote pas, là.
La structure mécanique se pose sur le toit du GCPD, s’approche des corps ; s’accroupit. Scanne tout. Vérifie tout. Jauge tout. Puis relève son casque neutre et froid. Plonge son regard sur le masque de Bane.
Une communication s’établit ; à distance.
Pendant quelques instants. Pendant quelques secondes. Pendant une fraction de moment. Une communication s’établit.
Entre Bane. Le lutteur. Le tueur. Le meneur. Le vainqueur. Le fou. Le dément. Le furieux ; l’invincible. La tempête. La tornade. L’indestructible. La bête folle et enragée. Qui vient de briser les Batmen ; qui vient d’anéantir la résistance des deux jeunes Héros, formidables combattants qui n’ont pas su tenir, face à lui.
Et… l’autre. Celui qui regarde. Celui qui observe. Celui qui pilote à distance. Celui qui a envoyé l’armure Batwing, dès que les signes vitaux des Batmen se sont affaiblis ; celui qui voit. Celui qui regarde Bane, via les écrans de l’armure.
« Humf. »
Celui qui soupire. Celui qui souffre de voir tout cela ; celui qui tremble. Celui qui serre sa canne. Caché. Chez lui. Dans sa cave. Dans son foyer. Dans sa cachette. Dans son antre. Où il va bien ; où il est bien. Où il est en sécurité. … où il ne peut rien faire.
Son visage reste neutre ; figé. Bruce Wayne voit, oui. Il voit ce qu’il se passe. Il voit ce qu’il s’est passé ; il voit ce qui est arrivé. Aux Batmen. A Jason et Tim ; ses fils.
Il voit… ce que Bane leur a fait. A ses fils.
Il les a brisés. Il les a vaincus. Il les a anéantis. Et il comprend pourquoi.
C’est un signe ; c’est un message. Un appel. A lui. Pour lui. Pour lui, directement.
Bane le veut ; lui. Bane veut le détruire. Bane veut détruire le Batman ; il veut le détruire lui, comme Batman. Bruce le comprend. Bruce le saisit. Bruce… soupire.
Il se redresse. Alors que l’armure Batwing récupère Jason et Tim. Il se tient sur sa canne. Alors que les dispositifs de l’armure viennent libérer le commissaire Gordon, et appellent les secours. Il se tourne vers sa cave. Alors que l’armure emporte les Batmen, dans la nuit et la discrétion.
« Hem. »
Bruce prend une grande inspiration ; tourne la tête. Voit. Se voit. Lui. Son reflet, dans la pièce géante ; son reflet. Son image.
Un homme. Un homme aux tempes grises. Un homme au visage crispé. Un homme au corps brisé. Un homme à l’organisme touché, blessé ; ravagé. Un homme trop vieux. Un homme trop usé. Un homme dépassé.
Mais. Mais… Bane.
Bane est là. Bane est revenu ; Bane a agi. Bane le défie. Bane, surtout, s’en est pris aux garçons – aux Batmen, oui. Aux combattants fiers et forts qu’il aime, et qu’il sait capables ; mais qui ont été vaincus. Qui ont été brisés.
Bane est là. Bane le veut. Bane ne s’arrêtera pas. Pas tant qu’il n’aura pas ce qu’il veut ; pas tant qu’il n’aura pas ce qu’il veut.
Lui. En Batman ; il le veut lui. En Batman.
Mais il ne l’est plus. Mais il n’en a plus la force. Mais… l’homme dans le reflet n’a plus ce qu’il faut pour être Batman ; il ne l’est pas.
« Hrm. »
Un grognement lourd s’élève de sa gorge ; il sait. Il sait qu’il ne peut plus. Il sait qu’il n’a plus ça. Il sait qu’il… aime sa vie ; sa nouvelle vie. De paix. De repos. De douceur. Avec Selina. D’inquiétude aussi, oui ; mais de paix, surtout. Il aime ça. Il se développe avec ça ; il s’ouvre avec ça.
Mais. Mais… Bane. Mais… les garçons, surtout. Les garçons.
Le regard de Bruce se tourne ; embrasse la cave. Passe sur les Batmobiles. Passe sur la pièce. Passe sur la carte du Joker. Passe sur le dinosaure. Passe sur le Batcomputer. S’arrête. Sur les vitrines ; sur la vitrine. Sur le costume.
Ses mains tremblent ; Jason. Jason, encore. Jason… touché. Jason blessé. Jason aux portes de la mort. Et il n’est pas là.
Tim également. Tim le futur. Tim le meilleur d’entre eux. Tim le créateur. Tim le forgeur. Tim à terre. Tim blessé. Qui hurle. Qui souffre. Qui s’empêche de supplier ; comme un bon petit soldat.
Le cœur de Bruce s’accélère ; mais son corps ne tremble plus. Sa respiration se module. Son visage change. Sa face se module. Il se transforme.
Il ne veut pas. Il ne veut pas faire ça ; il n’a pas envie de faire ça. Mais. Mais Bane. Mais les garçons. Mais… Tim qui hurle, alors qu’il devrait construire le futur. Mais… Jason qui souffre au sol, sans lui ; une fois de plus.
Bruce Wayne n’est pas stupide ; il se sait hors de forme. Il se sait trop blessé. Trop usé. Trop détruit. Il se sait… incapable d’agir ; il se sait incapable de se battre.
Mais Bane. Mais les garçons.
Alors son visage se ferme ; alors son corps se déplie. Alors ses muscles et os hurlent – mais il les fait taire ; une voix les fait taire. Une voix forte. Une voix dure. Une voix agressive. Une voix autoritaire. Une voix qui roule comme le tonnerre.
La voix de quelqu’un qui n’est pas Bruce Wayne ; la voix de quelqu’un qu’il a voulu abandonner, par la force des choses. La voix d’un être qui lui a apporté du malheur, et qu’il a délaissé avec plaisir pour sa nouvelle vie. La voie de quelqu’un qu’il ne veut pas revoir ; jamais.
Mais Bane. Mais les garçons.
La voix reprend ; la voix revient. Son corps se déplie. Son organisme fait taire la douleur. La canne est abandonnée. La démarche est difficile, désagréable ; douloureuse. Mais sûre.
Il s’avance. Il marche. Il s’approche. Il se lance. Vers la cave. Vers les armes. Vers les préparatifs. Pour la guerre.
Bane. Les garçons. Terrible. Brutal. Horrible. Inacceptable. Insupportable.
Bruce Wayne murmure sa désapprobation ; Bruce Wayne pleurniche, au fond, devant les douleurs mais aussi cette décision. La voix le fait taire. La voix le lui rappelle : Bane ; les garçons. Bruce Wayne accepte. Bruce Wayne laisse faire.
Un sourire passe sur son visage ; une première étape. Une première victoire. Une première marche. Dans le long chemin qui l’attend. Dans le chemin de croix.
Dans son retour. Le retour du Batman ; et la chute de Bane.
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[Year of Evil] « Despiértate, Murciélago. » [PV. The Batmen]
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